[Herbe Folle] Du GROS son.

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Messagede Zoorin le Sam 20 Déc 2008 10:17:57

Le squat est sympa, bien aménagé et bien grand. D'un côté, un frigo, des caisses, des planches assemblées pour faire un bar. D'un autre, une sorte de scène pas très haute, des amplis dépareillés reliés avec des dizaines de câbles. Sur tous les murs, des centaines d'affiches de concert de punk, de hardcore, alternatif à tous les courants musicaux, le plus souvent faits à la main. A l'entrée, on demande un droit d'entrée pour payer les artistes. Officiellement, c'est deux euros, mais en fait, on donne ce qu'on veut. Pareil, les bières sont à cinquante centimes, mais on laisse ce qu'on veut sur le comptoir. C'est la règle, on doit soutenir ces lieux, qui sont des phares pour tous les vagabonds, où ils peuvent s'insérer à d'autres, avoir une vie sociale et artistique. Chacun donne ce qu'il peut. Pour qu'il survive le plus longtemps possible. Avant sa mort, et la reconstruction d'un autre un peu plus loin. Ou pas ...

Dans un coin, derrière un petit attroupement, un disquaire zonard discute à côté de ses caisses de disques auto-produits introuvables. Beaucoup de crusts apprécient cet homme, et les quelques autres qui font comme lui, car ils sont un lien important de la "communauté". Ils circulent dans toute la France, allant de squat en squat avec leur bagnole, récupérant les auto-prod locales pour les diffuser de partout. Il accepte toujours de dépanner un "pote" qui souhaite quitter une ville pour aller dans une autre, n'importe laquelle. On ne sait pas comment il paye son essence, parce que son biz' ne doit pas lui rapporter grand chose. Quoique ... Pas mal de gens clean vont pour lui acheter des trucs.

Les gens clean, comme les appelle Cyril. Des gens avec un vrai boulot, mais qui viennent dans les squats pour discuter avec d'anciennes connaissances, écouter la musique des crusts, acheter leur musique. Le milieu est un mélange, entre ceux qui sont vraiment dans la communauté, qui n'ont plus rien, ceux qui n'ont plus rien, mais qui cherchent à s'en sortir, ceux qui en sont sorti et qui reviennent de temps en temps, ceux qui ont un boulot et un appart', mais qui connaissent des gens, et pas mal d'autres, qu'on ne connait pas, et qui viennent surtout pour la musique.

La musique.

Ce soir, il y aura deux groupes : "Mon dragon", des lyonnais qui font du pur punk crust, sans fioriture ni grigri, et "Visions of war", les célèbres trash-crustcoreux flamands, qui, de squats en squats, ont réussi a parcourir toute l'Europe, à faire quatre ou cinq split cd et qui déplacent les foules à chaque apparition. Y parait que leur énergie est démentielle. D'ailleurs, ils ont attiré pas mal de monde, il y a bien ... Hoouula .. une centaine de personnes.

Cyril va vers la scène, suivi par ses compagnons, dont Herbe folle. Il raconte qu'il a jamais vu Visions of war, mais qu'ils sont mythiques pour leurs concerts déments, avec plein de références obscures à la magie noire.
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Herbe Folle le Sam 03 Jan 2009 18:26:59

La magie noire ! C'est un truc qui attirait Herbe, c'est un truc dont le nom faisait peur aux gens bien comme il faut, comme "Drogue", comme "Punk" !

Elle avait une fin de joint éteint au bec et se saisi d'une bière gratuite au passage, la décapsulant à la bouche. Elle haïssait l'argent mais comprenait l'échange et l'échange se passait de quincaille : Ils étaient là et allaient surement participer activement à la teuf, ça valait bien quelques bières... en plus c'était de la Kro ! Non mais qui avait acheté cette pisse ? Si encore ça avait été de la mescaline, ça aurait bien valu quelques boutons de manchettes

En plus c'était quand-même du business ! Tout ça ! et combien résisteront au succès, au pognon ? La pureté n'existe que pour être souillée ! Ces groupes se faisaient de la pub, se faisaient désirer, d'une manière archaïque certes mais c'était déjà foutu quand-même, quand on cherche la reconnaissance on en devient prisonnier et au final on est un pion régit par le système même si on crache dessus en public et qu'on se croit punk ! Mais malgré sa conscience elle ne voulait pas être réellement solitaire, elle aimait l'ambiance et elle aimait rêver !

C'était la belle punkette qu'on devait pas draguer, parce que sinon c'est elle qui vous baisait en vous faisant les poches ! Elle se trouvait derrière Cyril au devant de la scène et aux premiers sons de guitares elle enlaça ses mains sur le bas ventre de son mec, comme pour mesurer son excitation et sa vulnérabilité...
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Zoorin le Lun 05 Jan 2009 14:37:39

Cyril réagit tout de suite, posant ses mains sur celles d'Herbe folle, tournant la tête pour lui adresser un sourire. Il aime la sentir contre lui, il aime attendre avec elle un concert et, dès qu'il est lancé, danser près d'elle comme un fou. Herbe folle ne sait pas trop a quel niveau se situent ses sentiments envers elle, mais une chose est certain : il l'adore en concert, comme une île ou une ancre au milieu d'un tourbillon démentiel.

Le premier groupe n'assure pas trop ses chansons, ils sont visiblement bourrés et même si les décibels sont là, la masse de gens ne réagit que faiblement. Les trois dernières relèvent le tableau, et la fosse se met enfin à bouger avec entrain.

Sous des bravos discrets, ils rangent leur matos, aidés par quelques membres du public. Ils ont à peine fini que des membres de Visions of war arrivent sur scène, les bras chargés de sac. Très nerveux, ils semblent avoir trop bouffé d'extasy, leurs mains tremblent et leurs yeux sont complètement injectés de sang. L'un d'entre eux a la peau du visage boursoufflée et munies de quelques boutons blanchâtres ou verts. Il se met à dessiner sur le sol de la scène une grand pentacle, et à écrire dedans des phrases dans un alphabet inconnu. Pendant ce temps, un beur obèse et suant place aux extrémités de la scène des encensoir en fonte assez haut dans lesquels il place une poudre qu'il allume. Elle dégage immédiatement une fumée légère, mais à l'odeur douçâtre entêtante. Un troisième reste au centre du pentacle, et ouvre des boites et des bouteilles avec les contenus desquelles il prépare une mixture. Pendant ce temps, le dernier membre du groupe dispose un peu partout de fins porte manteaux rouillés sur lesquels une multitudes d'objets hétéroclites sont pendus. On y trouve aussi des sacs plastiques contenants des trucs visiblement mous.

Durant leur préparatifs, ils repoussent sans ménagement tout ceux qui montent sur scène, que se soit pour leur parler ou leur proposer de l'aide. La foule reste donc là à regarder, médusée.

Une fois leurs préparatifs terminés, il vont chercher leurs matos, qu'ils placent judicieusement. La batterie est placée sur une pointe du pentacle, tandis que quatre autres amplis sont disposés sur les autres. Ils refusent obstinément de se brancher sur les enceintes des lieux. Plusieurs personnes se posent la question de savoir si leur quatre petits amplis suffiront pour faire vraiment sonner leur musique.
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Messagede Herbe Folle le Lun 05 Jan 2009 17:54:24

Herbe n'aimait pas vraiment danser mais d'une certaine manière elle aimait attirer l'attention : divertir ; Elle aimait aussi ce mot. Depuis un certain temps c'est bien tout ce qu'elle faisait de sa vie : se divertir, plus exactement, se distraire aussi, peut-être oublier... oublier qu'elle le savait, oublier qu'elle le pouvait, être libre.

Elle dansa donc, à un moment, sur ce son plat et bruyant, insensé, vulgaire et pathétique. Cela convenu à Cyril et à quelques autres gars. Parmi ces regards faibles et violents elle s'arrêta sur celui d'un timide, d'un vicieux. Elle lui toucha l'épaule et approcha rapidement sa bouche de son oreille, pendant qu'il devait sentir l'odeur de sa transpiration, voir la sueur perlée sur le dru duvet dessous ses bras, apercevoir le bout de ses seins qui pointaient au travers de son débardeur noir, elle lui souffla :


- file-moi du feu !

Tandis qu'il devait l'allumer, Herbe, de sa main droite, dextre, lui fit les poches, chercha son larefeuille, juste comme ça, pour se divertir.

Le son pourri mais honnête cessa et toute la mise en scène commençait. Herbe regarda d'un œil à peine halluciné toute la scène, détaillant par curiosité et pour alors s'occuper l'esprit, 'triper', chaque objet, chaque détail, tentant d'en déterminer la fonction ou la symbolique, élucubrer.

Elle posa son menton de manière outrageusement sensuelle sur l'épaule de Cyril et lui murmura :


- Ils ont tous l'air barje ! Tu crois qu'ils vont distribuer de la came ?
ptêtre comme ça qu'ils espèrent qu'on les entendent !
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Messagede Zoorin le Mer 07 Jan 2009 00:53:12

Cyril hausse les épaules, aussi ébahie que son amie. Se tournant vers elle, il dit :

Je sais pas, mais je me dis que je regrette déjà pas d'être venu. Même si leur musique est pourrie, ils proposent un VRAI show, pas un truc édulcoré commercial. Ils semblent vraiment vivre leur ... musique ... art ... truc. En tout cas, ils sont bien allumés.

Il conclue sa phrase d'un rire bref, pas entièrement rassuré.

Les musiciens, une fois leurs préparations terminées, quittent la scène. Le mec qui a fait la mixture au centre de la scène la dilue dans de l'eau contenue dans des bouteilles en verre, qu'il place au cinq coins du pentacle. Le reste, il l'emmène à l'arrière. Pendant un moment, la foule s'échauffe, visiblement impatiente de voir ce que va donner le concert. Des cris fusent, des encouragements, des beuglements de taureau. Et soudain, toutes les lumières de la scène s'éteignent. Seul un spot inversé rougeoyant se tenant derrière la batterie éclaire faiblement les lieux.

Les musiciens reviennent alors, et se révèlent être en fait cinq. Deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un chanteur. Ils branchent leurs instruments sans regarder la foule, se tenant le plus possible dos tourné. Ils ne font aucun réglages, ni balance. Chacun se pose sur une pointe du pentacle, se saisit de la bouteille et en boit une longue gorgée, la repose et se tient droit et immobile un moment.

Puis, le batteur bat la mesure et, comme réglé par du papier à musique, tous démarrent instantannément. Le son est hallucinant. Puissant, incroyablement clair et lourd à la fois, vraiment saturé mais lisible tout de même. Une symbiose entre Electric wizard et Hypocrisy, en plus dément. Le tempo est lent, lourd et le son immédiatement prenant. Le premier morceau est une longue instrumentale doomisante, sur laquelle le chanteur place de temps à autre des hurlements suraigus au-delà des frontières de l'humanité. Ils jouent tout le morceau en tournant le dos au public, en se balançant, en headbangant lentement, dans un collectif presque parfait.

La foule est subjuguée.
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Herbe Folle le Mer 07 Jan 2009 11:32:05

Herbe est quand-même fascinée et n'en perd pas une miette, ses yeux sont grand ouverts, ses mains sont posées sur le rebord de la scène et elle n'a eut aucune envie de danser cette fois. A la fin du morceau elle glisse quelques mots à Cyril et à ses autres compagnons, comme pour se débarrasser de l'emprise résiduelle de la musique :

- Faut reconnaître que c'est pas mal ! Quoiqu'un peu dark ! N'empêche j'aimerai bien savoir ce qu'ils ont ingurgité !

Herbe se retient, elle fume le carton de son joint et elle a une soudaine irrépressible envie de se marrer. Ces mecs sont trop strictes et trop sérieux ! On dirait des satanistes !
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Zoorin le Dim 11 Jan 2009 22:45:10

Après quelques secondes de silence, le chanteur se retourne alors que le batteur lance le deuxième morceau. Plus rapide, les guitares deviennent violentes, haineuses. La longue introduction est une patiente montée en puissance pendant laquelle le chanteur se saisit d'un sac plastique pendant sur son piédestal. L'ouvrant, il plonge le visage dedans de longues secondes, se shootant visiblement avec ce qu'il y a dedans. Puis, à un moment imporbable, il lance un chant de dément, les mains tremblantes autour du pied du micro, le visage secoué de contractions violentes, comme s'il avait une crise d'épilepsie juste à cet endroit.

Le morceau est assez court, de nombreuses fois, le chanteur se shoote, tandis que les musiciens boivent de la mixture. Les paroles sont difficiles audibles, faisant avec la musique un ensemble infernal mais terriblement prenant. Impossible de ne pas bouger, et de ne pas penser à des maelströms de moisissures emportant l'humanité dans un enfer de putréfaction sans fin. L'ambiance devient lourde, les fumées des encens envahissent l'atmosphère, faisant grimper la température, mais brouillant la vue, enveloppant la salle d'une ouate grise.

A la fin du morceau, le chanteur balance le sac plastique sur le devant de la scène, près du premier rang. Deux spectateurs s'en saisissent et regardent, avant de le lâcher, hallucinés et écœurés. Cyril s'avance et va voir. Il revient les yeux fous et lâche à mi-voix, fixant le groupe comme s'ils étaient des bombes prêtes à exploser :


Il y a des oiseaux en décomposition dans le sac ! C'est des malades, des tarés de la vie !?

Sans attendre, le groupe se lance dans un nouveau morceau, plus rapide, plus puissant, faisant immédiatement bouger la fosse. Un morceau mélangeant tous les styles extrêmes (hardcore, death, black, noise) dans un melting-pot improbable et sur-violent.
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Herbe Folle le Sam 17 Jan 2009 22:40:44

Une année de galère. Enfin de galère, pas dans ce sens là ! Une année à se laisser aller tournoyer gaiement dans la cuvette, doucement le tourbillon de la déchéance, la chance laissée à la liberté, alors de tous les vices et de tous les excès. Alors c'est dur d'être choquée après, vu qu'on a jeté toute étiquette toute dignité aux chiottes. Mais là, ça vous touchait un peu l'âme quand-même, même, ça la menaçait ! C'est pas son corps qu'on menaçait de souiller, son corps, non ! Amaranthe n'en avait plus rien à foutre depuis qu'elle savait que la plupart des mecs la trouvaient bonne.

Elle transpirait en age les jambes comme jetées dans la fosse, s'amusant à filer des coups de coque gauche aux mecs qui laissaient leurs flancs à portée de grolle. Pss ! C'était marrant !

Et puis... merde c'était surement pas la pisse qui lui avait donné la gerbe ! Elle avait mal au ventre, un peu comme si elle allait avoir ses règles, une remontée acide dans ses entrailles. Ca lui donnait envie d'être méchante, évacuer de la violence, mais pas comme une folle non, pas comme ça se déchainer. Herbe avait l'esprit lucide, comme si elle percevait de toute son âme... Mais elle ne tentait plus depuis longtemps de percer les secrets des subtilités apparentes de ce groupe au soi-disant comme avait dit Cyril 'Pur Son'... Elle ne s'était pas demandé où il était celui-là, ni les autres mais tout n'était pas mêlé. Elle entendait sans écouter, tout était normal, ne regardait plus depuis longtemps. Son corps était une prison, un cercueil dont elle souffrait de se débarrasser, elle était à deux doigts de l'auto-mutilation et se serait déjà éventrée pour jouir s'il n'y avait pas eut plus faible qu'elle à ses pieds, là, dans la fosse des cadavres de verre brisé ; tessons qui craquellent sous les semelles de vinyle ; tas de chair chaudasse ; échafaud d'enfer ;

Au lancement du nouveau morceau, elle se laisse glisser, mollement s'allonger sur des corps et rouler ivre, danser comme debout, sur le dos. Elle ramassa d'une main trainante le goulot d'une bouteille cassée et le porta aveuglément à sa bouche, ne bu que fumées, vapeurs de sueurs et peut-être un soupçon de liqueur qui restait dans le système de vissage de la canette dans laquelle elle avait glissée le bout de sa langue sans-doute insensible.

Elle cligna des yeux. Est-ce que c'est ses cils ? des poussières, des lumières ? ou bien le plafond ou bien le ciel, ou bien des têtes... Non vraiment elle n'avait aucune idée de ce qu'elle voyait dans sa position.
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Zoorin le Lun 19 Jan 2009 15:54:35

Soulevée par elle ne savait qui, portée un moment, ballotée, elle est jetée sur la scène, près du guitariste et du chanteur, qui commence par ne pas faire attention à elle. Leur morceau se termine quelques secondes plus tard sur une outro répétitive et planate, alors que le calme soudain la fait émerger et reconnecte quelques neurones. Elle voit alors Cyril la tirer par les jambes et la faire glisser dans la fosse elle aussi calmée, sans que les musiciens ne lui accordent plus qu'un regard vague. Il la prend dans ses bras, voulant la secouer, et commençant à lui dire :

Eh ! ça va ? T'es tombée dans les ....

Et soudain, le morceau suivant commence, sans prévenir, débauche d'ultra-violence hardcore très inspirée de Dillinger escape plan. Le chanteur se précipite dans le public, marchant un moment sur les têtes avant de s'affaler en slammant, et d'être renvoyer sur la scène par un public déchaîné.

Le morceau est chaotique, désaxé, incroyablement technique, tout en break et en contre-temps, empêchant de danser, de se raccrocher à quelque chose pour que son cerveau suive la partition complètement démente. La fosse part dans tous les sens, chacun faisant proprement n'importe quoi dans un délire de violence encouragée par des musiciens bougeant comme des fous.


[Le contexte est pas le même, mais le groupe fait à peu près ça : http://www.youtube.com/watch?v=r-lxwlgyhhA]
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Herbe Folle le Lun 19 Jan 2009 20:48:31

- lâche-moi connard !

Elle repousse fortement Cyril de la paume. Sa main tient toujours le tesson, tranchant en lame de scie irrégulière, droitement tenu vers le ciel. Elle baisse les yeux et observe cette objet.

Soudain, spontanément, elle cherche de ses doigts gauches le lien qu'elle devrait avoir autour du cou.
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Zoorin le Mer 21 Jan 2009 11:47:54

Tâtant dans la cohue son cou, Herbe folle se rend compte que son collier n'y est plus. Paniquant, elle regarde autour d'elle mais l'obscurité ne lui permet pas de voir grand chose, à part des pieds qui martèlent le sol anarchiquement. Soudain, des mains la saisissent par les épaules et Cyril la ramène vers lui, en lui hurlant :

He, t'es folle ? Lâche ça !

Il saisit alors son poignet.

[Alors, jet de frénésie. Rappel des règles chez moi. La lune est gibeuse, et la jeune femme a deux points de Rage supplémentaire (Cyril qui la surprend + concert + perte d'un objet cher)]
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Herbe Folle le Lun 26 Jan 2009 00:03:51

Ce pauvre Cyril paternel devait sentir le sang affluer dans ses veines... pourtant, son métabolisme se figea, un instant, laissant libre son amant la contempler une dernière fois. Elle portait les stigmates de blessures infligées d'une douleur ineffaçable. Deux traits de 'Cuter' un soir, comme ça, pour se soulager. Le corps est une œuvre d'art et le souvenir un musée.

S'il l'avait suivi au fin fond de son regard il aurait compris qu'on ne pouvait la changer, mais c'était trop tard ! Son bras à lui disait au revoir. Elle le frappa bêtement au visage avec ce membre arraché ; cubitus-radius garni de chair imprégnée de tesson de verre broyé, épaule massive et vulgaire, poignet cassé, pour qu'il cesse de pleurer. L'objet désarticulé vola et alla se loger dans une grosse caisse, sur un oreiller déjà imbibé, après un étrange rebond.

Tout flair essoufflé, enragé, le crinos se tailla une route au hasard, arrachant les boucles de ceinturons, les oreilles, les nez, les tétons, s'obstinant d'abord sur tout ce qui brillait aux lueurs des reflets. Lorsqu'elle en fut à son quatrième scalp, sa patte pesant sur le crane d'un jeune homme écervelé et chauve dans la fosse contre le mur au fond, ses griffes portant la tignasse à son œil, elle laissa choir cette innocente pilosité sur le visage rouge et terrifié et bondit subitement sur la scène.

Grognant et bavant, les griffes prêtes à signer l'air ou tout intervenant, elle avança lentement vers le cœur de l'orchestre, la crinière hérissée, et dans l'allure comme un petit quelque-chose qu'elle leur reprochait.
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Zoorin le Mar 27 Jan 2009 13:09:22

La foule prise dans un délire collectif ne se rend pas compte tout de suite de la transformation d'Herbe folle, mais lorsque tout le monde se retourne et la voit avec un corps déchiqueté et sanguinolent dans les griffes, c'est la panique la plus absolu, le pire bas trip qu'ils aient tous eu. Fuyant éperdument, les spectateurs se bousculent, se font tomber et se marchent dessus dans un chaos indescriptible.

Pendant ce temps, les musiciens poursuivent leur musique infernale. Ils semblent complètement shootés, et ne pas craindre le moins du monde la crinos bavante et hurlante. Le chanteur, et le guitariste le plus proche, sans cesser de jouer, lui font d'ignobles grimaces et le chanteur se saisit d'un autre sac plastique suspendu, et le lui envoie dans la gueule.


[Edit MJ : étrange cette description, on dirait qu'Herbe folle est presque calme. Or, les garous en frénésie deviennent complètement bestiaux. Il n'y a plus de pensées humaines, ou trop peu. En plus, il manque un ou deux hurlements de frustration et de colère. Pourrais tu modifier légèrement ta description, même si dans le fond ce que fait la garou est correct, pour la rendre plus sauvage ? Merci. Par ailleurs, par tradition, un garou enragé est décrit en rouge. Tu peux choisir le rouge, ou même les rouges pour signifier son état d'esprit (guerre, haine, sauvagerie, etc...), mais le rouge est obligatoire. :) Ensuite, répond à mon post.]
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Herbe Folle le Sam 31 Jan 2009 20:45:35

Le crinos furieux d'un violent coup de gueule déchiqueta le sac à l'arrachée... allant au devant même de toute provocation...

Toute chair répandue par terre, sur les planches de ces auteurs... elle les renifle à pleins poumons, dans une convulsive panique, en quête de son fétiche sacré pour l'être qu'elle est.


Si sa fouille au cœur de la tripaille est vaine, que ces coups de griffes entaillant la scène ne la libère de cette espèce de colère primale, elle entame une série de hurlements... comme un appel instinctif et terriblement désespéré à sa Mère.
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Re: [Herbe Folle] Du GROS son.

Messagede Zoorin le Dim 01 Fév 2009 10:55:54

Rien, pas de peigne. Le désespoir fait lacérer de Rage le sol de la scène, arrachant les planches et les balançant dans ce qui reste du public. Les musiciens s'écartent, mais ne présentent aucune peut, et continue de jouer, plongeant la crinos dans une marée de décibels insupportables. Mais à chaque fois qu'elle se tourne vers l'un d'entre eux, c'est un autre qui lui vrille les tympans plus fort, et elle se détourne vers le second, quant un troisième, dans une sarabande folle, se déplace en lui vomissant des mots indistincts et déments. Se tournant de droite, de gauche, frappant le sol pour se décharger de sa frustration, la crinos finit par lancer un hurlement primal immense, plus grand que tous les sons des Marshall et Peavey rassemblés autour d'elle.

Et le silence se fait, faisant basculer la bête immense dans un état d'abattement soudain.

Les cinq musiciens la regardent. Ils prennent tous leur bouteille, la lèvent pour boire à sa santé, et au lieu d'en boire, il l'aspergent de liquide en le lui jetant à la gueule. Dans un réflexe animal, la monstre ferme les yeux et lève ses bras, puis sa Rage revient immédiatement. Lançant un gigantesque hurlement de colère, certaine que ces cinq musiciens lui ont volé son peigne, elle se prépare à les déchiqueter. Ouvrant les yeux, elle plie les jambes pour bondir ...

Et elle n'est plus dans la salle de concert.

Elle est dans une autre, plus grande, vide de cadavres, sans les instruments, sans les affiches. Les cinq musiciens sont là, l'entourant, mais ils sont plus grand, difformes, hideux, inhumains. Chacun porte un bâton étrange, tordu et gravé. Ricanant, ils dressent leurs armes dans des postures grotesques, fixant le monstre haletant. Ce dernier regarde autour de lui, tentant de trouver un repère, quelque chose de familier dans cette folie qui l'étouffe et la perd.

Et là, par terre, luisant faiblement, là où il y avait la fosse auparavant. Son peigne.
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