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Chroniques d'un nouveau monde I (âmes sensibles s'abstenir)
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Chroniques d'un nouveau monde I (âmes sensibles s'abstenir)Aube de la 2ième lune de Nabion, premier jour, par Neros Aslindas
Enfin, un peu de calme Dehors, ce nest que musique et chants Ces festivités pour la naissance de Nabion commencent à magacer. Tout lempire fête larrivée de larrière-petit-fils de Loustanian., qui est-il après tout ? La descendance dun empereur à dautre oui ! Comment peut-on encore prêter allégeance à ce vieillard sénile. Il a déjà un pied dans la tombe, peut-être faudrait-il même laider à y mettre le second. Son règne na fait quaffaiblir lempire il suffit de voir avec quelle difficulté je me suis trouvé un maître. Ah, pour sûr, ces bâtards de haute lignées sans le moindre sous de jugeote nont pas de difficulté à trouver un enseignant digne de ce nom On voit bien le résultat La révolte gronde chez les esclaves et nous ne sommes plus les maîtres incontestés. Comment lempereur a-t-il pu être aussi pathétique ? Après tout, peu mimporte, quils crèvent tous, elfes arrogants, magiciens de pacotilles et autres Faeter respectueux. Je vaux mieux queux et je leur prouverais Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
Aube de la 2ième lune de Nabion, septième jour, par Neros Aslindas
* Lécriture est irrégulière, totalement différente de la première note et une tâche de sang est visible sur le parchemin * Foi de Néros, jai bien cru mourir. Quel idiot je fais! Ah il ma bien eu avec son regard en biais et son air chétif. Si javais su que lapparence douteuse que lui confère son crâne dégarni dissimulait une telle puissance je me serais méfié. Cétait le deuxième jour du cycle de cette lune. Le maître ma fait demander pour un entraînement ma ton dit. Jaurais du avoir des soupçons, le ton employé par cet esclave était trop ironique pour quil aie pu parler dune simple leçon. Et de fait, cétait tout sauf un entraînement banal. Lesclave ma emmené dans une salle aux lourdes tentures et sest retiré. Le maître, ce petit homme insignifiant à la bedaine rebondie my attendait. Je ne lai même pas vu formuler son sort, ses paroles contenaient lessence même de la magie. Pas un geste ne lui a été nécessaire pour me défaire. La colonne de feu est apparue à mes pieds me brûlant le visage et les mains. Le temps que je reprenne conscience un être mi chair mi os sapprochaient de moi. Sa taille était largement supérieure à la mienne et ses yeux vides, injectés de sang ne me voyaient pas. Seule ma chair semblait lintéresser. De fait, il a saisi mon poignet et plongé ses crocs dans mon épaule, broyant mes os au passage, aspirant ma vie. Le maître semblait se délecter du spectacle de la créature prenant mes forces et se les appropriant. Sans ma dague, je ne serais plus, mais dun habile coup dépaule, je suis parvenu à me dégager et à trancher les veines de cette horreur. Jai plongé plusieurs fois la lame dacier dans le visage défait de lamas de chair et dos jusquà ce que tout mouvement laie quitté. Furieux de mêtre laissé ainsi surprendre, je me suis lancé dun bond vers cet elfe au regard mauvais La haine avait pris corps en moi seule la mort pouvait le châtier. Ma lame na fait que leffleurer telle une plume contre une montagne. Son regard, sadique, carnassier, a croisé le mien La dernière chose dont je me souvienne cest de mon corps projeté par la simple force de sa pensée, sécrasant avec fracas sur lune des colonnes de pierres de la salle. Je comprends mieux maintenant pourquoi les apprentis ne se pressent pas à sa porte. En une seule leçon, il ma broyé les os, brûlé le visage et les mains, épuisé physiquement et moralement. Tout compte fait, je nai peut-être pas fait une si mauvaise affaire en me dégottant ce maître, sa puissance est bien plus grande que je ne limaginais. Une semaine de convalescence cest cher payé pour une simple erreur Enfin Au minimum, jai échappé aux ennuyeuses cérémonies qui accompagnaient les festivités, cest déjà ça. Combien délève a-t-il bien pu tuer ? Quil ne compte pas sur moi, je ne lui ferais pas ce plaisir. Son pouvoir décline et le mien ne demande quà progresser Le vieillard mourra de mes mains Jen fait le serment. Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
Aube de la 2ième lune de Nabion, 8ième jour, par Neros Aslindas
Lesclave est revenu ce matin Je vois encore la terreur dans ses yeux lorsque jai plongé ma lame dans son cou, sectionnant ses cordes vocales, le laissant se vider peu à peu de son sang. Quel délice de sentir la mort semparer dun être insignifiant Cela a servit de leçon aux autres pleutres, ils nont même pas osé mapporter mon repas Quimporte, la chair fraîche de ce nain me nourrira quelques jours. Au moins ces insectes auront-ils appris le respect qui mest du. Bien quil ai feint lindifférence en me voyant entrer avec la tête du nain entre les mains, Gorléaniel, mon maître, a compris ma valeur. Le message était clair, sil voulait menseigner par le biais de la haine, jétais prêt à recevoir lenseignement. Lâchant bien vite la tête de lesclave, je me suis concentré sur le regard du vieillard, car cest là que je devinerais ses actes. De laube au coucher du soleil je fixais ses yeux sans que rien ne transparaisse. Mon attention manqua de défaillir à plusieurs reprise mais la haine me défendit déchouer Plusieurs fois mon esprit me joua des tours. Chaque fois ma douce alliée sadressa à moi, sa voix résonnant en moi 'Oublie la douleur de ton visage Regarde le, ce vieillard décrépi, parfait croisement entre un crapaud et un Démon Garde les yeux ouvert Ton corps nest que poussière, cest dans ton esprit que réside la force.' Las de cette confrontation, cette raclure afficha un sourire sarcastique. Et me libéra de cette leçon sur le ton le plus désinvolte qui soit. En pivotant sur mes talons, je savais ce qui mattendait, son regard lavait trahi Jesquivais sans peine le flot gluant de vermines et de sangsues pour me retrouver face à lui. Mentalement je guidais ma dague vers son cur, chassant de concert les visions de mort et de putréfaction dont il memplissait lesprit Il a saisi larme au vol, la lame entaillant la paume de sa main. Enfin, il sest éloigné, laissant la dague au sol. Je me délecte encore du goût de son sang. Il sait maintenant que lélève surpassera le maître, je lai lu dans ses yeux. Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
2ième lune de Nabion, 27ième jour, par Neros Aslindas
* Lécriture est irrégulière, maladroite, comme si chaque lettre coûtaient un effort de concentration au rédacteur. * Par tous les plans, ces murs métouffent Depuis que je suis arrivé, ce vieillard arrogant de Gorléaniel me fait travailler tous les jours. A chaque entraînement, cette loque trouve un nouveau moyen pour me contrer et me briser. Ce vieux crapaud prend presque autant de plaisir que moi à infliger souffrance et désolation. Et puis ces satanés esclaves mont fait jeûner pendant plusieurs jours Trop peureux quils étaient, aucun nosait sapprocher de moi pour me servir. Au final, jai du les menacer pour quils désignent celle qui viendrait me nourrir. Ces déchets ont envoyé la plus jeune dentre eux, la plus faible aussi Une humaine Je me rappelle de son arrivée, elle a franchit les tentures de mes appartements terrorisée Jai feint de lignorer, mamusant de sa peur, la frôlant au passage pour sentir son corps frêle trembler sous leffet de la crainte Leur crainte pour la mort mest incompréhensible. Quils soient humains ou nains, ils se mettraient à genoux pour quon les épargne Que leur apporte donc la vie de si enviable ? Et puis, je nai tué que lun dentre eux. Faibles desprits, voilà ce quils sont. Bref, je ne sais ce qui ma pris, un moment dégarement sans doute Je voulais entendre sa voix Je voulais entendre le chevrotement teinté de peur Mais, il ny avait que de la surprise Jétais déçu, mais le fait que je lui demande son nom lavait tellement surprise quelle en a oublier la peur un instant. Maelionia Sa voix était claire et ses yeux brillant, plein despoir Jaurais pu la tuer sur linstant mais elle ne me craignait plus Comme si le simple fait de lui avoir demander son nom me faisait passer du rang de monstre à celui de dieu. Jai eu beau user du ton le plus froid et du vocabulaire le plus abjecte pour la renvoyer la crainte a disparu. Jai limpression de pouvoir faire trembler le ciel, la terre et les éléments mais pas Elle. La nuit mapportera-t-elle avec les ombres, le soutien et linspiration ? Il le faut ! Je ne saurais supporter quune simple humaine puisse croiser mon regard sans craindre mon courroux. Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
2ième lune de Nabion, 28ième jour, par Neros Aslindas
* Lécriture dénote cette fois-ci, outre une grande fatigue, labsence de support stable pour écrire. * Jai mis du temps à comprendre Le maître mattendait à la salle aujourdhui, comme à son habitude. Javais opté pour une technique particulièrement offensive ce matin, alternant coups de dague, attaque mentale et autres explosions élémentaires. Plusieurs fois, javais acculé ce vieux crapaud dans les recoins de la salle, chaque fois, bénéficiant dune chance inouïe, il sétait soustraie à mes coups. Plongeant sous une tenture, il avait pris la fuite. Loccasion était trop belle, je me mis à le poursuivre, usant de toutes mes forces pour lanéantir. Guidé par ma douce alliée 'Achève-le il ne mérite pas de souiller lair qui tentoure ' Puis nous nous sommes trouvé dans un long couloir, face à face Il ma toisé, le regard empli de haine. Je le tenais dans le creux de ma main, rien ne pouvait retenir mon bras. Il allait payer laffront davoir été mon maître. Lorsque le sol sest dérobé sous mes pieds, jai aperçu une nouvelle fois la lueur amusée dans son regard. La chute qui sensuivit me parut une éternité, me donnant limpression que mon cur allait crever ma poitrine. Sur les murs défilant à vive allure, seuls des pics et des pierres mal scellées. 'Vomissure de serpent, tu mangeras son cur' Je magrippais à la paroi, sentant ma chair déchiquetée à son contact, ralentissant à peine ma chute. 'Tu as juré quil rendrait lâme par ton fait, tu ne peux pas mourir ' Mon alliée perdais sa verve, sa volonté ne suffisait plus, la chute entraînerait ma mort. 'Pas sans avoir revu son visage ' Quelle était cette voix ? Je nen sait rien, mais elle a ravivé ma volonté. Mes muscles, à nouveau tendus, mes membres répondant enfin à mes appels, je freinais ma course. Jai achevé ma chute sur un tas dos, vestiges danciens apprentis récalcitrant à mourir. Ma chair à vif, mes vêtements déchirés, mes muscles endoloris, mon esprit brisé la douleur elle même me rappelle à la vie. Lobscurité est partout présente ici Jai du utiliser un os et un bout de tissu pour fabriquer une torche. Ca ma tout lair dêtre un labyrinthe ici. Il me faut du repos, dautres dangers doivent se terrer dans lombre. Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
3ième lune de Nabion, 1er ou 2ième jour, par Neros Aslindas
Jignore combien de temps jai passé ici, mes yeux ont contemplés lombre trop longtemps à mon goût. Je ne métais pas trompé, il sagit bien dun labyrinthe et à en croire sa taille, il doit sétendre sous une bonne partie du domaine et sur plusieurs étages. Au départ je nai pas bien compris, rien dans la forme des murs ne rappelle lart elfe dont les architectes sont dhabitude si friand, et pour cause Ce vieux marionnettiste a utilisé des esclaves pour creuser ces tunnels. Javais entendu dire que les nains avaient quelques talents pour les structures souterraines, cest flatteur mais pas totalement dénué de sens. Jy penserais peut-être la prochaine fois que lun dentre eux agonisera entre mes doigts. Malheureusement, ces nabots sont si hermétiques à la magie que leurs murs eux mêmes semblent retenir les émanations du fluide. Il mest difficile de faire appel à des artifices puissants ici. Ceci dit, au plus profond des tunnels, jai parfois limpression étrange de ressentir la présence de cette magie en moi cest curieux, habituellement, elle nous entoure et sécoule, donnant vie à nos désirs, mais là, elle est présente, immobile, liée à moi, au plus profond des noirceurs de mon âme. Il nempêche, je suis las de parcourir ces boyaux, trop bas pour pouvoir y marcher convenablement Chaque intersection, chaque cul de sac, est loccasion de découvrir un nouveau piège, une nouvelle créature morbide Satanés nains. Encore que pour les créatures, je suis certains que cest Gorléaniel qui leur a fourni ces chairs nécrosés liés à des os rendus cassants par le temps. Il faut dire quil aime samuser avec ces corps décharnés rappelés à la vie. La souffrance de leur âme est presque palpable Mais il me reste un espoir, mon corps reprend peu à peu sa force et jai percé le secret de ces galeries. Elles obéissent à un schéma logique et depuis quelques heures, je parviens à mélever plus que je ne descends. Je finirais bien par sortir, et au vu du nombre de rat qui parcourent ces tunnels, je ne suis pas prêt de mourir de faim. 'Tu reverras son visage ''...et tu lui crèveras les yeux' Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
3ième lune de Nabion, 3ième jour, par Neros Aslindas
Cette sensation étrange sest renforcée. Jai en moi cette force, que même les murs des nains ne peuvent môter. Je suis parvenu à lutiliser mais elle samenuise et se reconstitue lentement. Ceci dit, sans elle, jerrerais toujours dans ces sombres galeries. Après deux jours derrance, je suis parvenu au point le plus haut du labyrinthe Je pouvais entendre les pas des esclaves dans le domaine mais il me fut impossible de trouver la sortie. Javais gaspillé ma force et mon énergie à errer dans ces boyaux, luttant contre lombre et les chairs mortes. Au dessus de moi, à quelques mètres seulement, se tenait mon bourreau. Il fallait que je sorte de là il fallait quil 'souffre milles morts que sa chair quitte ses os sous leffet du temps et que je me repaisse de son sang.' Et puis il y avait Maelionia, son visage me hantait. Je devais la revoir... 'La caresser la contempler' 'elle est ta faiblesse' 'ton lien avec la vie' 'tu dois lanéantir' 'mais tu ne le veux pas' 'il le faut cette garce doit te craindre Elle ne vaut rien de plus que les insectes que lon écrase distraitement du pouce cette traînée te fera perdre ta force, tentraînera dans les abysses Elle doit mourir.' Mon corps était tendu par ce duel en moi, mon énergie rassemblée dans lunique but de retrouver cette 'douce' 'traînée'. Dun geste sec, je lançais les bras vers le plafond du boyau invoquant les éléments pour dégager un passage Pendant plusieurs secondes, la force de limpact me fit ployer mais aucune pierre ne bougea 'je suis ta force libère moi laisse moi contempler ton âme user de ton corps ' Jai obéi. Dans un sursaut, jai libéré ce pouvoir en moi Sa pureté est étonnante, il a décuplé la force des éléments, déplaçant pierres et terre dans un geyser de plusieurs mètres. Il ne ma fallu que quelques minutes ensuite pour rejoindre mes appartements. Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
3ième lune de Nabion, 4ième jour, par Neros Aslindas
Ma tête va exploser. Qu'ai je fait ? Cette salope me fait perdre tout contrôle. Depuis ma sortie du labyrinthe, la haine me harcèle. Je ne supporte plus cette garce aux yeux innocents. A mon retour, elle m'a apporté de quoi me nourrir. Elle ne me craint déjà plus mais là, dans les yeux de cette garce, jai décelé de la pitié. Oh, pour sur, je n'étais pas beau à voir, mon visage et mon corps étaient couverts des stigmates de mes récentes batailles. Mais même dans cet état, il était hors de question quune femme, simple esclave, puisse ainsi me prendre en pitié. Dans mon corps entier, jai senti le feu prêt à déferler sur cette effrontée. 'Tue-la ! Fait la souffrir ! Elle ne saurait vivre après un tel affront.' Je ne sais ce qui ma retenu, la fatigue peut-être. Je nai su que linsulter.
Sans trembler le moins du monde, elle a posé le plateau derrière moi et elle est repartie. Mon coeur battait à tout rompre, tantôt de colère, tantôt de lavoir revu. Quelques minutes plus tard elle était de retour, avec une vasque et des linges propres. Sa main a glissé sur mon dos, effleurant mes blessures... 'Faible' Le contact de ses doigts 'long et agiles' sur ma peau meurtrie, me brûlait dun feu inconnu. 'Ne la laisse pas faire, la mort t'attend...' D'un bond, je me suis retourné et je l'ai giflé. 'Oui ! Continue ! Détruis là !' Imperturbable, elle s'est levée, la main sur mon épaule et doucement, elle m'a forcé à me rasseoir. A chacun de ses gestes, jai répondu par les insultes ou par les coups mais chaque fois mon bras était moins vigoureux, ma verve moins acide. 'Tu perds pieds' 'Elle est...' '... la faille de ton armure' 'ses mains...' '... t'anéantissent. Il faut que tu lui apprennes le respect, qu'elle redécouvre la peur...' Jétais en proie à mes démons, à cause delle. Cela devait cesser. Je manquais à chaque instant de me jeter sur elle pour l'étrangler. Revenant sur mes pas, furieux... Il fallait que je la tue, je devais le faire... Je n'ai pas pu. Saisissant son poignet 'Jette la à terre', je l'ai attiré vers moi... Approchant mon autre main 'étrangle la', j'ai agrippé sa tunique. D'un geste sec, je me suis dégagé, déchirant son vêtement, laissant son jeune corps nu. Le désir montait en moi sans que je puisse rien faire pour le contrôler. Il n'y a rien chez elle de comparable à l'harmonieuse beauté des elfes et pourtant en la voyant là... 'Souille là' je me suis approché... Elle a reculé... 'De la crainte... enfin !' Je me suis jeté sur elle, la plaquant violemment au mur, écrasant son corps sur la pierre froide. 'Regarde, la peur dans ses yeux...' 'Arrêtes !'... Elle était à ma merci, jai souillé son corps, pétris son âme, laissant couler en elle la noire semence du fruit de notre union. Lorsque jai eu finis, son regard a croisé le mien. Il est des choses que les bardes les plus habiles ne peuvent conter. Elle a semé le trouble en moi et son âme a entraîné mon âme dans une seconde danse infernale. Elle a avancé son visage jusqu'à ce que son souffle humide chatouille ma peau et 'Non, ne te laisse pas charmer' 'Il est trop tard, tu le sais.' Oui, je le savais. Nos corps, une deuxième fois se sont unis. Chaque va et vient éliminant un peu plus la haine Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
3ième lune de Nabion, 5ième jour, par Neros Aslindas
Ma tête me fait souffrir. Cette magie en moi, cette essence est particulièrement puissante. En lutilisant, je me suis exposé à un retour de flamme imposant. Je peine à me concentrer et même le repos mest refusé. Jen oublierais la douleur de mes blessures. 'Ce vil insecte paiera' Le maître a appris mon retour, il ma fait mander par Maelionia. Jai hésité à y aller mais rester dans mes appartements cétait admettre ma défaite, linformer de ma faiblesse. Ce bâtard arrogant se serait empressé de venir machever. 'Tu déchireras ses entrailles, tu le pendras par les tripes ' La grande salle dentraînement portait encore moult traces de notre précédent combat. Le vieux porc décrépi mattendait immobile, comme à son habitude ou presque. Serein et détendu les autres jours, il était aujourdhui tendu et concentré. Son corps, décharné, couvert de pustule témoignant dune longue pratique de la magie des morts. Ayant abandonné tous ses sorts mineurs de dissimulation, il me dévoilait aujourdhui son corps et sa puissance réelle. 'Regarde le, il ferait pâlir denvie les démons doutre monde ' Et en terme daura, je ne mattendais pas à une telle force de la part de ce magicien dopérette. Pas étonnant quil mait tenu en respect si longtemps. Je vais devoir apprendre à ruser. Aujourdhui, je me suis contenté de parer ses coups, économisant ma puissance. 'Quattends-tu ? Pourfends le ! Arraches lui les couilles à cette chiure de nain sans barbe !' Lui aussi sest économisé, jaugeant ma puissance, retenant ses coups pour ne pas saffaiblir inutilement. Sa force est colossale mais je préférerais crever que de laisser transparaître ma peur. Lastre solaire a balayé le ciel dest en ouest durant notre combat et plusieurs fois, cette raclure a manqué de me terrassé mais au final, je men tire bien. Les heures de repos qui viennent seront les bienvenues. Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
4ième lune de Nabion, 12ième jour, par Neros Aslindas
/* A votre grande surprise, lorsque vous lisez ce parchemin, les mots se déroulent dans votre esprit. Immédiatement, vous reconnaissez la voix de Neros, rocailleuse et acerbe, chargée de haine et dégocentrisme. */ Enfin ! Je vais enfin être reconnu à mon juste talent. Cela fait plus dune lune que je suis remonté du labyrinthe et depuis, les entraînements senchaînent à un rythme fou. Chaque jour ce vieux débris prend plus dassurance. Depuis un mois, je méconomise récupérant de mon mieux esquivant plus que je nattaque, contrôlant ma soif de vengeance, ignorant ma haine. Mais aujourdhui, tout est différent, jai appris à utiliser ma force. Jai développé en moi cette essence du fluide. Patiemment, jai attendu que cette réserve soit à son comble et je me suis présenté face à lui serein. 'Ca suffit maintenant, tu nas que trop attendu, tues le.' Oui, jallais le tuer. Lheure était venue. Conscient que je méconomisait, il sest contenté de mobserver pendant plus dune heure. Depuis quelques temps, les esclaves assistaient en cachette à nos escarmouches et leur crainte à mon égard se développait chaque jour un peu plus. Subitement, ce porc sest jeté à lassaut, matérialisant plusieurs boules de feu dans une structure mortelle. Javais déjà eu à faire à ce sort et connaissais sa force destructrice. Les sphères de feu sapprochait de moi à une vitesse folle me laissant peu de temps pour la réflexion Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
Il fallut peu de temps à mon intelligence hors norme pour trouver la solution à cette énigme. Je me téléportais plutôt que de contrer le sort. Profitant de la distraction, cette loque boudineuse invoqua deux démons doutre tombe avec leur armée de servants.
Cette troupe bigarrée se dressait dans la salle affluant par deux portails. Lespace semblait empli de chair décomposée. Les cliquetis des armes et des armures en partie couvert par les râles puissant des démons emplissait lair dun parfum musqué de champs de bataille. Le vieux débris mobserva, un sourire carnassier sur le coin des lèvres Il attendait, les yeux fixé sur moi, avec dans le regard, cette attente sourde de voir couler mon sang Moi, avec une pointe dironie, je déjouais son attaque en semant la zizanie dans ses troupes, forçant les servants à se jeter les uns sur les autres. Jobservais, amusé, ses efforts inutile. Il avait utilisé une bonne partie de sa force pour parvenir à ce résultat. Enfin, je me contentais de vampiriser lénergie vitale du premier démon avant de me jeter à lassaut du second. Durant plusieurs minutes, une danse macabre nous opposa. Je le touchais de nombreuses fois, laffaiblissant petit à petit mais un démon nest pas si facile à vaincre et au moment de porter le coup de grâce, cette monstruosité plongea sa main au plus profond de mes entrailles répandant mes tripes sur le sol froid. 'Tu nas pas le droit de mourir Ce vil bâtard circoncis doit crever de tes mains ' La vie me quittait peu à peu Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
Dun coup bien placé, jachevais le monstre, envoyant sa tête rouler jusquau pied de cet amas putride qui me servait de maître.
'Bien fait, au tour de lautre maintenant ' Je me hâtait de remédier à mon état de santé désastreux en recyclant la chair fraîche du démon en un estomac valable. Cela me pris quelques instants qui permirent à Gorléaniel de lancer une bonne partie de ses forces dans la bataille. Il se transforma sous mes yeux en une créature gigantesque, faite de roc et de feu. Son haleine putride envahissait la pièce forçant les esclaves à retenir leur respiration. Dans une explosion de lave, de chair et de roche, la créature fondit sur moi. 'Détruits le ! Ce vil bâtard arrogant crèvera aujourdhui' La lutte avec le démon mavait déjà affaiblit, mais jétais loin davoir épuisé mes ressources. Ce bâtard allait lapprendre à ses dépends. Jencaissais les coups, parant au mieux les attaques les plus dangereuses. Je distillais avec parcimonie ma force dans ce combat jusquà notre épuisement commun. Nous nous sommes éloignés lun de lautre pour reprendre haleine, couvert de notre sang mêlé . 'Allez mauviette quattends-tu crève ce porc ' Nous défier du regard nous coûtait à chacun un effort considérable, accaparant notre attention. Mais ce combat ne pouvait sachever autrement que par la mort de lun de nous deux Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
/* La voix qui résonne dans votre tête prend maintenant un ton sadique, amusé */
Là, comble de la déchéance, il a ordonné aux esclaves de machever Sa voix, emplie de peur, sonnait creux, lui même ny croyait plus. Même ses serviteurs ont senti sa crainte car aucun na osé sapprocher de moi. Dans un dernier effort ce vieux crapaud a alors saisi la main de Maelionia pour la placer entre lui et moi. Le ventre arrondi de lhumaine témoignant de notre union, il navait pas tardé à comprendre quelle était ma faiblesse. Maintenant cet avorton arrogant la tenait en joue, prêt à légorger. 'Regarde, je te lavais dit. Tu aurais du la tuer.' 'Elle est ta force tout autant que ta faiblesse.' Il était lheure. Ignorant tout de cette essence en moi, le maître ne sattendait pas à ce que je puisse encore riposter par magie. Jenvoyais sa dague voler contre le mur, mélevant par la même occasion dans les airs. Gorléaniel lâcha prise, les yeux ébahis devant ma renaissance. Jentends encore sa peau se déchirer son limpact de mon coup, ses artères céder à la vigueur de mon bras. Je vois encore le rouge de son sang sécoulant en un flot continu. 'Repaît toi de sa chair, que son sang coule dans ton gosier, quil souffre une dernière fois de contempler ta victoire.' Jai arraché le cur encore palpitant et lai porté à mes lèvres, mordant dans la chair fraîche devant ses yeux révulsés. Fort dune volonté sans faille, il ma fixé et dun regard satisfait, il ma toisé. Ce salaud se riait de moi comme sil avait gagné le combat Cétait le cas, mais je lignorais à ce moment. Je reculais interdit regardant son corps se désagréger sous mes yeux. Ce nest que quelque instants plus tard que jai compris Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
Le sang de ce serpent commença à me brûler comme si chaque goutte était faite dacide, me rongeant de lintérieur. Ma vue sest troublée et je me retrouvais bientôt dans un environnement de feu ou seule lodeur du souffre semblait pouvoir persister. Le sol brûlant ajoutait à ma douleur, face à moi, lâme de Gorléaniel, les yeux exorbités, me fixant, un sourire sadique accroché à la face. Les nuages défilaient à vive allure dans le ciel sombre sous leffet des vents puissants qui me forçaient à plier les jambes pour tenir en place.
Bientôt chaque lambeau de sa chair se désagrégea pour venir percuter la mienne, la brûlant et la consumant comme sous leffet de lacide et du feu conjugué. Même lorsque son corps fut complètement disparu, je sentais encore son regard sadique posé sur moi. Sa malédiction était devenue mienne. Jétais plus mort quun vivant mais plus vivant quun mort Et ce, pour léternité. Quant à lui, il libérait son âme, la joignant aux forces obscures du fluide, cette entité aveugle qui dirige nos vies. Il accédait ainsi à sa puissance et à son immortalité. 'Crève donc les milles morts que tu mérites, jeune disciple.' Puisse Gaïa veiller sur vos pas.
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