SC: La Prêtresse de Mars - CH1 : Les Grands Jeux

[Astro Buck]

Le saut "magique" par lequel Valande projette de s'évader ne serait d'aucune aide dans cette salle voûtée. En effet, le plafond comporte bien une ouverture carrée en son milieu, mais elle est obstruée par une grille scellée, elle-même recouverte d'un panneau en bois. Il s'agit vraisemblablement d'une trappe qui doit pouvoir s'ouvrir depuis l'étage supérieur.

Le plafond est largement assez haut pour que les terriens et les martiens rouges s'y tiennent debout... mais ce n'est pas le cas pour le martien vert.

Les Terriens réalisent alors que ses membres intermédiaires peuvent également servir de "jambes". En effet, après avoir constaté que la hauteur de plafond n'était pas adaptée à sa taille, l'homme vert se met à se mouvoir à quatre pattes, en gardant son buste à la verticale, ce qui lui donne l'apparence fantasmagorique d'un centaure. L'aisance avec laquelle il se déplace de cette manière laisse imaginer que cela doit représenter, à la course, un avantage certain sur les bipèdes.

Les autres prisonniers affichent un air abattu et blasé, ils ne se donnent même pas la peine d'explorer leur environnement, comme s'ils savaient déjà à quoi s'attendre. Certains s'adossent à un mur, d'autres s'assoient, après s'être saisi d'une étoffe trouvée sur le tas de frusques sales entassées au milieu de la salle. A côté se trouve un amoncellement de bols en terre cuite. A en juger d'après les reliefs de nourriture qui y sont incrustés, durcis par le temps, et dégageant une odeur infecte, le moins qu'on puisse dire c'est qu'ils ne sortent pas du lave-vaisselle...

En atteignant l'autre ouverture, bientôt rejoint par Melody, Marvin constate que son intuition était juste et que ses craintes étaient fondées : derrière les grilles, se trouve une pièce intermédiaire, fermée par une autre grille. Aux murs de cette pièce sont fixés des râteliers garnis d'armes de mêlée : majoritairement des épées, de tailles et de formes variées, ainsi que des lances. Et au-delà de cette "cage" s'étend un vaste espace de forme circulaire dont la fonction se laisse aisément deviner : il s'agit bel et bien d'une arène.

Cette vision s'éteint d'un coup, noyée dans la nuit martienne.

[Melody Winchester]

Melody peste intérieurement quand la nuit s'abat sur eux. Quand elle s'exprime, on sent l'agacement dans sa voix. Agacement qu'elle ne cherche pas à dissimuler.

[MELODY]- Visiblement, on va avoir l'honneur de divertir nos "hôtes" -(le mot est dit avec mépris)- lors de joutes dignes des "festivités" du Colisée. Sachant qu'à l'époque, le "spectacle" mettait parfois en scène des animaux sauvages, reste à savoir si on va avoir droit à un échantillon de la faune locale. Si oui, Marvin, j'espère que tu as boosté ton aptitude à communiquer avec les animaux. Même si je ne sais pas si cela sera suffisant.

Autre possibilité, on doit affronter une autre "équipe " de prisonniers. Ce qui nous rappellera, j'en suis certaine, d'excellents souvenirs de nos dernières heures sur Terre.

Ou, plus simple, on doit s'entretuer.

La jeune femme pousse un soupir d'exaspération et tente de s'en retourner vers le tas d'étoffes crasseuses pour en prendre une afin de se protéger du froid de la nuit.

[MELODY]- Ce serait peut-être pas mal que l'un de vous questionne nos compagnons d'infortune. Ils n'ont pas eu l'air bien surpris de se retrouver ici. Si cela se trouve, ce n'est pas leur premier passage. Ce qui serait plutôt une bonne chose concernant nos chances de survie.
Quoi qu'il en soit, ils pourraient certainement nous dire ce qui nous attend demain.

[valande]

VALANDE] - Je crois Mel, que la réponse est simple. comme dans les péplums, ici c'est la cellule et là-bas la scène pour s'entretuer et divertir les débiles. Mais je vais essayer de demander, même si les rouges détestent mes cheveux.

*vivement que je prenne un bain, j'ai l'impression de puer, et pas question que je ramasse ces trucs qui puent, et puis j'ai toujours la cape*

[VALANDE] - par contre, si j'ai raison pour les combats, cela va être difficile pour nous, et je n'ai pas l'intention une seconde de taper quelqu'un d'autre qu'un Xarth, et c'est avec de la chance que j'ai tué un iguane géant pour sauver Xaxa. Alors ne soyez pas étonné si vous me voyez faire encore un truc débile, genre faire un bond vers le podium du chef barbare pour lui trancher la tête, par exemple. Je préfère mourir plutôt que faire du mal à des innocents. Ne prenez pas de risque à me suivre, pensez à vous.

Je sais que cela ressemble à de l'inconscience, mais ma jeunesse a été frappé par une injustice et depuis ce jour je ne supporte plus que l'on fasse du mal a des gens sans défense. c'est pour cela que je suis rentré au FBI et également ma présence sur l'ile.
Et puis au pire, je vais revivre sur Saturne ou Jupiter.
D'ailleurs toi et Marvin vous êtes d'où? moi je suis de Las Vegas. Vous me direz cela tout a l'heure si vous le voulez bien. Je vais essayer de parler aux autres prisonniers pour le moment.

Elle s'approcha doucement des compagnons d'infortune, assieds contre le mur, et s'accroupit doucement face à eux.

[VALANDE] - Vous voulez bien me dire ce qui nous attend dans cette arène ?

[Marvin Lerouge]

Combattre dans une arène. Marvin aurait tellement aimé se tromper… Mais la vision des armes est un fait. Ce n’est plus l’heure d’essayer de rester gentil et naïf. Pour autant, hors de question de devenir con et agressif. La diplomatie est toujours un outil possible.

[MARVIN] – J’ai envie d’essayer ma chance avec le martien-centaure si vous n’y voyez pas d’inconvénient ?

Une phrase de Melody tourne et tourne encore dans sa tête : Ou, plus simple, on doit s'entretuer. Cette possibilité est horrible. Inacceptable pour Marvin. Pour autant, elle en demeure possiblement vraie…

[MARVIN] – Et pour répondre à ta question, j’ai encore du mal à savoir où j’en suis avec les animaux martiens. Rien que de savoir qu’on doit communiquer par télépathie est… magique, déstabilisante, un gros scénario de fantasy pur et dur. Alors se dire que c’est notre nouvelle réalité, notre nouveau normal. Bref, pas de défaitisme là-dedans, rassurez-vous. C’est juste que, parfois, je me souviens d’où on vient et ce qu’on connaissait. Et le grand écart entre notre vie terrienne et notre vie martienne a de quoi donner des vertiges.

Sur ce, Marvin cherche à se rapprocher du martien vert. Par habitude, il parle d’abord avec sa bouche :

[MARVIN] – Bonjour. Bonsoir, en fait. Est-ce qu’on peut parler toi et moi ?

Puis il se souvient que les martiens parlent avec leur pensée. Il chasse cet ersatz de routine humaine en se disant que c’est débile, puis « pense » à la conversation en visant le martien vert :

*Bonsoir. Est-ce que tu m’entends ? Je suis désolé, j’ai des difficultés avec cette « langue ». Est-ce qu’on peut parler toi et moi ? *

[Astro Buck]

Les Xarths étant économes en lumière, comme les terriens ont pu s'en rendre compte pendant leur long voyage en leur compagnie, pas la moindre chandelle ne brille pour dissiper l'obscurité. Mais un rayon lunaire oblique s'infiltre à travers la porte qui donne sur l'arène, transmuant les ténèbres en pénombre, suffisamment pour distinguer les silhouettes des différents prisonniers.

Valande se trouve en face de quatre martiens, qui se sont regroupés par affinité : sans doute partagent-ils quelque chose en commun, des souvenirs, une même origine... difficile de deviner quoi précisément.

L'un d'entre eux lui répond et, bien qu'elle ne puisse pas distinguer les traits de son visage, à seulement entendre le ton de sa voix nasillarde, elle devine qu'il doit en parlant afficher un sourire ironique :

[MARTIEN ROUGE n°1] - Comment ? Tu ne sais pas ? Je croyais que les Therns avaient des yeux et des oreilles partout sur Barsoom.

Il ajoute moqueusement :

[MARTIEN ROUGE n°1] - Que crois tu qui puisse nous attendre dans une arène ? Un bain parfumé aux fleurs de pimalia pour nous rafraîchir ?

Ses compagnons ricanent. Sauf l'un d'entre eux, qui rétorque sèchement, d'une voix ferme :

[MARTIEN ROUGE n°2] - Arrête, Kraj Degus ! Elle a le droit de savoir. Il n'y a pas de Therns, ici, ni de Jed, ni d'esclave, ni d'hommes rouges ou d'hommes verts. Peu importe la cité d'où l'on vient, nous sommes tous pareils. Ici, il n'y a que des hommes qui vont mourir.

Il reste quelques secondes silencieux, comme pour laisser à Kraj Degus l'occasion de répondre, mais celui-ci ne s'en saisit pas, alors il reprend :

[KAL LIDOR] - Kaor, toi dont j'ignore le nom. (Valande sait à présent que "Kaor" signifie "bonjour" en barsoomien.) Je m'appelle Kal Lidor. Tu veux savoir ce qui nous attend ? La même chose que dans n'importe quelle autre arène : une lutte à mort, bien sûr.

Si nous sommes dans la même cellule, cela veut dire que nous serons compagnons d'armes, opposés aux hommes d'autres cellules ou à des bêtes sauvages. Tout ça pour amuser les Xarths. Les meilleurs d'entre nous, ceux qui se feront un nom, pourront peut-être survivre. On se les arrachera à prix d'or sur le marché aux esclaves. Voilà ce qui nous attend : la mort ou l'esclavage.

De son côté, Marvin se trouve face à un individu beaucoup moins loquace. Il a déjà pu constater que les martiens verts étaient d'un naturel taciturne, celui-là ne fait pas exception :

[MARTIEN VERT] - Kaor ! Ça y est : nous venons de parler.

"Kaor" est le salut universel barsoomien, la nuance "bonjour" / "bonsoir" n'existe pas dans cette langue, elle s'exprime seulement par l'image mentale qui l'accompagne télépathiquement. Cette image, Marvin l'a reçue lorsque l'homme vert a répondu. Par contre, rien ne lui permet de savoir si le message qu'il a lui-même formulé en pensée a été ou non reçu par le martien.

[valande]

Valande senti la colère montée, c'était toujours sa réaction contre une attaque qu'elle considérait comme machiste.

*c'est qui celui-là pour ce foutre de ma gueule ? un Jason numéro deux ? je vais te le calmer direct. D'ailleurs il est ou le Jason? s'il se trouve dans une équipe adverse dans l'arène, je ferais peut-être une exception pour lui mettre un pain dans la figure.*

[VALANDE] - Krag Degus ! je ne sais pas qui sont les Therns, les djeds, les Xarths, les arènes et vos moeurs. D'où je viens il n'y a pas tout cela. Mais ce que je sais, c'est que si tu continues à me parler comme ça, tu ne vas pas être en bon état au lever du soleil, et je t'assure que je ne plaisante pas.

Elle essaya de reprendre son calme et de parler plus posément.


[VALANDE] - Kaor Kal Lidor, merci de prendre un peu de temps pour me renseigner, mais pour ma part je n'ai nullement l'intention de me battre contre d'autres prisonniers, surtout pour finir comme esclave si je survis. Il faut garder espoir et chercher une solution en commun.
Aurais-tu l'obligeance de me dire qui sont les Therns, les Jeds, et vous? qui êtes-vous? comment ce fait il que vous êtes ici? si je ressemble à une Thern, est ce que cela peut aider à trouver une solution pour demain ?

Je sais, je pose beaucoup de questions, mais à priori le temps qu'il nous reste est court.
J'ai déjà rencontré Xaxa dans une jungle, c'est elle qui m'a donné ce que je porte sur la tête, ce diadème. Qui est elle pour vous ?

[Marvin Lerouge]

Pas bavard, le martien-centaure. Est-ce parce qu’il est un individu solitaire ? Est-ce son caractère ? Il n’aura probablement pas la réponse cette nuit. D’ailleurs, il faudra penser à dormir. Mais, pour le moment, Marvin n’abandonne pas l’affaire.

[MARVIN] – Je suis désolé de t’embêter. Vraiment. Mais je manque d’informations et je tiens à ma vie.

Il repense à la façon dont il bougeait. C’est ça qui a attiré son attention en premier : ses performances physiques. Il se demande s’il ne pourrait pas en tirer quelque chose. Avec un sourire, il reprend alors la parole :

[MARVIN] – Et si je te montrais que j’avais de la valeur ? Est-ce qu’une course dans la prison t’intéresserait ? Toi contre moi ?

Les conditions sont toutes sauf excellentes. Il fait nuit noir. Il faut qu’il dorme. Demain se profile une bataille à mort. Mais, en ne faisant rien maintenant, rien de bon pourra l’accompagner au matin. Donc c’est maintenant qu’il faut tenter !

[Melody Winchester]

Melody est curieuse d'en apprendre plus sur ces termes dont elle ignore tout. Elle hésite un moment entre se taire et écouter ou prendre la parole.

La deuxième option l'emporte.

*Après tout, on risque de remourir demain. Et cette fois, sans doute définitivement. Alors autant tenter le tout pour le tout.*

La jeune femme commence un peu hésitante au départ. Elle essaye aussi d'ouvrir son esprit pour que ses interlocuteurs perçoivent qu'elle ne leur ment pas.

[MELODY] - Kaor à vous.
J'imagine sans mal que vous me connaissez et que vous me détestez comme tous ceux de votre peuple.
Je suis Melody Winchester ... et je vous ai offensé. Pire, j'ai tué un de vos bébés à naître. Je l'ai fait par ignorance. De là d'où je viens, d'où nous venons, plusieurs choses sont différentes et les enfants ne naissent pas dans les œufs. Vous ne me croyez certainement pas mais c'est ainsi. Et de toute façon, cela ne change rien, je l'ai tué.
Si je meurre demain, j'ignore si cela expiera ma faute, mon crime.
Mais, je vous préviens, je ne compte pas me laisser tuer ni demain ni à aucun moment. Tant que cela sera possible, je lutterai pour rester en vie et libre.
-(elle prend une profonde respiration avant de poursuivre)-
Valande, celle que vous qualifiez de Therns, vous l'a dit : nous ne comprenons pas ces mots. On m'a dit que votre "princesse" Xaxa se dit "Jeddara". Je ne sais pas ce que cela veut dire. Cela signifierait une Jeddak femelle. Mais nous ignorons tout autant ce qu'est un Jeddak.
Pouvez-vous au moins nous renseigner ? S'il vous plaît.

La jeune femme espère une réponse. Un côté de son esprit se demande aussi si la course proposée par Marvin va avoir lieu et ce qui pourra en résulter.

[Astro Buck]

La proposition de Marvin n'agrée aucunement au martien vert :

[HOMME VERT] - Pour nous, les Warhoon, ce n'est pas en faisant la course qu'on prouve sa valeur. Courir vite, c'est ce qui fait la valeur d'un calot, pas d'un homme.

Quelques mètres plus loin, Kraj Degus ne trouve rien à répondre aux propos menaçants de Valande. Et, à cause de l'obscurité, il est impossible de lire l'expression de son visage.

Un de ses compagnons, resté muet jusqu'alors, prend la parole :

[NOOS THEOR] - Kaor, femme blonde, je suis Noos Theor de Zor. Nous diras-tu quel est ton nom ? Vous semblez ignorer beaucoup de choses, qui sont pourtant connues de tous. C'est peut-être parce que vous venez d'une région isolée. Barsoom est immense et peu sont ceux qui peuvent se vanter d'avoir exploré seulement un huitième de sa surface...

Mel Lodih, tu prétends venir de Winchester (Il prononce très approximativement ce nom et avec une grande difficulté.) : je ne connais aucune cité de ce nom. Et je ne connais aucun lieu où l'on ait la peau blanche... si ce n'est la Vallée de Dor, d'où proviennent les Therns. Mais les Therns portent traditionnellement une chevelure blonde, or les tiens sont teints en bleu, et cependant tu partages le même euh... régime alimentaire qu'eux...

Une voix dont la provenance n'est pas déterminable en raison de l'obscurité souffle avec une intonation haineuse :

[VOIX n°1] - Manger un œuf est une abomination. C'est un crime impardonnable.

Une autre voix renchérit :

[VOIX n°2] - Par Issus, je ne sais pas ce qui me retiens de l'étrangler de mes propres mains.

Encouragé par ces voix qui manifestent de l'hostilité pour les terriens, c'est à présent celle de Kraj Degus, aisément identifiable, qui se fait de nouveau entendre, après avoir poussé un petit ricanement aigu :

[KRAJ DEGUS] - Personne, même pas un enfant, n'ignore que nous ne naissons dans des œufs ! Et toi-même, Mel Lodih, tu ne PEUX pas venir d'un endroit où les humains ne naissent pas dans les œufs... parce que ça n'existe pas ! Ou alors tu vas sûrement nous dire que tu es âgée de plusieurs millions d'ords ? Parce que les seuls humains qui ne sont pas nés dans des œufs sont nos premiers ancêtres, tombés des branches de l'Arbre de Vie en des temps immémoriaux. Ne crois-pas que...

Une fois encore, Kal Lidor coupe brutalement la parole de Noos Theor :

[KAL LIDOR] - Je connais une personne à la peau blanche, qui n'est pas née dans un œuf, et qui n'est pas tombée de l'Arbre de Vie.

Noos Theor, qui ne manifeste aucune animosité envers les terriens, mais plutôt une grande curiosité, semble accueillir avec ravissement ce divertissement intellectuel qui lui permet d'oublier quelques instants son sort :

[NOOS THEOR] - On dirait la formule d'une énigme ! De qui parles-tu Kal Lidor ? Je donne ma langue au sorak.

Avec une pointe d'admiration et de fierté dans la voix, Kal Lidor répond en martelant chaque syllabe, entrecoupant chaque phrase d'un silence solennel :

[KAL LIDOR] - Je suis héliumite d'origine, aussi je peux vous dire qu'il existe car je l'ai vu de mes propres yeux.

Je veux parler de celui qui est devenu un prince, dans ma cité d'Hélium, en épousant la sublime Dejah Thoris, petite fille de Tardos Mors Jeddak d'Hélium.

Je veux parler du Seigneur de la Guerre de Barsoom : John Carter de Virginie.

Un mauvais rire roule dans la gorge de Kraj Degus. Il crache parterre avant de rétorquer avec mépris :

[KRAJ DEGUS] - John Carter est un mystificateur. Il prétend venir de la planète Jasoom. Qui peut être assez bête pour croire ça ? C'est à cause de ce maudit calot que j'ai quitté Zodanga, après que les hordes vertes avec lesquelles il s'est acoquiné l'aient mises à sac, faisant subir les pires atrocités aux...

Un puissant coup de poing porté à sa mâchoire l'empêche de terminer sa phrase.

[KAL LIDOR] - Sale ulsio de zodangan, tu n'insulteras pas en ma présence un prince d'Hélium !

La voix rauque du martien vert retentit soudain, tandis que se levant (autant que le lui permet le plafond) il domine toute l'assemblée des captifs de son impressionnante stature :

[HOMME VERT] - Stupides nabots rouges, cessez de vous battre comme des calots autour d'un os. Gardez vos forces pour demain. Pour garder ses forces, il faut dormir. Alors dormez.

Un homme rouge qui ne s'était pas encore fait remarquer jusque-là se lève d'un bond, les yeux remplis de menace.

[HOMME ROUGE] - Tu oses traiter les hommes rouges de calots ? Toi dont le peuple barbare, incapable de bâtir quoi que ce soit, vit comme les grands singes blancs dans les ruines des anciennes cités ?

Si les questions des trois terriens n'ont pas récolté les réponses attendues, elles ont généré une atmosphère explosive. Il ne manquerait plus qu'une toute petite étincelle pour que tous se ruent les uns sur les autres et s'entre-tuent.

[Melody Winchester]

La scientifique s'efforce de comprendre et de retenir un maximum d'informations. Son attention est directement renforcée quand le dénommé Kal Lidor évoque un homme qui n'est pas né dans un œuf.
John Carter de Virginie. Un terrien comme eux.

*Il faut que nous parvenions à rejoindre la cité d'Hélium afin de le rencontrer. Il est le plus à même de répondre à nos interrogations. *

La jeune femme est tentée de poursuivre la conversation mais la tension est tellement palpable dans la cellule qu'elle craint de faire encore empirer la situation. Elle se limite donc à quelques mots.

[MELODY]- C'est assez! Les occasions ne manqueront pas de mourir demain. Inutile donc de hâter les choses.

La jeune femme n'ose évoquer le fait qu'ils auront tout intérêt à s'entraider s'ils veulent survivre.

Melody se doute que sa nuit sera difficile car au moins deux prisonniers en veulent à sa vie. Il lui faudra rester vigilante et ne dormir que d'une oreille. Sur base des voix, elle essaye de déterminer les positions approximatives de deux plus remontés pour s'installer le plus loin possible d'eux.

Avant de s'asseoir contre un mur, elle passe près de Kal Lidor et Noos Theor (d'après leurs voix). Bas, elle s'adresse au premier.

[MELODY]- J'aimerais pouvoir poursuivre cette conversation et en apprendre plus sur ce John Carter, votre cité et tout ce que vous pourrez nous apprendre. Demain tentons de survivre -(Ajoute-t-elle à l'intention des deux martiens. Elle sourit et sa voix prend un accent plus joyeux)-. Au fait, je connais bien la Virginie, c'est très sympa au printemps.

[valande]

* Mélody a raison il faut arrêté cette bagarre*

[VALANDE] - Stop ! Stop ! entretuez-vous tout de suite, et demain cela va être plus facile pour les adversaires. Gardez votre calme et vous ferez preuve d'intelligence, à moins que vous souhaitez passer pour un calot.

*j'ignore ce que sait un calot, mais inutile de le dire*

[VALANDE] - Kaor Noos Theor de zor, je me nomme Val.

Valande essayait de mettre bout à bout les informations.

* Il y a un autre terrien ici et un Américain en plus. c'est un prince, il pourrait peut-être nous aider*

[VALANDE] - J'ignore qui est ce John Carter, mais nous venons également de la terre, ce que vous appelez Jasoom, car je viens d'un endroit pas très loin de le virginie, même si je n'ai jamais mis les pieds là-bas, je parle donc la même langue que lui.
Mes 2 compagnons viennent également de Jasoom, et chez nous, seuls les animaux ont des oeufs. Il n'y a pas d'enfant dans les oeufs, jamais ! Aucun de nous ne pouvait imaginer cela.

Je pense que nous sommes arrivés ici par magie. je ne sais pas si vous comprenez ce mot, mais je crois que c'est Xaxa qui nous appelait à l'aide.

*c'est peut ête faux, mais au moins cette explication a de la gueule*

[VALANDE] - J'ignore qui sont les Therns de la vallée de Dor, mais si je leur ressemble, est ce que cela peut être utile demain pour nous sauver la vie ?

[Marvin Lerouge]

Pour Marvin, rien ne ressortira plus de cette conversation nocturne. Il décide alors de lâcher l’affaire avec le martien-centaure. Puis, en tendant l’oreille pour entendre les voix de Melody et de Valande, il décide de les rejoindre.

[MARVIN] – Je suis d’accord. Nous devons dormir.

Il avance prudemment et ne cherche pas à rentrer trop vite dans un martien qui pourrait prendre cette précipitation pour une raison de se mettre sur la gueule.

[MARVIN] – Demain, nous serons alliés. Nous jouerons dans la même équipe pour le même objectif. Nous devons nous reposer.

Il continue à avancer prudemment, tout en appelant de temps en temps Melody et Valande pour qu’elles l’aide à se guider.

*Mais qui sera le capitaine ? Qui sera le coach qui donnera une stratégie ? Est-ce que quelqu’un pourra se retirer un peu de l’action pour avoir une vue d’ensemble et agir en conséquence ? *

[Astro Buck]

Les appels aux calme de Valande et Melody font effet. L'atmosphère se détend tout à coup.

Le grand homme vert se rassoit, après gratifié Marvin d'un compliment :

[MARTIEN VERT] - Voilà une sage parole.

La lune fait briller les yeux de Noos Theor, écarquillés d'étonnement devant les déclarations de Melody et Valande. Afin de poursuivre la conversation en aparté, il chuchote :

[NOOS THEOR] - Vous venez de Jasoom ? C'est extraordinaire. Mais non, effectivement, je ne comprends pas le mot "magie" : je suppose que c'est le nom de la technologie qui vous a permis de traverser l'espace interstellaire ?

Je comprends encore moins comment Xaxa aurait pu vous appeler... Je n'ai jamais visité la cité de Phundahl dont elle est la Jeddara (D'après l'image mentale qu'ils reçoivent télépathiquement au moment où Noos Theor prononce ce mot, les trois terriens comprennent que cela est un titre nobiliaire qui correspond approximativement à celui de "Reine", le masculin Jeddak signifiant "Roi" ) et je n'ai jamais eu l'occasion de parler avec elle... Mais on dit que les Phundahliens sont des arriérés sur le plan technologique, alors il serait étonnant qu'ils aient trouvé le secret du voyage interplanétaire !

A côté, Kal Lidor grogne en s'enroulant dans une couverture crasseuse. Il semble plus décidé à essayer de trouver le sommeil qu'à bavarder... comme tous les autres, d'ailleurs, à l'exception de Noos Theor, trop heureux de trouver dans la conversation un dérivatif à son angoisse du lendemain.

[NOOS THEOR] - Pour répondre à vos questions au sujet des Therns... Ce sont des hommes et des femmes à la peau blanche et à la chevelure blonde. Je n'en ai jamais vu en vrai, mais on dit aussi qu'ils ont des canines pointues parce qu'ils se nourrissent de chair humaine.

Depuis toujours, les Therns ont répandu dans presque tout Barsoom le culte d'Issus... Jusqu'à ce que John Carter révèle le vrai visage d'Issus : celui d'une vieillarde qui se faisait passer pour une déesse. Son culte n'était qu'une tromperie pour attirer à elle les millions de victimes dont elle et son peuple se sont nourris pendant des générations.

Malgré cela, la plupart des Barsoomiens croient encore en l'ancienne religion et pensent qu'en vérité c'est John Carter qui est un imposteur et que tout ce qu'il a révélé n'est que mensonge. Ses soi-disant révélations ne seraient qu'une vaste entreprise de propagande pour asseoir la domination d'Hélium sur toute la surface du monde.

Tandis que Noos Theor déverse ses paroles, de partout fusent des "CHUT !" agacés. Il semblerait que tous aient pris le parti de l'homme vert : se reposer afin de se disposer au mieux à affronter les épreuves du lendemain.

[valande]

[VALANDE] - Oui Noos Theor, la magie est une manière de parler d'une certaine technique.

*simple et efficace, pas besoin d'en dire plus, c'est parfait*

[VALANDE] - Donc les Therns sont des cannibales, une réputation de méchants. Je vais donc jouer là-dessus demain, merci pour l'information, nous allons nous reposer maintenant.

Valande se dirigea vers l'endroit où elle avait entendu Melody pour la dernière fois en tâtant le mur. Une fois qu'elle trouva sa camarade, elle s'allongea à coté d'elle, et chuchota.

[VALANDE] - reste dormir entre moi et Marvin au cas ou un type te veut du mal.

sentant la jeune femme tendue et il y avait de quoi, elle ajouta pour détendre l'atmosphère.
[VALANDE] - et puis, tu as l'habitude de coucher entre nous à poils, donc une fois de plus ne devrais pas te déplaire.

Parlant suffisamment fort pour que tout le monde l'entende.

[VALANDE] - Si jamais l'un d'entre vous a la mauvaise idée de venir tuer cette nuit ma camarade, je le mange direct après lui avoir cassé la nuque !

[i]Reprenant son chuchotement en direction de ses compagnons.

[VALANDE] - Demain au lever du soleil, avant l'ouverture de l'arène, je vais observer l'architecture pour trouver le lieu où doivent se trouver les personnages les plus importants, la tribune d'honneur et voir quel chemin est le plus facile à utiliser grace à notre agilité martienne.
Dès que j'ai une arme et que j'entre dans l'arène, je fonce sur ma cible. Un otage de luxe est le seul moyen de sortir tous, avec Xaxa et d'obtenir un moyen pour fuir. Vous n'êtes pas obligé de me suivre, prenez soin de vous. Il est temps de dormir.

Elle ferma les yeux, mais tous ses sens en alerte, pour pouvoir protéger mélodie.

[Melody Winchester]

Melody avait eu un petit rire étouffé en entendant la dernière remarque de Valande à son encontre.

C'est vrai qu'elle avait pris l'habitude de dormir entre ses deux compagnons d'aventures. Et c'était une position plutôt confortable et agréable même si elle était convaincue que Marvin avait accueilli avec soulagement la couverture offerte par les martiens rouges.

Melody avait également remarqué l'attitude protectrice de Valande à son égard. Sa dernière remarque au groupe en était un nouvel exemple. Bien que peu habituée à faire l'objet d'attentions (surtout de la part de personnes qui commençaient à la connaître) et un peu surprise par ce comportement, elle n'était pas sans ressentir de la reconnaissance envers la splendide blonde. Un sourire flotte encore un moment sur ses lèvres, bien dissimulé par la noirceur des nuits martiennes.

Elle avait toutefois repris son sérieux en prenant connaissance de la proposition de son impétueuse amie.

Cela lui semblait dangereux. Bas, elle exprima ses inquiétudes aux deux autres.

[MELODY]- Val, c'est très risqué comme stratégie. Survivre et nous donner le temps de trouver un moyen sûr de fuir n'est-il pas plus raisonnable ?

*Dire que c'est moi qui dit cela !*

-(elle ajouta plus bas encore)-

En tout cas, bats-toi et ne les laisse pas te tuer.

-(son ton se fit plus léger)-

Je n'ai pas envie de perdre la douce compagne de mes nuits.

Sur ce, elle déposa un rapide baiser dans le cou de la belle allongée près d'elle.