SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Modérateur: Astro Buck

SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Astro Buck le Lun 07 Nov 2016 12:17:34


Scénario Hollow Earth Expedition


L'HERITAGE DE CATULLE


Premier Chapitre : L'enquête.



Avec la participation de Kriss Trooper



Paris, un soir de Novembre 1909...

Le froid est tellement vif qu'une fine couche de givre blanchit déjà les vitres du bureau de Kriss Trooper. Après un été pluvieux et sans soleil, le pire été depuis 1854 paraît-il, c'est l'hiver qui s'invite en avance. La porte s'ouvre et, dans une bourrasque de vent glacial, surgit une femme. Son visage est cramoisi par le froid. Elle est vêtue d'une robe de taffetas d'un vert passé. Un châle déteint en laine épaisse est jeté sur ses épaules. Elle porte un chapeau couleur de suie. Sans autre forme de procès, elle tire de son sac un morceau de journal froissé qu'elle agite devant le visage de Kriss Trooper. De son doigt ganté de filoselle, elle frappe la feuille, montrant une annonce encerclée à l'encre rouge.


[LA FEMME] - C'est bien vous, ça ?

Image


******************************************************************************************************
Les indications qui suivent sont empruntées à Alex


Alors les règles d écriture sont simples :



a. les paroles du personnage seront écrites en mode NORMAL, précédée par un "[NOM DU PERSONNAGE] - "

[NOM DU PERSO] - blablabla



b.Toute description sera faite en italique. Ces descriptions peuvent concerner des paysages, des actions, des attitudes physiques et éventuellement des réflexions personnelles non perceptibles par les autres participants à la scène. (a éviter quand meme un maximum pour ne pas donner d'info RP au joueur au lieu du personnage)



c.Une pensée sera placée entre " * " (astérisque)

*CA ME GONFLE CES REEEEGLES*




d.Une expression ( un ton ou un geste particulier) pourra être placé entre " " (guillemets)



e.Les majuscules ne seront à utiliser qu'en début de phrases sauf si le joueur souhaite exprimer le fait que son personnage crie. On peu aussi utiliser une tailles plus grande ou plus petite pour marquer respectivement un cri ou un chuchotement

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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Kriss Trooper le Mar 08 Nov 2016 22:37:26

[KRISS TROOPER] - Tout d'abord Bonjour chère Madame. Oui c'est bien de moi qu'il s'agit, exception faite de ce dessin peu flatteur vous l'admettrez ... "sourire"... Mais bientôt je ferai appel à la photographie, on en dit le plus grand bien.
Bref, vous avez donc devant vous Kriss Trooper, tout droit venu du B.O.I de Washington pour vous servir!
Allons, asseyez vous donc et dites moi en quoi je puis faire étalage de mon efficacité?
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Astro Buck le Mer 09 Nov 2016 02:55:15

La remarque sur l'illustration "peu flatteuse" fait glousser de rire l'inconnue entre deux grelotements spasmodiques.

[L'INCONNUE] - Ben moi j'vous trouvais mieux en dessin. Oh, dites-donc, ce que j'ai froid ! Z'auriez pas un p'tit r'montant ?

Elle se laisse tomber sur la chaise que lui propose Trooper et, secouée de frisson, les bras croisés sur la poitrine, se tient les épaules pour se réchauffer.

[L'INCONNUE] - Vous mettez jamais de charbon dans vot' poêle, vous ? Z'êtes fauché ? Ah, ben justement, vous allez p't'êt' pouvoir vous renflouer grâce à moi. C'est ma maîtresse, Madame Claire Sidou qui m'envoie chez vous. La malheureuse, son époux est mort déchiqueté sur une voie ferrée. Un vrai puzzle humain, une horreur. Je ne peux pas trop vous en dire, au cas où vous ne voudriez pas vous occuper de son affaire. Ma maîtresse, elle pense que les messieurs de la Police ont bâclé leur travail. On veut lui faire croire que son mari a sauté du train parce qu'il avait oublié de descendre à la station. Mais il faut pas la prendre pour une idiote, Madame Me... euh Sidou. Vous pensez, qu'à 68 ans, on s'amuse à sauter d'un train en marche, vous ?

Sans attendre de réponse, la femme se lève, resserre son châle autour de son cou, et tend une carte au détective.

[L'INCONNUE] - Bon, si vous êtes disposé à venir en aide à ma maîtresse, voilà sa carte. Elle vous prie de venir la voir dès que possible. N'importe quel jour à n'importe quelle heure, elle vous attend.

Sur une carte noire ornée de lys blancs est écrit :

Mme Claire SIDOU
4, Cité de Trévise
Paris (IXème)
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Kriss Trooper le Mer 09 Nov 2016 23:26:39

Comme si je n'avais pas vu la carte tendue devant moi, j'ouvre le tiroir du bas du bureau derrière lequel je suis assis et en sors une bouteille de Bushmills de 10 ans d'âge, ainsi que deux verres à whisky que j'époussette un peu, avant de poser le tout avec un claquement sec sur le bureau. Je remplis tranquillement les verres. Je regarde alors la femme plantée devant moi droit dans les yeux en lui tendant sa boisson

[KRISS TROOPER] - Chère Madame, quatre choses. Premièrement, votre nom il faudra me donner, ou du moins me prêter le temps que j'en aurai l'utilité. Deuxièmement, sachez que ces messieurs de la Police bâclent TOUJOURS leur boulot, c'est pour cela que les gens viennent me voir. Troisièmement, comment s'appelle véritablement votre maîtresse ? Ne vous arrêtez pas en si bon chemin , puisque vous m'avez déjà donné les deux premières lettres de son nom, donnez moi donc le reste, histoire de voir si on peut se faire confiance. Quatrièmement, " cheers " , comme on dit chez moi....

Et d'un geste souple qui traduit d'une part une grande souplesse féline et d'autre part une certaine habitude, je porte mon verre à mes lèvres et avale cul sec

[KRISS TROOPER] Aaaah, ça réchauffe ! Bien, rasseyez vous donc et tâchez donc de m'en dire un peu plus
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Astro Buck le Jeu 10 Nov 2016 14:12:43

L'inconnue, la main sur le bouton de porte, sur le point de sortir, se retourne. Ses yeux brillent d'avidité lorsqu'elle voit les deux verres remplis de whisky. Elle proteste faiblement :

[L'INCONNUE] - Oh, mais je ne peux pas rester. Vraiment ! le fiacre m'attend, vous comprenez ?

En totale contradiction avec ce qu'elle vient de dire, elle fait demi-tour, s'empare du verre avec rapacité et le boit rapidement, par petits à-coups, comme un oiseau piquant du bec dans une flaque de pluie, jetant sa tête en arrière à chaque gorgée. Les traits de son visage se détendent et elle se rassoit.

[L'INCONNUE] - Vous permettez ?

Sans attendre la permission de Trooper, la femme, d'une main experte, remplit à nouveau les deux verres. Puis, tout en sirotant le Bushmills :

[L'INCONNUE] - Je m'appelle Joséphine, mais vous pouvez m'appeler Finette. Ah z'êtes un rusé renard, vous ! C'est vrai, qu'ma maîtresse n'a pas qu'un seul nom. Sur cette carte de visite, c'est son nom de plume, comme qu'elle dit. Parce qu'elle est très savante, ma maîtresse, elle écrit des livres. Son vrai nom... mais ne lui dites pas que j' vous l'ai dit hein ? Son vrai nom c'est Jeanne Nette.

Finette pose à regret son verre encore à demi plein et se lève.

[FINETTE] - Maintenant faut vraiment qu'j y aille. Merci pour la gnôle, ça m'a bien ravigotée.

[hrp]Oups, j'ai oublié de te dire. Une des conventions d'écriture sur ce forum, c'est que les joueurs écrivent les passages descriptifs à la 3ème personne.[/hrp]
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Kriss Trooper le Sam 12 Nov 2016 00:03:58

Kriss Trooper, son verre toujours plein à la main, resta un instant immobile à fixer l'endroit où se trouvait Joséphine quelques secondes auparavant. * Ah, women ! * se dit-il avant de vider son verre d'un trait. Il s'installa plus confortablement dans son fauteuil, croisa les mains derrière la tête et se laissa partir en arrière contre le dossier. * Ainsi une femme écrivain requiert mes services ? Intéressant. Ce doit être un sacré personnage, au caractère bien trempé, sans doute motivé et enhardi par cette nouvelle vague de littérature féminine. Peut-être a-t-elle écrit quelque chose qui a dérangé quelqu'un ? Ou peut-être qu'elle a couché sur le papier des choses compromettantes que feu son époux lui avait confié ? Non, dans ce cas elle aussi eut été évincée. *

Trooper se redressa d'un coup, décroisa les mains et, levant les bras vers le plafond, s'écria


[TROOPER] - Ah mais voilà que je m'emballe alors que je ne connais encore rien de l'histoire ! Allons, l'inaction ne doit pas me pousser à élaborer d'hasardeuses suppositions ! Je vais plutôt aller voir où habite cette Madame Nette, et essayer de la rencontrer.

Trooper rangea le whisky , non sans avoir au passage jeté un oeil attristé sur le peu de liquide restant au fond de la bouteille, * Bon, mais cette affaire me permettra sans doute de renflouer les stocks*, et ouvrit cette fois-ci le tiroir du haut jusqu'à sa butée. Dedans : des feuilles annotées, des journaux, un canif, un bout de pain très très dur, une plume de pigeon - ben oui, les aigles ne courent pas les rues à Paris-. Là, il glissa sa main droite dans le tiroir et grâce à un mécanisme simple mais ingénieux libéra la butée. Puis il tira le compartiment entièrement, laissant apparaître le double fond. Il se saisit alors avec délectation de son Colt-Browing. C'était le tout dernier modèle, un prototype rapporté plus ou moins légalement des Etats-Unis qui allait, disait-on en haut-lieu, équiper l'armée américaine. Il en vérifia le chargement puis le plaça dans l'étui bricolé qui lui permettait de le porter sous l'aisselle droite au niveau des côtes flottantes, bien au chaud et surtout bien à l'abris des regards.
Il vérifia ensuite que dans les poches de sa veste se trouvaient bien son bloc-notes jauni et gondolé par les intempéries, un bout de crayon, sa paire de gants de cuir fin et son canif. Il porta ensuite sa main gauche à sa hanche gauche, afin de contrôler la présence de son fidèle Karambit, une petite merveille d'efficacité qu'il avait déniché au cours d'une enquête en Asie.


[TROOPER] - Toi, tu m'as sauvé la mise plus d'une fois, s'écria-t-il à l'attention de son arme. ' Sont un peu spéciaux, ces asiatiques, mais il faut reconnaître qu'ils savent s'y prendre pour te trucider sans que tu n'y vois goutte.

Il vissa son béret sur son crâne, ferma sa veste pour en remonter le col, se dirigea vers la porte, l'ouvrit et sortit. Il s'assura qu'aucun curieux n'avait des yeux qui traînaient et tira la porte en prenant soin de placer entre elle et le chambranle un petit bout de papier qui tomberait dès que quelqu'un l'ouvrirait. Satisfait, il descendit les escaliers et apparu dans la rue Malesherbes, encore bien animée à cette heure-ci. Il prit une grande inspiration avant de partir d'un bon pas pour une petite heure de marche qui l'amena au 4, Cité de Trévise.
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Astro Buck le Sam 12 Nov 2016 23:44:47

Quand on arrive par la Rue Lafayette et que l'on s'engage dans la Rue Bleue (anciennement connue sous le nom de "Rue de l'Enfer" : un signe ?) la Cité de Trévise est alors la première à droite. Trooper la parcourt dans toute sa longueur, du Nord au Sud. Si bien qu'il peut jouir au passage de la douce mélopée cristalline émise par la fontaine, une vasque ronde soutenue par trois nymphes vert-de-grisées. Enfin, il parvient au pied d'un immeuble de rapport, de type haussmannien. Au-dessus de la porte apparaît nettement le chiffre 4, inscrit dans un cercle sculpté en bas relief. De chaque côté du linteau, deux corbeaux ornés de feuilles de pierre soutiennent le balconnet de l’étage supérieur. A peine Trooper presse-t-il le bouton de sonnette qu’un domestique ouvre la porte avec zèle et l’aide à se débarrasser de son manteau. Le visage de Finette apparaît dans l’entrebâillement d’une porte et disparaît dans un gloussement. C’était, semble-t-il, une forme de confirmation attendue par le domestique avant d’introduire le détective dans la pièce, située au premier étage, où il est attendu. Le domestique se retire sans bruit, laissant Trooper seul face à une femme alanguie, à demi-allongée sur un divan, ses doigts fins feuilletant distraitement un livre ouvert devant elle.

Image


[JANE NETTE] - Soyez le bienvenu, Monsieur Trooper. Je suis heureuse de vous voir si prompt à répondre à mon appel. Parmi, les agences de police privée de Paris, vous avez eu immédiatement ma préférence. Parce que la vôtre se trouve au Boulevard Malesherbes, cela m’est apparu comme un signe. C’est en effet en cette même rue, au n°160, que j’ai veillé le corps de mon défunt mari avant qu’il ne rejoigne sa dernière demeure. J’imagine qu’en émule de Vidocq, vous avez déjà pris vos renseignements et que je ne vous apprends rien si je vous dis que je suis la veuve du grand poète Catulle Mendès ?

Jane se met à jouer nerveusement avec la bague qui orne son annulaire, tournant le chaton tantôt d’un côté, tantôt de l’autre. Une flamme froide anime ses yeux qu’elle plonge dans ceux de Trooper en mordillant un coin de sa lèvre inférieure.

[JANE NETTE] – Je ne puis me résoudre à accepter les conclusions ridicules de M. Carrette, le commissaire de police de Saint-Germain-en-Laye. Mon époux serait sorti du train en marche, croyant être arrivé en gare. C’est dire le peu de cas que l’on fait de son intelligence, pourtant remarquable. Et comment ces messieurs de la police expliquent-ils une telle action ? Ils prétendent que Catulle devait être à-demi endormi et qui plus est aveuglé par le clair de lune… Quelles billevesées ! Quant à la thèse du suicide, elle a été écartée, je pense, avec raison. Par contre, la possibilité d’un assassinat n’a pas été suffisamment examinée. Mon époux suivait une éthique de vie, disons… personnelle. Il prenait un plaisir non dissimulé, il est vrai, à chercher le scandale et la querelle. La liste de ses ennemis était considérablement plus longue que celle de ses amis. J’ai l’intime conviction qu’on a tué mon cher époux. Aussi je vous demande de retrouver son assassin et de lui faire avouer les motifs de son meurtre, quand bien même faudrait-il pour cela le soumettre au plus rigoureux des supplices !
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Kriss Trooper le Lun 14 Nov 2016 23:44:20

[KRISS TROOPER] - Je vous remercie de votre accueil, chère Madame. Vidocq ? Oui, c'est un personnage que j'aurais certainement apprécié si je l'avais rencontré. Quel ironie, un ancien bagnard devenu chef des forces de l'ordre, hi hi hi... Il n'y a pas qu'en Amérique que de drôles de choses se produisent. Mais je m'égare...

Tout en "s'égarant", donc, Trooper observait méticuleusement la pièce qui l'entourait, laissant sa mémoire photographique faire le travail. Son attention se reporta sur Mme Nette. *Elle ne m'a pas l'air excessivement éplorée, comme veuve...PLus en colère qu'attristée, je dirais.*

[TROOPER] - Oui, j'ai profité du trajet jusqu'ici pour me renseigner un peu auprès de mes sources les plus cultivées, et donc je sais effectivement que Catulle Mendès fut votre époux. Je sais aussi qu'il avait de nombreux ennemis, comme vous le dites. D'ailleurs, puisque vous parlez d'assassinat, parmi ceux-ci, soupçonnez-vous quelqu'un ? Cela pourrait constituer le deuxième point de départ de mon enquête.

D'autre part, et je vous prierai de pardonner ma franchise, il semblerait que feu votre mari avait une maîtresse. Le saviez-vous ?

Trooper fixa intensément la femme devant lui, essayant de lire en elle la réaction provoquée par sa dernière phrase
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Astro Buck le Mar 15 Nov 2016 02:24:09

La bouche arrondie sur un « oh ! » outragé et les yeux sourcilleux, la veuve semble profondément choquée par la révélation de Trooper.

[JANE] – Une maîtresse, dites-vous ?

Les ridules de son front se détendent et, tout en ouvrant un étui à cigarettes, Jane laisse fuser un rire léger.

[JANE] – Non, c’est faux, Monsieur Trooper. Mon époux n’avait pas une maîtresse, mais plusieurs. Si j’avais été de nature jalouse, il m’aurait donné mille raisons de l’assassiner moi-même. Mais une femme jalouse n’épouserait pas un homme tel que lui, sauf à être la dernière des sottes. Sa précédente épouse, fille de Théophile Gautier, était donc soit dépourvue de jalousie, soit dépourvue d’esprit, je vous laisse choisir. Un instant j’ai cru que Judith avait pu être la cause de sa mort. Son prénom la prédestine à décapiter son prochain et Catulle aurait constitué un parfait Holopherne. Mais ce n’est pas elle la meurtrière, puisque la tête de mon époux est restée sur ses épaules, même si sa prodigieuse cervelle en a jailli pour se répandre sur le ballast.

La veuve ôte l’abat-jour du chandelier, approche la cigarette de la flamme, penche la tête pour tirer quelques bouffées, puis recoiffe le chandelier en laissant échapper d’entre ses lèvres un serpent de fumée blanche. Elle regarde le détective avec un sourire amusé.

[JANE] – Vous parlez déjà du « deuxième point de départ de votre enquête », alors que je ne me souviens pas vous avoir entendu parler du premier. Cela révèle assez la célérité de votre réflexion ! Quant à mes soupçons, je ne sais sur qui les faire porter, en vérité, car cela faisait déjà plusieurs années déjà que mon époux et moi ne vivions plus ensemble. De tous les ennemis que je lui connaissais, je n’en sais pas un seul d’assez courageux pour avoir sérieusement médité sa mort. Non, sans doute son meurtrier, ou le commanditaire de son meurtre, était-il de ses relations qui m’étaient inconnues. Vous savez, depuis plus d’un an, Catulle habitait seul dans son pavillon de Saint-Germain-en-Laye, la Villa Mackenzie.

Jane ouvre un petit tiroir et en ressort une enveloppe qu’elle tend à Trooper.

[JANE] – Prenez ceci. A l’intérieur vous trouverez, en plus d’une confortable avance sur vos honoraires, un rapport de police détaillant avec précision le déroulé des événements ayant précédé la mort de mon époux, ainsi que les clefs de la Villa Mackenzie. C’est dans ce pavillon de Saint-Germain-en-Laye que Catulle, la dernière année de sa vie, habitait seul. Tout a été laissé en l’état, je n’ai pas encore eu la force d’y retourner depuis ce jour funeste.
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Kriss Trooper le Ven 18 Nov 2016 21:39:36

Trooper prit l'enveloppe que lui tendait Jane. Tranquillement, sans un mot, il l'ouvrit et en examina le contenu. Il glissa l'argent dans la poche intérieure gauche de sa veste, histoire de ne pas dévoiler son arme, et croisa les mains dans son dos, l'air satisfait, un demi sourire sur les lèvres

[KRISS] - Je vous remercie de m'épargner les réactions outragées d'usage. Je vous avouerais que je n'ai guère de patience pour cela. D'autant que je n'ai jamais réellement pensé qu'une maîtresse pouvait être à l'origine du meurtre, si meurtre il y a eu. Votre réaction confirme que je ne m'étais pas trompé quant à votre intelligence et surtout, cela nous évite de perdre du temps. Aussi suis-je presque gêné d'avoir usé d'un subterfuge pour vous pousser à aborder de vous même la question de la rémunération. Je dis bien presque, car cela m'amuse et avec vous, c'est encore plus savoureux. Voilà donc pour le premier point de départ, bassement matériel il est vrai mais hautement important, de mon enquête. Je vous remercie donc vivement de votre largesse.

Trooper se saisit ensuite du rapport de police

[TROOPER] - Vous permettez que je le lise ici-même ? Ainsi, si des questions me viennent je vous les poserai directement.

N'attendant pas la réponse, Trooper se plongea dans la lecture du document
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Astro Buck le Dim 20 Nov 2016 01:20:05

La veuve ne s'offusque aucunement des manières quelque peu cavalières du détective. Cela semble l'amuser, au contraire. Elle frappe dans les mains pour appeler son domestique et lui commande des rafraîchissements : pour elle un verre de chartreuse et pour Trooper du Ballantine's 40 ans d'âge.

[JANE] - Posez-moi autant de questions que nécessaires. Je tâcherai de vous répondre de mon mieux.

L'enveloppe contient trois documents :

- Compte-rendu chronologique des événements

- Description du lieu de l’accident et du corps de la victime

- Conclusion de l'enquête
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Kriss Trooper le Lun 28 Nov 2016 23:30:55

[TROOPER]- Je vois que Finette vous a déjà informé de mes goûts en matière de boisson. Une domestique fort sympathique que vous avez là, chère Madame. J'ai eu, une fois jadis, une secrétaire. Très agréable à regarder et fort dévouée, mais à mon charme elle a préféré le contenu de mon coffre, pourtant bien maigre. Depuis, je n'ai plus eu ni d'employée ni de coffre.

Sans détour, Trooper se plongea à nouveau dans la lecture des documents, extrêmement concentré. De temps à autres un "hum !", un "mm d'accord", un "oui oui oui...". Il leva enfin la tête

[TROOPER] - A première vue, rien ne semblerait indiquer un meurtre. Mais je me fie plus à votre intuition qu'à ce trop bref rapport de police. Tout d'abord, connaissez-vous cette domestique soit-disant de confiance, cette Mme Ruelland ? Car si je me laissais aller à mon imagination débordante, je pourrais envisager que le bouillon préparé ce soir-là contenait une substance soporifique et que la montre prêtée était réglé sciemment en avance pour conduire feu votre époux à descendre trop tôt du train. Mais voilà, procédons méthodiquement. J'aimerais donc tout d'abord avoir votre avis sur cette personne. Ensuite, le rapport de police n'indique pas l'état de la montre. Possible qu'avec les chocs nous puissions avoir une indication plus précise sur l'heure de l'"accident". Une petite visite à mon cher collègue commissaire s'imposera donc.

Trooper replia soigneusement les feuilles qu'il remit dans l'enveloppe. Cette dernière rejoignit l'argent dans sa poche intérieure. Il sortit alors son petit bloc-notes et son crayon, griffonna quelques mots puis leva le menton en direction de son hôte
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Astro Buck le Mar 29 Nov 2016 23:14:06

Jane écoute attentivement les propos de Trooper. Elle ne se départit à aucun moment du léger sourire qui flotte sur ses lèvres. Mais ses yeux brillent d'un intérêt passionné : cette affaire semble susciter chez elle une vive excitation pour le mystère plutôt qu'une affliction tournée vers le désir de vengeance.

[JANE] - C'est bien d'un homme, ça, de subodorer toujours les machinations d'une femme derrière les crimes les plus odieux. Votre histoire de bouillon, c'est d'un romanesque ! Mais... oserais-je vous l'avouer ?

La veuve, un œil fermé, l'autre à-demi ouvert, jauge Trooper quelques secondes. Puis son visage s'éclaire, comme animé par une énergie nouvelle.

[JANE] - Allez donc ! Vous dites avoir beaucoup d'imagination ? Alors vous me comprendrez ! Sachez que cette histoire de bouillon m'a interpelée, moi aussi. Pas immédiatement. En vérité, je l'avais même jugée tellement insignifiante au premier abord, que je l'avais presque complètement oubliée. Mais lorsque, trompant mon ennui par la lecture d'un de ces mauvais feuilletons de l'été, son souvenir en a été ravivé, rendant un écho sinistre.

Jane pose son porte-cigarette sur le rebord d'un cendrier et se lève pour aller farfouiller dans un porte-revues. Avec un petit cri de victoire, elle saisit un exemplaire froissé du Petit Journal, qu'elle se met aussitôt à lire à haute voix :

[JANE] - Feuilleton du 18 Juillet 1909, La Douleur d'aimer par Ely Montclerc : "Archibald fit boire à la jeune femme un bol de bouillon froid dans lequel étaient tombées quelques gouttes de la liqueur qui fait dormir. Sans révolte, Madame Brisoux absorba le breuvage et retomba dans sa sourde somnolence. Nos lecteurs savent que les Indiens ont le secret des poisons rares, et de stupéfiants puissants distillés par eux avec les plantes de leur pays natal. C'est à un de ces stupéfiants que le lord avait eu recours."

Jane lève la tête de sa feuille de chou et, avec une levée de sourcils presque accusatrice, interroge Trooper du regard.

[JANE] - Alors, alors... N'est-ce pas confondant ? L'hypothèse est séduisante mais tout cela est bien trop sophistiqué pour une pauvrette comme Julie. J'imagine si peu cette brave fille de la campagne recourir aux artifices subtils des poisons indiens.

La vigueur qui s'est un instant emparée de tout l'être de Jane retombe brutalement. Son visage est empreint tout à coup d'une profonde lassitude, elle applique le dos de sa main sur son front en fermant les yeux avant de se laisser retomber sur son divan.

[JANE] - Oh, je suis lasse, tellement lasse. Ces émotions auront raison de moi. Vous savez, mon époux avait ses secrets. Nous nous parlions très peu ces dernières années. Je ne vous apprendrai rien de plus. Ni ce soir, ni un autre. A vous de m'en apprendre ! A présent, veuillez me laisser, je vous prie.
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Kriss Trooper le Jeu 15 Déc 2016 13:15:55

Trooper comprend qu'il est temps pour lui de s'éclipser, un peu déçu tout de même de n'avoir pas résolu l'affaire instantanément. Il s'était vu déjà couvert de compliments sur sa prodigieuse intelligence et récompensé par un bonus pécuniaire tout à fait indécent mais ô combien gratifiant et salutaire.

[Trooper] - Bien, chère Madame. Je vous remercie donc de votre confiance ainsi que de votre hospitalité. Je vous tiendrai informé de l'avancement de mon enquête. Et n'ayez crainte, la vérité, je la découvrirai. Je vous salue bien bas et vous souhaite de trouver l'apaisement.

Sur ces mots, Trooper sort de la pièce et commence à descendre l'escalier d'une démarche sautillante. Ce faisant il lança à la ronde, assez fort pour qu'on l'entende si l'on se trouvait dans les parages :

[Trooper] Quant à vous, Finette, vous m'avez fort amusé avec votre curiosité de petite souris ! Je ne vous vois pas mais je sais que vous êtes là...Pensiez-vous que je ne remarquerais pas vos tentatives d'indiscrétion ? La marque de votre oreille doit sans aucun doute orner certains murs ! Ah ah ah, à bientôt, petite souris !

Guilleret et enchanté à l'idée d'avoir une affaire intéressante à résoudre, Trooper saute les quelques marches qu'il restait à descendre, s'engage dans la rue de l'Enfer, puis bifurque, destination Villa Mackenzie
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Re: SC: L'HERITAGE DE CATULLE - Ch 1 : L'enquête

Messagede Astro Buck le Jeu 15 Déc 2016 15:09:05

Il n'est pas loin de 23h lorsque l'agent Trooper, son haleine fumante à cause du froid vif, après avoir quitté la Rue de l'Enfer, s'engage sur les pavés de la Rue Lafayette. Quelques becs de gaz brillent de loin en loin : voilà une rue sur laquelle la Compagnie Edison n'a pas encore étendu son empire électrique. La ville paraît déserte : le froid nocturne, la faiblesse de l'éclairage public et le taux de criminalité fort élevé de la capitale dissuadent la plupart des Parisiens de s'aventurer trop tard hors de leurs logis.

De là où il se trouve, s'il souhaite se rendre à la Villa Mackenzie, Trooper mettrait plus de quatre heures à pied. Il pourrait héler un taxi ou un fiacre (il s'en trouve encore, comme en témoignent les monticules de crottin de cheval engorgeant les caniveaux) et payer la course jusqu'à Saint-Germain-en-Laye. Il peut largement se le permettre : l'enveloppe que lui a remis la Veuve Mendès contient 200 Francs, une très forte somme, l'équivalent du salaire mensuel d'un chauffeur ! Trooper peut également couper la poire en deux et aller à pied ou en taxi à la Gare Saint-Lazare, qui se trouve à environ 1km5 plus loin, puis de là prendre le train.

Tout en marchant, le détective éprouve soudain un haut-le-cœur et sent un goût bilieux envahir sa bouche. Oui, la marche à pied ne va pas être une mince affaire, surtout avec la dose d'alcool qu'il a ingurgité au cours de cette soirée.


[hrp]Règle de Hollow Earth Expedition concernant l'alcool : "En une heure, votre personnage peut consommer en toute sécurité autant de verres d'alcool fort que son niveau de Corps. Pour chaque boisson supplémentaire, il subit une pénalité de -1 à toutes ses actions. Cependant, boire de l'alcool augmente la tolérance au froid de votre personnage pour le reste de l'heure." En l'occurrence, tu me diras si je me trompe : Trooper a but 2 verres en compagnie de Finette + 1 verre en compagnie de la veuve. Tu as 2 en Corps donc tu es un peu grisé et subis le malus de -1 à toute action pendant une heure.[/hrp]
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