SUR-NON-VIE : Chapitre 1 : Roses are red...

[Baldwin]

Meredith considéra la goule avec une surprise qui ne dura qu'un instant. Il s'essuya les yeux et pressa de la mâchoire le bout de chair pour en faire jaillir quelques gouttes du précieux liquide, avant de le recracher sur les pierres. Pourquoi boire à la gourde lorsqu'il avait une fontaine à proximité?

Il allait se jeter sur le mollet luisant, lorsqu'il aperçut Auriana lui tendre la main, et le sourire vorace sur son visage disparut pour laisser la place à un air teinté à la fois de soulagement et de tristesse. La créature obsédée par le fluide grenat avait retrouvé une expression humaine, mais il n'était pas question qu'il oublie ses priorités pour le moment.

Il regarda la jeune femme dans les yeux, prit sa main, la serra tendrement, puis porta l'autre main à sa bouche tachée de sang, mais souriante d'un air charmeur, et murmura:

- Chuuut...

Auriana n'était pas stupide, elle comprendrait.

Il relâcha ensuite la main de la jeune fille, puis s'approcha vivement de la goule au mollet arraché pour aspirer une partie du flot de sang qui en jaillissait, tout en saisissant le mollet pour empêcher la goule de se dégager. Lui et le sang, et cette fois-ci, il ne comptait pas être privé de son repas.

[Blue Moon]

Lorsque Piotr relâcha enfin sa proie, et qu'il se releva lentement, tout paru stagner, figé, y compris et surtout, le temps... Il avait le regard de ceux qui viennent de s'éveiller et qui se demandent encore si tout ça est bien la réalité... Les cinq individus à proximité qui avaient été si turbulents vers la fin de son combat demeurèrent désormais muets. On les sentait, non pas sur la défensive, mais près à réagir au moindre de ses mouvements.

De l'autre coté, tout aussi fixe et de cet aspect immuable, il y avait à nouveau un amas charnel qui ensevelissait Sayann... Doucement et aux abords, Mérédith s'appliquait à se nourrir d'une goule qui composait cet attroupement, vampirique et mortel. Proche de lui, Auriana arborait maintenant sa classique robe de gitane pour qui la regardait... Contournant le gouffre, elle fit quelques petits pas vers le duo qui conversait. Un peu plus loin Boris les mains plaquées sur ses yeux, hochait la tête dans un mouvement compulsif et régulier de va-et-viens vers ses genoux. Il avait besoin de faire des abdos mais aurait bien voulu être invisible à ce moment.

Dans ce soudain silence parsemé des quelques crépitements de feux, la voix de l'interlocuteur d'Alex portait. Il était planté là devant la belle, tel une statue qui lui souriait en articulant :
- Je ne suis pas un de tes jouets asservi sale Tremere... MAIS je t'encourage à me torturer pour obtenir ce que tu croiras être la vérité. Qu'elle t'emporte toi et ton sang !!!
Tant de colères que tu pourras apprendre à canaliser... SUR MOI !!!

Au bout de la pièce, près de la grande sortie, le corps du prêtre était toujours au sol. Et dans un coin de ce fond de la pièce, c'était Beaumont, qui par son renouveau physique faisait oublier qu'il avait pu être une dangereuse et petite chauve-souris.

[Alex]

Carter redressa la tête et plissa les yeux comme si on soufflait soudain avec un trombone dans ses tympans. Quand il eut fini de parler, elle repris sa position devant sa proie et la regarda indifférente, en penchant la tete de quelque degré



-bien si cela t'amuse, cela ne me pose pas plus de problème

[Garwall]

Piotr fit courir ses yeux hagards sur la scène qui se trouvait devant lui. Un rictus mauvais apparut sur ses lèvres et ses yeux s'étrécirent.
Lentement, trop lentement, il lécha le sang sur ses lèvres.

Il lâcha dans une langue romane éloignée du russe un seul mot :

- "Excellent !!" (en roumain dans le texte)

Puis il regarda un par un les cinq vampires autour de lui ainsi que la dépouille de Rital. Il cracha vers ce dernier.

- Espèce de traître tu m'as laissé tombé pour t'enfuir devant le danger. Tu n'étais qu'un faible, seul les forts survivent.

Il se tourna une fois de plus vers les membres du sabbat.

- Vous regardez qui comme ça ? Vous pensiez quoi ? Que ce faiblard de Brujah pouvait me résister, à moi !!! J'ai loupé quoi ??

[sweck]

Ca y est! Charles a repris son apparence humaine.

Il se sent affamé. Il faut dire que cette matinée a été des plus éprouvantes. Se retransformer en homme dans ces conditions n'était pas des plus recommandé. Mais Charles devait aider ses camarades d'infortune.

Fuir était trop facile. Et puis la partie était presque gagnée. Une fois le prêtre à terre (paix à son ame), Charles devait soumettre le reste de la troupe. Enfin c'était son plan...

Charles met donc de côté ses états d'âme et marche d'un pas décidé vers le prêtre. Il l'attrape par ce qui lui reste de cou et le traine vers les vampires du sabbat.

Quand il est mi-distance il brandit le prêtre tel un pantin et prend la parole de sa voix la plus hautaine et la plus méprisante.

Messieur! La plaisanterie a assez durée.

Votre chef de meute vient de s'incliner devant son ainé. Et si vous ne voulez pas finir comme lui, vous feriez mieux de vous rallier à moi. Et j'épargnerais peut être vos misérables non vies!

A genou devant votre seigneur!

Charles met sa "poupée" à genou et regarde d'un air menaçant chaque membre de l'assistance.

[pachibouzouks]

Sayann, qui ne voyait toujours rien à ce qui se passait en dehors du groupe, aurait étouffé s'il pouvait encore respirer.

Les 8 sous son pouvoirs devenaient un peu trop collant, trop proche à son gout.
Il pouvait lire l'amour malsain dans leurs yeux et n'avait plus du tout envi de danser.

En repensant à ça il comprit son erreur ... il comprit l'attitude étrange de ce groupe ... il avait dit les mots déplacés et il nageait dans le malentendu.

* Oh non, mais qu'est ce que j'ai fait!*

Extérieurement, rien ne se remarqua, il n'avait pas perdu son sourire ravageur.
Il prit une goule par la main, et se mit à danser avec elle, en prenant de plus en plus d'espace, forçant les autres à s'écarter quelque peu.

Il jeta un coup d'oeil rapide et discret vers Alex, un appel à l'aide qu'elle ne verrait surement pas.

Poursuivant sa danse expansive, il chercha le meilleur moment pour fausser compagnie à ce groupe un peu trop entreprenant afin de rejoindre la trémère.

[Baldwin]

Meredith n'avait pas mis longtemps à se remettre. Il laissa la goule presque exsangue lorsqu'il se détacha enfin de son mollet, et il se remit rapidement debout, se sentant curieusement plus vivant que jamais.

Le vampire sourit à l'idée de ce qui lui était arrivé, conscient que le plus difficile était encore à venir, qu'aucune réponse n'était venue endiguer le flot de questions qui coulait et roulait dans sa tête, mais conscient aussi qu'il allait bien mieux qu'une poignée de minutes auparavant. La non-vie avait ses avantages.

Le regard de Meredith parcourut rapidement la scène, prenant note de l'attitude de chacun des protagonistes. Ses méninges tournaient visiblement à pleins régimes, et lorsqu'il perçut le coup d'œil angoissé de Sayann vers la jeune femme, il comprit que ce dernier commençait à perdre le contrôle de la situation... Le charme était un outil puissant, mais lorsqu'il n'agissait plus, mieux valait avoir un plan de secours.

Meredith pensait de toute façon qu'il fallait toujours avoir un plan de secours.

Cette perte de contrôle pouvait se révéler problématique, étant donné qu'à lui-seul, le minet tenait en respect, (voire en adoration) près de la moitié des ennemis de la petite troupe.

Puis les yeux perçants du jeune vampire se posèrent sur le lance-flamme qui gisait, abandonné, à quelques pas de lui. Voilà qui pourrait constituer un argument de poids, et Meredith n'hésita pas pour saisir l'opportunité. Et le lance-flamme. Qu'il commença à fixer sur son dos, puis tourna vers la petite troupe.

Il se racla la gorge pour attirer l'attention du groupe, puis héla Sayann, avec un grand sourire narquois:

- Hum, si tu sais ce qui est bon pour toi, je te suggère de t'écarter. Loin. Quant aux autres, je vous suggère de ne pas bouger. D'un pouce. Vous feriez mieux d'écouter le gars là bas, qui parle comme s'il sortait du siècle dernier.

Son visage ne laissait transparaître que deux émotions: un calme impitoyable, glacial comme le mort qu'il était, et une malice froide, typiquement humaine. Allait-il réellement utiliser cette arme? Rien dans son attitude ne pouvait constituer un indice, et c'en était d'autant plus inquiétant.