Après la fête, un nouveau monde se découvre ...

[Zoorin]

Il n'est nul part. Esteban est seul, dans son fauteuil, entre deux arbres en bord de Seine.

[ESTEBAN]

Il prend alors son courage à deux mains et décide de se lever. Après tout, il est dans un monde qu'il a imaginé, il ne doit rien n'y avoir d'hostile donc autant en profiter. Esteban s'étire puis s'approche de la Seine et contemple le paysage, puis il s'allonge sur le sol au soleil et ferme les yeux. Il ressent encore la fatigue de la nuit précédente, et la chaleur du soleil lui fait un bien immense.

Il reste ainsi un long moment à écouter la vie au dehors qui s'écoule et à profiter des bienfaits du soleil. Puis peu à peu, il s'assoupit et part dans le domaine des songes...

[Zoorin]

Esteban a à pene le temps de fermer les yeux qu'un groupe de gamins qui se poursuivent passent non loin avec de grands cris. Soudain, l'un d'entre eux voit le jeune homme, et le désigne aux autres. Tous pouffent de rire et s'enfuient en ordre dispersé vers leurs parents qui discutent. Les enfants désignent Esteban et se font disputer car il ne faut pas désigner une personne ainsi.

L'un d'entre eux, un homme respectable vient rapidment au devant du jeune homme et lui demande :

Vous allez bien ? Vous êtes malade ?

[ESTEBAN]

Esteban ouvre les yeux, surpris. Mais que se passe-t-il ? Il est réellement au bord de la Seine !! Il sent tout d'un coup de la chaleur envahir son visage !! Que répondre ?

Euh, euuh, bégaille-t-il, non, non ca va, merci; j'ai simplement eu une nuit difficile... l'enterrement de ma vie de garçon...merci de m'avoir réveillé, je vais rentrer chez moi à présent, merci.

Puis tout penaud, il soulève son fauteuil. Ouf je ne me rappelais pas qu'il était aussi encombrant. Il sourit aux passants puis entreprend le long trajet de retour chez lui. Pas de possibilité de prendre le métro ni le taxi (ses poches sont vides). La fatigue lui semble encore plus pénible à supporter. Au bout de quelques mètres, épuisé, il décide de poser son fauteuil dans une arrière cours d'immeuble afin de venir le récupérer plus tard, lorsqu'il serait motorisé. Il reprend ensuite le chemin vers son atelier. Plus que 3 ou 4 km à pied et se sera terminé. Quelle journée, il s'en souviendra !!

[Zoorin]

Bien plus tard ...

Esteban arrive enfin à son immeuble et monte les escaliers en arrivant à son appartement, il voit sa porte entrouverte, et plusieurs personnes qui parlent à l'intérieur. Il ne reconnait pas leur voix.

[ESTEBAN]

Discrètement, il jette un coup d'oeil dans l'entrebaillement de la porte.

[Zoorin]

Esteban voit trois personnes discuter assez fort, qui sont à l'évidence toutes des changelins. Il les voit toutes les trois sous leur forme féerique.

La plus imposante est un elfe de belle prestance dont les oreilles en pointe sont recouvertes d'une tatouage délicat vert et or. Ses yeux perçants vert émeraude, sa chevelure finement tressée, ses habits ouvragés mais sans ostentation, sa voix sonnante et claire lui donnent une noblesse naturelle et imposent le respect.

En face de lui, un autre elfe explique que la disparition d'Esteban ne doit pas être trop grave, et que Brolnic s'inquiète pour peu de chose. Il explique qu'il est persuadé que le jeune homme se trouve DANS le Songe, et qu'il doit y être en sécurité, comme il sied à un elfe.
Cette personne est un homme très petit, filiforme et nerveux. Ses cheveux courts et noirs tranchent avec une tenue multicolore. Il a l'air très jeune, mais déjà plein d'assurance.

Le troisième du groupe est très différent. Très épais, trapu, les cheveux rouges écarlates, il est habillé d'un costume de cuir presque rigide, porte trois coutelas à la ceinture et une sorte de brassard en métal sur l'avant-bras gauche. Il observe l'appartement d'Esteban sans prendre part à la conversation. Il semble tout droit sorti d'un film fantastique, tant ses traits ou ses manières ne semblent pas humaines.

[ESTEBAN]

Esteban pousse alors la porte, doucement puis dit d'un ton de plus en plus énervé :

Euh, excusez-moi messieurs dame mais je suis de retour !!! Pour info, j'étais pas dans le songe mais à Paris au bord de la Seine. Cette expérience peut peut-être faire rire certaines personnes mais moi elle m'a fortement déplu. De plus, j'ai du abandonner mon fauteuil dans une cour minable et je ne sais pas si je vais le retrouver et comment je vais pouvoir le ramener !!!

[Zoorin]

Les trois personnes restent interdites un moment devant l'apparition et la tirade d'Esteban. Puis, ils réagissent chacun très différemment. L'elfe le plus grand éclate de rire. L'autre semble peu apprécier l'entrée du jeune homme. Le dernier changelin, qui avait posé prestement une main sur un de ses poignards, se relâche et observe la réaction de l'elfe, attendant manifestement quelque chose.

Soudain, Blornic sort de la cuisine, un portable à la main, l'air un peu affolé. A la vue du jeune changelin, il se détend et lance :

Esteban, qu'est ce qu'il t'est arrivé ?

[ESTEBAN]

En voyant Blornic, Esteban se calme rapidement et se sent même soulagé. C'est son seul repère dans ce monde nouveau et il apprécie vraiment sa compagnie.

Esteban entre alors chez lui. Il passe devant les trois autres changelins et salut le grand elfe, le seul qui lui semble sympathique. Puis il se pose sur une chaise devant Blornic et lui explique sa mésaventure.

Tu sais, je suis prêt à te faire confiance et à découvrir pleins de choses avec toi mais ce serait tout de même mieux si je savais, à l'avance, à quoi je risque de m'exposer ! Non ?

[Zoorin]

Blornic sourit, et acquiesce. Puis, après avoir jeter un coup d'œil vers le plus grand des elfes, il dit :

Oui, je vais t'expliquer, même si c'est délicat. Mais avant toute chose, permet moi de te présenter ces personnes. Je les ai appelée parce que j'étais inquiet et que ce sont de bons amis.

* désigne le grand elfe * Voici Edwalbân, seigneur elfe et Grand Maître des Arts chimériques. * désigne le petit elfe * Je te présente Sriterkê, explorateur du Songe et découvreur de mystères oniriques. * l'être aux cheveux rouges * Et Norge, fin connaisseur de la passion du combat, et de la Rage de vaincre.

Edwalbân hoche la tête en lui faisant un geste étrange de la main gauche. Sriterkê s'incline légèrement et s'avance lui pour serrer la main. Norge émet un grognement qui doit signifier "salut".

Puis tout le monde s'assoie.

[ESTEBAN]

Bonjour, répondit Esteban, acceptez mes excuses pour mon arrivée un peu fracassante. Je suis un peu déboussolé par le manque de sommeil et l'enchaînement rapide de tous ces évènements particuliers.

[Zoorin]

Edwalbân prend la parole et sa voix chatoyante saisit immédiatement Esteban. Elle a une texture fine, soigneuse, légère. Elle semble venir d'un animal fragile et ancien.

Jeune changelin, nous comprenons tous ton égarement, sois rassuré. Ton histoire nous prouve que tu dispose de don important, qu'il te faudra explorer et maîtriser avec soin et prudence. Sache que nous sommes prêt à t'aider, à la Cour des Miracles, ou ailleurs. * se tourne vers Blornic, qui semble avoir un profond respect pour le Haut Elfe * Comme je te disais, tu n'as pas à te culpabiliser en quoi que se soit, tu ne pouvais prévoir un tel déferlement de puissance. Mais il apprendra, sous ta responsabilité, à s'en servir avec soin.

Sriterkê approuve gravement et Norge fixe étrangement Esteban. Blornic a l'air heureux des paroles d'Edwalbân, apparemment content de la confiance qu'il lui accorde. Il se contente de hocher la tête.

[ESTEBAN]

Esteban écoute attentivement. Il se sent fatigué mais bien dans sa peau. Il n'est pas seul et, pour la première fois de sa vie, il a l'impression d'appartenir à une grande famille. Il se sent en sécurité.

Eh bien, je suis de nouveau prêt à vous suivre. Que me proposez-vous maintenant ?

[Zoorin]

Avant tout de t'apprendre à quoi correspond ce que tu as découvert. * Edwalân se tourne vers Blornic * Bon, tu n'as plus besoin de nous, comme tu le sais, nous avons beaucoup à faire.

Les trois se lèvent, disent au revoir et s'en vont.

Une fois la porte refermée, Blornic se tourne vers Esteban et sourit. Il a l'air content, mais le jeune ne devine pas pourquoi. Il retourne vers la cuisine et amène du pain et des fruits, qu'il pose sur la table, puis, il s'assoie à côté et dit :

Bon, j'ai l'habitude de grignoter un peu en parlant. J'espère que ce te déranges pas ?