SC: LA TROIE ENGLOUTIE - Ch 2 : Les mystères de l'Opéra

[Kitty Yellow]

C était à n'y rien comprendre...Elle se serait attendu à voir l'opéra en feu, mais pourtant il n'y a avait rien et aucune preuve de danger. Aurait elle révée? Encore une fois?!

Sceptique, elle se mis a avancer lentement en direction de l'entrée des artistes ou se trouvait le concierge. Mais soudain une intuition tenace lui pris l'estomac et elle se mis à regarder discretement autour d'elle. Peut etre est elle surveillée? Ou suivit? Aprés tout on avait intenté à sa vie!

Tout en faisant mine de marcher rapidement, elle fit tomber un de ses objets au sol, et fit volte face en une fraction de seconde pour se pencher et le ramasser. En réalité, elle regardait derrière elle si quelqu'un n'avait pas tout à coup une allure suspecte. Celle d'une personne voulant se cacher à la dernière minute pour ne pas etre vue.

Aprés quoi, elle repris sa route en direction de la loge avec la ferme intention de voir le concierge, un sentiment étrange en elle qui variait entre l’excitation, la peur et la crainte



* Inutile de l'alarmer si tu as révé ma ptite!*

[Astro Buck]

Le portail en fer forgé est fermé à clé. Mais sur un montant en pierre, Kitty voit un bouton de sonnerie électrique. Elle le presse et, au bout d'une minute, voit une silhouette trapue traverser la cour dans sa direction, tenant à bout de bras une lanterne sourde. A travers les barreaux du portail, l'homme observe Kitty d'une mine renfrognée et méfiante.

C'est un homme d’une quarantaine d’années. Sa forte carrure est engoncée dans une tenue de majordome dont les boutons menacent de sauter et d’où dépassent des paluches épaisses et abîmées trahissant des habitudes d’homme laborieux. Kitty a déjà eu l'occasion de faire sa connaissance lorsqu'elle est entrée au Palais Garnier, la veille. Elle sait qu'il s'agit du concierge, prénommé Raoul. Difficile à oublier car il l'avait priée avec insistance de se plier à un rituel superstitieux avant d'entrer : toucher un fer à cheval posé dans le vestibule, soi-disant pour conjurer une malédiction pesant sur les murs.

Le concierge ne semble pas avoir l'intention d'ouvrir la porte, il s'adresse à Kitty à travers les grilles.

[RAOUL] - Je vous reconnais. Vous êtes la consultante en je ne sais pas quoi. Que voulez-vous ? Non mais vous avez vu l'heure ? Il est un peu tard, non ? Je ne laisse entrer personne avant 7 heures.

[Kitty Yellow]

[KITTY] - Si Si seignor! Yé voudrais savoir comment va el seignor Papin?!!! On a été séparé dans le théatro et j'ai entendu dire qu'il avait ou oun probleme!

Kitty voulais tout à coup éviter d'éveiller les soupsons et surtout éviter qu'on l'implique dans quoi que ce soit. Mais elle devait savoir comment il allait. Il n'avait été qu'un spectateur et ensuite une victime innocente. Mais, si tout cela n'était pas vrai? Si cela était encore un reve? Comment savoir? Elle se devait d'en etre sur en préchant le faux pour savoir le vrai

[Astro Buck]

Raoul secoue la tête en signe de dénégation, l'air de dire : "non mais n'importe quoi !".

[RAOUL] - Seignor ou pas seignor, je ne connais pas de Papin. Il a peut-être OUNE problème votre Papin, mais moi aussi j'en ai ! Plein. Et vous n'allez pas tarder à en avoir aussi si je m'aperçois que vous vous moquez de moi. Parce que j'ai passé une très mauvaise nuit. Je vais finir par perdre patience et me montrer désagréable. Rentrez chez vous. A l'heure qu'il est, c'est ce que vous pouvez faire de mieux.

Conscient sans doute d'avoir parlé un peu trop rudement à Kitty, piqué par un léger remord, le concierge radoucit sa voix et exhale un soupir.

[RAOUL] - Si vous voulez, je peux vous appeler un taxi... à condition que vous ayez de quoi régler la course.

[Kitty Yellow]

[hrp]On est bien d'accord que le concierge est supposé m'avoir croisé au début, ou au moins papin dans la mesure ou il surveille?[/hrp]

Kitty était bouche bée devant le concierge et c'était peut-être ce qui l'avait troublé.Elle ne l'était non pas suite à l'attitude grossière de l'individu mais plutôt à cause de la situation. Elle s'était attendu à la réaction d'étonnement de l'individu. Elle tituba en arrière en faisant quelques pas, fixant l'homme avec attention comme s'il était le diable en personne



* Ca y est ca recommence...Maintenant, le soit disant Papin est aux abonnés inconnus. Qu'est ce qui se passe?*



[KITTY]- Je...je...bien...excousé moi... C'est que je...je...je croyais que des personnes avaient eu oun problème cet aprés midi...Le Ténor Jules, Seignor Papin...Mais vous ne connaissez pas....

Kitty attendit de voir si il réagissait à un de ces noms. Mais déjà elle commencait à douter de sa réaction...

[Astro Buck]

Raoul scrute la Place Diaghilev d'un regard circulaire, comme s'il cherchait une éventuelle menace que Kitty aurait apporté avec elle. Quand bien même cela serait, il n'en pourrait rien voir car à cette heure la place n'est pas éclairée. Cette vaine gestuelle semble lui avoir permis surtout de maturer une décision : à contre-coeur, il déverouille le portail et grommelle :

[RAOUL] - Je ne sais pas rester insensible à la détresse d'une dame, ça me perdra. Vous l'avez l'air dans un drôle d'état. Venez vous reposer à l'intérieur. Je ne connais pas ce Papin dont vous me rebattez les oreilles. Par contre, le ténor Jules, oui, et c'est vrai qu'il lui est arrivé des bricoles hier soir. Allez, venez, ne restez pas seule dans la nuit, sinon vous allez finir égorgée par un Apache et je m'en voudrai !

[hrp]oui, on est d'accord.[/hrp]

[Kitty Yellow]

*Hier soir? Mais combien de temps suis je parti?*

Kitty se ressaisit et avança lentement vers la porte ouverte qu'elle franchit non sans remercier l'individu d'une petite révérence. Elle n'en restait pas moins sur ses gardes et prete à agir en cas de besoin, l'oeil constamment sur l'homme mais en arborant un petit air timide


[KITTY]- Merci bien, je ne prendrais pas beaucoup de votre temps. Je me dois de rentrer chez moi au plus vite....Désolé si je suis un peu confuse mais les evenements de la nuit ont été éprouvant et j'avoue que....Ah mais veuillez m'excuser car je ne me suis pas présentée..Je suis Kitty Yellow et je travail pou Mr Broussan, Mr Lagarde, et Mr Pinchon.... Vous parliez d'un malaise du Tenor Jules, hier soir...Cette nuit je présume plutot non? ...Il se trouve que j'étais avec lui. Il y a bien eu un incendie? Il me semble en avoir entendu parler...

[Astro Buck]

Kitty et Raoul traversent la Cour de l'Administration puis entrent dans le bâtiment.

Comme la veille, l'homme désigne le fer à cheval posé sur la table du vestibule, devant la loge du concierge.

[RAOUL] - Tout le monde doit toucher ce fer avant de mettre le pied sur la première marche de l'escalier. Et cela sous peine de devenir la proie de la puissance occulte qui hante ce bâtiment des caves au grenier. D'ailleurs, nous en avons eu la preuve cette nuit : une personne a omis de se plier au rituel et une série de malheurs s'est abattue sur nous.

Le concierge est tellement confit de superstition qu'il prononce ces paroles sur le ton de la conversation, sans paraître imaginer un seul instant que de tels propos puissent paraître douteux. Il ôte son manteau, le suspend à une patère. Puis il entre dans sa loge étriquée et entreprend de faire chauffer une cafetière sur un réchaud à huile.

[RAOUL] - J'ai l'impression que ce n'est pas cette nuit que je pourrai pousser un petit roupillon, moi ! Vous me dites que vous travaillez pour Mr Broussan, oui comme nous tous, d'une certaine façon, vu que c'est le co-directeur.

Le concierge pousse une chaise en direction de Kitty et se laisse tomber sur une banquette tout en dénouant son écharpe. Fidèle à l'image populaire des concierges, il dévide ses bavardages dans un flot ininterrompu :

[RAOUL] - Le ténor Jules a eu un malaise hier soir, c'est vrai. Je dis "hier" parce qu'il est bientôt 4 heures du matin : nous sommes déjà Dimanche ! Le Dr Lelong a dit que Jules était tiré d'affaire mais qu'il aurait besoin de plusieurs jours de convalescence avant de revenir chanter. Mr Messager, le directeur, va en manger son chapeau quand il l'apprendra !

Après, un incendie oui il y a eu des dégâts dans les dessous de la scène, mais les pompiers ont rapidement réglé le problème. Vous savez, nous avons une brigade permanente dans les murs, ils ont trop peur qu'il arrive la même chose qu'avec l'Opéra Le Peltier. Pas de risque ici (Raoul toque légèrement du poing contre un objet accroché au mur qui rend un son métallique.) grâce à ces merveilles : les extincteurs Hartmann & Lacombe, ça vous éteint tout.

[Kitty Yellow]

Kitty fit une moue forcée pour tenter de sourire à la remarque des extincteurs. Au moins, les choses semblaient etre ce qu'elles étaient. C'était déjà un plus. Elle repensa à ce fer à cheval en trouvant idiot cette superstition mais pourtant, elle devait bien avouer qu'elle avait eu sa dose de mésaventure. Au moins, elle avait fait le nécessaire pour tenter de sauver l'opéra, et en y repensant, elle se trouva idiote tellement elle n'aurait jamais pu faire quoi que ce soit. Restait à savoir ou était Papin.


*Et si il avait été là que pour m'amener en bas? Non ne soit pas idiote, c'est toi qui l'a forcé à descendre! Non mais quand mème, c'est étrange qu'on ne l'ai pas retrouvé! Et paula? Ou est elle? Qui est elle surtout!??*


Elle eu un frisson et se frotta les épaules de ses deux mains, bras croisées. Tout à coup, elle se rendit compte que le concierge la regardait et qu'elle s'était de nouveaux perdues dans ses souvenirs et ses pensées. Elle lui sourit

[KITTY] - Si, heureusementé qu'il y a los instinctors!....*Essaye d'introduire le sujet de facon anodine* - En tout cas, si el Seignor Papin, del équipe des Pompiers, n'est plou ichi, c'est qu'il est parti avec ses collègues lorsqu'ils sont arrivés pour éteindre le feu. Heureusementé qu'il n'y a pas you dé blessé!..... - Elle attendit un moment pour voir si le fait que cela soit un pompier rappelait quelque chose au concierge. Puis, elle claque des doigts comme si elle venait de se rappeler d'un détail ennuyeux- D'ailleurs, diga mé Seignor, vous connaissez surement tout le monde ici non? ...Alors vous pourrez petetre m'aider...Je travaillais avec Paula, una assistante du groupe. Vous voyez de qui je parle? -Elle fait une bréve description de la jeune fille-Elle m'avait demandé de la rejoindre ce soir ici pour que nous allions chez elle. ...Mais elle a du partir à cause de l'incendie et on a été séparé.... En tout cas, elle n'est surement plou ici je crois ?....Vous auriez una idée si elle habite dans le quartier?

[Astro Buck]

Lorsque Kitty mentionne le fait que Papin fait partie de l'équipe des pompiers, le concierge sourit légèrement. Il écoute la suite du discours en opinant du chef avec une certaine impatience et, dès qu'il peut reprendre enfin la parole, cet infatigable bavard s'écrie :

[RAOUL] - J'ai cru un instant que vous vous moquiez de moi, mais vous n'avez pas du tout l'air de plaisanter. Alors il reste l'autre option : vous êtes la victime d'une farce, vous ne croyez pas ? Parce qu'entre nous, Papin le pompier, ça sonne plutôt comme un sobriquet, non ? C'est comme Jojo le banjo.

Le concierge rit de sa propre blague, tellement fort que cela fait trembler ses épaules et lorsqu'il sert le café il en renverse à côté. Du breuvage bouillant se dégage une fumée qui empeste la chicorée amère. Le taux de vrai café doit être infime dans ce mélange.

[RAOUL] - Tenez, buvez, ça vous réchauffera. Bon Paula, je ne connais pas non plus. Vous savez il y a plus d'un millier de gens qui travaillent au Palais Garnier. Je peux me vanter d'avoir bonne mémoire, mais je ne peux quand même pas me rappeler de tout le monde. Je ne note pas tous les noms. Du moment que les personnes sont accompagnées par une personnalité connue et autorisée, je les laisse passer. Mais vous avez raison, on ne se méfie jamais assez et peut-être qu'un jour il y aura un vol et sur qui ça retombera ? Sur mon dos ! Eh oui. Et alors on se passera de mes services.

[Kitty Yellow]

*Bon il ne sait rien ou alors il cache quelque chose. Papin n'existe peut etre pas en fait? Il faudra aller demander à la caserne si un lieutenant Papin existe réellement. Mais il faut surtout te reposer et reprendre des forces.*

Kitty pris la tasse entre les mains afin de se réchauffer un peu et huma le café. Elle n'avait pas l'intention d'en boire, sait on jamais qu'il fut empoisonné! Mais il fallait donner le change et faire semblant. Elle trempa juste ses levres à l'extrémité du liquide et prétexte que c'était chaud pour l'en écarter.

Elle bailla et posa sa tasse à la hate pour mettre la main devant la bouche


[KITTY] - Bueno seignor, je ne vais pas abouser dé votre temps plus longtemps. Il se fait tard et yé vé rentré. Dou travail m'attend démain avec el director et yé ne manquerais pas de loui souligner votre amabilité

Elle se leve en lissant sa robe avec la main. Il fallait qu'elle trouve un moyen de locomotion pour rentrer chez elle. Peut etre un taxi? Elle attendit de voir la réaction du concierge et si rien ne l'en émpéchait, elle partirait de l'opéra pour regagner prudemment ses quartiers

[Astro Buck]

Le concierge se montre plutôt soulagé quand Kitty exprime son désir de ne pas s'attarder sur les lieux. Ainsi qu'il l'avait précédemment proposé, il se charge d'appeler un taxi.

[RAOUL] - Le chauffeur a l'habitude de travailler avec l'Opéra. Si vous n'avez pas sur vous de quoi réglez, dites-lui d'adresser la facture à messieurs les Directeurs, ils la feront déduire de votre salaire. Le taxi-auto sera là dans une vingtaine de minutes. Vous avez de la chance, comme ça votre tasse café aura le temps de refroidir et vous pourrez la déguster tranquillement.

Aucun nouvel incident ne vient perturber les projets de Kitty. Vers 5h du matin, elle est de retour dans sa chambre d'hôtel au 83 de la Rue Quincampoix. Le mobilier est modeste : un lit, une armoire, une chaise. Pas d'eau courante : pour les ablutions de Kitty, la femme de chambre vient tous les matins renouveler l'eau d'une bassine en fer posée à même le sol

La pièce est située sous les toits. Dans le couloir, une trappe dans le plafond permet d'accéder aux combles, en utilisant l'escabeau du débarras. Kitty le sait car elle a déjà vu un domestique passer par cette issue. La fenêtre de la chambre donne sur une cour intérieure carrée. Il suffit de traverser cette cour pour accéder au couloir d'entrée du bâtiment opposé et d'atteindre le large et populeux Boulevard de Sébastopol.

[Kitty Yellow]

Epuisée Kitty s'affala sur le lit et y resta comateuse quelques minutes. L'adrénaline s'enfuyait à grand pas et la fatigue la gagnait rapidement. Consciente qu'elle était toujours vétue, elle se releva enfin, bailla et alla se changer. Elle s'aspergea le visage deux ou trois fois dans la bassine métallique, et son regard se posa sur son reflet dans le miroir






[KITTY] - Dans quoi t'es tu fourrée? Quelle idée idiote tu as eu de venir ici bon sang! Maintenant il est trop tard pour faire marche arrière alors dors un peu, tu vas en avoir besoin!

Elle se coucha sur le lit, le regard vers le plafond et repassa en revu les évenements de la soirée. Elle se demandait comment elle avait survécu à tout cela. Elle n'arrivait pas à dormir, inquiéte pour quelque chose qui lui échappait. Tout à coup, une idée lui traversa l'esprit...Si on avait pu la trouver à l'Opéra, on le pourrait surement dans cet hotel!

Elle se releva et regarda autour d'elle. Il lui fallait trouver quelque chose pour l alerter en cas de danger. Elle tenta de trouver un objet qu'elle pourrait placer sur la poignée de la porte ainsi, si quelqu'un venait à rentrer durant son sommeil, l'objet tomberait au sol dans un bruit évident. Elle voulu bouger la commode pour barrer la porte mais faire du bruit à cette heure n'était pas souhaitable. Elle tente d'utiliser la chaise, placé de biais contre la poignée, afin d'en bloquer l'accés. Elle fermerait les fenetres, et alla dormi en prenant l'arme dans sa main droite. Avant de fermer les yeux, elle vérifia le chargeur en trifouillant ici et là pour l'ouvrir et s'assurer qu'il y avait encore une balle.

Il fallait qu'elle se repose! Elle avait du boulot. D'abord faire un rapport sur le travail à faire sur le décors de l'opéra afin de pas inquiéter le directeur. Ensuite, elle irait voir à l'adresse donné par cet étrange individu aux cheveux en forme de ....

*boucle d'or*

Ce surnom la fit sourire et c'est sur cette touche amusée qu'elle sombra dans le monde de Morphé...

[Astro Buck]

Eprouvée par une nuit éreintante, Kitty ne se réveille pas avant une heure de l’après-midi. Elle n’a pas programmé son réveil matin, un objet pourtant efficace, certifié « à bruyante sonnerie ». Mais l’horloge biologique, l’estomac de Kitty criant famine, s’est chargé de la tirer du sommeil.

Dehors, le temps est relativement doux pour la saison, quoiqu’un peu venteux et nuageux.

Depuis l’hôtel, Kitty prend l’autobus jusqu’à l’arrêt de métro Réaumur-Sébastopol. Le boulevard est encombré par une circulation dense : omnibus, fiacres, voitures, autobus, les piétons rasent peureusement les murs, confinés sur de trop minces trottoirs qui ne constituent une protection guère plus que symbolique contre les véhicules. Il ne se passe pas un jour sans qu'un article de journal ne fasse état d’un accident de la route et quand on voit ce spectacle chaotique, la survie des piétons semble proche du miracle.

Ensuite, Kitty monte dans un wagon du métro de la ligne 3 jusqu’à la station Opéra, qu’elle a déjà eu l’occasion d’explorer, d’une manière dont peu d’usagers peuvent se vanter. Environ 20 minutes après son départ de l’hôtel, elle pousse enfin la porte du bureau de Mr Pierre Lagarde.

Kitty aurait parfaitement pu trouver porte close, puisqu’aujourd’hui c’est Dimanche, jour de relâche pour l'Opéra. Mais la loi du 13 Juillet 1906 sur le repos dominicain n’est encore rien de plus qu’une belle résolution, pas vraiment rentrée dans les mœurs. Beaucoup s’abstiennent encore de l’appliquer.

Mr Lagarde a une haute position dans l’Opéra. Officiellement, il a les titres de Chef des Décors, responsable des décors et des costumes, directeur de la Scène. Mais dans l’administration, bien loin d’être un petit chefaillon subalterne, beaucoup parlent de lui comme du « troisième directeur ». Et l’équipe directoriale est souvent appelée « la direction Messager-Broussan-Lagarde ». Kitty n’est pas sans savoir que Mr Broussan a épousé la nièce de P. Lagarde : les liens entre ces hommes ne sont donc pas strictement professionnels…

Après l’avoir saluée et l’avoir invitée à s’assoir en face de son bureau, Pierre Lagarde entre directement dans le vif du sujet :

[LAGARDE] – Ah ! Vous arrivez à point nommé, ma chère. Savez-vous qu’un décor de Dauphin-Amable est parti en fumée la nuit dernière ? Extraordinaire ! Je ne vous cache pas que je ne déplore nullement sa perte, bien au contraire, cette croûte monumentale faisait partie des décors dont je projetais la réfection, avec l’appui de vos conseils avisés. Ariane a été un succès en 1906. Beaucoup moins en 1908. Qu’en sera-t-il la prochaine fois ? Les décors y sont pour beaucoup : trop romantiques, trop fantaisistes. Je veux du réalisme, de la fidélité, de la vraisemblance historique, quand bien même s’agirait-il de lieux mythologiques. Je suis donc IMPATIENT d’entendre votre rapport.

[Kitty Yellow]

Kitty évita de bailler devant le directeur, et pourtant elle devais bien admettre qu'elle était éreintée. Elle réfléchissait depuis son départ de l'hotel afin de savoir quoi dire au directeur et avait déjà pensé à des dizaines d'explication, toute aussi farfelu les unes que les autres, mais qui avaient pour unique but de lui faire croire qu'elle avait bossé d'arrache pied sur le sujet. Elle devait bien admettre qu'elle n'avait pas du tout la tete à cela et elle n'avait pas pris la peine de refléchir sur le sujet. Mais maintenant devant lui, elle n'avait pas le coeur à lui mentir et trouvait cela meme idiot. Cela ne menait jamais à rien, et cela ne créait pas les liens de la confiance. Elle soupira et se lanca


[KITTY] - Buenos...Pour etre tout à fait honnete avec vous, yé né pas out beaucoup dé temps pour travaillé sour le soujet. A peine yé mé souis retrouvé sur la scene, que yé out des problemas avec los décors, puis avec elle Tenor Yules pour qui il a fallou appéler el Doctor, et ensouite, il y a out l'incendie et yé dou quitter le théatro


Elle se pinçaa le nez de la main droite car cela l'aidait à se détendre


[KITTY] - ...Ecoutez, pour ce que je peux vous dire pour le moment, c'est que les décors qué yé vou me parraissait conformé mais pour ce que j'en ai noté, yé mé disait qu'on aurait pou innover quelque chose pour impliquer el publico dans le décors. Par exemplo, pour la scéna ou Ariane est dans el Labyrinthe, on pourrait plonger la salle dans le noir total et faire apparaitre des grognements del minotaures mais du plafond ou de derrière el publico. Ainsi, le publico aurait peur comme Ariane. C'était una idée qui m' est venou hier mais je vais continuer à travailler sur le sujet. Je dois d'ailleurs aller voir Seignor Raymond Pages pour lui poser une petite question mais yé ne sait pas s'il est ici aujourd'hui

Elle s'arreta un moment de parler pour tenter de voir la réaction