SC: LA TROIE ENGLOUTIE - Ch 5 : Apocalypse

[Astro Buck]

Après un cérémoniel digne d'un prestidigitateur s'apprêtant à sortir un lapin de son chapeau devant une assistance ébahie, Kitty présente l'étrange binoculaire au vieil homme :

Mais lorsqu'il voit cet objet, le professeur ne manifeste pas la moindre expression de surprise. Il affiche au contraire un air désabusé mêlé d'impatience.

[NEFELUS] - C'est donc cela que vous appelez une "technologie avant-gardiste et défiant toute compréhension humaine" ? Mais voyons, ma chère demoiselle, ce n'est qu'un vulgaire stéréoscope, comme on en fabrique depuis les années 1850.

Nefelus s'empare de l'objet et le manipule pour en examiner l'aspect extérieur sous toutes ses coutures.

[NEFELUS] - C'est un astucieux dispositif optique qui nous permet de voir des images ou des photographies avec une si une puissante illusion de relief et de profondeur qu'on croirait être en présence d'un objet en trois dimensions.

Par contre, ce qui est curieux, c'est que je ne parviens pas à distinguer ce que représente la carte stéréoscopique que vous avez insérée dans le support. Voyons voir...

Nefelus appuie les oculaires contre ses yeux pour regarder à l'intérieur de l'appareil. Son corps tressaille alors violemment. Lorsque, quelques minutes après, il décolle enfin le binoculaire de ses yeux, le professeur tremble et chancèle tellement qu'il doit s'agripper des deux mains à une table du laboratoire pour ne pas tomber. Son visage est en sueur. Ses rétines dilatées lui donne l'air affolé d'un lapin pris dans les phares d'une automobile.

[NEFELUS] - C'est... c'est impossible. Parfaitement impossible.

Il fait quelques pas en se frottant le cuir chevelu, arrachant au passage quelques mèches argentées. Nefelus attrape un bécher, faute de mieux, qu'il remplit d'eau et vide d'un trait.

[NEFELUS] - Qui a construit ce... stéréoscope ? Quels en sont les composants ? En avez-vous les plans ? Me laisserez-vous le démonter ?

Quant au curieux spectacle qui nous donne à contempler, il rend un singulier écho avec la petite conversation que nous avions eu, chère demoiselle, le jour même de notre rencontre. Vous en souvient-il ? Nous en étions venus, je ne sais plus comment, à parler du paratonnerre de Franklin.

Souvenez-vous...

Charles Garnier, en dépit de ses répugnances esthétiques, se soumit aux instructions officielles promulguées en son temps et équipa la toiture de son opéra d’une multitude de paratonnerres. Il s’agit de tiges de fer forgé galvanisé surmontées d’une olive en platine. La pointe de la lyre serait donc l'une de ces "olives" ? D’ordinaire, on les relie entre elles par un « circuit des faîtes ». Mais en l’occurrence, leur jonction n’est pas problématique, puisque que le faîtage de l’Opéra est en zinc, métal très conducteur.

Cette toiture est prolongée par un câble en cuivre rouge, qui au terme d’un long parcours ininterrompu, aboutit à un puits où le fluide électrique peut s’écouler. Il ne s'agit pas de n'importe quel puits, toutefois, mais d’un puits spécifique, un « puits de paratonnerre ». Or je croyais que la Cuve avait une toute autre fonction, d'ordre architectural, et ne pouvait consister en un puits semblable. Pourquoi ? Parce qu'à mon sens le but du paratonnerre est d’évacuer le fluide électrique à l’extérieur du bâtiment et non pas de le conduire à l’intérieur, dans les substructures mêmes de l'édifice !

Pourtant, à en croire les visions véhiculées par le stéréoscope, si la foudre frappait le toit de l’Opéra, le fluide électrique serait acheminé jusqu’au sous-sol et à la cuve, à travers un réseau conducteur de quelques 70 mètres !

Ce que je ne comprends pas, c'est la fonction exacte du fragment de roche à l'intérieur de la lyre. Il s'agit vraisemblablement d'un cristal pyroélectrique, mais je n'en ai jamais vu de semblable. J'aimerais avoir le loisir de l'observer de plus près !

[Kitty Yellow]

Kitty se présente avec un sourire triomphant




[KITTY] - Hey bien professeur! Il semblerait bien que vous ayez été conquis par la curiosité tout comme moi! Avouez que il y a de quoi se poser des questions! Feu monsieur Maton vous le direz aussi

Elle revint à la table, reprend l'appareil qu'elle glisse dans son sac et, d'un air sérieux, posa ses deux coudes sur le bois, doigts joins


[KITTY] - Bien professeur, si vous voulez étudier cet objet, il vous en sera possible. Mais pas ici et pas maintenant car il sucite la convoitise comme vous pouvez maintenant l'imaginer. Ce qui serait interressant serait peut etre de parvenir à fouiller le batiment à la recherche de ce systeme éléctrique. Monsieur Maton pensait avoir compris grace à la machine que ce mécanisme était déréglé ou , mal réglé, ce qui l’empêchait d'accomplis sa fonction première. Visiblement, l’énergie de la foudre est supposé se rependre dans la cuve ou il est mort si je ne m'abuse. Peut etre est ce là un systeme mis en place dans l'idée de tuer l’alligator, ou quelque soit le nom de cette bete, qui sommeil dans les profondeurs du bassin. ... Si un jour ce lieu devient public et que des gens viennent à l'utiliser pour des besoins professionnels, imaginez un instant la catastrophe qui peut se produire si cette bete s'y trouve. Cela fait parti des préoccupation qu'avec monsieur Maton et je vous avis que je suis du meme avis

Maintenant je concois que tout cela prend du temps et que vous avez surement d'autre chose bien utile à faire!



Elle avait lancé cela dans un air désinvolte afin de ne pas donner l'impression au professeur de lui forcer la main mais espérait toutefois qu'il serait pris à son charme et à celui de la machine!

[Astro Buck]

Lorsqu’il voit Kitty ranger le stéréoscope dans son sac, l’expression de frustration qui apparaît brièvement sur le visage du professeur évoque celle d’un enfant que l’on priverait de son jouet préféré. Mais il se ressaisit rapidement et, fidèle à sa méthode péripatéticienne de réflexion, exécute quelques rapides allers-retours d’une extrémité à l’autre du laboratoire avant de se planter de nouveau devant la jeune femme.

[NEFELUS] – La raison m’incline à penser que toute cette histoire tient plus de la fantasmagorie que de la science. Toutefois, l’existence possible d’une machine qui canaliserait l’énergie de la foudre pour en faire… je ne sais quoi, voilà qui ne peut laisser indifférent le spécialiste des phénomènes climatiques que je me targue d’être.

Et puis vous savez, j’ai toujours soupçonné que l’Opéra abritait des secrets. Cela fait longtemps qu’il me fascine. J’avais 22 ans lorsque la première pierre en fut posée. J’ai inhalé la vapeur noire des formidables pompes Malo et Letestu avec lesquelles Garnier essaya vainement d’assécher ce bourbier. Ce résidu de mer diluvienne ou que sais-je, si peu propice à soutenir un édifice monumental, et qui ETRANGEMENT fut pourtant désigné pour site de sa construction par le baron Hausmann. A l’époque déjà, étant étudiant à l’Ecole des Mines, la géologie et l’hydrologie m’intéressaient au plus au point et le creusement des fondations pour l’Opéra offrait une opportunité unique d’analyser en profondeur les strates géologiques de Paris. Mais l’accès du chantier fut totalement INTERDIT.

Le professeur se saisit de sa mallette et compulse frénétiquement les dossiers qu’elle contient.

[NEFELUS] - Plus qu’interdit ! On voulut dérober à la vue des passants tout ce qui s’y passait. Garnier fit dresser tout autour une palissade, de près de 60 mètres de haut. Si bien que nul ne put jamais voir comment le monument fut construit. Quel secret valait donc qu’on se donnât tant de peine à le dissimuler ?

Attendez, j’ai effectué quelques recherches dans la Bibliothèque de l’Université et vous allez mieux vous représenter de quoi je parle quand vous aurez vu cette photographie :

Une question formulée par Pike Maton lorsque Kitty avait pris le thé en sa compagnie au Café de Paris remonte soudain à la mémoire de la jeune femme :

[PIKE MATON] - Comment ont-ils fait pour construire cette machine ici au nez et à la barbe de tous?

A présent, la réponse à cette question est évidente. Derrière cet immense écran de bois, les employés du chantier auraient pu construire n’importe quoi sans que personne ne s’en aperçoive.

Le professeur ramasse ses affaires et se dirige vers la porte d’un pas énergique. Il brandit son trousseau de clefs avec un air décidé.

[NEFELUS] – Ma chère demoiselle, que pourrais-je avoir à faire de plus pressant que de chercher la solution à un mystère qui me turlupine depuis plus de 40 ans ? Puisque ces messieurs de la Police m’interdisent l’accès au sous-sol, je vais de ce pas me joindre à la compagnie des colombes et admirer le panorama parisien qui s’offre à la vue depuis le toit ! Peut-être que le problème qui me préoccupait préalablement, à savoir l’onde sismique enregistrée à Saint-Maur, trouvera en même temps un début d’explication !

[Kitty Yellow]

Bien que sous le choc, Kitty n'en restait pas moins admirative. Elle avait pensé que le groupe se composait de personne sans influence, des fous et des érudits, mais elle se rendait compte maintenant jusque ou pouvait aller l'influence des membres du groupe. Les sphères étaient sacrément des sphères d'influence, et c'était d'ailleurs étonnant qu'ils ne l'ai pas rétrouvée elle. Enfin, s'ils avaient voulu, ils l'auraient surement fait!

Elle se leva et pris ses affaires, sans oublier la monde. Elle ne savait trop quoi en faire ben qu'elle ai eu un aperçu de son usage lors du combat avec les serpents. Mais elle était loin de pouvoir manier une telle arme. Mais au moins elle restait inaperçu, sauf si elle venait à exploser par mégarde. Ca ferait surement un peu désordre dans les parages


Elle fixa le professeur


[KITTY] - Ca c'est parlé professeur...Ecoutez, j'ai du travail qui m'attend pour le directeur de l'opéra mais si vous avez besoin de mes lumières, n'hésitez pas à me le faire savoir. Je ne sais pas en quoi je peux vous etre utile mais tenez moi au courant de vos découverte. Comme vous, tout cela m'intrigue, et j'essayerais d'en découvrir plus dans les manuels d'histoire de la ville. Sait on jamais ?!

[Astro Buck]

[NEFELUS] – Je dois me rendre à la Place Boieldieu. C’est à moins d’1 km de l’Opéra Garnier. Vous proposerais-je, en tout bien tout honneur, de profiter de mon fiacre ?

Si l’on fait abstraction des convenances, la proposition est des plus séduisantes ! En effet, la grève des Tramways prend de l’ampleur aujourd’hui. Quant au métro, il n’en est encore aucun qui permette de faire le trajet Sorbonne-Opéra. De toute manière, sur la ligne qui dessert la station de l’Opéra (ligne 3), le trafic est la plupart du temps interrompu, à cause des travaux interminables qui se poursuivent pour le percement de la ligne 8. En conséquence, les omnibus sont bondés. Les taxi-automobiles et les fiacres sont eux aussi pris d’assaut malgré la courbe ascendante du tarif de la course.

Dans la rue Victor Cousin, garé le long de la prestigieuse faculté, le fiacre attend ses clients. Pour la première fois depuis qu’elle est arrivé à Paris, Kitty voit une femme et non pas un homme conduire l’attelage. C’est une voiture de la compagnie Valentin, dont le dépôt est sis rue Forest, sur la butte Montmartre.

La jument baie piaffe d’impatience dans les brancards d’un fiacre jaune. Les œillères de l’animal, par une coquetterie bien féminine, sont ornées de géraniums rouges. La cochère est elle-même très élégante. Elle est vêtue d’une tunique claire à boutons d’argents, à larges revers, collet de velours vert que dépasse un faux-col blanc, manches à gigot serrées au poignet, jupe trotteur à gros plis, bottines et guêtres.

Dès qu’ils sont montés, la cochère baisse le drapeau du taximètre et à son « hue dia ! » répond aussitôt le claquement de sabot de la jument. Les corps des deux passagers sont doucement secoués par les cahots de la route.

A l’intérieur, cloué contre la porte, un article du journal Le Matin datant de 1907 décline le « pédigrée » de la conductrice. Kitty réalise alors qu’il s’agit d’une véritable gloire du métier :

Après avoir lu l’article en diagonale, le professeur rit de bon cœur.

[NEFELUS] – La Comtesse du Fouet ? J’ai intérêt à lui donner un bon pourboire ! Sinon je risque de ne plus pouvoir m’asseoir avant une semaine.

Le fiacre traverse l’Île de la Cité et, passant par le Boulevard du Palais, longe la façade de la Préfecture de Police. Ce qui rappelle au professeur ses préoccupations actuelles. Il passe sans transition de la bonne humeur à la colère.

[NEFELUS] – Ces maudits policiers ont saisi tout mon matériel ! C’est à cause d’eux, précisément, que je dois me rendre à la Place Boieldieu. Suite au scandale que j’ai fait ce matin à l’opéra, j’ai été approché par un certain monsieur Specht. Il était probablement venu rôder du côté du Foyer de la Danse. Vous le connaissez ? C’est un employé de la Banque Del Valle. Son directeur, m’a-t-il dit, pratique le mécénat scientifique. Il pourrait peut-être financer pour moi l’acquisition d’un nouveau matériel. Sous certaines conditions que nous allons discuter.

Une expression de tristesse affaisse les traits du vieil homme.

[NEFELUS] – J’ai toujours aspiré à travailler de manière indépendante. Hélas, la science dans sa recherche expérimentale et ses applications pratiques est impossible sans de conséquents moyens financiers… que je n’ai pas.

Le fiacre arrive enfin à la Place Boieldieu. Le prix de la course s’avère tellement salé que le professeur Nefelus ne peut retenir une grimace douloureuse lorsque la cochère le lui annonce. Celle-ci, victime de son succès, trouve aussitôt de nouveaux voyageurs en chapeau haut-de-forme, qui trouvent exaltant de traverser Paris en étant conduits par une comtesse.

La Banque Del Valle, qui se trouve au numéro 1, est juste en face de l’Opéra, non pas celui de Garnier, mais de l’Opéra Comique :

[Kitty Yellow]

Kitty descendit du véhicule, non sans arborer un air triomphant et charmeur, conscient que des gens devaient surement regarder ce petit manège. Elle pris note également du visage de la demoiselle aux commande, ne sait on jamais qu'un jour elle est besoin de se déguiser en elle?

Elle se tourna vers le professeur dés que celui ai ai fini de payer sa course

[KITTY] - Je vous remercie de votre aide professeur, et d'ailleurs, je serais ravi de partager cette course avec vous. En tout cas, votre aide sera trés interressante et surement trés productive. Je vais m'atteler à la tache de mon coté et si vous voulez, nous pouvons nous donner rdv d'ici deux ou trois jours dans une taverne de la ville pour nous entretenir sur les eventuelles découverte. Qu'en dites vous?


Habillée d'un beau sourire, son esprit était déjà ailleurs, en pleine réfléxion

*Moi je dois d'abord rentrer chez moi. Hors de question d'aller à l'opéra avec mon appareil dans le sac, sauf si je suis accompagné par quelqu'un. D'ailleurs, cela serait bien que j'aille voir ce Lagarde pour savoir pourquoi il a demandé à ce que j'inclu des serpents dans cette représentation. Mais, je préfére le croiser dans un lieu public en faisant mine que je le découvre au hasard. Dans son bureau, c'est sans doute trop prévoyant et ceux qui m'ont tendu un piege s'attendent surement à ce que je cours chez lui afin de lui demander un compte rendu de la situation*

[Astro Buck]

Le professeur soulève son chapeau et s’incline courtoisement, autant que le lui permet son dos perclus de rhumatismes.

[NEFELUS] – Ce fut un plaisir, chère demoiselle. J’accepte avec joie votre proposition. Nous pourrions nous retrouver à déjeuner au Grand Café des Capucines d’ici 2 jours. Mais il est probable que nos chemins se croisent de nouveau d’ici-là, puisque je compte poursuivre au plus tôt mes recherches à l’Opéra.

Le vieil homme traverse la place et pénètre dans les bureaux de la Banque Del Valle où l’attend Monsieur Specht.

Pour regagner son hôtel de la rue Quincampoix, depuis la place Boieldieu, Kitty met près d’une demi-heure en omnibus, tant la circulation est encombrée. Ce n’est pourtant pas à cause du passage des Tramways, dont la moitié a cessé de circuler en raison des grèves, l’autre moitié étant pilotée par les contrôleurs eux-mêmes.

Lorsque le véhicule s’engage dans le Boulevard de Sébastopol, Kitty comprend pourquoi le trafic est autant perturbé. Son omnibus est contraint de s’arrêter pour laisser passer de nombreux véhicules de Police en provenance de la Préfecture.

D’après les propos tenus par les passants, Kitty apprend qu’une émeute a éclaté sur le site d’une usine à gaz située Avenue de Paris, dans la Plaine St-Denis. Des ouvriers grévistes en sont venus aux mains avec leurs propres camarades, des ouvriers non grévistes qu’ils essayaient de débaucher. Un mouvement d’agitation ouvrière se serait produit également un peu plus au nord de la ville, aux carrières de Morin et d’Argenteuil.

Kitty n’est plus très loin de la rue de son hôtel et peut poursuivre son chemin à pied. Avant qu'elle ne descende, le contrôleur poinçonne son ticket :

Peu après, la jeune femme s’engage dans la rue Quincampoix. C'est une rue étroite, crasseuse, qui abrite une faune peu recommandable, surtout aux heures nocturnes. Mais les revenus de Kitty lui permettent difficilement de prétendre à un meilleur logement, surtout dans un quartier relativement proche de l'Opéra. Kitty parvient enfin à son hôtel :

A l'accueil, Kitty a la surprise de retrouver une personne de sa connaissance. Il s’agit de Diotima Castroménos, la choriste de l’Opéra, cousine d’Agamemnon Schliemann. Elle la salue dans un grec parfait.

[DIOTIMA] – C’est votre tante qui m’envoie à votre rencontre. Nous avons trouvé un nouveau logement pour vous. Il jouxte l’Opéra, ainsi que vous en avez fait la demande. Sa location sera entièrement à nos frais, bien entendu. Je peux vous y conduire dès à présent si vous le souhaitez.

[Kitty Yellow]

Kitty fit une salutation d'usage

[KITTY] - Bonjour à vous DIOTIMA, je vous remercie de vous etes déplacé pour me dire cela, surtout en ces temps difficile au niveau transport. Est ce un déménagement complet ou plutot une utilisation temporaire au moment opportun? C'est que jai payé la concierge de mon immeuble vous comprenez et je ne voudrais pas partir pour devoir revenir quelque jours plus tard?


[i]Elle fouilla dans son sac à la recherche de sa clef afin d'ouvrir la porte. Cependant, elle garda la jeune femme dans son angle à tout moment, juste au cas ou. La confiance, n'était pas son maitre mot. /i]


[KITTY] - Vous prendrez peutetre une tasse de thé avant de repartir?

[Astro Buck]

Diotima accepte joyeusement la tasse de thé et la sirote tranquillement tandis que Kitty boucle sa valise. Elle considère d’un air surpris la tête du diplodocus en argile qui dépasse du bagage.

Après règlement des frais d’hôtel, les deux jeunes femmes sortent dans la rue. Non loin, adossée contre un mur, une péripatéticienne vérolée fume une américaine, le regard dans le vide. Kitty jette un dernier regard à la façade délabrée de son hôtel et aux volets dégondés de la chambre qu’elle occupait.

[DIOTIMA] – Vous avez raison, il est malaisé de se déplacer dans la capitale ces jours-ci. Mais pas avec ceci...

Kitty comprend aussitôt à quoi la chanteuse fait allusion. Une voiture automobile Bertrand dont le moteur tourne encore est stationné au milieu de la rue Quincampoix. Diotima glisse une pièce dans la main du concierge de l’hôtel, chargé de monter la garde devant le véhicule. La jeune femme s’installe au volant.

[DIOTIMA] – Vous montez ?

Sous le regard vigilant de Kitty, le concierge charge la valise dans le coffre. Puis la jeune femme s’installe à côté de la conductrice. Tout en roulant, à travers la fumée et le vacarme du moteur, Diotima explique :

[DIOTIMA] – C’est la voiture de mon cousin Agamemnon. Elle est restée longtemps à la fourrière après l’accident. Mais elle m’a finalement été restituée, les ingénieurs experts ayant conclu à son parfait état de fonctionnement : la mécanique n’a pas été incriminée.

Une demi-heure plus tard, après avoir sinué dans les rues afin de couper les grands axes engorgés par le trafic, Diotima gare la Bertrand dans la rue Scribe. Sur le côté pair de la rue, Kitty voit la façade ouest de l’Opéra, qui lui est tellement familière :

En face, sur le côté impair, s’alignent des façades de bâtiments haussmanniens. D’un grand geste, Diotima désigne l’un d’entre eux à Kitty. C'est le numéro 15.

[DIOTIMA] – Ma chère Kitty, voici votre nouveau logis ! J’espère qu’il sera à votre goût. Il porte un nom de fort bon augure : l'Hôtel de l'Athénée.

[Kitty Yellow]

Kitty n'était pas plus rassurée pour autant. Elle voyait uniquement que sa tante et son groupe avait de sacré bras long et des moyens à leur disposition. Elle était à leur merci dans un lieu qu'ils connaissaient tampis!



[KITTY] - Ah oui, trés charmant en effet. Mais combien de temps suis je supposé rester ici? Quand j'avais parlé d'un lieu de faire mon travail, je pensais plutot à aller à la terrasse d'un de ces immeubles, pas forcément y déménager pendant 1 mois. Mais c'est tout aussi bien, venez, allons visiter


Elle préférait l'avoir à ses cotés, des fois que tout cela ne serait qu'un piege. D'ailleurs, elle ne l'a quittait pas des yeux en approchant de l'entrée et gardait son sac prés d'elle, prés à utiliser son contenu

[Astro Buck]

Diotima coupe le moteur de la Bertrand. A peine les deux jeunes femmes s’apprêtent-elles à poser le pied hors de la voiture qu’un chasseur en livrée leur propose l’appui de son bras. Il porte la valise de Kitty et l’accompagne jusqu’au hall de l’hôtel. La chanteuse laisse fuser son petit rire cristallin.

[DIOTIMA] – Vous êtes incroyable, ma chère amie. Vous quittez l’hôtel garni d’une rue infâme pour emménager dans un palace et cela n’a pas l’air de vous réjouir !

Le Grand Hôtel de l’Athénée n’est peut-être pas aussi luxueux que le Ritz ou le Continental, mais il fait comme eux partie de la liste des hôtels recommandés aux riches voyageurs. Il propose 180 chambres de 4 à 20 francs la nuitée ainsi que de grands appartements de luxe. Traversant les étages, un ascenseur américain est à la disposition des clients. Chaque chambre est équipée de l’eau courante et l’électricité. Chaque étage est pourvu d’une salle de bain. L’Hôtel comporte également un restaurant à la carte, deux salons privés, un salon public, des salles de billards et des salon-fumoirs, ainsi qu’un salon de lecture.

[DIOTIMA] – Vous pourrez y demeurez le temps que vous désirez. Agamemnon, qui est multimillionnaire comme vous devez le savoir, s’acquittera lui-même de vos frais d’hébergement.

Après avoir réglé les formalités à l’accueil, Kitty et Diotima s’approchent de l’ascenseur :

Un groom raide comme un piquet reste en permanence dans la cage afin de conduire les clients à leur étage. Car seul un initié peut manœuvrer en toute sécurité cette machine délicate dont le démarrage, l'accélération et le mécanisme de freinage sont commandés manuellement.
La chambre de Kitty, au 6ème étage, est sous les combles. La montée, avec une vitesse maximale de 30 mètres par minute soit 2, 8 Km/h est donc relativement longue.

Quelques instants plus tard, elle peut enfin découvrir sa nouvelle chambre :

[Kitty Yellow]

Peu à son aise dans ce genre de milieu, Kitty n'avait rien dit. Il faut dire qu'elle était anxieuse à l'idée d'etre enfermée dans une boite de métal qui monte aussi lentement. Descendre les escaliers n'étaient surement pas adapté. Et si l'immeuble prenait feu?

*NE PENSE PAS A CA!, NE PENSE PAS A CA!, NE PENSE PAS A CA!, NE PENSE PAS A CA! *

Une fois dans la chambre et enfin seule avec Diotima, elle se rapprocha de la fenetre et décida à se délier la langue


[KITTY] - ne vous inquiétez pas trés cher, cela me fait plaisir, c'est juste que je n'ai pas l'habitude et je ne voyais surtout pas cela ainsi. Cela me donne l'impression que la situation va s’éterniser et vous en conviendrez que cette ambiance de meurtre, mort et assassin à chaque coin de rue n'a rien de réjouissant pour une jeune fille tel que moi, ou vous. -Elle plongea son regard par la fenetre et admira, ou plutot, analysa le décors avec inquiétude-...Dites moi, à part vous, qui sait que je suis ici? J'entend par là, qu'est ce qui empêche les assassins Phytonniens de traverser la rue pour venir me rendre une petite visite de courtoisie?

[Astro Buck]

Depuis sa fenêtre, Kitty a une vue imprenable sur la façade ouest de l’Opéra. Bien qu’elle se trouve au sixième étage d’un bâtiment haut de 20 mètres, celui-ci est largement dominé par l’édifice de Garnier. La jeune femme voit, immédiatement au-dessus d’elle, le dôme qui coiffe le pavillon de l’Empereur et, plus haut, la grande coupole ornée de masques. Plus haut encore, érigé sur le toit de la scène, Apollon brandit sa lyre :

Diotima se glisse à côté de Kitty pour regarder avec elle par la fenêtre.

[DIOTIMA] – Un panorama aussi splendide que stratégique, n’est-ce pas ? Croyez-moi, vous allez vous habituer très vite au luxe de cet hôtel. L’électricité et l’eau courante ! Bientôt, vous ne comprendrez même pas comment vous avez fait pour vivre sans auparavant. Mais vous avez raison de ne pas laisser s’endormir votre méfiance pour autant. Hormis Mme de Thèbes et moi-même, nul ne sait encore que vous emménagez ici. Mais les Pythoniens ont des yeux et des oreilles partout, ils ne tarderont pas à le savoir.

La jeune chanteuse se détourne vivement de la fenêtre et traverse la chambre en direction de la porte.

[DIOTIMA] – Je vais vous laisser vous installer et prendre quelque repos. L’heure tourne, il est déjà 17 heures ! J’ai moi-même besoin de me délasser. Je vous rappelle que nous jouerons demain soir le Tannhäuser de Wagner. Il me faudra donner de la voix dans le Chœur des Pèlerins. Avant de vous quitter, puis-je vous demander où en sont vos tractations auprès du savant homme que Mme de Thèbes vous a demandé d’entreprendre ? Est-il disposé à nous aider ?

[Kitty Yellow]

[KITTY] - Ho oui, ne vous inquiétez pas, il est tout feu tout flamme. J'espère juste que ce n'est pas encore un innocent que nous envoyons à une mort certains pour le bon vouloir de votre cause...

Elle sortie de sa contemplation du batiment et revins vers Diotima pour lui faire sa salutaion

[KITTY] - En tout cas, je vais essayer d'etre présente à votre concert. Enfin, je dis bien essayer car bien entendu, si je tombe encore dans un piège de ces phytonnien, je serais bien mal aisé de venir vous voir en concert.

En tout cas je vous remercie pour votre temps et pour cet appartement qui me va à ravie

*..et pour lequel je me demande ou ils trouvent les fonds!. *

Je ne manquerais pas de vous faire un "petit bonjour" en coulisse si il n'y pas trop de monde.


Aprés quoi elle se dirige vers la porte et l'ouvre, non sans analyser rapidement le systeme d'ouverture et de verrouillage

[Astro Buck]

La porte ne comporte pas de verrou, mais une serrure encastrée, pour laquelle Kitty dispose de sa propre clef, d'un modèle assez simple :

Diotima franchit le seuil et pose un pied dans le couloir. Puis elle se ravise et repousse légèrement la porte afin de poursuivre la conversation à l'abri des oreilles indiscrètes. Comme si elle l'avait entendue, elle répond à la question que se posait mentalement Kitty :

[DIOTIMA] - Averti de nos derniers déboires avec les Pythoniens et afin de soutenir notre lutte, mon cousin nous a fait parvenir une forte somme d'argent à l'American Express. Vous avez certainement vu cette agence, qui se trouve au 11 de la Rue Scribe, nous sommes passés devant en voiture tout-à l'heure.

La jeune choriste sourit en réajustant ses gants de soie blanche.

[DIOTIMA] - Je suis heureuse d'apprendre que le savant homme est acquis à notre cause. Je ne suis pas très connaisseuse en sciences et techniques, mais j'imagine que pour effectuer la tâche que nous attendons de lui, il aura besoin de matériel coûteux. Pensez-vous qu'il soit en mesure de le financer lui-même ?