Réapprendre à prendre du plaisir dans la non-vie (Machu2)

[lydia]

Caroline venait donc de découvrir sa nouvelle condition dans cette situation qui était la sienne.

Un homme la tenait dans ses bras. Il lui souriait et passait affectueusement sa main froide sur son visage. Sa main si froide si étrangement froide.

L'homme la regardait avec passion et un feu brulait dans ses yeux un feu de passion un feu paradoxal avec la froideur de ce corps aux étrange reflet cadavérique. Il l'a porta alors et l'éloigna de cette eau qui la tentait tant.

Venez ma chère. Il est temps que je vous guide dans ce nouveau monde qu'il vous faut apprendre à aimer.

Il se dirigea vers un véhicule dont le chaffeur lui ouvrit la porte. Le chauffeur tournait la tête en tous sens pour s'assurer qu'il n'y avait aucun témoin.

Une faim prenait pied en elle. Elle avait comme l'impression que ce besoin, cette soif grandissait en elle.

L'homme parla alors au chauffeur.

A la maison Valentino.

Et la voiture s'ébroua. Elle passa divers quartier pour se diriger dans Paris vers un maison de la renaissance. Caroline découvrait son nouveau lieu de vie pour les semaines à venir.

[Machuthu]

Depuis qu’il l’a retenue, Caroline est perdue. Il y a quelque chose de si fascinant dans ce visage aussi pale que le reflet de la lune. Quelques instants plus tôt, elle était prête à se jeter à l’eau et voilà qu’il faisait son apparition, figure étrange sortie de nulle part et le plus curieux dans tout cela, c’est cette sensation qu’elle a eu, dès le premier regard de le connaître.

Pourtant, une chose est sûre, si Caroline l’avait déjà rencontré, elle s’en rappellerait. C’est comme si elle avait vu son visage sur une photo, ou sur une représentation…

Soudain Caroline fixe l’homme qui est assis face à elle. Elle ne l’a jamais rencontré, c’est un fait, mais elle a bel et bien vu une peinture d’un homme lui ressemblant trait pour trait, le célèbre peintre du XIV, Matteo Giovanetti. Une telle ressemblance, ce ne peut être qu’un descendant direct. La question brûle les lèvres de Caroline qui ne peut s’empêcher de demander.

Qui êtes-vous ?

[lydia]

Mon nom importe peu pour le moment.

Son accent italien ne fait que plonger un peu plus Caroline dans le doute de l'identité de son nouvel "ami". Ses paroles douces et suaves,sa tenue droite et altière ne font que renforcer l'attirance grandissante dans le coeur de caroline. De nouvelles inspiration, mais aussi des craintes.

Je ne suis qu'un ami qui ne peux accepter le mal qui vous ronge, la douleur qui vous taraude, la déception qui vous mine. Je pense que vous accepterez bientôt mon aide sur la voie que je vous prédestine. Vous suicidez, serait gacher le talent qui est en vous. Je ne peux le concevoir. Il me faut vous donner un nouveau sens à votre vie.

Acceptez que je soit votre mécène. Vous pouvez m'appelez comme il vous siéra. Matteo si vous le désirez. Je lis dans votre regard que vous avez vu une peinture qui me ressemble étrangement.

[Machuthu]

Totalement absorbée par son questionnement intérieur, Caroline ne relève même pas la proposition de mécénat, qui l’aurait en d’autres circonstances complètement obnubilée.

Vous êtes donc bien l’un des descendants du grand Matteo Giovanetti. Inutile de se demander d’où vient votre attrait pour la peinture, bon sang ne saurait mentir.

Soudain Caroline prend conscience de la proposition qui vient de lui être faite.

Mais vous… Vous connaissez mes peintures ? Vous seriez vraiment prêt à me soutenir financièrement ?

La joie de Caroline est visiblement en train de balayer sa peine, aussi facilement qu’un homme chasserait une mouche d’une main distraite. Pourtant, la voix de l’artiste se fait plus hésitante. Si les émotions s’écoulent en elle sans le moindre frein, elle n’en est pas pour autant écervelée. C’est donc avec une certaine inquiétude qu’elle pose une dernière question.

Qu’y gagnerez-vous ? Qu’attendez-vous de moi ?

[lydia]

Le plaisir de pouvoir observer vos toiles, Le plaisir des yeux. Je ne vous demanderais que de ne pas mourrir. Je vous inviterais dans un monde dont vous ignorez tout pour lem oment. Je vous ferais découvrir l'envers du décors. Vous maîtriserez votre destinée.

Matteo regarde la jeune femme avec passion. Ses yeux flamboyants sont fixés sur la jeune femme pour lire son coeur et ses intentions.

Vous aurez le moyen d'en mettre plein la vue à celui qui vous a trahi. Vous pourrez prendre votre revanche. Mais c'est une décision qu'il vous faudra prendre avec beaucoup de recul.

Je vous propose un monde dont vous ignorez tout.

Matteo sourit amicalement.

Je ne vous laisserais pas périr sur un coup de tête parce qu'un salaud s'est joué de vous.

Matteo regarde en silence la jeune femme relevant un index pour lui demander gentiment de ne rien dire.

Puis il reprend la parole

Vous découvrirez un monde ma chère.
Admirable de langueur et de longueur,
Moral ou immoral
Pour le plaisir de l'art
Invitation vous est laissée
Répondez sans précipitation
Espérez dans le futur.

Matteo sourit à nouveau. Laissant à la belle peintre le temps de réflexion.

Que pensez vous de mon acrostiche très chère? Je ne m'initie à ces entrelas de mots que depuis peu.

[Machuthu]

De toute évidence, Caroline ne connaît que vaguement le concepte de l'acrostiche et doit faire un effort important pour se remémorer les dernières phrases de Mattéo.

Assez surprise néanmoins de la facilité avec laquel son interlocuteur a pu enchaîner une telle suite sans même hésiter un instant, Caroline se décide à féliciter son auteur.

Si c'est le cas, vous disposez de toute évidence d'un esprit vif pour être en mesure d'en user avec une telle habileté.

Et puisque votre seule exigence est que je ne meure pas, je ne vois vraimetn pas pourquoi je refuserais une aide aussi généreuse.

Le visage de la jeune femme s'illumine d'un sourire sincère. Finalement, les cieux semblent bien décider à rattrapper le mauvais tour qu'ils lui ont fait subir récemment.

[lydia]

Je vous rappèlerais ce premier acrostiche de temps à autre. Et lorsque vous le comprendrez, vous serez à même de répondre à la question qui me taraude les lèvres. Mais il est bien trop tot pour que je vous entretienne de celle-ci.

Matteo lache un sourire enjolleur.

Alors maintenant que vous avez pris la décision de ne plus mourrir. Ce qui en soit est une bonne chose et un premier pas vers la proposition que je vous ferais bien plus tard.

Quelles sont les sanctions que vous trouvez de bon aloi concernant ce cloprte qui a abusé de votre crédulité?

[Machuthu]

Caroline est un peu prise de court, d'un esprit volatile, elle en avait presqu'oublié l'homme en question, ce vil profiteur. Elle s'adosse un instant, plongée dans ses réflexions et affiche bientôt un sourire carnassier.

Ne dit-on pas qu'il faut rendre à César ce qui lui appartient ?

Il souhaite que l'on reconnaisse son talent et son oeuvre. Pour se faire, il attire l'attention des amateurs d'art en usurpant l'identité de jeunes artistes. Attirons sur lui l'oeil du critique d'art.

Il est une toile dont je ne lui ai jamais révélé l'existence, la seule dont j'ose dire qu'il y a une part de moi sur le tissu et dans laquelle je reconnais chaque coup de pinceau, chaque touche de couleur.

Peut-être est-il temps de révéler l'existence de cette toile au monde de l'art.

[lydia]

Bien il en sera ainsi ma douce amie. Mettez au point votre vengeance. Je mettrais tous mes avoirs à votre disposition pour la mettre en place. Je vous fournirais le nécessaire pour l'obtenir.

Ne ferions nous pas une petite invitation de cet artiste qui prends de l'ampleur chez un de mes amis. Je sais qu'il doit dans un avenir proche mettre sur pied une réception, un vernissage, une soirée mondaine.

Matteo sourit. Sa voix miéleuse, son timbre rocailleux ne donne que plus d'ampleur à la menace qui plane sur le cloporte qui a blessé sa muse.

Ne serait-ce pas une bonne occasion pour lui infliger un revers publique dont il ne se remettra pas.

[Machuthu]

Les yeux de Caroline s’arrondisse du plaisir anticipé de la cuisante déconvenue qu’ils pourraient ainsi infliger à ce félon.

Ce serait absolument parfait comme revanche.

Emportée dans son élan de joie et savourant à l’avance le moment, la jeune femme se laisse même aller à poser la main sur le bras de son interlocuteur. A peine l’a t’elle effleuré qu’elle prend conscience de la familiarité d’un tel geste et que ses joues s’empourprent, manifestation évidente de la gène qui en résulte.

Elle ressent pour cet homme une telle attirance. Il y a chez lui une telle assurance, un tel soin, une telle perfection dans chaque mouvement, dans chaque parole qu’elle est conquise. Et le simple aveux, même mental de cette attirance ne fait qu’accroître la gène de la jeune femme.
Elle cherche une excuse, des mots avisés qui détourneraient l’attention de son interlocuteur mais tout ce qu’elle parvient à émettre, c’est un bafouillis peu expressif.

[lydia]

Matteo conscient de l'ébulition des sentiments qui se propagent dans le corps de la jeune caroline Attrappe délicatement la main de cette dernière. Il lui sourit affectueusement.

Qu'il est bon de voir que vous êtes sur la voie de l'illumination, du retour à la paix intérieure.

Alors voici ce qu'il adviendra de faire.

Je vais devoir prendre contact avec Mon ami. Nous allons nous expatrier pour cette petite sauterie que nous allons préparer à ce cloporte.

Il prononce ce dernier mot avec tant de haine qu'elle transpire de lui et se porpage à Caroline légèrement. Agrémentant déjà la haine présente dans le coeur de cette jeune femme.

Le ton s'adoucit lorsqu'il reprend.

Mon Amie, vous me permettez cette facilité?

Il nous faudra faire transiter cette toile Jusque Saint Petersbourg. Il nous faudra mettre sur pied ce vernissage des oeuvres de votre ennemi. Me donnerez vous son nom?

[Machuthu]

La main de Caroline se raidit à deux reprises lors du discours de Matteo, la première fois lorsqu’il lui attrape la main, la seconde lorsqu’il parle d’expatrier la toile.
De toute évidence, elle pèse intérieurement le pour et le contre d’une telle manœuvre, mais il faut bien admettre que s’exiler à Saint Petersbourg serait le meilleur moyen d’éviter que ce traître ne se méfie. Abandonnant alors toute résistance, elle répond simplement à Matteo.

Son nom est Jean-Phillipe Ruffat.

Délicatement, du bout des doigts, Caroline effectue une légère pression sur la main de son compagnon et plonge ses yeux dans les siens. Dans son regard, une supplique vient appuyer son ultime requête.

La toile, je voudrais… J’ai une grande difficulté à m’en séparer, ne serait que quelques heures. Permettez qu’elle voyage dans mes valises, permettez que je l’amène moi-même, à vos côté jusqu’en Russie.

[lydia]

Matteo lui sourit affectueusement, comme un père à sa fille.

Je ne comptais pas en faire autrement. Vous la choyerez vous même ma chère. Vous en prendrez soin jusqu'à l'exposition. Je vous laisserais choisir l'endroit, le cocon dans lequel nous placerons votre oeuvre maîtresse.

Vous prendrez soin vous même de l'éclairage qu'il faudra lui attribuer.

Mais je vous le dis. Ce vernissage n'est pas pour demain. Il me faut effectuer les préparatifs.

Je voudrais que vous me fassiez le récit du déroulement de cette soirée comme vous la verriez parfaite.

MAtteo relache la main de Caroline.

Je ferais de mon mieux pour que ce rêve devienne réalité...

[Machuthu]

Caroline plonge en elle, imaginant chaque détail de la scène comme si elle l’avait déjà vécue.

Dans un pavillon moderne, au cœur d’une salle aux couleurs douce et chaude, il accueille les convives, les uns après les autres. Tous, ils appartiennent de près ou de loin au monde de l’art, ici un célèbre amateur, là, un critique renommé. Dans cette première salle, un cocktail de bienvenu leur est offert, afin de s’attirer leur bonne grâce, comme il est de coutume. Champagne de France et toast de caviar viennent flatter les palais les plus délicats de cette assemblée.

Tous sont impatients de découvrir cette exposition, orchestrée d’une main de maître et qui met en émoi tout le monde de l’art. A ce moment, nul ne peut accéder à la seconde salle, fermée aux convives dans un premier temps. L’organisateur du vernissage vient le prévenir qu’une autre toile sera exposée, celle d’un artiste inconnu que l’on dit totalement dépourvu de talent, dans le but de mettre en valeur ses propres toiles.

Une fois l’ensemble des invités en place, ivre de bonheur et d’alcool, il ouvre le bal, emmenant cette foule de connaisseurs vers l’exposition tant attendue, celle où a lieu le vernissage. La tension est palpable, chacun ayant hâte de contempler enfin l’ensemble des toiles qu’on lui attribue.
Les uns après les autres, les convives s’éparpillent dans ce vaste espace où l’on peut découvrir des dizaines de toiles, celles là même qui ont fait sa renommée, son succès. Et au centre de cet enchevêtrement de tableaux et de parois, les invités découvrent les uns après les autres l’œuvre d’un second artiste. Une œuvre dans laquelle on peut reconnaître le coup de pinceau de l’artiste mais qui de toute évidence n’est pas de sa main.

A son tour, accompagnant un critique particulièrement avisé et séduit par l’exposition, il arrive face à cet ultime tableau. Il le découvre pour la première fois, il ne peut s’y tromper, il connaît ce coup de pinceau, il sait de qui est le tableau. Ses yeux s’attardent sur la signature. Il est là qui blêmit, bafouillant quelques mots inaudibles alors qu’autour de lui des exclamations retentissent. Comprenant la supercherie, les critiques l’observent, dédaigneux et quittent la salle, molestant le nom de Ruffat, assurant qu’une telle ignominie ne saurait être oubliée, lui promettant une renommée bien supérieure à celle qu’il aurait pu espérer, une renommée qui l’exclura à jamais du monde de l’art. Alors il reste seul, seul face à lui même, seul responsable de sa perte.

[lydia]

Oui!

Matteo applaudit.

Ce sera parfait. Il en sera fait ainsi. Cela se passera à Saint Petersbourg. Il y a un musée de l'abbaye non loin qui a une grande renommée. Je sais que son administratrice se verra invitée à mettre en place ce vernissage.

Matteo se lève et s'écarte un peu de Caroline lui tournant le dos.

Je me réserve le final pour cette soirée. Une fois votre vengeance exécutée comme vous le désirez, nous serons alors à même de mettre la cerise sur le gateau. Votre vengeance sera totale. Je n'en doute pas.

Mais avant que cette vengeance soit consommée, nous allons voyager. Je vous ferais découvrir des "amis". Cela vous intéresse-t-il?