Une étrange rencontre

[Zoorin]

Esteban ne comprend pas. Son appareil est encore déchargé. Il vient pourtant de mettre les piles de rechange qu'il à mis sur chargeur le matin même. Mais rien à faire, son numérique ne s'allume pas.

Pestant, il regarde la cible qu'il attendait depuis longtemps, le lever de soleil sur Paris depuis la rotonde des Buttes Chaumont. Il est magnifique, avec juste quelques nuages pour l'illustrer encore davantage. Splendide tableau mêlant l'urbain et le naturel. Cela valait le coup de se lever très tôt et de sauter par dessus les grilles.

[ESTEBAN]

Il sort alors de son sac, son vieil et fidèle appareil photo argentique. Il se positionne et règle la profondeur de champ. Puis il commence ses prises, cherchant à jouer avec la lumière changeante, à faire ressortir tels ou tels bâtiments, tels ou tels petits détails … il zoome puis revient à une vision plus panoramique … et se délecte à jouer avec son sujet !

[Zoorin]

Esteban espère que ces clichés seront une réussite, même s'il ne doute pas trop vu que ce n'estpas la première fois qu'il tente ce genre de chose. Mais il espère aussi être surpris. C'est ça qu'est bien avec les argentique. Il y a la surprise au bout.

Une fois ceci fait, il redescend pour ce mettre dans un coin et attendre que les gardiens ouvrent les portes. Il va derrière un petit pavillon et s'assoie dans des buissons élevés.

[ESTEBAN]

Il s'installe au sol confortablement puis regarde à nouveau son appareil numérique. Apparemment ca vient bien des piles, vive la technologie ! Il scrute ensuite les alentours, plus qu'une bonne demi-heure et normalement, il va pouvoir se dévoiler. En attendant, il essaye de se faire le plus petit possible afin de ne pas se faire remarquer.

Puis, afin de ne pas perdre de temps inutilement, il reprend son appareil argentique, se couche délicatement sous les buissons et commence à prendre quelques clichés détaillés du bâtiment situé derrière lui : quelques particularités comme de la mousse sur des pierres, des fissures, des reflets sur les vitres ... pas facile d'où il est mais c'est encore plus intéressant !

[Zoorin]

Soudain, il sent des gouttelettes d'eau lui tomber dessus, accompagnées d'un vent frais à l'odeur ... presque salée

[ESTEBAN]

Mince j'ai du me faire prendre !: pense-t-il. Esteban protège rapidement son appareil avec son pull puis il lève la tête et regarde autour de lui. C'est sûrement le jardinier du parc qui, l'ayant découvert, lui fait comprendre avec son jet d'eau de sortir de là !

[Zoorin]

Il n'y a personne autour de lui. Esteban se redresse et regarde aux alentours, mais il n'y a vraiment personne. De la main, il s'essuie le visage, qui est légèrement humide, d'une eau légèrement salée, marine. Il écoute soigneusement, mais n'entend rien de spécial. Il y a des oiseaux, le vent dans les branches, mais pas de bruit de pas, ni rien qui révèle la présence d'une personne.

Je suis là.

Une voix dans sa tête, crissante, sinistre.

Je te suis, fille des Vates et des Filid des vertes contrées.

Il n'y a personne autour de lui. La voix est puissante, surmontant tous les autres bruits.

Tu as éveillé les anciens dieux et je suis chargé de te mener auprès de tes cousins.

[ESTEBAN]

Esteban a tous ses sens en alerte, son poul s'accélère. Qu'est-ce que c'est que ça ? Puis il se lève et sort des buissons, toujours en alerte (esteban perc+acui : 766), il choisit de changer de position dans le parc pour voir si ça ne viendrait pas de cet endroit... il avance doucement, le coeur palpitant, les dents serrées, mais bien à découvert afin d'être vu par n'importe qui d'ailleurs. Et si c'était le gardien du parc, se serait même bien ! De toute façon, si on l'a débusqué de sa cachette, ça ne sert plus à rien de se cacher ....

Puis il fait un petit pas piétiné de rock rapide, un tour sur lui même (esteban : periples+fée : 767)

[Zoorin]

La chimérie est faible, par ici, et Esteban ne voit rien de particulier qui puisse l'aiguiller.

Il tourne la tête en tout sens et se calme un peu en ne voyant rien, mais la voix retentit immédiatement :

Je suis un esprit envoyé par tes ancêtres. Ils t'ont reconnu.

Prenant une intonation encore plus grinçante, moins compréhensible :

Tu es une personne des deux mondes, et ta place est avec tes cousins autant qu'avec tes frères.

[ESTEBAN]

Esteban décide de se mettre de nouveau à couvert, il avance donc prudemment jusqu'à trouver une autre rangée de buissons suffisamment grands pour le cacher. Il sort son portable et téléphone à Blornic. Il est encore tôt mais il veut lui indiquer simplement où il est et ce qui lui arrive, au cas où. Une fois le message d'introduction de la messagerie vocale écoulé, il laisse donc ces informations en parlant à mi-voix :

Bonjour Blornic, excuse-moi de te déranger mais je voulais simplement te dire que je me trouve à présent dans le parc des buttes Chaumont. Je suis seul mais apparemment des voix me poursuivent, me disant qu’elle est une… fille des vertes contrées et qu’elle veut m’emmener près de mes… frères ou cousins… j’avoue être un peu embarrassé mais bon allez je me lance.

Il raccroche ensuite puis se concentre. Cette voix semble venir de nulle part, est-ce dans sa tête que tout se passe ou bien autour de lui ? Il décide finalement de lui répondre en parlant tout bas… Que penserait n’importe quel dormeur s’il le voyait parler tout seul ! Enfin.

Fille des vertes contrées, je suis prêt à vous écouter, à la seule condition que vous vous matérialisez devant moi. Comprenez, puisque qu’apparemment vous semblez me connaître, que j’ai encore besoin de beaucoup d’explications avant de pouvoir m’engager avec qui que ce soit. Montrez-vous, et nous pourrons voir ensemble le problème qui vous mène à moi.

[Zoorin]

La voix sonne plus doucement, mais toujours aussi irréelle :

Nous sommes des esprits. Nous ne sommes pas de ton monde et ne pouvons y venir.

Un silence assez long, et alors qu'Esteban allait reprendre la parole :

Je suis envoyé par tes ancêtres, qui t'ont reconnu. Ils veulent que tu ailles retrouver les tiens, tes frères et soeurs de sang. Différents dans la forme mais semblable dans la lignée.

[ESTEBAN]

Bon eh bien, première question : pouvez-vous m’entendre penser où suis-je obligé de vous répondre à voix haute ?

[Zoorin]

Soudain, une grosse voix bourrue retentit dans le dos d'Esteban, lui lançant :

Mais qu'est ce que vous foutez là, bordel ?

Esteban, se retournant, voit deux gardiens, un petit vieux ventripotent qui vient de crier et un jeune maghrébain qui à l'air de se marrer.

[ESTEBAN]

Esteban sort de sa cachette en s’étirant, les yeux mi-clos et dit en baillant :

Excusez-moi mais j’ai voulu contempler le coucher de soleil et je crois que je me suis endormi malgré-moi. Alors lorsque j’ai vu la grille du parc fermé, ce matin, très tôt, j’en ai profité pour prendre quelques clichés du lever de soleil et puis je me suis installé ici en attendant que vous ouvriez de nouveau le parc. Si vous voulez, je vous montrerais mes clichés, il y en a pas mal mais je ne sais pas s’ils sont tous réussis, le hasard de la photographie, vous savez !

(Esteban : manip + subt : n°772)

[Zoorin]

Le gardien se moque bien des photos d'Esteban et le fout dehors en grommelant que la prochaine fois, "il verbalisera, parce qu'il en a le pouvoir !" sous les yeux amusés de son compagnon silencieux.

Une fois dehors, Esteban attend dans une rue calme que les voix interviennent à nouveau, mais rien d'autre ne se passe.