Rapidement, le taxi que Khôl avait repéré se range et prend les deux passagers en arborant un air morose. A l'annonce de l'adresse, il hoche la tête sans rien dire et redémarre calmement.
Il roule souplement et pas trop vite. Sa voiture est silencieuse et très confortable. Un poste de radio diffuse de la musique classique pas fort. Même l'odeur douce du cuir est moelleuse. Noire Rivière se surprend à ne pas être vraiment stressée par la situation. Dans les premiers temps, elle jette des coups d'il de gauche et de droite en voyant les autres véhicules les serrer ou les doubler, mais l'ambiance est suffisamment apaisante pour qu'elle observe un peu ce fameux "taxi".
Alors c'est sûr, tout à l'odeur de la Tisseuse. Mais contrairement à ce qu'elle attendait, il n'y a rien d'agressif, de violent. Son odorat n'est pas assailli, même si la fragrance du cuir est brouillée par une fausse senteur de prairie. Elle s'attendait à être choqué en voyant les brusques accélérations des autres boites-à-déplacer-les-humains, mais celle-ci est placide.
En fait, conclue la louve, les "taxis" sont les meilleures des boites-à-déplacer-les-humains. Leur seul défaut, c'est d'être des créatures de la tisseuse.
Le taxi arrive au lieu de rendez-vous et se gare. Après avoir payé, Khôl aide Noire Rivière à descendre.