Tristan dans le Caern

[Zoorin]

Alexandra tire Tristan à l'écart en lui disant à voix basse :

Il ne faut pas être intimidé. Ce sont des loups-garous comme toi, qui viennent juste de découvrir leur véritable nature, et qui sont un peu perdus. Tu veux que je te montre la chambre que l'on t'a préparé ? Ou tu préfères rester ici à discuter ?

[Khelren]

Tristan essaie de combattre un peu sa frayeur, mais il est étonné par ce que vient de lui dire Alexandra.

Vous avez senti que je n'étais pas à l'aise? Ca se voyait tellement?

C'est que j'ai du mal à parler avec des personnes qui peuvent se changer en loup et puis je n'ai pas l'habitude d'une telle foule de personnes nouvelles.

Mais ça va mieux, je pense...

Tristan laisse passer un silence, son expression de confiance disparaît tandis qu'il regarde le groupe laissé derrière lui.

Euh... vous parliez de me faire visiter ma chambre? Pourquoi pas en effet?

[Zoorin]

Bon, allons y.

Elle fait deux pas et s'arrête. Montrant discrètement le grand homme avec qui elle a discuté tout à l'heure, elle dit :

Lui, c'est Yvan. C'est un fier garou assez bourru mais adorable par ailleurs. Si tu as le moindre soucis, va le voir. Il t'aidera toujours.

Tristan le regarde plus attentivement. Yvan est un colosse le dépassant d'une tête, au corps musculeux et torse nu. Ses cheveux noirs coupé court accentuent son air à la fois renfrogné et amical.

[Khelren]

Tristan regarde l'homme en fronçant les sourcils.

J'aimerais autant que possible ne pas avoir de soucis...

J'en ai déjà eu assez... mais si j'ai bien compris en tant que Garou, ça n'est pas prêt de s'arrêter. Plutôt empirer en fait...

Il semble se faire plus petit et une expression de terreur presqu'enfantine apparaît sur son visage. Il parvient à la chasser en plissant fermement les yeux. Aucune larme n'a coulé sur son visage... Son expression est triste. Triste et fatiguée, comme d'une trop longue lutte contre des sentiments venant de son coeur.

Où se trouve ma chambre?

[Zoorin]

Suis-moi.

Alexandra a parlé d'un ton calme, mais manifestement attristé. Ils ressortent par le tunnel aux pierres gravées, puis, par la longue rampe courbe avec les lanternes d'images et les trous d'hermines. Arrivés dehors, ils voient Yvan-Tornade-de-paix discuter avec deux autres personnes, en forme de loup-garou.

Cela fait un petit choc pour Tristan, qui pensait qu'ils se cachaient sous cette forme. Voir ses deux monstres discuter dans un langage incompréhensible avec un humain "normal", le met imperceptiblement mal à l'aise.

Alexandra le sent peut être, et lui dit :

Viens, je te présenterais les habitants du caern plus tard.

Et elle contourne le tumulus pour s'engager sur un sentier discret qui s'enfonce dans des buissons fleuris.

[Khelren]

Tristan en la suivant ne peut s'empêcher de regarder vers le groupe de trois Garous. Il n'y est pas encore habitué... mais un jour il le sera.

L'idée qu'il sera accepté parmi tous ces gens lui procure une sensation diffuse de bien-être, quand bien même sa vie ne sera qu'un combat pour le reste. Pouvoir compter sur quelques uns, même si on doit affronter l'univers entier, c'est déjà beaucoup.

[Zoorin]

Alexandra le mène jusqu'à une petite maison de pierre et de bois. Elle y rentre par une porte solide et ancienne, menant directement dans une cuisine petite et sentant bon le temps passé. La décoration y est simple, napperon, petits tableaux de paysage, …

Alexandra monte par un escalier étroit et va au deuxième étage. Puis, elle entre dans une petite chambre à la tapisserie verte et passée. L'endroit est simple et propre. Il sent bon le bois, la poussière, les draps propres. En plein cœur de Paris, cela surprend presque Tristan.

Alexandra pose les affaires de Tristan sur le lit à l'énorme édredon et lui dit :

Installe-toi, je vais voir quelque chose en bas. S'il a le moindre problème, appelle ou viens me voir.

Elle sort, laissant la porte ouverte.

Tristan regarde autour de lui. Une petite table en bois avec deux tiroirs. Une armoire étroite. Un tapis usé sur le sol. Un abas-jour blanc et bleu. Des petits rideaux mouchetés aux fenêtres. Un lit au sommier grinçant.

Tellement différent de ce qu'il a connu. Tellement chaleureux. On dirait une maison de grand-mère. Une chambre à lui. Une maison pour lui. Lui qui n'a jamais rien eu réellement. Il n'arrive pas à comprendre, à réaliser. Il ne sait pas bien quoi faire. Sa vue se brouille. Il s'essuie les yeux.

[Khelren]

Tristan dépose son sac dans l'armoire, sans déballer ses affaires - vieille habitude d'enfant des foyers - et inspecte sa chambre, ouvre tous les tiroirs, vérifie sous le lit. Il veut se rassurer et aussi trouver peut-être quelque chose de l'ancien occupant.

[Zoorin]

Les tiroirs sont vides et il n'y a rien sous le lit, mais en haut de l'armoire, il y a un gros carton. Tristan prend une chaise et va l'inspecter. Il est très lourd et recouvert d'une importante couche de poussière. Craignant de mettre de la poussière de partout, Tristan ouvre la fenêtre, descend le carton et le pose sur le rebord pour l'épousseter à l'extérieur.

Ce faisant, il remarque que l'arrière de la maison est un petit jardin à l'apparence tranquille. Des légumes et des fruits y poussent, apparemment bien soignés. Alors qu'il contemple ce spectacle apaisant, un coude sur le rebord, quelque chose lui tombe sur la tête et rebondit sur son dos pour finir par terre dans la chambre derrière lui.

[Khelren]

[HRP: heu... quelque chose de lourd?]

Tristan se retourne vivement, un peu surpris. Mais il sent bien que rien ici ne pourra lui arriver de mal, aussi n'est-il pas plus sur ses gardes que cela...

[Zoorin]

Sur le plancher, à moitié tournée vers l'homme et semblant sourire, une hermine blanche fixe Tristan. Les deux êtres restent un moment figés semblant aussi surpris l'un que l'autre. Puis, l'hermine se dirige lentement vers les chevilles et se frotte contre Tristan.

Celui-ci est très surpris, et héiste à se pencher pour la carresser. C'est un dernier regard innocent et pétillant que lui lance l'animal qui le fait comprendre qu'elle n'est ni apprivoisée, ni sauvage, mais libre et consciente.

Il se penche et commence à la gratouiller. Le doux pelage immaculé de l'animal est soyeux et agréable. Elle est assez maigre, mais vive et joueuse. A deux reprises elle fille sous le lit, pour revenir peu après.

Tristan, conquis, joue un moment avec elle.

[Khelren]

Tristan regarde la petite boule de couleur blanche avec un grand sourire. C'était exactement ce dont il avait besoin, et juste au bon moment. Un divertissement qui lui ferait oublier sa préoccupation et toutes les questions qui le hantent actuellement. Tout était trop sérieux, et tellement triste parce qu'il était face à beaucoup trop de nouvelles choses à la fois. Tout lui donnait l'impression qu'il allait flancher, qu'il n'allait pas faire ce qu'il fallait, ce dont on attendait de lui... Toutes ces pensées, il essaie de les chasser, mais elles reviennent sans cesse...

Alors, comme ça si j'ai bien compris, tu es une sorte d'esprit... Mmouais! tu m'as plutôt l'air d'une petite bestiole affamée. Viens avec moi, je vais voir si on peut te trouver un quelque chose à manger en bas. Allre hop! Viens par ici... dit-il d'un ton jovial.

Et Tristan tend le bras pour que l'hermine monte sur son épaule.

[Zoorin]

L'hermine ne comprend manifestement pas ce que lui demande Tristan. Ce dernier, doucement, essaie de la prendre dans ses bras, et elle se laisse faire.

Il la porte alors sur sa poitrine en la gratouillant. Elle se laisse faire mais elle bouge beaucoup, renifle et lèche tout le haut du corps. A plusieurs reprises, elle se dresse sur ses pattes et parcourt le visage et les épaules, ses moustaches chatouillant le nez de Tristan.

Ce dernier bouge un peu, et elle n'a pas vraiment peur. Elle se laisse porter sans soucis.

[Khelren]

Les soucis semblent loin à présent, Tristan a un sourire et une étincelle dans les yeux. Cela faisait de nombreuses années qu'il n'avait pas connu ça.

Je me demande ce que tu peux manger, toi? demande-t-il, sans vraiment attendre de réponse, à l'hermine.

Il descend les escaliers.

[Zoorin]

Il arrive à nouveau dans la cuisine, où Alexandra est manifestement en train de préparer des choses à manger. Elle a déjà sortie des légume et un morceau de viande d'un petit frigo. Lorsqu'elle voit l'hermine, elle a une expression de surprise.

Tient, elles se laissent trimballer avec toi ? Il y en a pas mal dans le caern qui ne peuvent même pas les approcher. La Rage ne t'habite pas.