SC : LES MAîTRES DE L'ÉPREUVE - CH1 : Le Guérisseur

[Astro Buck]

Chapitre 1 : A la recherche du Guérisseur

Avec la participation de Djirunyaza et Gorgorx

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Anvil en Allansia, premiers jours du Mois des Semailles...

Un soleil radieux, d’une douceur printanière, luit au-dessus du paisible village blotti dans les collines, où Nains et Humains vivent en harmonie. Toutes sortes de sons jaillissent de toute part, formant la symphonie quotidienne d’Anvil...

Le marteau d’un maréchal ferrant tinte contre l’enclume en redressant un fer à cheval bosselé par l’usure. Des poules, des dindons et des oies gloussent et caquètent à qui mieux mieux. Des Nains de retour de la mine chantent un air traditionnel. La cognée d’un bûcheron sonne impitoyablement contre le tronc d’un arbre qui craque en agitant son feuillage. La faux d’un paysan siffle dans les airs avant de s’abattre dans les herbes hautes qui seront liées en bottes pour le fourrage. Dans l’atelier de la famille Figgins, un burin retentit contre le marbre, gravant une épitaphe, tandis qu’aux écuries des chevaux de trait mâchouillent le foin abondant que leur donne généreusement un cocher à l’air morne et aux larges épaules. Dans la Taverne du Double Canard, vaisselle brisée et dents cassées jonchent le carrelage : une rixe a encore éclaté entre deux Nains éméchés, encouragés par les cris de la clientèle. Dans la Taverne des Deux Lunes, le tenancier débonnaire, La Fouine, tout en essuyant une choppe dans un grincement incessant, considère d’un air rêveur la lame rouillée de l’épée qu’il a héritée de son père, et son père de son père, et le père de son père du père du père de son père, et il faut avouer qu’on s’y perd. A une entrée du village, un voyageur nouvellement arrivé hurle de douleur tandis que la grosse pogne d’un Nain un peu trop accueillant lui broie les phalanges. Dans sa maison entourée de ses trente chats, Marie Mystique astique sa boule de cristal au milieu d’un concert de miaulements lancinants. Dans le temple de Throff, une Grande petite Prêtresse allume un candélabre en marmonnant une monotone psalmodie.

Tout cela fait le quotidien du village d’Anvil, un quotidien que s’apprêtent à laisser derrière eux quatre individus équipés pour une longue randonnée.

Sindla la Bienheureuse, qui préside aux hasards de ce monde, poursuivant d’énigmatiques desseins, a fait en sorte qu’ils franchissent au même moment les portes du village. Un seul chemin s’étirant depuis les murailles d’Anvil jusqu’à l’orée du bois, ils devront nécessairement cheminer côte à côte un temps.

Parmi ces quatre personnages se trouvent notamment une jeune femme et un vieux Nain. Ce dernier a des cheveux roux, parsemés de mèches grisonnantes, une longue barbe, une moustache tombante et des joues rubicondes.

La jeune femme est vêtue d'une tunique noire, d'un pantalon en coton de même couleur et chaussée de sandales en cuir assorties aux lacets noués autour des chevilles. Elle a un regard brun perçant et de longs cheveux noirs coiffés en queue-de-cheval. Dans le dos, elle porte en bandoulière une épée à deux mains à la lame courbe.

Quant aux deux autres individus, ce sont tous les deux des hommes. Leur rencontre est inévitable...

[Djirunyaza]

Juste derrière le nain, l’homme qui s’avance semble tout d’abord bien ordinaire, quoique peut-être un peu plus grand que la moyenne de ses semblables. Sa démarche interpelle cependant à qui voudra y prêter attention. La souplesse et la légèreté de son pas semblent lui faire effleurer le sol, comme si à chaque instant une danse allait naitre. Il porte des vêtements amples de voyage, typiques du sud de l’Allansia, qui plusieurs fois rapiécées ont connu des jours meilleurs, mais qui devaient lors de leur confection mêler solidité et raffinement. Il doit s’approcher de la moitié de son second cycle (1 cycle correspondant à 20 ans) et sa posture droite et son port altier témoigne d’une condition sociale nécessitant une certaine représentation. Sa peau brune renforce l’idée que l’homme vient du sud, un de ces nomades du désert qui traversent au péril de leur vie le Désert des Crânes pour faire du commerce entre l’Arrantis et la cité de Shaazar. Son visage avenant encadre des yeux clairs apportant un contraste gracieux avec sa peau… mais le passant attentif verra que de ses yeux ressort autre chose qu’une simple béatitude devant le monde qui l’entoure, une force mystique semble l’habiter, à la fois superbe et inquiétante. Assurément, même en l’absence d’une tenue cléricale, le bonhomme doit frayer avec les dieux… un pendentif en forme de chat finira de convaincre l’observateur averti de la confession de l’homme.

Cependant, il ne dégage pas une impression de bonne santé, malgré son port, il semble lutter pour ne pas se voûter, la flamme dans ses yeux semble lutter pour ne pas se ternir…

Fait étonnant pour un voyageur, il ne porte ni sac ni arme… ceci pouvant expliquer ou témoigner que son voyage a dû être tourmenté.

[Gorgorx51]

Le second individu s’approche doucement de la trentaine d’années. Il s'aide à la marche d'un curieux bâton sculpté aux motifs délicats et harmonieux, ornés de symboles sacrés du culte de Courga la Grâcieuse, droit et solide. Sur son dos un sac de voyage.
Avec de petites bajoues, les cheveux roux et la moustache fournie, il n’a vraiment rien d’un Don Juan. Seuls ses yeux verts perçant pourrait lui donner un soupçon de charme .
Un mètre quatre vingt deux pour soixante quinze kilos font de lui une personne dans la norme voir plus grand que la moyenne.
Affublé de vêtement verts et sombre qui doivent lui permettent de se fondre facilement dans la nature et armé seulement d’un arc simple et d’une dague on pourrait pensé aisément sans se tromper qu’il s’agit d’un quelconque chasseur dont les forets regorgent . Sa longue cape munie d’une grande capuche, a sûrement été agrémenté de patchworks pour parfaire à son camouflage.
On peut dire de lui que c’est le profil type de la personne banal dont personne ne souvient et c’est très bien comme cela.
Seul un œil avisé et un examen plus approfondi pourraient déterminer qu’il s’agit là d’un archer vétéran dissimulé sous les traits d’un pédezouille.

[Gorgorx51]

Gorgorx croyant reconnaître Figgly sous les traits du nain :

[GORGORX] – Salut à vous Figgly, que fichez vous donc ici ?

Et se tournant vers sa compagne de route :

[GORGORX] - Vous ne m’aviez pas dit que nous ne serions pas seuls à nous rendre chez « le guerriseur » ?

Puis se retournant vers l’autre humain et s’avançant pour lui tendre la main :

[GORGORX] – Je suis content de vous rencontrez et que nous fassions chemin commun, mon est Gorgorx ! Plus on de fous , plus on...

Mais en examinant de plus prêt le petit bonhomme barbu, il s’exclame :

[GORGORX] - mais vous n’êtes point Figgly ! Pardonnez ma mégarde ; c’est que vous les nains avez tous la même apparence et qu’il m’est très difficile de vous distinguer !

Il se gratte ensuite la tête tandis que ses joues virent au rose de confusion.

[Djirunyaza]

D’abord plus occupé à retirer une plume de poule restée accrochée à sa chevelure, Djirunyaza ne prête pas une attention immédiate aux deux personnes qui sont sur leur chemin.

Cependant, son intérêt devient réel lorsque la mention du Guérisseur apparaît rapidement dans l’entame de conversation.

A la vue du chasseur ayant prononcé le nom du nain sadique tendre sa main puissante et calleuse, Djirunyaza se dit qu’on ne le reprendra pas deux fois à se faire blesser dans ces blagues stupides.

Le prêtre plonge ses yeux dans ceux de son interlocuteur, il lui adresse un salut de tête respectueux en dépit de l’écart existant entre leur position sociale, et écarte les bras de façon rituelle.
Alors qu’il va prendre la parole, son regard tombe immanquablementt sur le bâton tenu par le chasseur.

*Mais… mais… mon rêve serait-il prémonitoire? C’est bien mon fidèle compagnon de route que tient cet homme! Ô Harmonieuse Courga, je te remercie pour ce signe! Ces collines doivent être redoutables pour que tu m’envoies d’autres compagnons…*

Sa mine se renfrogne un instant en repensant au combat onirique titanesque qu’il avait mené quelques instants plus tôt. Le prêtre, toujours dans sa position de salut, refixe le chasseur désormais avec un franc et chaleureux sourire.

[DJIRUNYAZA] - Bonjour étrangers, je me nomme Djirunyaza, humble serviteur de la divine Courga, et voici Higgly, qui n’est point un sadique prompt à vous broyer la main comme Figgly. Nous nous guidons tous les deux chacun à notre manière.
Il est pour le moins remarquable de savoir que notre destination est commune et que ce noble bâton vous a mené jusqu’à moi en cet instant précis de notre départ!

[Astro Buck]

Les deux mains sur les côtes, le Nain éclate d'un grand rire, qui avive encore plus le rouge de ses joues et fait tressauter sa barbe. Celle-ci est ornementée de colifichets qui tintent contre la cuirasse métallique dont s'est revêtu Higgly.

[HIGGLY] - HA ! HI ! HA ! HO ! Vous m'avez pris pour ce farceur de Figgly ? Par le marteau de Gillibran, je ne savais pas que je paraissais aussi jeunot ! Ou alors c'est que le mal dont vous souffrez a atteint vos yeux ! HA ! HA !

Loin de se formaliser de la remarque de Gorgorx sur la "même apparence" qu'ont les Nains à ses yeux, il la prend plutôt pour un compliment. A la grimace que lui adresse Hakasan Za, il comprend cependant qu'ils ont frôlé l'incident diplomatique. Elle s'adresse à Djirunyaza en s'inclinant respectueusement :

[HAKASAN ZA] - Puisque monsieur Higgly est à présent connu de tout le monde, il ne reste plus qu'à me présenter à mon tour. Je m'appelle Hakasan Za, je suis une Traqueuse Ninja de Zengis... et guide à mes heures.

Higgly qui ne s'était pas arrêté de rire jusque-là, s'interrompt brusquement et frappe dans ses mains avec un air grave.

[HIGGLY] - Si je comprends bien la situation, nous avons deux hommes, chacun accompagné d'un guide, et qui se rendent en même temps chez le Guérisseur. Hmmmm... Cela ne fait-il pas un guide de trop ?

Hakasan Za répond du tac au tac :

[HAKASAN ZA] - Je suis payée pour guider un seul homme. A chacun son boul... euh à chacun son client. Comme tu l'as dit, monsieur Higgly, nous sommes deux guides. Qui dit deux guides dit aussi deux chemins différents. Même si nous avons la même destination, les chemins sont multiples et je me fais forte de connaître les meilleurs, ce qui n'est peut-être pas ton cas.

Higgly se remet à rire, mais cette fois-ci c'est un rire jaune au dépit de ses joues rouges.

[HIGGLY] - Les Nains sont des montagnards nés. Il n'est pas un sentier, pas un rocher, pas un cailloux, pas un grain de poussière que je ne connaisse dans les Collines de la Pierre-de-Lune. Si quelqu'un ici connaît le meilleur itinéraire, c'est moi !

Il fait un clin d'oeil à Djirunyaza.

[HIGGLY] - Avec moi pour guide, tu es sûr d'arriver à bon port. Et d'ailleurs, tiens... je suis prêt à parier 5 Pièces d'Or que nous arriverons les premiers !

Hakasan Za plante ses poings dans ses hanches et fronce les sourcils.

[HAKASAN ZA] - C'est ce que nous allons voir ! Je relève ton défi !

[Djirunyaza]

Le prêtre incline à nouveau la tête respectueusement après le salut de la femme au titre étrange. Mais après avoir quitté sa position de salut, aux échanges des deux guides, les sourcils du prêtre se froncent et son visage se drape de perplexité.

[DJIRUNYAZA] - Pensez-vous l’un comme l’autre que les Collines de la Pierre de Lune soient un lieu propice à une quelconque course? Ceux qui parlent de cette contrée tremblent en songeant à ses dangers…

Le prêtre pointe son doigt vers le bâton.

[DJIRUNYAZA] - Ce bâton est un signe, tel le canard blanc sur le lac.

Laissant le bout de son bâton affichant une ébauche de sculpture reposer sur sa poitrine, il joint et entrelace ses mains.

[DJIRUNYAZA] - Et ce signe indique une route commune… la voie nous demande de faire face au mal et à ses créatures. Notre force vient de l’harmonie qui règne entre nous. Pourquoi deux chemins différents? Seriez-vous deux combattants que vous combattriez l’un après l’autre face à la même engeance chaotique?

Après une courte pause.

[DJIRUNYAZA] - Je vous propose une solution: puisque nous sommes à deux jours du logis du Guérisseur, l’un pourrait nous guider durant le premier jour et le second durant le deuxième? Tout en conservant vos émoluments pour deux jours de travail bien entendu…

Il se tourne alors vers le chasseur.

[DJIRUNYAZA] - Qu’en pensez-vous Gorgorx, porteur du bâton sacré de la divine Courga?

[Gorgorx51]

Gorgorx un peu interloqué et regardant tour à tour le prêtre et le bâton sans vraiment comprendre ce que ce dernier a de de spécial se met tout d’un coup à à sourire et laisse éclater un rire gras et communicatif.

[GORGORX] – « Holà » mes amis pourquoi ferions nous de cette épreuve un quelconque concours ? Mieux ne vaut il pas mettre nos efforts en concorde afin de parcourir la distance qui nous sépare du guérisseur sans encombres ? Pourquoi ne pas nous mettre d’accord sur le même itinéraire dès à présent en sachant que vous seriez payer de la même façon pour une tâche qui risque d’être plus simple ?
Je vous promet si nous restons ensemble de vous chanter mes chansons paillardes les plus exotiques ce soir au tour d’un bon feu de camps.
Nous causerons gaiement du long du chemin et nous casserons la croûte et bivouaquerons comme des frères d’armes partant en campagne.

A ces mots le chasseur se caresse la pense en s’imaginant déjà le bon repas repas du soir comme un festin .

[GORGORX] - Quand à ce bout de bois rigolo, je ne sais pas vraiment ce que vous lui trouvez mais je viens d’en faire acquisition à Anvil auprès d’un marchand itinérant. Je me suis dit qu’il était parfait comme bâton de marche. Vous dites qu'il appartient à la déesse "Courga"? Je ne suis pas très au fait des divinités, je n'aime pas les déranger et de toute manière elles me le rende plutôt bien! Je ne fais appel à elles que lorsque je suis désespéré et dans ce dernier cas je fais appelle à toutes à la fois.

Puis il adresse au trois autres un grand sourire tout en se triturant la moustache.

[Astro Buck]

La traqueuse ninja et le Nain qui se jetaient jusque-là des coups d'œil furibonds changent d'attitude après avoir entendu les discours de Djirunyaza et de Gorgorx. Leur expression colérique cède la place à une expression honteuse. C'est le Nain qui, répond le premier, son doigt faisant des tortillons dans sa barbe :

[HIGGLY] - Et moi qui ai, parmi les Nains, une réputation de sagesse, je ne me suis pas montré, à l'instant, à la hauteur de ma réputation. Veuillez me pardonner ces égarements puérils, je n'aurais pas dû fumer cette pipe avant le départ, la fumée m'est montée à la tête. Je suis disposé à accepter la solution que proposent ces messieurs. Qu'en dis-tu Hakasan Za ?

La jeune femme prend à son tour la parole :

[HAKASAN ZA] - Je n'ai pas, pour ma part, l'excuse d'avoir fumé et cependant je me suis comportée comme une idiote. Il y a bien une raison à cela, qui ne justifie rien, mais qui explique un peu : je suis encore extrêmement frustrée de la manière dont s'est conclu mon dernier contrat. D'un côté je me dis que j'ai bien fait d'abandonner Jella à son sort, puisqu'elle connaissait mes conditions. Mais d'un autre, je le regrette, car si jamais je devais apprendre qu'elle a trouvé la mort dans les Collines de la Pierre-de-Lune, je m'en tiendrais pour responsable.

Mais il suffit ! Je vous ai assez ennuyés avec mes états d'âme. J'accepte moi aussi votre proposition. Mais j'opterais plus spécialement pour celle du Saint-Homme, car si nous commençons à discuter de l'itinéraire, nous allons encore différer notre départ. Soyons guide alternativement. Et si à un moment donné le chemin choisi par le guide ne paraît pas judicieux à l'autre, qu'il le dise, en laissant le guide décisionnaire d'en tenir compte ou non.

Le Nain applaudit cette décision et ouvre grand les bras pour faire une accolade à Hakasan Za. Elle se dérobe vivement à son embrassade :

[HAKASAN ZA] - N'en faisons pas trop quand même !

Le Nain hoche la tête de gauche à droite en haussant les épaules. Puis il dit :

[HIGGLY] - Il reste un problème : comment allons-nous déterminer qui de nous deux sera guide en premier ?

[HAKASAN ZA] - Tirons à la courte paille !

Elle s'exécute, ramassant deux brins d'herbe de taille différente, qu'elle dispose dans sa main. Ils décident que celui des deux qui aura la courte paille ([hrp]1 à 3 avec un D6[/hrp]) n'assurera la fonction de guide que le lendemain. Le Nain tire la paille [hrp]Enregistrement N° : 75913[/hrp]. C'est la plus longue ! Il jubile, tandis que la traqueuse ninja fait une moue de déception. Mais elle ne conteste pas la décision du sort. Higgly s'exclame d'un air triomphant :

[HIGGLY] - Suivez le guide !

Et il commence à se mettre en chemin. Alors que le petit groupe arrive à la lisière du bois, il leur fait signe d'arrêter. Le Nain s'engouffre dans les fourrés et en revient avec un gros animal. Bien qu'il soit d'une taille au-dessus du commun pour son espèce, il s'agit d'un phacochère. Le Nain l'enfourche fièrement.

[HIGGLY] - Je vous présente ma noble monture. Je l'ai baptisé Tavion. Oui, c'est lui, c'est mon porc Tavion. Si jamais vous marchez dans ses crottes, soyez clément : sot comme il est, il ne fait pas exprès d'en semer partout où il passe. Allons, à présent, en route compagnons !

[Djirunyaza]

Face au revirement de l’attitude des deux guides, le prêtre rayonne de bonheur. Il porte un regard doux et amical aux repentants, et il offre un chaleureux sourire au chasseur qui a appuyé brillamment le principe de sa proposition, et même tenté de proposer une autre solution au conflit entre le nain et l’humaine.

Lorsque le nain tente l’accolade admirablement esquivée, il éclate d’un rire pur et bienveillant.
Le prêtre, en confiance, déclare d’abord aux guides puis au chasseur.

[DJIRUNYAZA] -
Quel heureux présage émane de votre concorde!
De vos deux talents ne doutez plus mes amis,
Et si l’accolade est trop forte je vous l’accorde,
Marchons bien et ce soir, une bonne pipe et au lit!

Par nos forces ainsi adroitement combinées,
Vigilants mais sereins, allons par ce chemin!
Gardons nous du mal qui peut y être embusqué,
Et suivons là Higgly, curieux et sage nain.

Demain Hakasan za au titre mystérieux
Donnera à nos vifs pas un élan heureux
Et trouverons ainsi le fameux Guérisseur.

Si je ne connais rien de vous cher Gorgorx,
Nous avons tous deux en tête gravé l’idée fixe,
De gagner de l’ermite des collines…les faveurs!

Voyant peu après la monture aux droites et saillantes défenses, le prêtre songe à son songe et involontairement salive...

"Encore un signe!"

Esquivant d’un pas souple un premier étron posé sans crier gare par le phacochère, Djirunyaza revoit sa position et se place un bon mètre plus en arrière pour pouvoir continuer en toute sérénité d'admirer l’horizon.

Une légère inquiétude marque alors son visage. Involontairement son regard se fixe sur le chasseur.

“Pourvu que l’homme prenne soin de ne pas souiller de déjections mon fidèle compagnon!”

Mais l’idée passe vite et le prêtre profite du voyage.