De la défense d'un caern par des esprits-hermines

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De la défense d'un caern par des esprits-hermines

Messagede Zoorin le Lun 29 Nov 2004 19:55:55

Le premier bébé hermine se lève et tend son museau dans l'air froid de la tanière. La mère se tourne et le lèche quelque peu. Elle aussi, elle a été réveillée par le bruit à l'extérieur. Inquiète, elle tend ses oreilles et essaie de percevoir des sons rassurants, mais ceux qui lui parviennent ne le sont pas vraiment.

Des pas lourds et rapides, des hurlements de rage brefs et inconnus, des bruits de plantes arrachées, brisées. Sa conscience ressent bien la présence rassurante de sa mère-totem, mais elle perçoit l'agitation dans son esprit.

La mère pousse du museau son petit dans le creux de sa fourrure pour l'empêcher de sortir. Il pousse un petit cri de dépit et cherche instinctivement, encore aveugle, les douces mamelles de sa mère. Les mouvements désordonnés de ses pattes réveillent ses deux sœurs et celles-ci s'agitent lentement, émergeant à contre-cœur de leur sommeil. La mère commence par guider son petit mâle dans la bonne direction avant de rassurer ses deux autres petits à l'aide de petits coups de langue.
Dernière édition par Zoorin le Mer 16 Fév 2005 16:28:44, édité 3 fois.
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Messagede Zoorin le Lun 29 Nov 2004 19:56:23

Une hermine passe rapidement dans la tanière et se fige en regardant la jeune mère. Cette dernière établit un rapide contact mental pour se rassurer, et cela n'est pas très efficace. Pousse-les-branches est un guerrier d'âge mûr et son esprit est encombré d'images de combat et de stress. Il coupe rapidement le lien pour ne pas inquiéter inutilement Celle-qui-a-de-petites-portées et reprend rapidement sa course.

Le lien de Pousse-les-branches avec Hermine-Blanche est vibrant et fort. Les sensations et émotions qui y passent l'électrisent et le rendent nerveux. Bataille. Combat. Défense. Elle se prépare à se battre et appelle à elle tous ses fils et filles valides. Pousse-les-branches sort rapidement du terrier et s'enfonce sous les buissons. Habitué à cette situation, il cherche un groupe d'hermines pour mener une attaque de masse, sachant instinctivement qu'à lui seul, il ne peut rien face aux attaquants.

Son esprit résonne également des premières images envoyées par ses frères guetteurs. Dans les arbres, sous les racines vers l'extérieur, ils ont vu arriver les ennemis, nombreux, puants et dangereux. Une invasion de flaïels. De ceux qui-ont-la-carapace-dure-et-brune. Immédiatement, il a compris pourquoi certains de ces frères ont franchis le goulet. Des créatures déchues doivent les accompagner dans le Royaume(1).

Hermine-Blanche vient à lui en pensée, comme à chaque fois, en communiquant en masse, à tout ses enfants en même temps. Durant ces périodes de tension, les esprits se rapprochent de leur génitrice et ils finissent par ne faire presque plus qu'un, à moitié indépendants, à moitié dirigés par l'esprit totem.


(1) Les différents mondes umbraux sont appelés des royaumes, et la terre, est appelée Le Royaume.
Dernière édition par Zoorin le Mer 16 Fév 2005 16:33:04, édité 7 fois.
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Messagede Zoorin le Lun 29 Nov 2004 19:58:07

Pousse-les-branches saute sur un arbre et monte sur les branches élevées. Il est suivi par plusieurs autres congénères. Viennent avec lui ses frères de portée et ses cousins les plus proches. Ils ont l'habitude de se déplacer ensemble, de jouer ensemble, de chasse ensemble, de combattre ensemble. Ils sont une quinzaine et sautent prestement de branches en branches, passant d'arbres en arbres. Ils se dirigent vers le tronc d'un arbre mourrant, et se terrent dans ses différentes anfractuosités.

Ils attendent qu'un ennemi s'approche, comme le leur demande/impose Hermine-Blanche. L'attente est de courte durée. En dessous, trois esprits corrompus, suintants et puants, avancent en essayant d'être discret. Beaucoup plus grands que les hermines, ils sont de la taille des Grands-Frères hermines. Marchant sur quatre pattes, leur carapace vert-de-gris leur recouvre le dos, la nuque et le haut des membres, plus ou moins bien articulé. L'un d'entre eux, le dernier, est gêné par celle-ci pour se déplacer, et il fait plus de bruit. "Les créatures du Ver ont beau gagner des pouvoirs et des capacités, elles sont avant tout métamorphosées de manière anarchique et rarement réfléchie. La beauté de Gaïa les a quittées dès l'instant où elles ont été touché par la Corruption, volontairement ou non." Les réflexions de leur Mère-totem leur arrive, mais il leur est impossible de savoir si cela leur était réellement destiné. Elle est en telle symbiose avec tout ses enfants que ce qu'elle dit à d'autres leur parvient également.

Heureusement, elle est également capable de scinder sa pensée pour donner ses ordres de manière claire ; et soudain ceux-ci arrivent dans l'esprit de Pousse-les-branches et de ces compagnons. Le sentiment de sécurité qu'il a quand il est avec Premier-Né, le grand frère de toutes les hermines du caern remonte en lui. Et des ordres sans mots arrivent, par à-coups.

"Il est ici. Il va attaquer. Il a besoin d'aide. D'une diversion. Il est assez fort pour en tuer deux. Le troisième, le dernier, il faut attaquer. Bénédiction à tous. Prudence.."
Dernière édition par Zoorin le Mer 16 Fév 2005 16:37:57, édité 1 fois.
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Messagede Zoorin le Ven 03 Déc 2004 00:02:53

Pousse-les-branches tend ses muscles et se prépare. Il est fier d'être proche de Premier-né pour ce combat. Leur aîné est le plus grand et le plus fort d'eux tous. Et le plus féroce, même si sa Rage est loin d'égaler celle des plus puissants loups-garous pleinement bénis par Luna. Il regarde autour de lui sans bouger. Il voit Saute-comme-une-grenouille, beaucoup plus jeune que lui, et vaillant combattant. Sur sa gauche, il y a Tendre-comme-la-rosée, une future sage parmi leur clan, si elle survit assez pour grandir. Plus loin il voit aussi Ortie-douce et Feuille-d'érable. Deux femelles prolifiques.

Il n'a pas le temps de penser plus. Le groupe des fourrures blanches laissent passer les trois flaïels, se terrant pour qu'ils ne soient pas vu. Soudain, un ordre fuse dans leur esprit : "Courez !". Comme mus par une seule volonté, ils bondissent de leurs caches et descendent de l'arbre mi-courant mi-sautant. Ils tombent sans plus de bruit que le son feutré de leurs pas, sans cri, tel une pluie de traits blancs trouant le noir du clair-obscur parisien.

Ils s'abattent tous autour du flaïel et, beaucoup plus rapides que lui, se faufilent de partout pour mordre et griffer. Le monstre se dresse sur ses pattes arrières et hurle de surprise et de douleur, un gros cri rauque et glougloutant. Les deux autres se retournent brusquement. Pousse-les-branches est en train d'attaquer le flaïel aux yeux lorsque celui-ci se redresse et il se retrouve projeté en arrière. Il tombe plus ou moins souplement un peu en arrière et sa tête heurte une branche. Un peu étourdi, il se relève et regarde, hagard, le combat. Il voit les hermines harceler le flaïel et les deux autres se rapprocher pour tenter de happer les petits combattants blancs avec leurs gueules.

Et soudain, sortant d'un recoin d'umbra, Premier-né sort en bondissant. Un peu plus grand que les flaïels, il renverse le premier et mord violemment le second à la gorge, faisant éclater la carapace. Cette attaque surprise fait peur au troisième, qui cesse un moment de se défendre. Il est ramené à la réalité très rapidement, plusieurs hermines en profitant pour lui sauter à la tête et le mordre.
Dernière édition par Zoorin le Mer 16 Fév 2005 16:41:52, édité 2 fois.
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Messagede Zoorin le Ven 03 Déc 2004 00:08:56

De douleur, il la secoue et essaie de happer des hermines tout en sautant en arrière pour se débarrasser de celles qui sont sous lui. Pendant ce temps, Premier-né a délaissé le flaïel-mordu-au-cou et c'est retourné pour faire face au deuxième. Alors que ce dernier allait bondir, Premier-né fait briller son pelage et luire ses yeux. Le flaïel a une hésitation, qui lui est fatale. De minces traits blancs et vaporeux partent de multiples endroits du corps de la grande hermine, et se précipitent à une vitesse fulgurante sur le flaïel. Bien trop lent pour les éviter malgré des efforts désespérés, il est percuté par un grand nombre de traits et à chaque impact, une petite explosion de glace se fait entendre, ouvrant des brèches dans le corps même du flaïel, que ce soit de la carapace ou de la matière molle. Il émet un cri étouffé et se recroqueville sur lui-même.

Pousse-les-branches se précipite à nouveau sur le flaïel et tente de grimper dessus pour atteindre le cou. Malheureusement, ce dernier bouge terriblement et l'hermine tombe à deux reprises. Le flaïel parvient à mordre deux de ses attaquants et à en frapper plusieurs. Le premier moment de surprise passé, il s'est ressaisi et devient très dangereux. Pousse-les-branches voit Grince-des-dents et Saute-comme-une-grenouille se faire à moitié écraser. Tendre-comme-la-rosée, pas assez vive pour se genre de combat, se fait happer par une patte arrière et le flaïel la lui sectionne presque. La fureur prend les combattant restant, comprenant que s'ils ne parviennent pas à toucher un point vital rapidement, ils perdront le combat.
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Messagede Zoorin le Ven 03 Déc 2004 00:12:38

Pousse-les-branches saute à nouveau, se faufile par derrière sous le flaïel et mord le plus fort qu'il peut à l'articulation. Il sent que la partie est molle à cet endroit et se met à griffer frénétiquement. Un goût de sang vicié lui entre dans la bouche. Molesté par le mouvement du flaïel il tente de tenir bon mais l'amertume du liquide impur qui lui coule dans la gorge est insupportable et il lâche, retombe et se met à cracher.

Il en a à peine le temps, une douleur atroce le prend au cou lorsque le flaïel le mord. Il est soulevé violemment et jeté comme un fétu vers un arbre. Son dos se casse sous le choc et il retombe mollement à terre. Ses souffrances tirent son corps dans tous les sens, font vibrer ses pattes de douleur et révulsent ses yeux. Rapidement, elles s'apaisent et il peut à nouveau penser. Il se demande ce que fait Feuille-d'érable à se blottir contre lui, et voudrait lui dire de retourner au combat. Mais il ne peut pas ouvrir la bouche. Ses forces l'ont abandonné. Il sombre lentement.

Soudain, alors qu'il ne sent plus vraiment son corps, l'esprit imposant de Chêne l'enveloppe et l'amène vers lui par un détour de l'umbra. Durant son voyage flottant, il sent un souffle qui éteint ses dernières souffrances. Il sent son corps s'alléger et il sent sa mémoire s'évaporer. Il ne voit plus rien, n'entend plus rien. Sa dernière étincelle de conscience s'endort.

Chêne absorbe l'esprit-hermine mort et le dissout. Avec sa force spirituelle, il fera germer un bouton de feuilles. Il rendra l'âme du petit être à Hermine-Blanche quand son cycle en lui s'achèvera. Que Gaïa lui réserve une vie meilleure pour son prochain cycle ...
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