SC : LES MAîTRES DE L'ÉPREUVE - CH2 : Marche funèbre

[Astro Buck]

Scrutant la clientèle à la recherche d'un Nain connu, Gorgorx ne voit aucun membre de l'équipage avec lequel il avait sillonné la Rivière Rouge. C'était dans une autre auberge de Pont-de-Pierre qu'il les avait rencontrés, peut-être ne fréquentent-ils pas celle-ci ?

Le Nain, interloqué par la commande de Garrat, regarde Gorgorx avec une expression interrogative, en vissant son index dans sa tempe, l'air de demander : "Il est zinzin ?" Il suspend son geste lorsque l'Elfe tourne de nouveau son regard vers lui pour lui adresser sa seconde requête. Il tend alors son bras, autour duquel est suspendu un torchon blanc, pour désigner un recoin de la salle.

[GRANGLO] - Vous voyez cette petite table là, à l'angle ?

Gorgorx et Garrât voient une table installée à l'écart dans un petit renfoncement, qui semble prévu pour tenir des conversations privées. Y sont attablés un Nain ainsi qu'un Humain.

[GRANGLO] - Ce jeune Nain que vous voyez là-bas, c'est Timolé Petitgros, le neveu de Grosmollet. Il a assisté de près à la rencontre que tu évoques.

Tandis que Granglo formule ce dernier propos, Eriela arrive à son tour dans les lieux.

[GRANGLO] - Installez-vous où vous voulez, je vais vous apporter de quoi boire et manger. A mon grand regret, je n'ai pas de jus de baie, alors ce sera une cervoise Pont-de-Bière pour tout le monde ! Et à la fin, si vous tenez encore debout, je déboucherai un cruchon d'une liqueur spéciale qui vous mettra dans les meilleures dispositions pour aller dormir du sommeil du juste Nain !

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Du côté de Djirunyaza :

La Prêtresse de Kerillîm pose sa petite main potelée sur l'avant-bras de Djirunyaza en lui adressant, de ses yeux clairs, un regard plein de compassion.

[AIMY MIMETH] - J'ai rarement vu aussi benoît que vous parmi les grandes personnes. Vos mots sont comme miche et lézard doux à mes oreilles. Mais vous semblez oublier une chose...

Elle s'approche des panières débordant d'offrandes au pied de l'idole rayonnante et se saisit d'une pierre cristalline à la teinte verte brillante. Elle la pose dans le creux de sa main et la tend à Djirunyaza.

[AIMY MIMETH] - Ce cristal, cher ami - je vous considère comme un ami puisque, comme moi, vous servez les dieux bons et combattez le Chaos -, ce cristal de régénération est comme vous. Il a la vertu de soigner les créatures blessées. Mais si on l'utilise lorsque son énergie est épuisée, alors au lieu de leur donner de l'énergie vitale, il l'absorbe, ce qui peut le rendre mortel... De même, Djirunyaza, si vous ne prenez pas d'abord soin de vous-même, vous ne serez pas en état de bien soigner les autres. Prenez ce cristal, dont le vif éclat signifie qu'il est chargé, il vous fera le plus grand bien et je n'ose croire que Courga exige votre sacrifice. N'a-t-elle pas besoin de représentants bien vivants plutôt que de martyrs ? Soyez rassuré pour nos blessés, ceux qui devaient partir sont partis, nul de ceux qui sont restés n'est actuellement en danger de mort. Si vous refusez d'user de cette pierre, prenez au moins un peu de repos avant de revenir vers moi. Je vous garantis alors que nous saurons vous donner de l'ouvrage. Les attaques que nous subissons, presque quotidiennement désormais, ne manqueront pas, hélas, de requérir vos bons soins.

[Eriela Viymyfae]

Eriela était fatigué, heureuse et malheureuse en même temps.

Elle se sentait fière d'avoir mener à son terme la quête que lui avait confié son maitre de forge, à savoir Cyc, ou communément appelé ici Grosoeilrond.

Cela lui faisait mal de penser au fait qu'elle n'avait pas connu Chardo le maitre de son maitre de forge. Lui rendre hommage lui avait fait du bien et sa femme sembalit avoir apprecier également.

Elle s'en voulait de ne pas avoir réussi sa première attaque avec le zombi au corps à corps. Elle repassa dans sa mémoire à quel moment cela avait dérapé. Pourquoi s'était elle étalée et avait ainsi laisser un boulevard que le zombi avait utilisé pour l'attaquer.

Cela ne lui arrivait pas souvent, c'était pourquoi elle devait comme lui avait expréssement conseillé son troisème maitre de réfléchir, d'analyser et faire que l'erreur ne se reproduise plus.

Elle s'attabla seule et semblait renfermé, repliée sur elle même en pleine réflexion. Ses larmes continuaient à couler librement sur son visage.

Elle bu peu, mangea aussi peu et à la fin du repas partit voir la prêtresse afin de lui montrer les colliers récupérés sur les zombis. Elle retourna les récupérer et partit en direction du temple.

Elle se souvint de le direction indiqué par le chambellan et se dirigea vers le temple. Fit une prière muette et entra dans le lieu sacré.

[Garrât]

Tandis que Granglo lui parle de Timolé, Garrat voit Eriela entrer à son tour dans l'auberge. Il lui adresse un signe de la main, mais elle ne lui répond pas, paraissant renfermée en elle-même et parfaitement indifférente à tout ce qui se passe autour d'elle. Considérant qu'il ne trouvera guère d'appui dans sa quête du côté de la jeune humaine, Garrat se tourne vers Gorgorx pour lui demander :

[GARRAT] - Vas-tu dîner en solitaire, comme elle, ou bien m'accompagneras-tu ? Je vais tâcher de me joindre à ce Timolet Petitgros afin de chercher à en savoir plus sur ce qui a bien pu arriver à Meynaf Rougevif, dont tu portes le carquois. C'était probablement lui, l'Elfe qui accompagnait Stubb Coupe-Hache lors de son ultime séjour à Pont-de-Pierre. A présent que plus rien ne pourra ramener Meynaf à la vie, il ne me reste plus qu'à éclaircir le mystère de sa mort.

[Djirunyaza]

*Mais qui est donc ce Benoit? Derrière ses airs angéliques, elle me rappelle Mara, la Grande Prêtresse de Throff à Shazâar. Loin des oreilles indiscrètes, beaucoup disaient tout bas: "sous ses cheveux couverts de laque, conne est Mara!".
Ô mille excuses ma divine Déesse, à l'époque le brûlant Filash faisait bouillir le sang dans mes veines... mais aujourd'hui je suis votre serviteur, et ici je dois entretenir les liens qui vous unisse avec la grande Déesse de la Terre*

Posant son bâton au sol, il accepte avec ses deux mains mises en forme de coupe le cristal curateur. Djirunyaza incline sa tête par déférence.

[DJIRUNYAZA] – Il n'y a nul souhait de martyr dans ma démarche, juste le devoir de sauver la vie des justes au nom de mon harmonieuse Déesse, la Gracieuse Courga. Ma faiblesse ne me condamne pas à une mort imminente.

Le prêtre plonge son regard dans les yeux de la prêtresse et lui offre un sourire radieux.

[DJIRUNYAZA] – Mais puisque vous m'indiquez qu'il n'y a plus d'urgence séant à sauver des vies... des vies croquées trop tôt, je ne puis refuser la générosité de la Grande Kérillim. Permettez-moi cependant de suivre la voie, et de remercier la Divine créatrice de la noble race des Nains par une danse rituelle.

Aussi, sauf si la Grande Prêtresse claque des doigts pour lui dire qu'il ne faut pas danser dans le temple de Throff, le prêtre, gardant dans un poing le précieux cristal qui agira peut-être et son précieux bâton dans l'autre, il s'incline profondément devant la merveilleuse statue dorée.

Puis, inspiré par le prodige de Courga et par la Sainteté qui coule dans ses veines, il s'élance. Doucement tout d'abord, il accélére peu à peu la cadence au rythme de son récit. Tournant légèrement autour de la statue, il parle d'abord de la Voie qui est si dure à suivre, mais pourtant si satisfaisante lorsqu'elle rapproche les dévots de leurs Dieux.
Des bonds jaillissent alors, parlant ensuite, à qui sera touché par ses pas, de la Mort qui rôde à travers le pays, chassant sans foi les Héros, les bannis...
Bien sûr le combat du Bien contre le Mal trouve une place résolu dans cette danse, prenant un ton martial en hommage aux fiers combattants de la lumière du monde et à ceux qui sont tombés.
Il parle enfin de la générosité des Dieux Bons, qui soutiennent les Nains, les Elfes et les Hommes dans la guerre contre le chaos.

Djirunyaza devrait finir à la même place qu'au début de sa danse, dans la même position profondément inclinée devant la statue de Kérillim, ouvrant sa main tendue pour rendre à la Déesse son merveilleux cristal de vie.

[Gorgorx51]

« Hummm de la liqueur »

Gorgorx sentait déjà le liquide lui réchauffer le palet, descendre dans son œsophage et enflammer de plaisir ses boyaux.
Il fut tellement absorbé dans ses pensées qu’il ne remarqua la présence d’Eriela que lorsque Garrat lui en fit mention lors de son invitation à l’accompagner à une table.
Il fut d’abord surpris que leur nouvelle compagne ne vienne pas les rejoindre mais compris que quelque chose n’allait pas à la vue des larmes de cette dernière.

[GORGORX] – Je ne pensai pas la voir pleurer un jour ! Que peut-il bien lui arriver ?
Laissons la un peu seule mais je propose que nous prenions une table depuis la quelle nous pourrions garder un œil sur elle.

Comme à son habitude, le vorace chasseur se jetera sur la nourriture bruyament à la manière d’un ogre.Il goutera avec entrain à tous les plats que l’on lui présentera à rernfort de grand bruits de satisfaction. Plus rien ne comptera alors à ses yeux jusqu’au moment où l’on viendra lui servir un peu de liqueur.
Et s’adressant à Granglo tout en montrant Eriela discrètement du menton :

[GORGORX] – Vois tu la dame assise là-bas, Je pense qu’elle a vraiment besoin d’un peu de ton breuvage pour chasser le chagrin. Peux tu aller la servir de notre part ?

Puis à Garrat :

[GORGORX] – Veux tu maintenant que nous sommes rassasié ; que nous nous invitions à la table de ce Timolé Petitgros afin que tu puisse le questionner ?

[Astro Buck]

Dans le Temple de Kerillîm...

La Prêtresse de Kerillîm, contemple, fascinée, les figures acrobatiques et aériennes exécutées par Djirunyaza avec une grâce surnaturelle. En un tel moment, il semble, plus que le simple serviteur d'un dieu, être devenu lui-même un dieu vivant, descendu sur Titan donner aux mortels un aperçu des prodiges qui, au Royaume des Cieux, sont monnaie courante.

Un fait curieux est à noter, cependant : bien qu'il ait usé du Cristal de Régénération, celui-ci s'est contenté de vibrer lorsqu'il l'a touché, sans lui transmettre la moindre once d'énergie. Dès qu'elle parvient à s'arracher à la contemplation de la danse miraculeuse, Aimy Mimeth s'inquiète de ce phénomène :

[AIMY MIMETH] - Au risque de paraître d'un caractère grincheux, il me faut interrompre le joyeux spectacle que vous m'offrez. Vous avez remarqué, je pense cette aberration - inutile d'être prof pour cela, même un simplet n'aurait manqué s'en apercevoir : le Cristal Régénérateur se montre aujourd'hui timide, voire dormeur, il refuse de faire son office. Il était pourtant chargé, je vous l'assure ! Quel maléfice l'a donc empêché d'opérer sur vous ? ATCHA ! ATCHOUM ! - Elle renifle bruyamment. - Oh ! oh ! Il y a un courant d'air.

En effet, un courant d'air vient de se produire. Se retournant mécaniquement vers sa source - à savoir la porte du Temple - Djirunyza constate que la porte en a été ouverte. Il reconnaît la personne qui apparaît dans l'encadrement : c'est Eriela, la jeune magicienne récemment rencontrée.

[AIMY MIMETH] - Tiens, tiens. Qui avons-nous là ? Comme on dit, un Humain ne vient jamais seul...

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A l'Auberge de la Forge des Forgerons (et rond petit patapon)...

Granglo répond favorablement à la demande de Gorgorx et s'empresse d'aller servir au mieux Eriela afin qu'elle ne manque de rien.

Après s'être copieusement restaurés, Garrât et le Chasseur s'approchent de la table de Timolé Petitgros et de son convive humain. La nuit approchant et le coin dans lequel il se trouve étant loin de toute fenêtre, l'éclairage est faible, mais une bougie a été allumée, à la lueur de laquelle on peut distinguer ces deux personnages.

Timolé est un jeune Nain à l'apparence trapue. Les manches de sa chemise sont retroussées, laissant apparaître ses muscles saillants. Il semble être doté d'une remarquable force physique, ce qui n'est pas une rareté chez ses semblables. Son torse est à demi caché par une longue barbe et des nattes pendent de chaque côté de sa tête.

L'Humain, quant à lui, est massif et, bien qu'assis, il semble de haute taille, celle-ci étant encore accentuée par contraste avec la faible hauteur du mobilier. Cet individu est vêtu d'un ample manteau sombre dont la capuche rabattue ne laisse deviner que l'éclat de ses yeux. A voir l'état pitoyable de ce manteau poussiéreux, l'homme a dû accomplir un très long voyage.

Tandis qu'Eriela, indifférente à ses compagnons, sort de l'Auberge après avoir dîné, Garrat se présente à Timolé :

[GARRAT] - Bonsoir Timolé Petitgros. Je me nomme Garrat et voici mon ami Gorgorx. Bon. Je ne vais pas y aller par quatre chemins, car l'affaire est trop pressante. J'ai découvert pas plus tard qu'aujourd'hui le corps sans vie de mon plus cher ami d'enfance, Meynaf Rougevif, un Elfe comme moi. Or j'ai entendu dire que vous l'avez peut-être vu arriver à Pont-de-Pierre, un jour pas si lointain, accompagné de Stubb Coupe-Hache, ainsi que d'un Humain. Est-ce exact ?

Timolé semble un instant décontenancé par cette brusque entrée en matière. Il affiche un regard maussade.

[TIMOLÉ] - Ainsi, c'est vous qui nous apportez cette triste nouvelle... la fin tragique de mon cher oncle Grosmollet et de ceux qui sont partis avec lui à la recherche du Marteau de Gillibran. Oui, j'étais là le jour où Stubb est arrivé accompagné d'un Elfe et d'un Humain. Ils se sont réunis ici-même, oui à cette table-là et pas une autre. Et j'étais là, moi aussi, rien ne m'a échappé de leur réunion. Que voulez-vous savoir exactement ?

[Eriela Viymyfae]

Eriela quitta l'auberge et se dirigea vers le temple sans chercher à répondre aux invitations de Garrat et de Gorgorx. Peut être ne les avait elle même pas vu, tout à la gestion de ses émotions.
Peut être était ce également une des conséquences de la frayeur qu'elle avait eu face aux zombis, ou alors une accumuluation trop intense de charges mentales qu'elle devrait évacuer d'une façon ou d'une autre.

Elle arriva devant le temple et tenta de faire le vide dans son esprit et clarifier ainsi les raisons de sa visite.

Elle s'appreta à toquer à la porte et retint son mouvement au dernier moment. Elle poussa donc ainsi la porte et entra dans ce lieu de prières, dédié aux dieux bons et la referma derrière elle.

Elle vit Djirunyaza et la prêtresse du temple et adressa un signe de tête, pouvant s'apprenter à un signe de respect tant pour les lieux, que pour les personnes présentes également.

[ERIELA VIYMYFAE] - Bonsoir Grande prétresse, désolé de vous déranger. J'attendrai mon tour pour évoquer plusieurs points particuliers avec vous. Si le prêtre de Courga ici présent souhaite rester, je n'y verrai pas d'inconvénient, je n'ai rien à cacher, même si ma présence semble l'indisposer.
S'il préfère partir je n'y vois pas d'inconvénient non plus.

Effectivement son profond émoi apparaissait clairement sur son visage ou les émotions contradictoires accentuaient la présence des cicatices sur son visage, marqué qui plus est par les larmes qui n'avaient pas encore séchées.

[Garrât]

Garrat regarde Gorgorx, son compagnon silencieux, s'étonnant intérieurement de son mutisme.

*Depuis que nous sommes partis de chez le Guérisseur, mes compagnons humains sont devenus étranges, distants... presque désincarnés. Ils m'ont accompagné pour m'aider dans ma quête, certes, mais ils paraissent s'en désintéresser totalement. Ils n'ont sans doute qu'une hâte : retourner à leurs propres affaires. Les Humains sont notoirement égoïstes.*

Suivant le flux de ses pensées, Garrat laisse fuser un léger rire.

*Peut-être pensent-ils la même chose de moi ? Après tout, ils auraient des raisons de le penser : je poursuis mon but sans me préoccuper de leurs propres aspirations... Pourtant, il me semble que ma quête ne concerne pas que moi, elle nous a révélé que des forces maléfiques sont à l'œuvre, dont nous ne connaissons pas le dessein, mais qui laissent présager d'un...*

Constatant que Timolé le dévisage d'un air de plus en plus interrogatif, Garrat réalise qu'il a erré dans ses pensées plus longtemps qu'il ne convient... du moins d'après l'échelle temporelle des mortels. Car entre deux interlocuteurs elfiques, nul ne se serait étonné que deux heures de rêverie silencieuse s'écoulent entre une question et une réponse.

[GARRAT] - Je veux tout savoir. Le moindre détail pourrait m'être précieux pour comprendre ce qui est arrivé à Meynaf. J'ai trouvé son cadavre dans une clairière de bouleaux non loin d'ici. Son corps est sorti du tombeau et a marché sur nous. Nous avons dû l'anéantir. Mais il y a à son sujet plusieurs faits que je ne m'explique pas. Pourquoi un Humain l'a-t-il porté sur son dos sur des kilomètres avant de l'enterrer ici ? Pourquoi Meynaf et Stubb - si c'est lui - portaient-ils tous deux des colliers de métal qui luisaient étrangement quand ils étaient animés par un simulacre de vie et qui sont devenus d'un noir absolu quand nous les avons renvoyés à la mort ? Pourquoi portaient-ils de longs manteaux d'hiver comme s'ils avaient traversé l'hiver le plus rigoureux ? Et enfin que sont ces objets ? Stubb avait cet anneau runique dans sa poche. Et Meynaf avait ça...

Garrat laisse tomber en pluie sur la table les morceaux de parchemin déchiré.

[Djirunyaza]

Djirunyaza se trouve assez amusé de voir la Grande Prêtresse dépitée face à l'inaction du colifichet de guérison. Il se relève et se met négligemment à une distance suffisante pour que son hôtesse ne puisse pas imaginer qu'il puisse la toiser de haut lorsqu'il la regarde.

[DJIRUNYAZA] – Ô Grande Prêtresse de l'immense Kérillim, sans doute votre noble Déesse pense elle aussi que je ne suis finalement pas en danger. Peut-être que ses échanges avec l'imprévisible Sindla qui régit notre destinée, à nous autres mortels, juge que je mérite cette faiblesse... Ne vous inquiétez pas! Je vous vois pâlir telle la blanche neige! Savez-vous que j'ai déjà survécu à la consommation d'une pomme empoisonnée?

Après une courte pause, il constate qu'Aimy Mimeth reste perturber son joyau en main!

[DJIRUNYAZA] – Dites-moi... ého,ého... on rentre de la clairière aux bouleaux plus au sud où des forces maléfiques...

La porte du temple s'ouvre alors à ces mots, laissant entrer l'impitoyable sorcière.

Voyant son air contrit, et l'attention que lui porte la grande prêtresse, Djirunyaza se garde de répondre en ce lieu d'accueil à sa remarque sur l'effet de sa présence.

*Un être n'est que ce qu'il fait et tes actes porte la trace d'une fureur inquiétante d'un mal qui pourrait t'amener à la Fosse...*

Le prêtre incline simplement la tête et recule encore un peu, de manière à ce que si la sorcière ou la Grande Prêtresse souhaitaient parler bas, il ne pourrait pas entendre, mais qu'à l'inverse, il entendrait une conversation menée sur un ton normal.

[Astro Buck]

A l'Auberge de la Forge des Forgerons...

Timolé fait un mouvement de recul, manifestant un certain effroi à la vue des morceaux de parchemin.

[TIMOLÉ] - Enlevez-moi ça de là, malheureux ! Je... je vous dirai pourquoi.

Garrat s'étonne de ce comportement soudain, mais s'exécute : il rassemble les débris de parchemin et les remet dans sa poche.

Après avoir poussé un soupir de soulagement et bu une gorgée de bière, le Nain approche à présent son nez de l'anneau runique pour l'observer de plus près.

[TIMOLÉ] - Vous dites que cet anneau était dans la poche de Stubb ? Mais... c'est l'anneau de notre regretté Morri, le forgeron ! Voilà qui est bien curieux.

Il se gratte la tempe d'un air interdit avant de reprendre sur un ton vif :

[TIMOLÉ] - Si vous acceptez de me le remettre, afin que je le restitue à sa pauvre veuve Mariola, je vous dirai tout ce que je sais.

Garrat ne fait aucune difficulté à se séparer de l'anneau. Aussi, Timolé continue:

[TIMOLÉ] - Ce n'est pas étonnant au fond. C'est même la preuve définitive qu'il s'agissait bien du pauvre Stubb Coupe-Hache. C'est lui qui nous a appris la mort de Morri quand il est arrivé au village et pour preuve il en avait rapporté l'anneau. Il projetait de le rendre à Mariola, mais a été détourné de ce projet par l'urgence, Grosmollet lui ayant fait part de la situation désespérée dans laquelle nous nous trouvions.

Timolé adresse un regard de connivence à son compagnon humain. Difficile de déchiffrer le regard que celui-ci lui rend, hormis le reflet de ses yeux immobiles, les traits de son visage étant dissimulés par sa capuche.

[TIMOLÉ] - Stubb et Meynaf portaient bel et bien les colliers dont vous parlez, mais ils n'émettaient aucune lueur, ils étaient d'un noir de charbon. Sharcle vous en dira plus long à leur sujet, n'est-ce pas ?

C'est alors que l'Humain, comme à regret, laisse pour la première fois entendre le son de sa voix qui se révèle, paradoxalement, d'une désagréable douceur :

[SHARCLE] - Tu sais, Timolé, que les informations sont précieuses. Tu sais aussi que je ne donne rien sans rien. Accepte la proposition que je t'ai faite et je parlerai.

Timolé frappe la table de son poing en souriant.

[TIMOLÉ] - Tu es une sacrée canaille, Sharcle ! D'accord, tu m'as eu. J'accepte ta proposition. Allez, maintenant dis leur tout ce que tu sais.

[SHARCLE] - Fort bien. Je sais d'où viennent ces colliers, étrangers. La dernière fois que je me suis rendu au Nord, dans la cité de Fang, j'ai appris qu'un Humain avait mis un terme au règne d'une Sorcière. Elle avait son repaire dans les Cavernes de Cristal, au pied des Montagnes des Doigts de Glace. Tous ceux qui furent ses serviteurs, les morts comme les vivants, ont été retrouvés portant le même collier. Le baron Sukumvit a décrété que tout porteur d'un de ces colliers prouvait par-là son appartenance aux forces du mal et qu'il devait être tué à vue, la tête tranchée, et que le collier lui soit remis. Les survivants des Cavernes de Cristal ont été chassés sans répit. Meynaf et Stubb ont eu le nez fin de partir pour Pont-de-Pierre aussitôt après avoir été libérés.

Timolé enchaîne :

[TIMOLÉ] - Oui, ce que Sharcle ne vous dit pas, c'est que Stubb et Meynaf ont été réduits en esclavage par la Sorcière des Neiges. L'Humain, qui s'appelle Staminaskill, les a délivrés après avoir anéanti cette immonde démone, puis il est venu à Pont-de-Pierre où Stubb l'avait invité. Mais quand Stubb est parti en expédition avec Grosmollet, plus rien ne retenait Staminaskill au village, alors il a repris la route avec Meynaf qui l'avait invité dans son propre village...

[GARRAT] - ...qui est aussi mon village. Sauf qu'il n'est jamais arrivé. Ce staminaskill l'aurait-il tué en chemin ?

Timolé fait une grimace en secouant négativement la tête.

[TIMOLÉ] - Non, c'est la Sorcière qui l'a tué...

Garrat fronce les yeux avec incompréhension.

[GARRAT] - Cela n'a pas de sens ! Vous m'avez dit que la Sorcière était morte.

[TIMOLÉ] - Vous ne m'avez pas laissé finir. La Sorcière l'a tué avec ce parchemin maudit dont vous avez récupéré les morceaux dans sa poche. Vous devriez les brûler avant qu'ils ne fassent une autre victime.

Staminaskill nous a raconté que juste avant de sortir des Cavernes de Cristal, ils ont trouvé ce parchemin. A la demande de Staminaskill, Meynaf l'a lu... et déclenché la plus imparable des malédictions : un Sortilège de Mort. Il a commencé à agir peu après qu'ils aient quitté Pont-de-Pierre. Le sortilège a vidé les forces de Meynaf, moins resistant que l'Humain. C'est pourquoi Staminaskill l'a porté sur son dos pendant quelques kilomètres. Et quand Meynaf est mort, il l'a enterré, là où vous l'avez trouvé, dans la clairière de bouleaux.

C'est sans doute de ce même mal qu'est mort Stubb lorsqu'il est parti avec Grosmollet en direction de la Forêt des Ténèbres. Seul Staminaskill y a survécu, en recourant aux services du Guérisseur. Une fois guéri, s'inquiétant du sort de Stubb, il est revenu à Pont-de-Pierre. Nous lui avons indiqué dans quelle direction Stubb était parti. Il s'est lancé aussitôt sur ses traces et depuis nous ne l'avons pas revu. Voilà, vous savez tout.

[Gorgorx51]

Gorgorx se gratta la tête et plissa les yeux pendant le récit des deux compères pour garder un semblant de concentration et retenir les différents protagonistes de ce drame.

[GORGORX] - Alors si j’ai bien compris malgré l’alcool que j’ai ingurgité il y a peu ; Stubb et Meynaf d’abord ont tout d’abords été retenus et mis en esclavage par la Sorcière des Glaces qui leur a mis des colliers. Puis un humain Staminaskill les aurait libérés après avoir tué la sorcière puis les a accompagnés à Pont-de -Pierre. Puis ils sont mort d’un sort jeté après avoir lu le parchemin que la sorcière leur avait mis dans la poche. Et une fois enterré ,il sont revenus à la vie !

Il sourit bêtement :

[GORGORX] – J’ai bon ?
Apparemment la boucle est bouclée et nous ne gagnerions rien de plus à retrouver ce Stamaskill !

Il se triture alors la moustache et en levant les yeux au ciel.
Puis s’adresse aux deux compères :

[GORGORX] – J’ai moi aussi une question ? Connaissez vous la légende de Kull ? Et si vous oui ; pensez vous qu’il soit possible de le libérer en prenant l’épée ?

Il proposera tout d’abord d’offrir une tournée puis il posera d’innombrables questions plus ou moins intéressantes, mais demandera surtout si quelqu’un est en mesure de lui indiquer le Lac Perdu dont il ne connaît que la direction approximative à vol d’oiseau depuis chez le guérisseur.

[Astro Buck]

Au Temple de Kerillîm...

Eriela découvre le lieu sacré dans lequel elle vient de s'introduire.

Contrastant violemment avec le dénuement de ses façades extérieures (un grand cube austère, presque carcéral, percé d'étroites meurtrières), l'intérieur du temple présente une débauche de sculptures, de moulures dorées à l'or fin, de vitraux colorés, de mosaïques chamarrées composées de pierres précieuses... Mais tous ces reflets et toutes ces couleurs pâlissent à côté de la lumière solaire qui émane de la statue de Kerillîm, dressée dans le saint des saints, coulée dans un or d'une pureté absolue. A ses pieds des panières en osier débordent de pierreries et de morceaux de minerai brut laissés en offrande par les Nains.

La Grande Prêtresse, avec qui Djirunyaza était en conversation, est une Naine entre deux âges. Sa longue robe traîne sur le pavement et recouvre entièrement ses pieds, si bien que, tandis qu'elle avance, on dirait qu'elle glisse sur le sol. Les mèches blondes platine qui ruissellent sur son front sont pailletées d'or. Ses petits yeux d'un bleu profond et lumineux comme du lapis-lazuli, sont bordés de pattes d'oie qui s'étirent tels des rayons de soleil.

Alors qu'elle s'apprêtait à répondre à la requête d'Eriela, sa bouche ouverte reste coite, coupée par l'intervention du Prêtre de Courga. Elle l'écoute en fronçant les sourcils dans une attitude d'incompréhension.

[AIMY MIMETH] - Mon voltigeant ami, je ne sais que répondre à tes propos énigmatiques. Mais si tu aimes les énigmes, sauras-tu trouver la réponse à celle-ci : "Pourquoi ma poule a-t-elle deux trous au croupion ?"

Elle lève les yeux au ciel, prenant un temps de réflexion avant de reprendre :

[AIMY MIMETH] - Je ne prétends pas avoir tout compris, mais tu as évoqué une clairière de bouleaux. Or j'en connais une, non loin, où gît un Elfe. J'espère que la "pomme empoisonnée" dont tu me parles n'est pas le Sortilège de Mort qui a terrassé cette pauvre créature, car il n'est pas en mon pouvoir de le guérir.

La Naine tourne ensuite son regard bleuté vers la nouvelle venue, l'expression de son visage étant empreinte d'une profonde compassion.

[AIMY MIMETH] - Tu sembles être en proie à de grandes souffrances intérieures, jeune humaine.

Tout à coup, de manière tout à fait impromptue, elle virevolte sur elle-même et claque du doigt, affichant un grand sourire ivoirin.

[AIMY MIMETH] - Je vois trop de personnes - grandes ou petites - submergées par l'affliction, ces temps-ci. Savez-vous que les Nains ont la réputation d'être joyeux en toutes circonstances ? C'est notre enthousiasme bondissant qui nous permet de tenir bon à travers la tourmente. Oui, plus encore que nos muscles pourtant vigoureux, c'est notre invincible joie de vivre qui fait notre force. Fais-donc comme ton compagnon ici présent, danse la vie ! Elle est trop courte pour qu'on la passe à se morfondre.

Son visage prend une expression plus grave, tandis qu'elle ajoute avec douceur :

[AIMY MIMETH] - Allons, jeune humaine, sèche tes larmes et ouvre-moi ton cœur, je t'écoute.

[Eriela Viymyfae]

Eriela était comme subjuguée par le contraste des couleurs en l'extérieur et l'intérieur du temple. Elle en oublia presque ses émotions contradictoire, ses connaissances en métalurgie et forge prirent pendant un instant le relais et elle évalua tant la complexité du travail que la qualité des matériaux utilisés.

Elle comprenait pourquoi Cyc son maitre avait atteint un tel niveau de maitrise. Tout recelait la perfection poussé à son paroxysme. Elle renifla une fois et sécha ses larmes, ébahie par tant de beauté.

Ce qui la fit sortir de son état d'hébétude fut la prise de parole de la grande prêtresse et ses propos.

[ERIELA VIYMYFAE] - Oui vous avez raison, la beauté du lieu, le travail des nains avec untel état de perfection ne peut que faire oublier ce qui nous préoccupe en tant qu'humain. Vos paroles sont justes et j'y penserai, ainsi qu'à la beauté de ce lieu lorsque je serais attenit d'un nouvel accès de morosité.

Elle n'arrivait pas à détacher ses yeux des lieux, ainsi que de la personne de la grande prêtresse

[ERIELA VIYMYFAE] - Votre prestance s'accorde parfaitement avec lieu, tout y est magique, sublime. La perfection faite réalité.

Revenant sur terre, elle se souvint de la raison de sa venue

[ERIELA VIYMYFAE] - Mon état concerne aussi bien la réussite d'une quête que m'a donné mon maitre "Grosoeilrond" envers son maitre à lui, à savoir "Chardo", que le fait d'une erreur impardonnable, dans le combat qui nous opposait à deux zombies, j'ai failli mettre en danger la vie d'autres personnes. J'oscille entre joie et détresse, cela est surement du au conséquences de la recnontre de ces deux zombies je suppose.

Elle montra ce qu'elle tenait en main, à savoir un des colliers noirs ayant servit à transformer un être humanaoïde en zombi.

[ERIELA VIYMYFAE] - Voilà ,la réelle raison e ma venue. Voici un des colliers qui enserrait el cou de l'elfe. Bien que forgeronne je n'ai pas réussi à en déterminer l'alliage et bien que ma curiosité puisse porter un intérêt personnel, je souhaiterai que vous m'apportiez des précisions si vous le puvez sur ce collier, ou à défaut que vous puissiez le traité afin qu'il ne puisse plus nuire à qui conque. J'ai son pendant avec moi qui était autour du cou du nain également.

Eriela laissa la grande prêtresse prendre le collier et réclamer le deuxième si telle était sa demande, tout ecoutant ce qu'elle pourrait lui dire, ou lui apprendre, si cela s'évérait nécessaire.

[Djirunyaza]

Djirunyaza ne compris pas les raisons de la remarques de la Grande Prêtresse puisqu'il n'avait rien dit suite à l'entrée de la sorcière. De plus, il était un brin pincé que la représentante de Throff ayant assisté à une danse rituelle inspirée directement par la Grâce de Courga ne soit traduit en mots que comme le travail d'un voltigeur dansant "la vie"!

*Assurément Ô Harmonieuse Courga, ce voyage doit se terminer!*

Puis, comprenant que la sorcière ne venait que chercher des renseignements et non confesser ses odieuses actions, il concentra son attention sur l'énigme du fondement aviaire.

[Astro Buck]

A l'Auberge de la Forge des Forgerons...

Garrat réalise plus que jamais à quel point la vue de l'épée de Kull, quand ils sont allés ensemble au sinistre Lac Perdu, a troublé l'esprit du Chasseur, envahissant son âme d'une obsédante convoitise pour cette arme légendaire. Il se lève de table et adresse à Gorgorx un regard offusqué

[GARRAT] - "La boucle est bouclée", dis-tu ? Comment peux-tu dire une chose pareille ? Une puissance ténébreuse a tué mon ami et l'a ensuite relevé d'entre les morts pour qu'il nous attaque... La Sorcière est-elle aussi morte qu'on l'a cru ? Sans compter que, comme par hasard, la malédiction de Pont-de-Pierre a commencé quand ils sont revenus de ses Cavernes, porteurs de ces colliers maléfiques... Ma quête ne fait que commencer. Je vais remonter à la source du mal et le couper à sa racine !

Mais à part Timolé, personne n'écoute Garrat. Sharcle, par contre, manifeste un intérêt soudain pour Gorgorx et, ignorant Garrat, s'adresse au chasseur en ces termes :

[SHARCLE] - Tu cherches l'épée de Kull, hein ? J'ai des informations à son sujet. Combien es-tu prêt à me payer pour les savoir ?

Ecœuré par ces manigances en vue d'une finalité à laquelle il ne trouve ni grandeur ni noblesse, Garrat tourne le dos et, sans un mot, traverse la salle en direction de la porte. Il ne restera pas une seconde de plus en ces lieux.

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Dans le Temple de Kerillîm...

La Prêtresse lève un sourcil soupçonneux et pose son regard alternativement sur Djirunyaza, qui s'est mis en retrait, et Eriela qui se tient face à elle.

[AIMY MIMETH] - Tous les deux, vous ne semblez pas...

Elle suspend ses paroles quand elle voit apparaître le collier exhibé par la jeune Humaine. Ses yeux s'écarquillent d'horreur.

[AIMY MIMETH] - Ce métal est infecté... C'est comme une gangrène sur le corps de Kerillîm. Ce métal n'a pas été forgé par des Mortels, ni par rien de ce qui vit sur notre monde. Ce métal a été forgé par un Démon !

La Prêtresse naine défaillit et fait quelques pas, trébuchante, avant de se retenir à un pilastre. Elle reprend d'une voix faible, comme essoufflée :

[AIMY MIMETH] - L'entité qui a façonné cette abomination rôde quelque part sur Titan, je sens son aura maléfique pulser à travers le collier.

Les traits de son visage se raffermissent, adoptant une expression déterminée.

[AIMY MIMETH] - Je ne sais pas à quoi sert cet objet. Je sais seulement qu'il doit être détruit. Tous les autres exemplaires, s'il en est d'autres, doivent l'être également. Mais comme on dit chez les Nains : "L'arme n'est qu'un reflet de l'âme du forgeron". Détruire l'œuvre ne détruira pas son créateur. C'est la source maléfique elle-même dont ils proviennent qui doit être exilée dans les limbes du néant.