[TRAINING] - GORGORX

[Astro Buck]

La créature s’approche toujours. Gorgorx distingue les contours de sa silhouette, mais l’épaisseur de la nuit l’empêche d’en percevoir la morphologie et d’en identifier la nature exacte.
Tout à coup, à la vitesse d’une pierre projetée par une fronde, une chauve-souris arrive droit sur Florence dont elle frôle le visage, presque à le fouetter de ses ailes.

Florence lâche son arbalète pour étouffer un cri en plaquant ses deux mains sur sa bouche. L’anfractuosité sous l’arbre était peut-être le logis du chiroptère, surpris et contrarié d’y trouver des locataires inattendus. Il repart à tire-d’aile, aussi vite qu’il était venu.

Au même moment, avec une imperturbable concentration, Gorgorx décoche son trait infaillible. La silhouette se courbe aussitôt en deux en poussant un cri avant de tomber à genoux.

[SILHOUETTE] – AAAARGHHH !

[FLORENCE] – Mon dieu, cette voix… C’est la voix d’Henry !

Florence se tourne vers Gorgorx, dont la corde de l'arc est encore vibrante. Elle s'écrie, sur un ton de vif reproche :

[FLORENCE] – Gorgorx, qu’avez-vous fait ? Vous avez tué Henry !

Qu’il s’agisse ou non d’Henry, la créature abattue par le chasseur n’a pas encore rendu son dernier souffle. Elle reprend sa progression, à quatre pattes, en se traînant lamentablement sur le sol.

[Gorgorx51]

Totalement pris au dépourvue et, disons le, un peut vexé qu’on lui reproche d’avoir tiré sur Henry.
Gorgorx lâche un :

[Gorgorx] – Et merde ! Allons voir , j’espère que vous vous trompez encore cette fois-ci.

Par précaution mais aussi par réflexe, il encoche une seconde flèche tout en se redressant. Le doute d’ avoir pu se fourvoyer à ce point s’ insinue malicieusement dans son esprit. Cela se traduit par de légers tremblements au niveau des mains. Tendis qu’il peut sentir la colère l’envahir,  une pointe de chaleur se diffuse maintenant dans ses joues qui sont maintenant toutes rouges.

*N’est ce pas elle qui a refuser de rester cacher et lui a demandé de combattre ce qu’elle avait identifié comme un « Ogre » ! Elle manque pas de toupet celle là ! Ça m’apprendra à faire confiance à une bonne femme..*

Et tendis qu’il continu de se ronger le cerveaux, Gorgorx s’approche lentement de sa victime afin de mieux l’identifier. [hrp]71317[/hrp]

[Astro Buck]

En raison de l’obscurité, la rougeur qui monte aux joues de Gorgorx est imperceptible pour Florence, mais elle ne peut manquer de remarquer son ton agacé. Cependant d’autres préoccupations sont prioritaires, l’heure n’est pas aux excuses ou aux reproches : elle accourt au côté du chasseur pour s'accroupir à côté de… Henry. A présent qu’il est suffisamment proche, Gorgorx le reconnaît, sans l’ombre d’un doute, c’est bel et bien le cocher ! Son corps est traversé par deux flèches. Son souffle est un râle sifflant, une lueur d’espoir apparaît lorsqu’il voit Florence, mais il ne parvient pas à prononcer un mot.

[FLORENCE] – Nous allons vous soigner, Henry, ne bougez plus !

Tournant son visage vers Gorgorx, elle ajoute :

[FORENCE] – Oh, misère, les onguents pour soigner les plaies sont dans le coffre de l’attelage.

Au même moment, une voix étrange, à la fois douce et coupante, susurre dans leur dos :

[VOIX] – Laissez vos onguents.

Florence lâche un petit cri de surprise. Se retournant, la flèche prête à jaillir, Gorgorx découvre l’origine de la voix. Il découvre aussi que ce locuteur n’est pas seul. Six créatures armées d'arcs entourent les trois humains et les tiennent en joue. Elles sont vêtues de manteaux sombres, leurs traits sont fins et délicats, leur démarche est souple, leur regard est dur et impitoyable.

Ce sont des créatures que Gorgorx identifie aisément pour les avoir déjà affrontées occasionnellement. Il sait à quel point ce sont des adversaires redoutables, surtout dans cet environnement et dans la nuit : ce sont des ELFES OBSCURS. Engager le combat serait pure folie. Cependant, ce qui est surprenant, c’est que ces elfes soient disposés à parler. D’habitude, on ne les entend pas, ils opèrent silencieusement, que ce soit pour tuer ou pour capturer leur proie. Une chauve-souris – peut-être la même que tout à l’heure – décrit un cercle aérien autour de l’elfe qui semble être le chef de la horde, avant de disparaître dans les branchages.

[ELFE OBSCUR] – Nous vous avons attaqué par erreur. Laissez-moi vous dédommager. Nous avons des moyens plus efficaces que vos moyens humains de soigner votre ami.

Il est difficile de charger un mot de plus de mépris que l'elfe ne l'a fait en prononçant - ou plutôt en crachant - le mot "humain". Il fait un signe de tête. Un autre elfe s’avance, sans armes, puis dépose avec des gestes lents un petit ballot de tissu sur le sol, à 5 ou 6 mètres de Gorgorx et de ses compagnons.

Alors, sans un mot et sans un bruit, les elfes reculent doucement, jusqu’à ce que les ombres les avalent. Gorgorx et ses compagnons sont de nouveau seuls dans le profond silence de la nuit. On pourrait croire que c’était un rêve et que les elfes n’ont jamais été là. Si n’était le petit ballot de tissu, preuve tangible de leur passage.

[Gorgorx51]

Gorgorx encore sous le coup de l’étonnement, remet promptement sa flèche non utilisée dans son carquois en cuir, qu’il porte dans le dos pour ne pas que ce dernier entrave ses mouvements, et puisse le gêner lors d’un tir. Ceci fait, il se rapproche promptement du blessé et s’agenouille à son tour pour l’ examiner de plus prêt et voir s’il peut extraire les flèches sans mettre la vie du serviteur plus en danger.
Puis s’ adresse d’une voie calme et autoritaire à Florence pour qu’elle l’assiste dans ce moment critique :

[Gorgorx] – Gardez votre sans froid. Faites exactement ce que je vous dis, et tout ceci ne sera qu’un mauvais souvenir.
Commencez par récupérer ce ballot que les Elfes Obscures nous ont laissé, ouvrez le avec précaution et emmenez moi son contenu sans tarder. Je vais regarder si aucun organe vital n’a été touché. Et peut être essayer après examen, de sortir les flèches…

*Et surtout, prier que je m’y connaisse assez pour ne pas l’achever*

Rajouta t’il à lui même, car sa formation de guérisseur s’ arrête à ce qu’il à vu sur les champs de batailles; et reste très rudimentaire de son point de vue.
Le voilà qui commence donc à déchirer délicatement les vêtements d’ Henry , afin d’avoir d’ y voir un peut mieux .

[Gorgorx] – Et pendant la durée de toute l’opération, il sera nécessaire que vous m’éclairiez de votre lanterne.

Puis pour être sûr de s’ être bien fait comprendre et la rassurer. Il lui prit la main et délicatement et rajouta  :

[Gorgorx] - Ca sera bon pour vous ?

[Astro Buck]

Sous la paume rugueuse du chasseur, la douce chaleur de la main de Florence offre un agréable contraste avec la froideur de la nuit. Encore sous le coup de l’émotion, elle ouvre la bouche sans parvenir à parler. Alors elle hoche affirmativement la tête en réponse à la dernière question de Gorgorx et se met rapidement en devoir d’exécuter les tâches qu'il lui a confiées.

Sous l’éclairage de la lanterne féérique, le chasseur parvient à déchirer le vêtement d'Henry et à dégager son torse. Loin de sa prime blancheur éclatante, la chemise est réduite à l'état de serpillère trempée de sang. Le cocher a encore le regard alerte, mais son visage est très pâle et couvert de sueur.

Deux flèches le transpercent. La première, celle que les elfes ont tirée, est plantée dans son flanc droit, probablement coincée entre les côtes. Gorgorx ignore quelle est la forme de sa pointe, or ce point est déterminant pour savoir comment opérer : s’il s’agissait d’une pointe barbelée, il causerait plus de dégâts en essayant de la retirer qu’en la laissant. Le bois est noir et le sang qui s’est écoulé de cette plaie est lui aussi d’une inquiétante couleur noire. Il n'est pas exclu que les Elfes Obscurs aient enduit leurs projectiles d'une substance de leur cru.

Le chasseur examine alors l’impact de sa propre flèche, dont il connaît parfaitement la forme et donc il sait, pour l’avoir assez souvent retirée du cadavre de ses proies, quel type de blessure elle occasionne. Elle traverse l’épaule droite d’Henry et ressort sur près de 20 centimètres de l’autre côté. Si Gorgorx tirait sur la flèche, la pointe tranchante traverserait une seconde fois le corps du cocher, ce qui aggraverait à coup sûr la blessure. La meilleure option serait donc de la faire ressortir entièrement de l’autre côté. Mais pour cela, le chasseur doit d’abord rompre le bois afin que l’empennage ne pénètre pas dans les chairs. En effet, sans cela, non seulement le passage de la flèche serait extrêmement douloureux, mais ce serait aussi l'infection assurée. Cependant, casser le bois n’est pas une mince affaire, car c’est du matériel solide. Notre guérisseur improvisé doit s’y reprendre à plusieurs fois, arrachant à chaque nouvel essai des cris de douleurs au malheureux cocher, avant de parvenir enfin à rompre le bois. Gorgorx arrache alors la flèche d’un coup sec dans une giclée de sang.

[HENRY] – AHOUUUUUUHAAAAAAAAARRRRRRRRGNNNNHHHHHHHHH !

Florence se précipite pour faire un point de compression sur le devant de l’épaule. Le chasseur en fait autant de l’autre côté. Mais le sang coule abondamment entre leurs doigts, l’hémorragie ne semble pas vouloir s’arrêter. Dans un ultime râle, le cocher tombe dans l’inconscience.

[FLORENCE] – Henry ! Restez avec nous ! Ô Bienfortunée Sindla aidez-nous ! Henry est en train de mourir !

Captant le regard de Gorgorx, elle lui désigne du menton le ballot défait laissé par les Elfes Obscurs. Il contient une petite fiole en verre soufflé, orné de motifs floraux, dont le bouchon se prolonge par une pipette. Le contenant est un liquide couleur d’émeraude.

[FLORENCE] – Croyez-vous que… ? Ô dieux, que faire ? Et si c’était du poison ?

[hrp]Pour info : en ce qui concerne le test de Guérison, j'ai utilisé ton dernier lancé de D, le n°71317. Or c'est un échec critique ! Dans ce cas, au lieu de soigner, l'acte de premiers soins provoque la perte de 2 points d'Endurance au personnage qu'on a essayé de soigner. Ouille ouille ouille ! [/hrp]

[Gorgorx51]

Notre chasseur, ayant perdu toute assurance, et ne voulant point échouer dans ce sauvetage, ni se retrouver avec la mort d’ Henry sur la conscience ; en vient à se demander si le liquide dans la fiole est destiné à être ingurgité ou bien appliqué sur la plaie.
Les doutes de Florences vis à vis du remède dont elle pense que cela pourrait être du poison ne le rassure en rien. Mais il comprend qu’ elle ne lui sera d’ aucune aide pour répondre à ces propres questions.
N’écoutant que son intuition, il s’empara de la fiole et entreprit d’en donner une gorgée au mourant. Puis dans le doute il en applique un peu sur la plaie .

*Espérons que ça marche, car dans le cas contraire il nous faudra trouver un guérisseur rapidement, mais, mon petit doigt me dis que ce malheureux ne supportera pas le trajet.*

Voulant l’éloigner au cas ou cela irait de mal en pis, il lança d’une voie douce :

[Gorgorx] – Florence, allez donc lui chercher un peu d’eau pour nettoyer tout ça et profitez en pour vérifier que les chevaux vont bien.

Voilà, maintenant tout repose sur la sincérité d’une bande d’ Elfe obscure à qui il a fait confiance. Et le doute, du bienfait de son action, se fit plus présente encore. Chaque seconde passant, sa gorge se noue et l’angoisse de sa bêtise s’amplifie.

*Mais qu’est ce que j’ai encore fais ? Des elfes obscures, il faut vraiment être désespéré ou stupide pour croire un traître mot de ces assassins*

L’ attente interminable se poursuit en guettant le moindre signe de guérison.

[hrp]Faut 'il un lancé de dés pour la fiole ? Dans le doute : 71319[/hrp]

[Astro Buck]

Il a été malaisé de faire boire Henry, dans son état d’évanouissement, avec la bouche fermée. Gorgorx a dû lui pincer le nez. La bouche s’est alors ouverte par réflexe. Le chasseur a versé quelques gouttes du liquide elfique dans la gorge du cocher. Celui-ci a été secoué par une quinte de toux, manquant de s’étrangler. Mais au moins c’était le signe que les fonctions vitales étaient toujours opérationnelles.

L’application du liquide sur la plaie a un effet miraculeux : la plaie se referme et l’hémorragie s’arrête aussitôt. Constatant le succès de l’opération, Gorgorx verse une seconde dose sur l’autre plaie, celle d’où s’écoule un sang noir et où est fichée la flèche des Elfes Obscurs. L’effet est encore plus miraculeux : le sang se met à bouillonner, puis le bois de la flèche se dissout et disparaît dans un petit nuage pulvérulent. La blessure se referme de la même manière que la première.

Henry ouvre de grands yeux étonnés et, animé par une surprenante vigueur, lui qui était à l’agonie un instant auparavant, il s’assoit et regarde autour de lui.

Le plus miraculeux, peut-être, dans tout cela c’est que le moyen de cette guérison ait été dispensé par les Elfes Obscurs. Car, ainsi que Gorgorx l’a formulé en pensée, les Elfes Obscurs sont d’impitoyables assassins : cela ne cadre pas avec ce qu’il sait de ces créatures.

Florence qui venait juste de revenir du corbillard, de surprise, laisse tomber l’outre d’eau qu’elle en avait rapporté. Elle se précipite auprès d’Henry.

[FLORENCE] – Henry ! Vous êtes vivant ! Comme je suis heureuse !

Ses joues ont retrouvé leur belle teinte rouge, elle tourne vers Gorgorx un visage radieux :

[FLORENCE] – Vous avez sauvé Henry ! Je vous en serai à jamais reconnaissante mon ami !

[hrp]Le lancer de D n'était pas nécessaire, en effet, pour utiliser la fiole, mais cela reste un bon réflexe, car il m’a été utile pour faire un test de Connaissance du Monde afin de déterminer ce que Gorgorx peut savoir au sujet des Elfes Obscurs

Par ailleurs, je ne l'ai pas laissé paraître dans mon récit, mais il s'est passé beaucoup de choses "derrière l'écran" pendant la confrontation avec les Elfes. En effet, Gorgorx, que tu as bien boosté en furtivité, a réussi brillamment ses tests de dissimulation, c'est pourquoi les Elfes ne l'ont pas trouvé : c'est Henry qui les a mené jusqu'à lui. Mais pareillement, les Elfes ont échappé à la vigilance de Gorgorx, si bien que tout le monde a un peu tourné en rond dans les bois, sans voir ni être vu [/hrp]

[Gorgorx51]

Une vague de soulagement traverse maintenant notre « sauveur ». L’ascenseur émotionnel a été particulièrement éprouvant pour lui et le voilà qui se laisse tomber sur son derrière en remerciant les dieux de son panthéon de lui avoir permis de faire le bon choix.
Puis s’ adressant au cocher :

[Gorgorx] – Vous revenez de loin de mon ami !

Et voyant Henry totalement remis, mais un peu perdu. Il rajouta pour « éclairer ça lanterne » :

[Gorgorx] – Nous avons été pris en embuscade par des Elfes Obscures, vous avez été transpercé de deux flèches empoisonnées et vous avez basculé du chariot. Les chevaux se sont emballés et il m’a fallu faire preuve d’ une grande maîtrise pour les calmer et éviter que l’on se retourne. Une fois l’attelage à l’arrêt; Florence, faisant preuve d’un très grand courage s’est précipité à votre recherche. Bien sûr, je lui ai servit d’escorte et nous avons réussi tout les deux, à faire fuir ces engeances du mal avant qu’ils ne vous achèvent !
Lorsque l’on vous a retrouvé, vous étiez à l’agonie et un mystérieux poison courait déjà dans vos veines. Heureusement que votre amie, a repéré sur le sol, une fiole, sûrement oubliés par nos agresseurs dans la précipitation de leur chute. Et grâce à mes compétences de guérisseur ainsi qu’à l’antidote, vous revoilà maintenant parmi nous.

A plusieurs reprise durant son discourt enjolivé, Gorgorx se retourna vers Florence, comme pour avoir sa confirmation et il en profita pour lui faire de discret clin d’œil.

*Un petit mensonge vaut mieux qu’un vérité toute pourris* se dit il à lui même pour se donner bonne conscience.

Puis pour s’assure de son soutien, en espérant qu' elle aussi voudrait éviter de faire savoir a son ami qu'elle l'avait confondu avec un stupide Ogre :

[Gorgorx] - Merci, Florence! Sans votre aide je n’y serai jamais arrivé.

[hrp]pour le mensonge : 71325 , et pour le soutien de Florence: 71326[/hrp]

[Astro Buck]

Florence ne contredit pas les allégations de Gorgorx, mais quand il a terminé, elle lui pose une main sur l’épaule en lançant en direction d’Henry un regard plein de compassion.

[FLORENCE] – C’est gentil à vous de lui expliquer tout ça. Mais Henry ne vous répondra pas. Pour deux raisons. D’abord parce qu’il est muet. Enfin, il peut émettre des sons avec sa voix, comme vous l’avez entendu, mais il est incapable d’articuler une phrase. La seconde raison c’est qu’il est un peu simple d’esprit : il ne comprend pas tout. Mais c’est un brave garçon, qui excelle dans les tâches pour lesquelles je l’emploie, notamment en tant que cocher et fossoyeur.

Comme envahie par un soudain frisson, elle se frotte énergiquement les bras en regardant le bois autour d’elle.

[FLORENCE] – Je ne tiens pas à m’attarder ici. Le Moulin de Vieille Pierre ne doit plus être très loin.

Puis, s’adressant à Henry :

[FLORENCE] – Êtes-vous en état de reprendre la route ?

En guise de réponse, le cocher s’appuie sur un tronc d’arbre couché à côté de lui, et se remet debout. Il fait quelques pas en avant, quelques pas en arrière et écarte les mains en hochant affirmativement la tête. A le voir ainsi, si ce n’est le sang séché qui couvre son torse, on ne se douterait jamais qu’il était à l’agonie quelques instants auparavant.

L’entrepreneuse en pompes funèbres ramasse l’outre d’eau et se dirige vers le corbillard. Elle se retourne vers Gorgorx :

[FLORENCE] – Que faites-vous, mon ami ? Une soupe chaude et une paillasse moelleuse nous attendent au moulin. Vous la partagerez bien avec moi ?

Ses joues s’empourprent encore plus que de coutume. Elle se reprend :

[FLORENCE] – Enfin, je parle de la soupe, évidemment.

[Gorgorx51]

Gorgorx, regarda Henry avec un peu de compassion tout en vérifiant s’il restait de l’antidote dans la fiole "et la range précieusement le cas échéant".
Jetant quelques regard autour de lui pour se rassurer le voilà qui repense à cette étrange rencontre qu’il n’arrive pas à s’expliquer.

* Mais pourquoi diable nous on ils laissé sauf ? et que pouvaient ils bien faire dans le coin ? Fichtre j’ espère qu’on recroisera pas de sitôt ces oreilles pointues de malheur*

Il se relève calmement tout en récupérant son arc posé à ses cotés avant de répondre à Florence d’un air coquin avec de grands yeux brillants de malice :

[Gorgorx] – C’est pas de refus ma p’tite dame et qui sait ? Après la soupe…

Laissant un petit moment de suspens avant de reprendre.

[Gorgorx] – Peut être pourrons déguster un « p’tit digeo bien alambiqué de derrière les fagots ?»
Cela serait tout à fait indiquer après nos mésaventures et ça nous réchaufferai la couenne.

Et tout en suivant ses nouveaux compagnons de près, il se lança à leur compter une de ses aventures de soldat dont il raffole et que ses amis de la taverne de Calice on entendu maintes et maintes fois.

[Gorgorx] – La mission consistait à reprendre la colline de nuit aux Nordiques, mais Gaspard n’avait pas eu le temps de passer aux latrines. La compagnie était remonté à bloc, le petit Maturin avait passé sa matinée à astiquer son armure pendant que le Jules trempait ses flèches dans du poison. L’ après midi la moitié des gars se sont rendus au boxon et Robert s’est choppé des morbacs … Au bout d’une heure de marche forcée en pleine nuit, le voilà qu’une envie de …

Il avait retrouvé la forme et Florence allait le regretter rapidement, car ce qu’il leur avait vendu comme un récit de guerrier héroïque, n’ était autre qu’une histoire paillarde pour soldat bas front.
Car s'il y a bien une chose que Gorgorx aime par dessus tout : C'est de se faire passer pour plus bête qu'il n'est. Et cela peut représenter un avantage lorsqu'il est sous estimé

[Astro Buck]

Les trois compagnons remontent à bord du corbillard. Après s’être couvert d’une cape, Henry empoigne les rênes et lance les chevaux au galop. Les histoires de Gorgorx n’ont pas l’air d’être au goût de Florence, qui regarde droit devant elle avec un visage légèrement crispé. Par contre, cela plaît fort à Henry qui éclate d’un gros rire gras. Fusillé du regard par Florence, il rentre sa tête dans ses épaules et prend un air honteux. Mais il ne peut réprimer un nouvel éclat de rire qui lui secoue les épaules.

Quelle que soit leur réception, les anecdotes croustillantes de Gorgorx ont le mérite de faire paraître le voyage plus court. Bientôt, alors qu’une fine pluie commence à tomber, les trois compagnons voient enfin la toiture du moulin se découper dans les rayons de Lunara, l’astre de la nuit, qui émerge entre les nuages noirs. Le vol haché et désordonné d’une chauve-souris arrache un cri à Florence :

[FLORENCE] – Décidemment, ces sales bêtes sont partout !

On entend gronder le flot d’une cascade. En effet, le Moulin de Vieille Pierre est un moulin à eau. Il est posé au milieu de la rivière, sur un ilot artificiel relié à la berge par un pont de bois long et étroit.

Florence saute au bas de l’attelage. Elle désigne à Henry un appentis en bordure de route, où il pourra abriter les chevaux et ranger le véhicule. Habitué à vivre à la dure, le cocher s’installera là pour la nuit entre deux ballots de foin.

L’entrepreneuse en pompes funèbres s’avance sur le petit pont et frappe à la porte du moulin. Le bruit de la cascade étouffant le son de son poing contre le panneau de bois, il faut un certain temps avant que le maître des lieux ne réagisse et n’entrebâille enfin la porte. C’est un homme de taille moyenne, la cinquantaine bien tassée, au visage rond, relativement bien en chair, coiffé d’un bonnet. Florence s’entretient quelques instants avec lui à voix basse, puis elle entre dans le moulin. Le meunier fait signe à Gorgox d’entrer.

[MEUNIER] – Ne restez pas sous la pluie brave homme ! Je vais vous servir de quoi vous colmater l’estomac !

La pièce dans laquelle entrent les voyageurs est d’assez grandes dimensions, pourtant il est malaisé de s’y déplacer car elle est occupée en son centre par une énorme meule en pierre, et des poteaux de soutènement en bois se dressent ça et là.

Dans un angle, une table est entourée de deux bancs. Le meunier invite Florence et Gorgorx à s’y asseoir et leur apporte à chacun un bol de gruau accompagné d'une pinte de bière, avant de s’installer à leur côté.

[Gorgorx51]

Un grand sourire traversa le visage de notre archer lorsqu’il reçu l’invitation à se restaurer. Ses yeux grand ouvert ne laissent maintenant aucun doute sur l’effet réconfortant que lui procure cette attention de la part d’un étranger. On pourrait presque voir un éclat de gourmandise briller dans le vert de ses yeux.

[Gorgorx] – Mais, ça sera avec grand plaisir mon ami. J’ai justement la panse bien vide à cette heure si tardive et votre proposition tombe à point !
Appelez moi : " Gorgorx ". Pour vous vous servir.

Le voilà qui en profite pour faire une courbette après avoir rabattu sa capuche.
Avant de continuer :

[Gorgorx] – Je vous remercie de nous accueillir sous votre toit, c’est une bien belle demeure que vous possédez là, j’en déduit que  vous êtes meunier. C’est un bien noble métier que le votre et particulièrement important pour la communauté, vous devez être fier de contribuer au bien être de vos concitoyen ?

Il quitte, enfin sa cape détrempé pour la mettre à sécher, s’assoit sur l’un des bancs avant de porter à sa bouche la choppe de bière et d’en ingurgiter la moitié d’ une traite avant de lâcher un rot et de reposer son verre.

[Gorgorx] – Pardon ! Je me suis cru à la maison.

Il s’essuie la moustache pleine de mousse d’un revers de manche et entrepris de faire un sort au plat posé devant lui en ponctuant de bruits divers et variés qui combleront le fait qu’on ne l’entende plus prononcer un mot le temps de finir son bol.
Et c’est pendant ce moment de réconfort qu’il repensa à ce qu’avait dit Florence à propos des chauves souris et se promis d’ y faire plus attention à l’ avenir.

[Astro Buck]

Le meunier ne se formalise pas des éructations sonores de Gorgorx, bien au contraire :

[MEUNIER] - Vous faites honneur à ma table, Gorgorx. Comme dit le proverbe : "Qui apprécie un repas bien servi, le ponctue d'un rot bien senti !"

Pendant que le chasseur avale son bol de gruau, Florence discute avec le meunier. Après quelques politesses d'usage, la conversation porte rapidement sur les dispositions à prendre relativement à la morte. L’entrepreneuse en pompes funèbres se montre dure en affaire, mais après quelques résistances, le meunier se rend et accepte son prix.

L'homme, qui se nomme Nicolo, ne paraît pas spécialement manquer d'argent. Dans les villages paysans, les meuniers font partie des plus riches, mais leur place n'est pas forcément la plus enviable car on les soupçonne - à tort ou à raison - d'être voleurs et de couper la farine avec de la craie.

Il est convenu que le corps sera installé dans le corbillard dès le lendemain matin aux premières lueurs de l'aube afin de faire son ultime voyage jusqu’à Kaad. La nuit sera courte pour Florence et son employé. Une fois le repas terminé, Nicolo apporte un cruchon d'eau-de-vie et de petits godets.

[NICOLO] - Une chtite gouttelotte avant que je vous conduise à vos chambres de princesses ?

Sans attendre de réponse, il commence à servir.

[Gorgorx51]

Sortant de sa torpeur à la mention de la gnôle notre chasseur tout en le levant les deux mains au dessus de sa tête ajouta d’une voie enjouée farceuse :

[Gorgorx] – Hop-la ! pas plus haut que le bord mon ami !

Souriant de toutes ses dents en s’ emparant de son récipient, il s’empresse de tendre le bras en l’air en faisant bien attention de ne pas en faire tomber une goutte. Monte les deux pieds sur le banc pour captiver l’attention de la tablée avant de lancer :

[Gorgorx] - Je lève mon verre à Nicolo le meunier et à son savoir vivre. Suite à cette terrible épreuve, je vous souhaite plein de belles choses, et puissiez vous vivre vieux et heureux . A la votre !

Et d’une traite, le liquide se retrouve au fond du gosier de Gorgorx après lui avoir légèrement brûlé l’ œsophage au passage. En suivant, ses joues s’empourprent et une petite toux le prend déclenchant une petite larme au coin de son œil droit qui roula sur ça joue avant de finir sa course le bol désormais vide.

[Gorgorx] - Oh la vache ! Ça arrache !

Lâcha t’il en éclatant d’un rire gras et communicatif avant de tendre son verre.

[Gorgorx] – Allé ! Un dernier pour la route et il sera temps de mettre la viande dans le torchon pour laisser macérer toutes ces bonnes choses.
Et demain, je reprendrai ma route en solitaire pour rejoindre ma petite cabane.

[Astro Buck]

Quand Gorgorx évoque le deuil que Nicolo est en train de traverser, celui-ci, tout en remplissant de nouveau le godet du chasseur, se rembrunit.

[NICOLO] - Une "terrible épreuve", oui, vos mots sont justes, Gorgorx. Je ne vous souhaite pas d'en vivre de semblable. Mirra était si douce, si belle et encore si jeune. Respecter sa dernière volonté aggrave ma peine : en emportant son corps si loin de moi, c'est comme si elle m'était ravie une seconde fois. Vous faites un métier bien cruel, Florence.

Il détourne son visage pour essuyer une larme du revers de la main. Puis il se lève brusquement.

[NICOLO] - Bon ! Il est vrai qu'un pénible voyage vous attend tous demain, quelle que soit votre destination. Vous faites bien de me rappeler à mes devoirs d'hôte : je vais cesser mes jérémiades et vous montrer vos couches pour la nuit. Elles sont à l'étage. Attention, l'escalier est raide.

Nicolo se saisit d'une lanterne et les précède vers l'étage. Après tout l'alcool qu'il a ingurgité, l'ascension de l'escalier s'avère périlleuse pour Gorgorx. D'une démarche trébuchante, il parvient cependant à se traîner jusqu'en haut.

Le meunier leur fait une visite rapide des lieux :

[NICOLO] - Ici, c'est mon lit. Je le cède pour la nuit à Madame, comme les bonnes manières l'exigent. Pour ma part j'irai dormir au rez-de-chaussée. Là, contre les sacs de farine, j'ai disposé une paillasse, notre ami Gorgorx s'en accommodera, j'espère.

Il fait quelques pas en direction de l'escalier, mais s'arrête à mi-chemin pour ajouter, en parlant d'un ton plus bas, comme s'il avait peur de réveiller quelqu'un :

[NICOLO] - J'allais oublier. Dans cet angle, derrière les tentures noires, c'est le lit de Mirra. Je ne vous l'ai pas proposé car il est occupé : ma chère et tendre y dort de son sommeil éternel.