Le caern

[Zoorin]

Mais lève-toi donc, il est 8 heures passées ! Tu vas rater tes cours !

La mère de Walan frappe à la porte. Elle est rentée de son voyage plus tôt que prévu on dirait.

Walan lui dit quelque chose, il ne sait même plus quoi après l'avoir dit, juste pour qu'elle arrête. Puis, il se retourne et regarde son réveil. 7h57.

Le retour à la réalité est rude. Couché à plus de quatre heures du matin, à peine quatre heures de sommeil.

Il commence à émerger, à se souvenir de sa nuit complètement folle. Il regarde sur son bras. Il y a bien un grand bleu, signe du choc avec le monstre. Il roule sur le bord de son lit et regarde ses chaussures. Sales, avec les quelques traces de boue venue du parc des Buttes Chaumont.

Il se retourne et regarde le plafond.

Que faire, que dire.

[Walan]

Dans la précipitation, Walan se contente d'un excuse banale et répond d'une voix endormie qu'il n'a cours qu'à dix heures puisque l'un de ses profs est absent.

"Classique mais efficace ... surtout avec maman ..."

La voyant contentée de sa réponse, il se rendort ... pour se réveiller aux alentours de 9h30 ... Walan se prépare comme s'il allait au lycée mais une fois dans la salle de bains, il ne peut s'empêcher de repenser à la nuit précédente.

"ça a l'air d'avoir vraiment exister ... il n'y a qu'un moyen de vérifier ..."

Walan enlève ses vêtements et tente alors de retrouver la rage qu'il ressentait la veille, il essaie de redevenir la bête qu'il a été, il s'imagine encore une fois le monstre qu'il a combattu, et se revoit en train de le déchiqueter ...

[Zoorin]

Avec une rapidité surprenante, Walan sent une onde de force et de chaleur traverser son corps et tirer sa peau. La transformation se déroule sans accroc (90), avec moins de douleur que la veille. Il grandit, se couvre de poil, prend des griffes et ...

... se cogne la tête contre le plafond.

Il se courbe, rigolant à moitié. Heureusement, il n'y a pas de marques. Il se regarde dans le miroir en se penchant. Il ressemble réellement à un monstre de légende. Il s'amuse à ouvrir la bouche, et voit une rangée de dents impressionantes. De vrais crocs. Il regarde ses griffes, les fait claquer. Il sent qu'elles sont prêtes à déchirer n'importe quoi. Il se sent fort, solide. Et un peu à l'étroit.

Soudain, il entend sa mère qui va vers les toilettes. Il ne faut pas qu'elle le voie dans cet état ! Il essaie de canaliser cette force pour la faire refluer, et n'y arrive pas ! (91) Il ressent nettement sa nervosité qui l'empèche de détendre ses muscles, qui ne demandent qu'une chose, c'est pousser les murs. Il est à l'étroit, oppressé.

Mais il sait que sa mère, après aller aux toilettes, va toujours se laver les mains !

[Walan]

"Pourquoi c'est toujours aux mauvais moments qu'elle revient ? ...."

Elle lui avait déjà fait le coup quelques mois auparavant, il l'avait trouvé dans sa chambre à l'attendre quand il était rentré d'une de ses "expéditions" avec Nico ... Il avait réussi a s'en sortir en disant qu'il était allé à une soirée.
Mais ce coup-ci ce serait plus dur à expliquer si elle le voyait comme ça ...

"Aller, je l'ai déjà fait, je peux le refaire ..."

Il se concentre de nouveau, essayant de se rappeler les sensation de la veille, il veut redevenir humain ...

[Zoorin]

La transformation est assez soudaine, et extrèmement rapide. En moins d'une seconde, il se retrouve tout nu et en humain.

[Walan]

Walan se rhabille rapidement et sort de la salle de bain comme si de rien n'était. Il prend son sac, non pas plein d'affaire de cours comme le crois sa mère mais avec son portable et l'équipement qu'il juge indispensable : une corde, une lampe torche, un canif et quelques provisions au cas où ...
Il salut sa mère et part à pied vers la maison de son cousin.
Quelques temps plus tard ils sont de nouveau réunis, discutants discretement de leur aventure de la veille. Walan ne peut que s'étonner de la vitesse de guérison de Nico : il ne lui reste en effet que quelques marques.
Ils se dirigent tous deux vers la station de métro la plus proche, direction : le parc de Vincennes ...

[Zoorin]

Durant le trajet, ils n'osent pas trop parler de ce qu'ils ont vécu la veille. Au milieu de la foule, on les prendrait pour des fous !

Au terminus, ils sortent lentement, ce demandant entre eux comment des créatures comme des garous peuvent se cacher dans le parc de Vincennes. Des milliers de parisiens s'y rendent chaque jour. D'autant plus qu'actuellement, c'est la foire du trône, et que ça en attire encore plus.

Une fois dehors, ils se retrouvent en face du donjon de Vincennes, qu'il faut contourner pour entrer dans le parc.

Après une seconde d'hésitation, ils entrent et longent le grand château.

[Walan]

Ne connaissant pas très bien le parc, Walan demande la direction de l'île de Bercy et du lac Daumesnil, on lui indique la direction quelque temps plus tard ainsi que le temps de marche : entre 20 et 30 minutes.
Après cette petite marche, ils arrivent devant un lac. Un pont permet de rejoindre une première île, nommé île Reuilly d'après les panneaux, qu'ils traversent pour arriver devant un autre pont menant a l'île de Bercy. Seul problème : il y a un portail à l'autre extrémité du pont ...

Ils sont sympas de nous donner l'adresse d'une porte fermée ... Tant pis, on va devoir se débrouiller.

Walan vérifie qu'il n'y a personne à proximité et appelle en criant :

Il y a quelqu'un ? On cherche un certain Yvan, on nous a dit qu'il habitait ici ...

"Espérons que quelqu'un viendra ... j'ai pas l'intention de crier comme ça toute la journée ..."

[Zoorin]

De l'autre côté de la grille, des pots de fleurs entourent une petite maisonnette sans étage. Très rapidement, Walan et Nico voient un visage derrière l'une des fenêtres. Puis, sur le côté, une porte s'ouvre et laisse passer un grand gaillard torse nu. Les deux amis sont soufflés. C'est un colosse musclé, dont les cheveux noirs sont coupés très courts, et dont le visage fermé est vraiment pas amical.

Il s'approche et lance, le ton mauvais, les bras croisés sur la poitrine :

Vous voulez quoi à Yvan, il est occupé.

[Walan]

"Oulà !! Il a l'air encore moins commode que les autres ..."

Walan essaie de rester calme malgré l'attitude du type

Euh ... On a rencontré des personnes qui nous on dit de s'adresser à lui, elles s'appelaient Fabienne, Romane et un albinos nommé Germain ... ils nous dit que nous étions "spéciaux" Walan hésite sur ce mot et qu'on pourrait poser nos question ici ...

[Zoorin]

Le colosse lève un sourcil, surpris, puis sort une clef de sa poche et ouvre le portail. Il laisse entrer les deux amis, referment et leur dit juste :

Suivez-moi.

Il va jusqu'à la petite maison et y entre. Après un instant d'hésitation, Walan et Nico le suivent et arrivent dans une petite cuisine. De facture ancienne, très paysanne, elle a un aspect très chaleureux qui plait tout de suite aux jeunes. Il y a même un poêle à bois pour la cuisine. Le géant s'est assis devant une table recouverte d'une nappe plastifiée orange à fleur. Il tranche dans cette pièce manifestement pas faite pour des gens de sa taille.

Il leur désigne les deux autres chaises et leur dit avant même qu'ils s'y soient assis :

C'est moi Yvan. Racontez-moi votre histoire, et expliquez qui vous êtes vraiment.

[Walan]

Comme d'habitude, c'est Walan qui prend la parole pour expliquer ce qui leur est arrivé. Il commence par l'étrange "rapt", puis par le cambriolage et termine par leur transformation dans l'autre monde et le combat contre la bête.
Walan s'étonne un peu de raconter tout ça à un inconnu, mais il a vraiment besoin d'explications, et ce n'est pas en mentant à cet homme qu'il en aura ... Il conclut par une série de questions

Donc si j'ai bien compris, on est des loups-garous, mais ça veut dire quoi au juste ? A chaque pleine lune on va se transformer en loup et manger des humains ? Toutes ces légendes sont vraies ? Et cet "umbra" qu'est-ce que c'est exactement ? Un monde parallèle ?

Des dizaines de questions lui passent par la tête, il ne peut s'empêcher d'essayer de trouver une explication logique à ce qu'il a vu ...

[Zoorin]

Le colosse a tout écouté d'un air morne, mais sans jamais donner l'impression de relâcher son attention. Au bout d'un moment, Walan remarque également qu'il reste imperturbablement immobile. Lorsqu'il commence à poser de questions, Yvan s'agite et lève la main pour l'arrêter.

Et ils t'ont dit de venir vers moi ? C'est n'importe quoi. * il secoue la tête, manifestement surpris et dégoûté * Enfin bon, il faut bien que je vous réponde un minimum avant de vous mener vers un responsable, sinon ça va pas le faire, encore une fois.

Il se gratte le menton orné d'une barbe de trois jours, et se lance :

Bon. Alors moi aussi je suis un garou, et je n'ai jamais mangé personne. C'est d'ailleurs interdit. Quant aux légendes, elles sont toutes fausses, ou à peu près. Nous sommes des métamorphes qui défendons celle qui nous a créés.

Il s'arrête pour réfléchir.

Ah oui, l'umbra. Pffffff. Comment expliquer ! Si tu veux, c'est un monde parallèle. Mais pas vraiment, car il se fond dans celui où on est. Mais en fait, … Non, c'est pas des questions à me poser à moi, tout ça.

Il a l'air de pas être à son aise, à devoir répondre à toutes ces questions. Il secoue la tête et reprend :

Bon, on va reprendre depuis le début. Nous sommes des Loups-Garous, vous et moi. D'accord ?

[Walan]

Walan commence peu à peu à accepter ce qu'il est vraiment, il répond d'une voix assez ferme :

Oui ... ou tout du moins on est capable de se transformer pour devenir mi-hommes mi-loups ...

[Zoorin]

Bon, ben c'est ça, vous êtes des loups-garous. Apparemment, vous êtes allé dans l'umbra et vous y avez vu un flaiel. L'umbra, c'est la face spirituelle du monde. C'est l'endroit où vous pouvez voir si un lieu est sain ou non. Et c'est un endroit où on peut agir sur la triade cosmique.

Il lève la main.

Faites pas des yeux comme ça. Je vais vous faire un topo. Mais rapide, hein ? Pour les détails, vous verrez avec les spécialistes.

Il joint ses mains vers sa bouche, réfléchissant attentivement.

Tout ce qui existe est connecté à une face spirituelle, et toute la réalité est la résultante de trois grandes forces. Le Sauvage crée, la Tisseuse fixe et le Ver détruit. Jusqu'à là, ça va ? Bon. Et l'entité qui a mis en place tout ceci c'est celle qui nous a donnée la vie, c'est Gaïa. Et l'une de ses ... comment dire ... incarnation, est la terre.

Il agite ses mains sur la table, manifestement pas habitué à tenir de tels discours.

Et bien il faut savoir qu'il y a longtemps, cette triade est devenue folle, et un gros bordel a eu lieu. Bon, personne n'est sûr de ce qui c'est passé exactement, mais ce qui est sûr c'est que maintenant, la terre est agressée par les incarnations du Ver. Le monstre que vous avez vu est l'une de ses incarnations. C'est une incarnation que l'on connaît bien. Et on arrive pas à s'en débarrasser.

Il se lève, finissant son explication en bougeant pour se faire comprendre.

Et nous, on est les défenseurs de celle qui nous a créé. Gaïa nous a donné la vie et la force pour l'aider dans sa lutte contre le Ver.

Il se rassoie, soupirant.

Ouf, j'ai été clair ?