SC: LA CONQUÊTE DE L'AIR - Ch 3 : La taupe de fer

[Astro Buck]

Aetos pousse un cri strident. A croire que c'est plus fort que lui. Puis ses yeux perçants se fixent sur le Révérend.

[AETOS] - Qui je suis ? Demandez-moi plutôt qui j'étais. Oui. Je fus Roi et je ne suis plus RIEN. Je fus jeté au bas de mon trône et livré au plus infâme des supplices par une créature de la pire espèce... votre espèce !

Un roucoulement qui tient à la fois du rire dément et du cri de désespoir jaillit de sa gorge.

[AETOS] - Le professeur Néfélus m'a appris que vous n'étiez pas tous mauvais. C'est pourquoi vous êtes toujours en vie à l'heure qu'il est. Alors cessez de pointer votre arme sur moi, avant que je change d'avis.

Digby subodore une calme menace dans les mots de l'étrange homme ornithomorphe.

[Rév Everard Digby]

Les paroles de l’homme-oiseau était pour le moins surprenantes.
Il avait piqué la curiosité de Digby

Le Révérend voulait en savoir plus. La tentative d’Aetos semblait pacifique et malgré ses merhodes expéditives, il n’en restait pas moins un homme d’eglise. S’il pouvait éviter de faire usage de la violence et bien soit.

Il resta toujours sur ses gardes. Il pouvait s’agir d’une ruse et se faire emplumer par ce piaf ne l’enchantait guère.

[DIGBY] - Vous semblez amère envers l’être humain mon fils. Sachez qu’en tant que représentant de Dieu, je ne vous juge pas et reste impartial devant la loi divine.

Le gouvernail nous enfonce tout droit vers le centre de la terre et Nefelus semble dire que la foreuse ne résistera pas. Nous sommes donc dans la même galère. Je suggère de nous entraider plutôt que d’essayer à se voler dans les plumes... si j’ose m’exprimer ainsi.

Descendez de se perchoir et rejoignons Nefelus. Qu’en dites vous ??

Everard n’avait pas baissé ses armes et restait prêt à les utiliser au besoin.

[Astro Buck]

De nouveau retentit l'étrange ricanement-roucoulement d'Aetos.

[AETOS] - "Mon fils" ? HA ! HA ! HA ! Je croyais que ces mots étaient réservés aux humains qui sont à l'image de votre dieu. Suis-je à l'image de votre dieu ?

Quant à la foreuse, oui, elle nous entraîne comme vous dites "tout droit vers le centre de la terre", parce que c'est là que nous allons. Si la coque ne résiste pas, alors nous mourrons tous. Mais il serait vain d'essayer de la faire dévier de sa trajectoire. C'est impossible. Tout simplement parce qu'il N'y a PAS de direction et PAS de gouvernail. HIAR ! HIAR ! HIAR!

Pour la dernière fois, je vous le demande, rangez vos armes avant que je ne vous déchire à coups de bec. Vous n'êtes pas en état de combattre et même si vous étiez bon tireur, ce dont je doute au vu de votre profession, l'instabilité du véhicule ne vous permettra pas de viser juste. Par contre, moi, j'ai un œil d'aigle, je vise toujours juste.

[Rév Everard Digby]

Digby était coincé. C’est bien Aetos qui menait la danse...

[DIGBY] - Nous sommes tous égaux devant le regard de Dieu. Chaque être vivant peut importe son origine.

Je veux bien baisser mon arme mais au moindre geste brusque je dégaine et n’hesiterai pas à m’en servir...

Pourriez-vous descendre svp ? Toutes ces secousses me donnent le tournis et vous voir le bec à l’envers m’indispose.

Everard fit un pas en arrière afin de prendre une distance raisonnable en cas d’attaque surprise,
Il baissa aussi son arme légèrement afin de ne plus viser Aetos mais gardait tout de même la crosse bien en main. Il baissa aussi la poêle de l’autre main.

[DIGBY] - Nous n’avons donc plus le choix apparemment... Prions pour que la coque résiste au trajet... Dites-moi Aetos c’est bien cela ? Ça vous dirait de partager un Whisky avec moi. Vous avez bon goût, ce qui nous fait un point commun !

Si nous devons mourir autant porter un toast !

[Astro Buck]

Aetos se laisse tomber du plafond et au terme d'un demi-salto arrière, atterrit sur le sol. Ses griffes fermement cramponnées au plancher, l'étrange créature résiste sans peine aux secousses et à l'attraction de la déclivité. Digby comprend que la chute qui lui avait valu de perdre conscience au moment où la machine s'était mise en marche, avait été causée par le fait que ses griffes étaient à ce moment là renfermées dans des chaussures.

Il s'approche du Révérend. La tête d'Aetos est en proie à un mouvement incessant, pour regarder au-dessus, en dessous ou sur les côtés. Cette agitation constante lui donne un air nerveux. Et quand il prend la parole, il a un débit rapide, et sa façon de parler paraît mécanique et imitative, comme une voix qui aurait été enregistrée et rejouée sur un gramophone.

[AETOS] - Vous faites preuve de sagesse, Pasteur. Le whisky n'est pas pour mon usage personnel. Il ne convient pas à mon métabolisme. Mais je mets mon bar à votre disposition. Si cela peut vous aider à supporter le voyage...

D'un pas saccadé, l'ornithocéphale sort du vestibule. Il prend le chemin de la coursive, à l'opposé de la cabine de pilotage.

[Rév Everard Digby]

Le Révérend emboîta le pas d’Aetos.

[DIGBY] - Attendez, où allez-vous comme ça ?

Passant devant la bouteille de whisky, il ne pu s’empeche de boire une lampée, directement au goulot. Son expérience avec un verre plus tôt dans la journée s’étant révélée laborieuse...

[DIGBY] - God Bless the distillers !

Il s’adressa ensuite de nouveau à Aetos tout en le suivant.

[DIGBY] - J’aimerai vous poser quelques questions si vous le voulez. Quel est votre monde ? Vous avez mentionner des humains comme nous qui vous avaient défait de votre trône, qui étaient-ils ??
Croyez-vous en une sorte de divinité ???

Il pensa tout à coup à Franco.

[DIGBY] - Si vous le permettez je vais passer devant, je pense que mon camarade doit se trouver dans cette direction et si nous le croisons il vaut mieux que je sois devant pour lui expliquer la situation. C’est qu’il est assez nerveux voyez-vous...

[Astro Buck]

Aetos s'arrête un instant pour considérer Everard, après avoir émis un rire-roucoulement bref.

[AETOS] - Jadis, oui, j'ai cru que quelque chose de tel qu'une divinité avait pu exister. Mon peuple l'appelle Aerax. Peut-être ai-je trop négligé son culte. Et peut-être est-ce cette négligence que je paie de mon exil. J'ai passé quelques 30 révolutions circumsolaires sur votre monde. Cela m'a permis d'étudier votre histoire et de réfléchir sur la nature des dieux. Il m'a été donné de voir les peintures des dieux ornithocéphales qu'adoraient vos Anciens Egyptiens. Tout porte à croire qu'en ces temps reculés, ceux de mon espèce étaient comme des dieux parmi les hommes... J'en ai conclu que toute religion n'était qu'une supercherie, l'exploitation de la crédulité au profit de mystificateurs sans scrupules. Je ne suis pas un dieu. Pas plus que ne l'était votre Nazaréen.

L'homme à tête d'aigle, pas à pas, commence à remonter la pente en direction de la coursive.

[AETOS] - J'ai assez parlé pour aujourd'hui. Vos autres questions attendront. Inutile de m'accompagner. Je vais me retirer dans ma cabine. Quand Nefelus aura compris qu'il ne peut rien faire pour modifier la trajectoire du prospecteur, demandez-lui de vous soigner.

[Rév Everard Digby]

Le Révérend repris une lampée de whisky...

[DIGBY] - Bon sang ce que c'est bon.

Il était troublé par les paroles d'Aetos. En bon ecclésiaste, il sentait que ce personnage pour le moins surprenant était en souffrance intérieur. Peut-être pourrait-il l'aider...

Il restait tout de même méfiant. Après tout Aetos les avait gardés captifs et ils s'enfoncaient maintenant vers les profondeurs infernales tout droit vers ce qu'il semblait être une mort certaine..

Au moins, il avait du Whisky.


[DIGBY] - God Willing !

Il fallait maintenant annoncer tout cela au Professeur et à Franco...

Le Révérend avançait temps bien que mal avec les chaussures magnétiques vers le cockpit la bouteille toujours à la main.
L'inclinaison lui semblait encore plus forte que précédemment. Décidément ces chaussures défiaient les lois de la gravité...

Une fois dans le cockpit, il s'exprimerait aux gaillards en ces termes.

[DIGBY] - Professeur arrêtez de vous égosiller. Je viens de discuter avec Aetos et il a trafiqué le gouvernail. Nous sommes condamnés à nous enfoncer jusqu'à destruction où jusqu'à ce que nous atteignons notre destination, si elle existe.
Nous nous dirigeons tout droit vers un monde hypothétique loin de toute création de Notre Seigneur. Puisse-t-il nous venir en aide.

Franco, je suis entré dans un dialogue pacifiste avec l'homme-oiseau, dans mon état, il aurait été imprudent de l'attaquer de front. Je tiens à vous préciser qu'il ne porte pas de costume. Nous avons à faire à une sorte d'hybride. Je ne l'ai pas abattu car si nous parvenons à destination, pour autant qu'elle existe, nous aurons besoin d'un guide et sa présence nous sera indispensable. D'autant plus qu'il n'avait pas une attitude belliqueuse mais plutôt dépressive...

Si vous voulez je peux vous aider à avaler toutes ces infos.

Dit-il en montrant la bouteille de whisky.

[DIGBY] - Professeur, il serait bon de nous soigner, mon camarade et moi. Nous avons subi un crash de planeur, je pense que nous ne survivrons pas à un deuxième atterrissage forcé...

[Franco]

Franco se tourna, un volant en bois entre les mains. Il regardait le padré avec béatitude, la bouche ouverte, plissant les yeux pour analyser son état. Il lui offrit le volant et lui pris la bouteille des mains pour analyser le contenu. Il fit une grimace

[FRANCO] - BHOU! Vous etes bourré mon père, je comprend mieux. J'ai bien cru un moment que vous étiez sérieux avec cette histoire d'homme oiseaux qui est vrai... On s'est bien que c'est impossible.

Il posa la bouteille à la hate sur le tableau de bord et se dirigea vers le professeur




[FRANCO] - Bon, visiblement mon ami n'a pas la clef que je lui ai demandé et je suspect que Aetos se soit enfui. Comment peut on rentrer dans la machinerie sans la clef? avec un peu de bricolage, peut etre pourrait créer un levier?

[Rév Everard Digby]

[DIGBY] - Ecoutez l'ami, je sens peut-être le whisky mais vous ne me verrez jamais bourré comme vous dites. Je suis irlandais. le whisky est la bière coulent dans mes veines depuis mon dixième anniversaire !

Si vous voulez en avoir le coeur net, je vous invite à lui rendre une petite visite dans sa cabine.

De plus, que vous me croyez ou non le problème reste le même. Le gouvernail est bloqué et il nous est impossible de modifier notre trajectoire. Nous ne pouvons rien faire à part prier que la coque résiste !

Franco finirait bien par le croire à un moment où a un autre...

[DIGBY] -Professeur pouvez-vous m'administrer les soins dont j'ai besoin ?

[Franco]

Franco leva les sourcils et pris un teint sombre

[FRANCO] - Mais qu'est ce que vous racontez révérend?????? Les hommes oiseaux, ca n 'EXISTE PAS! Vous avez prit un coup sur la tete ou quoi?! allez, soyez sérieux deux minutes voulez vous? Wisky ou pas, ou avez vous vu qu'on peut avoir des hommes poulet? Je sais que vous croyez à un mec qui est supposé marcher sur l'eau, mais l'homme poule, faut quand meme pas exagérer!

Franco se crampona et se tourna pour vérifier les consoles, l'inquiétude sur le visage


[FRANCO] - en tout cas, on n'est pas sortir de la berge. Que quelqu'un ai piraté les commandes ou non ne change rien au probleme actuel. On descend, certes mais pour aller ou? Il ya de la lave et on va fondre comme du chocolat au creux de la main. A partir de là, que quelqu'un nous soigne ne servira pas à grand chose. Non?

Il se tourna vers les deux hommes aux commandes et regarda leur réaction

[Astro Buck]

Le professeur Nefelus, tout en consultant les cadrans des différents instruments de mesure et en prenant des notes sur ses carnets, écoute les propos de Digby et Franco, auxquels il réagit par les expressions variées de son visage.

[NEFELUS] - Cet homme d'Eglise n'a pas tort. Voilà bien une phrase que je n'aurais jamais pensé devoir prononcer un jour. Ha ! Ha ! Ha !

L'hilarité du savant, tintée d'une légère lueur de folie, lui fait monter les larmes aux yeux. Il ôte ses bésicles pour s'essuyer en se tamponnant avec un mouchoir.

[NEFELUS] - Aetos ne porte pas de déguisement, en effet. Son étonnante morphologie fait de lui un chaînon manquant entre l'espèce aviaire et les hominidés. Il est ce qu'on pourrait appeler un ornithanthrope, si vous me permettez un tel barbarisme.

Quant à affirmer que c'est un hybride, Révérend, cette hypothèse est purement fantaisiste d'un point de vue scientifique. Pour ma part, en l'état actuel de mes connaissances, je préfère ne pas avancer d'hypothèse du tout. Lamarck et Darwin auraient tout donné pour pouvoir examiner pareil spécimen. Et ce pauvre bigot rétrograde de Cuvier, lui qui disait : "nous ne voyons pas dans nos bois d’individus intermédiaires entre le lièvre et le lapin, entre le cerf et le daim, entre la martre et la fouine". Il en aurait mangé son chapeau !

Nefelus pose son œil sur un dispositif fixé sur le tableau de bord et qui ressemble à un microscope.

[NEFELUS] - Fascinant, fascinant. Nous avons traversé les strates de quartzite dévonien qui composent la couche sédimentaire post-triasique. A présent, nous entamons le calcaire de la croûte ibérique. Ce n'est pas encore de la lave que vous voyez. C'est l'action de la fraise qui produit ces étincelles et ces pulvérulences. Par ailleurs, des jets réguliers d'un liquide refroidissant de ma composition ajoutent à l'illusion. Mais votre remarque n'est pas dénuée de bon sens. Si nous continuons à nous enfoncer de la sorte, nous risquons d'atteindre des couches de roche en fusion.

Quant à pénétrer dans la salle des machines, je vous déconseille de vous y risquer tant que la machine est en marche. Vous risqueriez de vous faire broyer.

Tout à coup, Nefelus secoue la tête et ouvre de grands yeux, comme s'il venait de se réveiller en sursaut.

[NEFELUS] - Mais au fait... j'allais oublier. Oui, bien sûr, Révérend je peux vous administrer des soins efficaces si vous m'accompagnez à l'infirmerie. Toutefois, je n'ai pas pris la précaution de me chausser comme vous de semelles magnétiques. Il faudrait d'abord que je coupe les moteurs, sans quoi je ne pourrais pas me déplacer.

Mais je vous avoue que j'hésite. Si j'arrête la machine, cela signifie que lorsque nous voudrons la redémarrer, la fraise sera enfoncée dans la roche. D'habitude, nous commençons à la faire tourner à l'air libre, afin qu'elle puisse atteindre la vitesse nécessaire avant de la mettre en contact avec la matière minérale. Or, bien qu'il soit possible d'inverser le mouvement des chenilles, il nous est impossible de reculer parce que le chemin que nous creusons se referme aussitôt derrière nous. J'ai donc peur que si nous coupions le moteur, la fraise sera coincée quand nous la remettrons en action, elle pourrait peut-être même casser...

[Rév Everard Digby]

Le Révérend fit de grand geste avec ses bras de gauche à droite comme pour mimer un stop.

[DIGBY] - N’arrêtez rien malheureux ! Plus de risque. Nous nous enfonçons et nous verrons.

Le Révérend était motivé par sa soif de découvrir un nouveau monde loin de la création de Dieu. Et légèrement imbibé par l’alcool... Mais juste un peu.

[DIGBY] - Pardonnez les faibles connaissances scientifiques. Pour moi, seul le Seigneur est omnipotent et nous a façonné à son image. Je dis hybride parce que je vois des comportements humains derrière une tête de Piaf.

Pour en revenir aux soin, Franco et moi allons vous aider et nous allons vou supporter de chaque côté jusque l’infirmerie. Vous prendrez des chaussures si nous en trouvons.
N’est ce pas Franco ??

Il jeta un regard appuyé mais non agressif sur l’italien. Il regarda ensuite en direction de l’homme robuste.

[DIGBY] - Et vous mon fils ? Vous restez là ?

[Franco]

Franco était toujours bouche bée face à Néfélus. Il n'écoutait plus rien et le regardait la bouche ouverte, n'écoutant meme pas le révérend




[FRANCO] - v...r...a...i?....Vous voulez dire que cette...chose...est ...Vrai? Il existe réellement des créatures à tete d'oiseau?! Mais...quel créature de Dieu pourrait etre crée comme ca? Le diable lui meme est un bouc!

Malgré les secousses il trouva le moyen de s'assoir sur la console, le visage bleme et se passa les mains sur le visage. Il avait l'impression d'avoir appris la fin du monde. Il regarda Nefelus, le reverend et le copilote en les interrogeant du regard et fronca les sourcils


*ce n 'est pas normal. Tout le monde agit comme si tout est normal! Je ne reve pas quand meme! Bientot ils vont me proposer d aller faire un barbecue avec cette créature*


[FRANCO] - ET QUOI???? TOUT LE MONDE TROUVE NORMAL QUE NOUS SOYONS A BORD D UN APPAREIL INCONNU AVEC UNE CREATURE DE SATAN!!! MAIS REVEILLEZ VOUS! LE MALIN VOUS A LANCE UN SORT OU QUOI!!!! IL NOUS FAUT NOUS DÉBARRASSER DE CETTE....CHOSE.... AU PLUS VITE!!! QUI VOUS DIT QU ELLE NE NOUS EMMENE PAS EN ENFER??? ...REVEREND!!!!! L ENFER, C EST BIEN PAR LA NON? -Il pointe la direction de la foreuse- AU CHAUD DANS LE CENTRE DE LA TERRE!!!

[Astro Buck]

Oscar, alias l'homme robuste, se retourne sur son siège, autant que le lui permettent les sangles. Il dévisage Franco en fronçant les sourcils..

[OSCAR] - Aetos est mon ami. Je vous déconseille de l'attaquer, sinon vous aurez à faire à moi. Il n'est pas une créature de Satan. C'est moi qui lui ai trouvé un emploi dans le cirque ambulant où je travaillais. Il s'exhibait dans la parade des monstres, à côté d'Arachnus l'homme à quatre jambes, Georgette la femme à barbe, Cul et Chemise les jumeaux siamois, EVE la marionnette sans fil, Lili Putienne la naine la plus petite du monde, et Golaud l'homme Crapeau. Dans mon milieu c'est plutôt la norme d'être anormal, vous savez, alors il m'en faut vraiment beaucoup pour...

Nefelus coupe sans façon la parole du copilote pour répondre à Everard.

[NEFELUS] - Très bien jeune homme. Je me détache et vous me soutenez jusqu'à l'infirmerie. Allons-y.

Tout en se mettant en peine de se désangler de son fauteuil, il continue à parler, à l'attention de Franco cette fois-ci.

[NEFELUS] - Aetos est une énigme pour la science, je le reconnais. Mais je ne verse pas dans cette habitude superstitieuse de voir toujours l'œuvre diable sous les phénomènes inexplicables. Aetos n'est pas mon ami - je dirais même pas du tout, mais alors pas du tout - néanmoins je vous prierais de ne pas le tuer. Il est le seul à bord qui connaisse la combinaison pour ouvrir la porte du compartiment où il a emprisonné... (Une fois de plus les larmes montent aux yeux du vieux savant, non pas d'hilarité cette fois ci, mais d'une dévorante inquiétude.)... ma chère fille !