Ventsombre

Harmonie n'est absolument pas sûre de l'impression laissée par sa première virée en moto-Fétiche, tant elle est étonnée de découvrir qu'une machine peut ressentir autant de choses lorsqu'elle fonctionne. Jusqu'ici, les seules sensations "extraterrestres" qu'elle arrive a jamais ressenti sont celles d'une arme de contact faisant son office. A présent, il lui faut faire un effort et se mettre en... Harmonie... Avec un deux-roues. Ce n'est pas facile, tous deux, Arhoun comme Esprit, veulent foncer à toute vitesse... Mais il doit bien y en avoir un pour guider tout ça. C'est là que le problème se pose ; Harmonie n'aime pas guider, elle préfère dominer. Cela la rassure d'être tyrannique lorsqu'elle doit commander car la haine et la partie de son âme qu'elle comprends le mieux. Soit, la Furie caresse doucement la moto, essayant de montrer à l'esprit qu'elle lui porte de l'affection, laissant Dekan seul avec son sourire pendant près d'une minute.

- Oui.

La lycanthrope cherche un point à fixer sur le corps métallique du faucon, mais se ravise en se souvenant de tous les commentaires fait sur son regard. Majoritairement négatifs.

- On doit faire connaissance plus en profondeur.

Pensive, l'Arhoun retire ses lunettes, les laissant pendre à son cou, et détache ses cheveux. Une sensation fait encore écho sur sa peau, celle du vent. S'insère ensuite dans son esprit l'image d'un grand oiseau à la morphologie étrange, mêlant l'oiseau de proie gracieux et intimidant et l'autruche dans tout son côté comique. Un vague lien se forme entre ce volatile et celui sur lequel est encore juchée la Furie.

- Cho...

Elle se ravise, préférant ne pas étaler sa passion des jeux vidéo - et ses pensées qu'elle estime plus ridicules qu'immatures.

- Je vais l'installer là où il sera bien et rentrer au Caern... Je dois sûrement m'y présenter. Et puis, je ne voudrais pas qu'on m'oublie... D'accord ? L'ultime et timide demande ; Harmonie ne partira pas sans la bénédiction de son tuteur.

Dekan hoche la tête et s'approche. Posant un léger baiser sur le front d'Harmonie, il dit :

Va, et apprend à connaître ton fétiche. Il faudra d'ailleurs que tu le nomme. Je reste à Paris un petit moment, on se reverra. Téléphone moi en cas de besoin.

Serrant une dernière fois la jeune femme par les épaules, il s'écarte et met ses mains dans ses poches, un sourire heureux qu'il n'arbore pas souvent sur le visage.