Le Songe de Paris

[ESTEBAN]

Esteban ferme ses yeux puis se concentre sur cette brise légère et parfumée … il se remémore rapidement son lieu favori avec ses bosquets, ses buissons et cette vue magnifique sur la vallée en contrebas …

(Esteban : Fée + Périple : n° 827)

[Zoorin]

Esteban voit malgré ses yeux fermés toute une série de bribes de souvenirs, confus mais intenses, qui virevoltent autour de lui et prennent force et vie. Ils quittent l'esprit du changelin pour se matérialiser.

Soudain, un grand courant d'air et un brusque rafraîchissement de l'atmosphère surprend le sidhe, qui ouvre les yeux.

La prairie est étincelante. Des fleurs, des herbes hautes et folles couvrent une petite colline ronde. Derrière les deux changelins, une forêt épaisse, baignée de traits de lumière et de tous les verts du monde. Elle est peuplée de nombreux animaux, écureuils, rongeurs et oiseaux, qui courent, batifolent ou chantent.

Au loin, l'horizon est barré de tout côté par des falaises douces, formant comme une cuvette.

Blornic marche au hasard, regardant à droite et à gauche. Il sourit et se retourne :

Il est splendide ce Songe. Je sens qu'on va être bien ici.

[ESTEBAN]

Esteban écarquille les yeux, le spectacle est magnifique. Il se tourne vers Blornic puis lui redemande ?

Dis-moi, c'est notre esprit qui rêve tous ceci ou nous sommes passés dans ce songe en chair et en os ?

[Zoorin]

Nous sommes physiquement présent ici. Nous sommes fait de chimère autant que de sang et d'os. * il se penche et cueille une fleur pour la sentir * Il n'y a plus personne dans ta pièce, mais regarde. * tend un doigt en désignant derrière le sidhe *

Esteban se retourne et voit un arbre isolé, énorme, presque mort, aux branches sombres et tortueuses. Il ressemble à un arbre dans lequel Esteban avait fait une cabane et, de fait, un tas de planches et de cordes moisis jonchent le sol, pris dans la végétation.

Nous sommes arrivés par là. Pour revenir, la porte doit certainement être dans un trou de cet arbre. Ou alors, il s'ouvre, je ne sais pas.

Il s'assoie dans l'herbe.

Ton Rêve est merveilleux. Est-il lié à un cauchemar ? Y aura t il des monstres dans cette forêt ?

[ESTEBAN]

Non, dans mon rêve, je rejoins ma grand-mère et je lui raconte mes péripéties. Elle m'écoute tendrement et me rassure. C’est un moment particulièrement émouvant et décontractant, revigorant même. Mais c'est vrai, parfois, je suis dérangé par les appels de mes parents ou de mes cousins ou bien de Cador, un camarade de classe que je détestais tout particulièrement. Je dois alors quitter précipitamment cet endroit afin de ne pas être repéré ! Parfois même cela se transforme en une traque, une chasse à l’homme dans laquelle je suis le gibier. Mais mes poursuivants ne m’ont encore jamais rattrapé ! Et puis ça n’arrive pas très souvent.

[Zoorin]

Bien. Visitons un peu, tu veux bien ? Ici, dans les Songes, tout est chimérie. Et il y a souvent de nombreuses connexions avec le lieu d’origine du Rêve, c’est à dire ton appartement.

Il désigne l’arbre :

Je ne serait pas surpris que cet arbre soit lié à un de tes meubles, ou à un de tes objets fétiches.

Il regarde un moment l’orée de la forêt, toujours assis dans l’herbe.

Il n’y a pas de Marques, de Signes par ici. C’est à dire d’objets ou de créatures chimériques que tu as rassemblé dans tes Rêves parce qu’ils ont une importance particulière pour toi. C’est pour cela que je te posais la question de tes cauchemars. Il est toujours désagréable d’être attaqué par une chimère hargneuse.

Il s’allonge complètement et savoure le soleil lumineux.

[ESTEBAN]

Esteban contemple aussi la forêt puis vient s'asseoir à côté de Blornic.

L'horizon est bloqué par une falaise, est-ce toujours le cas ? Enfin, est-ce que les lieux chimériques sont toujours délimités ainsi ou il en existe de plus vaste ?

[Zoorin]

Blornic regarde autour de lui et répond en hochant la tête.

Oui, les pays des Songes sont toujours très limités. Celui-ci est d'ailleurs assez grand. Ca se voit que c'est un Rêve récurent, tu l'as développé progressivement. Il n'y a rien au-delà de ses falaises. Ou alors un chemin menant à un autre Rêve, mais il est difficile de les trouver. * il se redresse sur les coudes * Par contre il existe de grands Royaumes compilant tous les Rêves communs à une grande masse de gens. Le Rêve de la Belle au bois dormant est immense et merveilleux. Mais également dangereux. Ces Royaumes sont assez difficiles à atteindre, car les chemins sont cachés et instable.

Il regarde des oiseaux se poser non loin et piailler.

[ESTEBAN]

Et le temps, comment s'écoule-t-il ? Est-ce que le temps passé ici est le même que dans le monde réel ou est-il différent ?

[Zoorin]

A ma connsaissance, le temps se déroule de la même manière ici que sur Terre. Des voyageurs m'ont parlé de Royaume des Songes étranges où le temps se tordait, mais je ne les connais pas. De plus, je soupçonne fort que cela ne soit que des rumeurs.

Il se lève et regarde dans toutes les directions.

Bon, on visite et on cherche des passages ?

[ESTEBAN]

Esteban le regarde surpris :

Des passages ? Mais vers où ?

[Zoorin]

Blornic lève les bras et fait plusieurs tours sur lui-même, le sourire aux lèvres et la figure pétillante :

Vers d'autres rêves, vers d'immenses territoires, vers les mythiques Rêves collectifs formés du regroupement des Rêves de toute l'humanité. On s'y sent merveilleusement bien. * se tourne vers Esteban * Vu tes compétences dans l'Art du Périples, nous pouvons certainement en faire un beau.

Il se dirige vers la barrière de roche :

Vois-tu, les Rêves sont très hermétiques les uns avec les autres, mais, il est possible de trouver ou de créer des passages pour circuler. Cela permet de fouiller une idée et d'apprendre de l'expérience de la terre entière. Nous avons bien besoin de ça pour garder la foi dans le glamour. Parce que vu de la Terre, on a l'impression permanente que plus personne ne rêve, n'invente, n'imagine quoi que se soit.

Après à peine deux minutes de marche, les deux amis se retrouvent au pied d'une falaise verticale et apparemment infranchissable. Esteban est surpris, car la muraille semblait être beaucoup plus loin. Une fois dessous, elle est écrasante, étouffante. Et surtout, il n'y a nul part de trou ou de fissure.

[ESTEBAN]

Il inspecte alors la falaise puis ferme les yeux et se concentre. Les images de cette falaise se recomposent dans son esprit puis se mêlent à d’autres vues provenant de films, de magazines ou bien simplement de photos prises par lui-même. Une vue plongeante puis rasante à très grande vitesse le long d’une paroi rocheuse, l’emmène vers une grotte située à plusieurs mètres de haut sur cette paroi. Esteban prend alors son élan * il s’accroupit et tend le bras droit, la paume ouverte, vers le ciel * et s’élance vers cette cavité * il se redresse *. Sa vitesse est fulgurante. Il pénètre alors à l’intérieur et tout en volant encore, s’enfonce au cœur de l’ombre profonde à la recherche d’une sortie …

Esteban (Périples + fée : n°835 )

[Zoorin]

Esteban ne voyant plus rien, s'arrête vite. Grisé par cette vitesse, il est déçu de ne pas pouvoir en profiter davantage. Soudain, il se rend compte qu'il est seul !

Il se retourne et se dirige rapidement vers la sortie, quand Blornic atterrit, lui aussi après un saut fabuleux, à l'entrée. Il lui jette un regard heureux :

C'est bien, tu utilises sans gêne ta force liée au Songe. Ici, tu peux le faire sans risque, et surtout, sans avoir besoin de piocher dans tes réserves chimériques. Tu n'as pas de banalité à vaincre. * lève un doigt et prend un air ennuyé * Juste un truc. La prochaine fois, dis moi ce que tu fais, histoire que je puisse t'accompagner. Imagines qu'une entité menaçante se terre ici !

Et à l'instant, un feulement sourd, lointain, mais puissant, retentit du fond de la grotte.

[ESTEBAN]

Euh ... tu connais ce type de cri ? ... C'est bon signe ou pas .... on détale ?