Azaan se laisse quelques minutes de réflexion, il hésite et tente à plusieurs reprises de se lancer dans le descriptif des origines de la famille. Il n’est pas très à lèse mais arrive à organiser son récit après quelques essais.Avec ma femme, nous habitons à Cotonou avec la majeure partie de la famille, c’est la capitale du pays.
Elle est originaire de Cotonou et moi aussi mais mes parents habitaient la ville de Ouidah à 42km de Cotonou. C’est une ville assez importante de nos jours. Il doit y avoir 60 000 habitants.
Elle s’est développée à l’arrivée des Européens. C’était à l’époque le seul port du Bénin et c’est d’ici que les portugais faisaient du commerce et la traite négrière. Les français et les anglais y construisirent aussi chacun leur fort. J’y allais assez souvent quand j’étais plus jeune et qu’on partait rendre visite à mes grand-parents.
Mais pour nous, c’est le berceau de la culture du Bénin, c’est de cette ville qu’est issu le Vaudou et la langue « Fon », la plus parlée au Bénin. Actuellement, c’est une ville très prospère au Bénin, il y a beaucoup de touristes qui la visite car elle rassemble les bases de notre culture.
Philippe semble intéressé par cette histoire, il aimerait en savoir plus sur des choses encore antérieure à l’histoire familiale de Cadélé.Ton histoire est peut-être un début de piste, en faisant des recherches j’ai lu des choses sur l’histoire de cette ville. Des légendes parlent d’un roi qui se serait transformé, le fait qu’elle soit à l’origine du Vaudou pourrait aussi justifier la présence de Théurges ou de personnes capables de communiquer avec les Esprits pendant un temps. Nos Ancêtres auraient pu user de leurs dons pour se construire une réputation et s’intégrer à la population locale. Au 17 et 18eme siècle, il y a eu beaucoup de voyages partant d’Europe pour coloniser l’Afrique.
Buvant un verre, Azaan réfléchit …Je sais peu de choses de très précis, mon grand-père m’a bien raconté de nombreuses histoires les soirs de veillées concernant les change-formes; mais quant à savoir ce qui est du conte et ce qui est de l'histoire... Il me disait que nos lointains ancêtres étaient des Blancs, qu’ils étaient venus de la mer…
Oui, ça colle !
, coupe Philippe.Je sais qu’il y a quelques siècles, au moment ou les Européens commence à prendre la mer, des garous originaires de comptoirs Danois, Hollandais ont aussi pris la mer. J’ai parlé des lignées coloniales, tout à l’heure, mais il existe aussi les lignées que l'on nomme respectueuses qui ont moins fait de vague et que l'on a oublié au fil du temps. C'est ce dont je parlais tout à l'heure quand je disais que des Enfants de Gaia ont réussi à établir des contacts amicaux.
Philippe, se sentant être sur le bon filon enchaine dans une calme euphorie.Dans la lignées des combats décoloniaux, quelques garous ou meutes isolés ont établis des têtes de pont en Afrique, nouant progressivement des liens de plus en plus forts pour terminer par des paix globales. Tout ceci est encore fragile. Venus par idéalisme, ces garous sont souvent des Enfants de Gaïa ou des Furies noires. Il y a aussi des jeunes Crocs d'argent ou Seigneurs de l'ombre que la hiérarchie européenne étouffe. Ils sont venus pour aider leurs frères Feras dans les combats de décolonisations. Il se pourrait qu'une meute complète ai pris la route à cette époque et que des Fils de Fenris, redoutables combattants les ai accompagné.
[Toutes la descritption de l'histoire de la ville d'Ouidah est vrai, on peut dire que ça colle comme un gant pour remonter au origine de Cadélé. ]