La vision d'un autre avenir : Maeva

[Machuthu]

Le joaillier réponds, riant à moitié.

Effectivement ma chère Maeva, vos dons sont vraiment exceptionnels par moments...

Le marchand finit rapidement son verre et se lève.

Eh bien, je ne voudrais pas vous abandonner, mais il faut que je rentre, moi aussi... De plus, je pense qu'un peu de repos vous fera le plus grand bien avant ce départ...

[Damch]

"Vous avez raison très cher ! Nous aurons tous besoin de repos !... Merci beaucoup d'avoir accepté ce verre et nous nous verrons donc demain pour le grand voyage."

"Il faut encore que je passe au stand... Cela attendra la matinée prochaine *Maeva sourit*"

"Bien le bonsoir Monsieur... "

Maeva le visage brouillé semble chercher les mots qu'elle doit dire

"C'est idiot, je n'arrive plus à revenir sur votre nom *Maeva éclate de rire*. A croire que mon pouvoir n'est pas aussi grand que cela *Maeva esquisse un sourire serein*."

"Donnons-nous donc rendez-vous à 8H00 sur la place du marché, près de votre commerce. A moins que vous ne vouliez plus tôt ou plus tard..."

Tout en parlant, Maeva raccompagne son hôte à la porte. Elle n'oublie pas Jill. Elle sait qu'elle doit encore discuter avec lui. Elle se souvient de son air stupéfait et de son visage fatigué à son entrée dans la petite chambre pourtant si chaleureuse. Puis elle a très envie d'avoir des nouvelles du chapiteau de la Conciliation... Son cher père...

[Machuthu]

Le marchand salue la compagnie.

Allons Maeva, le vin vous monte donc déjà à la tête ?

Maeva se souvient alors que le joaillier porte le nom d'Eril Billiros et qu'il tient l'échoppe de la Pierre taillée.

Jill salue à son tour Eril et dès que ce dernier est sorti, il se met à ranger et à préparer les affaires tout en discutant.

J'ai vu ton père et je l'ai prévenu que nous partions... Il doit prendre lui aussi le chemin de la capitale mais son périple sera plus long que le notre...

[i] Maeva se sent rassurée... Elle ignore encore ce qui l'attend à la capitale et l'idée de voir ses proches au coeur même du danger est loin de la rassurer...

Je n'étais pas sûr que nous partirions pour la capitale, mais je l'espérais... Il me sera plus facile d'y trouver un emploi et toi même, tu pourras plus facilement faire appel à tes dons...

Quand à l'idée de nous éloigner du royaume du sud, je t'accorde que j'y suis vraiment favorable... Nous devrions pouvoir reprendre une vie presque normale...

[Damch]

"Jill je te remercie de m'apporter ces quelques nouvelles... Mais il est déjà bien tard, mange à ta faim... Tu en auras besoin pour garder un oeil vif et conserver ta vaillance et ton courage... la miche de pain est là et je t'apporte un peu de thé..."

Maeva retire ses gants et saisit la miche de pain entre ses mains...

"La croûte est encore chaude. Régale-toi Jill" *Maeva la dépose prudemment sur la table*

"Ne t'inquiète pas ! Nous n'aurons besoin que de quelques affaires et tout se contient dans ce coffre. Je vais veiller à ce que nous ne manquons de rien. *Maeva courbée sur le précieux coffre dirige son visage vers Jill et lui sourit*. Tu vois il y a déjà presque tout dedans."

En manipulant les effets, elle se rappelle une image... cette arme qu'elle a perçu dans sa vision...

"Jill as-tu une arme pour te défendre ? J'en ai vu une dans une de mes visions. Je pense que ta tâche sera rude... et *hésitante* j'ai très peur pour toi... Cette puissante ville sera bientôt le fléeau d'un grave danger...
J'espère me tromper..."

Elle se dirige vers Jill. La respiration irrégulière de peur, elle l'enlasse dans ses bras et lui glisse à l'oreille...

J'aurais si froid de te voir disparaître... J'ai confiance en toi mon Jill *une larme se glisse*... Tu es mes yeux...

[Machuthu]

Jill console Maeva.

N'aie crainte, je suis plus habile à l'arme qu'il n'y paraît et je saurais prendre soin de moi... En plus avec ton don, tu nous assures toujours une longueur d'avance... Un homme averti n'en vaut-il pas deux ?

Jill finit de manger après s'être assuré que Maeva à bien pris tout le nécessaire...

Au final leurs possessions sont maigres et la diseuse de bonne aventure ne peut guère oublier grand chose...

Le jeune homme se lave ensuite les mains et le visage et se dirige vers son lit.

Bien, il est temps de se reposer... La journée de demain risque fort d'être harassante.

Ton père m'a confié de quoi régler notre note à l'aubergiste et nous aurons donc un peu de monnaie pour le voyage. Repose toi bien...

Jill s'installe dos à la cheminée, le jeune homme semble réellement épuisé.

[Damch]

"J'irai chercher le peu d'affaire qu'il me reste au stand du marché demain.
Dors bien mon Jill... Dors bien... une nouvelle aventure nous attend demain..."

Maeva s'assied sur son lit et souffle la bougie. Le nuage de fumée serpente dans la chambre qui rappelle cette brume ébène obscurcissant les méandres du monde qu'elle a vu en songe. Un voile d'espoir lui réchauffe la joue. Elle imagine Jill appuyé contre le pied de la cheminée entouré d'une lueur rougeâtre... celle du foyer, celle d'une aura éternelle...

[Machuthu]

Maeva se laisse aller à cette douce rêverie... Pourtant son esprit ne saurait reposer... Elle perd la vision de cette douce lueur rougeâtre et le noir reste total...

Maeva tente d'imaginer la pièce dans laquelle elle se trouve mais quelque chose l'en empêche. Le froid devient perçant et instinctivement, elle resserre sur elle son gilet...

Une nouvelle fois, les visions affluent en elle. La douce voix de sa mère la guide toujours par delà les méandres du temps mais cette fois, Maeva ne touche la main de personne... Nul ne semble être à ses côtés, même la respiration de Jill ne lui parvient plus...

Seule est présence la voix du temps, celle qui bruisse dans les arbres et dans la pluie qui tombe sans force...

La pluie ? Oui, la pluie, Maeva sent les gouttes ruisseler sur sa pauvre carcasse, le bruissement des arbres est si présent... Elle pourrait presque les toucher en tendant la main... Maeva n'est plus dans sa demeure, elle est ailleurs mais où ?

Le temps lui parle à l'oreille, il évoque ce roi lointain et le danger qui pèse sur son existence et sur celles des autres habitants de ce royaume...

Le temps est en marche et la roue tourne... Le roi débonnaire qui dirige les royaumes côtiers risque sa vie, cela ne fait pas de doute... Maeva rouvre les yeux et pour la première fois depuis longtemps, elle voit... D'abord du rouge, du sang, un champs de bataille immense où s'affrontent deux armées. La boue et le sang se mèlent dans un ruisseau qui lui recouvre les pieds... Maeva le sait, elle est en dehors de cette vision et pourtant, elle a mal...

A la tête des deux armées, elle devine les deux rois qui s'affronte... Le premier, celui du sud, royaume qu'elle a quitté naguère tente d'envahir les royaumes côtiers. A ses côtés, de sombres conseillers donnent à Maeva des sueurs froides dans le dos...Des assassins, des guerriers et même... même un lépreux... Tous guident ce roi vers la victoire car l'espoir est mince, Maeva le sait. L'espoir que les royaumes côtiers triomphe ne tient qu'à un fil...

Le roi qu'elle s'en va rejoindre à la capitale n'a pas de conseiller lui... Juste des hommes qui oeuvrent dans l'ombre... des alliés dont il ignore l'existence... des alliés dont il se défie et qui pourtant oeuvre pour son royaume... Maeva le sait... C'est eux qu'elle doit aider...

La vision se trouble et de nouveau, Maeva sent la pluie et entend le bruissement des feuilles, mais le temps ne parle plus... Cette fois elle est seule... seule au milieu de nulle part...

[Damch]

"Ce n'est pas possible... ce doit être un mauvais..."

Est-ce que Maeva parle ou est-elle perdue dans une pensée horrible ?

"Où suis-je ? Que m'arrive-t-il ? Est-ce toi Maman ?
Suis-je saute, elle ne peut être là..."

"Il fait si noir... si froid... Le chant des vent... je l'entend, je le perçois..."

"Pourquoi ne suis-je plus dans la douce chaleur de la chambre.?.."

Soudain Maeva retrace dans sa mémoire cette humidité qu'elle a déjà ressentie. Une humidité imprégnée dans les entrailles de la terre lorsque qu'elle fut ensevelie... Elle se rappelle... Elle étouffait...

"J'étouffe... Je ne puis trouvé mon souffle... Jill va venir à mon secours... Jill..."

Elle angoisse et s'affole... Elle a envie d'hurler le prénom de son sauveur mais aucun son ne sort de sa bouche... La terreur l'ayant gagnée...

[Machuthu]

Un sentiment de solitude effroyable étreint Maeva... Jill n'est pas là... D'ailleurs il n'y a personne...

Maeva cherche désespérément le souffle de Jill mais rien... Le silence est pesant... Sa voix ne résonne pas sur d'éventuels murs et Maeva sait qu'elle n'est pas sous terre. Sa voix semble se perdre dans le lointain et nul ne désire y répondre...

La panique la prend, elle fouille l'air autour d'elle pour pouvoir se rattacher à quelque chose... Qu'un objet au moins lui tienne compagnie mais il n'y a rien... Elle est seule debout au milieu de nulle part et la pluie bat son visage... Le froid s'insinue doucement dans ses entrailles et un frisson lui parcourt peu à peu le dos...

Maeva a la désagréable impression de s'étouffer sous l'effet de la panique et elle cherche son air...

Elle s'essouffle, crie intérieurement et la panique déferle en elle... Après quelques instants d'une solitude totale, désespérée, Maeva a l'impression d'entre un bruit... comme un souffle... le faible souffle d'une respiration lointaine... comme enfouie sous terre.

[Damch]

Maeva essaie de se concentrer sur ce souffle, elle se met à genou pour que son oreille soit au plus près de la source sonore...

Elle écoute, s'oriente... elle fouille...

La boue entoure ses membres et la pluie lui bat le dos. Les gouttes d'eau lourdes sont comme des lames de rasoir transpersant sa moëlle. Cette flagellation est insoutenable... Pourtant celle-ci agit comme un élément de force pour trouver cette source au plus vite...

Trouvera-telle quelqu'un pour la réconforter dans ce chaos de flots et de boue?... juste une personne... juste quelque chose... juste...

[Machuthu]

Maeva se concentre sur le souffle et elle l'entend un peu mieux.

Elle ignore pourquoi mais ce souffle la rassure, grâce à lui, elle évacue le sentiment de solitude qui l'étreignait avec force quelques instants plus tôt...

Maeva fouille mais s'arrête bientôt, le souffle est plus présent maintenant, comme celui d'un cheval... Maeva tend les mains une nouvelle fois, dans le vide...

Le souffle est pourtant là... Maeva a l'impression que la créature est là, à deux pas d'elle, qu'il lui suffit de le vouloir pour qu'elle se matérialise définitivement...

[Damch]

Maeva, le visage fixe au devant écoute avec beaucoup plus d'attention ce qu'elle pense être un cheval... Les bras tendus à l'avant fait mine d'accueillir cet être imaginaire...

"Es-tu réellement présent ? Approche-toi que je sente gonffler tes joues entre mes mains. Je voudrai sentir ton souffle rassurant dans mon cou. J'aimerai entendre le son lourd de ton sabot sur ce sol. Foule le sol et viens à moi... J'aimerai humé l'odeur de ton corps massif et puissant... Que ton souffle vienne me bercer de ta présence rassurante..."

Maeva est-elle toujours entrain de réver ? Est-ce sa mère, la dresseuse de chevaux qui lui envoie cet équidé ? Maeva doute mais veut y croire.

[Machuthu]

Cette fois, Maeva sent clairement la présence de quelque chose. Le souffle est bien présent et Maeva laisse s'échapper d'elle toute la solitude qu'elle a ressentit jusqu'alors...

Elle tend les mains vers le souffle qui n'est qu'à quelques mètres d'elle lorsqu'elle entend simultanément deux cris s'élever...

Le premier, celui d'un humain :

NOOOOOON !!!!

Le second, strident, inquiétant, celui de la créature qui est à quelques mètres à peine...

Ghhhiiiiarrrkkkk !!!


(hrp : RDV sur le sujet : Solitude : Quand tu nous tiens... )