SC: LA CONQUÊTE DE L'AIR - Ch 3 : Un monde étrange

[Franco]

arrivant essouflé, Franco fini par jeter son bordel au sol, visiblement hors de lui

[FRANCO] - Comment ca ou est votre fille????? Mais vous n'avez pas vu qu'elle vient d'etre kidnappée par Oscar? Et d'ou croyez vous que nous venions le reverend et moi meme dans notre état? Pensez vous que nous avons été nous dire des mots doux dans les bois?!! Non mais franchement professeur, vous devriez etre plus attentif à ce qui se passe autour de vous, et par "autour de vous", je veux dire les "humains". Les plantes et les bouquins, c'est loin d'etre notre priorité. Alors pendant que vous faisiez mumuse avec vos livres, oscar en a profiter pour assomer votre fille et s'est enfui avec elle sur le dos. Vous vous seriez préoccupé d'elle quelque minutes, vous l'auriez surement vu vous ne pensez pas!

Franco se dirige vers la machine, enervé au possible


[FRANCO] - Professeur! Stop les livres, c'est pas le moment.! Comme vous ne l'avez surement pas remarqué, il y a des insectes hors tailles et ils sont attirés par les restes de Aetos. Il faudrait de l essence pour mettre le feu à son corps. VOus avez ca dans cette machine infernale?!

[Astro Buck]

Réalisant que sa fille lui a une nouvelle fois été enlevée, à peine quelques jours après l'avoir retrouvée, le professeur Nefelus laisse son livre lui échapper des mains. L'objet, lourd au demeurant, lui tombe sur le pied, sans lui arracher la moindre grimace de douleur. C'est plutôt une expression de désespoir qui crispe ses traits.

[NEFELUS] - Ah ! Maudite soit ma distraction ! Ma défunte épouse me comparaît souvent à l'illustre Thalès qui, un jour, marchant le nez en l'air, les yeux rivés aux étoiles, tomba dans un puits.

Ah ! Que faire ? Que faire ?

Après quelques jours passés en compagnie du vieux professeur, Everard et Franco commencent à le connaître et ont bien compris que, bien qu'il ne soit pas pour autant misanthrope, la vie humaine est à ses yeux tout à fait secondaire relativement aux découvertes scientifiques. Cette capacité à s'absorber totalement dans ses réflexion au point d'en oublier le monde autour de lui est sans doute un avantage pour la recherche, mais elle prend un caractère véritablement pathologique chez Nefelus. Que sa fille en soit la victime lui est visiblement une souffrance qu'il ne se pardonne pas.

La mine dépitée, il répond à la question de Franco :

[NEFELUS] - De l'essence, oui, vous en trouverez dans le Prospecteur, à bâbord. Il en reste trop peu pour faire avancer le véhicule au-delà de 2 kilomètres, mais plus qu'assez pour remplir nos lampes...

C'est alors que l'esprit scientifique du vieil homme refait surface. Chassez le naturel, il revient au galop.

[NEFELUS] - Mais... mais voyons, jeune homme, vous n'y songez pas ! Réduire en cendres ce spécimen d'ornithanthrope unique au monde ? Contrairement à ma chère Adélaïde - ah ! la retrouverons-nous ? - je n'ai jamais eu le goût pour la zoologie, la physiologie, l'anatomie... mais je sais assez reconnaître le caractère inestimable pour les sciences du corps d'Aetos. Et je m'oppose FORMELLEMENT à ce que vous l'incinériez !

Si vos jeunes bras n'ont pas la vigueur nécessaire pour achever la fosse que monsieur le Révérend a commencé à creuser, je peux vous prêter les miens. Par pitié, inhumons-le si vous le voulez, mais ne le détruisons pas par le feu !

Comprenant qu'il aura sans doute plus de mal à convaincre Franco, le savant incline sa tête sur le côté et cherche des yeux le soutien de Digby.

[NEFELUS] - Révérend ! Je veux bien admettre qu'Aetos n'est pas exactement représentatif de ce que vos théologiens appellent l'imago dei. Mais enfin, vous croyez en l'existence de l'âme, non ? Et si vous croyez qu'un être intelligent a nécessairement une âme, alors vous ne pouvez pas dénier qu'Aetos en eût une.

Le professeur plante ses yeux dans les yeux du Révérend et le scrute avec insistance comme s'il essayait d'y voir transparaître le fond de ses pensées..

[NEFELUS] - Révérend ! Votre conscience religieuse peut-elle s'accorder avec l'idée d'incinérer un être pourvu d'une âme ?

[Franco]

Franco se frappa le front du plat de la main. Il s'approcha à la hate du professeur, l'empoigna par le bras et le tira jusqu'à la dépouille de Aetos, ou du moins d'un endroit ou il pourra le voir

[FRANCO] - Bon professeur, vous voyez ce que je vois ou pas? Là, ces insectes difformes. Il y en a des milliers! Et si nous laissons le cadavre ainsi, nous allons bientot etre envahit. Sans parler meme qu'il est désormait au centre de ces insectes, et que vu leur taille, je n'aurai pas envie d'aller le chercher. Le révérend, je ne vous en parle meme pas. Mais peut etre que vous, vous aurez envie d'y aller? Ca vous permettra de faire une étude sur les insectes non?

Son ton se voulait ironique et il tendit l'autre main pour l'inviter d'aller dans la masse. Il se décida de lacher le professeur et se dirigea vers le prospecteur


[FRANCO] - Bon j'en étais sur! Allez, venez me donner cet essence, nous avons du pain sur la planche. Il faut trouver un lance flamme pour ecarter ces insectes . Ensuite il faut préparer un nid douillet pour la nuit et préparer l'expédition de demain pour aller chercher votre fille. Oscar n'a pas pu aller loin avec le poids d'Adeilade sur les épaules et sans manger.

Au fait révérend...il avait un sac de vivre avec lui????

[Rév Everard Digby]

Le Révérend ne savait plus du tout... il était abasourdi par le manque d’humanisme de ce vieux débris de Nefelus. Il devrait aller à confesse un de ces jours.

[DIGBY] - Bonté divine. Non, tout est allé si vite. Je l’ai juste vu s’engoufrer dans la forêt sans demander son reste. La pauvre Adélaïde gisait sur son épaule inconsciente.

Il mit ses mains sur ses hanches comme pour sermonner un enfant.

[DIGBY] - Comment est-il possible que vous ayez eu un enfant ?? Vous savez seulement comment faire ?? À rester le nez plongé dans vos bouquins. Un seul en vaut la peine et ce n’est pas celui là que vous lisez !
Votre fille a été enlevée sous vos yeux bon sang !!
Concernant Aetos nous allons le brûler. J’officierai une petite cérémonie rapide. Il le mérite. Chaque être humain le mérite. De toute façon les insecte n’auront rien laissé d’auscultable pour vous Professeur.

Il monta a son tour dans l’appareil.

[DIGBY] - Allons chercher de l’essence et mettons-nous au travail.

[Astro Buck]

Face à l'opiniâtreté de Franco et Everard, le vieux professeur n'a d'autre choix que de rendre les armes. Les bras croisés, il les regarde avec désapprobation.

[NEFELUS] - Faites comme bon vous semble. Je refuse d'assister à cet acte de destruction barbare. Car oui, détruire par le feu tout ce qui constitue une preuve contre le bien-fondé de votre dogme, voilà bien un comportement digne des obscurantistes de votre espèce, Révérend.

Le professeur se détourne d'eux et reste dehors tandis que les deux hommes s'en vont dans la foreuse. A bâbord, dans le compartiment des réservoirs, ils trouvent un bidon d'automobiline, qu'ils remplissent jusqu'à ras-bord, avec tout ce qu'il reste de pétrole dans la machine.

Alors qu'ils s'apprêtent à ressortir, ils croisent le professeur Néfélus qui semble s'être finalement résolu à rentrer dans le Prospecteur pour se diriger droit vers la bibliothèque. Son attitude a changé. Le regard furieux qu'il affichait quelques instants auparavant s'est dissolu. Il est pâle comme un linge, un peu tremblant et, quand il les croise, il leur dit d'une voix étrangement calme :

[NEFELUS] - Non, non, non et non. Ce n'est pas possible. Je dois absolument trouver un ouvrage d'entomologie. Car je tiens à vous prouver que le spécimen qui se trouve dehors n'existe pas. Un tel gigantisme... c'est une aberration.

Parvenus sur le pas de la porte, Franco et Digby comprennent aussitôt à quoi le professeur fait allusion. Attirée par le corps en décomposition, une nouvelle mouche est apparue, dont le bourdonnement remplit l'espace sonore, une mouche considérablement plus grosse que celle que le Révérend a écrasée. Celle-là mesure au moins... 1 mètre 50 de long !

Dans un vrombissement d'ailes menaçant, elle s'approche de Franco et Digby qui voient leurs visages démultipliés, se refléter mille fois dans les facettes tapissant les yeux de la mouche.

[Franco]

[FRANCO] - raaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaght!!! mais qu'est ce que c'est que cette horreur!!!


Franco était tout à tout tétanisé, la main agrippé sur un cailloux qu'il venait de ramasser au sol. Il tira le vieux jusqu'à l'entrée du véhicule

[FRANCO] - Vite vite!!!! grimpez professeur!


La peur de l'inconnnu venait d'apparaitre. Si d'habitude elle n'était pas présente pour des essais en plein vol ou en territoire inconnu, la vision de cette chose hors norme venais de balayer toute trace de courage temporaire.

[Rév Everard Digby]

Digby se précipite à l’entrée de l’appareil.

[DIGBY] - What is this shit ????

Le Révérend n’a alors plus qu’une seule idée en tête. Il n’a pas de fly-tox avec lui mais il est armé et toujours en bonne position car il est en hauteur. Il prend alors le fusil sur son épaule et vise la bestiole.

[DIGBY] - Go to Hell Suppôt de Satan !!!!

Il fit feu et bien qu’il ne soit pas un tireur d’élite, il espérait profiter de sa position avantageuse pour toucher sa cible et la faire exploser.

[Astro Buck]

A cause de l'horreur qu'a suscité en eux l'apparition de ce monstre, Franco et Digby constatent qu'ils ont surévalué la taille de l'insecte. En effet, celui mesure plutôt entre 50 et 60 cm du bout de la trompe au bout de l'abdomen. Mais c'est tout de même un cas de gigantisme absolument inouï dans le règne des insectes.

Le Révérend n'est pas familier des armes à feu. Et le vol de la mouche est rapide et assez imprévisible. Quand la détonation retentit, Digby en est le premier surpris et manque de justesse lâcher son fusil.

Mais le tir a frappé la mouche géante sur le côté du thorax, provoquant une pluie de particules chitineuses et emportant une de ses pattes. L'insecte tombe sur le sol avec un pathétique zézaiement. Il redécolle aussitôt, encore bien vivant.

Toutefois, il semblerait que l'expérience l'ait échaudée car la mouche géante s'en va à tire d'ailes et disparaît dans les airs.

[Rév Everard Digby]

Le Révérend remercia le ciel pour ce coup de chance. Il avait agi avec instinct et cela avait payé cette fois.

[DIGBY] - Oh Lord ! Et pourtant je ne suis pas un habitué de ces armes à feu. Je préfère l’uppercut d’habitude.
Foutons le feu au cadavre en vitesse avant qu’elle ne revienne avec des copines.

Digby sauta en bas du Prospecteur.

[DIGBY] - Professeur si vous ne voulez pas voir ça, filez à l’interieur. Je vous rejoins pour fêter ce morceau de chance avec un bon whisky par la suite.
Franco balancez le carburant, je m’occupe du dernier sacrement.

Il joignit ses mains et ferma les yeux.

[DIGBY] - Toi, geôlier improvisé, que nous n’avons pas bien connu de ton vivant, et pas bien reconnu de ton gisant, va en paix. Le royaume du Seigneur t’ouvre les portes et bien que tu ne sois pas un fidèle, il t’acceuillera si tu en as envie comme tout autre créature vivante. In Nomine Patri et Filii et Spiritus Sancti. Amen !

un signe de croix plus tard...

[DIGBY] - Si c’est ok Franco, boutez-y le feu qu’on en finisse et qu’on rejoigne le Professeur dans l’appareil.

[Franco]

Franco aida le professeur a rentrer dans l'appareil, ou plutot le poussa avec force.



[FRANCO] - Professeur, vous avez vu ces insectes? Cherchez un moyen de les repousser avec ce que nous avons à l'intérieur. Faites un fumigene anti insecte avec du chlore et autre produit chimique que sais je? N'importe quoi mais faites tourner vos meninges pour une bonne raison cette fois ci! Allez, dépéchez vous!!!



L'inquiétude venait de le gagner et cela se ressentait. Il descendit de la porte et courra jusqu au jerrican d'essence qu'il pris en main, et s'arma d'un briquer ou de toute autre chose pouvant faire du feu. Il s'approcha à la hate du corps mais s'arréta à mit chemin

[FRANCO] - REVERENT! Comment allons nous franchir la nuée d'insecte. Et je pense à ca à l'instant, mais savez vous que les feux en foret sont interdit. Je n'ose imaginer ce qui va se passer si tout prend feu! La foret se répand sur des kilomètres à la ronde!


il analysa la facon de l'asperger. Etais ce un système de deversoir ou une pompe à jet? Peut être valait il mieux créer un cocktail molotov ou un systeme équivalent?

Ceci fait, il repris sa progression en direction de Aetos.

[Astro Buck]

Le professeur secoue la tête et cligne plusieurs fois des yeux comme s'il sortait d'un rêve.

[NEFELUS] - Mais vous avez mille fois raison jeune homme. Votre pragmatisme est tout à fait louable. Je ne suis pas un homme d'action, moi, voyez-vous. Alors, vous faites bien de me rappeler à l'urgence de la situation.

Il réfléchit un court instant tout en émettant de drôles de marmonnements, prémisses de la sénilité sans doute.

[NEFELUS] - La pharmacie du Prospecteur contient assez de produits chimiques pour créer, sous forme liquide ou poudreuse, un insecticide ou au moins un insectifuge. Nous pourrions pulvériser ce produit à l'aide d'un de ces extincteurs Hartmann & Lacombe dont j'ai équipé la foreuse.

Je me mets au travail immédiatement ! Concentrer mon esprit sur un petit problème technique de ce genre m'empêchera de songer à cet acte de vandalisme que vous allez commettre par le feu...

Il tourne les talons et s'en va d'un pas vif dans la coursive.

Franco arrose copieusement d'automobiline la dépouille d'Aetos et son manteau mobile d'insectes grouillants. D'une friction contre la semelle de sa chaussure, il enflamme une allumette, qu'il jette sur le cadavre. Aussitôt une auréole de feu se forme autour du corps et les insectes se tordent une seconde à peine avant d'être réduits en cendres. Les nuées de leurs congénères volants s'éloignent, repoussées par la fumée noire et épaisse qui s'élève. A la puanteur du pétrole en combustion s'ajoute l'insoutenable odeur de la chair brûlée. Bientôt, il ne restera du corps d'Aetos plus que des os calcinés.

[Franco]

Franco recula à petit pas jusqu'à etre hors de porté de la fumée.

*Puré, je vais empester maintenant. j 'espère que la douche fonctionne toujours*

Arrivé dos à l'apppareil, il posa son matériel et regarda le révérend faire sa messe. Il n'était pas chretien ni croyant. Faute d'avoir voler dans les nuages, il n'y avait jamais heurté le paradis ou un quelconque ange. Il posa ses fesses au sol, épuisé, attendit que celui ci revienne tout en réfléchissant à la situation

*Oscar est parti avec Adelaide. Impossible de savoir ou. Alors cette nana est livrée à elle meme. Mais il faut quand meme qu'on tente de la retrouver. Oscar pourrait passer ses nerfs dessus et, c'est d'ailleurs à se demander pourquoi il s'est encombrer de sa présence. Il aurait pu partir seul. Il aurait été plus avisé, moins lourds. Soit il est amoureux, soit il veut s'en servir comme monnaie d'échange.*

Il regarda le ciel et son avion lui manqua. Il se dit qu'une fois au dessus des nuages, il aurait une vue imprenable sur la région pour tenter de comprendre ou ils étaient. Ces mouches géantes n'avaient rien de normal et la visite en Enfer semblait se confirmer de plus en plus.

*Et si on construisait une mongolfiere!!? Peut etre y a t il assez de tissu?*

Il en doutait mais il poserait la question au révérend et au professeur.

Il attendit son retour


[FRANCO] - Alors révérend? Les derniers sacrément ont été donné pour son ame. Ici, le professeur est parti construire un insecticide. J'avoue que ca ma cloué sur place de voir cette créature. Vous avez vu sa taille?! Je commence sacrément à douter que nous soyons en nouvelle zélande ou ailleurs. je veux dire que, ou qu'on soit sur terre, on entendrait parlé des mouches de cette taille non? En tout cas, bien joué pour votre coup de fusil. Faite moi penser à vous donner quelque cours, meme si nos munitions sont comptées.

[Rév Everard Digby]

Le Révérend revient vers Franco.

[DIGBY] - Thanks a lot ! J'avoue que j'ai certainement dû être guidé par le Seigneur pour réussir un tel exploit.

Bref, attendons que le professeur prépare son insecticide. Nous en aspergerons ensuite. Au fait, avez-vous vu des masque à gaz dans le prospecteur ? Je ne voudrais pas être intoxiqué également.

Digby regarda vers le corps d'Aetos.

[DIGBY] - il est probable que la fumée ait déjà un peu dissipé l'essaim. Mais il est vrai que je n'ai jamais vu de pareilles bestioles elle sont monstrueuses !
En cas d'exploration, il faudra prendre en compte ce fait et s'équiper en conséquence. Des armes supplémentaire et de quoi faire du feu.

Avez-vous une idée de l'heure ? Je suggère de partir dés l'aube demain matin afin de se mettre sur la piste d'Oscar. J'ai vu le bosquet où il s'est engouffré. Nous commencerons par là et essayerons de suivre une piste.

Le Révérend attendrait le retour du professeur pour pulvériser le produit.

[Franco]

[FRANCO] - L heure?

Il leve le nez au ciel et fait une grimace en regardant le soleil


[FRANCO] - ma foi, nous sommes arrivés à minuit tapante, mais en sortant le soleil était à son zenith, soit midi. Le temps qu'on fasse toute nos histoires, il y a bien une heure qui se sont écoulés. Donc il doit etre 1h de l'aprés midi

Il baille en méttant la main devant la bouche

[FRANCO] - mwouaaaa!...Désolé. En tout cas, je ne sais pas vous, mais moi je fais confiance à mon horloge internet et tout me dit que je suis crevé. Il doit plus etre 1h du matin que 13h si vous voulez mon avis! D'ailleurs, je vais aller me reposer car je suis KO et nous ne servirons à rien à la pauvre Adelaide. Elle est livrée à elle meme je le crains.

Nous irons la chercher à l'aube demain matin et nous en profiteront pour faire du repérage. Par contre, je crains d'etre un trés mauvais limier alors nous risquons de nous perdre dans la foret. En plus il aura des KM d'avance. Il doit savoir ou on est le Oscar sinon il ne serait pas parti dans les bois et ne se serait pas encombré d'un paquet de 50kg. Vous le feriez vous? Plus j'y pense, plus je trouve ca illogique. Moi j'aurais menacé la donzelle avec une arme, mais en restant ici prés de l'appareil et nous ligoter à un arbre. Mais, je ne me serais pas enfui de la sorte.

Enfin, moi je ne suis que pilote, pas brigant. Allez, savoir ce qui leur passe par la tete!

En tout cas, il faudra faire des tours de garde, au cas ou il reviendrait me donner raison! ahahha

[Astro Buck]

Effectivement, d'après les signaux que leur envoie leur horloge biologique, Everard et Franco ont le sentiment d'être aussi fatigués que s'ils avaient veillé jusqu'à 4 heures du matin. Où qu'ils soient sur le globe, il est certain qu'ils sont sous le coup d'un considérable décalage horaire. Une faim de loup les tiraille, mais plus forte encore que la faim, une puissante envie de dormir les accable.

Digby comptait sur le retour du professeur Nefelus pour pulvériser le produit qu'il s'était proposé d'inventer sur la suggestion de Franco. Mais il aurait pu attendre longtemps ! En effet le vieil homme s'est endormi sur son ouvrage, la bouche grande ouverte, ronflant à tue-tête.

La question posée par le Révérend est des plus pertinentes : quelle heure est-il en effet ? Les deux hommes ont le sentiment d'avoir passé déjà quelques heures dans leur nouvel environnement : ils ont rempli des sacs d'équipement, creusé une fosse, taillé une piste à travers bois à la recherche d'Oscar, combattu un insecte géant, incinéré un corps... Et pourtant, à en croire la position du soleil, il serait toujours approximativement Midi.

Mais l'appel du sommeil est trop fort et, irrésistiblement, Franco et Digby y succombent. Ils s'endorment d'un lourd et profond sommeil.

***

L'odeur du café fort les tire agréablement des bras de Morphée. Le Professeur Nefelus a rempli deux tasses fumantes qu'il agite sous leur nez en souriant. Les traits de son visage sont reposés, il en paraît même rajeuni.

Se réveillant presque en même temps, les deux jeunes hommes sentent toujours la faim creuser leur estomac, mais étonnamment, ils sentent aussi circuler dans leur corps une énergie nouvelle. Sans doute l'effet d'un long sommeil réparateur...

... long ? Un coup d'œil en direction du ciel leur indique que le soleil est toujours à son zénith. Franco et Digby ont pourtant, l'un comme l'autre, la certitude d'avoir dormi. Et longtemps.

Le sourire du professeur Nefelus s'agrandit tandis qu'il perçoit l'étonnement dans les yeux de ses jeunes compagnons.

[NEFELUS] - Voilà une sieste digne d'Epiménide ! Vous savez, le berger qui, selon le mythe, s'endormit pendant 57 ans. Il semblerait en effet, messieurs, plus modestement que cet illustre personnage, que nous ayons tout de même fait le tour du cadran ! Ce que je ne peux malheureusement pas vous confirmer...

Une expression d'une profonde gravité assombrit soudain le visage du professeur. Il plonge la main dans la poche de son veston et en retire sa montre à gousset :

[NEFELUS] - Cette montre ne fonctionne plus. Sachez, messieurs, que l'horlogerie fait partie de mes marottes. Cet art n'a pas le moindre secret pour moi. Ce qui me permet de vous certifier que le mécanisme de cette montre est en parfait état de fonctionnement. Or elle ne fonctionne pas. Comment expliquer cela ?

Cette dernière question, Nefelus semble se la poser plus à lui-même qu'à ses deux interlocuteurs. D'ailleurs, sans leur laisser le temps d'y répondre, il le fait lui-même, et son verdict est sans appel :

[NEFELUS] - C'est tout simplement inexplicable. IN-EX-PLI-CABLE. Vous m'entendez ?

Il tourne des yeux désespérés vers Everard.

[NEFELUS] - Oui, monsieur le Révérend, repaissez-vous du spectacle que je vous offre ! Celui d'un scientifique à qui la science n'est d'aucun secours.