Chroniques d'un nouveau monde I (âmes sensibles s'abstenir)

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Chroniques d'un nouveau monde I (âmes sensibles s'abstenir)

Messagede Machuthu le Jeu 05 Aoû 2004 10:09:27

Aube de la 2ième lune de Nabion, premier jour, par Neros Aslindas

Enfin, un peu de calme… Dehors, ce n’est que musique et chants… Ces festivités pour la naissance de Nabion commencent à m’agacer.

Tout l’empire fête l’arrivée de l’arrière-petit-fils de Loustanian., qui est-il après tout ? La descendance d’un empereur… à d’autre oui ! Comment peut-on encore prêter allégeance à ce vieillard sénile. Il a déjà un pied dans la tombe, peut-être faudrait-il même l’aider à y mettre le second. Son règne n’a fait qu’affaiblir l’empire… il suffit de voir avec qu’elle difficulté je me suis trouvé un maître.

Ah, pour sûr, ces bâtards de haute lignées sans le moindre sous de jugeote n’ont pas de difficulté à trouver un enseignant digne de ce nom… On voit bien le résultat… La révolte gronde chez les esclaves et nous ne sommes plus les maîtres incontestés. Comment l’empereur a-t-il pu être aussi pathétique ?

Après tout, peu m’importe, qu’ils crèvent tous, elfes arrogants, magiciens de pacotilles et autres Faeter respectueux. Je vaux mieux qu’eux et je leur prouverais…
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Messagede Machuthu le Ven 06 Aoû 2004 08:27:18

Aube de la 2ième lune de Nabion, septième jour, par Neros Aslindas

* L’écriture est irrégulière, totalement différente de la première note et une tâche de sang est visible sur le parchemin *

Foi de Néros, j’ai bien cru mourir. Quel idiot je fais!

Ah il m’a bien eu avec son regard en biais et son air chétif. Si j’avais su que l’apparence douteuse que lui confère son crâne dégarni dissimulait une telle puissance je me serais méfié.

C’était le deuxième jour du cycle de cette lune. Le maître m’a fait demander pour un ‘entraînement’ m’a t’on dit. J’aurais du avoir des soupçons, le ton employé par cet esclave était trop ironique pour qu’il aie pu parler d’une simple leçon. Et de fait, c’était tout sauf un ‘entraînement banal’.

L’esclave m’a emmené dans une salle aux lourdes tentures et s’est retiré. Le maître, ce petit homme insignifiant à la bedaine rebondie m’y attendait. Je ne l’ai même pas vu formuler son sort, ses paroles contenaient l’essence même de la magie. Pas un geste ne lui a été nécessaire pour me défaire. La colonne de feu est apparue à mes pieds me brûlant le visage et les mains. Le temps que je reprenne conscience un être mi chair mi os s’approchaient de moi. Sa taille était largement supérieure à la mienne et ses yeux vides, injectés de sang ne me voyaient pas. Seule ma chair semblait l’intéresser. De fait, il a saisi mon poignet et plongé ses crocs dans mon épaule, broyant mes os au passage, aspirant ma vie.
Le maître semblait se délecter du spectacle de la créature prenant mes forces et se les appropriant. Sans ma dague, je ne serais plus, mais d’un habile coup d’épaule, je suis parvenu à me dégager et à trancher les veines de cette horreur. J’ai plongé plusieurs fois la lame d’acier dans le visage défait de l’amas de chair et d’os jusqu’à ce que tout mouvement l’aie quitté.

Furieux de m’être laissé ainsi surprendre, je me suis lancé d’un bond vers cet elfe au regard mauvais… La haine avait pris corps en moi… seule la mort pouvait le châtier. Ma lame n’a fait que l’effleurer telle une plume contre une montagne. Son regard, sadique, carnassier, a croisé le mien… La dernière chose dont je me souvienne c’est de mon corps projeté par la simple force de sa pensée, s’écrasant avec fracas sur l’une des colonnes de pierres de la salle.

Je comprends mieux maintenant pourquoi les apprentis ne se pressent pas à sa porte. En une seule leçon, il m’a broyé les os, brûlé le visage et les mains, épuisé physiquement et moralement.

Tout compte fait, je n’ai peut-être pas fait une si mauvaise affaire en me dégottant ce maître, sa puissance est bien plus grande que je ne l’imaginais.

Une semaine de convalescence c’est cher payé pour une simple erreur…Enfin… Au minimum, j’ai échappé aux ennuyeuses cérémonies qui accompagnaient les festivités, c’est déjà ça.

Combien d’élève a-t-il bien pu tuer ? Qu’il ne compte pas sur moi, je ne lui ferais pas ce plaisir. Son pouvoir décline et le mien ne demande qu’à progresser… Le vieillard mourra de mes mains… J’en fait le serment.
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Messagede Machuthu le Ven 06 Aoû 2004 16:32:53

Aube de la 2ième lune de Nabion, 8ième jour, par Neros Aslindas

L’esclave est revenu ce matin… Je vois encore la terreur dans ses yeux lorsque j’ai plongé ma lame dans son cou, sectionnant ses cordes vocales, le laissant se vider peu à peu de son sang.
Quel délice de sentir la mort s’emparer d’un être insignifiant… Cela a servit de leçon aux autres… pleutres, ils n’ont même pas osé m’apporter mon repas… Qu’importe, la chair fraîche de ce nain me nourrira quelques jours. Au moins ces insectes auront-ils appris le respect qui m’est du.

Bien qu’il ai feint l’indifférence en me voyant entrer avec la tête du nain entre les mains, Gorléaniel, mon maître, a compris ma valeur. Le message était clair, s’il voulait m’enseigner par le biais de la haine, j’étais prêt à recevoir l’enseignement.

Lâchant bien vite la tête de l’esclave, je me suis concentré sur le regard du vieillard, car c’est là que je devinerais ses actes.

De l’aube au coucher du soleil je fixais ses yeux sans que rien ne transparaisse. Mon attention manqua de défaillir à plusieurs reprise mais la haine me défendit d’échouer… Plusieurs fois mon esprit me joua des tours. Chaque fois ma douce alliée s’adressa à moi, sa voix résonnant en moi… 'Oublie la douleur de ton visage… Regarde le, ce vieillard décrépi, parfait croisement entre un crapaud et un Démon… Garde les yeux ouvert… Ton corps n’est que poussière, c’est dans ton esprit que réside la force.'

Las de cette confrontation, cette raclure afficha un sourire sarcastique. Et me libéra de cette leçon sur le ton le plus désinvolte qui soit. En pivotant sur mes talons, je savais ce qui m’attendait, son regard l’avait trahi… J’esquivais sans peine le flot gluant de vermines et de sangsues pour me retrouver face à lui. Mentalement je guidais ma dague vers son cœur, chassant de concert les visions de mort et de putréfaction dont il m’emplissait l’esprit… Il a saisi l’arme au vol, la lame entaillant la paume de sa main.

Enfin, il s’est éloigné, laissant la dague au sol. Je me délecte encore du goût de son sang.

Il sait maintenant que l’élève surpassera le maître, je l’ai lu dans ses yeux.
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Messagede Machuthu le Mar 10 Aoû 2004 15:20:37

2ième lune de Nabion, 27ième jour, par Neros Aslindas

* L’écriture est irrégulière, maladroite, comme si chaque lettre coûtaient un effort de concentration au rédacteur. *

Par tous les plans, ces murs m’étouffent… Depuis que je suis arrivé, ce vieillard arrogant de Gorléaniel me fait travailler tous les jours. A chaque entraînement, cette loque trouve un nouveau moyen pour me contrer et me briser. Ce vieux crapaud prend presque autant de plaisir que moi à infliger souffrance et désolation.

Et puis ces satanés esclaves m’ont fait jeûner pendant plusieurs jours… Trop peureux qu’ils étaient, aucun n’osait s’approcher de moi pour me servir. Au final, j’ai du les menacer pour qu’ils désignent celle qui viendrait me nourrir. Ces déchets ont envoyé la plus jeune d’entre eux, la plus faible aussi… Une humaine… Je me rappelle de son arrivée, elle a franchit les tentures de mes appartements terrorisée… J’ai feint de l’ignorer, m’amusant de sa peur, la frôlant au passage pour sentir son corps frêle trembler sous l’effet de la crainte…

Leur crainte pour la mort m’est incompréhensible. Qu’ils soient humains ou nains, ils se mettraient à genoux pour qu’on les épargne… Que leur apporte donc la vie de si enviable ? Et puis, je n’ai tué que l’un d’entre eux. Faibles d’esprits, voilà ce qu’ils sont.

Bref, je ne sais ce qui m’a pris, un moment d’égarement sans doute… Je voulais entendre sa voix… Je voulais entendre le chevrotement teinté de peur… Mais, il n’y avait que de la surprise… J’étais déçu, mais le fait que je lui demande son nom l’avait tellement surprise qu’elle en a oublier la peur un instant.
Maelionia… Sa voix était claire et ses yeux brillant, plein d’espoir… J’aurais pu la tuer sur l’instant mais elle ne me craignait plus… Comme si le simple fait de lui avoir demander son nom me faisait passer du rang de monstre à celui de dieu. J’ai eu beau user du ton le plus froid et du vocabulaire le plus abjecte pour la renvoyer… la crainte a disparu.

J’ai l’impression de pouvoir faire trembler le ciel, la terre et les éléments… mais pas Elle.

La nuit m’apportera-t-elle avec les ombres, le soutien et l’inspiration ? Il le faut ! Je ne saurais supporter qu’une simple humaine puisse croiser mon regard sans craindre mon courroux.
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Messagede Machuthu le Mer 11 Aoû 2004 14:23:19

2ième lune de Nabion, 28ième jour, par Neros Aslindas

* L’écriture dénote cette fois-ci, outre une grande fatigue, l’absence de support stable pour écrire. *

J’ai mis du temps à comprendre… Le maître m’attendait à la salle aujourd’hui, comme à son habitude. J’avais opté pour une technique particulièrement offensive ce matin, alternant coups de dague, attaque mentale et autres explosions élémentaires. Plusieurs fois, j’avais acculé ce vieux crapaud dans les recoins de la salle, chaque fois, bénéficiant d’une chance inouïe, il s’était soustraie à mes coups. Plongeant sous une tenture, il avait pris la fuite. L’occasion était trop belle, je me mis à le poursuivre, usant de toutes mes forces pour l’anéantir. Guidé par ma douce alliée…

'Achève-le… il ne mérite pas de souiller l’air qui t’entoure…'

Puis nous nous sommes trouvé dans un long couloir, face à face… Il m’a toisé, le regard empli de haine. Je le tenais dans le creux de ma main, rien ne pouvait retenir mon bras. Il allait payer l’affront d’avoir été mon maître.

Lorsque le sol s’est dérobé sous mes pieds, j’ai aperçu une nouvelle fois la lueur amusée dans son regard. La chute qui s’ensuivit me parut une éternité, me donnant l’impression que mon cœur allait crever ma poitrine. Sur les murs défilant à vive allure, seuls des pics et des pierres mal scellées.

'Vomissure de serpent, tu mangeras son cœur'

Je m’agrippais à la paroi, sentant ma chair déchiquetée à son contact, ralentissant à peine ma chute.

'Tu as juré qu’il rendrait l’âme par ton fait, tu ne peux pas mourir…'

Mon alliée perdais sa verve, sa volonté ne suffisait plus, la chute entraînerait ma mort.

'Pas sans avoir revu son visage…'

Quelle était cette voix ? Je n’en sait rien, mais elle a ravivé ma volonté. Mes muscles, à nouveau tendus, mes membres répondant enfin à mes appels, je freinais ma course. J’ai achevé ma chute sur un tas d’os, vestiges d’anciens apprentis récalcitrant à mourir. Ma chair à vif, mes vêtements déchirés, mes muscles endoloris, mon esprit brisé…la douleur elle même me rappelle à la vie.

L’obscurité est partout présente ici… J’ai du utiliser un os et un bout de tissu pour fabriquer une torche. Ca m’a tout l’air d’être un labyrinthe ici. Il me faut du repos, d’autres dangers doivent se terrer dans l’ombre.
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Messagede Machuthu le Jeu 12 Aoû 2004 10:32:01

3ième lune de Nabion, 1er ou 2ième jour, par Neros Aslindas

J’ignore combien de temps j’ai passé ici, mes yeux ont contemplés l’ombre trop longtemps à mon goût. Je ne m’étais pas trompé, il s’agit bien d’un labyrinthe et à en croire sa taille, il doit s’étendre sous une bonne partie du domaine et sur plusieurs étages.

Au départ je n’ai pas bien compris, rien dans la forme des murs ne rappelle l’art elfe dont les architectes sont d’habitude si friand, et pour cause… Ce vieux marionnettiste a utilisé des esclaves pour creuser ces tunnels. J’avais entendu dire que les nains avaient quelques talents pour les structures souterraines, c’est flatteur mais pas totalement dénué de sens. J’y penserais peut-être la prochaine fois que l’un d’entre eux agonisera entre mes doigts.

Malheureusement, ces nabots sont si hermétiques à la magie que leurs murs eux mêmes semblent retenir les émanations du fluide. Il m’est difficile de faire appel à des artifices puissants ici. Ceci dit, au plus profond des tunnels, j’ai parfois l’impression étrange de ressentir la présence de cette magie en moi… c’est curieux, habituellement, elle nous entoure et s’écoule, donnant vie à nos désirs, mais là, elle est présente, immobile, liée à moi, au plus profond des noirceurs de mon âme.

Il n’empêche, je suis las de parcourir ces boyaux, trop bas pour pouvoir y marcher convenablement… Chaque intersection, chaque cul de sac, est l’occasion de découvrir un nouveau piège, une nouvelle créature morbide…Satanés nains. Encore que pour les créatures, je suis certains que c’est Gorléaniel qui leur a fourni ces chairs nécrosés liés à des os rendus cassants par le temps. Il faut dire qu’il aime s’amuser avec ces corps décharnés rappelés à la vie. La souffrance de leur âme est presque palpable…

Mais il me reste un espoir, mon corps reprend peu à peu sa force et j’ai percé le secret de ces galeries. Elles obéissent à un schéma logique et depuis quelques heures, je parviens à m’élever plus que je ne descends. Je finirais bien par sortir, et au vu du nombre de rat qui parcourent ces tunnels, je ne suis pas prêt de mourir de faim.

'Tu reverras son visage…''...et tu lui crèveras les yeux'
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Messagede Machuthu le Ven 13 Aoû 2004 13:05:23

3ième lune de Nabion, 3ième jour, par Neros Aslindas

Cette sensation étrange s’est renforcée. J’ai en moi cette force, que même les murs des nains ne peuvent m’ôter. Je suis parvenu à l’utiliser mais elle s’amenuise et se reconstitue lentement. Ceci dit, sans elle, j’errerais toujours dans ces sombres galeries.
Après deux jours d’errance, je suis parvenu au point le plus haut du labyrinthe… Je pouvais entendre les pas des esclaves dans le domaine mais il me fut impossible de trouver la sortie. J’avais gaspillé ma force et mon énergie à errer dans ces boyaux, luttant contre l’ombre et les chairs mortes. Au dessus de moi, à quelques mètres seulement, se tenait mon bourreau. Il fallait que je sorte de là… il fallait qu’il 'souffre milles morts… que sa chair quitte ses os sous l’effet du temps et que je me repaisse de son sang.'

Et puis il y avait Maelionia, son visage me hantait. Je devais la revoir... 'La caresser… la contempler' 'elle est ta faiblesse' 'ton lien avec la vie' 'tu dois l’anéantir' 'mais tu ne le veux pas' 'il le faut… cette garce doit te craindre… Elle ne vaut rien de plus que les insectes que l’on écrase distraitement du pouce… cette traînée te fera perdre ta force, t’entraînera dans les abysses… Elle doit mourir.'

Mon corps était tendu par ce duel en moi, mon énergie rassemblée dans l’unique but de retrouver cette 'douce' 'traînée'. D’un geste sec, je lançais les bras vers le plafond du boyau invoquant les éléments pour dégager un passage… Pendant plusieurs secondes, la force de l’impact me fit ployer mais aucune pierre ne bougea…
'je suis ta force…libère moi… laisse moi contempler ton âme…user de ton corps…'

J’ai obéi. Dans un sursaut, j’ai libéré ce pouvoir en moi… Sa pureté est étonnante, il a décuplé la force des éléments, déplaçant pierres et terre dans un geyser de plusieurs mètres. Il ne m’a fallu que quelques minutes ensuite pour rejoindre mes appartements.
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Messagede Machuthu le Sam 14 Aoû 2004 21:49:20

3ième lune de Nabion, 4ième jour, par Neros Aslindas

Ma tête va exploser. Qu'ai je fait ? Cette salope me fait perdre tout contrôle. Depuis ma sortie du labyrinthe, la haine me harcèle. Je ne supporte plus cette garce aux yeux innocents.

A mon retour, elle m'a apporté de quoi me nourrir. Elle ne me craint déjà plus mais là, dans les yeux de cette garce, j’ai décelé de la pitié. Oh, pour sur, je n'étais pas beau à voir, mon visage et mon corps étaient couverts des stigmates de mes récentes batailles. Mais même dans cet état, il était hors de question qu’une femme, simple esclave, puisse ainsi me prendre en pitié. Dans mon corps entier, j’ai senti le feu prêt à déferler sur cette effrontée. 'Tue-la ! Fait la souffrir ! Elle ne saurait vivre après un tel affront.'

Je ne sais ce qui m’a retenu, la fatigue peut-être. Je n’ai su que l’insulter.

QUOI ? Qu'as-tu à me regarder ainsi, fille d'esclave ? Ton regard à lui seul mériterait que je t’arrache les yeux !


Sans trembler le moins du monde, elle a posé le plateau derrière moi et elle est repartie. Mon coeur battait à tout rompre, tantôt de colère, tantôt de l’avoir revu.

Quelques minutes plus tard elle était de retour, avec une vasque et des linges propres. Sa main a glissé sur mon dos, effleurant mes blessures...

'Faible'

Le contact de ses doigts 'long et agiles' sur ma peau meurtrie, me brûlait d’un feu inconnu.

'Ne la laisse pas faire, la mort t'attend...'

D'un bond, je me suis retourné et je l'ai giflé.

'Oui ! Continue ! Détruis là !'

Imperturbable, elle s'est levée, la main sur mon épaule et doucement, elle m'a forcé à me rasseoir. A chacun de ses gestes, j’ai répondu par les insultes ou par les coups mais chaque fois mon bras était moins vigoureux, ma verve moins acide.

'Tu perds pieds' 'Elle est...' '... la faille de ton armure' 'ses mains...' '... t'anéantissent. Il faut que tu lui apprennes le respect, qu'elle redécouvre la peur...'

J’étais en proie à mes démons, à cause d’elle. Cela devait cesser. Je manquais à chaque instant de me jeter sur elle pour l'étrangler. Revenant sur mes pas, furieux... Il fallait que je la tue, je devais le faire...

Je n'ai pas pu. Saisissant son poignet 'Jette la à terre', je l'ai attiré vers moi... Approchant mon autre main 'étrangle la', j'ai agrippé sa tunique. D'un geste sec, je me suis dégagé, déchirant son vêtement, laissant son jeune corps nu. Le désir montait en moi sans que je puisse rien faire pour le contrôler. Il n'y a rien chez elle de comparable à l'harmonieuse beauté des elfes et pourtant en la voyant là... 'Souille là' je me suis approché... Elle a reculé... 'De la crainte... enfin !' Je me suis jeté sur elle, la plaquant violemment au mur, écrasant son corps sur la pierre froide. 'Regarde, la peur dans ses yeux...' 'Arrêtes !'...

Elle était à ma merci, j’ai souillé son corps, pétris son âme, laissant couler en elle la noire semence du fruit de notre union.

Lorsque j’ai eu finis, son regard a croisé le mien. Il est des choses que les bardes les plus habiles ne peuvent conter. Elle a semé le trouble en moi et son âme a entraîné mon âme dans une seconde danse infernale. Elle a avancé son visage jusqu'à ce que son souffle humide chatouille ma peau et… 'Non, ne te laisse pas charmer' 'Il est trop tard, tu le sais.'

Oui, je le savais. Nos corps, une deuxième fois se sont unis. Chaque va et vient éliminant un peu plus la haine…
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Messagede Machuthu le Mar 17 Aoû 2004 10:38:25

3ième lune de Nabion, 5ième jour, par Neros Aslindas

Ma tête me fait souffrir. Cette magie en moi, cette essence est particulièrement puissante. En l’utilisant, je me suis exposé à un retour de flamme imposant. Je peine à me concentrer et même le repos m’est refusé. J’en oublierais la douleur de mes blessures.

'Ce vil insecte paiera'

Le maître a appris mon retour, il m’a fait mander par Maelionia. J’ai hésité à y aller mais rester dans mes appartements c’était admettre ma défaite, l’informer de ma faiblesse. Ce bâtard arrogant se serait empressé de venir m’achever.

'Tu déchireras ses entrailles, tu le pendras par les tripes…'

La grande salle d’entraînement portait encore moult traces de notre précédent combat. Le vieux porc décrépi m’attendait immobile, comme à son habitude… ou presque. Serein et détendu les autres jours, il était aujourd’hui tendu et concentré. Son corps, décharné, couvert de pustule témoignant d’une longue pratique de la magie des morts. Ayant abandonné tous ses sorts mineurs de dissimulation, il me dévoilait aujourd’hui son corps et sa puissance réelle.

'Regarde le, il ferait pâlir d’envie les démons d’outre monde…'

Et en terme d’aura, je ne m’attendais pas à une telle force de la part de ce magicien d’opérette. Pas étonnant qu’il m’ait tenu en respect si longtemps. Je vais devoir apprendre à ruser.

Aujourd’hui, je me suis contenté de parer ses coups, économisant ma puissance.

'Qu’attends-tu ? Pourfends le ! Arraches lui les couilles à cette chiure de nain sans barbe !'

Lui aussi s’est économisé, jaugeant ma puissance, retenant ses coups pour ne pas s’affaiblir inutilement. Sa force est colossale mais je préférerais crever que de laisser transparaître ma peur. L’astre solaire a balayé le ciel d’est en ouest durant notre combat et plusieurs fois, cette raclure a manqué de me terrassé mais au final, je m’en tire bien. Les heures de repos qui viennent seront les bienvenues.
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Messagede Machuthu le Mer 18 Aoû 2004 16:42:31

4ième lune de Nabion, 12ième jour, par Neros Aslindas

/* A votre grande surprise, lorsque vous lisez ce parchemin, les mots se déroulent dans votre esprit. Immédiatement, vous reconnaissez la voix de Neros, rocailleuse et acerbe, chargée de haine et d’égocentrisme. */


Enfin !

Je vais enfin être reconnu à mon juste talent. Cela fait plus d’une lune que je suis remonté du labyrinthe et depuis, les entraînements s’enchaînent à un rythme fou. Chaque jour ce vieux débris prend plus d’assurance. Depuis un mois, je m’économise récupérant de mon mieux esquivant plus que je n’attaque, contrôlant ma soif de vengeance, ignorant ma haine.

Mais aujourd’hui, tout est différent, j’ai appris à utiliser ma force. J’ai développé en moi cette essence du fluide. Patiemment, j’ai attendu que cette réserve soit à son comble et je me suis présenté face à lui serein.

'Ca suffit maintenant, tu n’as que trop attendu, tues le.'

Oui, j’allais le tuer. L’heure était venue.

Conscient que je m’économisait, il s’est contenté de m’observer pendant plus d’une heure. Depuis quelques temps, les esclaves assistaient en cachette à nos escarmouches et leur crainte à mon égard se développait chaque jour un peu plus.

Subitement, ce porc s’est jeté à l’assaut, matérialisant plusieurs boules de feu dans une structure mortelle. J’avais déjà eu à faire à ce sort et connaissais sa force destructrice. Les sphères de feu s’approchait de moi à une vitesse folle me laissant peu de temps pour la réflexion…
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Messagede Machuthu le Jeu 19 Aoû 2004 09:18:52

Il fallut peu de temps à mon intelligence hors norme pour trouver la solution à cette énigme. Je me téléportais plutôt que de contrer le sort. Profitant de la distraction, cette loque boudineuse invoqua deux démons d’outre tombe avec leur armée de servants.

Cette troupe bigarrée se dressait dans la salle affluant par deux portails. L’espace semblait empli de chair décomposée. Les cliquetis des armes et des armures en partie couvert par les râles puissant des démons emplissait l’air d’un parfum musqué de champs de bataille.

Le vieux débris m’observa, un sourire carnassier sur le coin des lèvres… Il attendait, les yeux fixé sur moi, avec dans le regard, cette attente sourde de voir couler mon sang…

Moi, avec une pointe d’ironie, je déjouais son attaque en semant la zizanie dans ses troupes, forçant les servants à se jeter les uns sur les autres. J’observais, amusé, ses efforts inutile. Il avait utilisé une bonne partie de sa force pour parvenir à ce résultat. Enfin, je me contentais de vampiriser l’énergie vitale du premier démon avant de me jeter à l’assaut du second.

Durant plusieurs minutes, une danse macabre nous opposa. Je le touchais de nombreuses fois, l’affaiblissant petit à petit mais un démon n’est pas si facile à vaincre et au moment de porter le coup de grâce, cette monstruosité plongea sa main au plus profond de mes entrailles répandant mes tripes sur le sol froid.

'Tu n’as pas le droit de mourir… Ce vil bâtard circoncis doit crever de tes mains…'

La vie me quittait peu à peu…
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Messagede Machuthu le Ven 20 Aoû 2004 10:46:38

D’un coup bien placé, j’achevais le monstre, envoyant sa tête rouler jusqu’au pied de cet amas putride qui me servait de maître.

'Bien fait, au tour de l’autre maintenant…'

Je me hâtait de remédier à mon état de santé désastreux en recyclant la chair fraîche du démon en un estomac valable. Cela me pris quelques instants qui permirent à Gorléaniel de lancer une bonne partie de ses forces dans la bataille. Il se transforma sous mes yeux en une créature gigantesque, faite de roc et de feu. Son haleine putride envahissait la pièce forçant les esclaves à retenir leur respiration. Dans une explosion de lave, de chair et de roche, la créature fondit sur moi.

'Détruits le ! Ce vil bâtard arrogant crèvera aujourd’hui'

La lutte avec le démon m’avait déjà affaiblit, mais j’étais loin d’avoir épuisé mes ressources. Ce bâtard allait l’apprendre à ses dépends. J’encaissais les coups, parant au mieux les attaques les plus dangereuses. Je distillais avec parcimonie ma force dans ce combat jusqu’à notre épuisement commun. Nous nous sommes éloignés l’un de l’autre pour reprendre haleine, couvert de notre sang mêlé….

'Allez mauviette qu’attends-tu… crève ce porc…'

Nous défier du regard nous coûtait à chacun un effort considérable, accaparant notre attention. Mais ce combat ne pouvait s’achever autrement que par la mort de l’un de nous deux…
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Messagede Machuthu le Lun 23 Aoû 2004 08:14:13

/* La voix qui résonne dans votre tête prend maintenant un ton sadique, amusé */

Là, comble de la déchéance, il a ordonné aux esclaves de m’achever… Sa voix, emplie de peur, sonnait creux, lui même n’y croyait plus. Même ses serviteurs ont senti sa crainte car aucun n’a osé s’approcher de moi.
Dans un dernier effort ce vieux crapaud a alors saisi la main de Maelionia pour la placer entre lui et moi. Le ventre arrondi de l’humaine témoignant de notre union, il n’avait pas tardé à comprendre qu’elle était ma faiblesse. Maintenant cet avorton arrogant la tenait en joue, prêt à l’égorger.

'Regarde, je te l’avais dit. Tu aurais du la tuer.' 'Elle est ta force tout autant que ta faiblesse.'

Il était l’heure. Ignorant tout de cette essence en moi, le maître ne s’attendait pas à ce que je puisse encore riposter par magie. J’envoyais sa dague voler contre le mur, m’élevant par la même occasion dans les airs. Gorléaniel lâcha prise, les yeux ébahis devant ma renaissance.

J’entends encore sa peau se déchirer son l’impact de mon coup, ses artères céder à la vigueur de mon bras. Je vois encore le rouge de son sang s’écoulant en un flot continu.

'Repaît toi de sa chair, que son sang coule dans ton gosier, qu’il souffre une dernière fois de contempler ta victoire.'

J’ai arraché le cœur encore palpitant et l’ai porté à mes lèvres, mordant dans la chair fraîche devant ses yeux révulsés. Fort d’une volonté sans faille, il m’a fixé et d’un regard satisfait, il m’a toisé. Ce salaud se riait de moi comme s’il avait gagné le combat…

C’était le cas, mais je l’ignorais à ce moment. Je reculais interdit regardant son corps se désagréger sous mes yeux. Ce n’est que quelque instants plus tard que j’ai compris…
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Messagede Machuthu le Mer 25 Aoû 2004 08:24:59

Le sang de ce serpent commença à me brûler comme si chaque goutte était faite d’acide, me rongeant de l’intérieur. Ma vue s’est troublée et je me retrouvais bientôt dans un environnement de feu ou seule l’odeur du souffre semblait pouvoir persister. Le sol brûlant ajoutait à ma douleur, face à moi, l’âme de Gorléaniel, les yeux exorbités, me fixant, un sourire sadique accroché à la face. Les nuages défilaient à vive allure dans le ciel sombre sous l’effet des vents puissants qui me forçaient à plier les jambes pour tenir en place.

Bientôt chaque lambeau de sa chair se désagrégea pour venir percuter la mienne, la brûlant et la consumant comme sous l’effet de l’acide et du feu conjugué. Même lorsque son corps fut complètement disparu, je sentais encore son regard sadique posé sur moi. Sa malédiction était devenue mienne. J’étais plus mort qu’un vivant mais plus vivant qu’un mort… Et ce, pour l’éternité. Quant à lui, il libérait son âme, la joignant aux forces obscures du fluide, cette entité aveugle qui dirige nos vies. Il accédait ainsi à sa puissance et à son immortalité.

'Crève donc les milles morts que tu mérites, jeune disciple.'
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