Ventsombre

La douleur lui vrille le crâne et son esprit commençe à paniquer, bien que rodé au fait d'être plus ou moins malmené en termes de perceptions peu orthodoxes. Il semble de par l'odeur mélée de sang et de poudre que le carnage venait effectivement de se produire, ce qui tend à prouver que ses visions étaient à court termes cette fois. Il est donc logique que la suite arrive également très vite, ce qui lui laisse peu de temps.

Gardant son calme autant que faire se peut, il analyse la situation.

Primo, L'explosion avait semble t'il déclenché pas mal de grabuge, d'ordre plus ou moins invisible. Un peu comme si des esprits ou un truc du genre avaient été envoyé en bas pour préparer un comité de réception, en passant à travers le sol. Une sorte d'alarme, sans doute.

Secundo, on dirait que les greluches présentes dans l'ascenseurs soient plus ou moins à l'origine des problèmes, même si l'endroit en lui même était à lui seul déjà un problème. Il devrait ensuite avoir une petite explication avec elles, histoire de savoir pourquoi elle avaient fait sauter la devanture de l'hôtel et accesoiremment ses deux tympans.

Tertio, une espèce de monstre était en train de descendre en rappel du haut de la cage de l'escalier pour les bouffer, ou un truc du genre, ce qui visiblement ne l'arrangeait pas vraiment car elles étaient d'une façon ou d'une autre liées à lui et à Sarah. Il s'efforça d'écarter la foultitude de raisons plus ou moins effrayantes qui avait mis sa soeur dans le sous sol merdique afin de mieux réfléchir.

Bon, va falloir les sortir de là avant que le croque-mitaine de leur coupe les cheveux...En espérant que son rayon d'action soit plus ou moins limité à l'ascenseur.

Dis voir Narsès, y'aurait moyen d'ouvrir ce putain d'ascenseur avant qu'elle se fasse bouffer ? On va avoir besoin des deux kamikazes en bas.

N'attendant même pas la réponse, il se faufila jusqu'à l'ascenseur et se met à chercher une des zones dans laquelle il avait senti disparaître les choses. Quoique ce soit et avec un peu de chance, il devrait pouvoir confirmer leur intention en tatonnant le carrelage, prenant garde à percevoir si des entités étaient physiquement présentes sur le trajet.

C'est marrant ce petit côté Resident Evil...Ca commençait à lui plaire en fin de compte.

Nul problème ne se présente à l'horizon, le trajet ne souffre aucune rencontre désagréable et la tension du Fils de la Lune a monté d'un cran.
Il y a eu beaucoup de choses ce soir...

-Camille, c'est en bas alors suis moi nous y allons.

Le duo se fraie donc un chemin vers le rez-de-chaussée.
Le son de l'escalier emprunté fait penser à une roche dure et polie, par l'usure ou l'homme.
L'endroit est probablement luxueux vu la longeur des couloirs parcourus et les sons répercutés.

Narsès emprunte un ascenceur, qui donne sur le rez de chaussée. Une forte odeur d'humidité et de poussière assaille l'odorat de Camille.
L'endroit est oppressant, une chappe de plomb semble peser ici. Difficile de savoir précisément de quel endroit il s'agit.
Après un bref moment d'observation Narsès fait quelques pas.

-Nous allons dans le bar Camille, je crois qu'elles sont là-bas. Je les entends !!
Sens tu quelque chose.

La voix ne véhicule qu'une certaine excitation, très légère. Sous ses pas Camille perçoit le crissement du verre et d'autres débris difficilement identifiables.
Un bruit de raclement lent et désagréable se fait entendre à intervalles réguliers et espacés de plusieurs secondes. Ce bruit se répète en plusieurs endroits presqu'en même temps, Camille en dénombre dix peut-être douze.
L'odeur des lieux est singulière également: une odeur que Camille ne connait pas.

-Nous y voici Camille elles sont derrière cette porte

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