SC: LA CONQUÊTE DE L'AIR - Ch 3 : La taupe de fer

[Rév Everard Digby]

Le Révérend pris Nefelus sous l’epaule en faisant son bras derrière le dos du professeur.

[DIGBY] - Essayez de vous accrocher au mobilier pour m’aider dans nos déplacements.

Il souffrait le martyr de ses mésaventures et il était impatient de recevoir les soins.

[DIGBY] - Je vous comprends Franco, je ne suis pas l'allié de cet homme-oiseau. C’est juste la meilleure chose à faire. Nous ne pouvons rien faire d’autre qu’attendre. Soit notre mort, soit la découverte un autre monde... Espérons qu’il ne s’agisse pas du Royaume de Satan.

Je vous suggère d’aller nous entretenir ensemble chez cet Aetos une fois que nous serons soigné. Essayons d’en apprendre plus sur lui. Et puisque nous sommes tous dans la même galère, faisons en sorte qu’il libère la fille du Professeur.

Qu’en pensez-vous ?

[Franco]

Franco était bleme. Cela faisait trop d'information à gérer d'un coup. Il regarda le père qui tentait d'agripper neffelus par l'épaule et se décida à bouger pour aller l'aider

[FRANCO] - Mais...mais...co... je veux dire que... enfin, vous voyez? -Il attrapa Nefelus par le coude et commença à avancer- ...Comment est ce possible qu'un etre pareil existe? ca va a l'encontre de tout ce qui a toujours été dit sur l'Homme! Et en plus, il a votre fille captive? a n'en pas douter, cet etre quel qu'il soit, n'est pas du tout digne de confiance. Capturer une fillette pour arriver à ses fins, n'a rien de plus honnorable que de voler les plans au Wright ou que de nous kidnapper pour assouvir ses plans.


Il regarde le Père par dessus l'épaule de Nefelus


[FRANCO] - Je vous conseil de ne pas oublier ce détail . Il est évident que le seul en qui cette chose accorde de l'importance, c'est a elle meme.

[Astro Buck]

En joignant leurs forces, Everard et Franco parviennent à épauler le professeur et à le conduire pas à pas jusque dans la coursive. Nefelus tourne son visage vers Franco.

[NEFELUS] - Je ne peux pas vous donner tort, jeune homme. Aetos poursuit ses rêves de vengeance personnelle et reste aveugle à toute autre considération. Vous pourrez discuter autant que vous voudrez avec lui, vous n'en tirerez rien. On ne raisonne pas un fou.

Une fois parvenus à l'infirmerie, après s'être équipé à son tour de semelles magnétiques, le professeur tâche de soigner les deux accidentés aussi bien qu'il le peut en dépit des secousses.

[NEFELUS] - Révérend, je crois aussi peu au diable qu'au bon Dieu. Le Royaume de Satan, que vous évoquez, n'existe pas. Soyez rassuré, il n'existe pas le moindre monde là-dessous : seulement de la roche. 12 700 km de roche. Nous serons tous morts avant d'avoir fini de les traverser. En effet, nous n'avons pas le carburant nécessaire pour franchir une telle distance. La question n'est donc pas "allons-nous mourir ?" Mais : "comment allons-nous mourir ?" Je ne vois que deux possibilités : soit c'est la chaleur qui nous tuera, soit l'asphyxie. Les réservoirs d'oxygène ont aussi leurs limites, voyez vous.

Après avoir fait tout ce qui était en son pouvoir pour soigner Everard et Franco, le professeur s'adosse à une paroi avec une profonde expression de tristesse et de lassitude sur le visage.

[NEFELUS] - J'ai cru que la seule façon de sauver ma fille était de construire cette machine. Mais le prospecteur nous emporte inexorablement dans les abîmes telluriques. Et ma pauvre enfant périra avec nous.

[Franco]

Franco se met à ricaner en voyant Nefelus s'activer au soins

[FRANCO] - de vous à moi, ce que vous faite est inutile professeur et vous vous contredisez vous meme. Si vous etes persuadé qu'on va à une mort qui devrait survenir dans les prochaines minutes, à quoi bon nous soigner? qu'on arrive en bonne forme dans le pays ou nous seront entourée de vierge dénudée?


Il croise les bras et regarde le plafond d'un air songeur et analytique.


[FRANCO] - Tout ca n' a aucun sens. Pourquoi un ho...enfin, une chose...viendrait à vous demander de construire un tel engin et prendre autant de risque, si c est dans l'intention d'aller vers une mort certaine? Il y a bien d'autre facon plus simple, moins douloureuse et plus rapide de mourir non? En plus, il est passé ou l'asticot? Dans sa cabine?! Donc, c'est qu'il se sait en sécurité vous ne pensez pas? Quelque soit ce lieu hypotétique vers lequel nous allons, il est évident que si une créature sorti d'un livre puisse existé, on peut tout autant en imaginer d'avantage sur un éventuel lieu hypothétique...Non, je ne pense pas qu'on va mourir, ou du moins, si on meurt c'est uniquement parceque la machine est mal concue et n'a pas été testé. D'ailleurs professeur, qui l'a concue et sur quelle base? Vos plans? Les siens?

*Et pourquoi les plans des wright dans ce cas?*

[Astro Buck]

Un léger sourire apparaît sur les lèvres du professeur, contrastant avec son visage fatigué.

[NEFELUS] - Oui, vous dites à voix haute ce que j'ai pensé tout bas : il est parfaitement absurde de soigner des condamnés à mort. Je constate que vous êtes un esprit logique, jeune homme. C'est un grand atout pour les sciences, mais dans les situations désespérées comme celle que nous vivons actuellement, elle n'apporte pas le moindre réconfort.

Le vieux professeur tamponne son front suant avec son mouchoir. Franco et Digby constatent eux aussi que la chaleur a encore augmenté à l'intérieur de la foreuse.

[NEFELUS] - Il faudrait que je retourne dans le cockpit pour régler le compresseur à ammoniac.

Réalisant qu'il s'adresse probablement à des profanes en ingénierie scientifique, il explique :

[NEFELUS] - C'est un dispositif qui fait circuler du gaz réfrigérant dans des tuyaux afin de réguler la température intérieure du prospecteur.

Cette machine a été entièrement conçue par mes soins, à l'exception du système de direction. Quant à être testée, disons qu'elle a fait ses preuves comme outil de forage minier. Mais nous n'avons jamais atteint de telles profondeurs et la résistance de la coque aux températures extrêmes restait à évaluer.

Vous fondez vos espoirs sur l'hypothèse qu'Aetos sait ce qu'il fait. Tant mieux si cela vous apporte quelque consolation. Mais cet ornithanthrope est fou à lier. La preuve : ne faut-il pas être totalement fou pour tenir autant à se procurer les plans d'un aéroplane quand on projette non pas de s'envoler dans le ciel mais de s'enfoncer dans la croûte terrestre ? Vous qui êtes pilote, vous ne me direz pas le contraire, je pense : on ne peut pas faire voler un aéroplane à l'intérieur d'une caverne, fût-elle de vastes dimensions ! Avec un plus léger que l'air, ballon ou dirigeable léger, je peux admettre à la rigueur que cela soit théoriquement possible. Mais un aéroplane ? Impossible !

Ah, Révérend, c'est en des moments pareils que je regrette de ne pas avoir la foi. Parce que la seule chose qui pourrait nous sauver, ce serait un miracle.

[Rév Everard Digby]

Tout ceci n’etait qu’affirmations et contradictions. Le Révérend ne savait que croire mais au vue de l’envie qu’avait Aetos de retourner dans son monde, il pensait que la mort n’était pas le seule aboutissement de leur voyage...

[DIGBY] - Thank you Doctor.

Je ne suis pas faiseur de miracle mais je suis un bénisseur de premier ordre. Et si nous avons réchappé de ce crash tout à l’heure c’est sûrement grâce à mon action, couplée avec les talents inégalés de Franco pour le pilotage.

Digby repris la bouteille des mains de Franco et fit un signe de croix en prononçant des paroles à voix basse.
Il s’apporcha du Professeur et lui fit un signe de croix sur le front. Idem à Franco, à lui-même ainsi que sur le mur.

[DIGBY] - Nous sommes bénis devant l’Eternel.
Franco allons parler avec cette créature, essayons de libérer la fille du Professeur. Quitte à mourir autant qu’ils soient réunis...

Digby sortit pour ce diriger vers les quartier d’Aetos.

[Franco]

Franco était dubitatif et cela se voyait sur son visage. Il ne savait quoi dire et avait l'air dépité. Il aimait les chalenges, meme ceux menant à la mort, mais quand c était voué à l'échec d'entrée de jeu, il n'en voyait pas l'interet. Il se laissa faire sans conviction



[FRANCO] - Allons y Reverend. Je vous laisse la parole et voir avec cet énergumène ce qu'il veut car si je m écoute, je sens que je vais lui foutre mon poing dans la gueule. Enfin, dans le bec entendons nous bien


*Comment cela pourrait il etre possible. Cela dépasserait tout entendement. De toute manière, vu la situation qu'est ce qu'on s'en fou en fait...*

[Astro Buck]

Digby éprouve un léger vertige : combiné avec les vibrations du véhicule, l'attraction terrestre, l'altitude négative et la chaleur, l'effet des rasades d'alcool successives commence à se faire ressentir.

Mais rien ne paraît extérieurement. Car dans les conditions actuelles, même une personne parfaitement sobre aurait l'air d'avoir une démarche d'ivrogne.

Le professeur Nefelus suit les deux hommes, mais ne s'arrête pas avec eux dans la coursive. Tout en s'éloignant, il explique les raisons de son comportement :

[NEFELUS] - C'est fort aimable de vous soucier de ma fille, Révérend. Mais que lui dirais-je si vous parvenez à la délivrer ? Qu'elle retrouve sa liberté pour s'enfoncer vers une mort certaine ? Epargnez à un père le sinistre devoir d'annoncer à sa fille qu'elle va mourir ! Elle sera plus heureuse prisonnière si cela lui permet d'ignorer le sort qui l'attend.

Il hausse les épaules en s'éloignant.

[NEFELUS] - De toute façon, quelle liberté allez-vous lui offrir si vous la délivrez ? Elle, et vous, et moi, nous sommes tous prisonniers de cette boîte de conserve. Quitter une prison pour une autre, à quoi ça rime ? Mais après tout, faites comme bon vous semble. Quant à moi, je retourne dans le cockpit. Je ne connais pas de meilleur dérivatif au désespoir que la curiosité scientifique. Nous traversons des strates géologiques inexplorées. Je vais prélever quelques échantillons et analyser leur composition. Voilà qui occupera mon esprit... jusqu'à ses derniers instants.

Le vieux professeur disparait de la vue de Franco et Digby, les laissant seuls devant la porte de la cabine d'Aetos.

[Rév Everard Digby]

La réaction du professeur est fort étrange.

Justement n’aurait-il pas souhaiter prendre sa fille dans ses bras avant de trépasser ?
De lui dire que il l’aime ?

Et puis les chances de survie étaient quasi nulles mais s’il y avait une possibilité pour que l’histoire d’Aetos soit vraie, n’etait-il pas légitime de se raccrocher à ce peu d’espoir ?

C’était ce qu’il faisait et il n’y avait de toute façon rien d’autre à faire.

Il planta ses yeux dans ceux de Franco avec l’air pensif.

[DIGBY] - Vous savez, je ne sais pas si l’histoire de l’homme-oiseau est vraie. Ce qui est sur c’est qu’il n’est pas humain. Vous allez pouvoir le constater. Je suis moi-même en colère et vous commencer à me connaître j’aurais tendance à frapper d’abord et prier ensuite mais quelque chose me perturbe chez ce personnage. Je sens une profonde tristesse et j’ai pris pitié.

Nous n’avons de toute façon pas le choix que d’attendre la suite des événements. Mourir ou parvenir à un monde probablement imaginaire. Mais que pouvons-nous faire d’autre ?

Voilà pourquoi je vous ai suggéré de venir voir de votre propre yeux, et d’essayer de discuter avec cet créature.

Je tenais à vous le dire pour ne pas qu’il y ait de malentendu entre nous. Je suis toujours de votre côté et nous devons continuer à nous serrer les coudes.

Si vous êtes d’accord avec moi je vous suggère d’entrer ?

Si Franco était d’accord il frapperait et entrerait dans la pièce.

[Franco]

Il regardait le professeur jusqu'à son départ, écoutant le père d'une oreille distraite. Mais Franco se ressaisit et ajusta sa veste en se redressant.



[FRANCO] - Oui vous avez raison révérend. Il faut dire que nous n'avons pas encore eu le temps de véritablement faire connaissance vous est moi. Mais faisons à votre idée vu que de toute manière, nous sommes coincé ci d'un coté ou de l'autre. A quoi bon stresser. Allons voir cet oiseau de mauvaise augure

Aprés tout...

L'aventure, c'est l'Aventure!

Il tapa du plat de sa main sur l'épaule du père et le suivit

[Astro Buck]

Everard frappe contre le panneau métallique de la porte. Nulle réponse ne lui parvient en retour. Il presse la poignée, mais constate que la porte est verrouillée. Cette fois, la voix d'Aetos s'élève, identifiable à son ton monocorde, sa signature vocale si particulière, à la fois forte et lointaine, comme si elle sortait du pavillon d'un gramophone.

[AETOS] - Qui ose me déranger ?

[Franco]

Franco leve les épaules en regardant le père et souffle de fatigue.

[FRANCO] - Ce sont là vos humbles invités amenées ici par votre hospitalité pareil à nul autre. Est ce que vous auriez quelques minutes à leur consacrer avant que nous passions de vie à trépas?

Franco ne put s’empêcher un sourire et un clin d'oeil. Lui qui avait été morose l'instant d'avant, semblait avoir retrouvé une énergie pétillante que l'on pouvait facilement voir sur son visage

[Astro Buck]

La réponse d'Aetos ne se fait pas attendre.

[AETOS] - Je ne laisserai personne entrer dans ma cabine. Et si l'idée saugrenue vous venait d'essayer de forcer la porte, je vous avertis charitablement qu'elle est reliée à un dispositif qui me permet de l'électrifier à volonté.

Veuillez me pardonner ces manières, mais je me méfie des humains dont je ne me suis pas assuré la coopération. Plus j'y songe, plus je trouve étrange que nous ayons été attaqués aussitôt après vous avoir recueilli. La ténacité dont vous avez fait preuve et les risques inconsidérés que vous avez pris pour essayer de récupérer les plans du Flyer ont de quoi surprendre.

Quant à passer de vie à trépas, il n'en est pas encore question. Pour l'instant. Mais vous avez raison d'y songer. Le professeur vous l'a-t-il dit ? Les réservoirs d'oxygène contiennent le nécessaire pour fournir l'air nécessaire à 5 passagers pendant 4 jours. Or je compte 6 passagers à bord. Et 4 jours de trajet, c'est le minimum pour parvenir là où nous allons.

Vous comprenez la situation ? Il est NECESSAIRE que l'un d'entre nous meure pour garantir la survie de tous les autres.

[Rév Everard Digby]

le Révérend dû contenir sa colère. Franco avait raison sur un point, cet être avait une part de malfaisance qu'il ne fallait pas ignorer.

Il regarda Franco en serrant les dents et en s’éloignant un peu de la porte de sorte à ne pas être entendu par l'oiseau.

[DIGBY] - Je vais essayer de négocier avec lui, nous avons discuté tout à l'heure et il sait que je suis prêt à lui faire confiance... Du moins en apparence.

Il se rapprocha de la porte.

[DIGBY] - Aetos, nous nous sommes entretenus brièvement tout à l'heure et je souhaite juste vous parler pour continuer notre discussion. En tant qu'homme d'Eglise je suis curieux d'en apprendre plus sur vos coutumes d'autant plus que nous allons bientôt arriver dans votre monde et que je ne veux pas commettre d'impair. J'ai ressenti aussi que vous étiez... nostalgique des événements terribles qui vous ont frappé et je souhaiterai simplement vous écouter. Parler parfois peut faire du bien et je suis bien placé pour entendre ce que vous avez à dire. Je ne vous jugerai pas, ce n'est pas mon rôle, je cherche juste à comprendre au mieux pour pouvoir collaborer de façon optimale.
L'Italien est avec moi car il est curieux également de savoir où nous allons mettre les pieds et comment il peut vous aider en sa qualité de pilote hors pair.
Nous ne venons pas avec de mauvaises intentions, vous pouvez me croire, nous sommes tous embarqués avec vous et nous souhaitons juste mettre notre temps à votre disposition au mieux.

Pouvons-nous entrer ?

Everard n'avait jamais été aussi éloquent, l'alcool devait y être pour quelque chose...

[Franco]

Franco souffla discretement en entendant les paroles de cette crétures des enfers. Elle ne pouvait n'etre rien d'autre à en juger par son comportement. Il commenca à calculer et inventer des scénarios pour pallier le probleme soulevé par cette créature. Comment pouvait elle connaitre le nombre de jours utile pour arriver à destination, sans meme avoir regardé une carte ou un écran pour connaitre son point de départ? En plus, la terre n'était pas assez grande qu pour faire 4 jours sans la traverser de part en part.

Il fit signe à Digby de continuer en clignant d'un oeil et parti dans sa reflexion. Il devait s'approprier les plans du batiment. Peut etre qu'il pourrait meme enfermer cette créature à l'intérieur, ou la gazer en condamnant l'oxygene dans la piece? Mais il fallait aussi rallier son fameux ami à leur cause vu qu'il était concerné par cette mort potentielle.