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[TRAINING] - DJIRUNYAZAModérateur: Astro Buck Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZAAvec un émerveillement sans bornes, Dan-le-Fangeux regarde évoluer Djirunyaza, dont les pas légers, portés par les mains invisibles de la Déesse, donnent le sentiment qu'il marche sur la pointe des herbes comme pourrait le faire une fée ailée. Même la mule, jusque-là poussive, trouve un regain d'enthousiasme et en hochant la tête en rythme suit d'un bon pas l'homme dansant qui n'est pas sans dents, comme si elle était sous son ascendant.
Quelques instants plus tard, quand la Déesse lui lâche la main pour le rendre à sa pesanteur, Djirunyaza se sent soudain extrêmement fatigué, bien qu'il n'en reste pas moins capable de poursuivre la marche. Dan-le-Fangeux se saisit de ce moment d'abattement passager pour revenir sur le devant de la scène avec ses propres compositions, au grand désespoir de la mule, dont l'encolure est à présent tellement inclinée que ses naseaux rasent le sol. [DAN-LE-FANGEUX] - Vous prodiguer mes dons Contre vos oraisons, C'est un maigre salaire Pour le prix de vos vers Avec vos cent sonnets Vous êtes un sansonnet. Je m’en vais à Anvil Avec mon âne vil Vous ai-je dit son nom ? Pour les présentations : Voici donc la mule Anne, Elle mange six choux, Anne Mais courbe peu l'échine Jamais elle ne s'échine Elle traine ses tatanes Sur la Plaine Pagane. Loin d'être une alezane Comme le fut Morgane, Elle qui l’a mise bas, La très belle jument, A robe chocolat, Elle a trop fièrement Du destrier l’air crâne Tel son père Jakich, âne. Et ainsi continue l'inépuisable Dan-le-Fangeux, déversant ses paroles sans même prendre le temps de respirer, à travers la brousse de l’immense Plaine Païenne, kilomètre après kilomètre, tandis que le soleil plonge lentement vers l’horizon. D’après le champignonniste, ils devraient arriver au village d’Anvil le lendemain en fin de matinée ou en milieu d’après-midi selon leur rythme. Il informe Djirunyaza – en rimes, cela va de soi – que les Anvillois ont l’habitude de recevoir des étrangers qui souhaitent être conduits auprès du Guérisseurs. Il se trouve toujours quelque villageois disposé à pour proposer ses services de guide contre rémunération. Il faut dire que ce n'est pas un service sans risque, car les Collines de la Pierre-de-Lune regorgent de périls. Plus loin sur le chemin, ils croisent une caravane marchande flanquée d’une lourde escorte, dont le passage soulève un nuage de poussière si épais que Djirunyaza n’y voit pas au-delà de quatre mètres devant lui. Il n’est pas possible d’identifier la nature du chargement, à cause du manque de visibilité et du fait que les chariots sont recouverts de bâches fermement sanglées. Dan-le-Fangeux a avalé tant de poussière qu’une quinte de toux a remplacé sa logorrhée. MJ pour Défis Fantastiques
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZALe prêtre de Courga est loin d’être fâché de la logorrhée verbale du vieux myciculteur. Au contraire, cela lui laisse le temps de peaufiner des réponses sous forme poétique, qui aux oreilles du dévot ne manquent pas de grâce. A dire vrai, il tire un certain plaisir à commencer à manier ainsi les mots comme il manie les gestes avec sa danse. Assurément, il continuera à développer cette harmonieuse technique après que Dan aura poursuivi sa route avec son âne Anne. Curieusement, cette dernière pensée le ramène vers la clerc Claire et à son geste manqué lorsqu’elle avait tenté de saisir la cruche vide… souffrait-elle également d’une maladie heureusement non contagieuse? “Il faudra que j’en parle au Guérisseur!” Sortant de sa pensée pour retrouver le fil perdu de l’interminable monologue du vieux voyageur, il le regarde les yeux pleins de gratitude car depuis sa rencontre, son état physique ne s’est pas dégradé malgré la maladie. Arrive alors l’immanquable cortège dans son nuage de poussière. Faisant une pause, il se saisit d’une gourde et, regardant passer la caravane, il la boit afin d’atténuer les effets de la poussière. Sans plus prêter attention à l’équipage marchand qu'il laisse à son voyage, il époussette ses vêtements et, afin qu’il chasse sa toux, tend par réflexe à Dan la gourde qu’il lui avait gentiment prêtée. Mais il se ravise bien vite et retire rapidement son bras et l’outre certainement contaminée. Profitant de ce silence forcé et prolongé de son compagnon, il se lance. [DJIRUNYAZA] - Pardonnez l’inconscience de ce geste amical, Guider juste par l’unique envie de vous aider, Mais qui au vu de la couleur de ma main pâle, N’aurait nul autre effet que de vous condamner. Ces marchands venaient-ils d’Anvil si prestement? En les voyant ainsi foncer si fort d’escorte, Des dangers de cette région m’en dit longuement. De la cité, hâtons nous de franchir la porte! Savez vous mon bon ami si dans ce bourg là, Parmi les temples rayonne celui de Courga? Je ne pourrai faire seul un voyage intrépide. Alors afin de rejoindre le Guérisseur, Il me faudra d’abord trouver âmes aux grands coeurs Acceptant d’un homme sans le sou d’être le guide. Il s’arrête alors pour reboire un peu d’eau, la poussière volant toujours dans l’air ambiant lui chatouillant les cordes vocales. Aventurier... maintenant tu pleures!
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZAQuand le nuage de poussière soulevé par la caravane marchande se dissipe, Djirunyaza voit apparaître au sud-est, comme si elle était suspendue dans les nuages, la Montagne de Feu qui rougeoie telle une immense flamme diabolique léchant le ciel. Le nomade n'avait pas réalisé qu'elle était aussi proche.
Tandis que le convoi de marchandises disparaît à l'horizon, le sol commence à s'élever, lentement mais sûrement, la morne plaine laissant peu à peu place à un terrain de plus en plus accidenté. La mule peine de plus en plus à avancer. Dan-le-Fangeux doit tirer plus souvent sur sa longe afin de la stimuler. Lui-même commence à avoir le souffle court et le nouveau poème qu'il compose pour répondre à Djirunyaza est entrecoupé de halètements : [DAN-LE-FANGEUX] - Ces marchands n'étaient point D'Anvil, je vous le dis, Ils viennent de bien plus loin, Ils sont bien plus nantis. Car mon petit village, N'est qu'un lieu de passage Entre Kaad et Sengis, Fang et Salamonis. Ce n'est qu'un carrefour Une terre de labours Où s'arrêtent pour un jour Les marcheurs au pas lourd. Vous n'y trouverez pas De temple de Courga, On y célèbre Throff Contre les catastrophes Du Sorcier polymorphe Du haut mont limitrophe. Pour ce qui est des guides Ils sont sur le marché Mais beaucoup sont cupides Il faudra vous méfier Ne soyez pas crédule Ces funestes crapules Pour un peu de pécule Sans le moindre scrupule Pourraient vous égarer Et tous vos biens voler. La marche devient de plus en plus fatigante et, contraint de ménager son souffle, le champignonniste lyriste finit par s'emmurer dans un complet mutisme. Le soleil est descendu bas sur l'horizon quand, parvenus à un col à la lisière d'un petit bois, Dan-le-Fangeux adresse à Djirunyaza à grand sourire en lui montrant du doigt une petite cabane en bois, autour de laquelle des biches broutent tranquillement. [DAN-LE-FANGEUX] - Arrêtons-nous un peu A l'endroit où l'on dîne C'est une maison bleue Adossée à la colline On y vient à pied On ne frappe pas Ceux qui vivent là Ont jeté la clé Nous pourrons y dormir Avant de repartir. MJ pour Défis Fantastiques
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZAÉmerveillé par le tableau bucolique offert par les deux herbivores, il fredonne dans sa tête un air entendu lors de son passage à Salamonis par un prêtre de Galana nommé l’Abbé Oscar. “les p’tites biches, les pt’ites biches, les p’tites biches, les p’tites biches, c’est peut-être une réponse, les p’tites biches…” Le prêtre est alors tout ouïe au propos de Dan concernant le refuge et sourit béatement à l’idée du repos bien mérité que réclame son corps malade fatigué par tant de marche. [DJIRUNYAZA] - Laissez une cabane ouverte aux quatre vents Est-elle ainsi une maxime de forestier? Je suis bien aise devant le repos qui m’attend Et rêve d’un bon grand feu où relaxer mes pieds. Anville est donc pour vous plus qu’un simple passage, C’est donc votre refuge, lieu de votre habitat? Car lorsque l’on dit gaiement “mon petit village” J’y sens la hâte de prendre la route d’un bon pas! Avez-vous idée précise du temps nécessaire pour boucler là le périple de notre affaire? Vous m’avez vraiment donné goût aux riches strophes! Avec plaisir je partage votre compagnie, Mais nos pas communs sont sans doute bientôt finis. Et là-bas il me faudra rendre hommage à Throff. Le jeune homme laisse alors agir le vieux voyageur qui connaît les lieux et attend ses consignes afin qu’ils s’établissent pour la nuit dans la cabane. Il profite cependant de l’atmosphère du lieu et de l’environnement forestier encore dépaysant pour Djirunyaza qui reste avant tout homme du désert. Aventurier... maintenant tu pleures!
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZADan-le-Fangeux écoute avec ravissement les mots de son compagnon de la chanson et lui donne aussitôt le répons :
[DAN-LE-FANGEUX] Vous qui m’accompagnez Veuillez donc écouter De la sagesse les Paroles chuchotées : Quand je me suis trouvé A un moment troublé, Marie, ma mère, vint Et me voyant éteint, Devant moi elle se tint Une lampe à la main. Laissez-la être, Laissez-là être, Même si cela doit mettre A mal mes hexamètres. Tout en débitant sa poésie, il a pris soin de délester sa mule de son lourd chargement. Ensuite de quoi il l’a laissée paître en toute liberté dans le voisinage des biches qui, effarouchées, ont bondi dans les fourrés. Ceci fait, Dan-le-Fangeux s’approche de la porte de la cabane et entreprend d’en pousser le panneau. Mais, à sa grande contrariété, elle résiste à sa poussée. Il constate alors la présence d’un élément qui le surprend : [DAN-LE-FANGEUX] – La porte est verrouillée, J’en suis scandalisé. Un voleur éhonté S’est donc approprié Cette plaisante masure Dont j’ai pourtant conçu Tout seul les quatre murs Me voilà bien déçu C’est pour moi un coup dur. Et mes mycicultures, Que sont-elles devenues ? Il fait le tour de la cabane et pousse un cri en voyant sur le sol, renversée au pied d’un bouleau, une cagette de champignons pourrissants. Dan-le-Fangeux en saisit un par le pied, et regarde avec un air triste le piteux spécimen, en partie rongé par les limaces et les vers, devenu noir, visqueux et rabougri. Il compose aussitôt, avec des accents de lamentation dans la voix, ce requiem pour un champignon : DAN-LE-FANGEUX – Ho qu'il est beau, qu'il est beau, Qu'il est beau le bouleau Hé qu'il est laid, qu'il est laid Qu'il est laid le bolet. Ses mots s’étranglent dans sa gorge, il ne peut continuer plus avant sa composition. Pour la première fois depuis que Djirunyaza l'a rencontré, Dan-le-Fangeux a perdu son air jovial. Même le curieux chapeau dont il est coiffé paraît tout à coup s'avachir sur son crâne, lui donnant un air de famille avec le champignon gâté qu'il tient dans sa main. MJ pour Défis Fantastiques
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZAAlors que Djirunyaza allait se lancer dans un nouveau sonnet de son cru afin de consoler le vieil homme, il perçut la douleur que la perte des ses champignons à son ami cause. “Laisse donc Dan à son sentiment, faire autrement serait là gaffe…” Lui posant simplement un instant une main réconfortante sur son épaule, il tourne son attention vers la cabane et s'en rapproche, tentant de jeter un coup d’œil par la petite ouverture pratiquée dans le mur afin de voir ce qui bloque la porte, ainsi que de s’enquérir discrètement de l’état de l’intérieur de la cabane du vieux voyageur. Aventurier... maintenant tu pleures!
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZACe qui bloque la porte, c'est tout simplement... une serrure verrouillée. Mais à la réaction de Dan-le-Fangeux, Djirunyaza comprend que cette serrure n'était pas censée être verrouillée, voire n'était pas censée exister du tout, puisque bien qu'il ait conçu la cabane de ses mains et s'en servait pour y stocker quelques cultures, le myciculteur avait pour principe de la laisser toujours ouverte, comme un refuge à l'usage de tous les voyageurs. D'ailleurs, les seules propriétés des champignons qu'il y cultivait étaient d'être comestibles et de fournir ainsi à l'usager provisoire de la cabane de quoi se sustenter durant son séjour. Mais de toute évidence, l'occupant actuel n'est pas amateur de champignons puisqu'il les a tous jetés à l'extérieur.
Cependant le refuge est de guingois - ne s'improvise pas charpentier qui veut - et la porte est mal ajustée sur ses gonds, ce qui laisse un jour permettant de jeter un coup d'œil à l'intérieur. L'espace, réduit à une seule pièce, comporte un ameublement rudimentaire : un lit en bois recouvert de paille, deux rondins de bois écorcés en guise de tabourets, un rocher relativement plat - les murs de la cabanes ont vraisemblablement été érigés autour, Dan-le-Fangeux n'aurait pas pu déplacer seul, même avec le secours de sa mule, cet élément naturel - en guise de table. Les murs portent des marques étranges, de longs sillons longitudinaux et irréguliers, comme si on les avaient rayés avec un objet coupant. Dans un coin sur le mur opposé, un tas de sable ou de petits cailloux très fins a été tassé et ratissé - tel une miniature de ces jardins dédiés à la méditation que pratiquent les acolytes de certains cultes exotiques -, à côté duquel a été disposé un petit râteau, ainsi qu'une espèce de grosse spatule à fente comme on en utilise pour les fritures. Il y a aussi des breloques accrochées au plafond par de fines cordelettes, qui pendent ça et là. Enfin, ce qui marque plus particulièrement l'attention de Djirunyaza c'est, disposée sur une étagère fixée au mur, la présence d'une petite idole en laquelle il reconnaît une des multiples manières de représenter la figure de... Courga ! MJ pour Défis Fantastiques
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZAPerplexe face au contenu de la cabane et ne sachant pas différencier ce qui est des affaires de Dan ou du quidam, dans l’ignorance appelons-le Bernard l’Ermite, qui a pris possession du lieu, le regard du prêtre va mécaniquement de l’intérieur de la cabane vers le vieil homme pleurotant son bolet voué aux trompettes de la mort. Après avoir effectué avec les yeux plusieurs aller-retour plein d’incertitude, il hausse les épaules et retourne voir son compagnon de route, cherchant des mots propres peut-être à lui remonter le moral. [DJIRUNYAZA] - L’ignorance est sur cette terre mère de nombreux pleurs. Est-ce le forfait d’une truffe ou d’un satyre puant? Il nous faut tendre oreille de lièvre sur l’heure, Et attendre l’arrivée du nouvel occupant. Par son aménagement de votre logis Il ne semble pas être un lépiste sordide, Mais porter intérêt aux choses de l’esprit Autant qu’aux procédés de serrures solides. Pouvez-vous l’ami jeter un oeil par ce trou Et dire de tout ce qui n’est pas Vesse de Loup Reste de vos biens et, si votre visage sourcille, Garder votre calme avant de faire Grise-tête. Prudents, faisons bon accueil à une agapète Et face à la hargne déclamons Gare aux morilles! Plutôt satisfait d’avoir su retenir nombre des noms de champignons débités par le menu par l'insatiable parleur, il affiche un sourire franc et chaleureux à son intention. Puis il part alentour chercher un nouveau compagnon de bois, qu’il saura tailler avant de le sculpter, harmonieux en forme et équilibré, fort pour la marche autant que pour répondre à une embuscade. Aventurier... maintenant tu pleures!
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZAEntendre Djirunyaza égrener ainsi les noms de tant de champignons en les intégrant harmonieusement à son sonnet, rend immédiatement le sourire à Dan-le-Fangeux. Il jette le bolet et essuie ses doigts poissés de jus de champignon sur son pantalon. Puis il s'approche du chargement que transportait sa mule, précautionneusement calé contre un tronc d'arbre au large diamètre. Dan-le-Fangeux en retire un solide gourdin ferré et clouté : bien qu'il soit un homme pacifique il est, comme tout voyageur prudent, équipé d'un moyen de défense. Mais ce n'est pas cet usage qu'il lui réserve pour le moment : il s'approche de la porte de la cabane et enfonce le gourdin dans la fente entre le panneau et l'embrasure, dans l'intention d'appuyer dessus pour faire levier, comme le ferait un cambrioleur avec un pied-de-biche. Tout en s'activant, il répond à Djirunyaza :
[DAN-LE-FANGEUX] - Comme une douce paume, Vos sonnets sont des baumes Qui, apaisant mon cœur, Déjà sèchent mes pleurs. Je vous donne raison : Il faut être prudent. Ma petite maison Abrite un malfaisant Qui tue les champignons, Cet odieux ignorant. De son côté, le nomade ne trouve pas de bois aussi solide que celui dont était fait son précédent bâton, mais il parvient cependant à couper une branche de chêne relativement satisfaisante pour ce qu'il projette d'en faire. Dan-le-Fangeux consent à lui prêter son couteau à champignons à des fins de sculpture. Affairés chacun à leur besogne, Dan-le-Fangeux et Djirunyaza tâchent de rester sur le qui-vive, jetant régulièrement des coups d'œil autour d'eux. Mais au moment où, dans un craquement, le verrou cède sous la poussé du gourdin, une flèche vient se planter dans le panneau de la porte. Une voix tombe alors des frondaisons : [VOIX] - Ecartez-vous de mon logis, voleurs ! Levant les yeux, Djirunyaza découvre, perchée sur la branche épaisse d'un hêtre, la créature qui vient de s'exprimer de la sorte. Elle a une apparence globalement humanoïde... à l'exception de sa tête, qui est en tous points celle d'un chat ! MJ pour Défis Fantastiques
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZAPris par surprise, Djirunyaza sursaute et s’écrit devant le tableau qui s’impose à ses yeux. [DJIRUNYAZA] - Chat alors! Le prêtre écarte alors les bras en hâte pour se mettre dans la posture d’accueil qu’il aime tant: jambes, tronc et tête bien droits et bras écartés et tendus, invitant à une embrassade spirituelle et laissant peut-être alors apparaître la seule chose qu’il lui reste de ses multiples récentes déconvenues, à savoir son symbole de Courga serti sur un fin collier. Avant de prendre la parole, il a cependant l’impression de servir de cible humaine au chasseur qui le surplombe.. [DJIRUNYAZA] - Holà étranger! Apaise ton bras et détend la corde de ton arc avant de regarder notre mise. Sommes-nous ici pour toi un danger? Comment un vieillard et un homme sans arme à la recherche d‘un abri serait-il pour un chasseur comme toi sources d’ennuis? Après quelques secondes, il fait un geste apaisant du côté de Dan qu’il sent fulminer à ses côtés, la masse à la main… [DJIRUNYAZA] - Vous dites ici tout de go que nous sommes des intrus. Mais mon ami que voici est d’un autre avis! Car cabane sans serrure avant votre venue, Était pour Dan et pour tous forestiers l’abri. La maison ouverte n’était point à l’abandon! Ainsi, en vous croyant maréchal du logis, Vidant sans question ses multiples champignons, Vous avez d’un myciculteur le cœur meurtri! Vos colères à tous deux sont issues d’une absence, Celle qu’offre l’harmonie d’une juste connaissance, Prompte à vous faire baisser à tous les deux le bras: De cette forêt vous en êtes tous deux les amis! J’affirme ici que paix doit être rétablie, Moi, Djirunyaza humble dévot de Courga! Affichant son plus chaleureux visage, son regard va du vieil homme à la masse au chat perché, attendant dans une confiance relative l’issue du drame qui se joue. Aventurier... maintenant tu pleures!
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZAA la vue du symbole de Courga, l'Homme-Chat range sa flèche dans son carquois, accroche son arc dans son dos et saute souplement sur le sol. Dan-le-Fangeux laisse pendre son gourdin le long de son corps : c'est un homme au tempérament pacifique et, même s'il a des raisons d'être en colère, ce n'est certainement pas lui qui portera le premier coup. L'Homme-Chat, se tenant prudemment à quatre pas des deux Humains, s'incline en signe de salut. Il s'adresse à Djirunyaza :
[HOMME-CHAT] - Je n'ai pas tout compris, parce que vous parlez fort étrangement. Mais je reconnais en vous en Prêtre de la Très Grâcieuse, à qui va également ma plus fidèle dévotion. Veuillez me pardonner si je vous ai effrayé avec ma flèche, j'ai cru avoir affaire à des pillards. Il se lèche le creux de la main, puis se passe la main sur la tête, geste qu'il reproduit plusieurs fois de suite, mécaniquement. [HOMME-CHAT] - Si j'avais pu me préparer à une telle rencontre, j'aurais fait auparavant un brin de toilette. L'Homme-Chat se tourne vers Dan-le-Fangeux et poursuit : [HOMME-CHAT] - Je me nomme Félicius. Je croyais que cette cabane était à l'abandon car la porte était ouverte et elle était remplie de moisissures infectes. Désolé si j'ai violé votre domicile, telle n'était pas mon intention. Mais j'ai vécu si longtemps sans foyer que j'ai cru que Courga, dans son infinie Bonté, avait mis cette cabane sur mon chemin afin de m'octroyer enfin un feu et un lieu. Il passe une main à sa ceinture et en décroche la dépouille d'un lièvre fraîchement abattu. Il brandit son gibier. [FELICIUS] - Je vous inviterai bien à entrer dans ma maison, mais puisque c'est la vôtre je ne sais pas quelle formule employer. En tout cas, si cela peut réparer un peu le mal que j'ai commis, je vous prie de bien vouloir partager avec moi ce tendre lièvre. Dan-le-Fangeux pose son gourdin contre un tronc d'arbre et affiche de nouveau son visage souriant. [DAN-LE-FANGEUX] - J'aime les beaux discours Plus que les fraîches roses Mais je suis un peu sourd A qui me parle en prose. J'accepte cependant Votre proposition. Ce lièvre succulent, Avec mes champignons, Sera un mets de choix A s'en lécher les doigts. Autour d'un bon repas, Nous nous accorderons Sur ce qu'il conviendra Quant à cette maison. MJ pour Défis Fantastiques
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZAVoyant l’Homme-chat démarrer son brin de toilette, l’homme est un peu surpris de voir un humanoïde utiliser sa langue pour se laver la main. Involontairement, il penche la tête sur le côté pour prendre la mesure de la souplesse de l’individu en se demandant jusqu’à quels points s'étendent ses ablutions linguales… pris d’une soudaine rougeur, il se redresse vivement et regarde ailleurs cherchant une autre source d’attention… Apercevant un nid patiemment bâti au creux d'une branche, il se détend un peu, voyant alors se laver l’hirondelle… Manquant de s’étouffer, il devient cramoisi de tant de turpitudes s’imposant à son esprit saint. “Grâce et harmonie, grâce et harmonie,...” [DJIRUNYAZA] - Keuf, keuf, keuf…je suis ravi que la concorde règne à nouveau parmi nous! Mon ravissement s'accroît sachant que vous êtes vous même acolyte de Courga, même sans habit saint! Nous sommes un peu comme des siamois! Fufufufu… Pardonnez-moi si mon langage vous est apparu persant à l’oreille... mon ami Dan le Fangeux ici présent, bien que parfois angoraphobe à ses heures, m’a apporté la félicité de sa compagnie et m’a initié au plaisir de faire naître la grâce par les mots et ce par des arabesques vocales… écoutez: Lorsque nous sommes en agréable compagnie, Il convient d’éviter l’usage d’un ton qui noie! Avec extase, mêler les mots jusqu’à l’envie, Voilà qui, les coeurs éclairés remplit de joie! Dan le Fangeux soigne et élève ses champignons, Mais plus encore de ses rimes nous ravi l’âme, Félicius, aimé de Courga, mon compagnon Ton maniement de l’arc vaut-il celui de ta lame? Ensemble, de ce gibier nous allons festoyer, par ces délicieux champignons accompagné, et mettre ainsi nos papilles en exquise transe! Manieur de mots en vers, je ne suis qu’apprenti Alors si de vos bienfaits je suis esbaudi, Laissez moi vous remercier là par une danse. Djirunyaza se lève alors et, le torse bombé, se lance dans une chorégraphie gracieuse, souple et aérienne afin d’apporter le message de l’harmonie à ses chaleureux compagnons. Avant de finir sa danse, non porté par sa Déesse, il vacille et tombe au sol pris dans une quinte de toux qui n’a rien à voir cette fois avec une quelconque gène… Aventurier... maintenant tu pleures!
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZADan-le-Fangeux pose une main compatissante sur l'épaule tressautante de Djirunyaza. Suite à la danse qu'il vient d'exécuter, l'agile adepte de Courga éprouve une intense fatigue ainsi qu'un violent mal de tête qui lui vrille les tempes tandis que son cœur bat à tout rompre.
[FELICIUS] - Qu'est-ce qu'il a ? Dan-le-Fangeux humecte un mouchoir avec son outre d'eau et la passe sur le front de Djirunyaza, qui en éprouve aussitôt un sentiment d'apaisement. [DAN-LE-FANGEUX] - Il souffre de langueur, Par un grand mal causée, Que seul le Guérisseur A pouvoir de soigner. Partageons ce repas, Je m'en vais de ce pas Couper mes champignons Et des petits oignons. De manger et dormir Cet homme a grand besoin Avant de repartir Au village non loin. [FELICIUS] - Des champignons et des oignons ? Très peu pour moi. Je vais prélever les abats de ce lièvre et vous laisser le reste. Ceux qui se nourrissent comme les lièvres finissent comme les lièvres : dans l'estomac de ceux qui mangent les lièvres. A ces mots, Dan-le-Fangeux se bouche ostensiblement les oreilles. [DAN-LE-FANGEUX] - C'est une affreuse chose Que cette odieuse prose Que vous me servez-là Cher monsieur l'Homme-Chat. A quelle devinette A perdu le dieu bête Qui sa langue a donné Pour vous faire parler ? Vous laisser ces rognons Ne me rend pas grognon, Nous nous en passerons Et très bien mangerons. Excédé par la manière dont s'exprime le myciculteur, Félicius ne l'écoute qu'à moitié et s'accroupit à côté de Djirunyaza pour lui dire : [FELICIUS] - Votre danse était magnifique. Cela m'a rappelé le merveilleux souvenir de ma partenaire de cirque, qui dansait divinement bien elle aussi. Pendant que Djirunyaza retrouve peu à peu ses esprits, Dan-le-Fangeux fait cuire le lièvre à la broche, sur un feu de bois, et fait mijoter une poêlée de champignons. Il sert copieusement le nomade malade. [DAN-LE-FANGEUX] - Mangeons et puis dormons, Demain nous repartons, Vous devez vous soigner : Le temps vous est compté. Comme pour confirmer les propos du muletier, Djirunyaza sent monter en lui un sentiment de nausée qui pourrait bien compromettre son appétit s'il n'arrivait à le surmonter. MJ pour Défis Fantastiques
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZATout à son malaise qui lui rappelait à son devoir de garder maintenant ses forces déclinantes pour les seules dévotions à sa divine Déesse, Djirunyaza essaie de fermer son esprit à la dispute culinaire qui semblait agiter les deux êtres et préserver ainsi son crâne de la douleur qui lui brouille l’écoute. Peu enclin à l’échange, il ne peut qu'émettre un léger grognement à l'agréable et bienvenu compliment de l’Homme-chat, et il entend à peine lorsque Félicius par ses paroles tisse les liens de la destinée sur laquelle Djirunyaza avance aveugle. Seule signe inconscient, une bienheureuse odeur de Lys s’impose sans raison apparente aux narines du prêtre qui lutte face à la nausée qui manque à chaque instant de le submerger. “Je dois garder mes forces pour continuer à suivre la voie”. Gardant un silence peu habituel, il s’enferme sur lui-même en tentant de soutenir son corps avec la force de son esprit, comme il le ferait par d’autres biais avec le prodige de guérison que lui octroie pour autrui sa divine maitresse. Ombre de lui-même, il ne dit mot et ne prête guère attention à ce qui peut être dit ou fait autour de lui… avec une redondance pesante, les portes de la Fosse infernale semblent être là, s’ouvrant inexorablement devant ses yeux fiévreux. Alors, Djirunyaza tente de manger. “Chaque bouchée sera un coin qui ralentira ma traversée vers le plan des Morts” Loin au fond de son âme, un éléphant barrit, barrit … honteux en cul de basse-fosse d’une cité sombre et cruelle. Aventurier... maintenant tu pleures!
Re: [TRAINING] - DJIRUNYAZABien qu'il ait, à chaque bouchée, le cœur au bord des lèvres, Djirunyaza parvient à dompter son estomac et à ingérer une ration suffisante. Il ne faudrait pas, en effet, qu'à l'affaiblissement causé par la maladie s'ajoutent les conséquences d'une dénutrition : cela lui serait rapidement fatal.
Son dîner terminé, le nomade se sent aussitôt gagné par un irrésistible sommeil. Félicius et Dan-le-Fangeux lui préparent une couche dans la cabane, l'abritent d'une couverture et le laissent s'allonger là pour la nuit. Il ferme les yeux et dort comme un pierre jusqu'au matin. Réveillé par le gazouillis des oiseaux - et non par une attaque de fourmis -, Djirunyaza ressent les bienfaits d'un repas suivi d'une bonne nuit de repos. Il se sent en pleine forme, prêt à reprendre la route d'un bon pas, bien qu'il sache que cela ne durera pas. Ses compagnons sont déjà assis sur des rondins, en train de partager en silence un petit déjeuner à base de saucisson, de fromage et de fruits secs, provenant des sacoches de Dan-le-Fangeux. Dès qu'il voient Djirunyaza émerger de son sommeil, ils lui proposent de se joindre à eux. Trop heureux d'avoir une oreille autre que celle de l'Homme-Chat, hermétique à sa poésie, le champignonniste lui tombe dessus comme la misère sur le pauvre monde : [DAN-LE-FANGEUX] - Ah ! vous voilà enfin Hors du monde des rêves Les lueurs du matin Exigent qu'on se lève. Cette poignée de raisin Attend que l'on l'achève Mais après ce festin, Nous marcherons sans trêve En route vers le destin De cette vie trop brève. Si ce n'était vilain, Je dirais : marche ou crève. L'Homme-Chat émet un feulement et, d'un revers de main, chasse les mouches agaçantes qui volent autour de sa part de fromage, avant de prendre à son tour la parole : [FELICIUS] - En tant que fidèle serviteur de Courga, il est de mon devoir de vous escorter jusqu'au village. Mais je n'en passerai pas les portes. Car nous autres, les Hommes-Chats, quand on arrive à Anvil, tout l'monde change de trottoir. MJ pour Défis Fantastiques
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