Retour chez les siens

[Zoorin]

L'umbra de Vincennes est surprenante, pour quelqu'un qui ne fait que survivre et se terrer dans les méandres de l'umbra parisienne. Nik s'y sent, en tout cas, bien mieux.

Le lac luit faiblement sous la clarté de Luna. Les arbres y sont sales et tordus, comme dans la ville, mais bien moins et il n'y a pas cette sensation de souffrance qui ressort de platanes ou érables peuplant la capitale. Les routes de bétons y apparaissent comme propres et nettes, comme si le Tisseur avait incrusté réellement l'endroit.

Ce qui est sûrement le cas.

Au loin, au centre du lac, l'île du caern est un eden de verdure foisonnante et sauvage, en fort décalage avec celle située juste à côté. Il y a peu de mouvement dans le parc même. Très peu d'esprits actifs aussi. Gaïa est faible ici, peu présente. Mais c'est toujours mieux que dans Paris même.

[Blackwolf]

Nikolaï est perdu. Il retrouve tellement de choses oubliés, cette impression comme ci vous n'aviez jamais respiré de votre vie et que soudain l'air était entré purifier votre corps le libérant de toute nuisance. Cette soudaine impression de vivre l'envahit. Il repense à son enfance et verse des larmes. Cependant ses larmes ne sont pas de joie mais de tristesse.

Il se souvient de cette nuit noire ou le sang de sa famille avait coulé le rendant orphelin et le livrant à lui-même dans un monde hostile à sa nature. Il revoit le regard tendre de son père, la présence revigorant quasi permanente de sa mère. Lui qui cachait le moindre sentiment, ne voulant pas affecter l'extérieur, et se laissant dépérir à l'intérieur, pousse un hurlement à rompre le cœur. Son état est déplorable. Ce qui est bénéfique le tord à présent de douleur.

Il quitte ce lieu et s'allonge dans la réalité. La pollution urbaine de l'air lui semble à présent comme un bouclier protecteur empêchant qui que ce soit de l'atteindre, renfermant ses secrets au plus profond de lui même. Il s'endort ...

[Zoorin]

Son sommeil est mauvais, et il se réveille en sursaut brusquement. Il fait encore nuit, et trois hommes rôdent non loin de lui. Il sent que c'est son instinct de survie qui l'a éveillé. Ses talents de chasseur reprennent le dessus. Il reste allongé, yeux ouverts et oreilles aux aguets. Le vent n'est pas dans le bon sens, l'empêchant d'avoir des informations olfactives. Mais la démarche des trois personnes est trop reconnaissables. Ils se cachent, mais mal. Soit par maladresse, soit par une trop grande confiance en soi.

Ils se déplacent lentement, d'arbre et arbre, vers une grande construction qui se détache du ciel nocturne.

[Blackwolf]

Soudain dévoré de curiosité il sort de sa cachette et se glisse derrière les hommes mais en restant à une bonne distance de là. Si il était sous sa forme humaine il serait déjà repéré mais sous sa forme de loup la nuit est son alliée et non celle des humains. Il se glisse doucement derrière eux ombre parmi les ombres, sans un geste sans un bruit. Malgré sa témérité il prend garde à ne pas avoir le vent dans le dos, il est conscient de se forte odeur de fauve et ne s'approche pas trop. C'est comme une partie de chasse sauf que cette fois-ci le gibier est plus dangereux et ça fait parti de l'exaltation sauvage qu'il ressent face à ses proies insouciante. Il s'arrête un instant et les observes, peu à peu ses yeux sorte de l'engourdissement dû au sommeil...

[Zoorin]

Les trois personnes, trois femmes de petites tailles, arrivent près d'une barrière de bois entourant une pagode bouddhiste.

Nik est assez surpris. Il ne savait pas qu'il y avait ce genre de bâtiment ici.

Les trois femmes s'approchent de l'entrée finement sculptée et l'une d'elle frappe doucement à la porte. Le loup s'arrête lui aussi à distance, et profite de leur arrêt pour les observer. Elles jettent des coups d'œil circulaires régulièrement et semblent nerveuses. Elles ne l'ont toutefois manifestement pas remarqué. Elles sont habillées de robes lourdes et tenues à la taille par des rubans épais. Deux d'entre elles portent de gros baluchons qu'elles tiennent serré sur leur poitrine.

Au bout d'un moment, comme rien ne bouge, une femme frappe un peu plus fort. Et soudain, Nik voit distinctement un homme apparaître de nulle part derrière elles. De taille moyenne, en habit de bonze, le crane rasé, son visage paisible est nettement visible grâce à la lune. Il n'est pas loin de Nik mais ne l'a visiblement pas vu. Il regarde les trois femmes sans un mot, semblant attendre quelque chose.

[Blackwolf]

Constatant l'inquiétude des humains, je jette à mon tour un coup d'œil aux alentours et utilise tous mes sens pour me préserver d'une mauvaise surprise ,tout en braquant une partie de mon attention sur les quatre personnages. / Drôles d'accoutrements pour des citadins, et surtout qu'est-ce qu'ils font là en pleine nuit ? / Poussé par la curiosité je m'avance légèrement pour mieux distinguer l'homme à l'habit de bonze.

Je continue de porter une attention toute particulière à mon environnement, craignant je ne sais quelle surprise. J'essaie aussi de distinguer l'odeur des quatre personnes mais le vent ne joue toujours pas en ma faveur. Je me plaque au sol toutes oreilles dehors et fait confiance à mon instinct pour me sortir d'un éventuel coup dur. J'essaie aussi de savoir par où l'homme à pu apparaître.

[Zoorin]

L'homme est un européen boudiné aux traits calmes. Il est sûr de lui. Les femmes sont asiatiques, et visiblement apeurées. L'homme est réellement apparu de nulle part. Soit il est capable de franchir le goulet, et dans ce cas c'est un garou. Soit il dispose de pouvoirs inconnus.

Soudain, le portail s'ouvre et un asiatique fait entrer les femmes rapidement. Avant de fermer, il jette un coup d'œil et aperçoit le bonze, qui ne bouge toujours pas. L'homme au portail est surpris, se fige et hésite. Rapidement, il dit quelque chose aux femmes en une langue étrangère, puis sort rapidement.

Tout en fixant le bonze, l'asiatique s'approche de lui, l'air déterminé. Le vent change brusquement et les effluves des deux hommes arrivent au museau de Nik. L'asiatique qui vient de sortir du portail sent légèrement la peur, malgré son masque de sérénité. Le bonze sent l'encens.

[Blackwolf]

Nik résiste à l'envie de provoquer une terreur incontrôlable chez l'asiatique. L'odeur d'encens n'est pas désagréable mais trop forte pour son museau de loup et il éternue légèrement. Se rendant compte de sa stupidité il se glisse rapidement mais sans bruit sous un buisson et s'y tapi tout en gardant son regard braqué sur le bonze.

[Zoorin]

L'asiatique s'arrête à distance du bonze et lui demande, la voix assurée :

- Que voulez-vous ? Elles sont chez nous à présent.

Sans bouger, le bonze répond :

- Elles ont tort de nous quitter et vous avez tort de les recueillir. Elles ne pourront pas développer leur potentiel chez vous.

- Leur don ne sera pas dévoyé, vous voulez dire. * le ton de l'asiatique monte * Elles sont venues de leur plein gré, pour rejoindre leurs frères et soeurs de sang. Vous ne pouvez aller contre ça.

- Si, bien sûr. Nous l'avons déjà fait.

- Mais pas ici. * l'asiatique se redresse, plus assuré * Vous ne pouvez rien faire ici. Nous sommes protégés par trop puissant pour vous.

Le bonze fait un petit sourire.

- Nous le voudrions, nous pourrions raser vos protecteurs en quelques minutes. Nous les gardons en vie uniquement pour les connaissances qu'ils possèdent dans le monde des esprits. Mais ils ne pourrons pas nous arrêter le jour où nous voudrons récupérer ces trois élues.

- Elles ne sont pas élues. * l'asiatique s'énerve * Leur don vient de leur sang, celui de notre famille. Vous n'avez aucun droit sur elles. Oubliez cette idée ridicule.

Le bonze laisse un instant de silence et réplique :

- Dites leur juste qu'elles ont encore la possibilité de revenir de leur plein gré au foyer. Et que sinon, nous ne pourrons les laisser ainsi partir.

- Des menaces !? Vous êtes ...

Le bonze disparaît au milieu de la phrase de l'asiatique. Sa disparition est instantanée, et ne ressemble pas à un passage dans l'umbra. A moins d'être un théurge à la Gnose très puissante.

L'asiatique reste un moment tendu et crispé, jetant des coups d'oeil furtifs à droite et à gauche.

[Blackwolf]

Nikolaï n'aime pas beaucoup ça, un homme qui disparaît en un clin d'oeil sans laisser de trace ça n'a rien de sympathique. Il s'enfonce plus profondément dans le buisson et jet de vifs coups d'oeils aiguisés de part et d'autre de peur d'être surpris. Cependant il fait bien attention à surveiller l'asiatique en même temps. Cette affaire l'intrigue beaucoup il ne veut pas perdre une miette de la suit e des évènements.

[Zoorin]

L'asiatique, après être resté aux aguets un moment, retourne lentement au portail finement sculpté, méfiant et sur ses gardes. Il commence à ouvrir quand une forme s'approche lentement de lui, se glissant avec habileté dans les ombres.

Un loup !

Le vent étant bien orienté, Nik apprend qu'il s'agit en fait d'une louve, d'un certain âge.

[Blackwolf]

Passé la première seconde d'incompréhension et de consternation Nik sort discrètement de sa cachette et se glisse avec précaution mais vivacité vers l'asiatique et la louve "une louve ici c'est impossible, c'est donc une de mes semblables, mais si je n'ai pas vu celle-là..." puis il réalise qu'il ne l'avait vu avant et s'arrête pour jeter un regard sur les environs et chercher quelque chose de suspect.

[Zoorin]

Nik tend ses sens, et détecte de légers bruits furtifs autour de sa position (jet 1185). La louve n'est pas seule.

Il se maudit silencieusement. Il est en terre garou, et les garous marchent en meute ; il est évident qu'elle n'est pas seule.

Il en détecte quatre autres, deux à sa droite et deux derrière sur sa gauche. Ceux de derrière, vu sa situation, on pût le repérer à son odeur. En tout cas, ils ne sont pas loin. Sa cachette est bonne, mais il est sur leur territoire, s'ils l'ont senti, ils comprendront vite où il est exactement.

Il est entouré. En cas de fuite, la meilleure solution est vers l'avant, vers l'asiatique et surtout les bâtiments. Sur sa gauche, il y a la louve et le lac. Sur sa droite, il y a deux garous, derrière lui, ils sont deux également.

[Blackwolf]

"Peste soit la sûreté." Nik regarde autour de lui cherche une échappatoire mais ne trouve rien. Il lance un ultime regard derrière lui et sonde l'obscurité. "De toute façon quoi que je fasse je n'ai aucune chance dans la fuite." Il se détourne va sur sa droite discrètement se coule derrière un imposant chêne qui le coupe du léger vent et si installe tous les sens en alertes, il attend.

[Zoorin]

(jet furtivité : 1186)

La manoeuvre de Nik semble réussir. Les deux garous de sa droite ne l'ont manifestement pas perçu et ceux à l'arrière sont arrivés dans le bosquet qu'il occupait avant, mais se sont arrêtés. Ceci étant, son espace se réduit et ils le trouveront à un moment ou à un autre.

La louve, quant à elle, ne l'a pas détecté non plus ; elle continue son approche vers l'asiatique qui arrive au portail. D'un léger jappement, elle l'interpelle. Il sursaute et scrute l'obscurité. La louve sort à moitié des ombres, et entame sa transformation. L'asiatique distingue l'ombre mouvante devenir énorme, puis prendre forme humaine. Il fait un mouvement de crainte, mais il connaît manifestement les loups-garous et ne fuit pas comme n'importe quel humain. D'une voix blanche, il lance :

Qui êtes-vous ?

La femme, sa transformation terminée, lui répond d'une voix chaude et rauque, comme burinée par les ans et les guerres :

Sylve. Vous avez des ennuis ? Les esprits ont senti un intrus disposant de pouvoirs inconnus.