[DOC] Dossier Mendès - Pièce n°1

Modérateur: Astro Buck

[DOC] Dossier Mendès - Pièce n°1

Messagede Astro Buck le Sam 19 Nov 2016 22:20:27

Compte-rendu chronologique des événements


1908 : Mr Mendès loue à l’année la villa Mackenzie, rue Sully n°3 à Saint-Germain-en-Laye, presque à l'entrée de la forêt de Saint-Germain. Il y vit seul, n’ayant pour tout personnel qu’une domestique de confiance, Mme Julie Ruelland. Mr Mendès fait régulièrement des allers-retours entre St-Germain et Paris, pour ses travaux éditoriaux et ses relations.

Dimanche 7 Février 1909 :

Le matin : Mr Mendès prend l’apéritif au pavillon Henri-IV en compagnie de quelques amis parmi lesquels Mme Liane de Pougy. Puis il rentre déjeuner chez lui et se met à sa table de travail.

Après-midi : Mr Mendès travaille sur la mise au point d’un drame. Il prévient Mme Ruelland qu’il va dîner à Paris, comme il le fait chaque dimanche chez M. Félix Oppenheim, un de ses amis. Il dit à sa domestique de ne pas l’attendre car il rentrera par un des derniers trains. La domestique se retire de bonne heure après avoir préparé un bol de bouillon, comme elle le fait chaque fois que M. Catulle Mendès s’attarde en soirée.

17h : Mr Mendès s’habille pour aller à son dîner.

18 h : Un lampiste du nom de Fouchet, attaché au service des sémaphores de la Gare de Saint-Germain-en-Laye termine sa journée de travail.

19 h : Mr Mendès monte dans le train de Saint-Germain à destination de Paris.

Dîner : Cela se passe au 27, rue Vernet, dans le quartier des Champs-Elysées, où le baron Oppenheim possède un superbe hôtel. Durant cette soirée, Mr Mendès se montre mélancolique, un peu somnolent. A plusieurs reprises il se plaint de se sentir fatigué. Sans doute à cause du travail de la journée. Il parle de ses projets et de ses occupations. Il est très sobre pendant tout le repas. Il ne sort de l’espèce de torpeur où il se trouve que lorsqu’il raconte un voyage de jeunesse qu’il avait fait en compagnie de Villiers de l’Isle-Adam. Après le dîner, on passe prendre le café au salon.

Un peu avant Minuit : M. Mendès envoie chercher un auto-taxi et part pour la gare Saint-Lazare où il veut prendre le train de Minuit 13. Mr Charles-Henry Hisrth, qui était aussi l’invité des Oppenheim, accompagne Mr Mendès à la gare. D’après son témoignage, le poète parle gaiement jusqu’au moment de monter dans le train.

Lundi 8 Février 1909 :

00h13 : Mr Mendès prend le train au départ de la gare Saint-Lazare direction Saint-Germain. Il monte dans le dernier compartiment du wagon de première classe, numéroté A. 525-1.


Peu avant 1h, l’ACCIDENT : probablement endormi, Mr Mendès se réveille au moment où le train franchit, très lentement, la partie de la voie qui est à ciel ouvert, mais très encaissée, située entre le tunnel de la forêt et le tunnel du Parterre. Se croyant déjà dans la gare, trompé par le clair de lune et par un court arrêt du convoi, il ouvre la portière pour descendre. Cherchant un appui sur le marche-pied avec sa canne, celle-ci porte à faux et lui échappe de la main tandis que lui-même se fracasse le crâne contre l’entrée du tunnel. Son corps roule sur la voie et est traîné. Rejeté sur le wagon par le contre-coup, il franchit les 16 mètres qui le séparaient de cette entrée et retombe sur le côté de la voie. Selon toute probabilité, il a été tué sur le coup.

01h : le train arrive en gare de St-Germain. Le cocher qui le ramenait ordinairement à son pavillon de la rue de Sully stationne en vain sur la place. Aucun des voyageurs et des employés n’a remarqué qu’une portière est ouverte à l’arrivée. Cette portière, dont le loquet est brisé, s’est donc refermée d’elle-même à l’arrêt définitif du train.

Vers 1h 30 : un autre train, parti à Minuit 42 de la Gare Saint-Lazare, suit le même itinéraire et roule sur le corps de Mr Mendès, mutilant son pied droit et son bras droit.

05 h : Mr Fouchet, le lampiste, reprend ses fonctions. Il descend, le long des voies, vers le petit tunnel de la terrasse de la forêt, pour aller aux remises allumer les lampes du second train pour Paris. En débouchant du tunnel du Parterre, qui domine l’entrée de la gare, il aperçoit un cadavre mutilé et ensanglanté. M. Foucher court prévenir le sous-chef de service, M. Aumaistre, qui se rend aussitôt avec plusieurs hommes d’équipe, munis de lanternes, à l’endroit indiqué par le lampiste. Le sous-chef de gare reconnait aussitôt M. Catulle-Mendès, qui voyageait quotidiennement sur la ligne. M. Aumaistre fit aussitôt transporter le corps sur une civière, dans son bureau à côté de la gare.

06h : M. Carette, commissaire de police de Saint-Germain, son secrétaire, M. Balleydier et les docteurs Levesque et Granthomme, médecins de la Compagnie, arrivent à la gare. Le commissaire de police reconnaît Catulle Mendès. Il fait prévenir la sœur de Catulle Mendès, qui habite boulevard Gounod, à Croissy, ainsi que son épouse.

07h : Après que des internes de l’hôpital (le docteur Guinard, chirurgien de l'hôpital Lariboisière) ont procédé à la toilette mortuaire, opération assez difficile à cause des mutilations, le corps de M. Catulle-Mendès, est transporté 3 rue de Sully, à la villa Mackenzie.

10h47 : Mme Catulle-Mendès, prévenue par un télégramme du Dr Guinard, du malheur survenu à son mari, accourt, profondément émue, par le train de 10h47, accompagnée d'un ami du poète, le graveur Desmoulin.

Après-midi : Le wagon A. 525-1., qui avait continué de circuler après l'accident, est revenu l'après-midi a Saint-Germain, où il a fait l'objet d'un examen très approfondi. M. Carrette à alors constaté que la portière était en partie désarticulée par le bas : la bande de cuir qui l'actionne, a eu ses rivets arrachés, le feutre de la partie supérieure a été déchire par suite du frottement contre la muraille du tunnel, laquelle, d'ailleurs, porte elle-même les traces très visibles de ce frottement.
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