Préface : La chute d'un clan

[Didlith]

Les deux Félys laissèrent derrière eux les cadavres de la familles Ukon.

Au sens propre, évidement, mais chacun d'eux savait que cela devait aussi l'être au sens figuré.

Et enfin une échelle leur fit face, de nombreux barreaux les séparaient encore de l'air frais, au delà des petits rayons de lumières que laissait passer la lourde plaque, tout en haut.

Mwuaji se rendit compte qu'il tenait toujours la main de Shujaa au moment où il voulu attraper les premiers barreaux de l'échelle.
Il la laissa glissée hors de la sienne et entreprit l'ascension.

En haut, il souleva la plaque de quelques centimètres pour regarder à l'extérieur.
La ruelle a laquelle il s'attendait était déserte, il devait être à plusieurs centaine de mètre du palais.

Il ouvrit complètement la plaque et aida Shujaa à sortir des égouts.

Une fois qu'elle fut sortie il redescendit quelques barreaux.

Cela ne devait pas être loin.
Du bout des doigts, il chercha la marque caractéristique sous le regard perplexe de la jeune Félys.

Elle était là, une petite dague, qui pouvait aussi ressembler à une griffe.
La pierre bougea sous l'action précise de Mwuaji.
Il esquiva le dard empoisonné qui se serait planté dans son dos et ouvrit une petite trappe dont Shujaa ne connaissait l'existence.

Là se trouvait ce qui était nécessaire à ceux des siens dans une telle situation et qu'il devrait remettre en place après usage.
Il sourit en voyant un nécessaire de toilette.

Qui oserait prétendre que son clan n'avait pas d'humour ?

[Behixene]

Le jeune felys se tenait d'une main à l'échelle, l'autre sortant le nécessaire de toilette de la cache. Devant le cynisme de la situation il ne pût s'empêcher de laisser échapper un pouffement, secouant lentement la tête. Il remonta alors à la surface avant de se tourner vers la sortie de la ruelle. Son regard croisa celui de la jeune princesse, et il lui décocha un sourire rassurant, la jeune femme était traumatisée, et il devait désormais prendre soin d'elle. Elle était forte, certes, mais ce qu'elle venait de vivre était au-delà de ce qu'elle pouvait encaisser... Lui-même avait beaucoup perdu, mais il n'avait pas le droit de s'apitoyer sur son sort et celui de son maître. Et à vrai dire, il n'avait même pas encore tout réalisé.
Depuis leur sortie, il avait libéré la main de la princesse de son étreinte, et il n'envisagea même pas de reproduire ce geste d'une intimité si forte pour lui. Regardant d'un côté de la ruelle puis de l'autre, il repéra la direction à choisir, et d'un geste de la main invita la princesse à repartir :

- Princesse, nous ne sommes plus très loin. Nous ferons une pause quand nous arriverons chez Tildara. Encore un petit effort.

Sa voix s'était voulue douce, mais son ton était hésitant, il n'avait pas l'habitude d'user de ce genre de douceur, même si on lui avait appris ce type de chose. Apprendre et appliquer son deux choses différentes, surtout qu'il se sentait sincèrement compatissant de la jeune lionne.

[Wounded Knee]

Sortie des égoûts, Shujaa, plutôt que de soupirer de soulagement, inspira profondément, respirant l'air tiède des rues de Delnys avec une passion nouvelle.

Lorsque Mwuaji la libéra de l'étreinte de sa main, la princesse sembla défaillir, s'affaisser même, avant d'aller s'adosser, absente, contre un mur proche. Elle semblait reprendre un souffle qu'elle n'avait pas perdu.

Quelques instants plus tard, lorsque son gardien revint à elle armé d'une trousse de toilette, Shujaa lui offrit un timide sourire, et un très discret frémissement des traits de son visage. Vaguement enjouée, elle lui répondit:

- Tout va bien, je vous suis Mwuaji. Dites-moi... Cétait votre idée, cette petite trousse bien garnie ?

Mais la réponse pouvait attendre, il importait en effet plus à la princesse de terminer cette fugue fort sinistre...

[Didlith]

Chacun fit une toilette rapide dans le silence imposé par la circonstance et le malaise.
Le trajet jusque chez Tildara demanderait une dizaine de minutes plus si ils devaient faire trop de détours.

Silencieusement tous deux se dirigèrent vers la sortie de la rue.
Ils aboutirent dans une avenue qui donnait directement sur la place du Palais, un cordon de sécurité maintenait la foule à distance.

De la fumer et parfois des flammes sortaient des fenêtres du Palais, des bruits étouffés de tir pouvaient parfois être entendu.
Au dessus du Palais se tenait un vaisseau d'assaut qui devait déjà avoir largué ses troupes et attendait leur retour, ou un ordre de soutient.

Posé nous loin de l'endroit où ils étaient se tenait un vieil aéroscooter.



C'était un engin solide et rapide, qui pourrait facilement les transporter tout les deux.
C'était surtout un engin facile à démarrer, même sans les clés.

[Wounded Knee]

Le visage dissimulé par la capuche de sa veste, et le revolver enfoui dans la poche intérieure, passablement déformée par l'expérience, Shujaa errait à la sortie de la ruelle, à quelques pas de Mwuaji, lorsqu'elle repéra un aeroscooter d'un modèle... rustique ? La jeune femme jaugea l'engin un instant, sa curiosité, sa malice même, éveillée par cette "rencontre", jusqu'à ce que le palais attire son attention par ses flammes, ses fumées et ses détonations...

Peut-être ne serait-elle pas la dernière du Clan, en fin de compte, peut-être serait-elle "juste" l'héritière des pouvoirs et de la fonction paternelle.

Dans un soupir, Shujaa ramena ses yeux sur l'aeroscooter, essayant de ne pas relever la tête en direction du palais. Elle s'approcha de Mwuaji d'un pas sans vigueur et lui jeta un regard mi-fatigué, mi-interrogateur.

- ... ce n'est pas à vous, ce scooter, n'est-ce pas ? Nous pourrions, peut-être, le... "l'emprunter", non ? Ces modèles-là démarrent à peine les secoue-t-on ! , dit-elle, alors que son regard se faisait plus malicieux, nous pourrions ainsi rattraper le temps perdu à cheminer dans les..., elle hésita, A cheminer.

[Behixene]

Les bruits du palais avaient attiré l'attention du jeune tigre plus que ne l'avait fait le scooter. Apparemment, le combat approchait de sa fin ou du moins de son dénouement, quelque part cela rassurait le jeune Felys, d'un autre côté sa gorge se serrait sans qu'il ne puisse véritablement expliquer pourquoi, alors qu'il se détournait de la scène, posant son regard sur le véhicule à leur portée, la princesse enchaîna par l'idée qui venait justement d'émerger dans l'esprit du Yatima. Connaissant le penchant malicieux de la jeune Felys pour ce type de monture, Mwuaji désigna le véhicule de sa main en répondant :

- Allez-y princesse, j'ai eu vent de vos... connaissances en la matière. Et le temps presse !

Sautant à l'arrière de la selle, le protecteur de la princesse attendit l'intervention de celle qui serait désormais sa supérieure. D'un certaine façon...

[Didlith]

Shuja démonte un petit capot sous le répulseur avant, elle détache deux fils ici, un troisième là et raccorde le tuyau d'alimentation en chuintant les capaciteur de flux. Si ces précepteur la voyait ...

Mais ils étaient au palais, son regard s'y tourne.

Un humain sort de la foule, une holocamera à la main, quand il vous voit, il se met à courir vers le scooter.

Lorsqu'il est à quelques mètres, il ralentit l'allure, et crie un simple:

Hé! Touchez pas à mon scooter!

Le scooter démarre.

[Wounded Knee]

Un peu rouillée, Shujaa hésita une seconde lorsqu'elle dû couper puis raccorder les différents fils de la machine, une seconde où elle perdit son regard dans le vague reflet que lui rendait l'un des cadrans de l'appareil, puis cela lui revint.

Si ses précepteurs la voyaient... Cette fois-ci aussi, en plus, elle était accompagnée d'un garçon, même s'il s'agissait de son garde du corps; était-ce seulement consigné sur un document officiel, était-il prévu qu'en cas d'attaques aussi importantes, Mwuaji devienne son gardien ?

Shujaa se retourna, observant le palais, la foule attroupée... Et l'humain à l'holocam.

Le scooter se mit à ronfler...

Dans le même tour que fit son sang sous la subite pulsion d'adrénaline, la princesse (essaya) de lancer l'aeroscooter en avant le plus vite possible.

[Behixene]

La princesse s'exécuta sans même négocier, la jeune Felys manipulait les fils avec dextérité et il ne lui fallut que quelques minutes pour extirper un ronronnement satisfait du véhicule à leurs côtés. Pendant ce temps, Mwuaji, inutile à la manipulation surveillait la ruelle, une main dans sa veste, posée sur la crosse de son arme. Et alors que le véhicule démarrait, un jeune humain surgit, visiblement le propriétaire légitime du véhicule. Sautant derrière Shujaa, le garde du corps princier passa d'un geste automatique sa patte gauche autour de la taille de la jeune Felys et pointa son autre main pliée en poing en direction, du caméraman tout en lui dressant solennellement son majeur griffu. Et d'une voix sèche, imitant un stress de voleur à la petite semaine il cria à Shujaa un :

- FONCES PUTAIN !

Impératif. Des frisson parcouraient sa fourrure qui s'enflait par endroits, mais cette poussée d'adrénaline rappelait au jeune gardien des situations pleine de piquant, et ce n'était au final pas pour lui déplaire !

[Didlith]

L'aéroscooter filait, cela rappela quelques virées à Shujaa.
La majeure partie du temps, n'ayant que peu d'ami, elle n'avait pas eut de destinations précise lors de ces virées nocturnes.
Elle volait pour sentir le vent dans sa fourrure et ne fuyait alors que sa vie mondaine et le carcan du protocole.

Aujourd'hui, elle avait une destination et elle fuyait, tout court.

En quelques instants les deux Félys arrivèrent dans une ruelle déserte, à l'arrière de la boutique de Tildara.
L'aeroscooter se pose délicatement et la porte s'ouvre pour laisser la place à Tildara.

Shujaa la connait bien, elle vient régulièrement dans la boutique pour se faire faire des tenues, ou plutôt, Tildara était régulièrement appelée au Palais.
C'est une Telkanienne autoritaire et distante qui ne pense qu'à son œuvre, mais c'est la meilleur de la planète.



Princesse, Mwuaji, entrez vite.

L'arrière boutique est colorée, des tissus diverses pendent ici et là.
Une odeur d'encens emplis les différentes pièces que les deux Félys croisent.

Tildara les emmènent à l'étage sans un mot.
Là petit appartement fonctionnel s'offre à eux.

Si il parait particulièrement petit à Shujaa, il offre à Mwuaji un luxe qu'il a rarement connu.

Vous avez une salle de bain au fond du couloir, commencez par là, vous empestez.
Ensuite il y a une chambre sur votre gauche, j'ai sélectionné un certain nombre de vêtement digne d'une princesse qui a besoin d'être vue, et d'autres, plus passe partout.
Pour vous Mwuaji j'ai sélectionné des vêtements en harmonie avec ceux de Shujaa.
Celui qui marche à son bras ne peut être mal habillé, et des vêtements trop quelconque ne mettrait pas mes œuvres en valeur.
Le reste des vêtements vous suivra en tant que bagage.

Enfin, si vous avez faim et qu'il vous reste du temps, la cuisine est à votre droite.
Quand vous aurez fini descendez dans la boutique, je vous donnerai vos nouvelles identités.

Je vous fait appeler un taxi pour dans 45 minutes, vous devriez arrivé un peu après le début des festivités, ce qui vous permettra de vous faire remarquer.

Puis Tildara redescend.

[Behixene]

Le trajet ne fût pas très long, et Mwuaji pu constater que la princesse avait dut parcourir les rues de la ville un grand nombre de fois. Sa conduite était rapide et assurée, tout en restant aussi souple et féline que la princesse à la démarche gracile. C'est peu avant d'arriver qu'il réalisa que sa patte enserrait négligemment la taille de la jeune femme. Sur l'instant il n'avait pas réagi, et pour lui ce n'était qu'un contact agréable, tout au plus. Mais la princesse aurait pu le prendre comme un affront. En d'autres temps du moins. En d'autre temps... La pensée de son maître dont il ignorait encore le statut, mort ? Vivant ? Il se rassurait en se disant que quel que soit le statut, il aurait fait ce qu'il estimait juste et serait heureux. C'est à ce moment que le scooter se posa au sol. Descendant du véhicule, Mwuaji frappa à la porte, qui fût rapidement ouverte par la telkanienne qui les fît entrer et les ammena dans un petit mais luxueux appartement à l'étage. Quand elle aborda leur odeur, Mwuaji ne pût que se contenter de hocher la tête, il puait et faisait honte à voir, il ne pouvait le nier mais il n'avait pas honte et le caractère orgueilleux de la créatrice était de notoriété commune. De toute façon il n'y avait rien à dire, tout simplement. Quand ils ne furent plus que deux, le jeune Felys désigna la salle de bain :

- Princesse, vous devriez aller vous laver. Je peux attendre, et puis ça vous laissera plus de temps pour choisir votre tenue. Comme ça je pourrais accorder la mienne à la votre.

L'étalage de vêtement somptueux, bien que parfois plus qu'originaux (pour rester poli), qu'avait mit à leur disposition la tailleur le laisser pantois, lui qui n'avait généralement vu ses habits que pour leur côté pratique ou pour quelques fantaisies personnelles communes dans les lignes de prêt-à-porter se retrouvait bien désarmé devant ce choix.

- D'ailleurs... Si vous pouviez me dire celle que vous jugeriez la plus adéquate pour moi également, ça éviterait que nous soyons trop dépariés.

Ses paroles avait été lâchées tandis qu'il fixait une des tenues d'un air songeur, laissant la jeune femme le loisir d'aller se débarbouiller, elle qui devait être dégoutée de tout ça. Puis, redressant soudain la tête il tendit la trousse à toilette à la jeune femme, après l'avoir ouverte et s'être assuré qu'aucun des objets la composant ne lui fût adressé.

[Wounded Knee]

Tildarra n'avait pas sa langue dans sa poche, mais l'urgence et la réalité de la situation, à défaut de justifier un tel comportement, l'excusait, ainsi qu'une bonne dose d'habitude de la part de Shujaa, régulièrement et depuis suffisamment habillée par la styliste que pour ne plus prêter attention à ses manières effrontées; c'était même, parfois, un vent de renouveau égayant les journées mornes.

Mais aujourd'hui était loin d'être morne...

Passablement mal à l'aise à présent que l'impression ambiante de danger avait diminué, la jeune lionne n'avait pas besoin de son odorat pour se dire qu'elle avait besoin de sa laver ! C'était comme si chacun de ses poils se lamentaient d'une petite voix désespérée. C'est alors que Mwuaji lui présenta sa petite trousse au contenu "réconfortant". D'un geste de la main, toutefois, et poliment, Shujaa fit le signe du refus.

- Passez le premier, Mwuaji, cela ne pourra pas vous prendre plus de cinq minutes pour être propre et présentable !, dit-elle, souriant gentiment, J'en profiterai pour jeter un oeil aux oeuvres de Tildarra. Elle se tut une seconde. Vous êtes un gar... un homme, après tout ! Et un soldat, et... Enfin, vous me comprenez ? Elle avait faillit dire "garçon" mais il n'était après tout guère beaucoup plus jeune qu'elle.

[Behixene]

Le jeune tigre replia la patte quand la princesse refusa la trousse à toilette. Visiblement elle préférait le laisser passer devant, apparemment pour qu'elle puisse bénéficier de tout le temps nécessaire. Au fond, ce n'était pas une si mauvaise idée même s'il s'avouait surpris de voir la jeune lionne accepter de rester sale un instant de plus. Acquiesçant d'un lent hochement de tête, Mwuaji pris la direction de la salle de bain :

- Très bien princesse Shujaa. Je vais tâcher de faire vite.

Et c'est sans plus de mots que le jeune garde du corps s'enferma dans la salle de bain. Sortant d'abord ses armes et autres affaires de ses poches avant de les poser dans un coin, il laissa ensuite tomber ses habits à même le sol et se contenta de les plier sommairement et de les mettre dans un coin. Il faudrait sûrement les faire disparaître de toute façon, et il n'y avait pas le temps de les laver quoi qu'il en soit. Entrant dans la douche spacieuse et brillante, il activa l'eau. Un jet tiède, à parfaite température vînt arroser son nez levé au plafond tandis qu'il soupirait de soulagement, les yeux fermés. Entre délassement et retombée de pression, le tigre pris le temps de laisser couler l'eau quelques minutes avant de baisser les yeux sur l'eau trouble qui s'écoulait à ses pieds. Ils étaient sales, tous les deux, et pas qu'un peu. Attrapant un produit de bain visiblement dédié au Felys, délicate attention de la styliste, ou de ses employés. la mousse vint rapidement envahir le corps athlétique du Yatima. Les années d'entraînement et les besognes propres à sa couverture avait donner au jeune Tigre un corps athlétique, et quelques cicatrices, invisibles sous sa fourrure.
Mwuaji pris le temps de se laver deux fois de suite, l'odeur d'égout et la teinte sombre étant plus tenace que prévu dans le félin pelage. Après avoir soigneusement rincé et nettoyer la salle de bain derrière lui, le garde du corps se sécha avec une serviette, puis le Felys finit par nouer une serviette autour de sa taille avant de sortir pour s'habiller. En ouvrant la porte il hélà sa protégée :

- Princesse ! Vous pouvez aller vous laver. C'est vraiment agréable !

Sa phrase avait été à la réflexion très détachée. Mais le moment de calme et de douceur procuré par l'appartement et la douche avait fait quelque peu oublier le tumulte duquel ils venaient de sortir, et dans lequel ils finiraient par retourner.

[Wounded Knee]

Shujaa, tandis que Mwuaji se douchait, elle l'espérait, à toute vitesse, tournait en rond dans la pièce où elle était à présent seule, n'osant s'asseoir sur ni ne toucher à rien, prisonnière vaguement honteuse de la crasse des égouts. Cependant, elle n'hésita pas à retirer sa veste et la fourrer dans la première poubelle venue, posant délicatement son arme sur un meuble choisit au hasard, avant de s'arrêter au-dessus des vêtements destinés à son... Au costume que son garde du corps enfilerait pour, vraisemblablement, se faire passer pour son galant. Qu'est-ce qui pourrait bien aller à un jeune homme silencieux, musclé et, fort probablement, sans éducation ?

La princesse arrêta un instant ses réflexions: Tildarra avait-elle seulement prévu un choix ? La styliste composait ses créations comme des oeuvres d'art plus que des vêtements, elle n'avait peut-être même pas laissé aux Félys la possibilité de "dénaturer" son travail, de "se tromper"; et il était hors de question de poser une main salie sur ces habits !

Shujaa haussa finalement les épaules: elle aurait assez à faire avec au bras un jeune homme comme Mwuaji, choix de vêtements ou pas, elle lui dirait de...Elle se tu: le jeune tigre sortait à l'instant de la salle de bain, paré d'une serviette et de rien d'autre. La lionne le regarda un instant, l'air encore pensif, et le gratifia d'un bref regard... concupiscent, ne notant pas vraiment la familiarité avec laquelle il venait de lui adresser la parole.

- Bien, très bien... Mwuaji, je n'ai pas pu m'occuper de nos vêtements, dit-elle tout en lui montrant le creux de ses mains, je ne suis même pas sûre que vous ayez un choix à faire ! Tildarra est, disons, très "artistique" au sujet de ses créations... Et, dans le pire des cas, vous n'aurez qu'à la consulter, finit-elle, souriante. Je vais me laver. Elle soupira avant de s'engouffrer, une impatience dans les gestes, dans la salle de bain, laissant son gardien se débrouiller jusqu'à son retour.

Dans la salle d'eau, la princesse Shujaa ne perdit pas de temps, ou si peu, à se délasser, et avait déjà programmé mentalement son "plan d'attaque"; elle se laverait avec méthode et sérieux. Elle ne remarqua même pas les armes rangées non loin d'une pile de vêtements souillés, se contentant d'ajouter les siens par-dessus, gênée, un peu...

Finalement, après un grand minimum de vingt minutes, sans doute plus, la jeune femme sortit de la pièce, emballée dans une serviette elle aussi, sauf ses cheveux qu'elle avait, selon elle, massacré sous la chaleur du sécheur. "Et maintenant ?", pensa-t-elle, cherchant son garde du corps et la styliste du regard.

[Behixene]

La princesse prit le relais après avoir laissé celui qui serait son cavalier seul devant un bien ardu combat : choisir une tenue. Désormais propre il ne craignait plus de salir les vêtements, mais à vrai dire il les retournait avec précaution. Qui sait quelle matières avaient été utilisées. Certaines étaient peut-être fragiles. En tout cas, ce serait bien la première fois qu'il porterait pareil tenue. Oh oui il s'était déjà déguisé, et oui on lui avait appris à se faire passer pour ce qu'il devrait imiter. Appris, pas fait pratiquer. Mais bon, ce ne serait pas bien grave. Le choix des tenues déposées devait être son inquiétude du moment. Se tournant vers les tenues destinées à la princesse, il se mit à les parcourir aussi du regard, et du de la main. Toutes ces tenues étaient si belles, les premières était très sobre, trop impérieuse et trop frou-frou pour la jeune femme, d'autre était juste trop sobre, trop... Pas assez "Tildara". Cependant, d'autres étaient plus audacieuses, et certains décolletés venaient plonger profondément. Mwuaji se mit alors à penser à ce que les autres diraient d'eux. On penserait sûrement qu'ils étaient partenaires, et il était vrai que la princesse était une très belle lionne. Shujaa n'était toutefois pas connu pour ses frasques et aventures. Bien que le peuple Felys fût connu pour être ouvert sur ce sujet. Mwuaji se mit soudain à imaginer la princesse sous la douche, mais un bref hochement de tête chassa sa pensée vile, il n'était que son garde du corps, et s'il ne restait que ça, ce serait déjà largement suffisant. Cependant il laissa quelques robes échancrées en évidence, sans choisir les plus légère, trop vulgaire pour la fière Felys. De son côté il opta pour un costume stylisé, entre coupe militaire et folie créatrice qui lui permettrait de ne pas se retrouver trop entravé en cas de grabuge mais d'être très élégant pour faire honneur à la princière personne qui serait à son bras. Enfilant le costume avec précaution il essaya d'ajuster le tout mais ces costumes alambiqués se révélaient plus difficiles à enfiler que prévu, et une aide serait salutaire. Et tandis qu'il se battait avec un replis, Shujaa sorti de la douche, vêtu comme lui avant d'une simple serviette. D'une voix presque gênée de demander ça il demanda l'aide de la princesse :

- Votre altesse... Je crains... D'avoir besoin d'un aide...

Un petit rire gêné afficha sa gêne comme une enseigne au néon tandis qu'il semblait bien désemparé face à cet étrange ennemi qu'était l'habillement. Une question vînt toutefois à son esprit :

- Si ce costume vous va bien sûr...