TRAINING - Nol

[Astro Buck]

Le sourire narquois de la Sœur masquée s'agrandit lorsque Digby tente sa manœuvre de diversion.

[SOEUR] - T'as une poussière dans l'œil ?

Le sourire s'efface aussitôt pour laisser place à un regard menaçant.

[SOEUR] - Essaye encore de jouer au plus malin avec moi, bigot, et les prochaines funérailles que tu célébreras, ce seront les tiennes.

Tandis qu'Everard tire la sonnette d'alarme, la femme lorgne Everard des pieds à la tête, d'un air évaluateur.

[SOEUR] - T'es un sacré gaillard, toi. Et pas du genre à tendre la joue gauche, hein ?

Répondant docilement à l'appel de la sonnette, le train commence déjà à décélérer. Dans un affreux grincement, il finit par s'immobiliser totalement. La bonne sœur, tout gardant Digby sous la menace de ses armes, saute hors du wagon. Elle s'éloigne à reculons, approchant de la lisière d'un bois.

[SOEUR] - Si tu quittes l'habit, un jour, fais moi signe, je te trouverai de l'embauche.

Elle conclut ces mots par un clin d'œil, avant de disparaître derrière les arbres.

[hrp]Digby, action de combat = Ruse = action en opposition (Arnaque contre Intelligence)
Digby, Arnaque = compétence non-entraînée = Charisme -2 =0 = échec automatique ;
(Il aurait fallu dépenser au moins 1 pt de style pour pouvoir lancer au moins 1 D)[/hrp]

[Rév Everard Digby]

Digby l’avait échappé belle.

[DIGBY] - * God damn bitch *

Il avait commis une des plus belles erreurs de sa vie. Avec celle d’être un jour monté sur un ring en soutane...

Mais enfin, il était pardonnable, dans une telle situation n’importe qui serait tombé dans le panneau. Il fixa l’agent étalé par terre. L’imbecile aurait dû s’expliquer au lieu de riposter, quoiqu’étant lui-même en habit de circonstance, il pouvait très bien passer pour un complice.

Digby tenta de réveiller l’agent de la Sûreté. Il est préférable de ne pas jouer profile bas, il n’avait rien à se reprocher dans cette histoire et ne voulait pas éveiller les soupçons des autorités.
Si l’agent ne se réveillait pas, il aurait le loisir d’explorer le reste du train à la recherche de l’un d’eux.

[hrp]Enregistrement N° : 52678[/hrp]
[hrp]Désolé pour l’absence d’hier[/hrp]

[Astro Buck]

Faire émerger le policier de l'inconscience n'est pas chose aisée. Digby n'a pas fait les choses à moitié en envoyant cet homme au tapis. Il a été proprement assommé !

Le révérend trouve un broc d'eau dans le compartiment voisin et, en y trempant un mouchoir qu'il applique sur le visage de l'agent, il parvient enfin à faire réagir ce dernier.

L'homme ouvre péniblement les yeux et découvre avec étonnement le visage de Digby penché sur lui.

[POLICIER] - Que... que... qui êtes-vous ? Où suis-je ? Que m'est-il arrivé ?

De toute évidence, l'agent de la sûreté ne reconnaît pas Digby. Il semble avoir perdu (momentanément ou définitivement) la mémoire des derniers événements.

[Rév Everard Digby]

Digby expliqua alors au policier la situation.

[DIGBY] - Vous poursuiviez une Sœur lorsque vous vous êtes cogné contre la paroi du train. J’ai tout vu. Vous l’avez échappé belle. Pour le même prix vous auriez pu avoir une fracture du crâne et se sont les derniers sacrément que je serais en train de vous administrer. Il m’a fallu un moment avant de comprendre l'étendue de la situation. C’est quand la Sœur s’est retournée que j’ai vu son masque. Elle a braqué ses revolvers sur moi et m’a ordonné de tirer sur la sonnette d’alarme. Elle s’est enfuie par là.

Digby montra la porte du train ouverte à l’agent.


[DIGBY] - Savez-vous qui sont ses gens déguisés un serviteur de notre Seigneur ?

[Astro Buck]

Le policier se tâte le derrière du crâne en grimaçant de douleur. Le moindre mouvement du cou lui arrache des gémissements, si bien qu'il doit rester la nuque raide, et lorsqu'il veut regarder sur le côté, tout son buste doit pivoter.

En raison de ces douleurs, sans doute, ainsi que de la légère confusion mentale consécutive à sa perte de conscience, il paraît tout d'abord ne rien comprendre à ce que lui raconte Digby.

Mais au bout d'un moment une lueur ranime ses yeux. Les paroles du révérend semble petit à petit faire sens pour lui. Le policier n'a pas l'air de douter de la véridicité du récit de Digby, mais il soulève tout de même un sourcil interrogatif quand celui-ci explique qu'il s'est "cogné contre la paroi du train".

[POLICIER] - Je ne me suis pas cogné tout seul quand même, si ? Je pourrais comprendre, à la rigueur, que je me sois cogné, si le train avait freiné brutalement au moment où je poursuivais la scélérate. Mais vous me dites que je me suis cogné et que le train a freiné après. Quelque chose a dû vous échapper, mon Père. Sans doute un de ses complices qui m'aura attaqué dans le dos. Ah, mais malheur de malheur, je ne me souviens de rien ! Je me revois monter à bord du train et puis après... le néant !

En tout cas, merci pour vos bons soins, mon Père. Cette femme déguisée s'appelle Diana Monti. Une criminelle de la pire espèce, issue d'une bande d'Apaches parisiens. Des années que nous essayons de la coincer. Vous avez de chance qu'elle vous ait laissé la vie sauve.

Après s'être levé péniblement, l'homme se dirige vers la portière du train, toujours ouverte, et descend sur le ballast. De là, il fait un signe et, rapidement, plusieurs autres policiers le rejoignent. En les écoutant, Digby apprend qu'ils ont abattu un complice de Diana dans un autre wagon. Les hommes remercient l'abbé pour ses indications et s'élancent vers le bois sur les traces de la jeune femme.

Une heure plus tard, après que les mécaniciens se soit assurés que le train était toujours en état de rouler, et que les Sœurs Hospitalières aient confirmé que tous les passagers étaient en état de repartir, la locomotive se remet doucement en marche.

[Rév Everard Digby]

Digby repris place dans un wagon. Plus que deux heures de train et il sera arrivé à destination. Il reprend peu à peu ses esprit. Les événements de la journée furent quelque peu perturbant. Mais cela lui rappelait quelques souvenirs en Irlande...

Une époque plus ou moins lointaine que le Révérend regrettait un peu. Même si faire le guignol dans des combats de boxe arrangé ne durait pas une vie...
Il serait peut-être maintenant rangé, marié à une splendide rousse de Cork et père de 3 beaux enfants.

Digby riaient tout seul en pensant à cet avenir hypothétique insensé.

Il espérait maintenant arrivé rapidement et sans encombres, cette fois,à Pau.

[Astro Buck]

Le voyage reprend son cours, les plaintes des miséreux s'entremêlant aux chants religieux portés par les voix trop aigües des Sœurs qui rivalisent de fausseté, accompagnés par le grondement des roues et les sifflets de la locomotive, le tout formant une épouvantable cacophonie, évoquant l'Enfer plutôt que le Paradis !

Mais après les événements qui ont interrompu momentanément la course du train, c'est presque rassurant de retrouver cette infernale monotonie.

Enfin, le chef de train finit par annoncer l'arrêt en gare de Pau. Digby descend du train, laissant les pèlerins poursuivre leur quête de miracle à destination de Lourdes.

A peine est-il sorti de la gare qu'un groupe d'individus en automobile le hèlent.

[INDIVIDU] - Hé ! Bonjour ! Vous êtes le révérend Digby, n'est-ce pas ? M'sieur Wright nous a informé de votre arrivée. Nous nous rendons à l'aérodrome pas plus tard que maintenant. Vous montez avec nous ?

[Rév Everard Digby]

[DIGBY] - Hello sirs, enfin une bonne nouvelle ! Vous tombez à pique dites moi. Quel morceau de chance !

Digby était heureux que son voyage en train soit terminer. Quel calvaire, quel supplice. On devrait le canoniser pour avoir passer une telle épreuve ! Surtout avec cette attaque qui lui a compliqué la vie.

Le Révérend monta à bord de l’automobile

[DIGBY] - Superbe automobile! Nice ! Dites-moi mes chers gentlemen, dans combien de temps seront nous à l'aérodrome ? Il me tarde de rencontrer Mr Wright.

[Astro Buck]

Dès que Digby monte, le chauffeur lance son véhicule, pied au plancher. Tout en tenant d'une main le volant, de l'autre il serre énergiquement la main du Révérend.

[TISSANDIER] - Je m'appelle Paul Tissandier. Mon nom ne vous sera pas inconnu si les sports aéronautiques vous intéressent. Je peux même me vanter d'avoir été breveté Pilote par l'Aéro-Club de France. Mr Wright doit m'instruire dans l'art de manier le Flyer. Et ces messieurs ont décidé de m'accompagner !

Les autres passagers sont les uns journalistes, les autres mécaniciens ou pilotes en herbe. L'un d'entre eux, assenant une petite tape amicale sur l'épaule du chauffeur, explique en souriant à Digby :

[HOMME] - Mr Tissandier est trop aimable, il ne sait pas refuser un voyageur supplémentaire !

Effectivement, les hommes sont entassés à 6 dans une voiture 4 places. Avant de se diriger vers la périphérie de Pau, l'automobile fait plusieurs arrêts. Le premier chez le boulanger. Le deuxième chez l'épicier. Un troisième chez le marchand d'eaux minérales.

[TISSANDIER] - On commence toujours par la tournée des fournisseurs. Il faut de quoi approvisionner la cuisine du camp, avec tous ces estomacs creusés par le grand air !

D'après les produits qui sont choisis, Digby comprend qu'il n'est pas près de faire bonne chère ! Le célèbre aviateur, lui explique-t-on, est d'une frugalité monastique.

Ceci fait, ils quittent la ville de Pau et s'engagent sur la route à peine carrossable qui conduit à l'aérodrome.

[TISSANDIER] - Au fait, veuillez me pardonner, je m'aperçois que j'ai négligé de répondre à votre question. Oh, soyez donc rassuré, nous ne mettrons pas longtemps pour arriver à l'aérodrome, c'est l'affaire d'une dizaine de minutes.

En sportsman digne de ce nom, Tissandier conduit à une allure folle. Tous doivent se cramponner dur aux nombreux tournants de la route, sous peine d'être débarqués. Le paysage qui s'étend autour d'eux ressemble à un désert verdâtre. C'est la lande de Pont-Long, bordée au sud par l'immense muraille des Pyrénées.

Secoué comme un prunier par les cahots du véhicule, alors qu'il contemple les cimes couvertes de neige, formant une frange rose et dorée par les rayons d'un pâle soleil hivernal de fin d'après-midi, l'attention de Digby est soudain ramenée sur la route par un cri que les autres passagers poussent à l'unisson.

L'automobile de Tissandier vient de passer un virage et, sur une portion de route trop étroite pour permettre à deux véhicules de rouler de front, s'élance à pleine vitesse... tout droit sur une charrette qui arrive dans le sens opposé.

Tissandier n'a pas le temps de freiner. Tous soupirent alors de soulagement quand le cheval s'engage sur le bas-côté et libère la route. Digby constate ce fait étonnant : un homme a sauté de l'attelage et roulé dans le fossé.

Le soulagement est de courte durée ! Car aussitôt une automobile surgit du néant. Elle était dissimulée par la charrette. Cette fois, la collision est inévitable...

Dans un craquement de bois et de ferraille épouvantable, les deux véhicules s'encastrent l'un dans l'autre. Sous la violence du choc, tous les passagers sont projetés dans les airs comme des pantins désarticulés.

[hrp]Bravo, te voici arrivé au terme de ce training et paré pour rejoindre l'aventure ![/hrp]

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