de Wolfgang le Mar 02 Juil 2019 23:18:15
Le démon grommelle de rage tandis qu'Inaya le transforme en rouleau de printemps textile. Par la bouche de l'enfant innocent se mêlent cris de douleur, insultes peu usitées et mots en langue inversée.
L'adversaire à beau se démener comme un beau diable, Inaya achève de l'envelopper et se pose à califourchon dessus, le chevauchant telle une amazone.
Le père SEVERRE, Jacques de son prénom, parvient enfin à enfoncer cette scrogneugneu porte qui lui résistait jusque là, et entre en hurlant :
[JACQUES] - Mais qu'est ce vous avez foutu bon D... enfin bref ! Vous avez fais quoi avec ce gosse ? Je vous avais dit qu'il était dangereux ! Je vous l'avais dit ? Non ?
Le père Jacques reste suspendu dans l'attente d'une réponse d'Inaya qui ne vient pas.
Le père SEVERRE est toujours planté là, interdit, a ne savoir comment réagir...
Puis, enfin, il met son étole, rouvre son livre de rituel là où il l'avait laissé, et recommence tout à zéro.
Au final, après un long et pénible exorcisme, le démon semble avoir quelque-peu capitulé, peut-être plus par suite des contraintes et coups d'Inaya, que par les innombrables prières des parents ou les récitations de rituels du Padré qui souffle, le front dégoulinant de sueur, le col romain en trav, et la mèche crânienne qui pend lamentablement devant l'oreille.
[JACQUES] - Pfiouuuu ! Eh ben ! Je crois qu'il a son compte pour le moment, mais il faudra très certainement remettre ça dans quelques-jours : il faut souvent plusieurs répétitions du rituel avant que le démon ne lâche complètement prise, mais j'imagine que vous savez déjà tout cela...
Si vous me racontiez ce qui s'est passé pendant que je vous ai laissée seule avec lui. J'ai remarqué une plaie importante en cour de cicatrisation sur l'avant bras du gamin, comme si une lame avait littéralement transpercé la chair il y a plusieurs jours ; or je suis sur et certain que cette plaie n'y était pas avant que je sorte... sans compté que j'ai remarque la plaie dont vous souffriez également très chère.
Et comment avez-vous réussi à la maîtriser avec un simple dessus de lit ?
Je pense avoir droit à des explications non ?
Voyant qu'Inaya se mure dans un silence volontaire, il décide de remettre les questions à plus tard, et, après qu'elle ait refusé l’hôpital, emmène la jeune femme dans son presbitaire pour soigner cette plaie au coté.
Inaya s'évanouit dans la voiture du prêtre qui conduit cette fois très prudemment, tandis que l'ange en elle se réinstalle sur la banquette arrière pour y goûter un repos bien mérité.
Inaya se réveille le lendemain matin dans une chambre d'ami qui sent un mélange de poussière, de vieux bouquin, de vielle cire à parquet, d'eau bénite, d'encens, et de saint chrême. C'est le vibreur de son portable qui l'a réveillée.
Le jeune femme porte le téléphone devant ses yeux. Elle reconnait le numéro de Louis CYPHER, le patron de boite qui sert d'hôte à un autre ange de ses amis. Il est rare, car dangereux, qu'il cherche à la joindre. Que veut-il ?
[SMS] - besoin urgent d'un ingrédient. Je passe à la boutique. Efface après lecture. L.C.
La douleur au coté est encore vive, mais les anges se remettent bien plus vite qu les humains, si bien que quand ce bon vieux père Jacques entre avec un plateau "petit dej au lit" bien garni, Inaya est déjà levée et rhabillée, prête à partir.
[Jacques] - Mais... Comment tenez vous debout ? Et où allez-vous si vite ? Vous allez tout de même avaler quelque-chose avant de partir ?
"Les cheveux blancs sont une couronne d'honneur; C'est dans le chemin de la justice qu'on la trouve." PV 16,31
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