Préface : Couverture Médiatique.

[Baldwin]

Barthy répond avec un léger décalage, d'un ton préoccupé comme s'il sortait de ses réflexions:

- Ah oui, Léa, merci! Je vais rester sur place jusqu'à ce que vous soyez là, j'ai encore un peu de marge.

Je suis plus à 5 minutes près de toute façon... ajoute-t-il avec un sourire amer.

- Enfin, essayez de vous dépêcher.

Il coupe ensuite son communicateur et reporte son attention, et son objectif sur le palais, tout en gardant un œil sur les écrans.

[Didlith]

Barthy n'arrive pas à filmer grand chose, mis à part les flammes, la fumée et les éclairs de tirs, il n'y a pas l'air de se passer grand chose dans le palais.

Comme prévu, l'équipe de Léa arrive rapidement, le relai est rapidement passé et dès que l'holocam de l'équipe s'active, celle de Barthy arrête de transmettre.

Allez, dégage tu vas être en retard.
Je te revaudrai se scoop !

Après ces paroles, Léa tourne son attention vers le Palais et commence à décrire les évènements face à l'holocam.

Barthy s'éloigne et rejoins son aeroscooter.

De loin, il aperçoit 2 individu, apparemment des Félys encapuchonné, en train de bidouiller son scooter.
Ce genre de scooter a l'avantage d'être bon marché, mais facile à démarrer.

[Baldwin]

Barthy, qui jusque là, trottinait déjà plus qu'il ne marchait, se met à courir vers le scooter dès qu'il voit les deux Félys occupés à le bidouiller.

Plus exactement, il tape le sprint de sa vie.

Il est déjà limite, pas question de subir un nouveau contretemps...

Lorsqu'il est à quelques mètres, il ralentit l'allure, et crie un simple:

Hé! Touchez pas à mon scooter!

[Didlith]

La femelle Félys manipulait les fils avec dextérité et il ne lui fallut que quelques minutes pour extirper un ronronnement au véhicule.
Pendant ce temps, le mâle surveillait la ruelle, une main dans sa veste.

Barthy avait rarement vu des clochards Félys, la société Félys recueillait ses exclus au seins d'autres tribut, et ceux qui le restaient étaient généralement méprisés, au mieux on s'en méfiait.
Il fallait le vouloir pour resté dans cet état.
Les deux Félys en fasse de lui était crasseux, boueux, et de l'endroit où Barthy était il pouvait sentir des effluves d'égouts qui se dégageait d'eux.

Sautant derrière la femelle, le mâle passa d'un geste automatique sa patte gauche autour de la taille de la jeune Felys et pointa son autre main pliée en poing en direction, du caméraman tout en lui dressant solennellement son majeur griffu.
Et d'une voix sèche, il cria

- FONCES PUTAIN !

L'aéroscooter disparu rapidement dans les ruelles.

Barthy resta là, les bras ballant.
Ses espoirs d'arriver à l'heure à l'inauguration venaient de disparaitre avec son aéroscooter.

[Baldwin]

Barthy regarde avec un air déconfit son Pégase s'envoler sans lui... Il s'arrête alors sur sa lancée, et le temps semble se dilater en voyant son aeroscooter s'envoler, tandis que son holocam filme toute la scène...

Il s'assoit alors à même le sol, genoux croisés, et respire à fond, se calmant afin de faire le point sur sa situation. Elle n'a rien de brillante. Le jeune Hugues avait pourtant fait de son mieux depuis qu'il était entré à DelnInfo. Son métier lui plaisait, il était doué, et alors qu'aujourd'hui il avait enfin l'occasion non seulement de commencer à faire quelque chose de réellement important dans sa branche, mais aussi de réaliser l'un de ses plus grands rêves, il avait l'impression que le sort s'acharnait sur lui...

D'abord son réveil, ensuite ces troubles au palais, et maintenant ça! Il ne pouvait nier sa faute à la base, et s'il avait cru en Dieu, il aurait juré que celui-ci voulait le punir de ne pas s'être réveillé.

Mais Barthy reste un homme d'action. Tandis qu'il passe rapidement en revue ses différentes options, il attrape son portable, et décide d'appeler Jess, un vieil ami d'internat, et accessoirement fils de son patron. Avec un peu de chance, celui-ci sera déjà dans les locaux de DelnInfo, et pourra l'emmener sur place...

Tout en attendant que son ami décroche, il ne peut s'empêcher de penser que toute cette situation ne tourne pas rond. Ces Félys avaient-ils quelque chose à voir avec ce qui se passait au palais, ou bien Barthy sombrait-il dans la paranoïa la plus extrême?

[Didlith]

Le portable de Barthy sonne une première fois.

Derrière lui, vers le palais, un mouvement de foule se fait alors qu'une épaisse s'élève de l'aile gauche du palais.
Par reflexe, Barthy continu de filmer et se retourne face au palais.

Une deuxième sonnerie.

Barthy remarque que la milice à mis à terre le caméraman de l'équipe qui l'a remplacer, son holocam git brisée un peu plus loin.
Sur le toit du palais, trois grosses navettes sont en train de récupérer les forces d'interventions.
A la place, deux autres unités sortent par la porte.

Etaient ils aussi nombreux à entrer ?

Une troisième sonnerie.

De la ruelle d'où sont sorti les deux voleurs un troisième Félys sort, un lion blanc.
Sa démarche est hésitante, chancelante. Sa fourrure blanche est maculée de sang, de profondes entailles lacèrent ses flancs et des impactes de tir ont brulé ses poils.
Encore une fois, Barthy a braqué son holocam.

Une quatrième sonnerie.

Vous là bas !

La voix vient de derrière lui, un membre du cordon de sécurité s'approche, cela pourrait aussi bien être pour le Tigre blanc que pour Barthy.
Le garde épaule son fusil.

Arretez cette caméra !

Cinquième sonnerie, le répondeur s'enclenche.

Vous êtes bien sur le répondeur de Jess, je fais la fête alors je n'entend pas que ça sonne.
Laissez un message, j'essaierai de répondre demain matin, vers 15h.

Biippp

Le garde ouvre le feu alors que Barthy est plaqué au sol par une masse rouge et blanche.

C'est définitif, c'est une mauvaise journée pour Barthy.

[Baldwin]

Barthy met un petit moment à réagir à ce qui vient de lui tomber dessus. Il a filmé plus machinalement qu'autre chose, encore préoccupé par l'échappatoire qu'il pourrait trouver pour se sortir de cette situation épineuse.

Il lui a fallu quelques précieuses secondes, et surtout près de 120 kilos de poils albinos et de chair ensanglantée pour qu'il prenne enfin conscience du degré d'emmerdes dans lequel il se trouve. La voix chaude et grondante de son ami résonne à ses oreilles comme le couperet du destin, et comme le signal de son réveil. Il n'est plus question de chercher un moyen rapide d'atteindre les studios... Sa priorité est maintenant de se sortir vivant de ce guêpier.

C'est la première fois dans la vie de Barthy qu'on lui tire dessus.

Le Félys albinos le percute, et le jeune homme a le réflexe de ne pas lâcher son holocam. Idéaliste jusqu'au bout, et aidé par le fait qu'elle est fixée à sa main par une dragonne, le jeune journaliste a bien, non seulement l'intention de s'en tirer, mais en plus celle de s'en tirer avec toutes les images qu'il a pris.

Il ne réfléchit pas, et tente de repousser le corps du Félys, qui l'empêche de s'échapper. Si jamais il y parvient, il partira alors en courant dans la direction opposée à celle des soldats, en espérant les semer dans le centre ville.

[Didlith]

Le corps du Lion au pelage blanc est étonnamment léger.
Un flash et la détonation caractéristique d'un décharge d'énergie signal un second tir.

Le garde s'écroule alors que le Lion se relève et remet Barthy sur ses pieds.

Il va falloir courir Mr Hugues, en êtes vous capable ?

La voix est hésitante et un peu de sang s'écoule de la bouche du Lion à chaque mot qu'il prononce.
Autour d'eux, un mouvement de panique commence à s'emparer de la foule.

Les gardes resserrent leur rangs alors qu'un petit groupe commence à se former en désignant Barthy et le Lion.

Le Lion sort un communicateur de sa poche.

Vieux frère, j'ai besoin d'une extraction.

Il jette son regard dans celui de Barthy.

Place d'Antarscap.

Puis il commence à courir en s'assurant que Barthy le suit.

[Baldwin]

Le reporter en herbe regarde incrédule le Félys se relever, tandis qu'à quelques mètres un autre Félys tombe au sol... C'est également la première fois que Barthy voit quelqu'un mourir d'aussi près. Sacrée journée...

*Qu'est-ce que...*

C'est la première pensée de Barthy, lorsque le lion le relève et l'interpelle par son patronyme. Pensée qu'il n'a d'ailleurs pas le temps de formuler jusqu'au bout. Comment ce chat, que le jeune journaliste n'a jamais vu de sa vie connaît-il son nom? Et plus important, qui est-il?

Barthy n'a toutefois pas trop le temps de succomber à sa curiosité naturelle, et se retient de poser les questions qui inondent son esprit. Il en a vu suffisamment pour comprendre que l'heure n'est pas aux interrogations superficielles, il aura tout le temps de les poser plus tard.

Courir par contre, il en est capable.

Après que l'albinos ait envoyé son message, Barthy le suit en courant du plus vite qu'il peut, la tête farcie de questions, et la peur au ventre...

[Didlith]

Malgré ses blessures, le lion court vite et avec une souplesse étonnante.
Les traces de sang derrière lui sont nombreuses, ils seront facile à suivre.

Devant eux, la foule s'écarte à la vue du Lion sanguinolent, derrière eux et au dessus des lumières signalent qu'ils sont pris en chasse.
Le Lion prend par les petites rues. La place n'est pas loin, heureusement.

Par habitude, en passant devant un marchand d'électronique, Barthy regarde les écrans.
Nul part les images du palais, nul part leurs visages.

Parfois, le Lion prend tellement d'avance sur Barthy qu'il s'arrête pour l'attendre.
Une fois, le Lion titube et manque de tomber.

Barthy le voit alors se faire une injection directement dans la poitrine.
En quelques secondes le voilà à nouveau prêt à partir.

Mais s'il est moins rapide, il l'est encore trop pour Barthy.

C'est hors d'haleine qu'ils arrivent tout deux face à la place d'Antarscap.
La principale place de marché de la ville.

Là, une multitude de cabane, tente, Aerovan, tous des commerce temporaire et mobile s'étalent pour le plus grand bonheur des passants en quête de tout et de n'importe quoi.
Comme sur toutes les places de marché, l'espace aérien est interdit, trop de vol, trop de va et viens des commerçants ou des clients.
Si se cacher dans la foule sera facile, en sortir sera quasiment impossible.

Mais le Lion n'y entre pas encore, il inspecte le ciel.

Quand Barthy arrive à ses cotés, le Lion se tourne vers lui.

Qu'avez vous filmé ?

[Baldwin]

Barthy, essouflé, n'est que trop content que le Félys s'arrête enfin. Le journaliste est pourtant sportif, mais pareil sprint sur une durée prolongée laisserait n'importe qui sur le carreau. Il reprend péniblement son souffle, observant son sauveur d'un œil méfiant, sa main crispée sur son holocam.

La réponse du jeune homme est on ne peut plus évasive, tandis que sa respiration revient petit à petit à la normale, il ne peut s'empêcher de renvoyer la balle avec une nouvelle question, posée sans doute avec plus d'agressivité qu'il ne l'aurait voulu:

- Suffisamment. Mais vous êtes qui, bordel? Et qu'est-ce que c'est que ce foutoir au palais?

[Didlith]

Le lion grogne.

Pensez vous vraiment que l'on ai le temps de jouer aux devinettes ?
Le contenu de votre camera peut être important mais votre vie est entre mes griffes.

Ils ont éradiqués le premier clan. Vous n'êtes rien.

Je repose ma question, réfléchissez bien a votre réponse et gardez à l'esprit que je n'ai pas besoin de vous pour avoir une réponse.

Qu'avez vous filmé ?

Le regard du lion se fait froid et ses griffes commencent à être visible.
De temps en temps toutefois le lion regarde dans la ruelle derriere l'épaule de Barthy, ou vers le ciel.

[Baldwin]

Barthy soutient le regard du Félys pendant quelques instants avec calme, avant de jeter un nouveau coup d'œil à sa caméra. Il n'est pas aussi effrayé par le Lion que celui-ci pourrait le croire. Avoir vécu en colocation pendant plus de 3 ans avec un des leurs vous apprend quelques réflexes de survie, mais vous apprend aussi à ne pas vous laisser marcher sur les pieds.

Surtout que notre Barthy flaire le scoop. Il s'est retrouvé embarqué de quelque chose qui a l'air bien trop gros pour qu'il lâche prise maintenant.

C'est toutefois avec un nœud au fond des tripes qu'il formule sa réponse, en gardant ses yeux braqués sur la pupille du lion, conscient qu'il joue un jeu dangereux.

- Je ne joue pas aux devinettes. Si vous n'aviez besoin que de mon holocam, vous auriez pu me la prendre tout à l'heure.

Et si le temps presse, pourquoi est-ce que vous vous arrêtez maintenant? On n'est pas vraiment en sécurité, ici.

Ça ne m'amuse pas de jouer à ça, mais arrêtez de me traiter comme un inférieur. Ce que j'ai filmé vous intéressera, croyez moi. J'étais là depuis le début. Dites moi juste ce qui se passe!

[Didlith]

D'un geste rapide qui parait dépourvu de puissance, le Lion repousse le jeune humain de l'autre coté de la petite ruelle.
Une douleur au poignet de Barthy se fait ressentir lorsque la dragonne qui retiens l'holocam en est arrachée.

Lorsqu'il reprend son équilibre le Lion a broyé l'holocam d'un main et pointe un blaster sur lui de l'autre.

Maintenant que tu ne m'es plus utile réfléchit vite car je ne laisse que rarement 3 chances à une même personne.

Qu'as tu filmé ?

Au dessus d'eux, les trois navettes de sécurité passent et prennent de l'altitude.
Derrière eux, des bruits de pas s'approchent.

A la ceinture du Lion, une lumière sur le communicateur commence à clignoter, de plus en plus vite.

[Baldwin]

Barthy frémit en considérant le blaster du Lion pointé sur lui. C'est également la première fois qu'on le menace d'une arme. Décidément, ce n'était pas la journée pour être en retard au taf, se dit une petite voix dans la tête du jeune journaliste.

Il considère ses options en quelques secondes. Ce type n'est sans doute pas de son côté. Mais comment connait-il le nom de Barthy, dans ce cas?

Le jeune homme a visiblement fait une erreur de calcul. Ce type cherche juste à savoir s'il reste des traces de son passage. Il n'aurait pas détruit l'holocam s'il avait eu besoin de preuves. Et il va sans doute le tuer s'il essaye de s'enfuir.

*Et merde...*

Il répond alors lentement, d'un ton bien moins assuré, s'efforçant toutefois d'être le plus convaincant possible. Ce Félys n'est pas qu'un gros chat en colère, c'est sans doute un mercenaire ou pire, un tueur professionnel.

- Ok, ok... Quand je suis arrivé, ça avait déjà commencé. J'ai eu l'arrivée des navettes d'assaut, l'entrée des troupes dans le palais. Après ça une autre équipe m'a remplacée... J'étais censé m'en aller, mais deux Félys m'ont piqué mon scooter, et du coup j'ai aussi eu le moment où vous êtes sorti du palais, et l...

Et c'est alors qu'il percute. Le Félys est sorti de la même ruelle que les deux autres. C'est après eux qu'il en a. Il pose alors sa question sans réfléchir, dans le feu de l'action.

- Qui sont ces Félys?