SC : LES MAîTRES DE L'ÉPREUVE - CH1 : Le Guérisseur

[Garrat]

Garrat voyant Gorgorx gérer la situation il le suit sans s’inquiéter. Il avait pris le sceau et il part à toute vitesse vers la sortie.
Dehors l’étalon qui est devant eux, le surprend. Il n’en avait jamais vu dans sa forêt, même s’il était au courant que ce type d’animal pouvait exister.
Pour un cheval normal monter à deux lui semblerait possible mais avec un cheval volant cela lui semble un peu plus compliqué. Mais il est surement moins qualifié que Gorgorx qui monte dessus sans aucune crainte.

*S’il y va si facilement je ne vais quand même pas lui monter mes craintes… En plus de cela je n’ai aucun objet en argent, laissons-le faire... *

Voyant Zehios au loin, Garrat comprend qu’il n’avait aucune envie de s’approcher. Ne voyant pas Tavion il contacte son ami.

*Nous allons revenir Zehios nous partons chercher des plantes pour sauver Djirunyaza. Restes dans le coin, surveilles Tavion et fais en sorte qu’il ne s’éloigne pas. On vous retrouve ici dans quelques heures, j’espère…*

[Astro Buck]

Du côté de Garrat & Gorgorx :

La commande mentale que Garrat adresse à son familier passe comme une lettre à la poste. En effet, après un bref instant de méfiance mutuelle, le vif Zehios et le pacifique Tavion sont devenus copains comme cochons !

A peine L'Elfe a-t-il enfourché à son tour le noble Pégase, que celui-ci part au galop et, au bout de quelques mètres, décolle du sol d'un puissant coup d'ailes. Le poids conjugué des deux cavaliers ne semble aucunement l'incommoder, il s'élève rapidement au-dessus des collines. Pour Garrat, s'envoler est presque devenu une routine depuis ses récentes mésaventures... mais Gorgorx quant à lui fait son baptême de l'air ! Il se tient fermement au cou du fantastique animal, tandis que Garrat se cramponne à son sac-à-dos. L'ascension est rapide et les voilà bientôt qui traversent les nuages. Heureusement qu'aucun des deux cavaliers n'est sujet au vertige. Il y aurait cependant de quoi le devenir ! Le cri perçant d'un Faucon fait sursauter Garrat, lui rappelant de mauvais souvenirs... Il est à souhaiter que les Hommes-Oiseaux ne soient pas restés dans les parages !

Mais à peine cette pensée traverse-t-elle l'esprit de Garrat que le cheval ailé plonge en piqué, crevant les nuages. Le paysage en contrebas reparaît soudain, complètement transfiguré. Les collines, depuis cette hauteur, ressemblent à de petites mottes de terre agglutinées les unes contre les autres. Elles s'étendent de toute part, comme une mer aux milles vagues immobiles.

Le Pégase, file à tire-d'aile vers l'extrémité orientale des Collines de la Pierre-de-Lune. Là, sans la moindre hésitation, il amorce sa descente vers le relief le plus élevé. Les deux compagnons distinguent alors un lac serti au creux d'un vallon. Le cheval se pose sur la crête de la colline qui domine le lac. Dans la vallée règne un silence sépulcral, et c'est à peine si une ride légère trouble la vaste étendue d'eau noire sur laquelle flottent des écharpes de brume. Les yeux de Gorgorx et Garrat scrutent rapidement la surface du lac. Tout d'abord, ils n'y décèlent pas le moindre mouvement. Alors qu'ils sont prêts de conclure que les lieux n'abritent pas âme qui vive, l'œil affûté du chasseur distingue quelque chose qui dérive lentement vers la rive occidentale.


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Du côté de Djirunyaza :

A la surprise de Djirunyaza, sa tentative de boire est couronnée de succès. En effet, le masque en forme de soleil a épousé son visage et acquis une plasticité et une élasticité qui lui permettent de le mouvoir comme s'il s'agissait de son propre visage. L'effet de la potion est instantanée. Le nomade se sent animé par une vigueur nouvelle qui lui donne des ailes.

Quand Djirunyaza dit à Pen Ty Kora qu'hormis la lumière de Courga il ne dispose d'aucun moyen d'éclairage, celui-ci rétorque :

[GUERISSEUR] - Aucune importance, tu devras tout simplement faire un peu plus attention. Dès que tu es prêt, vas-y. Sache que la planche est très étroite. Mais elle sera vite franchie : elle mesure une quinzaine de mètres environ.

Retenant sa respiration, Djirunyaza commence à marcher sur la planche, dans la plus profonde obscurité, à pas mesurés. Si Courga ne l'éclaire pas - au sens littéral du moins - par contre, par bonheur, le Prodige sous l'effet duquel le Prêtre avait dansé quelques minutes auparavant est encore actif pour quelques secondes. En progressant lentement et avec précaution Djirunyaza finit, à son grand soulagement, par atteindre le bord opposé du puits... au moment précis où il sent la magie de Courga s'évaporer. La déesse l'a poussé délicatement vers le bord opposé du puits, le mettant en sécurité comme une aile maternelle qui remettrait dans son nid un oisillon égaré.

Le Guérisseur traverse à son tour.il marche avec insouciance sur la planche, comme si le puits n'existait pas !

[GUERISSEUR] - Bien. Passons maintenant à l'épreuve suivante.

Il dépasse Djirunyaza et continue à s'enfoncer dans les profondeurs de la terre. Une faible lueur irise les parois de la grotte. Cela suffit aux yeux du nomade, dont les pupilles dilatées sont à présent habituées à l'obscurité, pour guider ses pas. Il parvient même à discerner les glaires noirâtres que Pen Ty Kora sème par moments sur son chemin, chaque fois qu'une subite quinte de toux le secoue.

[Gorgorx51]

Au début pas rassurer du tout, de petits haut-le-cœur s’emparent de Gorgorx au moment du décollage.

*Ne pas lâcher, ne pas lâcher*

Se répéta t’il d’abord sous forme de mantra, comme s’il allé oublier de se tenir fermement à sa monture et chuter dans les airs.
Mais petit à petit cette sensation de peur disparu pour laisser place à l’émerveillement du vol.
Une sensation de liberté à fini par s’emparer de son être et lui faire oublier les conséquences d’une chute de cette hauteur.

Puis vint la descente et la sensation grisante de la vitesse accompagner d’un retour de prudence.
Voyant enfin le lac se dessiner sous ses yeux, il distingua une chose d’abord indéfinissable à sa surface, il tendit le bras et cria à l’attention de son compagnon :

[GORGORX] – Là ! Tu vois cette forme à la surface ?

Il se concentrera au fur et mesure de leur approche pour définir ce que cela pourrait bien être.

[hrp]N° : 76322[/hrp]

[Garrat]

Garrat après être monté sur le pégase s’agrippe au sac de Gorgorx. L’idée même de s’envoler de nouveau le stresse vraiment mais il n’a pas le choix il faut arriver à trouver cet ingrédient.

*Djirunyaza en a besoin, il a besoin de nous, pas le choix. *

Cela n’aurait tenu qu’à lui il serait bien parti à pied. Dès les premiers battements d’ailes il ferme les yeux et la mauvaise aventure avec les hommes-oiseaux lui revient à l’esprit. Ce malaise de ne rien maitrisé et de dépendre des battements d’ailes de ce cheval ne le rassure pas du tout. Le cri d’un faucon ne fait que renforcer cette sensation désagréable. Petit à petit reprenant un peu d’assurance il entrouvre les yeux et renforce sa prise sur le sac de Gorgorx.

Lorsque Gorgorx lui dit de regarder le lac il écoute son ami et se concentre sur cette étendue d’eau qui apparait au loin.

[hrp]N° : 76323[/hrp]

[Astro Buck]

Du côté de Garrat & Gorgorx...

Le Pégase commence à devenir nerveux. Il refuse manifestement de faire un pas de plus. Si les deux aventuriers veulent s'approcher du lac, il ne pourront le faire qu'à pied. Les pentes qui descendent vers l'étendue d'eau sont constituées d'éboulis de caillasses noires, probablement des roches basaltiques. Ici rien ne pousse... ou du moins aucun végétal ne survit. Il n'a pas toujours dû en être ainsi car les silhouettes spectrales d'arbres calcinés, jaillissent ça et là du sol. Le lac est en partie noyé dans des brumes. Il s'en dégage une puissante odeur de souffre qui agresse les narines de Gorgorx et Garrat.

Ce qui est particulièrement saisissant, dans ce lieu, c'est le silence de mort qui y règne. La seule chose qui pourrait évoquer la vie est cet objet en mouvement qui flotte lentement sur le lac. Les deux compagnons écarquillent les yeux pour essayer de suivre son évolution et tâcher de distinguer de quoi il s'agit. Mais les volutes de brumes mouvantes le font parfois disparaître. Garrat le perd totalement de vue. Par contre, Gorgorx parvient à l'entrapercevoir une dernière fois avant qu'un rideau de brume ne l'engloutisse tout à fait. Autant qu'il ait pu en juger depuis cette distance, il lui a semblé identifier une silhouette humaine se tenant debout sur un radeau.

[Djirunyaza]

Conscient de ce qui vient de se passer, avec gratitude, le prêtre adresse une humble prière à sa déesse tutélaire.
Mais Djirunyaza est en colère contre lui-même. Encore une fois, seule la miséricorde de Courga lui a permis de franchir une étape aussi triviale que de traverser en équilibre une planche de bois!!
Enivré par l'énergie nouvelle donnée par le contenu de la fiole, il s'est élancé avec la grâce de Tavion dans une épreuve demandant un pas léger et assuré.

*Était-ce une potion de taureau rouge? Ce fameux breuvage qui est censé donner des ailes et qui pousse à des extrémités bien stupide? Si je me sens bien mieux qu'avant, il faut que je reprenne le contrôle de mon corps et de mon esprit... je ne suis pas là pour jouer ma vie sur un coup de dés!!*

Dans l'obscurité installée, Djirunyaza reporte son attention sur le Guérisseur.

*Le voilà bien mal en point... sa toux est apparue juste après la terrible action du masque que je porte... absorbe-t-il le mal des autres pour le combattre avec son propre être?*

Cette idée révulse le prêtre autant qu'elle provoque son admiration.

[DJIRUNYAZA] - Pardonnez-moi Guérisseur? Pouvons nous nous arrêter un instant?

Arrêté, appuyé sur son bâton dont il ne s'est pas attelé à sculpter les entrelacs depuis bien longtemps, il s'accroupit et cherche alors à retrouver la maitrise de son souffle particulièrement rapide depuis l'absorption du remède.

Levant alors les yeux vers le visage informe du Saint Homme, il s'adresse à lui avec une grande révérence.

[DJIRUNYAZA] - Guérisseur, est-ce que votre vie est en jeu dans ce processus de guérison? Vous semblez absorber le mal qui me ronge comme vous avez dû le faire déjà de trop nombreuses fois... vers quelle divinité vont vos prières?

[Gorgorx51]

[GORGORX] – Ce volatile ne nous emmènera pas plus loin. Mettons pied à terre !

Mêlant le geste à la parole, il descend de la majestueuse monture avec prudence, pour éviter de chuter comme cela lui est déjà arrivé par dans son passé de soldat devant toute la compagnie.

*On s’était bien foutu de ma tronche ce jour là, je n’aimerai pas passer pour un empoté devant cet elfe, même s’il m’a l’air encore moins à l’aise que moi pour chevaucher les nuages.*

Il vérifie n’avoir rien perdu en route et s’adresse à Garrat :

[GORGORX] – As tu vus s’il s’agissait bien d’un homme sur un radeau ?

Il scrute de nouveau le lac mais n’y voit que la brume et comprend soudain d’où vient la dénomination de ce dernier.

[GORGORX] – Je l’ai totalement perdu de vu dans cette purée de poids, mais si c’est bien ça, peut être serait il judicieux de faire appel à lui pour nous renseigner, voir nous conduire. Qu’en penses tu ?

[Garrat]

Voyant Gorgorx descendre du cheval il en fait de même comprenant comme lui qu’ils allaient devoir continuer à pied.

[GARRAT]: Il m’a semblait moi aussi avoir vu quelque chose mais je t’avoue ce fut bref, ce brouillard est vraiment très épais. Je ne peux pas te dire que c’était un homme ou un bout de bois. Mais il y avait quelque chose sur l'eau tu as raison. En plus pour dire la vérité j’étais un peu cramponné à ton sac. Les déplacements dans les airs me rappellent de mauvais souvenirs ces temps-ci.…

Garrat sourit et essaye de plaisanter, car l’ambiance qui est autour d’eux ne semble vraiment pas très réjouissante. Ce manque d’arbre, de plante, d’oiseau et de bruits ne présage rien de bon pour un elfe comme lui. Ce lieu n’est pas normal.

[GARRAT] : Mais si tu as vu quelqu’un je pense qu’il faudrait se rapprocher en effet de la zone où cet homme se trouvait.
On pourrait lui demander des renseignements sur cette plante. Il pourrait même peut être nous aider à en trouver, tu as raison, allons y. Plus vite nous aurons notre sceau rempli plus vite notre ami sera sorti d'affaire.
En revanche soyons prudent car je trouve ce lieu particulier, dénué de vie. Quelque chose ne tourne pas rond.

[Astro Buck]

Du côté de Gorgorx & Garrat...

Les deux compagnons commencent à descendre la pente, laissant derrière eux leur monture. Celle-ci semble disposée à les attendre, puisqu'elle demeure immobile, observant leur évolution à travers les caillasses. Sans doute estime-t-elle que le prix payé par Gorgorx vaut l'aller-retour.

L'éboulis est instable et les pierres roulent sous les pieds, si bien que les deux aventuriers peuvent difficilement résister à la gravité. Emportés par leur propre poids, ils glissent à travers la coulée de pierres, semblables à ces trappeurs qui skient sur les pentes enneigées des Montagnes de Doigts de Glace. L'exercice n'est pas particulièrement périlleux, cependant, car la pente est relativement douce et ils ne prennent pas une vitesse excessive.

Les voilà bientôt sur les rives du lac. En haut de la pente, le Pégase n'est plus qu'une tache blanche qui réfléchit les derniers rayons du soleil couchant. La couleur de l'eau confirme les propos de Garrat quant à l'aspect anormal des lieux. En effet, la surface du lac est noire comme de l'encre. Cela aurait pu provenir du fond basaltique, transparaissant à travers l'eau, ou bien du reflet du ciel crépusculaire mangé par la brume... mais il n'en est rien, l'eau n'est pas transparente, mais opaque, le noir est sa couleur propre. Elle exhale des vapeurs grisâtres et sulfureuses, qui dansent comme d'énormes serpents de fumée autour des deux aventuriers.

Se dirigeant ainsi qu'ils en ont convenu, du côté où ils ont vu le radeau, ils ne tardent pas à le percevoir, sillonnant les eaux calmes du lac. La silhouette humaine qui le manœuvre est dissimulée sous une robe à capuchon. Un manteau de brume se referme sur elle, la dérobant quelques instants à la vue des aventuriers. Puis le brouillard s'ouvre... l'être qui apparaît, tout proche à présent, n'est pas humain. Ou du moins, s'il a été humain, il ne l'est plus désormais : c'est un SQUELETTE !

Les mains du Squelette sont crispées autour de la poignée d'une grande épée. Il braque les trous béants de ses orbites vides sur les deux aventuriers. Son radeau s'immobilise à 4 ou 5 mètres de la berge, sans qu'il ait effectué la moindre manœuvre, comme par magie. Bien qu'il brandisse une épée dans la main, le Squelette ne semble pas animé par l'intention de les attaquer. En effet, il tend la lame vers eux, non pas pour les menacer, mais comme s'il voulait la leur donner.

[hrp]Pour les 2 PJ : +1 point de Peur[/hrp]

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Du côté de Djirunyaza...

Pen Ty Kora hoche la tête affirmativement en réponse à Djirunyaza qui lui a demandé de faire une halte. Les questions que lui pose le Prêtre de Courga font apparaître sur son visage brûlé ce qui pourrait ressembler à un mince sourire.

[GUERISSEUR] - Tu es bien curieux, serviteur de Courga. Mais j'ai bon espoir en ta guérison car je vois aussi que tu es rempli de bonté. Alors que la maladie te met au supplice et que la mort te suit comme ton ombre, tu te soucies du bien d'autrui plus que de toi-même. Mais sois...

Une horrible toux jaillit du fond de sa gorge, amplifiée par l'écho caverneux.

[GUERISSEUR] - Mais sois rassuré, Djirunyaza. Je n'absorbe pas le mal qui te ronge. Je suis souffrant, il est vrai, mais ce n'est pas de ton fait. Mon précédent patient portait le mal le plus redoutable qui soit. Le même mal qui m'avait fait tant souffrir quand j'en avais délivré mon vieil ami Nicodemus. Je l'ai affronté une seconde fois... Mais c'est assez ! Ta dernière épreuve t'attend, ne perdons pas de temps.

Il tourne le dos et se remet en marche.

[GUERISSEUR] - Quant à ta dernière question, je pense que tu feins l'ignorance. J'ai été initié aux mystères de la Terre-Mère, il y a de cela fort longtemps, et quand j'ai besoin de prier, c'est vers Throff que je tourne mes regards. C'est d'ailleurs à ses enfants que je vais à présent te confier...

Pen Ty Kora s'arrête de nouveau, dans une salle qu'éclaire la légère phosphorescence des cristaux qui recouvrent les parois. Au milieu se trouve une fosse, qui exhale une odeur suffocante de charogne. En s'approchant du bord, Djirunyaza constate avec horreur qu'elle est remplie d'une faune grouillante avec laquelle il a déjà fait connaissance tout récemment : des VERS CARNIVORES.

[GUERISSEUR] - Voici ta dernière épreuve. Tu dois plonger dans cette fosse et t'allonger au fond. Il te faudra demeurer parfaitement immobile pendant que les vers te recouvriront et dévoreront tes chairs infectées. Cela sera horriblement douloureux. Mais si tu y survis, je pourrai ensuite régénérer ta peau grâce à un cataplasme de mon invention... en espérant que tes compagnons auront rapporté d'ici-là l'ingrédient que je leur ai demandé.

[Djirunyaza]

Écoutant avec attention les mots prononcés par cette bouche sans lèvre, le prêtre de Courga se relève lorsque Pen Ty Kora se remet en marche.

*C’est vraiment un Saint Homme, mais c’est quand même agaçant cette toux….*

[DJIRUNYAZA] - Il n’y a point de feinte dans ma question.

S’il y avait un peu plus de lumière, si tant est qu’il en ait besoin, et si cela aurait pu l'intéresser, le Guérisseur aurait vu les yeux de Djirunyaza partir dans le vague, l’esprit parcouru d’images du passé.

[DJIRUNYAZA] - Plus jeune, et certainement plus flamboyant qu’aujourd’hui, je servais le dieu du Feu et à ce titre, je faisais parti des gens du Filash et chantais à tue-tête “Moi j’aime brûler!” avec mon maître. Mais ma vraie nature était pourtant de servir l’Harmonie et la Grâce de la divine Courga… ce que je fais aujourd’hui encore avec ferveur! Comme vous l’avez indiqué, ce que je sais de vous date d’avant ma propre naissance, du temps où vous étiez en Arantis… peut-être que… mais peu importe, je prierai donc Throff, la Terre-Mère, afin qu’elle vous accorde la force de recouvrer la santé!

Les deux hommes arrivant devant la fosse, la bouche de Djirunyaza se tord légèrement de dégoût devant le spectacle grouillant et carnassier. Lorsque le Guérisseur énonce ses consignes pour la troisième épreuve, le prêtre pense immédiatement à ses compagnons de route qu’il a vu partir avec ce qui ressemblait à un seau…

*Alors bonne chance à vous dans cette quête Gorgorx et Garrat! Puisse l’Harmonieuse Courga vous protéger…*

Puis, lorsqu’il se reconcentre sur son futur supplice, une forme de sourire apparaît peut-être sur ses lèvres.

*Je revois encore Gorgorx sauter hors du puit, tel un Dévoreur des sables de sa dune, les moustaches frétillantes de rage et de peur avec toute cette vermine s'agitant sur lui! Fufufu…*

[DJIRUNYAZA] - Une chaire morte peut donc faire souffrir? La souffrance est une compagne assidue sur la voie depuis bien longtemps...alors allons-y sans tarder.

Saluant Pen Ty Kora de la tête, il retire ses vêtements en lambeau et pose son bâton au sol et s’enfonce les deux pieds devant avec le plus de détermination dont il est capable.

*C’est donc de la vermine qui participera peut-être à ma survie? Que la voie est complexe Ô Gracieuse Courga!*

Sans attendre que les vers carnivores commencent leur terrible besogne, Djirunyaza cherche à tourner son esprit vers le Jardin Céleste afin de ne pas devenir fou.

[Gorgorx51]

Gorgorx recule d’abord d’un pas avant de se raviser en voyant que le mort vivant ne lui cherche pas querelle mais leur tend son épée.
D’abords effrayé, il se ravise et soudain pousse un cri :

[GORGORX] – Kull ?

Il se retourne vers son compagnon .

[GORGORX] – Cela ne te rappelle point la légende de Kull ?
Tu sais bien , celui qui à une certaine époque à mis fin au règne du Nécromancien Razaak avec la propre épée de ce dernier. Épée qu’il avait d’ailleurs pris soin de maudire et de cacher dans un lac car elle était la seule à pouvoir le détruire !
La légende raconte que c’est au moment même où Razzak fut transpercé que Kull, le porteur de l’épée, vit ses chairs fondre au soleil dans un grésillement atroce. Un véritable supplice qui dura de très longues heures.
Et maintenant il ère bloqué sous cette apparence en attendant qu’un valeureux héro comme moi vienne l’en délivrer en acceptant de prendre l’épée.
Du moins, c’est ce que je me souviens de ce que l’on m’a raconté lors du mariage bien arrosé de ma cousine Berthe. D’ailleurs au sujet de ce mariage cela me fait penser à un petite anecdote que je te conterai lorsque notre ami serait sauvé.

Nul conscient de la possibilité que la malédiction puisse s’emparer de lui et tellement fier de pouvoir venir en aide à l’un de ses héros, le chasseur s’approche et tend sa main pour se saisir de l’arme.

[Garrat]

Voyant le passager de la barque Garrat recule de quelques pas lui aussi. Un squelette avec une épée en main voilà encore un évènement bien peu naturel. Cet endroit lui glace les os.
L’enthousiasme de Gorgox le surprend un peu surtout qu'il ne s’attendait pas à entendre cette histoire de la bouche de Gorgox.

*Comment connait-il toutes ces choses ? *

Pour sa part il n’avait jamais entendu parler de cette légende.
Ce qui surprend le plus Garrat c’est la réaction de Gorgorx à prendre directement cette épée.

*Serait il envouté ? *
*Comment a-t-il pu survivre aussi longtemps en prenant sans réfléchir tout ce qui lui plait… ? Ces humains sont surprenant…*
*En plus nous ne sommes pas là pour récupérer une épée mais pour sauver notre ami. Dans notre monde, si on te donne quelque chose c’est qu’il y a une bonne raison. Et le cadeau d’un squelette, rien de réjouissant… Bizarre qu’il n’y pense pas ? *

Garrat voyant le risque que va courir son ami tente de l’arrêter en lui prenant le bras.

[GARRAT] : ARRETES !!
Réfléchis aux conséquences ! Nous sommes là pour Djirunyaza !
Nous devons nous occuper de notre mission ! Elle seule compte !
On joue la vie de notre ami tu ne peux pas prendre le risque de tout faire rater…

[Astro Buck]

Du côté de Djirunyaza...

Le Prêtre de Courga, d'une démarche à la fois souple et digne, descend dans la fosse, sceptique quant aux bienfaits supposés de cette surprenante méthode curative. A peine a-t-il enfoncé ses pieds dans la marée de vers que ceux-ci se mettent à ramper autour de son mollet. Le sourire de Djirunyaza commence à se crisper, pour se muer bientôt en une grimace d'horreur. Le voilà recouvert de vers, comme un épais manteau vivant et gluant. Il sent qu'il va irrésistiblement céder à la panique. Ses yeux s'écarquillent tandis que monte en lui l'irrépressible pulsion de sortir de la fosse en courant et en hurlant...

...mais voici qu'un chant s'élève, une mélopée étrange et hypnotique, fredonnée par la voix du Guérisseur. Aussitôt, Djirunyaza en éprouve en grand apaisement. Les vers carnivores eux-mêmes semblent ralentir sous l'effet du chant. Djirunyaza sent leur morsure : ils commencent leur patient travail de décharnement. Alors qu'il est littéralement en train de se faire écorcher vif par la vermine qui le submerge, le Prêtre de Courga n'éprouve aucune douleur et se sent gagné par une douce léthargie. Son âme s'élève lentement au-dessus de son corps, comme sous l'effet d'un rituel de décorporation chamanique. Il voit, presque indifférent, les vers carnivores pénétrer dans sa peau et creuser des galeries dans sa chair comme le font des lombrics dans la terre. Djirunyaza se sent appelé par les Jardins Célestes, jamais la présence de Courga ne lui a paru aussi proche. Son âme s'élève loin au-dessus de la fosse, loin des vers, loin du Guérisseur. Une obscurité impénétrable l'entoure de toutes parts. Est-il inconscient ? Est-il en train de rêver ? Est-il en train de voyager sur un autre plan ? Est-il mort ? Il n'en sait rien : jamais encore il ne s'était retrouvé dans un tel état.

Du côté de Garrat & Gorgorx...

Garrat saisit le bras du Chasseur. Quand on compare les membres graciles de l'Elfe au bras musculeux de Gorgorx, le geste paraît presque dérisoire. Et pourtant... Animé par une puissante résolution, Garrat trouve en lui des forces insoupçonnées : il parvient à retenir Gorgorx, implacablement.

De toute manière, depuis la berge, Gorgorx était trop loin pour se saisir de l'arme tendue par le Squelette. En effet, celui-ci se trouve à 4 ou 5 mètres plus loin, immobilisé sur le lac. La créature macabre ne semble pas vouloir s'avancer au-delà, de crainte sans doute que son radeau ne s'enlise dans les alluvions et s'échoue. Il continue, avec ses orbites vides et obscures, de considérer les deux aventuriers, tendant pathétiquement l'épée dont il attend qu'on le délivre. Une plainte étrange, pathétique et plaintive, semblable au sifflement du vent par une nuit de tempête, sort de sa mâchoire béante.

[Gorgorx51]

Gorgorx comprenant l’inquiétude de son compagnon ne forcera pas pour se libérer de l’étreinte mais se figera sur place et sourira à Garrat.

[GORGORX] – Tu ne parlais pas te rendre compte mais sous cette apparence de mort, se cache un véritable héros des temps anciens !
Et si nous sommes là aujourd’hui ce n’est sûrement pas par hasard mais si tu as peur que cela entrave notre mission première, je remettrai cela à plus tard .
Et si tu me fais la promesse de m’accompagner, je reviendrai une fois Djirunyaza sauvé, pour libérer le grand Kull de sa malédiction, et ça même si je ne sais pas ce qu’il peut m'arriver.
Mais d’après la légende l’épée ne la maudit qu’au moment ou il a tué Razzak, la malédiction n’a aucune raison de s’en prendre à un pauvre chasseur comme moi.

A ce moment , il libère délicatement sa grosse poigne, se crache dedans et la tend à Garrat.

[GORGORX] - Et ensuite, mettons nous à la recherche de ce limon !

[Garrat]

Voyant que Gorgorx reprenait raison Garrat se senti rassuré.
En revanche il venait de voir Gorgorx cracher dans sa main et lui tendre celle-ci.

*Qu’est ce qu’il me fait encore ?
Peut-être que ce vol en pégase et les différentes journées qui l’ont précédées lui ont fait perdre la tête ? Ou y a-t-il quelque chose autour de ce lac qui le perturbe ? *

[GARRAT] : Ça va Gorgorx ? Tu te sens prêt à continuer notre mission ?
Je pense qu’il ne faut vraiment pas tarder car Djirunyaza à besoin de nous au plus tôt. Et puis on ne sait pas jusqu’à quand ce cheval va nous attendre ?

Voyant que Gorgorx maintenait sa main tendue Garrat compris qu’il s’agissait surement d’une tradition chez les humains. Se serrer la main après avoir craché dedans devait être le moyen de conclure un pacte ? Ce qui n’était pas le cas dans son clan. Mais il était ouvert aux différences c’était d’ailleurs ça qui l’attirait lorsqu’il quittait sa famille.
Il trouva néanmoins cette façon de faire un peu rudimentaire mais ne voulant absolument pas vexer son ami, il fit pareil et lui sera la main.


*J’espère que je ne me suis pas planté sinon il va vraiment me prendre pour un fou…*

[GARRAT] : D'accord quand on en a finis avec les problèmes de Djirunyaza je t'accompagnerai ici pour j'espère sauver cet homme...

Après ce cérémonial un peu bizarre pour lui il commença à regarder plus précisément les alentour pour voir où pourrait pousser ce limon.

[GARRAT] : Gorgorx à ton avis il pourrait se trouver où ce limon ?