Cavernes et Forêts

[Luniel]

Artemus flatte la tête de ses deux compagnons ailés puis il sourit aux deux indigènes tout en se massant l'épaule.

Ce Royaume est celui des Oiseaux du Vent... Ainsi je tiens ma parole...

[Machuthu]

Le Gardien de la grotte observe un instant le Royaume, à l'évidence, si les voyageurs ne peuvent user de magie, ils la perçoivent aussi bien que les autres Rêveurs et l'indigène n'a aucune difficulté à percevoir la force de la source de ce royaume.

Pour tout dire, Artemus la sent, lui aussi... Cette source est grandissante... Son pouvoir croit à une vitesse vertigineuse, à tel point que le pirate sent que revenir en ce lieu sera bientôt risqué... Qui sait ce qui se passerait s'il entrait en contact avec un pouvoir aussi pur que celui d'une source... Il serait probablement consumé par sa puissance sans rien pouvoir faire...

Le pirate laisse le Voyageur errer à sa guise... Ce dernier observe un long moment la roche sur laquelle se posaient les oiseaux pour se reposer... Le pirate sent les vibrations de la source malgré les kilomètres qui vous séparent de ce lieu...

Soudain, l'interprète pointe son doigt sur l'horizon... Une large masse sombre se déplace dans votre direction... Artemus ne reconnaît pas là les oiseaux qu'il a croisés l'autre fois... C'est une créature plus massive, plus puissante également... Pourtant son pouvoir ne semble guère se différencier de celui des oiseaux car déjà le pirate sent le vent lui fouetter le visage...

[Luniel]

Artemus a un mauvais préssentiment... Evaluant rapidement la distance qui les sépare de la forêt où il avait fait son premier "atterissage" en compagnie de Tonton, il fait signe aux indigènes qu'il vaut mieux se mettre rapidement à couvert...

[Machuthu]

Les trois Rêveurs parviennent rapidement à couvert. Ce n'est certes pas la forêt dans laquelle Tonton et Artemus se sont réfugiés la veille, mais elle est d'une densité et d'une flore sensiblement identique...

Le pirate se retourne alors pour vérifier la progression de cette masse sombre et constate avec effroi qu'il s'agit d'une créature volante d'une envergure de plus de vingt mètres. Son vol pourrait paraître étrange mais Artemus comprends rapidement que le vent la porte autant que ses ailes.

La distance qui vous sépare fond à vue d'oeil et bientôt, la créature survole la forêt. Le vent s'engouffre alors dans chacune des branches avec force... Des craquements retentissent partout autour de vous, c'est une nuée de végétaux divers et variés qui emplissent l'air le temps de disparaître, arrachés à leurs propriétaires...

Artemus contemple alors plus avant la créature, mi-oiseau, mi-serpent... Une tête d'aigle sur un buste double portant deux paires d'ailes puissantes à l'envergure large. Une queue de plusieurs mètres enfin prenant naissance aux côtés de deux serres puissantes... Des écailles sur les flancs, des plumes sur le dos, la créature à un aspect plus qu'inquiétant, à moins que ce soit sa technique qui interpelle le pirate. En effet, le Cartographe reconnaît sans mal la stratégie qu'il a inculquée aux oiseaux du vent, bien que cette dernière aie été quelque peu modifiée... Et s'il en crois son souvenir, ce premier passage n'était guère qu'un amuse-gueule... L'oiseau-serpent s'apprête à arracher la forêt d'un simple battement d'aile... Le temps vous est compté...

[Luniel]

Le pirate déploie d'un geste devenu sûr et rapide sa carte et identifie le portail le plus proche. Peut importe la destination, il ne tient pas à croiser le bec de la créature volante...

[Machuthu]

Le portail le plus proche est à une centaines de mètres et Artemus entraine ses compagnons dans une course folle... D'un battement d'aile, le monstre se retourne et vous course...

Le temps vous est compté, à tel point d'ailleurs que lorsqu'Artemus emprunte le portail, après y avoir poussé ses deux compagnons, il entend le claquement sec du bec de l'oiseau-serpent qui se referme derrière lui, à quelques centimètres à peine.

Heureusement, la vue qui s'offre au groupe est nettement plus accueillante que celle du précédent royaume... Du sommet d'une colline, vous embrassez du regard une plaine verdoyante couverte de forêt de chênes, de hêtre ou de pin. Le climat du Royaume semble plutôt tempéré et la légère brume qui flotte un peu partout confère au lieu une aura de mystère à la fois surprenante et terriblement attirante. Il règne ici comme une promesse inavouée d'aventure, un parfum de quête, une dose certaine de mystère...

[Luniel]

Le Pirate regarde sa carte pour avoir une vue générale de la situation. Il prend le temps de humer cet air, et cette atmosphère si étrange, et se retourne vers les deux indigènes, scrutant leur réaction...

[Machuthu]

Artemus contemple alors le don de tout cartographe pour s'apercevoir avec effroi que sa carte est totalement muette. Rien ne figure sur le papier, certes, il n'y a aucun portail, mais il n'y a pas non plus de plan schématique des environs... Cette fois le pirate n'est pas dupe, cette nouvelle manifestation négative est consécutive au fait qu'il ait forcé le Rêve la veille... Si la situation n'a rien de dramatique, Artemus comprends sans mal que les Rêveurs se méfient de ces effets secondaires qui peuvent surgir à chaque instant sans prévenir... Le Cartographe se remémore avec soulagement les quelques écrits lus dans la bibliothèque du palais qui laissaient présager que ces symptômes disparaissaient rapidement, et ce, en fonction du temps passé à forcer le Rêve... Artemus ne devrait pas en avoir pour plus d'un jour ou deux mais cette nuit encore, il lui faudra être méfiant...

Cette nouvelle crise laisse néanmoins le pirate méfiant. Il sait qu'elle est le signe d'un affaiblissement temporaire de ces facultés dans le Rêve et qu'il perçoit l'énergie des sources d'une manière différente, nettement moins efficaces... Le Cartographe s'interroge donc... Et si ce sentiment de mystère, cette auréole de légende n'était en fait que le fruit d'une Ombre...
Cela a l'air peu probable et Artemus tente de faire le point... Il s'agit plus d'une ambiance mystérieuse que d'un sentiment... Or les Ombres exacerbent le sentiment et non l'ambiance... C'est donc un peu plus serein qu'il se retourne vers les indigènes...

Ces derniers contemplent la forêt avec une curiosité non feinte... Chênes, hêtres et autres végétaux des régions tempérés ne leur sont pas familiers, pas plus que cette brume froide et légère qui s'insinue un peu partout, déposant la douce rosée du matin sur les herbes fraîches et sauvages...

Bientôt pourtant, un cri glace le sang du Cartographe et de ces compagnons...

Iiiaaaaeeeuuurrrkkkk !

Artemus se retourne craignant un instant que l'oiseau serpent ne les ai suivi, mais ce n'est pas le cas... Qui plus est, le bruit provient de groupe d'arbres en contrebas, face à eux, un peu à droite du groupe alors que le portail dont il vienne de franchir est dans leur dos.

Le Voyageur se retourne vers Artemus, nul besoin de traducteur pour comprendre l'expression de son visage... Ce dernier questionne le pirate du regard, qu'est-ce donc que cette chose ?

[Luniel]

La main posée sur la garde de son sabre, le Pirate fait face à l'origine du cri, sachant que cette fois ci, quoi que ce puisse être, il n'y a nulle échappatoire...

[Machuthu]

Prêt à en découdre, Artemus voit sortir un homme puissant des fourrés. Vêtu d'un manteau de plume, l'homme porte un cercle de bois simplement posé sur la tête. A peine sorti des fourrés, armé d'un simple couteau, il se fend vers le pirate...

Lâche, refuseras-tu encore longtemps le combat ?

J'arracherais ton âme à ton corps seigneur de pacotille...

[Luniel]

Le Pirate semble perplexe, se demandant si son imagination ne lui joue pas encore des tours. Cependant ses reflexes et son instinct prennent le pas, comme il tente d'esquiver la lame, sortant son sabre de son fourreau par la même occasion...

Olla l'homme, garde toi donc d'attaquer le premier venu.. Je ne suis ni seigneur, ni lâche alors calme ton courroux...

Le Pirate reste sur ses gardes, se demandant si le fou en question n'est pas plus dangereux qu'il n'y parait...

[Machuthu]

L'homme n'a que faire des mises en gardes du pirate et tout en se battant, il ajoute...

Inutile de mentir... Je sais qui tu es... Ne suis pas ici à cause de toi ? Hein ? Vil félon... L'honneur que tu affirmes défendre ne te sert qu'à masquer ta peur...

Cette fois l'homme entaille le bras gauche d'Artemus... Rien de bin inquiétant mais le geste force le pirate à répliquer... Le sabre tranche donc dns le vif, laissant un large sillon au niveau du torse de la furie...

Toutefois, bien loin de perdre de son allant, l'homme surenchérit...

Est-ce donc là tout ce dont tu es capable ?

[Luniel]

Le Pirate jette un oeil à ses deux compagnons, se demandant s'ils vont rester longtemps les bras croisés...

Puis profitant de son elan il se fend en une botte visant le coeur. Armé d'un simple couteau, l'adversaire aura en tout état de cause bien du mal à parer, du moins l'espère-t-il...

[Machuthu]

Alors que les indigènes prennent enfin part au combat, le sabre d'Artemus plonge dans le Coeur de son assaillant... L'homme s'effondre mais le pirate reste perturbé... Ce n'est pas la première fois qu'il tue mais jamais un adversaire ne lui a paru aussi entêté ni suicidaire...

Le corps disparaît, ce qui n'étonne guère Artemus.

Le pirate s'apprête à excuser son geste du mieux qu'il peut auprès des indigènes lorsqu'un nouveau cri retenti...

Iiiaaaaeeeuuurrrkkkk !

[Luniel]

Les sourcils du Pirate se haussent... Le même cri, sans doute la même chose... Jettant à nouveau un oeil sur sa carte il vérifie que d'éventuels symboles ne sont pas réapparus, et se prépare à un nouvel assaut, cherchant du regard une explication de la réapparition de l'homme chez le Voyageur...