SC : LES MAîTRES DE L'ÉPREUVE - CH2 : Marche funèbre

[Astro Buck]

Chapitre 2 : Marche funèbre

Avec la participation de Djirunyaza, Gorgorx, Garrat et Eriela

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Après avoir pris congé du Guérisseur, le petit groupe d’aventuriers repart en direction du village de Pont-de-Pierre. En effet, c’est dans les environs du village des Nains qu’est supposée se trouver la clairière abritant la tombe de l’Elfe dont Garrat voulait vérifier l’identité. Les trois aventuriers, toujours accompagnés de Tavion le phacochère et de Zehios le renard, suivent la gorge qui court entre deux collines, creusée par le lit de la Rivière du Poisson-Chat. Son cours traverse, à plusieurs jours de marche au-delà, le cœur de la Forêt des Ténèbres, avant de déboucher, plus loin encore, dans l’océan, là où s’érigent les murs du Port de Sable-Noir.

Afin d’atteindre Pont-de-Pierre, il leur faudra pousser vers le nord-est et franchir un autre cours d’eau, la Rivière Rouge. Celle-ci borde la lisière nord de la Forêt des Ténèbres. Nos héros, lors de leurs précédentes aventures, ont déjà eu l’occasion de traverser la Rivière Rouge à plusieurs reprises, voire pour certains, d’y naviguer en compagnie de Nains au pied peu marin et même d’y prendre un bain forcé au milieu d’une faune aquatique peu accueillante...

Le temps est clément, un soleil radieux diffusant la douceur bienfaisante de ses rayons. Le ruisseau caracole, les oiseaux gazouillent, les lapins gambadent joyeusement en agitant leur queue en pompon, parfois effarouchés par le brame du cerf en rut et les grognements porcins de Tavion. La progression du groupe est facilité par la pente douce qui descend vers l’extrémité occidentale des Collines de la Pierre-de-Lune.

A l’approche de la nuit, trouver un lieu où établir le campement devient un sujet de préoccupation pour nos trois aventuriers. Ils n’ont pas encore franchi les ultimes mamelons des Collines de la Pierre-de-Lune que, sur le flanc droit de la gorge, ils aperçoivent l’entrée d’une caverne qui pourrait potentiellement fournir un abri.

[Djirunyaza]

*Courga soit louée, une grotte!*

Djirunyaza regarde l’entrée avec un soulagement manifeste et, quitte peut-être à oublier la prudence élémentaire pourtant vitale dans ces terres sauvages alllansienne, il accélère le pas vers l’antre de fraîcheur.

Comme depuis son départ de la grotte du Saint Guérisseur, le prêtre maintient au mieux les lambeaux de ses vêtements de voyages qui, un jour bien lointain avaient été propres et frais. Mais la coquetterie est loin d’être le souci qui le pousse a réajuster ainsi ses loques presque invendables, même à un Demi-Orque itinérant peu regardant sur la marchandise.

En effet, si l’homme du désert a pu découvrir avec joie et reconnaissance sa nouvelle peau dont la douceur imberbe avait tout pour contribuer à la grâce qui émane de son être, il en découvrait également les inconvénients.

Tout d’abord, l'homme était manifestement troublé par cette peau rose qui faisait de ses mains celles d’un inconnu… impression qui persistait et s’étendait à chaque regard porté sur chacune des parties de ce qui était pourtant son propre corps.

Mais le plus gênant était tout de même les risques liés à la morsure du soleil sur cette enveloppe immature et fragile. Le Guérisseur n’avait d’ailleurs pas manqué de lui prodiguer, sur un ton las et entre deux crachats d’immondes noirceurs, des conseils concernant les risques de s’exposer au regard de Glatanka.

Hélas, le soleil radieux actuel et l’état de ses vêtements obligeait l’homme à une attention constante l’amenant à frôler l’héliophobie, un comble pour un enfant du désert!

*Une douleur en remplace une autre!* se prend-il à penser lorsque l’impatience le gagne. Mais bien vite, son énergie vitale désormais retrouvée et le spectre d’une mort atroce disparu lui redonnent le sourire… avant de devoir à nouveau réajuster sa mise piteuse.

De ce fait, même si il a pu manifester avec chaleur dans la grotte du Guérisseur toute sa gratitude envers Gorgorx et Garrat pour leur contribution vaseuse au processus de soins, Djirunyaza a été aujourd’hui un compagnon de route plutôt taciturne pour ses deux compagnons de route;

Mais la grotte providentielle le rend soudainement radieux.

[DJIRUNYAZA] - Allons-y les amis! Je sens qu’un juste repos nous attend ici!

[Gorgorx51]

Gorgorx pour une fois n’a pas passer son temps à déblatérer sur tout et sur rien, il est rester plutôt calme.
Son air joyeux montre à quel point il est heureux de parcourir les chemins avec ces deux nouveaux compagnons. Parfois, il lui arriva même de siffloter, sûrement entraîné par gazouillis des oiseaux.
Son pas était presque sautillant et la vie lui appartient. Il était comblé. Et après tout ce qu’il lui était arrivé ces dernières semaines, cela lui fit le plus grand bien.
Il se sentit un peu comme un enfant et abaissa totalement sa garde afin d’apprécier pleinement le moment présent.
Toutefois à certains moment , il ne put s’empêcher de briser le silence avant de retomber dans son mutisme.

[GORGORX] – Je ne sais pas pour vous les amis, mais moi je me sens léger comme la mousse d’une bonne pinte de bière !

Le temps passa très rapidement jusqu’au moment ils tombèrent devant la grotte.
Et cette fois ci c’est Djirunyaza qui rompit le silence et Gorgorx assez d’accord avec son ami :

[GORGORX] – Très bonne idée, je commence à en avoir plein les guibolles et cela nous fera un abri parfait pour la nuit !

[Astro Buck]

Tandis que Djirunyaza et Gorgorx échangent leur point de vue sur la situation, Garrat demeure muet et immobile, l'air absent, comme cela lui arrive parfois. A présent qu'ils se connaissent un peu mieux les uns les autres, pour avoir traversé quelques aventures ensemble, les deux Humains ont compris que les absences occasionnelles de l'Elfe étaient liées au fait qu'il établissait parfois une connexion sensitive avec son renard, ce qui pouvait focaliser toute son attention. Ce qui peut confirmer cette analyse, c'est que Zéhios est encore une fois hors de vue. Tavion quant à lui, parfaitement insoucieux, folâtre avec délice dans une marre de boue. Inutile d'être en empathie psychique avec lui pour ressentir son bonheur. A le voir aussi heureux, on aurait presque envie de le rejoindre pour patauger dans la boue avec lui !

En observant les alentours, les deux aventuriers constatent d'une part qu'aucun chemin ne conduit jusqu'à l'entrée de la grotte, et d'autre part qu'elle ne s'ouvre pas exactement à la base de la paroi rocheuse, mais environ cinq mètres au-dessus, si bien que pour l'atteindre, il sera nécessaire de pratiquer l'escalade.

[Gorgorx51]

Notre grand moustachu de chasseur s’arrête et examine les cinq m de parois qui les séparent de l’entrée de la caverne.

[GORGORX] – Ça m’avait l’air bien plus simple de loin ! Mais c’est pas ça qui peut nous arrêtez .

Puis il se retourne et bloque un moment sur le sanglier avant de se retourner et d’examiner la falaise.

[GORGORX] – Sauf peut être Tavion !

Le doute vint d’un coup s’emparer de lui.

[GORGORX] – Sinon nous pourrions trouver un bosquet un peu plus près du sol et monter un campement, c’est pas mal non plus !
Et comme la journée c’est plutôt bien passée nous pourrions chanter quelques chansons autour d’un feu de camps ? Qu’en pensez vous les amis?

Et voilà notre chasseur qui se met à fredonner une petite ritournelle paillarde dont il a le secret.
Et le voilà maintenant en train de taper du pied et de laquer des mains pour battre la mesure.
Si quelqu’un est dans les parages c’est sans nul doute qu’il est au courant de la présence du petit groupe au vu du raffut engendré par l’énergumène.

[Garrat]

La grivoiserie de Gorgorx ramène Garrat de sa rêverie. Ses mouvements de pieds et sa chanson lui rappelle des souvenirs de fête au milieu de ses amis elfes.

Il se mit à accompagner son ami en reprenant les couplets en elfiques. Les sonorités étaient divergentes mais le refrain identique, l’ensemble ressortait pas mal à son gout.

L’essentiel était que le groupe s’était enfin formé et que chacun y avait trouvé sa place. En plus ce moment de détente lui faisait oublier le but de leur déplacement. Et peut-être les mauvais moments à venir pour lui.

[GARRAT] : Effectivement nous pourrions faire notre campement sur le bas de cette grotte autant éviter des escalades qui pourraient mal tourner. Nous avons eu notre lot de problèmes ces derniers temps non ?

Zehios est en train de roder dans les alentours il n’a rien senti de dangereux pour le moment.

Il pourra monter la garde cette nuit et nous prévenir s’il y a un souci.
Ses sens sont affutés et c’est un bon chasseur il ne ratera pas une personne qui s’approchera de notre campement.
Qu’en pensez-vous ?

[Djirunyaza]

En quelques instants, l'enthousiasme du prêtre aux joues roses retombe aussi bas que la grotte se révèle haute!

*Mais c'est pas possible! J'ai l'impression de sentir la fraicheur de la grotte d'ici!*

Cependant l'analyse de Gorgorx est pertinente et il regarde aux alentours si un quelconque bosquet bienvenu saurait apporter une douce fraicheur à sa peau juvénile.

Alors que le prêtre scrute le paysage environnent, le chasseur moustachu se lance dans sa chanson tendancieuse. Le visage de Djirunyaza, réfugié sous ses nippes crasseuses et craqués se tord d'un silencieux rictus de désapprobation.
Ce n'est pas en soit le texte de la chanson qui l'indispose, car il peut y avoir de la grâce dans la bagatelle, mais plus l'usage fait par Gorgorx de son fidèle bâton sculpté à la gloire de Courga. Le voir ainsi servir à illustrer certaines pratiques scabreuses est une véritable épreuve pour le serviteur de l'Harmonie.

Mais il est très vite sorti de cette sensation douce amer lorsque Garrat accompagne le chasseur!
Les yeux du dévot s'écarquillent telles des soucoupes et sa mâchoire manque de tomber lorsque qu'il comprend que le langage elfique, si doux et gracieux, pouvait contenir l'équivalent des grossièretés émises par le forestier bon vivant!

Un peu gêné par la situation, le prêtre frappe mollement dans ses mains pour accompagner ses compagnons tout en fixant avec stupéfaction l'elfe enjoué.

Si le spectacle s'achève sans trouble, Djirunyaza replace le châle usé qui protège son crâne et lance un brin cynique en direction de Gorgorx.

[DJIRUNYAZA] - Bravo mon ami, tu fais preuve d'un certain talent artistique... peut-être devrais-je t'apprendre quelques chansons du désert rouge... ou à faire des vers... tines, cela me fait penser que tes capacités d'escalade ne devrait pas t'empêcher d'aller là-haut... avec les vers carnivores, tu as remonter le puits avec une telle aisance!

Et il affiche son plus beau sourire tout en faisant un clin d'oeil au bâton de marche que le chasseur tient en main .

*fufufu*

[Gorgorx51]

Gorgorx piqué a vif par le commentaire du prêtre se met à bomber le torse. Ses sourcils s’abaissent vers l’intérieur lui donnant un petit air renfrogné auquel un petit souffle nasal vient confirmé que la flèche de Djirunyaza à touché son égo en plein dans le mille !
Puis tout en agitant les bras en l’air et en faisant des moulinés avec son bâton :

[GORGORX] – Pffff, n’importe quoi, je parlai juste de ne pas laisser Tavion seul en bas, mais peut être qu’une petite prière à ta déesse pourra lui faire pousser des ailes !

Il relève alors ses manches, embrasse son biceps droit et lance :

[GORGORX] – On va voir si j’ai peur d’une pauvre parois !
Donnez moi une corde s’y vous en avez une car ça pourrait nous aider pour hisser Tavion et pour les moins doués de nous.

Et le voilà qui s’échauffe dix bonnes secondes avant de se lancer à l’assaut de la parois. Son bâton et accroché dans son dos aux cotés de son arc. Il crache dans ses mains et commence a se hisser à l’aide de sa force et de ses talents en escalade.

[hrp]N° : 76584[/hrp]

[Astro Buck]

Ni Garrat, ni Djirunyaza ne peuvent satisfaire la demande de Gorgorx : pas plus que lui ils n'ont de corde dans leur inventaire.

Le chasseur s'approche de la paroi rocheuse et, après un bref examen anticipateur pour choisir la meilleure voie, se lance à l'escalade. A le voir ainsi progresser à la verticale avec l'aisance d'une araignée, ses deux compagnons pourraient avoir le sentiment que l'ascension ne présente aucune difficulté, ce qui est inexact. Les prises sont espacées et certaines aspérités ne laissent guère de place qu'à deux ou trois doigts pour être saisies. Mais Gorgorx s'en fait un jeu et, bientôt, il dresse sa fière silhouette sur la terrasse rocheuse devant l'entrée de la cavité. Il a relevé brillamment le défi que lui a insidieusement lancé Djirunyaza qui, vu de haut, paraît tout petit, tel un court gars.

Bien qu'il ait atteint l'entrée de la caverne, il fait trop sombre à l'intérieur pour que Gorgorx puisse distinguer quelque chose. D'en bas, Tavion réalisant que son distributeur de noix préféré est hors de portée de ses sabots, cesse de se rouler dans la boue et émet un grognement plaintif.

[Djirunyaza]

Djirunyaza regarde avec admiration l'aisance dans l'exercice de grimpe du chasseur.

[DJIRUNYAZA] - Il est fort n'est-ce pas?

Dit-il a l'intention de Garrat.

[DJIRUNYAZA] - Bravo Gorgorx, j'aimerais avoir la même facilité et talent que toi pour suivre la voie...

La voix du prêtre d'abord forte à l'adresse de Gorgorx finit en une sorte de marmonnement quasi inintelligible.
Après un instant de silence, il reste les yeux dans le vague, ayant baisser la tête et fixant la base de la montée avalée sans encombre par son moustachu compagnon.

Il secoue la tête pour se reprendre puis continue.

[DJIRUNYAZA] - Cela dit, ta vision de la situation était remarquable car pour nous la montée ne sera pas sans risque... sans parler du pauvre Tavion qui resterait seul dans son groin...
Il y a là-bas un petit bosquet qui pourrait sans doute nous accueillir facilement et nous protéger du regard des prédateurs aériens...

Après une petite pause confinant désormais au sacré dans ses prises de parole.

[DJIRUNYAZA] - Donc à moins qu'il n'y ait un trésor digne d'un Roi au fond de cette grotte, nous aurons beaucoup à apprendre en admirant ta technique de descente...

*C'est vrai qu'il ne manquait pas de grâce dans l'exercice acrobatique de l'escalade. Ô Courga, pourquoi porte-t-il le symbole sculpté par ma main à la gloire de votre divine Grâce? Dois-je essayer de le convertir?*

[Garrat]

Garrat est assez impressionné de l’ascension de Gorgorx et se demande s’il en serait capable.
Apres réflexion il en doute et s’avoue intérieurement que rester les pied bien au sol lui convient très bien.
Tous ces moments depuis quelques jours ou il dérive dans les airs ne le motive pas à se lancer dans l’escalade de cette paroi.
Et, la décision de Djirunyaza de s’orienter vers un bosquet le rassure vraiment.


[GARRAT] : Gorgorx est très doué en effet Djirunyaza, mais, Je suis d’accord avec toi, optons pour la forêt cette nuit…

Garrat appuie sa phrase avec un regard appuyé pour que Djirunyaza décide Gorgorx à descendre.


[GARRAT]:En plus Zéhios pourra peut-être nous trouver un lapin et nous pourrons manger chaud sans aucun blessé à soigner… Quelques baies pour le dessert et tout ira pour le mieux…

[Gorgorx51]

À peine essoufflé et arrivé en haut Gorgorx se retourne et regarde ses compagnons de haut.

[GORGORX] – Youhouu, alors qu’est ce que vous attendez, c’est fastoche, montez !

Son égo regonflé à bloc il se tient maintenant dans une position de vainqueur avec les deux mains posées sur les hanches.
Il voit ses compagnons hésitants et commence à comprendre qu’il ne sont pas en capacité d’égaler son exploit . Derrière lui la grotte n’a plus aucun intérêt s’il doit se retrouver seul. Il sent même une pointe d’angoisse lui traverser les tripes mais garde un grand sourire triomphant.

« J’espère que ce n’est pas le repère d’un ours quand même, je vais éviter de le découvrir seul ! »

Mais plutôt que de se laisser aller à ses angoisses, il préfère envoyer une dernière pique à Djirunyaza.

[GORGORX] – Bon alors vous faites quoi ?

Le grand grand Djirunyaza aurait il peur !
Peut être que son courage se meurt,
Redoute t’il de faire une erreur,
Ou de faire moins bien que le chasseur ?

Puis il éclate d’un grand rire légèrement exagéré.

[Djirunyaza]

Les lèvres roses de Djirunyaza offrent à Garrat un nouveau sourire chaleureux.
La perspective de manger un lapin bien cuit offre en effet au prêtre une réconfortante sensation. Malheureusement, l’image d’une pomme empoisonnée s’impose à son esprit, et vient rapidement lui gâcher le plaisir simple du festin promis.

*Il va falloir te reprendre Djirunyaza, ne laisse pas toutes ces péripéties altérer tes sens et tes pensées…*

Puis l’appel de Gorgorx l’amène à reporter son attention vers l'entrée perchée de la grotte.

La posture triomphante du grimpeur finit de donner à Djirunyaza un visage totalement radieux.

Et lorsque Gorgorx se lance dans la construction de ses vers, Djirunyaza les écoute avec délice et applaudit son compagnon lorsque, éclatant de rire, il finit sa courte mais néanmoins consonante poésie.

Après avoir terminé son ovation, il prend un temps de réflexion et déclare au chasseur:

[DJIRUNYAZA] -
Lorsque ton corps s’élève et que ton esprit suit,
La peur ne peut toucher les humbles spectateurs
Que sont tes compagnons de voyage, Ô chasseur!
Nous sommes envahis, mais par la modestie!

Tu parles de ma grandeur comme d’un pieux étendard
Que je porterais à la gloire de ma personne.
Sache donc mon haut ami que si mon coeur résonne
C’est pour la Gracieuse Courga et ce sans écart!

L’orgueil absurde m’étant par là-même interdit
Monter à cette paroi, il faut que ça soit dit,
N’a plus d'intérêt sauf à se casser le cou!

Redescend auréolé de la gloire, frère,
D’avoir par tes pieds sûrs vaincu vers et devers!
Et allons dans ce bois en quête d’un bon râgout!

[Gorgorx51]

Gorgorx se gratte la tête en essayant de comprendre le message décousu du prêtre et se met à rire comme s’il avait compris une blague .

« Je crois bien qu’ils sont incapable d’en faire autant, il va me falloir me rabaisser à leur niveau. Mais au moins ils ont compris que j’étais tout à fait capable de prendre de la hauteur, et ça c’est une bonne leçon que je leur ai enseigné.»

Il regarde maintenant la parois pour choisir le meilleur moyen de descendre en sécurité.

« C’est pas le moment de se ramasser. Pour une fois que je suis au sommet de ma gloire. »


Et le voilà qui ouvre grand les bras; et la bouche :

[GORGORX] – Je vais de ce pas ,
quitter mon promontoire.
Auréolé de gloire,
Je retourne jusqu’en bas.

Mes vers sont peut être court,
mais l’on en comprend la teneur.
Cette ascension seigneurs,
Moi je n’étais pas pour.

Une dernière révérence et le voilà qui amorce sa descente avec prudence.

N° : 76598

[Astro Buck]

Après avoir chanté des chansons paillardes en version bilingue rythmées par des battements de pied et des claquements de main, voici que nos aventuriers braillent à tour de rôle des déclamations rimées ! La voix de Djirunyaza rebondit contre la paroi rocheuse, rendant un écho vibrant, tandis que celle de Gorgorx, approfondie et amplifiée par la ténébreuse caverne, résonne comme s'il se trouvait à l'intérieur d'une cathédrale. En faisant cet extraordinaire tintamarre, il semble que les trois aventuriers ont oublié qu'ils se trouvent sur Titan, en Allansia du Nord, une terre de péril où la Mort rôde sans répit, prête à faucher les imprudents au moindre faux pas...

Gorgorx se positionne pour entamer la désescalade. Se mettant face à la paroi, comme font les grimpeurs aguerris, il engage ses jambes dans le vide et, du bout des pieds, tâte la roche en quête d'appuis. Son buste est encore à hauteur de la terrasse de la caverne quand il lui semble apercevoir une pâle lueur se mouvoir au fond de l'anfractuosité. Mais au même moment, un immense couinement pathétique déchire l'air. Cela vient d'en bas. Gorgorx en est certain, seul Tavion a pu pousser un tel cri.

Garrat est en train de regarder le chasseur démontrer une nouvelle fois ses compétences d'escalade, quand tout à coup, l'Elfe ressent une vive douleur à la cuisse. Le cri qui lui échappe attire l'attention de Djirunyaza. Les yeux du nomade s'écarquillent tandis qu'ils découvrent la flèche qui vient d'épingler son compagnon. Mais il n'a pas le temps de se remettre de sa surprise qu'une seconde flèche jaillit de nulle part pour lui transpercer l'aine. Un troisième projectile siffle dans les airs en filant droit sur Gorgorx. Mais le chasseur peut remercier la Bienheureuse Sindla : la flèche claque contre la roche à quelques centimètres de sa main droite, le laissant indemne.