[Brandnir] - A la Recherche de sa Voie

[Zoorin]

L'avion dérange brandnir dans ses pensées. "Como", son simulacre, porte par réflexe sa main à sa ceinture, qui est bouclée. Depuis qu'il a retrouvé une partie de son passé, Brandnir est régulièrement sujet à des plongée dans des souvenirs le plus souvent confus et incohérents, mais qui lui apportent un bien être étrange, presque malsain. Il lui semble que son moi profond palpite de cette époque et souhaite se construire un cocon d'images et de sons du passé pour conjurer ce présent tellement flou, inquiétant et inconnu.

L'avion glisse sur la piste baignée de soleil, et Giacomo se détache, essayant d'être plus poli que sa voisine de rangée qui n'a pas arrêté de mettre sa musique pop américaine à fond dans son Ipod. Heureusement, son simulacre est équipé, et il a trouvé dans sa sacoche une paire de bouchon d'oreille qui lui ont permis de se plonger en lui-même. Comme d'habitude, la descente et la récupération des bagages sont longues, et l'impersonnalité de cet aéroport (comme de presque tous, d'ailleurs), pèse sur Brandnir. La sapience de ce lieu est éloignée de ce qu'il est. Il a du mal à se sentir à l'aise ici. Mais peut être devrait il plus se pencher sur les souvenirs de son simulacre sur ce plan là. Il y a du bon en tout. Il devrait le savoir.

Une fois sa valise en main, Brandnir se retourne et parcours le hall immense, à la recherche d'un moyen pour rejoindre le centre ville, taxi ou navette.

[Angus]

Son regard se pose sur les différents panneaux, et les symboles qui les occupent. Lunette de soleil sur le nez, la barbe bien fournie mais soigneusement entretenue, Como a adopté un look voyageur/reporter un peu passe partout, et surtout très pratique. En dehors de la petite valise à roulettes qu'il tire négligemment, il a pris un pour tout bagage un simple sac à dos à multiples poches jeté sur l'épaule. Son sac à photos... Brandnir avait eu l'intuition qu'il pouvait toujours lui servir. Et que Como se sentait mieux avec.

Taxi. Là, en gros, près de la porte du hall C. Le trentenaire à la chevelure vigoureuse marche dynamiquement vers la sortie du hall, et la file de taxis... prenant le premier qui vient.

Lorsque ce dernier lui demande sa destination, il lui tend un bout de papier. Dessus, l'adresse de Eric Morant. Bien sûr, il aurait pu lui donner en s'adressant à lui en français... Mais Como connait la propension des conducteurs de taxis à causer facilement... et son accent italien ne ferait que l'encourager à engager la conversation. Ce dont Brandnir veut se passer.

[Zoorin]

Le conducteur opine de la tête en lâchant un

C'est parti monsieur !

qui se veut amical, mais la mine renfrognée de Como le dissuade de rouvrir la bouche. Brandnir en profite pour réfléchir à sa destination, de laquelle il ne sait que peu de choses, et des choses trop humaines. Cette ville est ancienne, une ancienne cité romaine. Elle dispose de quartiers anciens, et de lieux de savoir séculaires (universités, centres de recherche). Sa longue histoire a très certainement été émaillée de néphilims, mais il n'en sait pas assez pour déceler leur influence. Peut être aurait il dû se renseigner. Son contact vit dans cette ville peut être depuis plusieurs générations. Brandnir hausse les épaules. Il en apprendra bien assez en le voyant.

Pendant que le véhicule s'engage sur une autoroute, l'aéroport étant à une trentaine de kilomètre du centre ville, le néphilim repense au but de son voyage. L'agartha. Sa mémoire est partielle, mais il est sûr de sa force et se sent prêt à relever le défi de la Haute Magie. Mais quelle complexité ! La Basse Magie prépare sans préparer à cela. Elle n'est qu'un outil de manipulation des champs magiques, tandis que la Haute Magie va bien plus loin, et destine clairement à la rédemption de l'être-ka. C'est comme comparer un ouvre-boite et une œuvre de Kant ou de Platon. A la grande différence que la Haute Magie ouvre aussi la porte à des forces incroyables. Les pouvoirs dont lui a parlé Francoli dépassent de loin tout ce qu'il possède. Et les sortilèges de son focus seront utiles, mais sans plus.

Vingt minutes plus tard, le taxi descend le Rhône, l'un des deux fleuves de Lyon, passant devant de grands bâtiments modernes en brique rouge. Puis, il longes des édifices plus anciens, datant visiblement du 19è siècle, franchit un pont et s'arrête sur le quai. Le chauffeur indique une rue perpendiculaire et montre ensuite le compteur indiquant la somme à régler. Como s'acquitte avec les espèces qu'il a retiré par réflexe à l'aéroport et sort du taxi.

Montant sur le trottoir, il regarde autour de lui. http://static.panoramio.com/photos/original/2291251.jpg

La rive d'en face est loin, le Rhône est un fleuve large. Il sent également le déplacement des lignes de ka-eau. Il doit être puissant, et il doit y avoir non loin une conjonction importante. Se tournant sur son propre quai, il marche en direction de la rue du Bât d'Argent. Cette rue est étroite, et tranquille. Quelques restaurants, une banque, des frontons anciens et une atmosphère qui respire la sapience. Sans savoir pourquoi, Brandnir sent que ces lieux ont une histoire occulte, et certainement des choses à révéler à un investigateur averti. Sentant l'excitation le gagner, il se dirige vers l'adresse indiquée.

[Angus]

Brandnir marche le nez en l'air, 'absorbant' les environs avec tous les capteurs sensoriels dont il dispose avec son simulacre. La rue est ancienne, et il s'amuse à essayer de deviner quels trésors peuvent se terrer à quelques dizaines de mètres de sa position actuelle. Il finit par arriver au numéro de l'adresse de Eric Morant, dit Esip. Il s'arrête un peu avant, profitant d'avoir ses lunettes de soleil sur le nez pour essayer quelque chose.

Ajustant son sac en toile sur l'épaule, et raffermissant sa prise sur la poignée de sa petite valisette, il se cale sur letrottoir, non loin d'un des murs des immeubles à arcade qui bordent la rue, et passe en vision Ka.

[jet de vision Ka n°14756 : 91]

[Zoorin]

Brandnir bascule dans le monde occulte, rentre en lui-même et sort ses organes de perception de la gangue de ka-soleil de son simulacre.

Et il se prend une vague de magie de l'eau dans les articulations éthériques, lui occasionnant une vive douleur et une sensation d'arrachement terrible. Il rentre immédiatement dans son humain et s'ausculte, inquiet. Rien de grave, aucun dégât. Puis, il s'inverse et tente de sortir par une autre dimension, un autre interstice. Là, l'espace est plus calme, mais l'ambiance est toujours ... abrasive, comme si l'air était acide, corrosif, et altérait la "peau" du pentacle.

Renforçant sa membrane et prenant sur lui pour ne pas se faire déconcentrer par les sensations pénibles, Brandnir observe rapidement les alentours. La rue est presque vide, à part trois taches de ka-soleil qui sont visiblement des humains très faibles, banals. Les alentours sont baignés par une vague lueur bleutée, à l'éclat ka-eau caractéristique. Les lieux ont beaucoup de nuances, d'ombres et de textures, signe d'une grande quantité de strates de ka fossilisées, indications d'activités magiques répétées et ancestrales. Mais tout est flou, indistinct, sans signes ou indices. Brandnir sent bien qu'il n'observe pas les choses de la bonne manière. Il n'a pas le bon angle de vue, ou il n'arrive pas au bon moment. Il faut qu'il étudie les conjonctions des environs attentivement pour savoir comment mieux appréhender les forces magiques locales.

Il sort de la vision ka, et réfléchit. Va t il prendre le temps de faire une recherche locale ?

[hrp][Avant de refaire éventuellement le jet, zieute ici.][/hrp]

[Angus]

Il cherche pendant quelques minutes la façon dont il doit appréhender les lieux pour obtenir plus d'effets, pour percer les environs de sa vision Ka. Peut-être en passant par l'observation de l'architecture des lieux, et l'influence probable du Rhône sur les courants de Ka-eau environnants. A cause de cet exercice mental, Brandnir en vient aussi à tenter de calculer les paramètres relatifs à l'éphéméride local.

Finalement, il laisse cela de côté, peut-être y reviendra t'il plus tard... pour le moment, il préfère se concentrer sur sa future rencontre en elle-même. Il s'approche de la porte correspondant au numéro de Eric Morant, et, si interphone il y a, essaie de la contacter.

[Ca n'a pas été précisé, mais je pense logique que Como ait déjà prévenu Eric d'une visite prochaine. Par un coup de fil ou une lettre ... ]

[Zoorin]

[hrp][Un coup de fil ne donne rien. Brandnir a donc laissé un message et envoyé une lettre.][/hrp]

L'interphone indique qu'Eric Morant loge au dernier étage, le septième. Jetant un coup d'œil, le néphilim remarque que l'immeuble n'a que six étages, et que son frère de race vit donc dans une mansarde sous les toits. Il appuie sur le bouton, et attend. Rapidement, une voix de jeune homme répond, bouleversée :

Oui ?

[Angus]

Brandnir parait surpris, ce qui le fait bégayer quelque peu son français déjà pauvre.

Heu... buongiorno.. Bonjouré... Je suis heu... Vous êtes heu... Eric Morant ?

Se rendant compte qu'il baragouine n'importe quoi, il souffle un bon coup, et reprend.

Je m'appelle Giacomo Giordano. Je chercher à rencontrer Eric Morant... Etes-vous prévenou de mon arrivée ? Par la lettre ?

Dans un français teinté d'un fort accent italien, Como essaye de se faire comprendre. Trois semaines pour apprendre le français, même en intensif, ça fait pas tout... même si l'italien avait de très maigres bases dans la langue de Molière. En attendant une réponse, il regarde tout en haut, vers les toits, là où doit se trouver l'appartement d'Esip.

[Zoorin]

Giordano ? Vous êtes l'Italien que Maître attendait ? Montez vite. * Un bruit de déclencheur se fait entendre, la porte s'ouvre * Je ne sais pas ce qui lui arrive.

La voix est toujours paniquée, et la phrase se finit dans un sanglot.
[hrp][Jet de Vigilance. Bonus de 20%][/hrp]

[Angus]

Oui, c'est bien moi... j'arrive !

Brandnir laisse trainer ses mots, pendant qu'il essaye de comprendre ce qui peut ne pas aller avec Esip. Une manipulation d'ether qui a mal tourné ?... Ou une attaque ?!

Dès que la sonnerie d'ouverture de la porte résonne, il pousse cette dernière, et monte aussi vite que possible au dernier étage, là où réside le nephilim et son serviteur... des scénarios suivent leur développement au gré de son ascension, et il regrette de ne pas avoir pris de quoi se défendre, en cas de coup dur. Il possède certes quelques sorts en réserve, mais...

[hrp]jet de Vigilance n°14825 : 11 => réussite[/hrp]

[Zoorin]

Le néphilim entre, laissant derrière lui sa valise, note en courant le panneau "en panne" sur l'ascenseur, et entame à toute vitesse la montée de l'escalier. Il est au premier étage lorsqu'il entend un claquement bizarre plus haut, pas très fort, comme une petite porte. Il monte encore plus vite, et, arrivé au cinquième étage, se fige en apercevant une petite porte fenêtre entièrement vitrée placée entre les deux derniers étages, entrebâillée. Il saute les quelques marches qui le séparent de cette issue, ouvre la fenêtre violemment et contemple les quatre barreaux de métal qui protègent des chute, défoncés, tordus comme des serpents. Passant la tête, il voit que cette fenêtre débouche sur la cour intérieur, mais qu'une échelle rouillée accrochée à droite au mur mène au toit. Et justement, il entend quelqu'un marcher sur les tuiles noires du bâtiment.

Mais la vision de ce que la personne est capable de faire à de solide barres de métal arrête Brandnir une fraction de seconde.