Duel Spirituel

[Zoorin]

Tu as froid, ton corps est presque anesthésié tant il a froid. Tu ne sens plus ta jambe mais à présent, c'est tout ton torse qui est contracté. Seule ta tête est encore tiède, douce d'une chaleur semblant provenir du chant et des tambours. Ton esprit se met à voguer, l'odeur puissante des plantes aidant l'esprit à se libérer.

Soudain, tu te sens partir, tes sensations te quitter, tes pensées devenir plus confuses. Tout devient noir.

Tu sais que tu es conscient, tu as du mal à rassembler tes souvenirs, à savoir même qui tu es et ce que tu es. Tu sens une présence qui t'entoure, qui te vide, qui t'aspire tes émotions, tes souvenirs et tes sensations. Tu ne veux pas les perdre, mais tu es perdu, comme un nourrisson au milieu d'un globe vide, froid et noir.

Désespérément, tu essaies de t'accrocher à tes souvenirs.

[Tu perds un point de Gnose. Jet de Volonté difficulté 7, ou moins si tu fais un bon roleplay pour conserver tes souvenirs.]

[Zoorin]

Il voit un tunnel noir avec une lumière au bout. Le tunnel est composé d'une infinité de petites facettes légèrement luisante. Il est grand, énorme, immense. Cadélé regarde à droite et à gauche, il est à des centaines de mètres de chaque bord, en lévitation.

Il se rend soudain compte qu'il n'est plus dans la Grande Salle du caern, qu'il n'est plus dans le monde réel.

Non, tu es dans un endroit complexe, où est attiré Khôl. Ce monde est celui de la Tisseuse, où votre force spirituelle sera aspirée définitivement.

La voix d'Olwen résonne dans sa tête, qu'il se prend avec les mains tellement elle est forte. Il se rend compte alors qu'il est en crinos. La peur le prend. Il est seul, dans un monde fou et obscur, il se dirige lentement vers la lumière blanche, froide, aveuglante et encore lointaine.

Et il aperçoit Khôl, plus loin, et est brusquement dirigé vers lui. Il est en homidé, les yeux fermé, et des images apparaissent et disparaissent à grande vitesse autour de lui. Il semble tout aussi inerte que dans le monde réel mais réagit manifestement lorsqu'une image apparaît ou disparaît.

La voix d'Olwen, à nouveau, toujours aussi puissante :

L'esprit doit être en train de lui détruire toute sa personnalité pour faire de lui un être neutre, sans idées et sans souvenirs. Il faut que tu le réveilles et que tu le forces à se rappeler tout ce qu'il peut. Je ne peux pas vraiment t'aider plus. J'essaie de détruire l'esprit d'ici, mais il est coriace.

[Gabroth]

Cadélé enlève ses mains de ses oreilles et regarde de toute part. Il essaie de se retenir de ne pas se déplacer mais son corps ne lui obéit plus, il flotte au milieu de nulle part, pédalant des pieds et agitant les bras maladroitement.

A quelques pas de Khôl, Cadélé l'observe quelques instant essayant de comprend ce qui lui arrive.

S'adressant à Olwen, commentant à haute voie ce qu'il voit.

Des sortes d'écrans apparaissent tout autour de lui, on dirait que ses souvenirs se matérialisent. Si c'est comme tu me l'as dit, ils s'échappent peut-être de sa tête ...

Cadélé marque une bref pause se demandant lui-même ce qu'il est en train de raconter.

C'est comme s'il manifestait à chaque fois que des images s'échappait de lui.

Cadélé essaie de capter certaines images tout en s'adressant à Khôl.

Khôl ? Khôl ? C'est moi Cadélé, tu m'entend ?
*Plus fort*
Khôl, c'est Cadé !

Cadélé essaie de s'approcher plus près de Khôl en brassant l'air pour avancer afin d'essayer de s'amarer à lui.

[Earalia]

L'esprit de Khôl se débat, il remue de droite et de gauche, comme s'il se noyait.

Désespérément, il s'accroche à ce qu'il lui reste...

Maria, la fidèle Maria... Il se tend vers elle, vers cette pensée chaude et douce... Comme un naufragé à sa seule planche de salut...

Il la revoit, le bordant, alors qu'il n'était qu'un enfant dans un monde inconnu, en pays étranger...
Ils venaient d'arriver en Chine, et Khôl ne voulait pas aller à l'école, changer encore d'amis et de professeurs...

Mais l'image disparait, comme envolé, un nuage de fumée glissant entre les doigts...

Il se revoit, rencontrant Cadélé pour la première fois...
Pfuit...
Noire Rivière, et leur alliance inébranlable... L'image résiste un peu, puis vacille...
Pfuit...

Plus frais, plus récent, il revoit Maria ramenant son arbre généalogique jusqu'alors inconnu...
Son passé, son histoire... Son arbre...
Il arrive à le visualiser, il est là, proche...

Ses racines sont fermement ancrées dans le sol, les branches montent haut dans le ciel malsain, de la couleur des tripes...
Malgré cela, l'arbre est fort, vivant et fier... réel... palpable...

Khôl tend son esprit vers lui de toutes ses forces faiblissantes, il veut s'en approcher, le toucher, s'y accrocher...
Il se tend, s'étire, s'allonge... Et il le palpe du bout de son esprit...
Il le touche et s'y accroche désespérément...
Son arbre... Sa vie... Ses ancêtres et ses descendants...
Tout est là...

[Zoorin]

[Khôl]

Soudain, sa vision de l'arbre s'éclaircit, devient plus nette, plus forte. Plusieurs branches se mettent à frissonner et Khôl voit des êtres parcourir les branches, le regardant de loin, comme indifférent. En se rapprochant un peu, il reconnaît des crinos, des garous qui font minuscules sur le gigantesque arbre de sa lignée. Cet arbre ne disparaît pas. Il reste là, bien présent et puissant.

Et soudain, sur le côté, il voit un crinos lui faire des signes. Khôl est heureux car il est le premier à manifester un intérêt envers lui, ceux de l'arbre se contentant de se déplacer sans se soucier de lui.

Un son, léger, diffus.

Ce crinos, il le connaît, mais ne parvient pas à se souvenir qui il est. Il le voit s'approcher de l'arbre en flottant vers lui. Il fait des gestes et semble hurler, mais Khôl n'entend rien de distinct. Un mur de silence les sépare. Et d'incompréhension. Car même s'il semble le connaître, Khôl ne voit pas qui il est. Il cherche, il fouille dans ses bribes de souvenir. Il cherche un indice, un moment, une émotion, quelque chose qui lui donnerait la clef.

[un point de Gnose perdu. (731)

[Cadélé]

Cadélé arrive non loin de Khôl, et ce dernier entrouvre les yeux, mais ne réagit pas plus à ses cris. Et soudain, alors qu'il semblait pouvoir se diriger aisément, il est arrêté par un mur invisible, mou et froid. Il est à quelques mètres de son compagnon, mais ne peut plus avancer. Des images, sortes d'hologrammes sortent toujours de khôl pour s'éloigner lentement et s'évanouir, mais Cadélé ne parvient pas à les retenir. Lorsqu'il en touche une, sa main la disperse.

Soudain, une branche d'arbre sort du corps de l'arpenteur silencieux. Elle est grande, richement garnie de feuilles et elle porte de petits êtres ressemblant à des loup-garous dans toutes les formes en tout petit. La branche s'allonge à mesure qu'elle sort du corps et arrive près de cadélé, puis, toujours en s'allongeant le dépasse.

[Earalia]

Le jeune adolescent s'accroche à l'arbre, caresse l'écorce de son tronc. Il touche les feuilles du bout des doigts, et se penche sur les petites créatures qui l'habitent...

Un nouveau souvenir incongru, dont il ignore l'origine surgit... Un homme, immense, allongé sur une plage, attaché par de très fines cordelettes, encerclé par une multitude d'hommes minuscules en arme...
Il voit... Maria... se demandant avec effroi un instant qui elle, est en train de refermer un gros livre d'histoires... Le bruit du livre se refermant claque comme un coup de tonnerre, comme s'il se refermait sur plus que de l'encre noire...
Mais il n'arrive pas à faire le lien entre ces deux souvenirs, ni à distinguer le vrai du faux...

En arrière plan, le crinos s'agite toujours, et Khôl se demande si cet être sympathique peut l'aider...
Sans lacher l'arbre, il se tourne vers lui, s'attendant presque à ce qu'il s'évapore comme le reste...
Il lui fait un petit signe de reconnaissance... Et la peur le saisit, plus intense encore...
Ca, il ne sait pas faire, comme si l'effort était trop grand, son bras trop lourd, trop rigide...

Il veut parler, dire sa détresse, mais ses lèvres semblent soudés, et c'est avec un effort surhumain qu'il arrive à chuchoter, dans un souffle ténu, à peine plus audible que le coeur d'un colibri...

Ai...dez....... .... moi... ...

[Gabroth]

Cadélé est tout perdu, il regarde de gauche à droite, la langue pendante et les bras balant, cherchant quelqu'un, un indice qui pourait lui souffler comme sortir Khôl de là.
Tout à coup, ce qui semblait être une image comme les autres prend de l'ampleur et s'approche de lui.

Khôl ! ... Khôl tu es là ?
Khôl !

Khôl réveille toi, reste avec nous Khôl. Tu ne vas pas me laisser tout seul ici ... Tu sais que tout le monde t'attend pour rejoindre la meute.

Il regarde avec attention l'arbre passer à coté de lui, approchant sa main de la branche et des petits loup-garous qui s'y trouvent hésitant à la toucher de peur qu'elle se volatilise.

"Il bouge, tout n'es pas perdu."

*Agitant les bras*
Khôl tu ne vas pas oublier ta famille, Khôl, tu es un loup-garou et qui plus est un Arpenteur silencieux et d'après ce que j'ai entendu tes ancètres sont coriaces, alors fait moi le plaisir de revenir avec nous et de botter les fesses à ce démon de mes deux. MERDE !
*tapant du poing dans sa paume de main*

Voyant Khôl s'accrocher à cet arbre, Cadélé s'appuie à son tour dessus espérant créer un contact avec Khôl à travers cette seule entité lui semblant réconfortante dans ce lieu angoissant.

Vient vers moi Khôl, je vais t'aider. Il faut que l'on rentre maintent tout le monde s'inquiète pour toi.

[Zoorin]

[Cadélé]

Cadélé sent soudain un contact sur la main qui touche l'arbre. Une garou de petite taille lui tire les poils doucement en lui souriant gravement. Quand elle voit qu'il la regarde, elle lui indique silencieusement de se tirer vers l'arbre pour aller vers son ami. Ensuite, elle lui fait en geste comprendre qu'il faut être doux avec Khôl, avec les gestes d'une mère qui berce son enfant.

[Khôl]

L'immobilisme de Khôl est étouffant, effrayant. Son corps ne lui obéit qu'à contre-cœur, comme s'il refusait de se mettre en marche, comme si le repos éternel était la seule solution.

Mais ses oreilles commencent à entendre ce que lui dit le crinos qui est en face de lui, non loin. Il perçoit ses phrases, comme venant de loin, de très loin.

Khôl ? .... Ce doit être son nom, mais il ne sait même pas pourquoi il a un nom. L'existence neutre et anonyme lui semble si douce.

... rejoindre la meute ... Une sensation agréable de groupe, de communion l'envahit. Des choses qu'il croyait oubliée et qui lui reviennent par fragment. C'est donc agréable d'être avec les autres, ses amis ?

.... Arpenteurs silencieux ... Le mot le choque. Il sait qu'il est un membre de cette grande lignée. Il sait que l'arbre est le rassemblement de cette lignée. Il sait que sa place a été parmi eux. Et maintenant ?

Viens ... Khôl voudrait, mais il ne sait pas comment faire, ... et ne sait pas bien s'il lui faut le faire. Tout est si confus, mélangé dans sa tête.

[un point de Gnose perdu. (733)]

[Gabroth]

Cadélé sourit au petit être, lui fait un signe de tête et avance lentement vers Khôl tout en se tenant à l'arbre.

Il s'approche lentement, observant la vie des habitants de l'arbre, son écorse et ses feuilles. Il sent la vie frémir son ses doigts, il sent la présence de Gaïa : chaleureuse et maternelle l'accompagner.
Petit à petit il se rapproche de Khôl. Il semble endormi et serein enlaçant l'arbre de ses bras.

*Prenant une grande respiration pour sembler le plus serein possible vis-à-vis de Khôl, chassant son angoisse du lieu et son inquiétude pour Khôl, il reprend de sa voie la plus douce*
Lentement, Cadélé pose sa main sur l'avant bras de Khôl...

Khôl ? Il faut que tu te réveilles maintenant, tu n'es pas à ta place ici ... Khôl ?
Es-ce que tu m'entend Khôl ? Fait moi un signe ...

[Zoorin]

Khôl sent le contact sur son bras, doux et ferme. Il entend les mots de son compagnon et chacun d'entre eux ouvre dans son esprit des vagues de sentiment mêlés. Il revoie tout ce qu'il a vécu avec l'arhoun, mais de manière floue, comme si chaque moment était transformé par les émotions qui l'avaient traversé alors.

Ses souvenirs le réveillent quelques peu, lui rendant une certaine lucidité. Il tourne la tête vers Cadélé.

[Earalia]

Khôl regarde Cadélé d'un oeil éteint qui semble ne pas réussir à bien le fixer...
Il voit les images défiler, rappels éphémères de ce qui les unit. Les sentiments, ressentis à une telle vitesse déforme les traits de Khôl de manière étrange, alors qu'il ressent une profonde amitié, de l'agacement, de l'énervement, de la reconnaissance et tant de choses encore...
Mais c'est la détresse qui domine.

Khôl articule difficilement un appel à l'aide, se raccrochant à ce contact amical...

Ami... Aide... moi...

[Zoorin]

[Cadélé] (760)

L'arhoun, dans un flash, vit alors un contact spirituel avec Khôl. Il ressent des émotions confuses et voit plein d'images de lui-même dans sa tête. Instinctivement, il sent que Khôl est en train de penser à lui, de se raccrocher à lui. Il voit apparaître dans le vide des images correspondant à ce qui entre dans sa tête autour du "corps astral" de Khôl et, au lieu de disparaître, revenir en lui. Ces images sont les souvenirs que Khôl a de lui, et il est en train de les retrouver, de les reprendre pour les garder.

Maintenant, il faut partir d'ici, mais Cadélé ne sait pas comment.

[Khôl] (761) perte d'un point de gnose

Le contact spirituel avec son compagnon est un petit choc !

Tous plein de souvenirs reviennent brutalement, clairs, nets. Ils jaillissent comme de nulle part et s'imposent rapidement à sa conscience avant de laisser la place à un autre. Mais Khôl sait instinctivement qu'ils ne disparaissent pas. Ils reprennent simplement la place qui était la leur avant l'agression de l'esprit.

Fébrile, il se laisse faire, pour ne pas entraver le contact et se processus si doux, si agréable. Il revit, littéralement, sa proximité, son amitié et ses combats avec Cadélé.

[Gabroth]

Cadéle se laisse envahir par Khôl et le laisse, sans réellement contrôler le phénomène, piocher dans leurs pensées communes.

Réfléchissant à un moyen de sortir de là, Cadélé tente d'apporter à Khôl les images ce à quoi il pense : Des images des autres louveteaux, des images de leurs dernières péripéties pour enfin lui montrer que tout le monde attend qu'il se réveille dans la grande salle du Caern. Des images de Olwen, Yvan ainsi que la sa propre image allongé au sol.

*Cadélé susurre*
Ils nous attendent Khôl, il faut qu'on aille les rejoindre maintenant.

[Earalia]

Khôl se laisse envahir, et absorbe tout ce qu'il peut de Cadélé, tel un homme perdu dans le désert trouvant une oasis, il se repait de ces pensées, de ces souvenirs, et se rempli de ça comme une outre vide.

Il suffoque un peu, il hoquette, retrouvant ses pensées comme il retrouverait son souffle, et il s'accroche à Cadélé, tente de bouger, de lui faire comprendre qu'il comprend et veut le suivre

[Zoorin]

Le simple fait que Cadélé veuille quitter cet endroit, et que Khôl l'accepte, provoque un déplacement. Lentement, ils se mettent à dériver, à s'éloigner de l'arbre et à se diriger vers les parois noires de l'immense tunnel.

Celle-ci, d'ailleurs, commencent à se fissurer et à s'éclaircir, des plaques s'effritent et tombent en poussière dans de légers bruits feutrés. Elles sont de petites taille, mais en s'approchant, Cadélé voit qu'il pourront passer sans problème.

Khôl est tout léger dans ses bras. Il le porte, le nourrit de ses souvenirs et de sa force spirituelle. Les deux garous, en marge de leur conscience, sont en train de revivre leurs souvenirs communs de manière extrêmement pure, limpide, forte et douce à la fois. Cette "fusion" est délectable. Chacun comprenant instinctivement et naturellement le point de vue de l'autre pour chaque situation.