Ventsombre

de **Vladimir Ivaniev** le Jeu 22 Juin 2006 18:52:18

Cher Père

Ca fait longtemps que je n'ai pas donné de mes nouvelles.
Dis à maman que je l'embrasse et que j'ai mangé tout le contenu de son dernier colis.

Sinon tout va bien à part quelques engelure cet hiver vu la qualité médiocre de notre équipement. Les allemands sont toujours absents. Je commence à croire que tu avais raison et qu'ils ne sont pas prêts de nous attaquer. La grande guerre leur a suffit.

Si ça continue, c'est l'ennui qui nous tuera ici. Et puis les Ardennes ne sont pas aussi belles que nos côtes. J'espère que cela va finir bientôt, j'ai des choses à faire à Paris.

Embrasses toute la famille et le chien

François

Au printemps, quelques jours après cette lettre, l'armée allemande attaque en passant notamment par les Ardennes que le haut commandemant français considérait comme infranchissable par les blindés germaniques.

de **Walan** le Ven 23 Juin 2006 20:51:11

5 Juin 1940, les Allemands attaquent la ligne de défense française bordant la Somme.

"Il faut partir d'ici. Le plus vite possible. Nous allons tous y passer. Il faut fuir. Vite"

Depuis le début de l'offensive allemande, plus de la moitié de la compagnie de François est tombée sous le feu ennemi. Le jeune homme n'a survécu que par le plus grand des hasards : trébucher dans un trou au moment où un obus tombe, passer derrière un arbre lorsqu'un char allemand cherche une nouvelle cible ...
Cependant, pour lui, ce n'est pas une chance.
Il a vu ceux qui étaient devenus des amis se faire tuer sous ses yeux, recevoir des éclats d'obus à bout portant, se faire écraser sous les chenilles implacables d'un char allié battant en retraite.
Il a vu la mort en face. Plusieurs fois. Et il a peur.
Depuis ce matin, les divisions allemandes attaquent la ligne défense qu'ils ont faite à la hâte, les avions de la Luftwaffe les pilonnent malgré la résistance de l'aviation française. Le lieutenant à beau dire qu'ils vont dérouiller les allemands, personne n'y croit, ils en ont trop vu.

"Je ne passerai pas la journée"

C'est avec cette pensée que François se défend. Et curieusement, cela le soulage...

6 Juin 1940.

La ligne a été enfoncée, l'armée française est en déroute.
Séparé de son unité, François erre, seul, désarmé. Il tente de rentrer dans sa Bretagne natale, de revoir son pays une dernière fois, alors il marche.
Il marche sans s'arreter, le regard hagard, l'estomac vide, le pas trainant.
Ce n'est plus vraiment un homme ... juste un être essayant de survivre, une somme d'instincts, une bête ...

de **Vladimir Ivaniev** le Sam 24 Juin 2006 00:22:04

Bon sang, ils sont inarrétables! Il n'y a rien à faire, trop rapide , trop de blindés, une aviation omniprésente, un commandement efficace, bref aucune chance.

Malgrés tout, l'armée française résiste au mieux. Il parait que les allemands se sont arrêtés un peu à cause d'une unité blindée recomposée. Mais ça n'a pas duré.

Dans ce contexte, François erre dans la campagne française. Impossible maintenant de rejoindre Dunkerque. Alors autant repartir en Bretagne, sa Bretagne natale. Jamais il n'aurait cru que revoir ses parents lui ferait autant plaisir.

Pour l'instant on n'en est pas encore là. Les troupes allemandes motorisées avancent très vite. Pire encore, les troupes d'élite SS sèment la terreur dans la région. Pas le temps de se reposer.

A la tombée de la nuit, notre héros est stoppé par un groupe de soldats allemands; des éclaireurs SS. Des cris de femmes mélés à des rires gutturaux troublent le silence qui règne autour du camp. Des insignes Nazis sont visibles.

de **Walan** le Sam 24 Juin 2006 11:54:48

"Ils sont partout. Ils me trouveront forcément. Je ne veux plus fuir."

Caché dans les fourrés bordant la rive, il peut voir les allemands, gardant un pont que les forces françaises n'ont pas détruit pendant la retraite.
Evidemment, c'est le seul passage possible pour traverser rapidement ...
Cependant, voir l'ennemi de près et sans être en train de massacrer tout ses compagnons change quelque chose en François : il n'a plus envie de fuir, de se cacher.
Il prend son courage à deux mains, ajuste sa tenue comme il peux puis se redresse et part d'un pas décidé vers le pont.
Rassemblant toutes ses connaissances de la langue allemande, il se prépare à jouer la plus grande comédie de sa vie ...

de **Vladimir Ivaniev** le Sam 24 Juin 2006 18:39:54

François est décidé à traverser ce pont. Absolument pas discret, il arpente la petite route qui mène au pont. Il n'a plus que son pistolet sur la hanche. Rasé de près, la tête droite et fière, il arrive sur le camp des Waffen SS

Le premier garde est 100% interloqué. Les yeux ébahis, il regarde le soldat français pénétrer dans le camp comme si ne rien n'était. Il prend à peine le temps d'ajuster son PM. Il regarde rapidement si d'autres son derrière.

Personne!? Mais comment!? Quel culot ce français; on lui en avait dit sur ce peuple, mais là, c'est le pompom.

Un autre SS, un officier sort de sa tente et remonte sa braguette. Tout d'abord étonné, il laisse le français aller vers le pont.

Ce dernier est a porté de quelques enjambées et hop, la liberté...

HALT!

Zut, ça aurait pu marcher.

Franz, du sprechst Franzosich?

Ya!

Un soldat allemend à la tenue impecable s'approche de François san sgeste menaçant.

Monsieur, nous sommes en guerre et vous êtes un ennemi; je pense que vous allez comprendre que nous ne pouvons vous laisser passer sans vous fusiller auparavant n'est-ce pas?

Je puis vous assurer que nous regrettons infiniment cette obligation.

HRP
Je ne parle pas du tout allemand :oops:

de **Walan** le Sam 24 Juin 2006 19:57:08

HRP : moi non plus

(merci google)

"Un dernier coup de bluff et ils me laissent passer. Pourvu qu'il me croient juste une dernière fois ..."

Prenant un ton des plus impérieux, celui qu'il entendait d'habitude dans la bouche de son père, et remerciant mentalement le fait que son géniteur ait si souvent insisté pour qu'il apprenne les langues, François répond en allemand.

Vous croyez vraiment que j'oserai traverser les lignes enemies si j'étais vraiment un soldat français ?
Je suis le lieutenant Hans Kager, en mission de reconnaissance des défenses enemies.
Alors si vous vouliez bien me laisser passer avant que mes supérieurs n'appellent les vôtres, cela me serait fort agréable ...

de **Vladimir Ivaniev** le Sam 24 Juin 2006 23:17:27

Les soldats allemands , maintenant tous sortis, se raidissent davant l'assurance de François, ou plutôt le lieutenant Hans Kager

Le sergent du groupe se souvient alors qu'il est SS, une élite. Et puis les ordres sont les ordres.

Désolé, lieutenant, mais vous connaissez la procédure, je suis obligé de contrôler votre identité et votre matricule. Vous devez avoir un ordre de mission. Ne vous inquiétez pas, nous avons une radio avec une liaison au QG, cela ne prendra qu'une minute.

Le soldat à l'air sincère lorsqu'il prend l'air désolé.

de **Walan** le Sam 24 Juin 2006 23:58:02

Haussant les épaules d'un air dédaigneux, François reprend.

Je connais très bien la procédure, mais je pars en mission d'infiltration : vous vous doutez bien que je ne vais pas garder ma plaque et mes ordres de mission sur moi.
D'autre part, je suis étonné que vous n'ayez pas été contactés, mon supérieur m'avait assuré qu'il n'y aurait aucun problème.
En temps normal, je n'aurais pas hésiter à passer un moment avec vous, mais les informations que je vais chercher sont vitales, alors je vous propose quelque chose : laissez moi traverser ce pont pendant que vous contacterez le QG.
Comme ça je ne perdrai pas mon temps à attendre et vous pourrez toujours me rattraper si quelque chose ne va pas ... même si je ne vois pas ce qui pourrait clocher.

"Crois-moi ! Crois-moi ! Oublie un peu tes ordres !"

de **Vladimir Ivaniev** le Lun 26 Juin 2006 00:38:04

Les soldats hésitent un peu. Bon de toute façon, cet homme n'a absolument aucun accent français. Et puis un de plus ne changera pas le cour de la guerre. Les soldats se regardent les uns et les autres. Le sergent prend enfin une décision.

Veuillez nous excuser pour ce malheureux malentendu. Cela ne se reproduira pas. Si vous avez besoin de quelque chose.

Visiblement le soldat pense aux filles captivent dans la tente. D'ailleur, on ne les entend plus! En effet il arbore un large sourire de satisfaction, soulignant son coté barbare et bestial.

Qui était-il avant cette guerre? songe alors François.

de **Walan** le Lun 26 Juin 2006 10:36:46

"Je ne suis pas le seul à avoir été changé par la guerre ... Au moins, je ne suis pas devenu comme eux."

Faisant un bref signe de tête au soldat, François tourne les talons et s'engage sur le pont, soupirant de soulagement une fois hors de vue.
Il ne peut réprimer les tremblements qui l'envahissent une fois qu'il a passé l'obstacle et continué sa route vers sa région natale.

de **Vladimir Ivaniev** le Mar 27 Juin 2006 07:55:54

François se dirige tranquillement vers ce fameux pont, le pas léger. Sa jubilation intérieure est intense. Il a gagné cette fois-ci, les allemands ayant été pris à leur propre jeux.

Vous nous donneriez bien votre matricule au moins oberlieutenant! Vous n'êtes tout de mêm pas si pressé!

Cette voix est nouvelle. Juste à l'entendre, François devine un homme intelligent et bien éduqué. Un soupçon hautain, terriblement autoritaire. Notre héros ne peut réprimer un frisson...bon sang, si près du but.

Le cerveau bouillonne, il faut réfléchir vite!

François se retourne et peut observer un officier. Il ne l'avait pas vu auparavant. Il tient dans ces bras une jeune fille inerte, d'ou la fin des cris, se dit François; il l'a jette peu après négligemment. Ses hommes ont visiblement très peur de lui et sont au garde à vous. Plus de rire, ni de blague, ils baissent les yeux.

Plus qu'un visage, c'est une ombre qui se tient droit en face de François. Le feu qu'entretiennent les soldats, donne l'impression que cet homme est intangible.

de **Walan** le Mar 27 Juin 2006 11:25:47

François se fige et se retourne lentement, autant pour se donner le temps de réfléchir que pour montrer qu'il n'a pas peur.

"Bon sang ! A quoi ressemble ce fichu matricule ..."

Tentant de se rappeler la forme du numéro d'identification allemand, sans succès, le jeune homme fini par s'en remettre à sa bonne étoile et donne un numéro au hasard.

Oberleutnant Hans Kager, matricule 43119. Maintenant, si vous voulez bien me laisser accomplir ma mission, monsieur.

de **Vladimir Ivaniev** le Mar 27 Juin 2006 18:20:37

François conserve sa superbe. Il énonce son matricule.

L'officier reste impassible; il semble attendre quelquechose en fumant une cigarette.

Il manque des numéros. C'est dommage car c'était bien parti, cela commence bien par 5 chiffres. il manque la seconde série de 3.

Toujours sans voir le visage de son interlocuteur, François sent que les battements de son coeur s'accélère à un rythme effrayant.

J'hésite quant à votre avenir. Vous pourriez faire un bon interprète, mais un bon français est un français mort.

de **Walan** le Mar 27 Juin 2006 19:07:04

"Perdu pour perdu, autan tpartir en beauté"

Gardant de l'assurance maintenant qu'il est fixé sur son sort, François répond à l'officier en réussissant à garder son ton hautain malgré son coeur battant.

Vous savez, je pourrai dire la même chose des SS. Quant à être interprète, j'ai beaucoup mieux à faire, merci.
Maintenant, si vous voulez bien m'excuser ...

Sans attendre la réaction des allemands, le jeune homme se précipite vers la rivière, se jette à l'eau et nage de toutes ses forces vers la rive opposée.

de **Vladimir Ivaniev** le Mar 27 Juin 2006 19:38:02

François se jette dans l'eau et nage de toutes ses forces vers la rive opposée. Il n'y a pas beaucoup de courant.

Pris au dépourvu, les soldats hésitent un peu. Très vite, ils se reprennent et commencent à se diriger vers le bord. Un des véhicule se rapproche et branche un projecteur.

Une fois repéré et éclairé, François se fait tirer dessus. il entend les crépitements des PM allemands. La panique le gagne et son soufle devient irrégulier.
Une balle lui effleure l'épaule et sa nage devient chaotique, il n'a plus l'impression d'avancer.
Il boit de plus en plus d'eau au fur et à mesure qu'il se débat.
Il est exténué d'autant plus que l'eau n'est pas vraiment à température idéale.

Les soldats rechargent et continuent de tirer.

Après quelques secondes qui lui ont paru une éternité, François arrive enfin sur l'autre rive.

L'officier l'attend

Vous auriez été plus vite en courant sur le pont non?

Ventsombre

Cher Papa

Cher Papa

déroute

garde

langue

ouf

gg

fuite

Qui est en ligne