O douce nuit

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Messagede gwinveric le Jeu 17 Aoû 2006 14:59:04

Le sac à dos gît à quelques mètres de là, éjecté lorsque la Malkavian a effectué sa roulade, mais tout est intact à l'intérieur. Quant à son holster, il n'a pas souffert du peu de temps qu'il a été exposé aux flammes et l'arme est toujours bien calée sous son aisselle. Rassurée sur ce point, elle se dirige vers le cadavre qui ne bouge déjà plus depuis quelques secondes.

La peau calcinée et tendue sur les os du crâne s'effrite comme du charbon de bois et l'odeur de graisse brûlée qui assaille les narines d'Anna laisse peu de doute quant à la nature du pyromane. C'est, ou plutôt c'était un être humain. Les lambeaux de ses vêtements fumants semble indiquer qu'ils étaient de mauvaise qualité : un jean informe, un pull, une paire de tennis... Mais aucun signe distinctif particulier, excepté cette dent en or qui brille derrière ses lèvres recroquevillées sur les gencives noircies.

Alors qu'elle se penche sur le corps pour fouiller les poches, elle entend des voix s'interpeller discrètement depuis le perron, de l'autre côté de la maison. Elle ne parvient pas à distinguer les paroles, mais elle identifie au moins trois timbres différents, tous masculins.

Presque au même moment, la porte du garage aménagé dans l'ancienne grange, à environ 50 mètres de sa position, s'ouvre brusquement et le double pinceau aveuglant des phares de sa voiture surgit de l'obscurité. Et le bolide bondit en fonçant droit sur elle, encore accroupie auprès du cadavre.
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Messagede Oona le Jeu 17 Aoû 2006 19:07:53

'Ami ou ennemi ?' est la première pensé qui surgit dans son esprit. Mais le rugissement du moteur balaye sa question. Comme un lapin surprit au milieu de la route, elle reste paralysé un instant, les yeux plongés dans la lumière aveuglante.

Puis, sans son autorisation, ses muscles s'activent pour lui sauver la non vie. Elle dégaine prestement son arme, vise un pneu et fait feu à deux reprises. Ensuite, elle vise la place du conducteur et tire à nouveau. Sans vérifier si elle a fait mouche, elle s'écarte d'un bond de la trajectoire de la voiture et se dirige vers Nadja. Au passage, elle récupère son sac à dos qu'elle jette sur son épaule.

'Sécurité. Vite !'
Elle espère qu'elle aura suffisamment de force pour soulever sa patronne et gagner un refuge sous le couvert des arbres, un peu plus loin. Elle sait qu'elle n'a pas le temps d'échafauder un plan plus sérieux et compte simplement sur sa connaissance des lieux pour se trouver un abri d'ou elle pourra les défendre toutes les deux.
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Messagede gwinveric le Jeu 17 Aoû 2006 20:17:46

Au moment où Anna porte la main à son holster pour dégainer, la voiture entame un brusque changement de direction mais dans le sable les pneus ont moins d'adhérence et patinent. La première balle tiré par la Malkavian ricoche néanmoins sur l'enjoliveur et la deuxième se perd dans la nuit.

Le véhicule, pris dans un dérapage plus ou moins contrôlé, offre alors son flanc au troisième tir qui cherchait à atteindre le pare-brise et fracasse seulement la vitre côté conducteur.

Anna, prise par l'urgence et purement réactive s'élance vers Nadja mais la voiture est maintenant complètement en biais et se dresse entre les deux vampires, arrêtée. L'arme toujours au poing, elle pointe le canon vers le conducteur mais suspend son geste juste à temps, incrédule...

Elle croit d'abord que ses yeux lui jouent des tours, car elle a l'impression que la femme qui la fixe avec un sourire étrange a elle aussi les cheveux en feu ! Sous l'éclairage irréel de l'incendie, ses mèches rousses accrochent effectivement la lumière de façon surnaturelle et flamboient autour de son visage pointu et plus pâle que la mort.

Par la vitre détruite, elle lance à son Infant :


- Moi aussi je suis ravie de te voir ma petite Sly, pas la peine d'être aussi expansive ! je t'ai connu plus réservée...
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Messagede Oona le Jeu 17 Aoû 2006 20:50:04

Anna, interloquée, reste la bouche ouverte, l'arme toujours pointée sur la conductrice. Et puis, secouant la tête d'étonnement, elle agite frénétiquement ses mains, avant de hausser les épaules et de contourner la voiture.

Elle récupère Nadja sans ménagement et l'introduit tant bien que mal sur la banquette arrière. Elle y jette également son sac à dos et ouvre la portière côté passager pour se glisser à son tour dans la voiture. Mais l'ordre de sa patronne refait surface, et elle s'arrête.

Elle fait signe à la femme aux cheveux de feu de l'attendre une seconde de plus et cours vers le cadavre de l'homme calciné. Elle le tire par les bras comme un vulgaire sac de viande, ouvre le coffre, et le balance dedans, au milieu du matériel qui traîne toujours dans celui-ci.

Puis claquant le coffre férocement, elle rejoint sa place à côté du conducteur, et enjoint son Sire de démarrer et de filer.
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Messagede gwinveric le Jeu 17 Aoû 2006 22:25:47

- Tu sais ce qui m'a tout de suite plu en toi, Sly ? C'est que tu ne perds pas ton temps en paroles inutiles... ricane la femme aux cheveux roux en appuyant sur l'accélérateur tout en braquant pour remettre la voiture dans l'axe de l'allée qui mène du garage à la grille du manoir.

Plaquée à son siège, Anna sent sa voiture bondir de nouveau dans un rugissement, tandis que dans l'angle de son champ de vision défile le spectacle apocalyptique de la demeure à présent entièrement dévorée par les flammes. Certaines d'entre elles ont déjà crevé le toit de tuile et semblent vouloir rivaliser avec le feu des étoiles...

Nadja, à l'arrière, roule sur la banquette et se retrouve plaquée contre le dossier, ce qui aiguise encore la morsure des milliers d'épingles qui transforme son corps en pelote de souffrances.

Le véhicule dépasse en trombe le porche en bas duquel trois silhouettes médusées se figent pour le regarder passer, stupéfaites. La conductrice, en les aprecevant dans le rétrovseur alors qu'elle a presque atteint les limites de la propriété, éclate d'un rire de dément et pile brusquement, le moteur grondant de protestation sous le capot rutilant.

Anna comprend alors ce que compte faire son Sire : revenir en arrière pour régler leur compte aux trois individus, totalement indifférente au sort de son Infant ou à celui de la "chose" racornie et gémissante qui se tord sur la banquette.
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Messagede Oona le Jeu 17 Aoû 2006 23:33:55

Si Anna a appris une chose au contact de son Sire, c'est qu'elle est bien une Malkavian, et que tous les Malkavians sont bien comme elle : têtu et sans limites. Alors elle sait parfaitement que la femme aux cheveux roux ira jusqu'au bout, sans aucunes autres préoccupations et sans répit.

'Inutile de protester...'
C'est certain, la conductrice ne l'aurait pas écouté, et ils n'auraient que plus perdu de temps. Plutôt que de s'opposer à elle, elle baisse donc sa vitre, vérifie ses munitions, et passe la tête et les bras par l'ouverture pour mettre en joue les silhouettes sous le porche.

Ses doigts serrent fermement la crosse de son arme, et Anna fait le vide dans son esprit. Un instant, elle oublie les flammes, les brûlures, la douleur, et se concentre pleinement sur ses cibles.

'C'est le moment de passer à la caisse.'
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Messagede gwinveric le Ven 18 Aoû 2006 01:00:51

En voyant Anna se mettre en position pour jouer les mitrailleurs de tourelle, la conductrice a un rictus infâme qui lui fait retrousser les lèvres, et elle exécute une parfaite marche arrière pour repartir à tombeaux ouverts droit sur les hommes qui restent debouts, interdits. Elle crie à son Infant :

- Tu ne tires que si je les rate avec la voiture hein ! Privilège de l'âge ma chérie...

Et son rire fait concurrence aux flammes dans le registre de l'avidité vorace quand elle rase le perron en feu, ne laissant d'autre choix à ses victimes que se jeter dans le brasier ou courir comme des lapins dans la lumière crue des phares qui les aveuglent.

Deux d'entre eux prennent la seconde option, mais le 3ème se dresse face à la voiture et Anna le voit braquer un revolver droit sur le pare-brise, tentant de faire la même chose qu'elle quelques minutes plus tôt.

Comme il est éclairé de plein fouet, Anna a le temps de remarquer qu'il est aussi misérablement vêtu que le cadavre qui tressaute à présent dans la malle arrière de la voiture, et que son regard est totalement vide et vitreux, comme celui d'un aveugle. Puis elle voit ses doigts se resserrer sur la crosse et son index presser sur la détente de son arme...
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Messagede Oona le Ven 18 Aoû 2006 13:19:25

Un instant, Anna fronce les sourcils en détaillant l'homme.
'Il a l'air d'un zombi.'
Aux premiers abords, elle le croit donc terrorisé, en proie à une peur panique qui va l'envoyer directement dans le pare choc de la voiture et stopper net sa vie. Mais elle finit par remarquer ses doigts qui se resserrent sur la crosse de l'arme, avec la ferme intention de faire feu.
'Peut-être un zombi, mais décidé à se défendre.'

Anna vise la cuisse du loqueteux et fait feu. Dans un sourire inquiétant, elle imagine déjà l'homme trembler, perdre sa concentration, tomber au sol et se faire écraser par sa propre voiture.
'Je te le laisse en vie, ne t'en fait pas !' pense Anna à l'attention de son Sire.
Elle est sûre qu'elle comprendra.
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Messagede gwinveric le Ven 18 Aoû 2006 13:59:33

En professionnelle des armes à feu, Anna a rapidement analysé sa situation : vitesse du bolide, source d'éclairage, immobilité de la cible... Elle ajuste sa visée, ses lèvres s'étirent en un rictus de plaisir anticipé et son doigt entame le mouvement de pression sur la détente...

C'est à ce moment précis que sa vue se brouille, comme aveuglée par un flash, sa main se met à trembler et tout son visage la démange horriblement, lui arrachant un gémissement de douleur mentale. A l'horloge de la voiture, l'aiguille vient de progresser d'un petit cran, une minuscule seconde qui résonne comme un gong dans le cerveau enfiévré de la Malkavian.

Il y a maintenant tout juste plus d'une heure qu'elle s'est réveillée de sa torpeur, et pour des raisons évidentes, elle n'a pu se laver le visage comme elle l'aurait dû. Mais son esprit se moque de ce genre de considérations : elle a enfreint son Code, et sa folie réclame le paiement de sa négligence.


[Anna peut dépenser un point de Volonté pour surmonter cette résurgence de son Dérangement, puis accomplir son action par un jet de Dextérité+Armes à feu contre une difficulté de 7. Si elle ne dépense pas ce point de Volonté, le sentiment de démangeaison est tel qu'il équivaut à un tir à l'aveugle, et la difficulté du jet de dés passe à 9 !]
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Messagede Oona le Ven 18 Aoû 2006 17:03:56

'Non ! Pas maintenant !'
Elle cligne des yeux pour tenter de chasser les démangeaisons, mais rien n'y fait. Toutes ses pensées se brouillent, et son environnement devient flou à mesure que ses nerfs transmettent à son cerveau la douleur qui envahit son visage.

Dans un cri de rage mental, Anna essaye de repousser la douleur.
'Encore quelques minutes, après je m'en occuperais !' se promet elle, essayant de s'auto convaincre. Il est rare qu'elle essaye d'outrepasser ses propres règles, mais elle en a besoin cette fois-ci.


[ Dépense du point de volonté ! ]

La douleur reflue, les démangeaisons s'estompent suffisamment pour qu'elle récupère ses capacités. Sans s'attarder plus longtemps, elle tire sur la jambe du malheureux, en espérant que celui-ci n'ait pas pu profiter de cette diversion impromptue pour tirer.

[ Jet N° : 3332 -- Nombre de réussites : 3 -- Touché ! :cheesy: ]
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Messagede gwinveric le Ven 18 Aoû 2006 17:47:44

En dépit de son ouïe exceptionnelle, entre la détonation de son propre coup de feu, le crépitement des flammes et le ronflement du moteur, Anna n'entend pas le grognement de surprise de l'homme quand la balle s'enfonce dans sa chair, déchirant muscles et tissus et le privant d'un de ses appuis. Mais elle le voit flancher et tomber, un genou en terre.

Deux secondes plus tard, le choc sourd et violent du crâne percutant la calandre sembre résonner dans l'habitacle. Puis les cahots des roues passant sur le corps font tressauter la voiture qui pourchasse néanmoins les deux agresseurs restants.

La jubilation de son Sire fait plaisir à Anna et la rassure quand elle l'entend comptabiliser ses victimes.


- Et d'un !

Elle a donc réussi à prendre le "zombie" de vitesse et sa balle, s'il a eu le temps de tirer, n'a pas abattu la vampire.

Mais elle sait aussi que chaque nouvel assaut de sa psyché morcelée sera un peu plus difficile à repousser que le précédent tant qu'elle n'aura pas sacrifié à son rituel.
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Messagede Oona le Ven 18 Aoû 2006 19:12:57

Préférant prendre de court son prochain malaise, Anna cherche des yeux les deux autres fuyards. Courant devant la voiture, les phares découpant leur silhouette, Anna décide de leur faire subir le même sort qu'au premier.
Elle vise à nouveau la jambe de celui de gauche et fait feu, puis essaye d'arrêter celui de droite de manière identique.

'On a plus le temps de jouer...'
Elle sait qu'il faut en finir au plus vite. Nadja a besoin de repos, et elle même a besoin de se consacrer à ses rituels... et accessoirement se reposer aussi.
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Messagede gwinveric le Sam 19 Aoû 2006 00:26:15

Anna parvient à toucher l'un des deux fuyards qui, comme le premier, passe sous les roues de la voiture, cette fois avec un hurlement abominable. Mais alors qu'elle ajuste de nouveau sa visée sur le troisième et dernier individu, elle se sent brusquement tirée à l'intérieur de la voiture par une force phénoménale.

- Maintenant ça suffit tu me gâches mon plaisir...

L'intonation sifflante et furieuse de son Sire ne souffre pas vraiment de réplique... De plus, la sensation urticante qui a assailli Anna revient la tarauder avec encore plus de force, et elle doit faire appel à toute sa force de caractère pour ne pas se griffer le visage et se débarrasser de sa sensation de souillure qui oblitère presque totalement son jugement...

[La dépense d'un nouveau point de Volonté est nécessaire pour éviter l'auto-mutilation]
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Messagede Oona le Sam 19 Aoû 2006 16:48:16

Encore une fois, Anna ne s'opposera pas à son Sire. En plus, son visage la fait à nouveau souffrir et cette fois-ci, elle ne peut rien faire. Ses doigts, presque contre sa volonté, frottent vivement ses joues, et bientôt des stries rouges - laissées par ses ongles - apparaissent.

'Du calme.'
La vampire commence d'abord par bloquer ses mains sous ses cuisses avant d'inspirer profondément et d'expirer tout aussi lentement. Ca ne chasse pas la douleur et les démangeaisons, mais se concentrer sur son souffle lui permet de ne pas s'arracher le visage. Fixant un point au loin, elle continue son exercice de respiration. Les grondements du moteur l'aident à penser à autre chose.

'Vite, je t'en supplie.'
Elle ne peut que s'adresser mentalement à la femme aux cheveux roux, ses mains étant volontairement bloquées pour l'instant.


[ Pas envie de saccager mon visage ! Dépense d'un deuxième point :| ]
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Messagede gwinveric le Lun 21 Aoû 2006 14:43:03

Bien que son esprit soit concentré sur le contrôle de ses mains, Anna ne peut pas ne pas remarquer le brusque changement d'attitude de la proie prise dans la lumière des phares.

Alors que l'homme courait comme un dératé, il s'arrête brusquement en dérapant dans le sable, reculant d'abord lentement en tendant devant lui des bras suppliants. Puis brusquement, il fait volte face, et Anna peut lire sur son visage rendu crayeux par la blancheur des phares toute l'horreur qu'un humain peut ressentir. Et contre toute raison, il se précipite droit sur la voiture.

Abasourdie, la jeune femme se tourne vers son Sire. Le visage rayonnant d'un sourire de joie abjecte, celle-ci lui fait un clin d'oeil que l'on ne saurait qualifier que d'égrillard, et enfonce la pédale de l'accélérateur.


La voiture et l'homme se précipitent l'un vers l'autre, comme dans une parodie monstrueuse de ces scènes romantiques de mauvais films hollywoodiens, où deux amoureux courent sur la plage, au ralenti, sur fond de soleil couchant. Et effectivement ils se percutent ; effectivement l'homme tourne sur lui-même comme soulevé par une tornade... mais une tornade de sang et d'os brisés qui le maintient en l'air quelques secondes avant que son corps démantibulé comme un pantin sans fils retombe à plusieurs mètres de là dans le noir insondable de la nuit.

- Et de trois !!

Après un dérapage digne d'un professionnel, la rousse regagne l'allée et franchit enfin l'enceinte du manoir alors que les premières sirènes de pompiers retentissent au loin. Dans le rétroviseur, la bâtisse ondule dans la chaleur du brasier qui semble ne jamais devoir s'éteindre, comme une gigantesque flamme olympique posée en plein milieu de la forêt.

- Décidément, Sly, tu sais comment distraire tes hôtes. Tu devrais organiser des soirées ma chérie, tu as le sens de la fête. Bon maintenant on fait quoi ?

La vitesse vertigineuse avec laquelle file le bolide sur les routes rectilignes des Landes fait défiler les troncs fins des pins derrière les vitres - enfin, derrière celles qui restent - et soulève les cheveux frisés et cuivrés de la conductrice, auréolant son visage d'un nuage roux en mouvement perpétuel.

Dans la tête d'Anna, la pensée est devenue unique, oblitérant tout :


*Me laver, je dois me laver !!*

A l'arrière, Nadja sent les aiguilles de la souffrance s'enfoncer sans cesse plus profondément sous sa peau craquelée.

Mais elles ont survécu.
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