Tristan dans le Caern

[Zoorin]

J'admet, et je ne suis pas la seule à être de cet avis, que ton auspice semble étonnant. Mais il n'y a pas d'erreur. Pour les lousp-garous, leur destinée est liée aux cycles de celle qui nous donne notre force : Luna. Tu es un demi-lune. Tu es donc un philodox.

Elle a l'air ennuyé de devoir confirmé cela, mais se reprend rapidement :

Toutefois, il existe pour les garous un rite qui lui permet de se défaire de son auspice pour entamer une nouvelle vie sous un autre. Mais il est très rarement accompli.

Elle prend du pain et en grignote un morceau, réfléchissant visiblement comment lui faire comprendre quelque chose :

Vois-tu, ton auspice, c'est beaucoup plus qu'une date. C'est un choix fait par Luna pour chaque garou. En tant que philodox, tu es destiné à faire de grandes choses, et refuser cela, pour beaucoup de garous, reviens à refuser la tâche que Luna t'a confié. C'est une insulte grave.

Elle réfléchit longuement, ajoute rapidement :

Il faudrai comprendre pourquoi tu es philodox.

[Khelren]

Oui, je vois.

Le problème c'est que Luna, tout ça, c'est un peu nouveau pour moi. C'est comme de dire à un athée, Dieu existe. On peut lui apporter toutes les preuves qu'on veut, je ne suis pas sûr qu'il découvre sa foi du jour au lendemain...

Comprendre qui je suis... Oui, ce serait bien.

Il la regarde avec une lueur d'espoir au fond des yeux.

[Zoorin]

Alexandra se lève et commence a tout ranger :

Pour comprendre les desseins des esprits, nous avons plusieurs méthodes. La plus directes est de leur demander directement, face-à-face. Mais avec un esprit de l'importance et de ... comment dire ... l'amplitude de Luna, c'est impossible. Sinon, il est possible également d'avoir recours aux esprits de divination, ou aux esprits familiers des énigmes de l'univers, Chimera, Chouette, ou plein d'autres. Ils donnent souvent des indications à défaut de réponses claires et nettes. Enfin, il y a les visions. Il est possible de te faire avoir des visions à l'aide de plantes, et elles sont quelquefois de bons conseils.

Tristan s'est levé et écoute soigneusement alexandra tout en l'aidant. Ils se mettent à faire la vaisselle ensemble. Il lave et elle rince et essuie.

Ou alors, on en reste là et tu fais ton apprentissage comme tout philodox en espérant comprendre un jour. La plupart des loups-garous font cela, dans le fond. Ils font confiance aux esprits pour les guider en temps utile.

Tout en lavant, elle le regarde, attendant une réponse ou des questions.

[Khelren]

J'aurais aimé avoir les réponses maintenant.

Il soupire. Un moment d'absence manque de lui faire casser une assiette mais il parvient à la récupérer. Il regarde Alexandra ensuite gêné de sa maladresse.

Mais quelque part, le fait de savoir que j'ai un rôle, que je suis quelqu'un dans un plan, que je compte, même pour... pour une entité qu'on ne peut appréhender, c'est agréable de se le dire.

Je ferais comme tout le monde.

Mais est-ce que les esprits peuvent... hum... ne pas aimer quelqu'un? Je veux dire... enfin... est-ce qu'ils guident tout le monde?

[Zoorin]

Alexandra réfléchit, la question la déroutant visiblement un peu.

He bien, oui, cela arrive. Les esprits peuvent éprouver des sentiments, être colérique et vengeurs. Certains sont particulièrement sensible à des choses que nous jugeons bénin. D'autres, également, peuvent aider une personne dans son désir de destruction ou de vengeance. Les esprits sont innombrables et multiformes.

Elle termine la vaisselle et commence à nettoyer la table, laissant Tristan finir de sécher et ranger. Elle reste un moment silencieuse, qui demande brusquement :

Pourquoi cette question, tu penses qu'un esprit te poursuit ?

[Khelren]

Tristan reste silencieux, visiblement gêné. Sa tête se perd dans les placards où il essaie de ranger le plus lentement possible la vaisselle.

[Zoorin]

Plus doucement, elle poursuit :

Tu sais, il arrive que des esprits poursuivent et oppressent des gens pour des raisons souvent difficiles à comprendre. Et certains sont dôtés de pouvoirs étranges.

Elle regarde Tristan à la dérobée en lavant la table :

Tu as un problème de ce point du vue ?

Tristan reste muet encore un moment et elle s'empresse d'ajouter pour le rassurer :

Tu sais, ici, tu es en sécurité. Le caern est très bien défendu, et c'est un endroit où un esprit maléfique peut être aisément vaincu, s'il s'aventure chez nous.

[Khelren]

Les yeux de Tristan passent nerveusement d'Alexandra, à la table, puis retour sur Alexandra, aux assiettes, à la porte, Alexandra, au mur, à la fenêtre...

Heu... bah... mmm... il y a... enfin c'est peut-être... hum... moi... parce que... bref... c'est peut-être pas un esprit... mais... il y a une sorte de... gros loup qui... me grogne après... parfois.

[Zoorin]

Alexandra sent tout de suite que quelque chose ne va pas, et hésite un peu. Tristan comprend immédiatement quelles sont les pensées qui traversent l'esprit de sa mentor, car elle n'est pas la première à hésiter dans ce genre de situation. Elle hésite entre son désir de savoir et sa volonté de ne pas le brusquer.

Finalement, elle lance rapidement sur un ton détaché et badin :

Un gros loup ? Et il est comment ?

... La curiosité a été la plus forte. Tristan se crispe sans le vouloir. Il sait que d'habitude, il ne dépasse jamais cette question.

[Khelren]

Tristan parcourt du regard la pièce avec une frénétique rapidité.

Je ne sais pas trop.

En règle générale, je ferme les yeux aussi fort que possible.

[Zoorin]

Alexandra jette un coup d'œil à Tristan et remarque sa nervosité. Elle prend alors une voix plus douce et reprend :

Bon, on parlera de tout cela plus tard. * elle jette la serviette sur le rebord de l'évier * Je vais finir de te faire visiter les lieux.

Elle s'étire, prenant un sourire calme et une posture cool. Tristan voit bien qu'elle fait ce qu'elle peut pour le calmer mais il est néanmoins sensible à cette volonté de ne pas le déstabiliser. Il commençait à se sentir bien ici, et n'aurai peut être pas supporté que cela devienne comme dans les endroits précédents.

Elle se dirige vers la porte en disant :

Viens, on va aller voir les endroits où nous vivons, et où tu vas vivre toi aussi.

Elle sort et fait le tour de la maison. Tristan la suit, autant impatient de découvrir les secrets de l'île que d'oublier cette tentative de fouiller ses cauchemars.

A l'arrière de la maison de briques et de bois, il y a un potager, de petite taille mais gorgé de légumes et de fruits variés. Entouré d'une vieille clôture, il semble très bien entretenu. Contre la maison, une petite cabane de jardinier sert de support à du chêvrefeuille odorant et à des petit pois. Dans le fond, des arbres fruitiers sont plen de fleurs. Alors qu'ils s'approchent, Tristan remarque deux hermines filer dans les fourés. Alexandra entre par un portillon grinçant et demande :

Tu as déjà fait du jardinage ?

[Khelren]

A Paris? Bien sûr que non. Et puis, il m'aurait fallu un bout de terre pour cela...

Tristan laisse échapper un petit rire nerveux mais il semble se calmer...

La personne qui s'en occupe semble avoir la main verte en tout cas...

[Zoorin]

Nous sommes plusieurs à nous en occuper. En fait, il s'agit d'une sorte de jardin collectif. Personnellement, je n'y fais pas grand chose.

Elle se dirige vers un petit cabanon accolé à la maison et y entre, invitant Tristan à la suivre. L'intérieur est plein d'outils, de boites, de petits sacs de graines, de tuyaux, de fourbi varié. Il y règne une douce et forte odeur de bois mêlée à des senteurs de produits variés. Alexandra y ouvre une trappe près de l'entrée en expliquant :

A l'origine, il n'y avait pas de cabane, et cette issue menait à la cave. Puis, avec tous les aménagements que le caern a réalisé là-dessous, il a fallu cacher cela. En fait, la cabane était au bout du jardin, nous l'avons déplacé il y a 15 – 20 ans ici, pour protéger cette entrée.

Tout en regardant sa mentor descendre par une échelle de bois, Tristan se dit que cette cabane ne doit pas protéger grand chose. Elle n'a pas l'air très solide et ce n'est pas la maigre porte qui arrêtera grand monde. Haussant les épaules, il descend.

En bas, il arrive dans une salle de petite taille creusée grossièrement. Une lanterne prodigue un faible lueur, créant sur les parois une multitude d'ombres vibrantes. Trois galeries partent dans trois directions différentes, sombres et silencieuses. Alexandra reprend :

Alors, pour te repérer dans ses galeries, je te donne un truc. Repère-toi à l'échelle. * montrant du doigt chaque ouverture * Celle-ci à gauche de l'échelle t'est interdite pour l'instant, seul les garous de haut rang ont le droit d'y accéder. Ce tunnel, à droite de l'échelle permet d'aller dans une salle qui ne sert pour l'instant que de dortoir quand toutes les chambres de la maison sont occupées. Il y a une dizaine de lits de camp. Derrière toi, il y a une salle où tu vas régulièrement aller. * elle s'y engouffre * Viens, il s'agit de la salle de méditation.

[Khelren]

Tristan suit Alexandra en essayant de masquer autant que possible le fait qu'il n'aime pas trop les endroits souterrains, sombres et plein d'ombres. Ca laisse trop de place à l'imagination.

Pour passer le temps, il sifflote un air qui l'a toujours hanté depuis son enfance sans trop savoir où il l'avait appris...

[Zoorin]

La salle de méditation est justement ce que n'aime pas trop Tristan. Basse de plafond, elle est grossièrement ronde et garnie d'un pilier central supportant des étagères remplies. La pièce est dans la pénombre, seuls quelques chandelles éclairant maigrement de-ci de-là. Dans un coin, un tas de tapis soigneusement roulés est adossé à une série de trois coffres de bois. Sur les murs, des peaux tendues sur des cadres en bois sont peintes de symboles inconnus.

Cette pièce met immédiatement mal à l'aise Tristan. Et ce n'est pas que l'obscurité. Il se sent épié, observé, jaugé. Alors qu'il marche vers le centre à la suite d'Alexandra qui veut lui montrer ce qu'il y a sur les étagères, il jette des coups d'oeil à droite et à gauche et il lui semble à deux reprises voir des choses qui s'effacent dans les ombres dès qu'il fixe les yeux dessus.

Alors voici une partie de la sagesse de la nation garou. Son langage. Les Glyphes.

Se forçant à suivre ce que veux lui montrer sa tutrice, il regarde devant lui. Les étagères sont remplies de tablettes de bois ou de pierre. Alexandra en saisit une au hasard et la montre à Tristan. Un symbole compliqué est gravé dessus. Il ne voit pas ce qu'il peut vouloir dire, mais il ne lui plait pas.

Un souffle lui parcourt la nuque, figeant tous les muscles du jeune homme. Sa raison lui dit qu'ils sont seuls, que s'il y avait quelqu'un, Alexandra l'aurait vu. Mais il ne peut plus bouger, entendant à peine sa tutrice lui expliquer que chaque glyphe a une histoire.

.. et cette collection a été rassemblée par Danse-avec-la-Mort .. * il regarde à gauche, et est sûr d'avoir vu quelque chose se faufiler derrière les tapis * .. quête spirituelle. D'ailleurs, il y consacre tout son temps libre .. * ce qui bouge ici, ce ne sont pas des hermines, ce n'est pas blanc * .. Il est très respecté. tient, cette tablette porte le glyphe "philodox", le tien .. * Tristan acquiesce mécaniquement * .. quelque chose ne va pas Tristan ? Tristan !?