Ventsombre

Brume-du-Soir se montre raisonnable et refuse d'autre verre d'alcool. Il se tourne vers Walan et Sophie en leur demandant :

Bien, alors, ça fait quoi d'être les héros de la soirée ?

Walan sourit un peu en entendant l'Ancien, puis répond poliment.

C'est plaisant, je ne vais pas le cacher ... mais tous ici on déjà fait autant ou plus.
A ce propos Brume-du-Soir-rhya, avez vous pu prendre une décision concernant les dalles ? N'y a-t-il pas moyen de célébrer cette victoire sans en masquer une ancienne ?
En la mettant à l'entrée de la grande salle peut être ? Ou en créant une antichambre qui sera destinée à prolonger le couloir ?

Sophie prête l’oreille au chuchotement de Walan, mais son visage reste serein et indéchiffrable.

Puis lorsque Nikolaï parle de chercher des infos, elle hoche la tête :

J’ai déjà une idée de qui aller voir pour demander des renseignements concernant les esprits. Mais ce soir est un soir de victoire, profitons donc pour quelques heures encore.

La jeune femme sirotera son verre en écoutant les chants. A la question de Brume-du-soir, la jeune femme a un léger sourire :

Nous ne sommes pas des héros pour nos actes de ce soir rhya.

La louveteau dit cela d’un ton calme et légèrement distant, déjà concentrée à sa future tache.

Brume-de-Soir ne semble pas convaincu :

Non, On ne va pas mettre de dalle commémorative dans cette salle. Ce n'est pas sa fonction. Quant à créer une salle spécifique, nous voulions, en les plaçant là, que tout le monde passe devant en permanence pour les avoir à l'esprit. Nous ne voulons pas faire de musée, ou d'archive. Et tu sais, fianna, aussi bien que moi, que les récits ne disparaissent jamais. Les dalles que l'on enlèvera ne feront pas mourir le souvenir ou les actions héroïques elle-mêmes. La mémoire garoue, dans l'umbra, les conservera.

Il s'assoit à terre, indiquant d'un geste nerveux que ses jambes lui font mal, et poursuit :

Je n'arrive plus à rester debout trop longtemps. Même les guerriers de Gaïa vieillissent. Pour en revenir aux Dalles, elles ont pour fonction d'éduquer, de remonter le moral après une énième défaite, de créer une ambiance propice à la mobilisation. Or, ce que vous venez de vivre, et d'accomplir, est sans précédent. Pour la première fois, la nation garou ici à Paris ne recule pas, mais au contraire avance. Cette ouverture de caern en appelle d'autre, bien sûr, aussi nombreuses que possible. Mais il faut être réaliste, la suivante n'aura pas lieu avant très très longtemps. Et dans cinq, dix ou quinze ans, il faut que les garous se souvienne que c'est possible, que c'est réalisable et qu'il faut tout faire pour que d'autres caerns réouvrent.

Se tourne vers Walan et Sophie, l'air grave et le ton solennel :

Votre rôle à vous, à présent, est de faire que cet espoir ne sombre pas. Il faut que Fontainebleau vive.

Walan hoche doucement la tête, comprenant ce que veut dire l'ancien.

C'est un lourd fardeau à porter, l'espoir de tous.
Mais ce sera le notre, et nous ne faillirons pas ... j'espère.

Avez vous des conseils à nous donner pour nous aider dans cette tâche rhya ?
Je sais déjà que je me retrouverai opposé à Henri-force-de-taureau sur plusieurs points. Nos visions des choses sont différentes, presque radicalement. Sauriez vous comment je peux faire valoir mon point de vue sans mettre en péril l'unicité du nouveau Sept ?

Brume-du-Soir fait un sourire ricanant :

J'ai presque fait ça toute ma vie. L'idéal n'est pas de s'opposer, mais de faire comprendre les points de vue. Ensuite, si le chef persiste dans sa voie, il faut trouver des alliés, l'isoler. Puis, le renverser. Nous sommes dans une société de meute. Le chef est là parce que personne d'assez fort ne peut le remplacer. Il faut donc être fort. Et si on ne peut pas l'être seul, il faut l'être en groupe. Je n'ai jamais été fort, mais j'ai toujours trouvé les arguments pour convaincre, soit mon chef, soit ceux qui l'entourent. Quant à l'unicité du nouveau sept, d'un certain point de vue, c'est une utopie. Les meutes connaissent des divisions, les septs, et la nation garou aussi. Mais cela ne les empêchent pas de travailler ensemble. Les divisions existeront, mais tant que tout le monde accepte la hiérarchie, l'ensemble tient.

Il se tourne et cherche une personne des yeux. Puis, trouvant Slovia, il la désigne :

Tout nous sépare, même si nous éprouvons une certaine forme de respect l'un pour l'autre, nous avons des conceptions trop différentes pour travailler étroitement ensemble. * regarde Walan * Et je pense que tu n'accepterais ni mon aide, ni la sienne. Mais nous acceptons la place de l'autre au sein du conseil des anciens. Elle a gagné sa place honnêtement et bravement. Quoique ce cas est particulier, dans ton sept, il y aura un chef, ce qu'il n'y a pas ici. La force te sera très utile, soigne ton arhoun.

Il se tait et se tourne à nouveau pour regarder Slovia. Son visage prend un air presque doux, aimable. Il semble se remémorer beaucoup de souvenirs communs, qui lui sont manifestement agréable, après coup.

La jeune femme écoute l’échange entre l’ancien et Walan son regard balayant la salle lentement, peut être à la recherche d’un visage connu, lorsqu’elle remarque Harmonie. Elle l’observe quelques instant de plus en plus amusée :

‘‘ Si nous étions dans un manga, il y aurait une aura de répulsion autours d’elle.
Whoa ! Quel regard de tueur, heureusement qu’elle a pas des couteau à la place des yeux sinon ce serait plus un bain de sang qu’une fête ici. Bon la il faut faire quelque chose avant qu’un autre garou présent n’en prenne ombrage.’’

Sophie fait donc un grand sourire amical à la furie, et lui fait un petit signe d’invitation.

Malheureusement pour la petite fête, Harmonie est réglée pour obéir aux ordres. Et il lui arrive d'interpréter n'importe quoi comme étant un ordre. Comme le geste amical de Sophie. Bien sûr, la Furie commence par prendre un air désemparé, tombant de son nuage, avant de se lever avec beaucoup de rigidité, retirant ses écouteurs lorsqu'elle arrive à hauteur de la jeune fille. Il était temps ; une série de morceaux "critiques" se profilaient sur l'écran. Le genre de musique qui donne à Harmonie l'envie de se lâcher... A la place d'écouter tout cela, l'Arhoun cherche comment répondre à la gestuelle de la jeunette en face d'elle. Un signe de la main des plus vagues fera amplement l'affaire.

- Ca va mieux ?

Au moins la Furie se souvient-elle encore un peu de Sophie et de son accident. Ou peut-être l'a-t-elle juste entendu sur le chemin du retour ?