[TRAINING] - GORGORX

[Gorgorx51]

Refroidi par le signe ambigu du cocher, Gorgorx se demande si c’est vraiment une bonne idée de s’en prendre de suite à Mira. Le voilà maintenant en train de cogiter et de faire chauffer ses synapses pour trouver un plan d’attaque un peu moins direct que de foncer dans le tas sans plus aucun effet de surprise suite à la mort de la lige.
Et ce n’est qu’après l’intervention d’ Helmut qu’un détail lui sauta aux yeux.
Il lèvent soudaine ses yeux et s’adressant à son compagnon :

[GORGORX] : Mais pourquoi diable ont elles toujours besoin d’un cercueil ou d’une tombe ? Et il me semble que ses vampires attaquent à chaque fois à la faveur de la nuit. Ne serait pas plus judicieux d’attendre les lueurs de l’aube pour s’occuper de son cas ? Cela nous permettrait au moins d’y voir plus clairement et peut être d’éviter une embuscade !
Laissons la trouver son nid et attendons qu’elle baisse un peu la garde pour lui porter le coup fatal.
Quand pensez vous mon ami ? Vous dont la traque de ces créatures est le quotidien.

Il me faudra ensuite me rendre au plus à Anvil retrouver Henry qui me présentera à la famille de feu Florence afin qu’ils me guide vers un guérisseur de leur entourage qui pourrait bien mettre un terme à mon affliction.
Ensuite je serai en mesure de vous guider à l’origine du mal dont ma parler le meunier et nous l’anéantirons ensemble, je vous en fais le serment.

Tout en se tapant le poing sur la poitrine au niveau du cœur pour donner plus de symbolique à ses paroles.

[Astro Buck]

Après avoir patiemment écouté le discours emphatique du chasseur, Helmut jette un coup d'œil circulaire dans la rue, puis il regarde attentivement les toits des maisons, avant de revenir à l'intérieur de l'écurie.

[HELMUT] - Pour répondre à votre question, les Vampires ont besoin d'un tombeau, parce que c'est là qu'ils se régénèrent si l'on détruit leur enveloppe corporelle.

Il se frotte le menton dans une posture de réflexion, avant de secouer la tête en faisant une moue ennuyée.

[HELMUT] - Vous n'avez pas tort : c'est le jour que les Vampires sont les plus vulnérables. Et en d'autres circonstances, j'aurais jugé vos paroles pleines de sagesse, compagnon. Car c'est pure folie, en effet, de s'attaquer à une créature vampirique en pleine nuit.

L'homme tient encore à la main le tisonnier de la cheminée. Il constate avec contrariété qu'un morceau d'oreille ensanglantée est planté comme sur une brochette sur l'extrémité pointue.

[HELMUT] - Le problème, c'est que l'aube, c'est dans cinq ou six heures environ. Une fois qu'elle aura trouvé une crypte où installer son tombeau, elle va nous pourchasser. Elle vous a mordu, vous portez sa marque...

A l'aide d'un mouchoir sale, Helmut enlève le morceau de chair et le regarde en fronçant les narines.

[HELMUT] - Elle vous trouvera sans difficulté, où que vous soyez, tant que vous resterez à proximité de sa crypte. Et je vous rappelle que vous êtes en sursis : si, cette nuit, elle plante encore une fois ses canines infectes dans votre gorge, votre âme sera détruite comme celle de cette pauvre jeune femme et un démon vampirique prendra possession de votre corps.

Il ramasse une poignée de paille dans la mangeoire de l'écurie, le dispose en tas sur le sol et y met le feu à l'aide de sa lanterne. Dès que les flammes commencent à s'élever, il y jette le morceau d'oreille avec le mouchoir.

[HELMUT] - Exterminer les vampires, c'est ma mission, mon destin, je suis né pour ça. Mais vous, ne faites pas de serment que vous pourriez regretter. D'ailleurs, si vous m'en accordez le pouvoir, je vous libère de votre serment. Vous ne me devez rien, si ce n'est la moitié d'un canard aux champignons et une dague en argent.

Prévenant un geste éventuel de Gorgorx, il ajoute aussitôt :

[HELMUT] - Vous pouvez la garder. C'est votre seule chance de survie si jamais elle vous attaque. Partez si vous voulez. C'est d'ailleurs ce que ferait tout homme raisonnable. Quant à moi, je ne vais pas attendre que la Vampire vienne me cueillir : je vais l'engloutir dans les flammes, dussé-je mettre le feu à tout le cimetière.

[Gorgorx51]

Tiraillé par les paroles de celui qu’il considère désormais comme un « ami », Gorgorx hésite encore une seconde puis accepte finalement la proposition qui lui est faite d’être libéré de son serment .
Il comprend bien que le seul fait d’accompagner Helmut le mets bien plus en danger que s’il agît seul. En effet ayant été mordu, leur ennemie est capable de le localiser. Ce qui réduit fortement les chances pour une bonne chasse, de plus s’il se fait remordre , ce n’est plus un, mais deux ennemis qu’Helmut devra affronter.
Son chemin à lui le conduira donc à Anvil.
A la fois soulagé, mais aussi un peu honteux de l’être en abandonnant son compagnon en pareil circonstance, il remercie chaleureusement le chasseur de vampires, passe sa dague dans sa ceinture et se met à courir pour avoir une chance de rattraper Henry avant que ce dernier ne quitte la ville.

[Astro Buck]

Fort heureusement pour Gorgorx, Henry n'est pas allé bien loin. Il a dû descendre de sa carriole pour ouvrir la poterne qui donne sur le chemin du cimetière. Il se montre surpris et inquiet quand le chasseur apparaît tout à coup. Mais dès qu'il le reconnaît, son visage s'éclaire, il semble heureux de le voir. Mais son expression se renfrogne bien vite, le sort qu'a subi sa maîtresse doit encore hanter ses pensées et cela risque de durer encore longtemps.

Gorgorx monte à bord du corbillard et s'assoit à côté du cocher. Il y a un vide presque palpable entre les deux hommes, à la place où s'asseyait Florence. Henry fait claquer son fouet pour inciter les chevaux au trot. Au lieu de suivre le chemin du cimetière, il leur fait longer les remparts de la ville jusqu'à atteindre une autre piste. Le cocher est tendu, comme l'indique sa mâchoire crispée. Mais une fois que les toits de Kaad, à l'horizon, ont disparu derrière eux, noyés dans la nuit, il pousse un soupir de soulagement et relâche ses épaules.

Après avoir roulé une bonne heure en silencieuse compagnie, Gorgorx voit apparaître, au bord de la route poussiéreuse, une cabane en rondins faiblement éclairée. La cabane semble être bien construite et sécurisée avec des volets en bois sur toutes les fenêtres. Il y a un panneau en bois au-dessus de la porte qui indique :

AVANT-POSTE D'OTTO

Henry tire sur les rênes et saute sur le sol. Il conduit l'attelage jusqu'à un appentis sous lequel sont entassées des bottes de foin. Le cocher paraît bien décidé à passer ici le reste de la nuit.

[Gorgorx51]

S’arrêter seulement à heure de route de Kaad, notre chasseur se demande vraiment si c’est une bonne idée et si ça suffira pour ne pas que Mira le retrouve. Mais il est vrai aussi qu’il doit être entre trois et quatre heures du matin et qu’il tombe de sommeil. Un bon lit bien chaud ne serait pas de refus mais comment vont ils être accueillis à une heure si tardive ? Seul un boulanger ou un garde est levé à cette heure si matinale.
Dans tout les cas il ne prendra pas le risque de contrarier Henry. Après ce qu’il a vécu, le pauvre doit aussi avoir besoin de repos.

Gorgorx l’aidera donc à dessangler les chevaux et les mettre à l’abri, puis il ira jeter un coup d’œil à la source de cette lumière qui indique sûrement qu’au moins une personne est réveillée. Sinon, il proposera au cocher, de coucher dans la paille pendant qu’il monte la garde, en attendant le lever du soleil, que le relais ouvre.
Puis ils prendront un bon lit à ainsi qu’un repas et se reposeront toute la matinée voir plus selon les besoins du vieil homme.

*Oh purée, j’espère vraiment qu’il y ai une astreinte ou un patron insomniaque pour nous accueillir. J’ai vraiment un de ces besoin de mettre la viande dans le torchon. Une vrai couche avec une épaisse couverte qui gratte. Cela me rappellera un peu ma cabane qui commence vraiment à me manquer.*

[Astro Buck]

Henry accepte avec reconnaissance l’aide du chasseur pour s’occuper des chevaux. Cependant il refuse de rentrer à l’intérieur, préférant rester à proximité des animaux. Il s’installe dans l’habitacle du corbillard, qu’il tapisse de foin en guise de literie.

Gorgorx, de son côté, pousse la porte grinçante de la cabane – qui tient plus du chalet de trappeur que de l’abri de chasse – et entre dans une grande pièce éclairée aux chandelles. Elle abrite une grande collection de trophées à têtes de monstre montés sur les murs. Un homme aux cheveux roux, aux joues roses et aux favoris bouclés, est assis derrière le comptoir en bois. Il lit un livre, avec d'épaisses lunettes rondes cerclées de fil de fer perchées à mi-hauteur de son nez. Accroché au mur derrière l’homme se trouve une arme semblable au pistolet d’Helmut, mais avec une crosse plus grosse et un canon beaucoup plus long, qui fait au moins la longueur d’un bras, et qui s’évase à l’extrémité.

OTTO – Bonsoir. Bienvenue à l’avant-poste d’Otto. Je suis Otto et Otto c’est moi. Comme on dit, il vaut mieux être Otto que trop tard. Ha ! Ha ! Ha ! Allons, trêve de sottises, mon refuge est ouvert à toute heure du jour et de la nuit. J'espère que vous avez passé un agréable voyage dans notre belle région ?

C’est l’homme roux, qui vient d’apostropher Gorgorx d’un ton jovial, en regardant par-dessus ses lunettes.

OTTO – Je suppose que vous souhaitez une chambre pour la nuit ? Ou plutôt pour le reste de la nuit... Cela vous coûtera la modique somme d'une pièce d'or, petit-déjeuner compris. Est-ce que cela vous convient ?

[Gorgorx51]

En temps normal notre chasseur aurait poliment refusé l’offre pour économiser sa pauvre bourse, mais il est harassé de fatigue. Il sait pertinemment qu’il a besoin d’un bon sommeil réparateur pour se remettre de des émotions de ces derniers jours.

*Il à l’air sympathique ce bougre, et quelle chance que le relais soit encore ouvert à cette heure tardive. J’ai un de ces mal de cul moi ; maudite charriote ! J’espère au moins que le petit dej est compris dans la pension à ce tarif. Tout veut de l’or de nos jours, à croire que l’argent n’a plus de valeur.*

[GORGORX] -
Je me prénomme Gorgorx et j’aurai bien besoin d’un lit douillé pour me ragaillardir mon ami. J’ accepte de bon cœur votre offre, mon cocher par contre préfère tenir compagnie aux bête et dormir dans sa carriole.
A ce propos nous nous sommes permis de vous prendre un peu de foin pour nos chevaux, j’espère que cela ne dérange pas.

Il sort une pièce d’or de sa maigre bourse, et la pause délicatement dans la paume de son logeur comme s’il s’agissait d’une pierre précieuse.
Puis désignant le tromblon derrière Otto :

[GORGORX] -
Comment s’appelle cette arme étrange ? J’ ai un ami qui possède une version beaucoup plus petite, mais je ne l’ai jamais vu s’en servir.
Je pensai que cela venait d’une région lointaine, tout comme lui, mais en voyant le votre, je me dis que l’on peut aussi en trouver par chez nous ?

Puis il ira se coucher sans demander son reste.

[Astro Buck]

Le tenancier sourit et pose son livre sur le comptoir, après avoir glissé un couteau à jambon à l'intérieur, en guise de marque-page. Il ôte ses lunettes et se retourne pour considérer l'arme qui a retenu l'attention de Gorgorx.

[OTTO] - Ça ? En effet, on n'en voit pas beaucoup par ici. Quoiqu'on en peut en trouver parfois dans le Port de Sable-Noir : c'est le genre d'arme que les pirates affectionnent. Et quand ça ne marche plus, incapables qu'ils sont de les réparer, ils les revendent. Ça s'appelle un tromblon. C'est une arme de famille, il appartenait à ma grand-mère. Mes ancêtres viennent d'une région lointaine, comme votre ami.

Constatant que malgré l'intérêt qu'il a manifesté pour l'arme, Gorgorx paraît surtout pressé d'aller se coucher, il le gratifie d'un grand sourire et change de sujet :

[OTTO] - Pour le foin, servez-vous, j'en ai en abondance. Par contre, j'aime autant vous prévenir : si vous entendez des bruits pendant la nuit, surtout n'ayez aucune inquiétude. Les créatures qui rôdent à l'extérieur ne pourront pas entrer dans ma cabane, j'y veille. Votre chambre, c'est la première à gauche, à l'étage.

Après avoir payé Otto, le chasseur escalade l'échelle en bois qui conduit à l'étage. Puis il se retire dans sa chambre. La porte est munie d'un loquet, ce qui lui permet de la verrouiller. Gorgorx s'affale sur le lit et, en dépit des événements tendus qu'il a récemment vécus, il s'endort aussitôt profondément.

Vers trois heures du matin, il se réveille couvert de sueurs froides, à cause d'un affreux cauchemar : il a rêvé qu'il était poursuivi par un demi-canard dont le bec était pourvu de canines pointues, armé d'un tromblon et monté sur un gros champignon à ressort. Gorgorx ne parvenait pas à courir assez vite pour lui échapper car le sol était entièrement recouvert de foin et ses jambes s'y enfonçaient à chaque pas. Mais la fatigue a de nouveau raison de lui et il replonge à nouveau dans le sommeil. Un sommeil sans rêve, cette fois.

Il ouvre les yeux assez tôt le lendemain matin, à cause de la lumière du soleil levant qui entre abondamment dans la chambre, ainsi que de la cacophonie des oiseaux qui s'ébattent tout près de la fenêtre, dans un arbre fruitier.

Par la fenêtre, il peut admirer la brousse de la Plaine Païenne, qui s'étend à perte de vue.

Gorgorx descend au rez-de-chaussée où Otto est déjà affairé à dresser la table pour le petit-déjeuner. Entendant son hôte arriver, il se retourne et demande :

OTTO - Est-ce que du pain, du beurre, du fromage, quelques tranches de jambon, de la confiture et un pichet d'eau vous satisferont ?

[Gorgorx51]

*Trop tôt !*

Notre archer, un peu bougonnant au levé, de s’être fait réveillé par des piafs n’écoute que d’une oreille les paroles de l’aubergiste, mais, fidèle à lui même, un large sourire s’étant bientôt en travers de sa ganache à la mention du petit déjeuner. Rien d’autre n’aurait pu lui donner plus de courage pour attaquer cette journée et reprendre la route d’Anvil.

*Sucré et salé, ils savent recevoir ici, je vais me dégommer l’estomac comme un gros sagouin et pourquoi pas refaire une p’tite sieste en suivant. Mais où est donc passer ce vieux bougre d’Henry ?*

Puis remettant ses idées en place et revenant sur leur arrivée tardive :

*A oui, ça m’revient, il a préfèré rester pioncer l’corbillard pour garder un œil sur les canassons, j’espère qu’il aura passé tout de même une bonne nuit.

Il se met à se frotter les deux mains l’une dans l’autre et d’une grosse voix plus que joviale :

[GORGORX] -
Cela sera parfait, je vais faire honneur a cet en-cas du matin. Mais avant il me faut aller voir si Henry mon cocher à passer une bonne nuit et lui proposer de m’accompagner, car d’où je viens, un homme aime partager son repas avec ses compagnons pendant que les femmes s’affairent en cuisine et rivalisent entre elles pour savoir laquelle est la meilleure épouse.
Vous joindrez vous aussi à nous pour nous conter les nouvelles du pays ?

Gorgorx se frotte ensuite les yeux, lâche un bâillement et se secoue énergiquement la tête pour se réveiller, puis il sortira à la recherche de ce brave Henry qui est resté veillé sur ses chevaux.

[Astro Buck]

Gorgorx trouve Henry déjà éveillé et occupé à se sustenter avec les vivres qu'il avait emportés. Bien que muet, il sait fort bien se faire comprendre et refuse catégoriquement de quitter les chevaux pour entrer dans le refuge. Cet attelage est tout ce qui lui reste de la maîtresse à qui il était tant dévoué, il est hors de question pour lui de s'en séparer.

Ne reste alors plus à Gorgorx qu'à prendre son petit-déjeuner tout seul. Mais quand il entre de nouveau dans la cabane en rondins, il voit une tablée d'individus occupés à dévorer à belles dents les victuailles que leur apporte Otto. Il s'agit d'un Elfe revêtu d'un manteau à capuche vert ; d'un Humain dont les breloques ornementales qu'il porte autour du cou, ainsi que l'accoutrement, limité à un pagne, permet d'identifier comme étant un Barbare ; ainsi que d'un Paladin, qui n'a pas encore revêtu sa lourde armure, mais dont tout l'attirail est entassé sur le banc à côté de lui. La table étant d'une longueur considérable, Gorgorx a largement de quoi y prendre place à leurs côtés. Otto le sert copieusement.

[OTTO] - Merci pour l'invitation, mais j'ai déjà pris mon déjeuner avant le lever du jour. Et comme vous pouvez le constater, j'ai fort à faire avec tous ces solides gaillards à nourrir. Contrairement au tableau que vous avez dépeint, mon épouse n'est pas aux fourneaux, c'est moi qui fait tout ici. Elle est guerrière mercenaire et loue son épée au service de ceux qui savent reconnaître sa valeur. Et croyez-moi, elle ne manque jamais de travail !

Entendant cela, le Paladin fait une moue méprisante et dit :

[PALADIN] - Le mercenariat est la honte du beau métier des armes. Que des soudards qui n'ont aucune éthique : tantôt dans un camp, tantôt dans l'autre. L'appât du gain est leur seule motivation.

Sans doute pincé par cette réflexion désobligeante, Otto qui s'apprêtait à poser un pichet sur la table, suspend son geste, et ouvre la bouche pour rétorquer, mais le Barbare le prend de court en vociférant des KHÂR ! KHÂR ! KHÂR ! qui doivent correspondre chez lui à l'expression d'un rire.

[BARBARE] - AU CUL NEZ TIQUE ? KHÂR ! KHÂR ! KHÂR ! TOI TRES DRÔLE AMI ! MOI J'AI DES TIQUES AU CUL MAIS PAS DANS NEZ ! KHÂR ! KHÂR ! KHÂR !

L'Elfe pousse un soupir désabusé et prend à son tour la parole, sur un ton ennuyé, s'adressant au Paladin :

[ELFE] - Enguerrand, vous prétendez donner des leçons d'éthique, mais ce qui vous attire à Fang aujourd'hui, ce ne sont pas vos convictions éthiques, nous le savons bien, c'est la récompense promise par le Baron Sukumvit.

A quoi le Paladin réplique, d'un air moqueur :

[PALADIN] - C'est vous qui dites ça ? Monsieur l'Elfe qui soi-disant ne s'intéresse pas aux choses bassement matérielles à la différence des humains cupides ? Alors peut-on savoir ce qui vous amène à concourir à l'Epreuve des Champions ?

[ELFE] - Votre esprit borné ne pourrait pas le comprendre...

Le Paladin éclate de rire, prenant la remarque de l'Elfe pour de la mauvaise foi. Le Barbare rit avec lui, bien qu'il ne paraisse pas avoir compris un traître mot de leur échange.

[Gorgorx51]

Surpris devant ce groupe aussi hétéroclite qu’improbable, Gorgorx est toutefois enchanté de ne point petit-déjeuner seul. Il observe avec envie ce petit groupe d’aventurier en se demandant bien d’où ils viennent et ce qu’ils peuvent bien faire ici.
Il prends le plateau qu’Otto vient de lui servir, le remercie chaleureusement et se rapproche un peu intimidé du groupe :

[GORGORX] - Bien l’ bonjour mes braves, je vais prendre place à votre tablée si cela ne dérange personne. Je voyage avec un cocher muet et on peut dire qu’il n’est pas très bavard !

Il pouffe de rire dans sa moustache puis s’assoie et avale directement un morceau de jambon.

[GORGORX] - Mon nom est Gorgorx et j’ai besoin d’un peu de compagnie pour bavarder et pourquoi pas écouter vos épopées.
D’ailleurs pour en revenir à la discussion ; il est vrai que le métier de mercenaire est peu reluisant si vous choisissez vos contrats juste par appât du gain !

Et s’ adressant en particulier au paladin :

[GORGORX] - Mais qui vous dit que madame ne choisi pas avec éthique les siens ?
Au moins, s’en vouloir vous offenser, elle est totalement libre de tout engagement son contrat terminé. Alors que vous, il vous faut chaque jour rendre des comptes à votre dieu et agir selon son bon vouloir sous peine d’ être rejeté.

Puis avec un grand sourire, il s’adresse à la cantonade sans laisser le temps au guerrier divin de rétorquer.

[GORGORX] – Sinon, quelle est donc cette épreuve des champions d’on vous parliez à l’instant ?

[Astro Buck]

Tout d'abord content de voir en Gorgorx un allié providentiel pour le soutenir dans sa joute verbale, Enguerrand le Paladin déchante vite quand le chasseur met dans la balance l'argument de la liberté avec celui de l'abnégation religieuse. Il se rengorge et, toisant la tablée, déclare :

[ENGUERRAND] - Il est vrai, j'ai pour dieu Telak et mon âme, mon sang et mon épée lui appartiennent. Le Code de la Chevalerie est mon bréviaire sacré, alors ne me parlez pas d'éthique, vous ne savez pas de quoi vous parlez.

Le barbare frappe du poing sur la lourde table en chêne, qui se met à trembler et à craquer, donnant la mesure de sa force colossale.

[BARBARE] - SI JE SAIS ! MOI DES TIQUES J'EN AI AU...

L'Elfe lui coupe la parole. Il est étonnant avec quelle aisance il y parvient, alors que le Barbare ne sait pas parler sans brailler avec sa grosse voix caverneuse, tandis que lui s'exprime doucement, mais il a ce magnétisme propre aux Elfes qui captive aussitôt l'attention.

[ELFE] - Mais oui, Noldar, on sait où vous en avez. Cela ne serait jamais arrivé si vous aviez écouté mes préconisations : faire la sieste dans les hautes herbes, avec rien de plus que votre slip en peau de je-ne-sais-quoi, c'est vraiment une sale habitude.

Enguerrand se saisit de l'occasion pour revenir à l'attaque :

[ENGUERRAND] - Et voilà ! Monsieur l'Elfe-qui-sait-tout, il ne peut pas s'empêcher de donner des conseils. Regardez-le avec son petit arc et ses petites flèches, Ha ! Ha ! Ha ! très inattendu, ça un Elfe archer, dites-donc ! Bravo l'originalité !

Et il frappe dans ses mains avec exagération. En quoi Noldar le Barbare l'imite bêtement. Mais l'Elfe les ignore magnifiquement et se tourne vers Gorgorx pour répondre à sa question :

[ELFE] - L'Epreuve des Champions est un défi mortel lancé à tous les aventuriers du monde par le Baron Sukumvit. Chaque année, le 1er mai, guerriers et héros viennent dans la ville de Fang affronter l'épreuve de leur vie dont ils ont bien peu de chance de sortir vivants. Et, pourtant, ils sont nombreux à prendre ce risque, car le prix est à la mesure de l'exploit : une bourse de 10 000 Pièces d'Or. L'Epreuve consiste à traverser le Labyrinthe de la Mort, conçu par les architectes du baron et peuplé par ses soins de pièges et de monstres répugnants. Nul n'en est encore jamais ressorti vivant. Noldar, Enguerrand et moi-même nous rendons à Fang pour participer à l'Epreuve.

[Gorgorx51]

Reprenant un gros morceau de fromage bien odorant :

(GORGORX] - Il doit quand même être un peu sadique ce Baron ; quelle idée de construire un engin de mort pareil ? Je n’arrive pas à en comprendre l’intérêt …

Il prend sa tête entre ses deux mains et se lance dans une courte réflexion intense. Soudain il rouvre grand les yeux en en tendant son index devant lui :

[GORGORX] - C’est un collectionneur de monstres et le labyrinthe est comme un zoo pour lui et quoi de meilleur à se mettre sous la dent pour ces bestioles que des aventuriers en quête de trésor ?
Si cela ce trouve il n’ y a même pas de récompense à la clé, et il n’en a pas besoin puisqu’il n’y a pas de sortie !

Trop heureux d’avoir résolu le grand mystère du Labyrinthe de la Mort, il se sert un grand verre d’eau et propose à ses nouveaux compagnons de trinquer.

*Ah les inconscients, ils sont bien brave quand même ; ça sera sûrement leur dernier toast.*

[Astro Buck]

Un pesant silence s'abat sur les convives après que Gorgorx ait généreusement partagé ses réflexions. Il faut dire que ses propos ont sonné comme une sentence de mort. Dès qu'il entend le mot "trinquer", le Barbare lève son godet par réflexe, mais il le repose aussitôt en émettant un grognement. L'Elfe est le premier à rompre le silence de sa voix douceâtre, en s'adressant d'abord à ses compagnons :

[ELFE] - Il n'a pas tout à fait tort. Le baron Sukumvit est un fou. Mais pas fou au point de vouloir perdre le précieux or auquel vous autres, Humains, êtes si attachés : il est dans son intérêt qu'il n'y ait pas de survivant.

Le Paladin émet un ricanement moqueur.

[ENGUERRAND] - Et toi Arboric, l'Elfe qui prétend être insensible aux attraits de l'or... Pour quelle autre raison pourrais-tu vouloir concourir ?

[ARBORIC] - La curiosité, tout simplement. Je veux connaître ce qui se cache dans ce labyrinthe.

Le Paladin fait une moue dubitative.

[ENGUERRAND] - Mouaif... c'est ça.

Puis il se tourne vers Gorgorx.

[ENGUERRAND] - Vous-là, je ne vous félicite pas. Le discours que vous nous avez servi à l'instant, c'est le paravent derrière lequel se cache tous les pleutres qui n'osent pas participer à l'Epreuve.

Tandis qu'ils conversent, les quatre convives n'en oublient pas de manger pour autant et bientôt il ne reste plus une miette de tous les mets que leur a apportés Otto.

[Gorgorx51]

Sa large moustache et imprégnée de confiture, la satisfaction peut se le lire dans ces yeux, il n’y a vraiment rien d’autre au monde qui le satisfasse plus qu’un bon repas. La journée commence sous de bon hospices.

[GORGORX] – Hummmmprf, c’est intéressant mais ça m’a l’air vachement dangereux votre histoire ?
Vous allez vraiment rentrer dans ce truc pour de l’argent ?
Moi, je ne sais pas ce que je ferai d’une somme pareil ?

Se tournant vers le Paladin :

[GORGORX] – Dis donc, cher ami, quel est donc le domaine de votre dieu « Telac » ? C’est lui qui vous envoie à l’abattoir ou vous y aller pour le pognon comme l’a suggéré votre compagnon ?
Et comme me disait mon capitaine à l’armée : « mieux vaut passer pour un froussard vivant que d’être un héro mort ». Et ouais, les cimetière sont remplis d’hommes courageux et cupides !
Moi, il me suffit d’un bon repas et la vie est belle.

Il s’essuie ensuite d’un revers de manche et pousse un long bâillement.

[GORGORX] – Et ben, je suis repus, je pourrai presque retourner au lit, si j’n’avais de la route à faire pour me rendre à Anvil pour une course importante.
Ravis d’ avoir conversé avec des héros d’ Allansia et puissiez vous sortir victorieux de cet étrange jeu.
Et si je n’ai qu’un conseil à vous donner, c’est de veiller les uns sur l’autre comme des frères . Et ça aussi c’est le Capitaine qui me l’a enseigné.

Il se lèvera ensuite avec difficulté et rejoindra Henry qui est rester seul bien trop longtemps.