[TRAINING] - ERIELA

[Astro Buck]

TRAINING
DEFIS FANTASTIQUES



par ASTRO BUCK

Avec l'aimable participation d'ERIELA VIYMYFAE

La cité de Calice en Allansia...

Calice est une cité florissante, installée sur la rive nord de la Rivière d'Argent. Ce cours d'eau large et sinueux descend sans se presser des Collines de la Pierre-de-Lune pour rejoindre le Fleuve du Poisson-Chat qui se jette dans l'Océan Occidental.

A ses débuts, la localité se résumait à un simple comptoir commercial, posté au bout d'un ponton en bois où les marchands débarquaient leurs cargaisons. Comme ce commerce fluvial tardait à se développer, le propriétaire du magasin ne cessait de se lamenter, clamant qu'on lui avait cédé un calice empoisonné. Peu à peu, ses affaires prospérèrent, mais le nom resta.

Avec le temps, Calice devint à port fluvial animé. Carrefour commercial important du Centre allansien, cette ville gouvernée par le roi Pindare est également le point de départ ou d'arrivée des aventuriers lors de leurs quêtes dans la Forêt des Ténèbres ou à travers les Collines de la Pierre-d-Lune que les chercheurs d'or arpentent sans trêve.

La population locale se compose en majeure partie d'êtres humains, mais la ville héberge un certain nombre d'autres espèces : des Elfes, qui semblent toujours en savoir plus long que n'importe qui ; des Messagers, qui sillonnent la ville sur leurs longues jambes grêles ; des Demi-Orques, qui se louent en général comme gardes ; des Gnomes, qui passent le plus clair de leur temps à engloutir des bols de soupe aux pois ; deux Ogres très costauds, qui gagnent un salaire en exécutant la plupart des tâches nécessitant une grande force physique.

Parmi les personnalités locale se trouve également un Cyclope d'une amabilité surprenante. En effet, les créatures de son espèce, de sinistre réputation, sont le plus souvent des brutes sanguinaires . Mais celui dont nous parlons y fait exception. Il est arrivé un beau jour, il y a longtemps, avec des marchandises à vendre et qui n'est jamais reparti. Les gens ont fini par l'appeler Cyc. Il est devenu forgeron et a vite acquis la réputation d'être le meilleur de la profession à Calice.

L'excellence de ses productions a conduit beaucoup d'apprentis à frapper à la porte de sa forge pour bénéficier de son enseignement. Mais, bien qu'ayant à cœur de partager son savoir-faire, il fait preuve d'une impitoyable sévérité à l'égard du travail mal fait, en raison de son très haut degré d'exigence, si bien qu'il a fait fuir tous les aspirants... Tous, à l'exception d'une seule : Eriela Viymyfae, la héroïne de notre histoire. Elle s'est montrée si assidue, consciencieuse et persévérante dans son apprentissage que Cyc lui a permis de forger désormais ses propres productions et de les estampiller d'un poinçon personnalisé.

Le cyclope, quant à lui, n'utilise son talent que pour fabriquer des épées - les plus belles lames de l'Allansia du Nord -, mais pas plus d'une par mois, car il refuse de brader la qualité de ses créations. Cyc tire une grande fierté de ses célèbres épées surnommées 'Unique-Œil", qu'il vend cinquante Pièces d'Or l'unité. Ainsi qu'il le plaît à le répéter à ses clients :

[CYC] - Qui dit produit de haut de gamme, dit tarif de haut de gamme.

Et des clients, ce n'est pas ce qui lui manque !

C'est d'ailleurs précisément ce qui l'occupe au moment où commence notre histoire : Cyc travaille sans relâche pour répondre à la forte commande suscitée par l'Epreuve des Champions qui se tient annuellement dans la lointaine cité nordique de Fang, sise au pied des Pics de Glace. Il a demandé à Eriela Viymyfae de lui prêter assistance dans l'exécution de certaines étapes de son travail.

En observant le maître artisan à l'œuvre, comme elle l'a si souvent fait, la jeune femme remarque qu'il n'est pas dans son état ordinaire. En effet, Cyc, qui est toujours d'une redoutable précision dans son travail, paraît avoir la main moins sûre aujourd'hui. Lui qui a horreur de gaspiller le métal, a déjà jeté plusieurs ébauches ratées, épouvantablement tordues, sur le tas de déchets destiné à être cédé à bas prix à un Demi-Orque, ferrailleur de son état. De plus, à la sueur qui dégouline depuis son front jusqu'à ses joues, se mêle un autre fluide, qui provient à n'en pas douter de son énorme et unique globe oculaire. Oui ! Eriela en est certaine : c'est bien une larme, qu'elle voit tomber de son œil, pour aller s'écraser sur le fer rouge avant de s'évaporer dans un bref grésillement.

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Salut ERIELA

Pour commencer, je te demanderais de lire ces 10 points de règles (lien à cliquer ci-dessous) qui devront être mis en application dans la création des textes.

http://forum.ventsombre.net/viewtopic.php?f=54&t=14153


En deuxième lieu, nous allons aborder les Regles d'écriture. Celles -ci, et les 10 Regles plus haut, sont applicables quelque soit le forum ou l'on joues sur Ventsombre


- Essaie d'écrire tous les jours, ou avec maximum 3 jours de décalage pour ne pas ralentir le groupe. Au delà, prévient dans le post absence

- Tu écris tes textes à la 3ème personne en essayant d'avoir au moins une 20 aine de lignes pour chaque post.

- Afin d'étoffer ton texte, tu peux y inclure les états émotionnels, les ressentis, les introspections de ton personnage, en plus de ses actions physiques visibles de tous ou de ses paroles. Il n'y aura qu'en période de combat ou les joueurs sont autorisés à faire des posts plus courts détaillant leur mouvement ou technique d'attaque. Nous en reparlerons.

- Tu verras que, lorsque tu seras en groupe, le MJ peut t'envoyer des informations privées par PM. Il faudra éviter de les divulguer dans la partie publique, sauf si ton personnage PARLE en mode parole UNIQUEMENT. Tu sera toutefois libre de cacher ces info aux autres personnage ou de les leur donner (en les recopiant) dd

Pour ton premier post, commence par décrire physiquement ton personnage de façon précise, ce qu'on voit en la regardant et tu rajoutera toujours la photo du perso en grande taille (avec le buste) afin d' appuyer ton texte (et non pas le remplacer ). ¨Voici un petit exemple en bas du post du MJ


NB : Par la suite, durant l'aventure, il te sera souvent demandé de présenter ton perso à de nouveau joueur. Dans ce cas, il faudra utiliser ce même post et il te suffira de cliquer sur CITER pour ensuite faire un "copier coller" du texte. Ainsi tu retrouvera toutes les balises et l'image du perso


DENIER POINTS, dans tes écris, vérifie bien ton orthographe et ton texte avant d'envoyer, et utilise les balises comme expliqué ci dessous ( et aucune autre) :

1. les paroles du personnage seront écrites en mode NORMAL, précédées par un "[NOM DU PERSONNAGE] - " (en majuscule + tiret )
   
   [NOM DU PERSO] - blablabla
   
   
   S'il crie ou chuchote, tu peux jouer avec la taille de police => balise [ size=75] [/size]
   
   [NOM DU PERSO] - je chuchotte
   
   
   [NOM DU PERSO] - Je crie ou JE CRIE!
   
   
2. Toute description sera faite en italique. Balise [i ][/i]
   
   Par description on sous-entend tout ce qui concerne les actions physiques du perso, ses attitudes de mouvement et éventuellement des détails liés au décors qui l'entoure et qui pourraient faire vivre l'ambiance...Attention toutefois à ne pas faire avancer le scénario et ne pas avantager le personnage (Donc on peu décrire un oiseau qui passe, un chat qui miaule, mais pas un inconnu qui te donne une arme, un billet qui traine sur la table etc..)
   
   
   Tu peux également mettre des réflexions personnelles non perceptibles par les autres participants à la scène. Mais attention à ne pas influencer le RP des autres joueurs en divulguant des infos secrètes( ex. Il savait que le coffre était piégé et préférait attendre que quelqu'un d'autre l'ouvre => Aucun joueur n'aura envie d'ouvrir le coffre )
   
   
3. Une pensée sera placée entre " * " (astérisque)
   
   *CA ME GONFLE CES REEEEGLES*
   
   Ici aussi, on peut marquer les pensées intimes du perso mais attention à ne pas influencer le RP des autres joueurs en divulguant des infos personnelles( ex. *Putain, dés qu'il a le dos tourné, je le bute!!!* => Le dit joueur ne te tournera curieusement jamais le dos )
   
   
4. Une expression ( un ton ou un geste particulier) pourra être placé entre " " (guillemets)
   
   
5. Les discussion HRP se font dans le salon de la taverne ainsi que les jet de dés (ou par PM)
   
   

Nous reviendront sur ces petites regles au fur et à mesure de ce training ou nous verrons les balises, et la gestion des combats bien sur.


Voilà, tu sais tout, c'est à toi! (

Clique sur le bouton Répondre et construit ton texte (je te conseille de faire régulièrement CTRL+A suivi de CTRL+C, spécialement avant de cliquer sur Envoyer, pour garder ton écrit en mémoire et éviter les accidents qui viendraient à effacer ton texte. C'est arrivé à plusieurs reprises!)

[Eriela Viymyfae]

Eriela, jeune humaine, était orpheline depuis elle ne savait pas combien de temps, ne souvenant plus à quand remontait leur disparition. Le fait d’avoir très tôt été confronté aux dures réalités de la vie, fit que son caractère était trempé. Elle ne faiblissait pas, même face à l’échec, car elle avait compris que l’échec faisait partie intégrante de l’apprentissage. Même si Cyc lui faisait des remontrances pour avoir gaspillé du métal, elle s’arrangeait pour que l’échec du moment ne reproduise plus jamais et que cela l'amena à une maîtrise plus profonde de l’art de la forge. D’autant plus que cette pugnacité avait amené Cyc à confier de plus en plus de tâches à Eriela, au bonheur de cette dernière. Elle le savait dur, mais juste.

Au fil du temps, depuis maintenant 8 ans qu’elle était apprentie, et âgée de 21 ans, Eriela en était venu à adorer son maître sans le lui montrer par respect et déférence. Cependant le voir dans la situation ou il se trouvait lui noua les entrailles et lui fit un mal de chien.



En empathie totale avec la peine, ou la douleur du forgeron, Eriela posa délicatement sa main sur le bras droit de Cyc, espérant que ce geste serait pris, non comme une caresse, mais bien comme un geste d’amitié, de compassion.

Bien que le cyclope soit géant au regard d’un être humain, Eriela avec son mètre quatre vingt et sa corpulence charpentée, tout en muscle, son corps particulièrement fuselé, elle devait bien peser dans les 75kg, n’apparaissait pas comme une naine. En effet, la jeune femme avec sa peau halée, habillée comme un homme, pantalon marron avec des chausses, chemise brune avec manche longue, son tablier de cuir de travail, ses cheveux noir jai mi long attachées par un lacet de cuir noir, habituellement ne présentait pas de fissure dans son masque qu’elle présentait aux autres, mais là la fissure apparaissait face à Cyc. Que dire de ce visage si ce n’est qu’il est joli à regarder, en dehors de son travail d’apprentie. Le visage est baré par deux cicatrices, une courant de part et d’autre de son nez à la retrousse, et une de type griffures au niveau de l’oeil droit, son œil n’étant pas touché quand à lui. Ses yeux de couleur gris-bleu pouvant changer de couleur en fonction du temps, passant du vert à la couleur noisette. Sa voix était plus caractéristique, celle-ci lorsque quelqu’un l’entendait paraissait rauque, comme le serait celle d’un fumeur invétéré, alors que pourtant Eriela ne fumait jamais. Ses mains étaient grandes, vigoureuses, couturées de brûlures et de cicatrices, bien que fines et pourtant présentaient une impression de force en elles. Peut être du à l'usage du marteau sur l'enclume, qui savait ?

Alors de sa voix rauque, Eriela demanda à son maître.

[ERIELA VIYMYFAE] – Maître Cyc, allez vous bien ?

* Est-il malade ?*

Peu habituée à ce type de réaction de la part de son maître, Eriela ne savait que faire et pourtant elle devait tout tenter, au risque de froisser son ami. Car elle l’estimait comme tel, bien que ne le lui ayant jamais avoué, ou alors comme son père également.

[Astro Buck]

Le maître forgeron suspend son marteau au-dessus de l'enclume et regarde Eriela avec une expression de surprise, comme s'il découvrait soudainement la présence de la jeune femme. Il secoue la tête négativement, en réponse à sa question. De son avant bras aux veines saillantes, Cyc essuie son large front creusé par une ride soucieuse.

[CYC] - J'ai reçu la visite d'Amaric ce matin.

Devinant à l'expression d'Eriela que ce nom de lui évoque rien, il précise aussitôt :

[CYC] - Amaric vient d'Anvil.

Réalisant qu'Eriela n'a pas l'air non plus de connaître Anvil, il soupire et ajoute :

[CYC] - Anvil est un village situé au nord de la Forêt des Ténèbres, sur les contreforts de la Montagne de Feu.

Le visage de Cyc, qui n'était déjà pas radieux, s'assombrit encore à l'évocation de ce lieu sinistre sur qu'Eriela ne connaît que d'après les légendes et rumeurs qui courent à son sujet.

[CYC] - Un de mes cousins s'est piqué un jour d'aller explorer les profondeurs de la Montagne de Feu. Il n'en est jamais revenu.

Le cyclope marque une pause.

[CYC] - Mais je m'égare... Là n'est pas le sujet. Je te parlais d'Amaric. Il tient à Anvil une boutique qui s'appelle "Epées & Boucliers". C'est un bon nom pour une boutique, je trouve, ça a le mérite de ne laisser planer aucune équivoque sur la nature des articles que l’on peut y trouver. Les aventuriers qui - à l'exemple de mon malheureux cousin - veulent se risquer à l'exploration de la Montagne de Feu sont ses principaux clients. Incapable de forger lui-même quoi que ce soit, cette crapule d'Amaric achète des armes aux forgerons des environs, qu'il revend à Anvil en s'accordant une belle marge.

Comme pour souligner sa colère contre ces pratiques commerciales, Cyc cogne puissamment sur l'enclume. Bien qu'elle soit habituée au son du marteau, Eriela en est presque assourdie pendant quelques secondes.

[CYC] - D'habitude, Amaric ne descend pas jusqu'à Calice. Ce qui l'a conduit à frapper à la porte de ma forge, c'est qu'il a récemment perdu son principal fournisseur : Morri Coeur-d'Argent, le forgeron du village nain de Pont-de-Pierre.

La voix de Cyc s'étrangle en prononçant le nom du Nain forgeron.

[CYC] - Je lui dois tant. C'est lui qui m'a tout appris. Morri - qui était connu aussi sous le nom de Chardo - a été pour moi ce que je suis pour toi aujourd'hui. Amaric, cet oiseau de mauvais augure, m'a appris que Morri a trouvé la mort en combattant vaillamment pour protéger son village contre les Trolls des Collines.

Cyc réfléchit un instant.

[CYC] - J'aurais aimé saluer sa dépouille mortelle, mais hélas je ne peux pas quitter l'ouvrage. Morri ne l'aurait pas voulu. Il considérait qu'il n'est pas de plus bel hommage que de continuer à travailler en toute circonstance, même dans l'affliction. Cependant je tiens à honorer sa mémoire par un acte symbolique.

Le cyclope colossal se retourne et ouvre un grand coffre en bois. Il en retire un rouleau de tissus qu'il pose sur un établis. Dépliant le tissu, il révèle l'objet qui y était enveloppé : une magnifique épée de la série "Unique-Œil".

[CYC] - C'est mon chef d'œuvre. Je n'ai jamais voulu le vendre, ni même m'en servir pour mon propre usage. J'aimerais qu'elle l'accompagne dans la mort.

Il plonge le regard profond de son oeil unique dans les yeux d'Eriela et dit d'une voix grave :

[CYC] - Eriela, accepterais-tu de le faire pour moi ? Tu es la seule en qui j'ai assez confiance pour te confier ma création. Accepterais-tu d'apporter cette épée à Pont-de-Pierre afin qu'elle trouve sa place dans le tombeau de Morri ?

[Eriela Viymyfae]

Eriela se sentit rassurée par le fait que sa crainte que son mentor aurait contracté une maladie était levée. Cependant elle comprit vite que la douleur que ressentait Cyc était d’une toute autre ampleur et le touchait au plus profond de son être.
Elle laissa document sa main glisser sur le bras du cyclope comme une caresse réconfortante et vint se positionner devant lui.

[ERIELA VIYMYFAE] – Cyc, mon mentor, mon père, mon ami. Voilà des mots que je me gardai de prononcer afin de garder une distance maître-disciple. Si je dois m’éloigner et pour le cas ou il m’arrive quelque chose, je choisi de prononcer ces mots afin qu’il m’aide à garder la tête claire et concentrée sur l’objectif que tu me demande de réaliser pour toi.

Elle lui souri avec une joie de lui avoir ouvert son cœur et de pouvoir aider cet être qui lui était cher.

[ERIELA VIYMYFAE] – C’est avec joie que j’accepte de t’aider et de pouvoir par la même occasion rendre hommage à ton maître aussi. Il ne pouvait être qu’un homme bien, ou un nain bien. Dans tous les cas son cœur devait être pur, pour avoir transmis une telle sage et maîtrise de l’art de la forge à mon maître vénéré.

Reprenant une attitude moins portée sur l'émotion, elle lui indiqua également que

[ERIELA VIYMYFAE] – Ce que tu m’as indiqué ne me fait pas peur. Comme tu t’en doutes je suis toujours aussi téméraire et volontaire, bien que tu m’ais appris à me canaliser. Peut être pourras tu m’indiquer le chemin à suivre accompagné d’une carte afin que j’arrive avant que la tombe du grand Chardo ne soit fermée. De plus, souhaites-tu que je lui rende hommage de façon particulière ? Peut être aviez vous un rituel que tu voudrais que je réalise avec lui une dernière fois ?
De plus que dois je faire si je rencontre le dit Amaric et qu'il veuille l'épée ? Au vu de ce que tu m'as décrit du bonhomme il n'inspire pas confiance.

Très concentrée sur ce que disait son maître, elle n’avait pas encore jetée un regard sur l’arme que lui présentait Cyc et lorsqu’elle le fit, elle comprit pourquoi cette arme avait été conservée pour une telle occasion. En effet, elle était d’une telle beauté que cela démontrait l’attachement que portait Cyc à Chardo. Elle aussi comprit le talent du cyclope et ce qu’il lui transmettait en terme de savoir et compétences.

[ERIELA VIYMYFAE] – Cette épée est vraiment merveilleuse, c’est un vrai chef-d’œuvre. Je comprends que tu l’ais gardé pour une grande occasion. Et quelle meilleure occasion que de rendre hommage, un dernier hommage, à un être cher, à son maître. Je suis fière d’avoir un maître tel que toi Cyc.

Sentant l’émotion vive qui l’empoignait, elle s’approcha du cyclope et enfreignit pour la seconde fois un des interdits qu’elle s’était fixée en le serrant contre elle.

[ERIELA VIYMYFAE] – Tu vas me manquer, alors prend bien soins de toi. Je défendrai bec et ongles ton cadeau pour que Chardo puisse continuer à communiquer avec toi au travers de cette arme qui vous lie.

Puis ayant prononcée ces paroles elle s’éloigna à regret afin de ne pas trop gêner son maître et lui demanda

[ERIELA VIYMYFAE] – Quand souhaites-tu que je parte ? Sachant que je dois faire quelques préparatifs et prévenir mes autres maîtres, ainsi que mon oncle.

Puis prenant un air contrit elle répondit à une question qui ne saurait tarder à venir de la part de Cyc

[ERIELA VIYMYFAE] – Non je n’ai pas d’ami, ou d’amie à prévenir de mon départ. Tu sais bien que mon passé reste toujours un obstacle à une quelconque camaraderie, encore moins amitié avec ceux de ma génération. Mon tempérament de bagarreuse me suit toujours telle une ombre. Difficile de se débarrasser du passé. Et puis je me fou des autres, je t’ai toi, Yaztromo, ainsi que tu sais qui et enfin mon oncle. Qu’ai-je besoin d’en avoir d’autre, je risquerai de les décevoir, ou bien de me retrouver en reste.

Pendant qu’elle parlait avec Cyc, elle réfléchissait à ce qu’elle devait faire. Premièrement aller voir son maître Yaztromo pour le prévenir et lui demander des conseils pour le voyage. Son autre maître, qui pour elle devait rester un secret, afin également de la prévenir et lui demander conseils. Enfin préparer son paquetage avant d’envisager le départ.

C’est alors qu’une idée lui tomba dessus sans coup férir. Elle se demanda d’ailleurs pourquoi cette idée/question ne lui était pas venu plus tôt à l’esprit. Par ailleurs, devait-elle la poser à Cyc ? Ne risquait il pas de mal réagir en faisait resurgir une partie de on passé qu’il souhaitait peut être oublié, ou garder secret. N'avait elle pas aussi des secrets qu'elle ne souhaitait pas divulguer sur la place publique. Pourtant cette question relevait d'un degré d'importance majeure dans le cadre de la quête que on maître venait de lui confier.

Puis après un instant d’hésitation elle franchit le pas, sure de la légitimité de sa question.

[ERIELA VIYMYFAE] – Cyc, puis je te poser une question même si elle t’est personnelle. Tu m’as toujours dit de ne pas garder par devers moi une question et que je pouvais être franche, par contre j’ai peur d’être effrontée. Dans ce cas ne répond pas et je comprendrai ton silence comme mettant fin à la discussion.

Après ces circonvolutions tarabiscotées elle posa enfin la question

[ERIELA VIYMYFAE] – Chardo t’avait il donné un nom, ou as-tu un nom donné par ton peuple. J’aime beaucoup Cyc, mais cela manque de contenance. Je te promets de garder le secret si tel est le cas. Par contre, cela me permettra d’ouvrir des portes si je dois rencontrer d’autres disciples de Chardo. Eviter que je me fasse rejeter, que les portes se ferment. Eux ne te connaissent pas sous le nom de Cyc. Comment pourrais-je approcher du cercueil de Chardo si je n’ai pas la possibilité de dire quel illustre forgeron je représente et ainsi faire offrande de l’épée comme tu le souhaites tant ?

[ERIELA VIYMYFAE] – Mais peut être estimes tu que nous ne sommes pas assez intime pour m’apporter une réponse. Peut être que fournir son véritable nom, permet à celui qui l’entend de contrôler celui qui porte le dit nom.

Elle ne savait pas quelle serait ni la réponse, ni l’attitude de son maître, mais la question était posée et il n’était plus possible de faire machine arrière. S’il devait, par colère, lui envoyer une mandale, alors elle resterait stoïque et considérerai cela comme un juste châtiment pour une telle effronterie de sa part.

[Astro Buck]

Cyc écarquille son œil de surprise quand sa jeune apprentie se presse contre lui. Il ne la repousse pas mais son corps se raidit, manifestant de sa part un malaise évident. Bien qu’il soit réputé pour son amabilité, il ne faut pas oublier que cette amabilité qu’on lui prête est relative à son espèce. Quand on dit que Cyc est aimable, c’est une manière abrégée de dire que Cyc est aimable… pour un cyclope. Mais cela ne va pas jusqu’à signifier qu’il soit démonstratif en matière d’affection. Il ne faut pas oublier que, le plus souvent, quand un Humain rencontre un Cyclope, c’est sur un champ de bataille ou dans les tréfonds de quelque donjon dont les puissances du chaos auraient fait leur demeure. La haine que cultivent ces redoutables créatures à l’encontre des Humains est de notoriété publique.

Il est cependant un contexte dans lequel on peut dire que les Cyclopes aiment les Humains... C'est-à-dire : finement découpés et cuisinés dans leur assiette ! Fort heureusement, Cyc semble faire exception à l’anthropophagie de son espèce. En effet, Eriela ne l’a jamais vu manger de viande humaine. Mais, à la réflexion, elle ne l’a jamais vu manger du tout. Il a toujours pris ses repas en solitaire et peut-être est-il préférable de ne pas chercher à connaître la composition de ses menus… En tout cas, il n’a jamais semblé que Cyc posait sur elle un œil gourmand comme à la vue d’un steak appétissant.

Il enroule la splendide épée dans le tissu qui lui tient lieu d’écrin.

[CYC] – Tu as raison, « Cyc » n’est que le surnom que l’on me donne ici, à Chalice. Chardo m’appelait du nom que m’avaient donné les Nains de Pont-de-Pierre : Grosœilrond.

Il regarde Eriela avec un petit sourire gêné.

[CYC] – Je sais. D’un point de vue humain, cet épithète peut paraître stigmatisant et moqueur. Mais pour les Nains, c’est tout le contraire. Par exemple, dans leur village, il y avait un Nain qui s’appelait Gromollet, un autre Grodogras, et un autre encore Barbecrasseuse. Ainsi, en me surnommant « Grosœilrond », les Nains de Pont-de-Pierre m’ont accordé l’insigne honneur de me donner un nom de Nain.

Après l’avoir précautionneusement enveloppé, il tend à Eriela le chef d’œuvre de son art.

[CYC] – Je sais que j’ai pu parfois me montrer dur avec toi au cours de ton apprentissage, tu aurais aujourd’hui mille raisons de me haïr, en dépit du savoir-faire que tu as obtenu à ce prix. Au lieu de cela, en acceptant ma demande, car tu ne peux ignorer combien les chemins sont périlleux hors de Chalice, tu me gratifies d’un témoignage d’amitié qui me va droit au cœur. Tu me dis que tu n’as pas d’ami. Eh bien, c’est faux : tu as ici un ami et c’est moi. Oui, mon amitié t’est acquise, ma chère apprentie, et tu sais qu’il n’est pas dans ma nature de la donner à tout le monde. Moi qui ai si souvent suscité l’inimitié autour de moi et qui ai eu tant de mal à me faire accepter parmi les Humains, j’en connais la valeur, elle n’est pas un vain mot dans ma bouche.

Il dépose la précieuse épée dans les paumes de la jeune femme (à moins qu’elle ne s’en saisisse pas, auquel cas il la repose simplement sur l’établi), puis ouvre un placard d’où il extrait un parchemin vierge. A l’aide d’une plume, il dessine une carte à l’encre noire, avec un trait d’une finesse inattendue relativement à l’énorme main qui l’exécute. Son travail achevé, il la montre à Eriela :

[CYC] – Je n’ai pas fait figurer notre bonne ville de Chalice sur la carte, mais uniquement la Tour du vieux Yaztromo, puisque tu sais déjà t’y rendre.

En effet, Eriela connaît très bien le chemin pour la Tour de Yaztromo, située à une demie journée de marche de Chalice. Un léger sourire amusé étire ses lèvres, en prélude au commentaire qu’il ajoute ensuite :

[CYC] – Comme tu peux le remarquer, je n’ai fait aucun tracé des chemins qui passent par la Forêt des Ténèbres. A vol d’oiseau, ce serait le plus court chemin pour se rendre à Pont-de-Pierre. Mais il est hors de question que tu prennes cet itinéraire ! La forêt regorge de périls et offre trop de sites propices aux bandits de grand chemin pour tendre des embuscades. Le chemin le plus sûr, c’est ce sentier qui la contourne par l’est.

Il roule la carte et la remet à sa jeune apprentie.

[CYC] – Je souhaiterais que tu prennes la route dès demain. Il importe de garder secrète la raison de ton voyage et de ne laisser voir à personne l’épée que je t’ai confiée, surtout pas à Americ. Tu me dis que tu la défendras becs et ongles, je n’en doute pas, tu n’es jamais la dernière quand il s’agit d’en découdre ! Mais je t’en prie, Eriela, ne la défends pas au péril de ta vie : il est très important pour moi de rendre ce dernier hommage à celui qui fut mon maître, cependant, cela ne doit pas être au prix de ta vie.

Le cyclope se saisit d’un soufflet pour attiser les braises du feu de forge qui commençait à faiblir.

[CYC] – Allez, va. Je dois me remettre à l’ouvrage. Tu n’as rien à savoir de plus, je t’ai dit tout ce qui importait. Que les dieux veillent sur toi !

[Eriela Viymyfae]

Eriela trouva touchant l’attitude et les gestes du cyclope et lorsqu’il lui tendit l’épée enveloppée, elle la récupéra avec respect tant pour son maître pour ce que cette épée représentait pour lui.

[ERIELA VIYMYFAE] – Cette épée représente énormément à tes yeux et bien aux miens, elle représente tout autant et ce pour plusieurs raisons.

Et elle commença à énumérer les dîtes raisons.

[ERIELA VIYMYFAE] - La première concerne l’expertise qu’à atteint mon maître dans l’art de la forge et cela m’émeut d’être sa disciple.

[ERIELA VIYMYFAE] - La seconde représente pour moi tout ce qu’il me reste à apprendre et comprendre pour atteindre ton niveau dans cet art.

[ERIELA VIYMYFAE] - La troisième représente la dévotion que j’ai vis-à-vis de toi et que je ferais tout mon possible pour rendre ton désir, de rendre l’hommage qu’il se doit à ton maître Chardo, réalisable.

[ERIELA VIYMYFAE] - La quatrième qui complète la troisième vient du fait que je te considère comme mon père, mon ami, mon frère, mon mentor et que je te fais une confiance absolue.

Elle fut encore plus touchée par la confiance que lui faisait son maître pour lui confier le nom que lui avait attribué Chardo et la communauté naine. La fissure venait encore de se creuser et une unique larme coula sur sa joue droite. La sensation de gratitude à l’encontre de Cyc était tel qu’elle ne chercha pas à cacher son émotion. D’ailleurs le pouvait-elle ?

Elle resta ainsi quelques instants le temps que l’émotion s’estompe, puis d’une voix rauque couplée à un enrouement, elle lui répondit.

[ERIELA VIYMYFAE] – Tu n’imagines pas l’honneur que tu me fais de me confier ainsi ton nom de nain. Je le trouve très beau et défoncerai toute personne qui le trouverait risible au point de lui faire rentrer ses propos au fond de sa bouche.

Une flamme intérieur commençait à grandir lorsqu’elle imagina ce qui se passerai si l’affront venait à franchir ses oreilles et du prendre sur elle pour atténuer cette flamme pour éviter que cela ne se transforme en incendie.

Elle savait que Cyc saurait la calmer, mais ne voulait pas perdre le contrôle devant son maître. Au contraire, elle se devait de montrer que les différents apprentissages lui avaient apportés maîtrise et contrôle absolu sur sa personne.

Elle se concentra sur la joie et le bonheur qu’elle ressentait auprès de Cyc et de ses autres maîtres et laissa son émotion passer pour bientôt disparaître.

*J’ai réussi à surmonter ce saut de colère, à me maîtriser, ouf*

Revenant à la réalité elle vit que son maître était en train de dessiner une carte qui représentait le chemin qu’elle devrait effectuer pour se rendre au lieu ou devrait reposer Chardo le maître de son maître. Elle écouta les explications et les commentaires avec attention et reçu des mains de Cyc la carte.

[ERIELA VIYMYFAE] – Je ferai le nécessaire pour que l’épée trouve sa destinée et repose auprès de Chardo. Je rendrai l’hommage à Chardo comme tu l’aurais fait toi-même.

Elle ne répondit pas sur le fait que quoi que dise son maître, elle défendrait l’épée au péril de sa vie. Le fait de ne pas répondre n’était pas un mensonge en soi, ou alors un mensonge par omission. De toute façon elle sentait qu’elle devait mener la quête jusqu’au bout quelque soit les difficultés jonchant le chemin jusqu’à pont de pierre.

Elle s’inclina devant son maître en signe de respect, puis quitta la forge en emportant l’épée afin d’aller préparer son paquetage chez son oncle. Elle lui indiqua qu’elle devait aller chez Yaztromo ce soir car elle avait un entrainement aux aurores demain matin, qu’il ne devait pas s’inquiéter.

C’est ainsi qu’elle partit en direction de la tour de Yaztromo afin de partir de très bonne heure le lendemain en direction de pont de pierre.

[Astro Buck]

Eriela pousse la porte qui relie l’atelier à la boutique. C’est une large porte, taillée aux dimensions du maître forgeron, qui donne directement derrière le comptoir, où elle est dissimulée par un rideau en cotte de maille. Les étagères derrière le comptoir croulent sous le poids d’innombrables gantelets, casques, haches, dagues et flèches, tandis que des boucliers couvrent toute la surface des murs. Des plastrons d’armure et des cottes de mailles sont appuyés contre le mur de droite et, dans une vitrine située à gauche du comptoir, est exposée une épée magnifique, un autre exemplaire d’Unique-Œil, dont Eriela sait qu’il est déjà vendu et attend que son propriétaire vienne le chercher. Les commandes d’autres exemplaires ont déjà été passées pour les 3 ans à venir.

Non loin est exposée une autre série de la production spéciale de Cyc, plus abordable puisque vendue 10 Pièces d’Or l’exemplaire, qui rencontre aussi un vif succès chez les clients : ce sont les armes qu’il a nommées « Dagues Démons ». A qui veut l’entendre, Cyc assure que non seulement cette arme ne dévie jamais de sa trajectoire quand on la lance, mais que sa lame, forgée dans le meilleur acier de Salamonis, est capable de transpercer n’importe quoi ou presque. C’est précisément d’une de ces dagues qu’est équipée Eriela.

Elle contourne le comptoir et franchit la porte d’entrée, qui donne directement dans la bien nommée Ruelle des Armuriers. Ayant sa propre clef de la boutique, Eriela verrouille la porte. Cette porte est presque deux fois plus haute que celles des maisons avoisinantes. Sur le panneau de chêne équipé de ferrures, une pancarte « Fermé » est affichée. Une seconde – plus petite –, placée dans la vitrine, précise : « Chez Cyc, nous avons ce qu’il vous faut. » Eriela se souvient du jour où elle avait elle-même rédigé cette pancarte, de sa plus belle écriture.

Elle s’engage dans la Ruelle des Armuriers . Celle-ci n’est guère plus longue qu’une centaine de mètres, mais chaque immeuble y a été converti en armurerie dont la vitrine est protégée des effractions par de lourdes grilles en fer. Epées, couperets, lances, pics, piques, haches, haches de guerre, gourdins, massues, marteau de guerre, heaumes, armures et boucliers : les modèles d’armes et d’armures exposés sont de tailles diverses. Amaric n’aura que l’embarras du choix pour s’y trouver un nouveau fournisseur !

Nous sommes à une heure du jour encore assez matinale. La rue est animée par le flux de passants qui vont et viennent en direction de la Place du Marché. En se mettant en route dès à présent, Eriela pourrait parvenir à la Tour de Yaztromo le lendemain aux environs de midi. La Ruelle des Armureries est une impasse qui, si on la suit en direction du nord, aboutit à une scierie tenue par un Ogre de très mauvaise réputation, ce qui est un pléonasme quand on parle d’un Ogre.

De là où elle se trouve, Eriela n’a donc d’autre choix que de descendre vers le sud jusqu’à la Place du Marché. Celle-ci, comme dans la plupart des villes de l’Allansia du Nord, est le centre à partir duquel rayonnent les axes principaux. Les remparts de Calice ne comportent que trois portes :

- La Porte sud, à laquelle on accède par le Pont de l’Or, qui franchit la Rivière d’Argent et conduit en direction de Salamonis à travers le Plaine du Vent ;

- la Porte nord, d’où la route se sépare en deux branches, l’une qui part vers l’est en direction des Collines de la Pierre-de-Lune, l’autre vers le nord (l’itinéraire recommandé par Cyc), à travers une petite plaine prise en étau entre la Forêt des Ténèbres et les Collines de la Pierre-de-Lune (autant dire entre Charybde et Scylla) ;

- et enfin la Porte ouest, depuis laquelle la Route du Commerce conduit à la cité d’Argenton. C’est cette dernière route qui constitue le plus court chemin pour gagner la Tour de Yaztromo. En effet, à quelques kilomètres de Calice, elle comporte un embranchement qui part vers le nord, droit sur la lisière sud de la Forêt des Ténèbres. De là, il sera possible ensuite, par de petits sentiers, de rejoindre la route qui contourne la Forêt des Ténèbres par l’est (l’itinéraire de Cyc).

Parvenue à la Place du Marché, Eriela peut remplir sa gourde en peau à la fontaine sculptée en forme de tête de dragon. Ce n’est pas jour de marché (il s’est tenu la veille), aussi l’endroit est-il quasi désert, à l’exception de deux hommes : un homme d’âge mûr, de haute stature, aux cheveux bruns bouclés, qui nettoie à l’aide d’un grand balais, et un autre, plus jeune, qui, bien qu’une épée soit ceinte à son côté, doit être dans une mauvaise passe, puisqu’il s’emploie à fouiller un tas de détritus en quête de nourriture. Il porte un cageot dans lequel il a déposé ses « trésors » : des tomates écrasées et un quignon de pain rassis.

[Eriela Viymyfae]

Eriela fit le nécessaire pour quitter et fermer le magasin de Cyc. Elle quittait pour la première fois la ville et ses environs pour aller plus loin qu’elle n’avait jamais été.

Elle pensa au meilleur moyen de quitter la ville sans trop attirer l’attention. D’après la carte elle devait aller vers le nord. Donc le chemin le plus court nécessitait de revenir en direction du marché, place centrale de Calice pour ensuite prendre la porte de l’ouest chemin le plus direct pour rejoindre la tour de Yaztromo.

Tout à ses réflexions, elle regardait la rue ou se trouvait le magasin de son maître vénéré. Elle utilisait l’épée comme un bâton, sachant que la toile qui recouvrait l’épée avait été ficelée par ses soins et que donc l’épée en tant que telle n’était pas visible. De plus elle avait entourée la pointe de l’épée par un bout de cuir robuste protégeant un tiers de la lame et évitant tout bruit métallique si elle venait à toucher une partie dure du chemin ou elle se trouvait. Elle savait qu’ile ne fallait jamais être trop prudente et que dans ce domaine, elle avait été à bonne école.

Descendant la rue des armuriers vers la place du marché était un chemin qu’elle connaissait très bien, la parcourant tous les jours, ou presque. Cela ne l’empêchait pas de regarder autour d’elle en essayant de ne pas le montrer pour vérifier ce qui l’entourait, notamment une tentative d’embuscade. Elle arriva ainsi sur la place du marché et enregistra la présence de deux humains et entreprit de remplir sa gourde en mettant l’épée/bâton entre ses bras pendant qu’elle agissait. La gourde pleine, elle la plaça à sa ceinture et tout en notant la position des deux hommes, se dirigea vers la porte Ouest.

*si un vient à bouger dans ma direction, je me tourne et me dirige vers lui comme si j’avais oublié quelque chose et on verra bien ce qu’il ferra. S’il me cherche je le laisse assommé sur le carreau*

Elle savait également ou se trouvait sa dague et saurait s’en servir le cas échéant, mais cela en dernier recours. Elle adressa un remerciement en pensée à son maître pour la maîtrise de sa capacité à combattre et continua son chemin avec pour objectif d'arriver à la tour de Yaztromo au plus tôt.

[Astro Buck]

Tandis qu’Eriela traverse la Place du Marché, les deux hommes ne lui prêtent aucunement attention, chacun étant absorbé par son activité. La jeune femme s’engage dans la Rue de l’Argent. Etroite et pavée, cette rue est bordée de maisonnettes et de boutiques appartenant, pour la plupart, à des joailliers et des orfèvres. Les vitrines des orfèvreries exposent de superbes théières, pots, plateaux et services à condiments en argent. Une enseigne située au-dessus de la deuxième boutique indique : Bijouterie Jéthro, tenue par un petit vieillard, un artisan créateur dont Eriela a entendu dire qu’il était un âpre négociateur, rusé en affaires, de doux euphémismes car il conviendrait peut-être mieux de l’appeler un escroc. Il craint tant qu’on le vole ou que la victime d'une mauvaise affaire vienne lui faire d'amères réclamations, qu’il ne tient jamais sa boutique sans la protection de Crusha, un Demi-Orque à la stature imposante avec lequel Eriela a déjà échangé des coups de poings.

La Rue de l’Argent aboutit dans une ruelle pavée orientée nord-sud : la Rue de la Barrique. De part et d’autre s’alignent des habitations étroites aux façades austères de pierre grise, percées de petites fenêtres et coiffées de toits haut perchés. Une charrette tirée par un cheval, remplie de ferraille rouillée, de vêtements et de souliers hors d’âge, de bois pourri et de meubles démantibulés roule en cahotant dans la direction d’Eriela. Couvert d’un manteau élimé et d’un chapeau haut de forme qui ne vaut guère mieux, le conducteur est avachi sur son siège. Son visage blafard trahit un ennui profond. De temps à autres, l’homme fait mollement claquer son long fouet afin d’inciter le cheval à accélérer le pas.

[CHIFFONNIER] – Fripes, rebuts !

L’homme crie ces mots sans conviction à mesure qu’il passe devant les maisons, espérant sans trop y croire que quelqu’un veuille se débarrasser de ses vieilles affaires. Mais aucune porte ne s’ouvre. L’ambiance semble plutôt morne dans la Rue de la Barrique. A la vue d'Erelia, le chiffonnier lui propose d'un ton las :

[CHIFFONNIER] - Bonjour jeune Dame. Il n'y a rien qui vaille la peine ici. A votre place, je ne perdrais pas mon temps dans la Rue de la Barrique. Pour 1 Pièce de Cuivre, je vous emmène où vous voulez dans la ville.

[Eriela Viymyfae]

Eirela ne constatant rien de particulier de part et d’autre et en particulier vis-à-vis des deux personnes présentes et reprit son voyage en restant en état de vigilance constante. En effet, la quête confiée par son maître relevait d’un caractère d’importance vitale pour elle et souhaitait ardemment remplir toutes les conditions de cette quête.

Elle quitta la place du marché pour remonter dans la rue de l’argent ou il était possible de trouver des artisans de qualités, orfèvres et autre, ainsi que des artisans escrocs. C’était d’ailleurs en passant devant un de ces derniers, un bijoutier de la pire espèce, qu’elle constata la présence d’un demi-orque avec qui elle avait joué des poings. Ce faisant elle se souvint les raclées mutuelles qu’ils s’étaient collés lors de différentes confrontations. Tantôt il avait le dessus, tantôt c’était Eriela. Cela la fit sourire en son fort intérieur, mais elle devait rester concentrer sur la quête. Le demi-orque servant juste à protéger le propriétaire de la bijouterie des conséquences de ses filouteries. Il n’y avait rien à tirer à le provoquer en lui adressant un regard direct, elle n’y prêta donc pas attention. D’ailleurs le méritait-il ? Elle ne pensait et connaissait ses priorités, le demi-orque arrivant en avant dernier dans l’ordre décroisant de ces dernières.

Elle continua, quittant la rue de l’argent pour prendre celle de la barrique. Le quartier devenant plus austère. Peu de personnes présentent dans les rues, les portes et fenêtres fermées, cela n’avait vraiment rien d’engageant et ne représentait pas le potentiel vital que représentait la ville de Calice, mais bon il fallait bien de tout pour faire un monde.

C’était dans cette rue qu’elle vit avant de croiser la route d’un chiffonnier. l’homme semblait presque au bout du rouleau et lorsqu’il s’adressa à elle, Eriela se dit qu’elle pouvait faire une bonne action et accélérer le déroulé de sa quête. Alors elle s’adressa à lui tout en le regardant dans les yeux pour déterminer ses intentions.

Aurait-il regard fuyant, ce qui induirait des idées cachées pas vraiment avouables.

Serait-il possible que son corps agisse et exprime des intentions mal intentionnées, alors qu’il tenterait de garder le contrôle.

Ou alors son attitude montrerait qu’il n’aurait aucune intention mal intentionnée, juste une possibilité de gagner de l’argent.

*bonhomme si tes intentions ne sont pas bonnes, je te promets une bonne raclée. Raclée dont tu te souviendras toute ta vie*

Sur d’elle-même et de ses capacités, elle lui dit

[ERIELA VIYMYFAE] – Bonjour, je vous remercie pour cette proposition. Cependant je vais vous faire une contre proposition.

Elle laissa sa phrase en suspend afin d’attirer l’attention du chiffonnier avant de reprendre.

[ERIELA VIYMYFAE] –Je vous propose quatre pièces d’argent si vous me conduisez à la tour du mage Yaztromo avant ce soir. Si vous ne connaissez pas je vous indiquerais le chemin. Deux pièces tout de suite et le reste à mon arrivée. Je suis pressée, alors j’attends une réponse rapide et une prise de décision tout aussi rapide.

Elle sentait, où ressentait son environnement comme si elle avait une vision à 360 degrés et bien qu’échangeant avec le chiffonnier, il n’en restait pas moins qu’elle restait alerte et prête à l’action si elle se présentait.

[Astro Buck]

Le chiffonnier regarde son interlocutrice d'un air interloqué. Puis, rompant brutalement avec son attitude lasse, il émet un éclat de rire volontairement exagéré.

[CHIFFONNIER] - Quatre Pièces d'Argent ? C'est le prix d'un pichet de bière à Calice ! Vous ne voulez pas plutôt dire quatre Pièces d'Or ? Je ne sais pas où se trouve précisément la Tour de Yaztromo, mais je sais qu'il habite quelque part dans la Forêt des Ténèbres.

Il lance à Eriela un regard plein de sous-entendu, comme si elle était supposée déduire un propos implicite à partir de ses dernières paroles. Afin d'être certain qu'elle le comprenne bien, il ajoute :

[CHIFFONNIER] - La Forêt des Ténèbres ! C'est autre chose que les rues de Calice. Si je vous amène là-bas, je risque ma vie !

L'homme secoue la tête, l'air de dire "Pffff ! N'importe quoi !"

[CHIFFONNIER] - Même quatre Pièces d'Or, d'ailleurs, ce n'est pas assez cher payé compte tenu des risques encourus. En vous faisant un prix d'ami, pour six Pièces d'Or, à la rigueur...

[Eriela Viymyfae]

Eriela ne changea pas d’attitude, toujours en train de fixer le chiffonnier. Elle comprit que le fait de ne pas sortir en ville ne lui avait pas fait comprendre le coût réel des denrées solides et/ou liquides vendus à Calice.
Par contre elle comprit que l’homme tentait de la jouer avec elle, la prenant pour une jeune femme, peut être stupide, tombée de la dernière pluie.

Elle lui répondit

[ERIELA VIYMYF AE] – Vous me proposiez 1 pièce de cuivre pour m’amener ou vous vouliez dans Calice et là d’un seul coup, vous vous réveillez et commencer à avoir des pièces d’or au niveau des yeux. Ainsi je vous invite à continuer votre chemin, je vais régulièrement là bas et je saurais me débrouiller. Merci pour votre aide.

[ERIELA VIYMYF AE] – Je vous laisse donc à votre activité monotone et à vos sombres pensées. Bonne journée.

La jeune femme coupa court à la conversation et laissa le chiffonnier en plan. Il n’empêcha qu’elle s’assura que l’homme continuait sans être intéressé par ses faits et gestes. S’il venait à lui adresser la parole, pour argumenter, ou discuter le point, elle ne s’arrêterait pas, n’ayant pas de temps à perdre. Pour elle la messe était dite et son côté empathique ne devait pas être mis en défaut une nouvelle fois. Deux écarts avec Cyc était le maximum qu’elle s’autorisait en une journée.

Elle continua son chemin en toute tranquillité afin de ne pas attirer l’attention sur elle et par la même sur la quête. Utilisant l’épée comme avec un bâton en évitant de taper la pointe sur les pavés au sol et gardant un air enjoué par la perspective de rencontrer le mage Yaztromo.
Cependant, elle chercha en son fort intérieur si une réponse lui revenait en mémoire concernant sa question. La question était la suivante :

*Est-ce que j’ai déjà vu cet homme quelque part en ville ou aux alentours, ou bien est ce la première fois ?*

Elle se demanda si la quête avait déjà fuitée et élaborait déjà un noir dessin qu’une personne aurait mise en place avec comme seule objectif de prendre l’épée de Cyc sans avoir à s’y confronter. Puis calma ses pensées intérieures qui n’avaient pour l’instant que d’autre but que de brouiller son esprit.

Pour la réussite de la quête elle devait rester l’esprit clair, l’œil vif, l’oreille attentive et le corps préparé à toute éventualité. Ses armes étaient prêtes, ses sorts aussi.

[Astro Buck]

Sans monture, Eriela ne peut pas sensément espérer atteindre la Tour de Yaztromo avant la tombée de la nuit. En marchant d'un bon pas, elle pourrait y parvenir au plus tôt le lendemain vers midi. A moins de ne pas faire de halte nocturne, auquel cas elle pourrait arriver entre minuit et l'aube, à supposer que rien ne la retarde.

Pour l'instant, se passant parfaitement de l'aide du vénal chiffonnier, la jeune femme poursuit son chemin à travers le dédale des ruelles pavées et étroites de Calice.

Elle parvient bientôt devant la Porte de la ville. Les gardes disciplinés, sous la férule du capitaine Morval – dont les mauvaises langues disent qu’il n’a jamais vu un champ de bataille et ne doit son poste qu'à la faveur du roi Pindare – saluent poliment la jeune femme à son passage. Elle jette un dernier coup d’œil par-dessus son épaule aux toits et aux tours de Calice, qui se dressent au-dessus du rempart, puis elle s’éloigne de la ville, tournant le dos au soleil. Le chemin est bordé de champs de maïs dorés dont les hautes tiges se balancent doucement au gré d’une brise légère. La moisson promet d’être exceptionnelle. Une excellente nouvelle pour les paysans qui, aidés de leurs ouvriers agricoles, ne tarderont pas à charger la récolte d’épis lourds de grains dans leurs charrettes en bois tractées par des bœufs. Au nord, très loin à l’horizon, Eriela distingue à peine le rideau d’arbres qui marque la lisère de la Forêt des Ténèbres.

Une fois passées les limites du fief de Calice, les terres cultivées cèdent peu à peu leur place à des friches sauvages. Le paysage offre le spectacle d'une désolation rocailleuse, éternellement battue par les vents, couverte de broussailles et d'arbustes noueux, semée de ruines dont certaines datent des temps préhistoriques. C'est la bien nommée Plaine du Vent - un vent très froid, faut-il préciser - peuplée de créatures prédatrices. Rares sont les Humains qui se risquent à quitter la Route du Commerce qui est le moyen le plus sécurisé de la traverser.

Après quelques heures de route, la jeune femme parvient à une bifurcation : la route principale continue vers l'ouest, tandis qu'un embranchement s'éloigne vers le nord, droit vers la Forêt des Ténèbres. La Route du Commerce est large, creusée par le passage fréquent des chevaux et des roues de caravanes qui circulent entre Argenton et Calice. Au contraire, le sentier qui s’oriente vers le nord, bien que son tracé reste apparent, est envahi par la végétation qui menace régulièrement de le recouvrir.

Elle l’emprunte sans hésiter, comme elle l’a fait si souvent par le passé. La progression est difficile car il lui faut parfois faucher les hautes herbes et écraser les ronciers qui se sont nichés en travers du passage. Peu à peu les environs se parent d'une lueur crépusculaire : d'ici environ deux heures, il fera nuit.

[Eriela Viymyfae]

La jeune femme poursuit son chemin dans les rues de Calice, jusqu’à arriver à la porte Ouest, où se trouve un détachement des gardes de la ville accompagné par leur Capitaine. D’un signe de tête elle les salue et continue sur son tracé, sachant qu’elle n’arrivera pas avant le lendemain midi au mieux en vue de la tour de Yaztromo, si elle décidait de prendre une pose pour se reposer en chemin.

Elle connaissait bien le chemin, mais comme elle le constatait souvent, des ronciers et autres végétaux perturbaient de façon évidente la progression en ligne droite vers le nord. Donc envisager une progression de nuit s’avérerait long et compliqué, sans compter qu’avec sa lanterne allumée elle constituerait une cible facile.

Elle quitta les portes de la ville et progressa vers sa destination. Elle réfléchissait en chemin aux zones les mieux placées pour effectuer une halte, tout en offrant une protection relative à importante, tout en continuant à marcher d’un bon pas.

Ces réflexions ne l’empêchait pas de noter l’influence d’un printemps et d’un été favorable, ayant permis aux paysans de disposer d’une récolte abondante au niveau des différentes céréales cultivées. Cette pensée lui fit chaud au cœur pour eux, ainsi que pour les caisses de la ville et le royaume au final.

Ses pas la menaient toujours en direction de la forêt des ténèbres, qu’elle distinguait encore à l’horizon. C’est ainsi qu’elle arriva çà l’embranchement qu’elle connaissait bien et pris le chemin le moins fréquenté et comme elle s’y attendait vit les fameux ronciers et autres plantes envahissantes, truffées d’épines et très touffus commencer à envahir la route du nord.
Elle sortit son épée et toujours tenant l’épée enveloppée dans l’autre main, elle commença à couper les ronciers et autres végétaux gênants sur son chemin. Ce faisant, elle mit à profit ces actions de fauchage pour évaluer le poids de l’arme et la meilleure manière de parvenir à couper ce qui la gênait sans trop se fatiguer et essayant d’effectuer une coupe sans avoir à s’y reprendre à plusieurs fois. Elle savait qu’elle ne pourrait s’entrainer que par des frappes de taille, pas d’estoc, mais il fallait bien commencer par quelque chose. Elle veillait également à ne pas frapper de haut en bas, mais toujours en diagonale pour éviter que sa lame ne frappe le sol.

Sa progression était ralentie, mais elle s’y attendait, bien que le soleil commence à décroitre. Elle se demandait quand elle arriverait à atteindre un des lieux qu’elle avait en tête pour effectuer une halte pour la nuit. Elle aurait ainsi le temps de préparer un feu et de d’élaborer un système lui permettant de se protéger du vent froid de la nuit. Elle sentait que l'action de porter les coups d'épée, se révélait plus compliquée à effectuer sur le long terme, que de frapper du marteau sur l'enclume toute la journée.

[Astro Buck]

Eriela connaît un endroit, légèrement en retrait du chemin, où il lui est déjà arrivé de passer la nuit, de s'abriter du vent incessant ou de se tenir au sec le temps de laisser passer une intempérie. C'est une hutte de pierre sèches à demi enfouie dans la terre. La jeune femme n'a jamais su qui l'avait bâtie, elle n'y a jamais rencontré personne qui en eusse revendiqué la propriété. Seul le toit arrondi dépasse du niveau du sol. Mais il se fond dans l'environnement car il est entièrement recouvert d'une épaisse couche de terre sur laquelle de la mousse, des chardons et de grandes touffes d'herbe ont poussé. Quand on le voit de l'extérieur, on pourrait croire qu'il s'agit d'une butte naturelle.

La hutte en pierre ne comporte pas de fenêtre, mais une ouverture sans porte permet d'y accéder par une pente équipée de marches d'escalier inégales faites de pierres grossièrement taillées. Aménagée dans le toit, une trappe permet d'évacuer la fumée quand on fait un feu de bois à l'intérieur pour se réchauffer ou faire cuire un repas. Lors de ses précédents passages, Eriela avait accumulé une provision de bûches et de petit bois sec : il ne devrait donc rien lui manquer pour faire une bonne flambée si elle le souhaitait. D'ailleurs, se réchauffer ne serait pas du luxe : le vent devient de plus en plus frais à mesure que le soir approche.

Il est heureux qu'elle en connaisse l'emplacement exact grâce à des repères, d'infimes détails dans l'environnement qu'elle a mémorisés, car cela fait plus d'une semaine qu'Eriela n'a pas utilisé son abri. A l'heure qu'il est, l'entrée doit être entièrement envahie par la végétation et quiconque ignorerait son existence ne pourrait pas le trouver, sinon par hasard.