La première transformation de Tristan

Forum strictement RP

La première transformation de Tristan

Messagede Zoorin le Jeu 06 Mai 2004 16:57:48

Une journée, Stéphanie, l'infirmière que Tristan aime bien, vient le voir avec un grand sourire. Tristan l'aime bien, car elle sourit beaucoup et qu'elle lui caresse les cheveux. Elle aurait été jeune, il l'aurait peut être aimé encore plus fort, mais elle était proche de la retraite, avec des cheveux blancs.

Bonjour Tristan, aujourd'hui, c'est une grande nouvelle. Nous avons trouvé quelqu'un qui va s'occuper de toi, qui va te faire sortir d'ici et qui va te donner une chambre, une chambre rien qu'à toi.

Tristan est très surpris. Il n'aurai jamais imaginé que quelqu'un s'intéresse à lui. Qui cela peut être ? Il ne parvient pas à réfléchir correctement. Et surtout, il parvient pas à se déterminer si cette nouvelle est bonne ou pas.
D'un côté, il a peur de cet inconnu, il a peur de devoir lui parler, il a peur qu'il ne le comprenne pas, il a peur qu'il se moque de lui.
D'un autre, peut être que le loup ne le suivra pas, qu'il ne saura pas où il est. C'est peut être sa seule chance de ne pas être dévoré.


Tu sais les tests que tu as passé la semaine dernière, et bien tu les as très bien réussi. Cela a convaincu le conseil de surveillance de l'hôpital. Tout le monde est d'accord. Il reste encore de la paperasse à faire, mais ça ne prendra que quelques jours.

Elle s'approche de Tristan et lui tend des vêtements.

Cette personne s'appelle Julie, elle est là aujourd'hui, et elle voudrait te voir. Mais seulement si tu veux bien.

Stéphanie le regarde, l'encourageant du regard.
Image
Avatar de l’utilisateur
Zoorin
Conteur
 
Messages: 3689
Inscription: Jeu 29 Avr 2004 14:45:15
Localisation: Entre deux fleuves, et sous le troisième.

Messagede Khelren le Jeu 06 Mai 2004 18:20:59

Tristan la regarde longuement, encore sous l'effet des drogues, il plisse les yeux comme pour se concentrer sur ce qu'elle a dit et réfléchir.

Sa main s'avance vers les vêtements pour s'en saisir.


Des tests...

Dans sa mémoire ne subsiste aucune trace de ces tests. Tristan se frotte frénétiquement les yeux et la tête. Il finit par regarder Stéphanie.

Julie?

De toutes les questions qui se pressent à ses lèvres, vers cette femme en qui il a confiance, comme une mère dont il ne se souvient pas, il sait que beaucoup trouveront leurs réponses le moment venu, mais il ne peut s'empêcher de dire:

Je ne me sens pas guéri...

Ses yeux parcourent la pièce. Pour l'instant, ils sont seuls. Le monstre n'est plus là et les voix se sont tues. Pour l'instant...
Avatar de l’utilisateur
Khelren
Marcheur des plans
 
Messages: 68
Inscription: Ven 30 Avr 2004 11:32:06
Localisation: bien loin, là où son devoir le retient

Messagede Zoorin le Ven 07 Mai 2004 09:57:48

Ho ! Mais si, ne t'inquiètes pas, tes progrès sont suffisants pour te permettre de sortir. Tu ne te rends pas compte. Par exemple, je ne sais pas si tu as fait attention, mais on t'as déjà diminué deux fois tes doses de médicaments. Tu n'as plus que des calmants, à présent.

Tristan est surpris. Il n'avait pas fait attention. Il ne se souvient pas très bien de ses prises. De toute façon, elles se ressemblent toute. Il y a d'abord la prise de sang, l'examen de l'œil, des réflexes. Ceux là, il les connaît. Il les fait 5 fois par semaine. Et à la fin, on lui donne des médicaments. Blancs et rouges.

Bon. He bien, je te laisse. Tu t'habilles et quand tu es prêt tu sors, d'accord ?

Sans attendre de réponse. Stéphanie sort et referme la porte. Tristan est désorienté. Cela fait des mois qu'on lui dit qu'il va de mieux en mieux, alors que lui ne voit aucun changement. Cela fait des mois qu'il suit le traitement, qu'il fait ses exercices, qu'il lit un peu dans la salle de lecture, mais il ne voit aucun changement.

Surtout, il y a UNE chose qui ne change pas. C'est ses cauchemars, et la venue, de temps en temps, du monstre. Du loup énorme.

S'il sort, s'il va chez quelqu'un, se sera comment? Est ce qu'il aura fuit le loup, est ce que ses cauchemars s'arrêteront ?

Il regarde ses vêtements, indécis …
Image
Avatar de l’utilisateur
Zoorin
Conteur
 
Messages: 3689
Inscription: Jeu 29 Avr 2004 14:45:15
Localisation: Entre deux fleuves, et sous le troisième.

Messagede Khelren le Ven 07 Mai 2004 11:34:24

Et puis finalement il s'habille, lentement, comme un homme qui revient à la vie depuis longtemps, qui fait un geste sensé pour la première fois. Mais la peur peut se lire sur son visage. La peur de l'inconnu. La peur de ne pas trouver de réponse.

Qui peut dire qu'il est sain d'esprit? Qui peut juger de la folie d'autrui? Quand les fous sont appelés génies ou visionnaires, que faire lorsqu'on est juste quelqu'un de normal?

Il est habillé. Maintenant, sortir...

On dit que les portes sont des passages, parfois dans un sens symbolique. Quand il avait franchi quelques mois auparavant la porte de cet asile, s'en était un.

Et aujourd'hui?...

Il sort.
Avatar de l’utilisateur
Khelren
Marcheur des plans
 
Messages: 68
Inscription: Ven 30 Avr 2004 11:32:06
Localisation: bien loin, là où son devoir le retient

Messagede Zoorin le Ven 07 Mai 2004 12:07:01

Stéphanie l'attend, elle lui sourit.
Ensemble, ils parcourent un chemin qu'il connaît bien. Ils vont voir le docteur Kertesz. Il lui parle toujours gentiment, M Kertesz, mais il le met toujours mal à l'aise. Il ne sourit pas, ou alors c'est plutôt des rictus. Un homme qui ne sait pas sourire ne peut être qu'un homme triste.
Mais M Kertesz fait aussi peur à Tristan pour une autre raison. A plusieurs reprises, dans ses cauchemars, il lui semblait que M Kertesz était là. Il contemplait Tristan et le monstre, mais ne bougeait pas, ne disait rien. Comme s'il n'était là que pour compléter un dossier. Froidement.

Mais Tristan n'est pas sûr que c'était le docteur Kertesz. D'ailleurs, il n'est pas sûr de grand chose. Mais il ne l'aime pas beaucoup.

Ensemble, ils arrivent devant la porte du bureau du docteur. Derrière, une discussion entre un homme et une femme est perceptible. Mais les sons sont bien étouffés dans le bureau de M Kertesz, et il ne comprend pas ce qui ce dit.

Stéphanie l'encourage :


Tu verras, ça va bien se passer. Cette dame, je lui ai parlée, elle est très sympathique. Devant l'hésitation de Tristan, elle insiste un peu. Allez, frappes.

Tristan regarde la porte, comme si elle était une épreuve.
Image
Avatar de l’utilisateur
Zoorin
Conteur
 
Messages: 3689
Inscription: Jeu 29 Avr 2004 14:45:15
Localisation: Entre deux fleuves, et sous le troisième.

Messagede Khelren le Ven 07 Mai 2004 13:02:16

Tristan approche sa main et effleure le bois de la porte, rugueux sous ses doigts. Il se sent misérable et à l'aube d'un nouveau jour. Il se sent triste et a envie de hurler de joie. Il a peur et est submergé par une vague de confiance dans la suite de sa vie.

Il tente d'écouter la voix de la femme. De l'imaginer. Couleur de cheveux. Taille. Age. Personnalité. Quel sera le visage de cet ange venu le délivrer? Qu'a-t-elle trouvé en lui de si bon, de si beau pour venir jusque ici le sortir de sa prison mentale?

Il frappe.

Le bruit résonne dans sa tête, le faisant à moitié sursauter. Sa respiration s'accélère, mais il essaie de ne pas le montrer. Il attend qu'on lui ouvre. C'est toujours comme ça qu'il faut faire. Les règles. Doivent être suivies.

L'attente est longue. Une éternité.
Avatar de l’utilisateur
Khelren
Marcheur des plans
 
Messages: 68
Inscription: Ven 30 Avr 2004 11:32:06
Localisation: bien loin, là où son devoir le retient

Messagede Zoorin le Sam 08 Mai 2004 13:52:52

Entrez !

La voix habituelle de docteur Kertesz le fait sursauter. Fébrilement, il ouvre la porte et fait deux pas. Et s'arrête net.

Il y a deux visiteurs dans le bureau. Une femme et un homme. L'entrée brusque de Tristan semble les avoir surpris. La femme est assez jeune, rousse, avec des taches de rousseur. Souriante, elle semble le reconnaître, et lui adresse un clin d'œil d'encouragement, une sorte d'invite fraternelle.
L'homme est âgé et beaucoup plus surpris. Avec de grosses lunettes et une crâne très dégarni, il ressemble à un ami clochard qu'il avait avant de rentrer ici. Les deux, ainsi que le docteur, après un moment de surprise, se lèvent et M Kertesz dit :


Entrez donc Tristan, et prenez un siège, je vous présente mademoiselle Julie Sullivan et son père, professeur Sullivan.

Faisant un semblant de sourire, Tristan les salue rudement et serrent les deux mains tendues. Puis, il va chercher un siège et s'assoie, raide et droit, mal à l'aise.

Le docteur Kertesz reprend.


Bien, alors nous venions de finir de remplir le dossier de garde. Mademoiselle Sullivan vous hébergera et une infirmière passera deux fois par semaine pour vous faire le point. Par ailleurs, vous devez savoir que légalement ….

Tristan perd rapidement le fil du monologue. Il sent une tension dans la pièce. Il regarde successivement les trois autres personnes, à la dérobée. Le docteur semble mécontent. Bien plus rigide et froid qu'à l'accoutumée, il se tient lui aussi très droit derrière son grand bureau de bois précieux.
De même, les deux visiteurs paraissent tendus. Ils ne regardent pas Tristan, les yeux rivés sur le praticien lisant un document administratif.

Soudain, ce dernier lève la tête et demande :


Cher Tristan, acceptez-vous de sortir avec ces personnes et d'être placé sous leur tutelle ?

Surpris par la question directe, Tristan serre les mains sur ses genoux.
Image
Avatar de l’utilisateur
Zoorin
Conteur
 
Messages: 3689
Inscription: Jeu 29 Avr 2004 14:45:15
Localisation: Entre deux fleuves, et sous le troisième.

Messagede Khelren le Mar 11 Mai 2004 13:03:55

Tristan semble un peu perdu.

Devoir prendre une décision... justement ce pour quoi il était venu s'interner ici. Ne plus rien avoir à contrôler, laisser quelqu'un de sain d'esprit décider. Ses décisions, les décisions d'un fou, ne peuvent que conduire vers l'antre d'une plus grande folie.

Et là on lui demande son avis. Comme s'il était responsable. Mais se rendent-ils compte qu'il est encore malade? Pourtant, il parle de ses visions, de ses cauchemars... Et même les médicaments sont sans effet. Le monstre revient, sans cesse. Pourtant le docteur disait que ça allait le soigner.


*Qu'ai-je à perdre, de toute façon?*

Son regard parcourt les deux invités très rapidement. Il se sent en confiance avec eux...

Un moment, on pourrait penser qu'il va s'enfuir, hurler de peur et se prostrer dans un coin. Ses mains broient tant qu'elles peuvent ses genoux. D'une voix misérable à peine audible, il laisse échapper:


D'accord.
Avatar de l’utilisateur
Khelren
Marcheur des plans
 
Messages: 68
Inscription: Ven 30 Avr 2004 11:32:06
Localisation: bien loin, là où son devoir le retient

Messagede Zoorin le Mar 11 Mai 2004 15:29:41

Les deux visiteurs sont heureux de sa réponse, mais semblent inquiets. Le docteur est resté imperturbable, mais demande à Tristan :

Ca va, vous voulez un remontant ?

Non, non ! répond vivement Tristan. Il ne veut pas avoir l'air trop misérable. Peut être que s'il déçoit les deux inconnus, ils ne voudront plus de lui. Il leur fait donc un sourire qu'il espère pas trop grimaçant.

Bien, reprend le docteur Kertesz, puisque nous avons votre accord verbal, tout va bien. Toutefois, ce serait mieux, si vous vous en sentez capable, de mettre votre signature sur ces quelques papiers.

Tristan, déterminé à faire plaisir aux trois personnes, et peu soucieux de paraître piteux, il se lève et, d'une démarche la plus assurée possible, se rend vers le bureau, prend un stylo et commence à signer là où le docteur lui dit de le faire. Au moment de rendre le stylo, il croise les yeux de Kertesz, qui lui lance un regard noir, haineux.

Tristan se crispe, mais garde le contrôle de lui-même par un énorme effort de volonté. Il se relève, raide et retourne s'asseoir.


Bien, ces formalités accomplies, nous allons pouvoir organiser votre départ, cher Tristan. Avec monsieur et madame Sullivan, nous avions prévu de vous laisser deux jours pour faire vos affaires et dire au revoir à tout le personnel. Nous sommes jeudi, ils reviendront vous chercher samedi matin, cela vous convient-il ?
Image
Avatar de l’utilisateur
Zoorin
Conteur
 
Messages: 3689
Inscription: Jeu 29 Avr 2004 14:45:15
Localisation: Entre deux fleuves, et sous le troisième.

Messagede Khelren le Mar 11 Mai 2004 16:24:35

Très bien. Merci.

Tristan est un peu déçu de ne pas partir tout de suite, mais d'un autre côté, il doit dire au revoir à certaines des personnes hébergées ici. Ils l'ont soutenu et même aidé, lui ont appris comment se comporter, quelles étaient les règles à suivre, ce qu'il ne fallait pas faire, sous peine de subir "le laboratoire aux électrochocs". La plupart sont vraiment dingues, mais d'une certaine façon, ce sont des amis. Et puis, un fou se sent bien parmi d'autres fous... Il n'a pas à faire semblant d'être normal, il peut se laisser aller.

Comment sera l'asile des Sullivan? Accueillant ou une prison où l'on terre ceux dont la société ne veut pas? Est-ce qu'il devra nouer des liens avec d'autres fous et se faire respecter? Les infirmiers seront-ils aimables ou vicieux? Un peu des deux probablement, comme partout.

Comme ici...
Avatar de l’utilisateur
Khelren
Marcheur des plans
 
Messages: 68
Inscription: Ven 30 Avr 2004 11:32:06
Localisation: bien loin, là où son devoir le retient

Messagede Zoorin le Mer 12 Mai 2004 10:55:38

Ces deux journées furent relativement agréables. Il ne vit pas le docteur Kertesz, alors qu'avant, celui-ci venait le voir une à deux fois par jour. Il fit le tour, tranquillement, de toutes les personnes qui l'avaient accompagnées durant ses longs mois. Les voir en sachant qu'il va partir change radicalement les relations.

Ceux qui appréciaient Tristan sont tristes, mais heureux de le voir partir, d'autres deviennent nerveux, refusant de la laisser partir. Les autres, he bien, ça dépend. Il y a les jaloux, ceux qui changent complètement et qui lui souhaitent bonne chance, ceux qui s'en moquent, ou qui ne réalisent pas vraiment.


Cela fait bizarre, cela gène presque Tristan toute cette agitation autour de lui. A plusieurs reprises, il voudraient que cela aille plus vite, pour éviter certaines personnes. Deux fois, il quitte précipitamment une pièce pour se réfugier dans sa chambre, pour être au calme.

Et vient le samedi.

Dix fois dans la nuit, il s'est réveillé. Il ne voulait pas dormir, pour que le monstre ne vienne pas le dévorer juste à ce moment. Maintenant qu'il va peut être lui échapper. Lentement, les heures sont passées, entre assoupissements et réveils en sursaut. Et au petit matin, tout surpris, Tristan constate qu'il n'est pas venu. Fatigué, mais heureux, il s'habille bien en avance et vérifie pour la quinzième fois sa valise.


Alors qu'il somnole sur sa chaise, des coups retentissent à la porte et elle s'ouvre. Stéphanie entre, un plateau de petit déjeuner dans les mains.

Ordre du docteur Kertesz. Pour ne pas avoir d'ennuis, aujourd'hui, tu manges dans ta chambre.

Elle pose le plateau sur la petite table, et souhaite bon appétit à Tristan.

C'est bizarre. Cela fait très longtemps qu'il mange avec les autres, au réfectoire. Il ne mangeait dans sa chambre qu'au début, quand il faisait des crises telle qu'il n'avait pas le droit de sortir.

Il s'approche du plateau.
Image
Avatar de l’utilisateur
Zoorin
Conteur
 
Messages: 3689
Inscription: Jeu 29 Avr 2004 14:45:15
Localisation: Entre deux fleuves, et sous le troisième.

Messagede Khelren le Jeu 13 Mai 2004 12:58:52

Ces deux jours, il ne les avait pas vécus ou comme un fantôme, passant dans des lieux flous et croisant des formes, parlant sans écouter...

A nouveau, cette étrange sensation de joie et de tristesse l'avait saisi. Une surexcitation qu'il devait juguler en s'isolant, en tentant de garder son calme, de respirer, lentement, tranquillement.

C'était la liberté. Sensation qu'il avait perdue depuis longtemps déjà.

Comment alors dormir? Comment alors manger?

Tristan regarde le plateau-repas, pas plus convaincu que cela...
Avatar de l’utilisateur
Khelren
Marcheur des plans
 
Messages: 68
Inscription: Ven 30 Avr 2004 11:32:06
Localisation: bien loin, là où son devoir le retient

Messagede Zoorin le Jeu 13 Mai 2004 14:24:50

L'estomac de Tristan étant vraiment trop noué, il laisse le plateau en l'état. Il s'allonge sur le lit et tente de se reposer un peu. Mais l'excitation est trop forte. Il tourne et se retourne sur ses draps. Au bout d'un moment, il se rend compte que non seulement il ne dort pas, mais qu'en plus il défait le lit qu'il s'était échiné à bien faire tout à l'heure. Il se relève et remet tout en place, quand quelqu'un frapper à la porte et entre.

C'est Mlle Claudette, l'adjointe du docteur Kertesz, sèche et stressée, comme à son habitude. Elle fait un sourire fugace et lance :


Vous êtes prêt ? Très bien, vos nouveaux hôtes sont arrivés en avance. Elle voit le plateau. Oh, vous n'avez pas mangé ! Vous devez être stressé par cette nouvelle situation. Elle s'approche et prend la main de Tristan. Ne vous inquiétez donc pas. Nous avons pris nos renseignements et ils sont très bien, très compétents. Ils vous remettront droit dans la vie, vous verrez.

"Est-ce que ça doit me rassurer ?" se dit Tristan, qui retire doucement sa main de la sienne.

Elle en profite pour prendre le petit pain et le met d'autorité dans la poche du blouson de Tristan.

Pour la route, si vous avez un petit creux. Allez, prenez vos affaires et suivez moi.

Elle sort rapidement et Tristan n'a pas le temps de se remettre. Il prend son sac et son blouson et la suit. Elle va directement vers la grande sortie sans s'arrêter nul part. A travers les vitres, Tristan voit une dernière fois quelques compagnons. Certains lui font un dernier geste de la main.

Arrivé dans la cour de devant, Tristan voit Mademoiselle Sullivan, seule, qui l'attend. Il n'y a pas le docteur Kertesz. Tristan en est soulagé. Alors qu'il arrive, Mlle Sullivan ouvre le coffre. Rapidement, il met son sac dedans, soudainement pressé de partir. Mlle Sullivan ferme, serre la main de l'adjointe et invite Tristan à monter à l'avant. Il salue aussi Mlle Claudette et s'engouffre littéralement dans la voiture. Il a à peine le temps de cherche sa ceinture que Mlle Sullivan est déjà derrière le volant, démarrant.

Il s'accroche, et regarde la conductrice, surpris. Tout cela n'est pas normal. Les deux femmes n'ont pas échangé une parole. Mlle Sullivan avait vraiment l'air d'être très pressé. Et cela n'a pas surpris du tout Mlle Claudette, pourtant d'habitude si prompte à faire une remarque. Il se retourne alors qu'ils finissent la manœuvre pour sortir et voit l'adjointe, le visage fermé et … oui, haineux !

Son visage respire la haine !

Tristan devient soudain très nerveux et se retourne vers la conductrice. Celle-ci accélère brusquement et sort de la propriété. Il voit les murs de l'établissement de ce côté là pour la première fois. Quand il était venu, il faisait nuit. Cela lui fait un choc supplémentaire.

Tout ce passe si vite, trop vite. Il veut comprendre ce qui se passe.


Ne vous inquiéter pas. Je sens de la tension en vous. Mais vous n'avez pas à vous inquiéter. Vos tourments vont prendre fin. Mais tout d'abord, jetez ce qu'il y a dans votre poche, cela transpire la noirceur.

Le visage de Tristan se décompose.
Image
Avatar de l’utilisateur
Zoorin
Conteur
 
Messages: 3689
Inscription: Jeu 29 Avr 2004 14:45:15
Localisation: Entre deux fleuves, et sous le troisième.

Messagede Khelren le Jeu 13 Mai 2004 17:12:56

Tristan la regarde, affolé.

Mais... Mais... Qu'est-ce qui se passe?
De quelle noirceur vous parlez?

Et qui êtes-vous en vrai?

Sans s'en rendre compte, Tristan avait hurlé à moitié. Le monde était-il devenu fou, le temps qu'il avait passé dans cet asile? C'était comme si la folie avait suinté en dehors des murs...
Avatar de l’utilisateur
Khelren
Marcheur des plans
 
Messages: 68
Inscription: Ven 30 Avr 2004 11:32:06
Localisation: bien loin, là où son devoir le retient

Messagede Zoorin le Ven 14 Mai 2004 09:34:44

La jeune femme prend un visage souriant :

Cher Tristan, ne t'inquiètes pas. Nous allons là où personne ne pourra te faire de mal. Où personne ne pourra t'abrutir de médicaments, dont tu n'as plus besoin. Tu vas revenir dans ta famille. Dans ta vraie famille.

Souviens toi de tes cauchemars, de ta terreur. Hé bien les docteurs ne les soignaient pas, ils les étudiaient. Car tu es un être exceptionnel Tristan, et tu vas reprendre ta place qui t'es dû.

Tristan ne comprend toujours rien. Il lance :

Comment savez vous que le docteur Kertesz ne me soignait pas ? Que savez vous de mes cauchemars ?

La jeune femme soupire.

J'ai un peu paniqué tout à l'heure, et je n'aurai pas dû. Notre conversation a mal commencé. Ne vous inquiétez pas. Non seulement je vais vous dire toute la vérité, mais en plus je vais le prouver.

Vous et moi sommes des humains un peu particulier. Nous sommes des êtres spirituels et vous, vous n'avez pas eu de guide pour vous accompagner sur votre voie. Il existe des humains qui recherchent des êtres comme nous et qui les capturent, de manière plus ou moins subtile, pour les étudier. C'est ce qu'ils ont fait avec vous. Moi et mes amis, cela fait un certain temps que nous vous surveillons, et que nous cherchons un moyen de vous faire revenir parmi nous. Nous sommes tous comme vous, spéciaux. Nous sommes tous une grande famille.

Tristan est éberlué. Il comprend ce qu'elle dit, mais il ne voit pas ce qu'il y a de cohérent dans ce discours. Comment veut-elle qu'il y croit ? C'est impossible. Puisant dans son courage, il décide de lui tenir tête.

Et la preuve dont vous me parliez, si vous me la montriez.

La femme réplique sans hésiter.

D'accord.

Immédiatement, la jeune femme met son clignotant et sort de la nationale pour s'engager sur une petite route campagnarde. Tristan est nerveux, mais voir la nature ensoleillé lui fait du bien. Cela fait si longtemps.

Durant quelques minutes, personne ne parle, et il en profite pour admirer la forêt qu'il traverse, les filets de soleil qui filtrent à travers les feuillages. Le foisonnement vert des sous-bois, les marrons des troncs et des souches, le jaune des fleurs. Tout l'apaise. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi bien. Il n'y aurai pas cette boule au fond de l'estomac et cette femme, il sortirait bien de la voiture pour aller ce promener.

Soudain, elle se gare sur le côté et arrête le moteur. Elle tourne la tête vers Tristan, manifestement décidée.

On y va ?
Dernière édition par Zoorin le Lun 24 Mai 2004 08:29:20, édité 1 fois.
Image
Avatar de l’utilisateur
Zoorin
Conteur
 
Messages: 3689
Inscription: Jeu 29 Avr 2004 14:45:15
Localisation: Entre deux fleuves, et sous le troisième.

Suivante

Retourner vers Loup-Garou, l'Apocalypse : RP - France

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 8 invités

cron