Ventsombre

Pile-ou-face pose une main sereine sur l'épaule de Dalanyr comme pour l'apaiser et le calmer.

N'aie crainte l'ami. Tout iras pour le mieux.

sYlas prend la suite du groupe. Voyant Dalanyr souffrir d'un certain malaise, il lui fait un clin d'œil complice et pose sa main sur la garde de son épée. Comme a son habitude ilpréfère revenir à des choses plus terre à terre, si l'on peut dire dans le Rêve.

Il se décale pour se rapprocher de celui que Pile ou face a appelé l'artisan.

D'une voix douce et calme il lui demande :

- Ainsi vous êtes artisan ? Quel est votre art ?

Tandis que le groupe s'approche de Firkt, Celui-qui-crée détaille son art à Sylas qui doit bien admettre qu'il n'y comprends pas grand chose.

Je révèle la beauté intrasèques des choses en offrant à la vue de tous ce qu'elles cachent au creux de leur âme. Imaginez, prenez l'éclat d'une perle de rosée et fixez la à jamais sur un tissu que vous avez préalablement créé en tissant entre elles les mèches de vent, ces fins fils que l'ont peut apercevoir parfois aux abords des étangs. Et de ce tissu, rayonnnant de d'un éclat immortel, faites un vêtement dont les lignes révèleront naturellement toute la subtilité de son possesseur.

Une fois que vous aurez agi de la sorte et réussi un tel prodige, venez me voir, j'arriverais peut-être à vous enseigner quelques bribes de mon art

La conversation en est à ce point lorsque vous parvenez devant Firkt. La prophétesse salue le vieux voyageur avant de présenter les nouveaux venus.

Firkt, permettez moi de vous présenter Uranie, Sylas et Dalanyr, nouvellement arrivés en ces lieux.

A ces quelques parôles, un murmure s'élève aux côtés de Firkt et se propage de rêveur en rêveur, de groupe en groupe jusqu'à avoir atteint les limites les plus extrêmes de la salle. Les regards se tournent dans votre direction et Firkt rend son salut à Maeva.

Te voilà en bien bonne compagnie Prophétesse, j'ai, ces derniers temps, entendu beaucoup de bien sur Sylas et Dalanyr. Pour ce qui est d'Uranie, si elle accompagne de tels personnages, elle ne peut qu'être la bienvenue.

Firkt pose le regard sur Sylas, le géant qui a toujours sa main posée sur la garde son épée et ajoute.

Il me faut te prévenir l'ami que l'usage des armes est interdit en ce lieu et au sein de toute la capitale. Je comprend ta méfiance, mais tu es ici en sureté.

Voilà une bien curieuse chose que le destin vous aie réunie tous, vous qui avez affronté les dangers du Rêve jusqu'à y gagner une renommée qui s'étend par delà nos frontières. Mais parler de destinée en votre compagnie prophétesse me paraît quelque peu déplacé, je préfère vous laisser ce don.

Un Rêveur s'approche alors de Firkt et observe Uranie avec insistance. Puis, non sans une certaine tendresse, il commente.

Votre père disait vrai, vous avez hérité de la beauté de votre mère, soyez la bienvenue en ces lieux, Uranie, fille de léchevin du domaine des Rosiers et permettez moi de vous offrir mon aide en souvenir de l'aide qui me fut apportée tantôt par vos parents.

Uranie, quelque peu oppressée par tant de monde, jamais elle n'avez affronté la foule, se tourne avec un oeil vibrant de mélancolie. Elle reste un moment sans mot dire comme si tout son souffle se concentrer en son corps, en sa gorge... Puis ne pouvant retenir l'oxygène souillé de carbone expire avec ces quelques paroles incertaines...

Co... Comment co...

Elle essaie d'assimiler ce qu'il lui arrive...

... Comment connaissez-vous mon père et pour le plus surprenant...

Une longue respiration est prise...

... ma mère...

Uranie est abassourdie par les dires de cet homme qu'elle ne connait absolument pas...

L'homme sourit, se rappelant visiblement une époque révolue.

J'ai longtemps erré à leurs côtés sur les chemins sinueux du Rêve. Ce sont eux qio m'ont accueillis dans le Rêve et m'ont aidés à y faire les premiers pas.

Uranie écoute attentivement le personnage...Puis elle ose demander...

Mes parents sont-ils ici ? Saurez-vous me guider jusqu'à eux ?

Cela fait longtemps que je n'ai vu votre père ou votre mère, mais si vous trouvez l'un, vous trouverez l'autre, assurément.

J'ignore ce qui est advenu de vos parents, par contre, je sais que votre père oeuvrait sur un vaste projet. Il avait bon espoir d'aider les gardiens à surmonter leur handicap.

Avec votre mère, ils ont quasiment fondé une ville. C'est en ces lieux que vous avez le plus de chance de les trouver.

Uranie se sent vasciller... Elle a un geste de recule, les yeux s'embrument du vide... Elle fait quelques pas en arrière essayant de trouver un mur, quelque chose pour s'appuyer... Sa main tatonne et s'accroche à un tissu épais, un rideau, une tapisserie, un long manteau...

Que sais-je ? Comment ? Quelles sont ces paroles que je viens d'ouïr et qui ourdissent aujourd'hui mes sentiments, mes pensées... Quel est ce complot qui tiraille mon esprit... Mes Parents... Une ville... Ma mère que je n'ai aucunement vu depuis ce temps... Fut-ce elle que je vis près du domaine... Mon père qui bâtit ? Construit ? Mesure ? et guérit ? Je ne peux y croire... Comment n'aurai-je rien su de ces stratagèmes, de ces plans maçonnés depuis des lustres de décennies ?...

Uranie finit par s'afesser, recroquevillée sur un petit banc de pierre froide ignorante de tout sentiments auréolant la jeune femme à qui le destin s'efforce de stupéfier et de pétrifier toute vie.

Elle appuie ses mains sur son visage essayant de comprendre ce qu'elle vient d'entendre...

Maeva, curieuse et à l'écoute, s'étonne... Elle comprend alors qu'Uranie n'est pas celle qu'elle et ses comparses recherchent... Elle interpèle alors l'homme qui semble en connaître long sur la famille d'Uranie.

Dites-moi... Bonjour, noble homme. Je suis la Prophétesse et j'ai, malencontreusement suivi votre conversation. Vous prétendez connaître les parents de cette jeune fille éprouvée par les derniers événements. Vous nous parlez d'une ville... Je pense qu'il va falloir nous diriger vers cette ville. Saurez-vous nous aiguiller ?

Maeva patiente et vient s'assoir aux côtés d'Uranie afin de la rassurer telle qu'une mère le ferait avec son enfant.

Après une brève hésitation, le Rêveur acquiesce.

Je peux le faire. en revanche, je dois vous demander de garder le silence le plus complet sur ce lieu. Si son existence venait à être révélées à de mauvaises personnes, cela réduirait à néant le travail du père d'Uranie.

Pile-ou-face reste silencieux. Il observe et attend même si l'attente commence le perturber et qu'il aimerais sortir un peu du monde du rêve pour retrouver son corps quelques heures.

Puis il prend la parole s'adressant au rêveur:

Vous avez ma parole. Et la parole d'un pirate ne peux être brisée.

Puisque personne ne refuse ses conditions, le cartographe vous propose de vous mettre en route.

Au plus nous arriverons tôt, au plus vous aurez du temps pour suivre leurs traces.

Le Rêveur vous emmène alors jusqu'à une cours extérieure au palais. C'est là que votre esquif, trop imposant malgrès ces dimensions réduites, vous rejoint.

Pour Dalanyr, Sylas et Uranie, la surprise est de taille. C'est un bateau de pierre qui s'avance vers vous, flottant à quelques centimètres au dessus du sol. Le pirate et ses compagnons montent à bord sans que le vaisseau de pierre ne semble souffrir du poids. Ils invitent les nouveaux venus à prendre place également. Le cartographe du groupe, Darius, commente.

Nous voyagerons plus vite par la voie des airs.

Sur ces entrefaites, les cartographes ouvrent le portail et vous vous mettez en route.

(hrp : Rdv sur le sujet : Sporia, ville de l'espoir)