[TRAINING] - DJIRUNYAZA

[Djirunyaza]

De ses mains, il commence à explorer avec minutie les possibilités de mouvements des membres inférieurs de la sculpture du gisant. Le prêtre de Courga tourne son regard avec une certaine gratitude vers le visage granitique figé du Grand-Prêtre.

[DJIRUNYAZA] - Le serviteur d’un Dieu doit se plier en quatre pour représenter le divin…même après sa mort…fufufu…merci à toi mon ami pour cette leçon posthume!

”Quelle tristesse de devoir protéger un lieu dédié à l’Harmonie et à la Grâce par des pièges mortels… Ô Courga, quelle regrettable chose que les délices de tes préceptes ne soient pas plus influents en ce monde de chaos, de violence et de désirs vains.”

[DJUNYAZA] - SALXI, vertueux et noble serviteur de Courga, montre moi ce que tu protèges et aide-moi à restaurer ce lieu!

Curieux de savoir ce que cache le tombeau du Saint, après son apostrophe, Djirunyaza se reconcentre sur les pivots, attentif à ce que sa lanterne ne soit pas victime d’une accidentelle chute. Bien sûr, l'enfant du Désert garde près de lui son bâton au cas où des rongeurs libérés, délivrés, s'en prendraient à ses chevilles.

[Astro Buck]

Palpant le saint tombeau de Salxi, Djirunyaza trouve la confirmation de ce qu'il avait pressenti. Les jambes du gisant sont articulées et peuvent être mues latéralement, avec une grande amplitude. En effet, en les faisant pivoter jusqu'au bout, il parvient à former un V, ou plus précisément un angle de 45 degrés. Djirunyaza comprend sans peine pourquoi l'on avait affublé ce Grand-Prêtre d'une épithète telle que "le souple" : s'il était capable d'adopter cette posture de son vivant, ce devait être merveille de le voir.

Mais un phénomène se produit qui arrache Djirunyaza aux peintures de son imagination. Au moment où il positionne ainsi les deux jambes, de telle sorte que Salxi ressemble à un pantin, on entend un déclic. Le couvercle du tombeau se met alors à glisser dans un terrible bruit de raclement, amplifié par l'écho. Djirunyaza a juste le temps d'attraper sa lanterne avant qu'elle ne bascule sous l'effet du mouvement. Un air encore plus froid et humide que l'air ambiant s'en exhale. Le tombeau ouvert, en lieu et place de la dépouille mortuaire qu'il est censé abriter, révèle alors un étroit escalier en colimaçon qui descend dans l'obscurité.

[Djirunyaza]

Alors que le bruit assourdissant de raclement s’estompe, Djirunyaza regarde avec un certain ébahissement les marches s’enfonçant dans la noirceur du sous-sol. Les yeux fixés sur l’ouverture, il pense un instant goûter au silence intemporel et apaisant du Temple de sa Déesse, mais rapidement les bruits de la ville en proie à la fièvre des préparatifs entourant l'épreuve sanglante s’engouffrant par l’entrée ouverte ainsi que l’air trop chargé en humidité le ramène à la réalité de la tâche à accomplir.

Prenant son bâton d’une main et tendant devant lui la lanterne, le prêtre glisse un pied sur la première marche de l’escalier. Levant les yeux vers la statue de Courga , il sourit et progresse dans la partie cachée du temple. Sans savoir pourquoi, un frisson lui parcourt l’échine alors que passant sous le tombeau ouvert, il lui semble entrer dans une cage. Il s’arrête un instant, mais tout saint doit mériter son auréole et il était temps pour Djirunyaza de montrer une fois encore à sa Déesse qu’il en était digne.

[Astro Buck]

La descente de l'escalier à vis est malaisée. Non seulement en raison de son étroitesse et de la démarche qu'il force d'adopter, imposant de tourner plusieurs fois autour de son axe, mais encore parce que les degrés de l'escalier manquent étonnamment de hauteur aussi bien que de profondeur, ce qui les aurait rendues périlleux à tout autre que Djirunyaza, celui-ci étant favorisé dans cette situation par son sens de l'équilibre et ses aptitudes acrobatiques.

A la pénibilité de l'exercice s'ajoute aussi l'odeur pestilentielle, de plus en plus forte à mesure qu'il descend, émanant des profondeurs : cela sent la moisissure , la charogne, les excréments, bref le nomade a le sentiment de descendre dans une fosse à ordures. A plusieurs reprises, ce que craignait Djirunyaza se produit : il sent un frôlement furtif contre sa cheville. Mais son bâton lui est un trop précieux appui, en ces circonstances, pour être employé à chasser des rongeurs. Par bonheur, ceux-ci ne font que passer et ne semblent pas animés d'intentions hostiles à son égard. Comme dit un proverbe allansien aussi célèbre que sibyllin : "Rit rat bien qui rit rat le dernier".

La descente s'arrête enfin. Le nomade explorateur se trouve alors face à une pièce circulaire, poursuivie par un couloir qui s'enfonce dans les ténèbres au-delà du halo lumineux de la lanterne. A quelques mètres devant le prêtre de Courga, au milieu de la pièce, est dressée une échelle en métal qui monte vers le plafond et disparaît en son centre dans une espèce de coupole grossièrement taillée dans la roche. Les autres zones du plafond sont constituées d'un assemblage de poutres et de solives soutenu par des piliers.

Hormis le bruit léger et irrégulier des rats qui galopent de-ci de-là, l'environnement immédiat de Djirunyaza est silencieux.

[Djirunyaza]

Arrivé en bas de l’escalier, la nausée commence à faire pâlir le visiteur. Espérant arrêter le malaise qui monte, il couvre son nez du tissu de son vêtement ample qui lui servait il y a de cela bien des lunes maintenant à se protéger du sable porté par les vents puissants dans son lointain désert. Après l’avoir ajusté et serré la protection de fortune juste en dessous de ses yeux clairs, il observe la pièce, partagé entre suspicion et curiosité d’en découvrir plus.

“Il est possible que les égouts aient désormais un accès aux sous-sols du temple… un effondrement peut-être? Cela expliquerait l’odeur et la présence de rats bien nourris qui ont épargné mes chevilles! Voyons, cette échelle montante à proximité de l’escalier pour petits pieds qui descend… peut-être donne-t-elle … dans la statue?”

Repensant à l’état pitoyable des solives apparentes au niveau de la pyramide, Djirunyaza porte son attention avec un peu d’inquiétude vers le plafond et le squelette en bois de la charpente. Même s’il ne s’y connaît guère en construction, le bois est son domaine et si le bois est totalement pourri, il le verra sans doute.

“Monter à l’échelle est bien tentant, s’il s’agit bien de la statue de la Gracieuse Courga, je pourrais y voir l’état de dégradation de l’intérieur de l’ouvrage…”

Puis, se rappelant les propos peu clairs de la clerc Claire:

“ "Recueillir directement la parole de la Déesse"… si cette échelle monte jusqu’à la bouche de la représentation de la merveilleuse Déesse pour qui mon sang coule, alors quelque jeteur de sort démoniaque aurait pu prononcer chaque année les mots de malédiction… mais pour cela, il faudrait que ce sous-sol soit inconnu de mes pairs… voyons voir…”

S’accroupissant, il se concentre un instant pour savoir si un traître bruit lui brouille l’écoute avant de rapprocher sa lanterne du sol et de porter toute son attention sur la poussière qui recouvre ces lieux.

“Sauf si les rats ont hardiment circulé partout et sans cesse, je pourrais peut-être voir si des restes de traces de pas vont vers l’échelle. Si elles viennent de l’escalier, le passage secret était sans doute connu… si elles viennent exclusivement du couloir et du cloaque dont il apporte les miasmes, alors mon intuition pourrait être juste”

Conscient de son peu d'aptitude à la recherche de piste, Djirunyaza a l'impression de se retrouver poireau, se relève en secouant la tête et avance vers l’échelle… il essaie alors avec sa lanterne de dissiper un instant les ténèbres de la coupole curieusement grossière dans un lieu dédié à un certain esthétisme…

“Voilà ta Pyramide de la Grâce bien loin de ton image Ô Courga…”

Et, repensant au vieil homme au tambour de son enfance et à ses adages obscurs

“Et oui, "après ça doit être pire!", Hamid! Fufufu…”

Cette dernière pensée le remplissant paradoxalement d’une certaine hardiesse, et si rien de fâcheux n’entrave ses pas depuis son entrée dans la salle, il se dirige lestement vers le couloir nauséabond à la lumière de sa lanterne.

[Astro Buck]

Effectivement, nul besoin d’être expert en charpenterie pour voir que le bois, bien que plaqué d’équerre, est pourrissant. Cela n’est guère étonnant étant donné l’air humide ambiant, l’absence de lumière et de chaleur. Les murs, par contre, et le sol ne risquent pas de bouger : c’est de la roche. Et pas de la roche friable apparemment, mais du solide ! De multiples traces d’outils indiquent par ailleurs qu’il ne s’agit pas d’une cavité naturelle.

Bien que le pistage ne soit pas non plus son domaine d’expertise, Djirunyaza voit très distinctement, à la lueur de sa lanterne, de nombreuses traces de pieds nus – de très petits pieds, une pointure de femme ou d’enfant – qui sont imprimées dans le tapis de crottes de rats recouvrant le sol. D’ailleurs, ce revêtement naturel amortit les pas et permet de marcher de manière relativement silencieuse. Les empreintes de pieds sont orientées dans tous les sens, de manière désordonnée, et ne permettent pas d’identifier une piste signalant un passage qui aurait été emprunté de préférence. Toutefois, elles sont nettement plus rares aux abords de l’escalier à vis qui, comme s’il ne valait pas un clou, semble avoir été peu approché.

Lorsqu’il lève sa lanterne à côté de l’échelle, la lumière éclaire les parois rocheuses, sur lesquelles l’homme du désert voit danser sa gracieuse silhouette, mais cela ne permet pas d’éclairer suffisamment en hauteur. Cependant en scrutant l’intérieur de la coupole, il entrevoit de légers rayons de lumière. Mais cette très faible source lumineuse ne permet pas de bien distinguer ce que recèle l’anfractuosité du plafond.

En tendant l’oreille, Djirunyaza perçoit un son différent de celui qu’il entendait jusqu’ici, c'est-à-dire différent des frottements et grattements produits par les rats. C’est, sur un rythme lent mais régulier, un bruit de percussion aigu, métallique, suivie d’une sorte de raclement pierreux. Le son provient du fond du couloir. Lorsqu’il s’en approche, la lumière de sa lanterne révèle qu’au bout de quelques mètres, le couloir, entièrement taillé dans la roche, fait un coude à droite.

[Djirunyaza]

“Un escalier en vis, un couloir étroit et obscur, au fond de ce couloir peut-être une porte entrouverte, d'où me parvient les accords d'une musique qui en ce lieu paraît irréelle… tan,tan, il faut que je reste concentré… tant de traces de pieds menus n’est sans doute pas l'œuvre d’une seule créature. Si elles sont derrière ce coude, il me faut un atout dans ma manche pour réagir car ces créatures doivent certainement être dangereuses… même si je n’ai pas vu de griffes sur ces traces. Je ne dois pas me faire déborder en cas d’attaque, car dans ce cas, c’est ma lanterne puis ma vie que je perdrai.”

Progressant avec souplesse jusqu’au coude, le Prêtre jette un œil derrière lui pour voir si au moins un peu de lumière perce depuis l’escalier tournant. En cas de fuite nécessaire et de perte de sa lanterne, ce détail pourrait faire toute la différence.

Il constate alors que la main portant son bâton est un peu plus crispé qu’il ne l’aurait voulu et tente sans y parvenir de se détendre… cet environnement est décidément bien malsain… entre le bruit et l’odeur…que ne donnerait-il pas pour savourer à l’instant la fraîcheur sucré d’une pomme!

Arrivé au niveau du virage, il tentera de jeter un œil sans sa lanterne pour trouver l’origine de l’étrange rythme, puis, s’il ne distingue rien, avec sa seule source de lumière.

Plutôt rassuré de ne plus avoir au-dessus de sa tête des poutres vermoulues mais une roche solide, le visage de Djirunyaza est, bien malgré lui, porteur d’une certaine gravité, concentré afin de découvrir et de mettre fin à la cause des tourments qui ont fauché sa petite communauté des adorateurs de Courga.

S'il ne voit rien même avec l'appui du faisceau de sa lanterne, il continuera prudemment sa progression dans le tuyau rocheux.

[Astro Buck]

Quand il jette un œil en direction de l’escalier, Djirunyaza ne voit qu’un renfoncement obscur. Les circonvolutions de la vis ont étouffé toute lumière émanant de l’étage.

Grâce à cette musique qui sonne, sonne, sonne et guide ses pas, Djirunyaza parvient au bout du couloir. Il laisse sa lanterne en retrait pour observer prudemment la nouvelle galerie. La faille est un éclairage faible.

Le nomade distingue cependant, quelques mètres plus loin, une salle équipée d’un grossier ameublement pour personne de petite taille : un lit, une table, un tabouret, des étagères de guingois, surchargés d’objets dont la nature est encore indéterminable à cette distance. Quelque chose est en train de cuire sur un petit feu de bois, il en émane une odeur suffocante de chair brûlée. Cela dégage beaucoup de fumée car le sous-sol rocheux, bien qu’il comporte nécessairement des arrivées d’air (puisque l’on peut y respirer) ne semble pas pourvu de système de ventilation. En tout cas, il n’y a pas de rat à l’horizon dans cette zone, leur crainte des flammes doit les tenir en respect.

Cette salle se prolonge par un autre couloir ou plutôt une petite galerie très basse de plafond au fond de laquelle, à la lueur de quelque moyen d'éclairage, une petite silhouette voûtée s’agite, émettant à chacun de ses mouvements le bruit précédemment entendu. C'est la percussion régulière d'un petit objet métallique qui frappe et racle la roche.

[Djirunyaza]

A la vision du petit être qui semble visiblement dans son logis, Djirunyaza se plonge dans ses réflexions tout en observant l’étrange découverte.

“La raison de ma venue m’incite à une grande prudence, trop de vies ont été perdues là-haut pour que cette créature ne soit pas liée au problème… mais quelque chose ne va pas… comment tout cela peut exister en parallèle au temple! Le mécanisme du passage secret a été conçu par les prêtres de Courga, il ne peut en être autrement,..."

Après une courte pensée rêveuse sur l'angle formé par les jambes du gisant pour l'ouverture du passage, il secoue la tête.

“... mais ensuite rien ne va: la forme pyramidale du temple, l’escalier dont les marches sont faites à la taille de cette créature, le trou que je pense être creusé juste sous l’idole, tout comme ce couloir dans lequel je suis… voyons, est-ce que les murs de la pièce étaient eux aussi taillés tout comme ce couloir? Les barreaux de l'échelle étaient-ils espacés pour un homme ou pour un enfant…”

Interloqué, le prêtre pris dans ses pensées laisse échapper en un souffle le début de l’idée qui le frappe soudain.

[DJIRUNYAZA] - “Les solives!”

“Si l’être a taillé la pièce et les marches, la présence des solives ne peut signifier qu’une chose: sa présence doit dater d’avant l’installation du temple de ma Déesse! “

Un peu ébranlé sur la signification que pourrait revêtir cette hypothèse absurde dans l’histoire et le fonctionnement du temple avant l’annihilation de sa petite congrégation, il décide alors d’agir.

Tout d’abord il revient en arrière tout en réfléchissant à ce que peut être l’étrange cuisinier bossu.

" Serais-je tombé sur une Demi-Taupe chef?”

Arrivé au bout du couloir, il dépose sa lanterne à l’entrée de la pièce.

“Si cela se passe mal, j’aurais mes deux mains pour me défendre et s’il me faut battre en retraite jusqu'à l'escalier, je ne risquerai pas d’être plongé trop vite dans le noir…”

Ensuite, il retourne à pas feutrés sur son point d’observation et prend quelques instants afin de mieux comprendre à qui ou quoi il a affaire.

"Une sorcière d'égout?"

Enfin, il retient son souffle (peut-être essentiellement à cause de l’odeur!) et s'annonce à voix haute d’un ton marqué par une grande politesse.

[DJIRUNYAZA] - Oh! Veuillez m’excuser, je crains d’avoir en toute ignorance pénétré dans votre demeure souterraine! Souhaitez-vous que je parte ou puis-je me joindre à vous? J’ai dans mon sac quelques rations de voyage que je partagerais volontiers avec vous afin d’agrémenter votre repas!

“Enfin, si c’est pas moi qui finit en tartare…"

[Astro Buck]

Le petit être sursaute et se retourne vivement. Il fait quelques pas hors de sa galerie pour scruter la pénombre et distinguer qui lui parle. La créature est encore plus petite qu’il avait semblé à Djirunyaza de prime abord, car il l’avait crue courbée à l’intérieur de sa galerie, alors qu’en vérité elle se tenait debout de toute sa hauteur.

Elle doit, en effet, mesurer à peine cinquante centimètres de haut. Son corps est mince, contrastant avec une tête hypertrophiée, disproportions qui lui donnent une allure grotesque. La peau qui transparaît à travers ses haillons est verdâtre. Ses oreilles sont pointues et ses lèvres entrouvertes révèlent des dents pointues qui émergent parmi des chicots ébréchés. Il tient à la main le petit outil à l’aide duquel il était occupé à gratter la roche. Il porte à son cou, comme un pendentif, une sorte de tube en bois. Son visage n’exprime pas seulement la surprise, mais s’y mêlent aussi la peur et la haine. Le nomade reconnaît dans cette créature un GREMLIN.

Sans répondre un seul mot à Djirunyaza, le Gremlin empoigne l’objet qui pend à son cou et en enfonce une extrémité dans sa bouche. Un son de flûte s’élève aussitôt, jouant une mélodie affreusement désagréable. Répondant instantanément au son de la flûte, des couinements et les grattements précipités de multiples pattes se font entendre dans le dos du nomade. Jetant instinctivement un œil par-dessus son épaule, celui-ci voit arriver sur lui, dans une course effrénée, une dizaine de rats en rang serré.


[hrp][size=120]Nous entrons en mode combat : les posts peuvent être plus courts que d'accoutumée, puisqu'il s'agira essentiellement de décrire les actions de combat, assaut par assaut.[/hrp]

1er assaut :

Plan de Combat

[Djirunyaza]

“Flûte… il semble que la galerie ne soit pas la seule à être basse de plafond!”

Déçu que son approche pacifique soit une nouvelle fois un échec face à une créature inconnue, situation hélas redondante depuis le début de son périple entamé à Shâazar, le prêtre donne à son corps une position d'équilibre lui conférant immédiatement une position défensive.

[DJIRUNYAZA] - Je ne souhaite pas te combattre et si tu veux sortir d’ici, je peux t’aider sans que tu n’aies à mettre un coup de pioche de plus!!!

Sans attendre ce que l’avenir dira, le prêtre entame de larges mouvements de bâton en direction de la nuée, frappant pour repousser et non pour tuer.
Dans le même temps, par des pas-chassés amples et sautillants, il recule peu à peu face aux rongeurs en direction du coude amenant à la pièce ronde qui est dans son dos.

S’il arrive à maintenir sa stratégie défensive jusqu’au tournant sans subir trop de dégâts, il envoie un dernier message à l’être qui lui fait face.

[DJIRUNYAZA] - Je peux te libérer, mais fait vite où tu perdras tout comme moi tes compagnons!

Si tout se passe comme il le souhaite, Djirunyaza reculera jusqu’à bénéficier de la lumière de sa lanterne. Cessant alors sa stratégie défensive, il combattra alors pour tuer.

[hrp]S'il perd plus de 5 points de vie dans le déroulé de cette stratégie de recul, à regret, il attaquera alors immédiatement pour tuer.[/hrp]

[Astro Buck]

Assauts 1 à 5

Exécutant de grands moulinets avec son bâton, Djirunyaza parvient à maintenir les rats en respect un certain temps. Ils reculent et reviennent, dans un incessant mouvement de va et vient, comme une marée animée par le ressac.

Pendant ce temps, il entend les stridulations de la flûte qui fusent continument. Etant parvenu à reculer jusqu’au point qu’il avait visé, le nomade peut proférer ses paroles à l’intention du gremlin. Mais celui-ci, pour toute réponse, continue à égrener les notes de sa musique infernale. Les rats attaquent de plus belle.

Assaut n°6

En effectuant un pas de recul, le pied de Djirunyaza bute contre un tabouret qui traînait au milieu du passage. L’homme bascule en arrière sans parvenir à rétablir son équilibre. Il s’étale sur le dos. Aussitôt les rats le recouvrent de leur masse grouillante. Il sent leurs morsures de toutes parts et son sang jaillit de multiples blessures. Puisant dans toutes les ressources de son énergie, Djirunyaza se relève et se secoue, décrochant des grappes de rats accrochés à ses bras. Il sent qu’il a été blessé sérieusement et que sa vie est en jeu : c’est une lutte à mort qui s’engage désormais.

Assaut n°7

Le bâton frappe dans la horde de vermines couinantes, mais cette fois sans retenue. Il en expédie plusieurs dans les airs, qui heurtent la roche avec un claquement mou avant de retomber inertes sur le sol.

Assauts n°8-9

Djirunyaza ne sait si c’est à cause du son insupportable de la flûte, à cause de la pauvreté en oxygène, ou à cause du sang abondant qu’il a perdu, mais ses tempes commencent à battre trop fort et sa vue se brouille. Il frappe à droite et à gauche mais sans même savoir s’il a touché ou non l’une de ces infâmes rongeurs. Les morsures sont si nombreuses qu’il finit par ne même plus savoir à quel endroit de son corps elles se produisent : il a le sentiment d’être dévoré vivant. Ses jambes cèdent sous son corps, il s’écroule sur le sol et perd connaissance.

Il se réveille brutalement, éclaboussé par une giclée d'eau glacée. Il se sent extrêmement affaibli, il a le sentiment que toutes ses forces l’ont quitté. La luminosité est faible et sa vue est encore troublée. Il lui faut quelques instants avant d’appréhender sa situation. Mais il finit par comprendre. Djirunyaza est suspendu au plafond par les pieds. Il a été hissé ainsi au moyen d’une corde et d’un système de poulies.
Tout prêt de son visage, il voit une pointe métallique s’agiter de manière menaçante. Et derrière cette pointe, la grosse tête hideuse du gremlin qui l’observe avec une lueur inquiétante dans le regard. La seule bonne nouvelle, dans cette situation, c’est que la créature a cessé son récital de flûte. Elle prononce alors, sur un ton moqueur, ces paroles d’une petite voix aigue et nasillarde :

[GREMLIN] – On dirait que c’est toi qui a besoin d’être libéré, à présent, humain !

Il conclut sa phrase par un ricanement mauvais dans lequel Djirunyaza croit déceler une pointe de folie.

[Djirunyaza]

Le corps du prêtre lui renvoie de multiples pulsations de douleurs, témoignages du cuisant échec de sa stratégie combattante…

“Pas si bas de plafond…sinon ma tête toucherait le sol! Fufufu…”

Ressentant les prémices d’une fièvre liée aux morsures de ses petits agresseurs ou à sa position verticale inversée faisant affluer le sang vers son crâne , Djirunyaza se félicite intérieurement que son ordre ne porte pas de robe colorée pour témoigner de leur statut…

“J’aurais eu l’air fin…”

Cette image lui arrache un involontaire sourire douloureux… Ne souhaitant pas que son geôlier imagine dans sa folie qu’il se moque de lui, le serviteur de Courga tente d’apporter à son sourire le peu de chaleur dont il se sent capable.

[DJIRUNYAZA] - C’est vrai, tu as raison, c’est désormais toi qui a le pouvoir de me libérer…

Une quinte de toux le prend alors, sa vision se trouble et des vertiges menacent dangereusement de lui faire perdre conscience. Sa vie est comme son corps avec cette grotte, elle ne tient qu’à un fil que la lame grossière frôlant sa joue peut couper à tout instant…

[DJIRUNYAZA] - Je me nomme Djirunyaza et Courga est ma voie. Quel est ton nom? Est-ce toi qui a tué mes frères et mes sœurs? Pourquoi? Comm…

Une nouvelle quinte de toux étouffe cette dernière question et le fidèle de la grâce consacre le peu d’énergie qu’il lui reste afin de rester conscient et à écouter une éventuelle réponse… et pourquoi pas trouver une faille…

[Astro Buck]

[GREMLIN] - Tu dis que Courga est ta voix ? HA ! HA ! HA ! C'est moi qui suis la voix de Courga ! Ecoute !

La créature se saisit frénétiquement d'un objet parmi ceux qui encombrent ses étagères de bric et de broc. En l'approchant de la lumière, il révèle aux yeux du prisonnier qu'il s'agit d'une conque. Le gremlin la porte à sa bouche et se met à parler à l'intérieur. La voix qui en sort est transfigurée, grave et profonde, elle résonne puissamment tandis qu'il prononce ces mots :

[GREMLIN] - Je suis Courgaaaaaaa ! Agenouille-toi devant ta grââââcieuse déesse !

Il ôte la conque de sa bouche et laisse fuser un petit rire désagréable.

[GREMLIN] - Tu parles de me libérer. Mais c'est un comme-toi qui m'a enfermé ici. Et les comme-toi mentent et s'entretuent. Pourquoi je te ferais confiance ?

La petite créature fait plusieurs tours autour de son prisonnier.

[GREMLIN] - Qu'est-ce que je vais faire de toi ? Je pourrais... te manger !

La créature approche dangereusement sa grosse tête disgracieuse et fait claquer ses dents tout près du visage de Djirunyaza. Le nomade sent l'affreuse haleine de charogne pourrie exhalée par le Gremlin. Celui-ci se met de nouveau à ricaner.

[GREMLIN] - Je ne mange pas les humains. Tu as de la chance. Mmmm... Tu es grand et fort. Tu vas m'aider à creuser. Avec tes ongles. C'est comme ça que tu vas m'aider à me libérer. Et si tu refuses de m'aider, tu engraisseras mes rats. Eux ils voudront bien te manger. Et après je les mangerai.

Il s'absorbe un instant dans une intense réflexion, tout en se parlant à lui-même, d'abord distinctement mais son discours se meut peu à peu en un marmonnement incompréhensible :

[GREMLIN] - Mais si je mange le rat qui a mangé l'humain, est-ce que je mange l'humain qui a été mangé par le rat ? Non ! Parce que quand je mange un rat, le rat devient moi. Alors quand le rat mange l'humain, l'humain devient rat. Donc si je mange le rat qui a mangé l'humain qui est devenu rat, alors..

[Djirunyaza]

Suspendu aux lèvres difformes du Gremlin tenant la conque de rat mort et contant son histoire dramatique, le prêtre est envahi par une grande tristesse et prend en pitié la créature. Malgré sa position de jambon mis au séchage, aucune colère envers son geôlier ne le traverse. La douleur, elle, ne cesse cependant d’empirer et lui fait vivre un martyr.

“Comment un serviteur de Courga a-t-il pu trahir sa Déesse et sa communauté d’une façon aussi éhontée? Comment a-t-il été capable d’enfermer ce pauvre être à l’insu de son plein gré? C’est tragique…”

Alors que la créature part en soliloque sur le sens prédateur-proie, Djirunyaza essaye de reprendre le contrôle de son corps et éloigner le spectre de la perte de conscience.
Puis, après une longue inspiration, lorsque la créature semble être un peu moins perdue dans ses pensées, il déclare, peut-être à un rythme un peu trop rapide, car il sait son énergie déclinante:

[DJIRUNYAZA] - Tu as raison, l'ami. Tu as raison d’être en colère contre le comme-moi qui t’a enfermé ici. Tu as raison de te moquer des comme-moi qui ont été dupés par ta voix. Et tu as encore raison, car je vais t’aider à creuser pour racheter la faute qui pèse sur mon ordre. Tu as servi trop longtemps un félon qui prétendait servir la Grâce, il ME faut aujourd’hui TE servir. Comme-moi, comme-moi, comme-moi… comme-moi qui te regarde tout bas, comme-moi qui pend en rêvant à quoi? Tu as là-bas une pioche dont le manche s’est brisé. Mon bâton que tu vois là-bas est solide, il me suit depuis le lointain Désert des Crânes et il ferait un excellent manche. C’est mon bien le plus précieux, je l’ai sculpté moi-même et il assure une prise ferme à qui sait le tenir. Je te le donne en signe de ma bonne foi. Tu n’auras également plus à cuisiner si tu le souhaites car je te jure sur ma Déesse de te ramener de quoi manger chaque jour jusqu’à ce que tu me libères de mon service. Je te montrerai en ces lieux la vraie grandeur de la divine Courga qui n’a pas besoin de mots quelconque pour transmettre son harmonie.
Tranche vite cette gor…euh.. cette corde et permets moi d'œuvrer à ton bénéfice! Si je fais un pas de côté, c’est toi qui a le couteau et tu as vu, je suis un piètre combattant, que puis-je contre toi les mains nues?

Le discours n’a que trop duré et a épuisé ses dernières forces. Une violente douleur explose dans sa tête gonflée de sang provoquant chez lui une secousse de pied en cap. A moitié inconscient, Djrunyaza s’abandonne au bon vouloir de Courga, mais surtout à celle du Gremlin dément.