SC: LA TROIE ENGLOUTIE - Ch 5 : Apocalypse

[Kitty Yellow]

Elle décrocha ses yeux de la tasse et s'adossa au dossier en regardant le plafond, nuque en arrière. Elle posa enfin sa tasse et se massa la nuque doucement, pour se détendre. Elle était tendu et ces propos ne l'a rassuraient pas du tout

[KITTY] - Si je comprend bien ce que vous me dite, On ne sait pas vraiment ce que cherchaient mes parents, et on ne sait pas vraiment s'ils étaient de votre groupe ou s'ils avaient changé de coté. Mais d'une facon ou d'une autre, cela n'exclue pas le fait qu'il yai autant probabilité que les Appolonien aient tué mes parents, qu'il y en auraient que ce soit les Phyoniens. Encouargeant! Il n'y a donc aucune sécurité à ce que je reste avec dans votre groupe n'est ce pas, et il est tout à fait possible qu'un membre de votre groupe collabore pas avec les phytoniens non? D'ailleurs, à qui avez vous parlé de ma présence dans l'opéra avant que j'y aille? Parceque il est évident qu'on m'y attendait! On m'a meme donné un mot qui s'est effacé aprés ma lecture, mot d'ailleurs dans lequel on détaillait les victimes que j'avais fait.

Ce Lagarde est il un membre de votre groupe? Une autre femme s'est passé pour moi auprés des machinistes aussi un peu avant que le Ténor Jules ne soit attaqué

[Astro Buck]

La main d'Anne de Thèbes se referme autour de son pendentif. Elle le sert si fort que lorsqu'elle le relâche, l'objet laisse son empreinte dans sa paume.

Kitty constate alors qu'il ne s'agit pas d'une croix de Malte, comme le laissaient penser à première vue ses branches incurvées, mais de la lettre Tau de l'alphabet grec.

[Mme de THEBES] - Ma chère Katerina, j'ai longtemps hésité à te faire ces aveux. Je sais que tu souffres d'une fragilité psychologique que ce genre de révélation est propre à réveiller.

Le plancher craque sous les pas de la chiromancienne. Elle s'assoit en soupirant dans son fauteuil.

[Mme de THEBES] - Tu connais le mythe du corbeau ? C'était l'oiseau d'Apollon. Il était aussi blanc que l'ivoire dont sont faits mes petits éléphants. Mais le corbeau révéla un jour à son maître une vérité funeste. Pour le punir, Apollon rendit son plumage plus noir que la nuit et le chassa de sa cour.

J'espère que les vérités que je t'ai révélées ne causeront pas ton malheur... et qu'elle ne noirciront pas ma réputation au point de me voir, comme le corbeau, chassée de la société des Apolliniens. Néanmoins j'en prends le risque, pour te témoigner de ma bonne foi.

Et non je n'ai parlé à personne de ta présence à l'Opéra. Quant au ténor Jules et à monsieur Lagarde, je les connais de nom, mais pas personnellement.

Par contre, tu m'as dit tout-à-l'heure que tu travaillais sur une œuvre de Mendès. Voilà qui est de la plus belle ironie car ce vieux satyre était un lui-même un pythonien. Il prétendait appartenir au cercle littéraire des Parnassiens : quelle supercherie quand on sait que le Mont Parnasse était la montagne sacrée d'Apollon, sous laquelle vivait Pythôn !

A l'évocation de ces souvenirs, un rire sans joie fuse des lèvres d'Anne de Thèbes.

[Mme de THEBES] - A présent que vas-tu faire, ma très chère nièce ? Es-tu toujours disposée à m'aider ou bien suis-je moi aussi l'objet de ta méfiance ?

[Kitty Yellow]

[KITTY] - Non vous ne l'etes pas... bien sur

En réalité c'était tout l'inverse!

Kitty sentait bien qu'elle était le pion de cette femme qui se prétendait sa tante, et si ca se trouve...ce n'était pas du tout le cas! Elle n'avait pas plus confiance au phytonien qu'au Appolonien déjà parceque elle n'avait que faire de leur petites querelles antiques, mais surtout, elle n'avait que l'une des deux version. Le bref moment passé avec ce Pike lui avait bien fait comprendre que Thebes n'étais pas au dessus de tout soupsons et la possibilité que les Appolonien aient commit des meurtres pour se débarrasser de certains de leur riveaux n'étaient pas pour redorer le blason de ce groupe

Mais elle était pris au piege pour le moment et il fallait mieux qu'elle joue le jeu au risque de finir comme ses parents. Ca là aussi, non seulement c'était louche mais en plus, la fuite était potentiellement venue de ce groupe Appolonien

Donc méfiance méfiance, et avoir deux son de cloche serait surement interressant




[KITTY] - Il me faudra du temps pour comprendre comment fonctionne tout ca car je suis novice et extérieur à votre guerre comme vous le savez. Mes parents n'ont pas tenus bon de m'en tenir informé, chose étrange j'en concède. D'"ailleurs je trouve étrange qu avec toute les précautions qu'ils ont pris pour m'enseigner la sorcellerie à la barbe de tous, ils n'aient pas pris des précautions pour m'informer de leur motivation. Vous savez? Comme un coffre dans une banque qui révélerait leur dernier souhait ou qui expliquerait leur motivation. Votre magie ne peux pas entrer en contact avec leur "souvenir" ou leur "ame"? Cela me permettrait peut etre de comprendre mon role dans tout ca? Car j'ai un peu l'impression d'etre regardé par ces Phytonien comme l'élément de l'apocalypse qu'il faut éliminer à tout prix et je ne suis pas convaincu qu'arrivé en espagne, je serais plus en sécurité!


Bref, comment voyez vous la suite Ma tante? Sans que je n'entre dans ce batiment qui regorge de Phytonien j'entend? Je n'ai pas eu l'occasion de trouver la Lyre, juste une sorte de statue située au dessus de ce trou ou a été dévoré Léonardo. Elle avait pour étrange le fait que la statue d'Appolon a été modifié de sorte à pointer son arc et sa fleche vers son propre torse. Peut etre un message pour dire que si l'Arc était utilisé, la puissance se retournerait contre lui meme vous ne pensez pas?

[Astro Buck]

En réaction aux propos de Kitty, Anne de Thèbes affecte un air outré.

[Mme de THEBES] – Ma « magie » ? Quelle magie ? Mais pour qui me prends-tu ? Appelle-moi oracle ou pythonisse si tu le veux, mais de grâce ne m’appelle pas sorcière. Je ne suis pas une sorcière. La chiromancie est une science. Une science vieille comme le monde. Et je ne suis qu’une humble disciple de Desbarolles. Plus douée que sa propre fille, il est vrai, qui jalousait mon talent.

Les yeux de la chiromancienne s’abîment dans la contemplation du passé tandis qu’un léger sourire amusé se dessine sur ses lèvres. Le tintement de la demie, sur l’horloge à pendule, la fait sursauter et revenir au présent.

[Mme de THEBES] – Je comprends que tu souhaites éclaircir le mystère qui entoure tes parents. A ma connaissance ils n’ont rien laissé à ton attention. Et sur ce point je ne sais comment t’aider : ma spécialité, c’est l’avenir, non le passé.

Quant à entrer en contact avec les morts c’est l’affaire des Spirites. Tu devrais plutôt chercher le concours d’un medium. Je pourrais t’arranger un rendez-vous avec le frère de mon éditeur, Mr Flammarion, il est très docte en ce domaine. Ce n’est pas un hasard si c’est lui qui prononça l’éloge funèbre sur la tombe d’Allan Kardec, le fondateur de l’école spirite.

Sur ces entrefaites, la domestique vient s’enquérir de l’heure à laquelle Mme de Thèbes voudra prendre son repas. Celle-ci la congédie d’un geste impatient.

[Mme de THEBES] – En ce qui concerne l’Arc d’Apollon, tu m’apprends des choses étonnantes. Je ne sais qu’en penser. C’est pourquoi je ne saurais trop te recommander de te rapprocher du professeur dont tu m’as parlé, si toutefois il te paraît digne de confiance. Tu sais être persuasive, ma chère Katerina, et si tu parvenais à gagner cet homme à notre cause, peut-être pourrait-il nous aider à y voir plus clair dans tout cela.

Ensuite, nous tâcherons de déterminer le moment le plus propice pour que tu appelles la foudre de Zeus à frapper le toit de l’Opéra. Nous mobiliserons tous nos adeptes pour favoriser le bon déroulement de cette opération.

[Kitty Yellow]

*Autrement dit c'est à moi d'arriver un convaincre un mec d'un truc dont je ne suis moi meme pas convaincu. Grandiose Kitty!*


Elle se leve et commença a ranger ses affaires pour faire mine de partir. Elle sentait qu'elle n'avait plus rien à rajouter et elle avait envie d'aller dormir un coup

[KITTY] - Bien je vais essayer de trouver un moyen de contacter ce professeur sans rentrer dans l'Opéra, du moins, pas de nuit. Parceque les murs ont des oreilles et des yeux, de toute évidence. Que voulez vous que je lui soutire exactement comme information? Parcequ'il ne sait rien de précis il me semble. Il a juste noté un mouvement sismique dont l'épicentre et la cuve remplie d'eau de l'opéra et cela a attisé sa curiosité. Peut-etre que cette créature est-elle la cause de ces vibrations?. Si elle est de grande taille, un coup dans la paroi métallique aurait pu etre ressentie par ses appareils de sismologie. Je ne m'y connais pas trop dans ce domaine mais ca me parait plausible vu ce qu'il restait du cadavre de Léonardo gaubé d'une traite quasiement


Quoi qu'il en soit, je ne voulais pas vous vexer en minimisant votre faculté. C'était pour généraliser mais vous avez répondu à ma question et un rdv avec Mr Flammarion pourrait etre intéressante en effet.

[Astro Buck]

Voyant Kitty donner tous les signes d’un départ imminent, Anne de Thèbes lui demande :

[Mme de THEBES] – Voulez-vous rester à dîner ? Je peux demander à Suzette de dresser un couvert de plus.

Elle se lève à son tour et se tourne face au miroir, caressant le dos ivoirin et poli du pachyderme qui trône sur la cheminée. Ce faisant, la chiromancienne garde les yeux rivés sur le reflet de Kitty.

[Mme de THEBES] – Ce n’est sans doute pas un hasard si Mr Léonardo a jugé opportun de prêter assistance à ce professeur. Si l’érudit a recueilli des informations sur la chose qui a tué notre pauvre ami, nous devons absolument les connaître.

Et puis il nous faudrait un homme susceptible de mener à bien la mission que nous avions confiée à Mr Léonardo. Le professeur n’est-il pas tout désigné à lui succéder dans cette tâche ? La curiosité qu’il porte pour les phénomènes survenus à l’opéra pourrait être utilisée à notre profit. En le persuadant de coopérer, nous pourrions du même coup garder un œil vigilant sur ses travaux et nous assurer qu’il ne divulguera rien de compromettant.

Ah ! J’allais oublier…

Anne de Thèbes griffonne quelques mots à l’encre sur un papier à entête arborant l’éléphant emblématique de son cabinet de chiromancie.

[Mme de THEBES] – Voici une lettre de recommandation à l’intention de ce cher monsieur Flammarion. Vous pourrez le rencontrer à son Observatoire, dans la commune de Juvisy-sur-Orge.

[Kitty Yellow]

Kitty prend la lettre d'une main ferme et la lit rapidement pour voir son contenue. Elle sourit à sa tante

[KITTY] - Merci de votre aide, cela va m'etre utile oui.

Elle plie la lettre soigneusement et se dirige vers son sac pour la mettre dedans.




[KITTY] - Votre invitation est des plus charmante à plus forte raison que je dois avouer que je ne sais pas à quand remonte mon dernier vrai repas. La vue de Monsieur Léonardo m'a coupé l'appétit je dois dire mais ne pas manger n'est surement pas des plus avisés surtout avec les evenements que je vis à l'heure actuel. C'est donc volontier que je partagerais votre diner du soir si vous me le permettez




Elle s'assoit de nouveau à sa place et ne fait que se rendre compte du fait qu'elle ai la bougeote depuis son arrivé. Elle ne savait dire pourquoi mais cétait un fait



[KITTY] - Cela sera l'occasion que vous me parliez un peu de mes parents car je ne les ai connus que trés peu et je n'ai quasi pas de souvenir d'eux. Etrange d'ailleurs, maintenant que j'y pense non?

[Astro Buck]

Anne de Thèbes claque des mains pour rappeler sa domestique et lui donner l'instruction de dresser un couvert pour Kitty. Dès que Suzette est repartie, la chiromancienne s'en va farfouiller dans un tiroir de son secrétaire marqueté.

[Mme de THEBES] - Tes parents, ma très chère nièce, je ne les ai vus que de façon très sporadique. J'ai passé l'essentiel de ma vie à Paris et ils n'ont quant à eux plus jamais quitté la Grèce après leur mariage. Ma sœur - ta mère - était française d'origine, tout comme moi.

C'est à Paris, lors d'une assemblée conventuelle de la religion néo-hellénique, qu'elle rencontra Loukás, ton père. Victorine quitta tout pour le suivre en Grèce.

Ce que je vais te dire va certainement te surprendre, mais à moi aussi ils ont dissimulé ton existence jusqu'en 1902, année de tes 17 ans.

Mais tu as raison, nous aurons tout loisir de parler d'eux et d'échanger nos souvenirs autour d'un bon repas. Une dernière chose, toutefois, avant que nous passions à table...

Anne de Thèbes vient enfin de trouver l'objet qu'elle cherchait dans le tiroir. Il s'agit d'un étrange appareil binoculaire, ressemblant quelque peu à une paire de jumelles, pourvu d'une fente dans laquelle sont insérés des rectangles de papier ou de carton imprimé.

[Mme de THEBES] - Le soir, au Trocadéro, lorsque tu partis seule de ton côté, Monsieur Léonardo t'a-t-il raconté ce que nous lui avons montré ? Le carnet de Millet qu'il nous apporta contenait en vérité des pages couvertes de minuscules symboles. Cet appareil permet de les décrypter. Votre défunt ami ajusta ses yeux sur les lentilles et contempla... comment appeler cela : des images ? des visions ? Je ne sais. Toujours est-il que c'est ainsi qu'il apprit en quoi consistait la machine que nous appelons l'Arc d'Apollon.

Cet objet provient du legs de Louis Ménard. C'est le produit d'une technologie étrange dont l'origine nous est inconnue. Si tu laisses le professeur dont tu m'as parlé examiner quelques minutes l'appareil, je gage que tu obtiendras tout de lui par la seule promesse de lui permettre, en échange de ses services, d'en disposer à loisir et même de le démonter pour l'analyser jusqu'en ses ultimes composants. C'est le genre de jouet qui ferait rêver n'importe quel scientifique.

Lorsqu'il aura, comme le fit Léonardo, regardé à l'intérieur, cela t'épargnera beaucoup d'explications, Katerina, il aura une compréhension immédiate de ce qui nous préoccupe.

La chiromancienne pose l'étrange paire de jumelles entre les mains de Kitty et la laisse seule dans le salon.

[Kitty Yellow]

Sans rien dire, Kitty avait pris les jumelles et avait fait un brusque mouvement en arrière lors de la découverte. Elle se demandait depuis le début ce qui avait pu pousser Léonardo a etre aussi investit dans quelque chose qui ne le regardait pas, mais elle comprenait maintenant. Nous étions dans de la science fiction!

Elle reposa son appareil à la fin de la séance

[KITTY] - C est époustouflant. Il n'y a pas d'autre mot. Monsieur Léonardo ne m'en avait pas parlé, mais il aurait eu du mal à me faire comprendre je pense. En tout cas, je verrais pour prendre cela comme atout mais j'espère pour vous qu'il en sera digne de confiance car il me semble n'avoir plus tout sa tete. En plus, si quelqu'un l'espionne vu l'incident, votre appareil ne fera pas long feu et tombera entre les mains ennemis. Il faudra aussi veiller à son silence, et là, rien n'est moins sur car un professeur érudit à pour devoir et envie première d'en informer le public.

[Astro Buck]

Autour d’un bon dîner, les deux femmes échangent leurs souvenirs sur Victorine (Savigny) Kitrinos, la mère de Kitty.

Lorsque la soirée prend fin, Anne de Thèbes cède à sa nièce la gravure qui représente les ruines du Temple d’Apollon à Thymbrée (aujourd’hui Halil-Eli) en ancienne Troade. C’est le lieu probable du dernier séjour de Victorine et Loukás.

Paris, Jeudi 16 Septembre 1909

Aujourd’hui, à l’Opéra, c’est relâche (pas de représentation publique) ce qui permet à Kitty d’agir librement et d’avancer efficacement dans son travail.

Mr Lagarde est absent, elle ne peut donc pas lui demander des comptes sur l’affaire des serpents. Mr Pinchon a organisé un concours pour sélectionner le nouveau peintre des décors. La charmeuse de serpents et son équipe ont quitté l’Opéra pour reprendre leur tournée itinérante dans les salles de music-hall, les cabarets, les foires.

Une fois n’est pas coutume : aucun incident notable ne se produit pendant le passage de Kitty à l’édifice de Garnier.

C’est en fin de matinée qu’elle croise enfin le professeur Nefelus. Il est dans un état de colère terrible. En effet, l’accès aux sous-sols, ainsi qu’il l’avait prédit, est interdit, placé sous la surveillance armée de deux Gardes Républicains. C’est un défilé constant d’hommes de la Gendarmerie, de la Sûreté générale et de la Police préfectorale, les trois institutions tâchant d’enquêter de manière collaborative. Nefelus n’a pas même eu l’autorisation de se voir restituer son matériel, qui est la propriété de l’Observatoire de St-Maur.

Kitty n’a pas besoin de s’ingénier à trouver un prétexte pour organiser avec le professeur une entrevue confidentielle. En effet, celui-ci prend lui-même les devants et donne rendez-vous à la jeune femme car il doit lui confier quelque chose à l’abri des oreilles et des yeux indiscrets.

Le professeur Nefelus, ayant les clefs de la Faculté des Sciences de Paris où il enseigne à titre honoraire, c’est à la Sorbonne qu’il invite Kitty. En début d’après-midi, après un trajet d’une demi-heure, ils se retrouvent seul à seul dans le Laboratoire d’hydrologie et de climatologie.

[NEFELUS] – Ma chère enfant, ne voyez rien d’inconvenant à l’invitation que je vous ai faite. La courte expérience que nous avons partagée dans la salle de la Cuve nous a tragiquement rapprochés, je pense. Je souhaitais vous rencontrer loin de tous ces gendarmes et policiers qui s’approprient corps et biens dès qu’une affaire requiert leur intervention. Avant qu’ils n’arrivent sur les lieux, alertés par les machinistes, j’ai récupéré un objet qu’il est de mon devoir d'honnête homme de vous remettre. Cela s’est sans doute échappé des mains ou de la poche de votre défunt ami et je l’ai trouvé entortillé dans le treillage métallique de la nacelle :

[Kitty Yellow]

Le visage de Kitty blémit. Elle était animé d'une curiosité soudaine car elle s'était attendu à une révélation quant l'annonce de cette découverte et la référence de son propriétaire fit renaitre de vieux souvenir. Si on considére que les souvenirs de la veille, sont "vieux" bien sur! Son cerveau avait tenté de classifier cette affaire dans les oubliettes mais voilà qu'ellle refaisait surface et son teint devint livide.

Elle se rendit compte qu'elle ne bougeait pas, et se forca à prendre l'objet en main, comme si c'était une sorte de relique du moyen age



[KITTY] - Je...je...Merci professeur, c'est gentil mais...mais ...je ne suis pas de sa famille. C'est plutot à eux que devrait revenir cet objet. -Elle se rendit compte de l'absurdité de ses paroles du fait que Nefélus n'allait surement pas en savoir d'avantage- Mais, je vais tenter de la remettre à sa famille, je suis sur qu'ils ne seront pas indifférent à votre geste.



Elle regarda de nouveau autour d'elle avec une inquiétude soudaine, mais cette fois ci, c'était différent de la fois ou elle était rentré. Elle se rendait compte maintenant que son regard avait surement forcé le professeur à s'excuser. Là c était autre chose...




[KITTY] - Professeur, ne pensez pas que je sois insensible à votre geste, mais pourquoi m'avoir amener ici? Cela me semble bien discret comme lieu alors que vous auriez pu me donner cette montre n'importe ou non? Est ce bien la raison de ma présence?


Elle prit la montre en main pour en contempler l'ouvrage.


*Une horlogerie allemande si je me souviens bien? *

[Astro Buck]

Lorsqu’elle la tient dans le creux de sa paume, Kitty est surprise par le poids considérable de l’objet, qui doit largement dépasser le kilogramme. Par-dessus les verres ronds de ses bésicles, le professeur Nefelus guette la réaction de la jeune femme avec un air amusé.

[NEFELUS] – Etonnant, n’est-ce pas ? Une montre à gousset qui pèse 2 kg 250 ce n’est pas très ordinaire. Mais ce n’est pas tout ! Vous pouvez tourner tant que vous voulez le remontoir, aucun mouvement ne sera communiqué aux aiguilles. Cette montre ne contient pas le moindre mécanisme d’horlogerie et par conséquent elle ne donne pas l’heure.

Vous me pardonnerez, j’espère, la curiosité dont j’ai fait preuve, mais j’ai entièrement démonté et remonté l’objet pour comprendre ces étrangetés. Et j’en suis venu à la conclusion que cette montre n’a de montre que l’apparence. Vous permettez ?

Nefelus reprend la montre des mains de Kitty.

[NEFELUS] – Regardez donc ce qui se produit quand on exerce une pression sur la molette de réglage.

Un déclic métallique retentit et voici que le cadran de la montre se hérisse de pointes menaçantes. Le professeur exécute un moulinet du poignet et fait tourner la chaîne trois fois autour de sa tête avec un sifflement aérien.

[NEFELUS] – Ceci m’a tout l’air d’être une imitation de cette arme primitive que l’on nommait « fléau d’armes » ou encore « Morgenstern » en teutonique. Mais ce n’est pas fini ! Si vous appuyez sur ce bouton au centre du cadran, cela fait jaillir un filin métallique d’une longueur de 8 mètres. Je ne vous en fais pas la démonstration, cela m’a pris des heures de rembobiner tout ce fil.

Comme si cela ne suffisait pas, j’ai remarqué qu’à l’intérieur étaient disposées deux ampoules contenant chacune un liquide, qui se diffuse sous forme gazeuse dès qu’on le libère. Une pression sur le relief du chiffre 3 et un gaz fumigène s’échappe. Une pression sur le relief du chiffre 9 et c’est un gaz aux propriétés hautement soporifiques.

Une dernière chose, non des moindres. A l’intérieur de cette montre se trouve un compartiment bourré de balistite. Il s’agit d’une substance pâteuse composée de nitroglycérine stabilisée, de camphre et de collodion. Ce compartiment peut être délogé de la montre, à laquelle il reste relié par une mèche électrique d’une longueur de 10 mètres. Je n’ai pas fait le test, mais j’ai cru comprendre que si l’on tourne la molette de réglage jusqu’à ce que les aiguilles marquent 12h cela produira une impulsion électrique qui causera l’explosion de la balistite.

Après en avoir prudemment rétracté les pointes d’acier, le professeur repose délicatement la montre dans les mains de Kitty.

[NEFELUS] – Voilà pourquoi je voulais vous remettre ceci dans la plus grande discrétion. Cela ne ressemble pas exactement à un souvenir de famille. Et il ne serait pas sans danger de le donner à n’importe qui. Pour posséder un objet aussi remarquable et redoutable, votre défunt ami n’était certainement pas le simple assistant qu’il prétendait être…

[Kitty Yellow]

Kitty prend un air des plus étonnés, ce qui n'était pas dur à immiter vu qu'elle l'était vraiment

*Qui était cet homme? Un pseudonyme, une arme déguisée, une curiosité sans pareil, un sang froid à tout épreuve, et pour couronner le tout, il n'a pas été dur à se lancer dans l'enquete de ma tante. Etrange...Mais profitons de ce moment!*


Elle pris l'objet en main et tenta de changer l'apparence de son émotion pour laisser apparaitre un air admirateur, les yeux pétillants de beauté et un sourire en coin


[KITTY] - Professeur, vous êtes incroyable. Tels étaient les propos de mon défunt collaborateur! Il m'avait dit etre persuadé que vous auriez pu l'aider à mener à bien sa mission, et meme si j'étais sceptique au départ, je comprend maintenant pourquoi il a eu cette impression en vous voyant. Vous avez un esprit vif et alerte.


Elle posa la montre sur la table et s'approcha de lui pour lui faire une confidence, espérant l'avoir charmé par ses propos élogieux et complétement faux!



[KITTY] - Monsieur Maton s'était approché de moi car il était sur l'étude d'un objet antique, caché au coeur meme de l'opéra. Un objet d'une technologie avant-gardiste et défiant toute compréhension humaine. D'aprés ce qu'il en disait, cela aurait eu un lien avec une ancienne civilisation qui aurait été proche de certaines croyance de divinité grecques , et dans le cas présent, un culte lié à la divinité Apollon et celle de Zeus pour lequel ils auraient inventés un appareil capable de capter la foudre venu des nuages. Monsieur Maton avait alors besoin de mes services pour fouiller chaque recoins de l'Opéra de façon discrete et avait besoin d’être accompagné de quelqu'un qui aurait pu l'éclairer sur la nature historiques des tableaux et autres reliques grecques affichées un peu partout dans le batiment et supposés agir, d'aprés lui, comme une sorte de carte au trésor.


Oui...je sais ce que vous allez, me dire, et comme vous l'etes à l'instant meme, j'étais sceptique! Je dirais meme que je l'était plus que vous parce que l'Histoire grecque est "mon" domaine et je n'ai jamais entendu parler de quelque chose de semblable. Mais monsieur Maton m'a fait part d'un objet de sa trouvaille et source de sa quête. Il avait caché l'objet chez moi et m'avait demandé de n'en parler à personne afin qu'on ne viennent pas le voler. D'aprés lui, un tel appareil ne pouvait que susciter la curiosité et certaines personnes auraient été prête à tout, meme au meurtre pour parvenir à se l'accaparer. J'étais intrigué jusqu'à ce que je vois de quoi il parle et que je n'ai pas pu faire autrement que lui donner raison. ...Je ne devrais donc pas vous en parler mais à voir comment Feu monsieur Maton était confiance en vous, et à la vue de votre perspicacité et votre discrétion évidente, il me semble que vous mettre dans la confidence pourrait etre des plus instructifs.

Le voulez -vous?

[Astro Buck]

Après avoir écouté les propos de Kitty, le professeur ôte ses bésicles et ferme les yeux pour se masser les paupières.

Il n’a montré aucun signe permettant de croire qu’il pouvait être sensible aux charmes de la jolie jeune femme. La flatterie ne semble pas non plus lui avoir suscité d’émotion particulière, ni positive, ni négative. Avec son regard lointain, les traits contractés de son visage manifestant sa concentration, Nefelus paraît être le genre de savant à se préoccuper exclusivement de connaissance, sans jamais porter la moindre considération aux individus, pas même à sa propre personne.

Il rechausse ses verres et, sourcils froncés, fait les quatre cent pas dans le laboratoire.

[NEFELUS] – La marche stimule la réflexion ! Vous qui êtes instruite en hellénisme n’êtes pas sans savoir qu’Aristote lui-même, le prince des philosophes, discourait en marchant. C’est pour cette raison qu’on appela « péripatéticienne » son école, n’est-ce pas ? Corrigez-moi si je m’abuse. Car réfléchir en marchant ne met pas pour autant à l’abri de l’erreur ! Le traité des Météorologiques du même Aristote suffit à le prouver : ce n’est qu’un tissu d’inepties. Je suis bien placé pour le savoir, la climatologie est une de mes spécialités.

Nefelus cesse enfin d’arpenter la pièce en tous sens pour se planter en face de Kitty. Il abaisse ses bésicles sur son nez, pour mieux la voir… ou pour mieux ne pas la voir, qui sait ?

[NEFELUS] – Peu m’importe ce que ce monsieur Maton pensait de moi. Quant à votre allusion à une « technologie avant-gardiste et défiant toute compréhension humaine », je n’y crois pas une seconde. Toute technologie est nécessairement le produit de l’esprit humain et donc à portée de sa compréhension, bien plus que ne le sont les phénomènes cosmiques.

Et tous ces vieilles allégories mythologiques que vous avez invoquées, ne me laissent pas « sceptique », pour reprendre votre terme. Le sceptique est englué dans le doute, il suspend constamment son jugement parce qu’il lui semble impossible de trancher quant à la vérité ou la fausseté de toute proposition. Moi, je SAIS, sans l’ombre d’un doute, que les dieux et les croyances qui s’y rapportent ne sont que des balivernes pour exploiter la crédulité des esprits faibles.

La seule chose qui me laisse croire que vos propos confus abritent peut-être une forme de vérité, c’est la fausse montre que je viens de vous remettre. Je dois reconnaître que celle-ci est technologiquement avancée, même si elle n’a rien de supérieur à la compréhension humaine. Mais si l’objet que vous voulez me montrer est de cette sorte, je ne vous cache pas que je serais tout de même très curieux de l’examiner.

[Kitty Yellow]

Kitty ne s'était pas attendu à cette froideur extreme, meme d'un scientifique, mais tenta de ne rien laisser paraitre. Elle tenait à faire en sorte que le professeur s'investissent de lui meme plutot que de le lui demander. Dans un cas il ne poserait pas de question, tandis qu'il le ferait dans l'autre.

[KITTY] - Vous avez tout à fait raison professeur, et je vous comprend parfaitement comme je vous l'ai déjà dit. Mais je ne tiens pas à vous forcer la main, surtout pas non plus à accaparer votre temps. Je rejoignais juste le raisonnement de mon défunt compagnon.



Elle se baissa et attrapa son sac qu'elle leva avec le pousse et l'index, comme si la chose à l'intérieur allait exploser. Délicatement et pour faire planer le suspense, elle plonge la main dans le sac et la ressort en possession de la lunette qu'elle dépose sur la table sans rien dire. Elle leve les sourcils sans rien dire, avec un mime évident du "et voilà", et toujours sans rien dire elle tend la main pour inviter le professeur à faire comme chez lui, un air volontairement amusé sur le visage pour bien montrer qu'elle s'attend a ébranler la curiosité du professeur