Présentation des personnages

Forum strictement RP

Messagede Wounded Knee le Mer 04 Juil 2007 11:35:01

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[HJ Harmonie - ci-dessus - est âgée de dix-neuf ans, le type caucasien et Apparence 4 ;) Pour ceux qui voudraient lire cette intro dans l'ambiance qui l'a vue naître, je dirais : Superbeast et Demon Speeding de Rob Zombie =P]


Une Hayabusa noire s'arrêta devant un petit rassemblement de Harley's et leurs propriétaires respectifs, tous barbus et chevelus, en cuirs et clous. Ils étaient quatre, proches de la quarantaine avec la même panse à bière que Piotr. Sauf que celles-ci n'inspiraient rien de bien à Harmonie. Alors que la bedaine de son Papa lui évoquait la figure joviale du Père Noël, les ventres de ces hommes lui rappelaient celui, boursouflé, suintant de ses furoncles un poison vicieux et ignoble, du premier fomor qu'elle avait tué. Ca s'était passé sous l'oeil bienveillant de sa tante Andrea avant son Rite de Passage, elles avaient trouvés cette saloperie sur le chantier de construction d'un O'telley, planqué dans un conteneur. Quand Harmonie l'avait ouvert avec ses griffes - le fomor, pas le conteneur, une sorte de jus jaunâtre et malade en était sorti, accompagné d'espèces d'insectes aux corps mous et translucides faisant la taille de gros rats. Répugnant, voilà ce que c'était. Ces types étaient répugnants. Ils avaient violés sa petite soeur Océane. Ils allaient crever.

'Hey !'

Les quatre têtes des Hell's Angels se tournèrent vers la Garou, le grognement et l'air pas clairs des ivrognes. Bon sang, Gaïa avait-elle vraiment permis à l'une de ses créatures d'être aussi repoussante ? Mère-Nature avait dû tomber de sommeil sur son ouvrage et le finir en vitesse... Soupirant intérieurement, la Furie remit une de ses mèches derrière son oreille, attendant que ces salopards se décident. Mais ils n'étaient pas assez éveillés. La jeune femme fit parler son moteur et son rugissement dû rappeler aux motards qu'ils n'aimaient pas les deux-roues japonais car ils firent quelques pas vers la motocycliste en la fixant d'une façon pas nette. La louve-garou serra plus fort son guidon, sentant la Rage hurler dans son crâne et courir dans ses veines comme un escadron d'avions de chasse, le mur du son percé à chaque mot prononcé par les Angels qui s'approchaient d'elle. Pendant une seconde, peut-être moins, la Furie Noire vécut un nouveau 'flash' de souvenirs et d'émotions. Des viols, des tournantes... Etait-ce Pégase qui lui envoyait ces visions d'horreurs pour qu'elle cède à l'appel de sa juste colère, était-ce... Le Ver ? Non, pas le Ver. Pas plus que l'Homme n'avait besoin du Ver pour être un monstre, Harmonie n'avait pas besoin de lui pour vouloir tuer des violeurs. Le Ver pouvait aller se faire foutre, ce soir, une Furie réglerait ses comptes avec l'Homme et personne d'autre.

La seconde suivant ce flot d'images, Harmonie avait revêtu sa forme Glabro et bondissait de sa moto, frappant de toutes ses forces le crâne de l'homme le plus proche en hurlant de rage pour elle et sa soeur cadette. Le choc des os et des tendons procura un plaisir immense à la lycanthrope, qui profita de l'hébétude des trois autres enfoirés pour se vautrer au sol avec son ennemi, lui saisir l'épaule d'une main et lui enfonçer le nez quelque part dans la boîte crânienne à coups de poing de l'autre. Des mains attrapèrent les bras de la Garou et elle se laissa soulever par les deux bikers. Déjà, le troisième se mettait devant elle et enfilait son coup-de-poing américain. Harmonie le laissa la frapper trois fois avant de pousser un autre hurlement haineux et de lui envoyer un coup de pied en pleine face qui le flanqua par terre, grognant de douleur. La Furie Noire aurait pu se dégager de l'étreinte de ceux qui la tenaient sous cette forme mais le souvenir de sa soeur en larmes lui revint et suffit à faire céder la 'sécurité' ; Harmonie prit sa forme Crinos.

Sa main droite saisit le flanc d'un de ses adversaires et commença à lui broyer le tronc en quête de ses organes à arracher tandis qu'elle écrasait la tête de l'autre entre ses mâchoires, serrant le plus fort qu'elle put au point qu'elle se blessa en enfonçant un bris d'os dans son palais, qui fut rejeté l'instant d'après par sa chair alors qu'elle régénérait, suivi des débris de ce qui fut un visage humain, craché avec un dégoût et une répugnance millénaires. Plus qu'un, au sol, en train de se relever. Un cri de rage, encore. Harmonie se coucha sur le dernier Hell's Angel et se mit à lui frapper la tête du plat de la main, brisant les os du crâne au premier coup et réduisant la chair en purée aux suivants. La Furie arrêta son manège sanglant quand elle sentit que le poids dans sa patte droite avait diminué ; ne restait plus dans sa main qu'une série de vertèbres rougies de sang et une bouillie tout aussi sanguinolente qui devait être une bouillabaisse faite de plusieurs organes – intestins et poumons entres autres.

Au bord de la frénésie, Harmonie réalisa enfin qu'ils étaient morts. Cela lui prit encore un trentaine de secondes pour comprendre qu'elle pouvait lâcher les restes qu'elle tenait entres ses doigts et reprendre sa forme humaine.

La jeune femme recouvra ses sens lentement. Le brasero improvisé dans un caddie de supermarché avait été renversé et c'était éteint, les cinq motos étaient couchées dans la boue formée par le sang versé. Et son sac à dos était un peu plus loin. Harmonie se dirigea vers lui en titubant, encore sonnée par son expérience. Elle n'avait jamais été aussi loin dans sa colère.

La Furie renversa le contenu de son sac sur le sol, attrapa sa lampe de poche et l'alluma avant de poursuivre le tri : un grand essuie, des vêtements de rechange, un thermos – remplit de chocolat chaud – et des galettes faites avec amour par sa petite Maman. Harmonie se dépêcha d'essuyer tout ce qu'elle put de l'hémoglobine qui la salissait avant de passer les vieux habits qu'elle avait emprunté à sa puînée, Mélodie. Elle pouvait enfin s'avaler le chocolat et les galettes, assise sur les restes abîmés de son sac à dos – histoire de ne pas avoir le derrière trempant dans la boue froide.

C'était la nuit et il faisait frisquet. Harmonie cracha une première tasse de chocolat pour chasser de sa bouche le goût ferreux du sang. Demain, elle dirait à Océane qu'ils étaient morts, qu'ils avaient souffert et qu'ils s'étaient pissés dessus d'une trouille inimaginable. Elle dirait à Maman de refaire des galettes.
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Messagede fragarien le Mar 07 Aoû 2007 23:48:08

La pièce est sombre, et assez exigûe, il est bientôt 17h et la lumière blafarde de Novembre vient jouer sur une robuste table en bois encombrée de papiers en tout genres. Au fond, et autour de la table, sur des étagères, on distingue une série de pots et de boites avec des étiquettes étranges, manifestement choisies pour impressionner un lecteur non avertit: là à gauche une poudre de 'Pied de Griffon', juste au dessus un bocal soigneusement scéllé porte l'inscription de 'Satyre séché', les formes qu'il contient font penser à des sexes en érection, on distingue aussi des 'Oreilles de Géants', des 'Pieds de Lions' et autre dénomination mystérieuses...
Devant une sorte de comptoir, Gaïa seule sait comment il peut tenir dans une si petite pièce, une femme rabougrie fait face au propriétaire des lieux, un barbu sobrement mais proprement vêtu et surtout passablement agacé.


Pour la centième fois, madame Giroud, je vous note sur ce papier que votre mari doit prendre la préparation AVANT que vous ne fassiez des ...galipettes... ajoutat-il d'un ton soudain complice et adouci et laissant sa phrase en suspend juste assez de temps pour que la petite vielle rougisse, PENDANT c'est trop tard et il est normal qu'il ai mal pendant une heure !
'et encore, ce n'est que de la camelote que je lui donne, si elle se doutait à quel point le vieux est encore vert, ce serait sa fête'
Cette pensée arracha un sourire taquin à l'herboriste

*Madame Giroud*
Emmanuel !! Vous n'avez pas honte ! ... enfin, merci beaucoup, vous savez, mes amies envient mon couple depuis que nous prenons vos préparations, d'ailleurs j'en ai parlé au théâtre hier, je crois que vous aurez bientôt de nouvelles clientes.

*Emmanuel d'un ton un peu sec, comme s'il n'avait pas remarqué la pointe de fièreté dans les paroles de la petite dame, et retournant aussitôt à ses bocaux*
Ouais, bon...ça fera 40 €, à la semaine prochaine.

En partant, elle demande d'un air un peu gênée, en se retournant dans l'embrasure de la porte :
Dites...vous avez toujours votre pendule ? Vous savez Hector a encore disparu...je sais que vous prenez cher pour ce genre de choses, mais vous comprenez...

Sans même se retourner Emmanuel répond très sèchement et visiblement agacé:

Faites preuve de jugeote pour une fois, non de non! Demandez à votre concierge, je vous parie que ce foutu félin est encore en train de se faire chouchouter par sa fille, nous sommes mercredi aujourd'hui ! Bordel !
Puis se rendant compte que la pauvre vielle n'y ai pour rien, il ajoute, mais sur le même ton :
Si ce n'est pas le cas...revenez !! La recherche sera gratuite !

Depuis 5 ans, elle n'était jamais revenue un mercredi après -midi !
En poussant un léger soupir de soulagement Emmanuel se penche vers les papiers remplis d'étranges dessins qui encombrent vielle table


'Bon ce n'est pas tout, mais j'ai une flèche qui m'attend, avec deux bonnes pintes au Glasgow dans 20 minutes, je ferais mieux de ranger ce bordel rapidement'
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Cassiopée l'arrivée.

Messagede Efflam le Ven 16 Nov 2007 01:00:38

[Ouf j'arrive enfin a poster correctement. Enfin j'ose l'esperer. :sifflote: ]


Hedgehog ouvrit la portière de sa petite voiture. L'air frais lui fit du bien évaporant quelque peu les effets de l'herbe conjugués à ceux de cette pisse d'âne nommée Fosters. La soirée avait été rude et Bernt son mec l'avait franchement énervée. Pourtant tout le monde etait d'accord à la réunion, tout le monde? Enfin presque tout le monde. Et v'la ty pas que ce crétin c'était mis à flipper comme quoi à chaque marche pour la reconnaissance d'un etat Aborigène ça dérapait de la même façon. Charge, flics, matraques, menottes, et nuit au trou. Certe il n'avait pas tort mais bon, il lui prenait vraiment la tête, se dit elle en passant machinallement la main dans la brosse spoutnick verte qui lui tenait lieu de cheveullure.

Elle écrasat son mégot de join avant d'ouvrir le petit portail pour traverser le jardinet devant la maison. Hedgehog fut assez surprise de voir de la lumiere a travers les rideaux du salon. Generallement à cette heure sa mere regardait la télé dans son lit et son pêre etait encore au pub, vu que ce soir il n'avait pas du aller la chercher au sherrif office.

C'est alors qu'elle vit au travers des rideaux deux formes humanoïdes au contours et postures etranges en ombres chinoises. Machinallement elle prit sa petite bombe à poivre et tenta de s'approcher rapidement et surtout sillencieusement.

-"Putain! Va être discrete avec des newrock qui monte jusqu'au genous". Ce dit Cassiopée en pestant contre elle même et sa punkitude a la con. Passant par la petite pelouse pour eviter de faire crisser les graviers de l'allée, puis arrivant au niveau de la porte elle frissonat à l'instant ou la lune se voilait. Déscidement quelque chose n'allait pas, elle sentait des contractions dans son estomac et une sorte de peur primale l'envahit. Quelque chose de bien plus primitif que son instinct feminin.
Elle finit de completement dégriser lorsque au moment d'ouvrir la porte d'entrée elle enttendit des grognements bestiaux à l'interieur de la maison parentale.

Ce qu'ignorait Cassiopée Mountjoye que ses pôtes anarcho-ecoterroriste surnomait Hedgehog tout autant à cause de sa chevelure que pour son habitude de se jeter devant les jeeps des flics afin de laisser à ses amis le temps de grimper aux arbres pour empecher ses putains de bucherons de faire de l'abattage en masse. C'est que dans quelques micro-secondes elle serait façe a son destin. L'eut elle sut que cela n'aurait rien changé si ce n'est qu'elle aurait surement courrue vers la portes dans l'illusoire espoir d'avoir le temps de sauver la vie de sa mêre adoptive.

Lorsqu'elle ouvrit avec fracas la porte le spectacle fut si saisissant dans son horreur que son corps n'eu même pas le reflexe de vomir ou de lacher d'autres substances par d'autres oriffices.
Là se tenaient deux créatures semblable à des hommes loup immenses et difformes au pelage pellé et oscillant entre le gris sale et le gris très sale. Elle aurait du courrir, s'enfuir mais l'un des deux agenouillé devant le cadavres de sa mêre tourna lentement la tête tout en continuant a machouiller des bouts de viscere qu'il portait a la bouche des ses griffes degoulinantes de pus et de sang.
Elle vit son regard, des yeux jaunatres et fievreux ou semblait se déverser toute la malice du monde.
Cassiopée lâcha la futile bombe à poivre et se mit a hurler. Hurler comme jamais elle n'avait hurlée tandis que son corps dans un instint mus seulement par lui même se contractait, se tordait et se déformait.
Cassiopée n'eut même pas le réflexe d'avoir mal grace à l'adrénaline qui se diffusait brutallement en elle.

Cette nuit la elle connut sa premiere transformation et les âmes des deux danseurs de la spirale noire partirent rejoindre les esprits corrompus dont leur tribus etait esclave.


[Je sais c'es du flashback mais il es tres recent (pas un plan revival vietnam, aux commandes d'un avion en folie Clin d'oeil )
La lionne de Dana alias hedgehog ou Cassiopée Mountjoye vous saluts.

*edit Ea pour la mise en forme couleur (promis, j'ai rien dit moi cette fois ... tu t'y feras Eff' ;))*]
Dernière édition par Efflam le Mar 30 Juin 2009 14:37:07, édité 1 fois.
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Re: Présentation des personnages

Messagede Vent des Sables le Ven 11 Jan 2008 19:48:12

[Voila la présentation d'Ysgarran, j'avais oublié de la poster, mieux vaut tard que jamais.]

Ysgarran, regardait la foule qui se pressait à l'entrée du cirque. Se concentrant tour à tour sur les individus qui défilaient devant lui, cherchant à déceler une trace significative du Ver, quelque chose qui le mettrait sur une piste, quelque chose d'inhabituel... Les derniers humains qu'il avait suivi, s'étaient révélés partiellement souillés par le Ver mais pas corrompus.

Quand il en trouvait un, il repérait son numéro de siège afin de lui jouer son petit numéro à la sortie pour obtenir un nom ou une adresse en échange de billets d'entrée gratuits, ça facilitait sa chasse.

Ysgarran émit une grimace, les gens étaient tous entrés dans le petit chapiteau et aucun ne s'était révélé à son don, du moins rien d'assez fort. Il est vrai que le cirque était de passage dans un petit village. Mais sa mentor lui avait dit de se méfier même des endroits les plus inoffensifs, le Ver était partout. Ce ne serait pas aujourd'hui qu'il l'affronterait et gagnerait en renommée. Ysgarran poussa un petit soupir et se dirigea vers les coulisses. Il aimait regarder le spectacle à l'abri des regards, dans un coin bien à lui. Surtout les numéros de haute voltige, sauter dans les airs d'un trapèze à l'autre. Ysgarran n'avait pas pu s'empêcher d'essayer mais il faut des mois d'entraînements avant de pouvoir y arriver avec la grâce des artistes.
Alors pour ne pas rester à rien faire, avec Gérard le dompteur, un parent de sa mentor, il avait mis au point un petit numéro. Il apparaissait sous sa forme de loup dans la cage avec Xaram le tigre et exécutait quelques tours. C'était sa façon de contribuer et de les rembourser pour leur hospitalité.
Vent-des-Sables, sa mentor lui avait dit que ce n'était pas nécessaire, qu'il était sous sa protection et donc son invité chez ses frères mais Ysgarran tenait à se rendre utile. Et puis surtout, il aimait l'attention que lui portait le public même si c'était pour faire des trucs idiots comme sauter dans des cerceaux. Il avait même demandé à Gérard d'enflammer les cerceaux, il s'imaginait déjà faisant des choses encore plus extraordinaires, mais Vent-des-Sables l'avait sèchement puni et menacé de ne plus le laisser présenter de numéro si jamais il recommençait car le feu aurait très bien pu provoquer une frénésie. Et une transformation devant une salle comble était la dernière chose dont ils avaient besoin.
Par la suite, il s'est montré plus prudent et plus subtil. A vrai dire, il cherchait surtout un moyen d'impressionner Sofia, la fille de Romain, le trapéziste. Mais bien sur, ça n'avait pas marché, il en fallait un peu plus pour impressionner la jeune artiste. Quand on se balance à 5 mètres du sol, d'un trapèze à l'autre, le feu n'a rien d'impressionnant.

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Un jeune homme de 16 ans mais on lui en donnerait bien 20, aux cheveux blond tirant sur le roux, les yeux bleu-gris, le visage marqué de petites cicatrices. Il porte souvent un pantalon en jeans récupéré on ne sait ou et un t-shirt aux slogans accrocheur.
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Elia “Lili” María González-Álvarez

Messagede Ertaï le Sam 16 Fév 2008 00:07:24

Christophe Fouillaud observe son élève en silence. Le trentenaire ne peut s'empêcher de la comparer à Mickael… Un calvaire. Il a beau avoir 21 ans, il ne comprend toujours rien à la mécanique et n'a pas été foutu de réaliser ce petit TP qu'un ado de 14 ans devrait être à même de réussir… La petite Gonzales ne semble pas valoir mieux. Il aurait pourtant juré qu'elle avait un peu plus de jugeote que la majorité des "gamins".
* Non, il faut que j'arrête de les appeler comme ça, certains ont déjà l'âge de Greg…*
Après cette réflexion clairement identifiée il continue à divaguer en attendant que l'après-midi se termine. Ses pensées vagabondent et ne forment pas de mots, simplement des impressions diffuses. La petite n'est finalement pas plus douée que les autres. Elle lui a peut être fait impression parce que c'est la seule fille du groupe… Ou peut être parce qu'elle a de la répartie.
Sans qu'il ne s'en rende compte, son regard glisse des outils qu'elle tient dans les mains au baggy grisâtre laissant entrevoir un string puis il remonte vers le débardeur rouge, qui bien que tout simple, met en valeur la poitrine de l'adolescente. C'est surprenant mais pour une fois il ne s'agit pas d'un garçon manqué... Sans être une de ces poupées trop maigres et trop maquillées qui peuplent les rues, Elia González-Álvarez est charmante, juste suffisamment ronde pour avoir des formes agréables…

* Merde! Mais tu déconnes Tophe. C'est une élève, merde! * Un rapide coup d'œil alentour suffit à le rassurer. Personne ne semble avoir décelé ses errements silencieux. L'assemblée est captivée par le déroulement de l'examen pratique. Quand il revient enfin à la carcasse de 4L devant lui, il ne peut s'empêcher d'ouvrir de grands yeux. Alors qu'au commencement elle est restée plus d'une minute bloquée sans bouger, l'étudiante - maintenant couverte de graisse et de cambouis - essuie tranquillement ses outils en souriant.

Il demande d'un ton sec :

"- Alors, tu as fini?"
L'adolescente écarte d'un mouvement de tête une mèche brune qui cachait son visage et répond d'un ton mielleux :
"- Oui monsieur, tout est prêt. Vous voulez que je la démarre?"

D'un simple hochement de tête l'enseignant acquiesce, prêt au désastre, un sourire sardonique au coin des lèvres. Pourtant à son grand étonnement, quand l'hispanique monte dans la voiture et met le contact, le moteur crachote bien peu et se met à ronronner tranquillement. La mâchoire de Christophe en tombe et il lui faut faire tout le tour du véhicule pour s'assurer qu'il ne rêve pas. Elle a non seulement réparé l'injection mais aussi tout le reste!
"- Bon, et bien on dirait que malgré tes absences répétées de ces derniers temps tu as su rattraper le retard…"

Le trentenaire est coincé et il le sait bien. Elle aussi. Il termine la séance en la congratulant et en la laissant exposer tout ce qu'il y avait à reprendre sur le bloc moteur pour que le véhicule soit à nouveau fonctionnel. L'étudiante ne se laisse pas démonter et énumère à tout le monde ce qu'elle a fait après avoir enfilé son sweat à capuche. Elle a pensé à tout… Et mérite amplement la note maximale. Il termine le cours pendant que la sonnerie retentit.
"- Bon, fini la mécanique. La semaine prochaine on attaque le prochain module : les automatismes."


Lili s'éclipse très rapidement, trop heureuse du déroulement de cet examen décisif. Elle va pouvoir valider son semestre, elle le sait déjà! Après avoir salué rapidement les gars du groupe, elle file vers sa mobylette et rentre aussi vite que possible retrouver sa famille. A peine le temps de saluer sa sœur, l'adolescente doit déjà retourner au boulot. Elle récupère auprès de Joachim ses instructions et file en direction du centre ville. Elle s'arrête place Bellecour et termine à pied jusqu'au restaurant duquel doit sortir son gars du soir. Malgré la veste en cuir doublée, le froid mordant est désagréable. Elle reprend au téléphone la discussion avec sa sœur qu'elle a du avorter plus tôt :

"– Letizia ? C'est Lili.
- Alors, ça c'est passé comment ?
- Super bien.
- Ah…"
Un voile de tristesse s'abat sur la jeune fille lorsqu'elle entend cette simple syllabe. Le ton qu'a employé Letizia est sans équivoque… Elles ne font plus partie du même monde.
"– Oui, l'esprit ne comprenait pas ce que je faisais au début mais j'ai réussi à lui faire comprendre et il m'a même aidée ! J'étais contente.
- Personne ne t'a vu au moins !?
- Non, personne. Mais le prof n'en revenait pas. J'ai validé le semestre! Je ne perdrai pas mon année si je pars à Paris.
- Tu t'es décidée alors?
- Oui, ils ne veulent pas de moi. Tu sais, à part vous je crois que je ne regretterai pas grand-chose de Lyon…"

Letizia ne répond pas et Lili se demande ce qu'il se passe. Elle lui a déjà dit tout ça. Elles en ont discuté. Letizia lui a fait comprendre qu'elle ne viendrait pas, qu'elle ne pouvait pas partir comme ça… Lili a bien compris qu'elle ne faisait plus partie de leur groupe. Pour eux, elle a réussi à s'en sortir. Finies les corvées indignes et les brimades. Pourtant ils ne savent pas ce qu'elle subit. Rejetées par sa "famille" et pas acceptée par ses pairs, elle se retrouve isolée. Une fois de plus.

"- Tu sais Lili, j'en ai parlé à Mercedes et Piedad…"
La jeune hispanique coupe sa sœur. Son homme sort du restaurant.
"- Tizia je te laisse. On reparle de ça ce soir, mon gars est en train de sortir."
La cadette n'a pas le temps de répondre et son téléphone ne transmettra jamais sa recommandation. "Attention."

Elia laisse sa cible prendre de l'avance. La photo était récente, Jacky Balmay est plutôt séduisant… Pas étonnant qu'il soit capable de se faire appuyer par la CCI. Enfin, si les infos sont fondées. Et c'est là que la jeune Marcheuse entre en action. Sans même s'en rendre compte, la Ragabash a pris la suite de l'entrepreneur et s'est déjà arrêtée à un arrêt de bus alors qu'il téléphone à un coin de rue. La filature risque d'être longue si M. Balmay ne veut pas y mettre du sien…

Dernière édition par Ertaï le Ven 06 Aoû 2010 11:44:04, édité 1 fois.
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Re: Présentation des personnages

Messagede Vent des Sables le Lun 23 Fév 2009 17:42:32

Voilà un extrait de la vie du jeune métis, Ysgarran.
Comme la chronique s’achève, autant vous en faire profiter. Bonne Lecture


L'histoire d'Ysgarran : La muselière



Une pièce noire, grouillante d'araignées matérielles et spirituelles, avec pour seule sortie un escalier fermé par une porte métallique style coupe-feu d’où filtre à peine un mince rayon de lumière.

Tel était la cave de la maison dans lequel sa mère résidait habituellement.

Au pied de l’escalier, le petit crinos souffrait, assis sur les pierres froides du sol sur lequel venait tomber goutte à goutte un liquide rouge sombre qui commençait à créer une petite marre entre ses pattes.

Les gouttes perlaient de sa mâchoire, ses beaux poils gris-blanc, maculés et collés par le sang.

Autour de son museau et de sa nuque, un fil d'acier était enroulé très serré, comprimant les chairs et l'empêchant de desserrer ses crocs.

Il avait essayé de l'enlever d'abord en se frottant contre les murs puis avec ses griffes mais n'avait réussi qu'à se taillader la tête et le museau, se déchirant douloureusement la truffe et manquant de peu de s'éborgner véritablement. Il continuait encore parfois à secouer la tête mais ses blessures, sa truffe surtout, le faisait trop souffrir pour qu'il y touche encore.

Dans sa tête, persistaient les images de sa mère, le maintenant au sol d'un genou, avec tout le poids et la force de sa forme crinos. Elle enserrait un fil d’acier autour de son museau. Ses mains étaient sous forme glabro, gardant ainsi une fine dextérité lui permettant d'enrouler l'extrémité du fil de façon complexe, derrière la nuque de son rejeton, afin qu'il ne puisse pas voir comment les défaire lui-même. Les cris de sa mère, emplis de colère, résonnait encore dans sa tête.


Ysgarran ! Arrête de bouger ! Tu n'as qu'a t'en prendre à toi-même. J'aurai dû te mettre une muselière depuis longtemps. Et ne t'avise pas d'essayer de l'enlever, tu entends ! Tu la garderas jusqu'à ce que tu perdes ta sale habitude de déchiqueter mes vêtements.

J'ai acheté cette robe aujourd'hui et je n'ai même pas eu le temps de la mettre ! Tu crois que l'argent tombe du ciel ou que ça m'amuse d'en réclamer à ma mère pour me racheter des fringues toutes les semaines à cause de toi ?

Tu vas aller faire un tour à la cave, là au moins, tu ne pourras rien abîmer et je serai tranquille pour la soirée.
* Soupirant* Qu'est-ce que je vais mettre maintenant ce soir. Tu t'en fiche-toi, hein, que je sois vêtue comme une paysanne ?

Malgré le regard malheureux qu'il lui avait lancé jusqu'au dernier instant, Ysgarran avait vu la porte de la cave se refermer lourdement. Son estomac lui avait alors lancé un gargouillement insistant, lui rappelant qu'elle avait aussi oublié de lui donner à manger ce jour-là et il ne pouvait même pas mordre les vieilles étagères en bois pour tromper sa faim.

Heureusement pour lui, ce soir là, Dwynwen dû changer ses plans. Elle avait été rappelée par le Maître des rites suite à la visite impromptue d'un visiteur de marque où ses talents de conteuses étaient requis pour animer la veillée.

Il avait remarqué l'absence de son bâtard et elle avait sorti une bête excuse, prétextant qu'elle n'avait pas eu le temps de passer le prendre et qu'il était en sécurité sous la garde d'un parent. Avait-il vu dans son mensonge ? Avait-elle répondu trop vite ? Quoi qu'il en soit, il lui avait dit que la veillée serait longue et qu'elle avait le temps d'aller le chercher, insistant sur le fait que la présence d'Ysgarran aux veillées était nécessaire pour son éducation garoue. Mais Dwynwen savait que la présence d'Ysgarran à ses cotés pendant les veillées faisait surtout partie de son châtiment à elle, lui rappelant sans cesse sa faute et la montrant aux yeux de tous.
Elle n'avait pu s'y soustraire. Peut-être aurait-elle inventé un meilleur mensonge si elle avait su ce qui l'attendait.

Dwynwen avait ouvert la porte de la cave laissant la lumière pénétrer jusqu'au pied de l'escalier ou Ysgarran était assis et elle l’avait appelé.


Ysgarran! Viens ici, on va au Caern.

Mais son expression avait brutalement changé en voyant, éclairé par la lumière du rez-de-chaussée, la face ensanglantée de son fils. Elle avait hurlé :

Mais qu'est-ce qui t'a pris. Tu es fou ou quoi ? Je t'avais dit de ne pas essayer de l'enlever !
Tu ne m'écoutes jamais ! J'en ai marre de toi ! Comment je vais faire pour t'emmener au caern dans cet état ! On ne croira jamais que tu t'es fait ça tout seul !

Dwynwen était furieuse, se voyant mal expliquer ces blessures au Maître de rites. Les hématomes dus au fil régénéreraient sûrement dès qu'elle le lui enlèverait mais pas les coups de griffes, ceux-la mettraient au moins vingt-quatre heures à se résorber et elle n’avait pas le don de les soigner.

Ysgarran grimpa lentement les marches de l'escalier. Elle venait à peine de rentrer et déjà elle criait sur lui, l’agrippant et le secouant par le bras, alors qu'il se laissait faire, sans réaction. Même les cris et les coups étaient mieux que l'indifférence et l'abandon. Au moins, elle allait devoir passer quelques minutes à laver ses plaies.
Chose qu'elle fit, rapidement, mais pas avant d'avoir du enlever 'la muselière' avec beaucoup de difficulté. Elle fut obligée de nouveau de maîtriser Ysgarran par la force pour lui maintenir la tête immobile pendant qu'elle essayait de détorsader le fil, irritée encore plus par ses soubresauts et jappements de douleur dès qu’elle le faisait bouger.


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Dwynwen regardait son fils, les hématomes s’étaient rapidement résorbés et maintenant qu’elle avait lavé le sang, on voyait distinctement les endroits protégés par le fil qui n’avait pas été blessé. Il était facile de comprendre qu’il y avait eu quelque chose à cet endroit. Dwynwen se doutait qu’il ne faudrait pas deux minutes au Maître des rites pour en deviner la cause. Elle se tordit les mains, il y avait de forte chance pour que cela lui coûte un autre châtiment.
Elle se mit à réfléchir, cherchant une nouvelle excuse pour ne pas emmener Ysgarran mais, comme elle en avait déjà usé beaucoup par le passé, et même si elle était très douée à ce petit jeu, les probabilités commençaient à être contre elle.

Non, puisqu’ Ysgarran s’était tailladé tout seul, il fallait simplement qu’elle trouve une autre raison à son geste, quelque chose de crédible et qui ne la mettrait pas en cause, pas directement, une frénésie peut-être…

Ses yeux brillèrent.

Elle se dirigea vers la cuisine, traînant Ysgarran par le bras. Elle lui ordonna de rester tranquille pendant qu’elle fouillait dans les armoires. Elle en sortit une bouteille blanchâtre qu’elle fourra immédiatement dans un sac en plastique. Puis elle se tourna vers son fils.


Tiens pour une fois que tu peux jouer avec quelque chose.

Elle posa le sac devant lui en souriant.
Ysgarran regarda alternativement le sac, puis sa mère, hésitant. Puis dans un joyeux jappement, il bondit et attrapa le plastique entre ses crocs et commença à le secouer, oubliant un peu ses blessures. Il s’en saisit entre ses griffes et roulant sur le dos se mis en devoir de le déchiqueter. La bouteille de plastique roula hors du sac, laissant apparaître à chaque roulement, un symbole orange indicateur d’un liquide dangereux et corrosif.
Dwynwen rattrapa la bouteille d’un air énervé mais se forçant à sourire, la fit rouler vers lui.


Tiens, joue avec ça aussi.

Mais déchiqueter les tissus et les sacs étant son activité favorite, Ysgarran n’accorda qu’un bref regard à la bouteille.

Dwynwen s’approcha de lui et lui arracha le sac des pattes et en poussant de nouveau la bouteille du pied. Sa voix devint plus dure.


Bon, ça suffit avec ce sac, tiens, joue avec ça, je te dis. Mords dedans, comme tu le fais avec les bouteilles d’eau.

Regardant sa mère puis la bouteille, Ysgarran l’agrippa dans sa gueule par la partie supérieure et mordillât le capuchon. Mais il le lâcha aussitôt faisant une grimace de dégoût et s’en désintéressa immédiatement.
Il revint près d’elle et sauta pour attraper le reste du sac en plastique qu’elle tenait encore, griffant légèrement le pantalon au passage. Sa réaction ne se fit pas attendre.


Arrête ! Pourquoi tu ne fais jamais ce que je te dis.

Puis étrangement sa voix devint suppliante.

S’il te plait, pour une fois, fais-moi plaisir.

Elle ramassa la bouteille et se penchant au-dessus de lui en la lui tendant.
Allez mords. Vas-y.

S’aplatissant au sol en entendant Dwynwen crier, Ysgarran la regarda sans trop comprendre.
Il agrippa la bouteille entre ses dents par la partie la plus étroite, sans quitter sa mère des yeux, essayant de deviner ce qu’elle attendait de lui.

Imitant le geste avec ses propres dents, Dwynwen lui intima.

Oui, Mords, mors plus que ça !

Mais Ysgarran ne fit que glisser ses dents sur le plastique sans conviction.
Dwynwen tendit la main et essayât de refermer ses mâchoires pour le forcer à mordre plus fort, touchant au passage ses blessures. D’un soubresaut, Ysgarran lâcha prise et s’esquiva en jappant de douleur.

Par la suite, il refusa de toucher la bouteille.

Dwynwen, oscillant entre la colère et les supplications, finit par attraper Ysgarran pour l’immobiliser au sol. Ses mains tremblaient légèrement en ouvrant le bouchon de sécurité de la bouteille.


Tu vois ce que tu m’oblige à faire. Dit-elle d’une voix mal assurée.

Puis elle se mit à lui parler tout doucement pour qu’il arrête de se débattre, le cajolant doucement d’une main.


Chut, chut, ne bouge pas. Elle continua d’un ton désolé.

Je suis désolée, je vais devoir te faire un peu mal mais après on ira tout de suite au caern voir le Maître des rites et il te soignera. Tu se sentiras plus rien et ta truffe ira mieux aussi. C’est juste un mauvais moment. Soit courageux, fermes les yeux maintenant. Ysgarran, fermes les yeux !

Elle respira profondément, ses mains tremblaient toujours, hésitantes. Puis le visage crispé, elle posa sa main sur le cou de son fils pour le maintenir et versa le liquide transparent sur son museau et dans sa gueule.

- - - - - - - -

Ysgarran poussa un terrible hurlement de douleur alors que le liquide commençait à brûler ses blessures. Il se cambra malgré le poids de sa mère qui avait pris forme crinos et le maintenait entre ses jambes. Puis il se débattit comme un forcené, secouant la tête en tout sens, hurlant, jappant et crachant le liquide comme il pouvait. Un voile rouge sombre vint noircir ses beaux yeux bleus. Brûlant de rage, il essaya de griffer, de mordre, de s’arracher à l’étreinte qui le retenait. Il voulait fuir ! Fuir loin de la douleur qui lui brûlait le visage et la gueule.

Dwywnen maintint son fils, usant de techniques d’immobilisations qu’elle avait apprises pour bloquer ses quatre pattes et éviter de recevoir ses coups de griffes désordonnés. Elle attendit, inquiète, plusieurs minutes qu’il se calme, mais le petit métis se débattait toujours, épuisant toutes ses forces alimentées par sa rage, dans cette lutte inégale.

Pourquoi ne se calmait-il pas ? Dwynwen, de plus en plus inquiète, regarda autour d’elle. Elle vit la bouteille d’eau qui traînait abandonnée hors du frigo. D’un geste brusque, elle réussi à l’atteindre, sans laisser à Ysgarran le temps d’échapper à son étreinte. Elle versa d’un coup le contenu de la bouteille sur son museau.

L’eau fraîche eut l’effet escompté, Ysgarran, haletant et tremblant, cessa quelques secondes de se débattre. Dwynwnen se releva d’un bon, amena son fils sur l’évier et plaça sa tête sous le robinet. Elle ouvrit l’eau froide au maximum.



- - - - - - -

Enroulé dans une couverture, les yeux mi-clos, tremblant et couvert de sueurs, Ysgarran ne se débattait plus. Les plaies de son museau avaient un horrible aspect. On voyait toujours les coups de griffes aux endroits ou le liquide corrosif n’avait pas ruisselé mais elles avaient maintenant l’air d’égratignures en comparaison des brûlures profondes. Et sa respiration était accompagnée d’un sale bruit de raclement.

Dwywnen le tenait serré dans ses bras de glabo, marchant et courant à travers la lande sauvage. Elle avait pris sa vieille voiture et s’était arrêtée aussi près du caern qu’elle avait pu, s’avançant bien au-delà de l’enclos, limite imposée par le Gardien pour toute souillure du Tisserant. Mais de cela, elle s’en fichait. Quelques kilomètres la séparaient encore du cœur du lieu sacré et elle ne pouvait franchir cette zone trop accidentée qu’à pied.

Le produit chimique avait eu bien plus d’effet qu’elle n’avait imaginé, Ysgarran ne réagissait plus quand elle lui parlait ou quand elle essayait de toucher ses plaies, comme si elles n’étaient plus sensibles. Haletante, elle s’arrêta, le Caern lui paraissait encore tellement loin. Elle posa Ysgarran et, rassemblant les bouts de la couverture, elle les mis dans sa bouche, pour se changer en hispo. Puis elle partit au galop malgré son fardeau.

Andrew, un des parents du Sept, était de garde pendant la veillé, sur le sentier principal menant au lieu de réunion. Il était au courant de l’arrivée tardive de Dwywnen mais ne s’attendait pas à la voir arriver ainsi.
Posant son fils quelques secondes et profitant de ces quelques instants de repos, Dwynwen lança un long hurlement plaintif signalant son arrivée et sa douleur. Ensuite, sans prendre la peine d’expliquer ce qui s’était passé à Andrew, elle s’élança de nouveau au galop.

Avertit par l’appel, la veillée avait été interrompue. Plusieurs garous étaient venu à sa rencontre et escortèrent Dwynwen jusqu’au Maîtres de Rites. Celui-ci se pencha sur le petit métis, inclinant délicatement sa tête dans ses grandes mains pour examiner ses plaies. Humant l’air, il émit un grognement mécontent et se tournant vers Dwynwen d’un air soupçonneux, il demanda d’une voix grondante.


RRRRRrrrrr Qu’est ce qui c’est passé. D’où viennent ces brûlures ?

Dwynwen gémit, le visage au bord des larmes, crispant les mains. Elle raconta après avoir repris forme humaine.

Il était avec moi dans la cuisine, il jouait avec des bouteilles d’eau vide.

Elle agrippe le Maître de rites, lui serrant le bras, comme si elle pouvait le convaincre d’avantage en le tenant.

Je ne l’ai quitté des yeux que trente secondes et il a pris une des bouteilles de l’armoire, le …le produit que le plombier m’avait conseiller d’acheter pour l’évier. Il a mordu dedans, il en a eu plein la gueule.

Elle passa sa main sur son visage, la respiration secouée par un début de sanglots mais elle parvient à les contenir et continua, criant presque.

Ensuite il est entré en frénésie et s’est griffé la figure en essayant de l’enlever. J’ai du le maîtriser mais il ne voulait pas se calmer !

Je ne savais pas quoi faire alors je l’ai mis sous l’eau froide, ensuite … ensuite je suis venue ici, aussi vite que j’ai pu. Et maintenant, il ne réagit plus même quand on touche ses blessures et il respire à peine. Acheva t’elle d’un ton désespéré et misérable.

Dwynwen se tut, le visage rougit et les cheveux défait. Les autres garous la regardaient, avec des expressions compatissantes. L’un d’eux, vient poser sa main sur son épaule, murmurant :


Ce n’est pas de ta faute, Dwynwen, tu ne pouvais pas prévoir.

Mais elle ne quittait pas le Maître des rites du regard, attendant son verdict. Il demanda.

Ses brûlures sont très profondes. Qu’est ce qu’il était mis sur l’étiquette ? c’était de l’ammoniaque, de la soude ?

Dwywnen secoua la tête, se mordant la lèvre.

Je ne sais pas, je n’ai pas regardé de quel produit il s’agissait.

Le Maîtres des rites grogna puis repris son examen tout en continuant son explication.

S’il ne réagit plus, c’est que les nerfs sont atteints. Passer de l’eau était une bonne idée mais cela ne suffit pas, les brûlures à l’acide ou à la soude continuent d’attaquer les chairs tant qu’on ne les neutralise pas, sans compter qu’il a du en absorber une partie et que sa gorge est touchée aussi.

D’un air grave et plein de sous-entendu, il ajouta.
Tu as bien fait de te dépêcher.

Puis il maugréa.

Je vais voir ce que je peux faire mais j’ai peur qu’il ne garde des marques, ce genre de produits chimiques pardonnent rarement.

Va me chercher l’onguent aux algues noires, ça lui fera déjà un peu de bien et nous fera gagner un peu de temps. Et puisque tu ne sais pas de quel produit il s’agit et que je sens aussi quelque chose que j’aime pas, je crois que vais devoir demander de l’aide à la Reine des mers.

Après avoir appliqué un peu d’onguent sur ses plaies, le Maître des rites emmena le louveteau jusqu’au bord de l’océan. Il traversa le goulet avec lui puis le déposa délicatement, le visage au pied des vagues.

Prenant la forme crinos, il se dressa, invoquant le puissant Jagglin, lui demandant de laver les blessures de l’enfant garou. Progressivement, au rythme de son invocation, des embruns, portés par un vent croissant issu de la mer, vinrent balayer la plage, forçant les garous à se protéger et à plisser les yeux.
Aux bout de longues minutes d'appels, répondant à son chant, une silhouette au visage féminin presque enfantin, moitié humaine, moitié formée de vagues, surgit du creux des vagues et s’approcha du Maître des rites, glissant sur le sable, comme portée par des vaguelettes.
Elle lui adressa quelques mots murmurés, qui se fondirent dans le bruit du ressac et du clapotis des vagues à moins que ce ne soit l‘inverse; paroles auxquels il répondit d’un même ton, s’exprimant lui aussi dans la langue des Esprits et désignant Ysgarran. La Reine de Mers posa alors une main sur la poitrine du petit métis et son beau visage se tordit comme sous l’effet d’une souffrance, des larmes salées jaillirent de ses yeux et tombèrent, se mêlant au vagues qui l’entouraient. Celle-ci vinrent submerger le visage d’Ysgarran plusieurs fois. Pourtant le petit métis ne sembla pas se noyer, au contraire, sa respiration devient plus paisible, moins sifflante. Puis la Reine des Mers se retira, pour disparaître à nouveau au cœur des vagues alors que le Maître des rites s’agenouillait humblement sur le sable, poings serrés et bras écartés en offrande.
Derrière lui, les autres garous ainsi que Dwynwen firent de même, joignant leur dévotion à celle de leur guide.

Le rite s’acheva et les garous repartirent vers le grand creux rocheux qui leur servait de lieu de réunion. Là, le Maître de rite posa doucement ses mains calleuses sur le museau d’Ysgarran. Puis, puissant dans sa propre énergie et faisant appel à ses dons, il referma les plaies les une après les autres.

Hochant la tête, satisfait, il s’adressa à Dwynwen sans qu’aucun reproche ne se fit entendre dans sa voix.


Tu m’apporteras les restes de cette bouteille, j’aimerais savoir d’où elle provient et qui l’a fabriquée car le Ver y a laissé son empreinte.

Dwynwen acquiesça sans un mot.

Bien, puisque c’est arrangé, nous pouvons reprendre la veillée.

Dwywen pris Ysgarran sur ses genoux, le caressant et le berçant doucement. Il se blottit calmement dans ses bras, épuisé par la souffrance qu’il avait enduré. Il y resta sagement pendant toute la veillée, profitant pleinement de ce moment de tendresse trop rare.

Il n’y eut pas de châtiment, pas même une remontrance et Dwynwen n’eut même pas à conter de légende ce soir là. Le Maître des rites la laissa tranquille, convaincu de sa bonne fois. Dwywnen s’étonna de l’avoir si bien convaincu.
Elle se rendit compte que les meilleurs mensonges sont ceux qui sont dit avec le cœur. Elle avait eu vraiment peur pour Ysgarran, elle s’en était voulue, pourtant elle n’avait pas hésité à mentir au bon moment non plus. Et personne n’avait découvert la vérité, ni le Maître des rites, ni aucun des Philodox de l’assemblée. C’était peut-être ça qui effrayait le plus Dwywnen. Elle savait qu’elle pourrait recommencer à mentir de la sorte et elle savait que ça marcherait à nouveau.
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