L'arrivée dans un nouveau monde

[Zoorin]

Quelques jours après.

Ils arrivent à Vincennes en fin de matinée. Ils ont prévenu le sept et sont attendus par l'ami de Crabe et Crevette : Danse avec la mort. Le parc de Vincennes est constellé de coureurs et de marcheurs, profitant de ci de là du beau soleil d'été. Vent des sables à prévenu, le caern est complètement urbain, à la fois enchâssé dans la ville et totalement à l'abri des regards. Y vivre nécessite donc de faire attention au Voile en permanence.

Effectivement, à première vue, lorsque Vent des sables le lui montre, rien n'est visible. Ils sont en face du lac de Reuilly, où canotent d'innocents touristes. Au centre du lac se tiennent deux îles reliées entre elles par un pont, et dont l'une des deux est reliée à la rive par un autre pont. Cette première île est dotée d'un restaurant, et est assez animée. La deuxième île est plus grande, couverte d'arbres et entourée d'un grillage et d'une haie. Elle abrite le caern.

étre ainsi autant entourée de dormeurs et en face d'un des plus grands caerns de France, c'est perturbant.

Vent des sables indique le pont au bout du lac menant à la première île :

On doit passer par là. On ne peut pas accoster en barque, et heureusement, d'ailleurs.

[Vent des Sables]

Ysgarran observe l'île grillagée depuis le bord du lac, à la fois admiratif devant la grandeur du caern et l'insolence de la présence de ce lieu sacré dissimulé ainsi en pleine ville.

Puis il scrute le reste du parc et les nombreux badauds alentours, retroussant les lèvres en une petite grimace de contrariété. Mais rapidement les détails que lui avaient fourni Crabes et Crevettes lui revinrent en mémoire et il se prend à imaginer le coeur du caern, son totem et ses futurs compagnons de meutes, amusé à l'idée de pouvoir bientôt confronter cette vision à la réalité, exité aussi à l'idée de vivre si proche d'une grande ville, tant par le danger que par la promesse de découvrir de nouvelles choses et amusements.

Prenant une vive inspiration, il se tourne vers Vent des sables et répond avec un sourire placide.

Ben, du moment qu'on peut y allez autrement qu'à la nage.

Mais son regard maliceux dément en partie son ton et fixant à nouveau l'eau vert sombre du lac, il jauge silencieusement la distance qui le sépare de l'île, tout en emboitant le pas de sa mentor en direction du pont.

Tu crois qu'il y a un esprit qui garde les eaux du lac ?

[Zoorin]

Vent des sables hésite, et avoue :

Je l'ignore. Pas nécessairement. Le totem du caern est Chêne-de-Vincennes. Mais de toute façon, il y a un nombre incroyable d'esprit éveillés ici, car il faut une surveillance fantastique pour résister à la corruption ambiante. * se penche vers l'oreille d'Ysgarran * On m'a même dit que le rituel qui dissimule les activités garou aux humains qui a été mis en place l'a été par un mage humain. Mais ce dont je suis sûre, c'est qu'ils sont en contact avec un nombre incroyable d'entités étranges, tant Paris les concentre.

Elle se relève et les deux arpenteurs silencieux franchissent le premier pont. La première île est manifestement un lieu de promenade, avec plage d'herbe rase, massifs de fleurs soigneusement entretenu et donc le restaurant. La mentor du jeune homme dit :

Dans ce restaurant, il y a beaucoup de parents. Peut être même n'y a-t-il que des parents qui y travaillent. Mais je sais que les agents du parc sont également largement infiltré. Depuis toujours, en fait.

L'île est rapidement traversée, malgré les nombreux badauds et coureurs. Le deuxième pont est plus rustique que le premier, et une haute grille le ferme. Vu de ce côté, la végétation est si touffue que rien n'est visible de l'intérieur de l'île. Par contre, les oiseaux et les petits animaux y semblent nombreux. Il semble à Ysgarran voir une hermine.

Sans s'inquiéter des regards des humains, Vent des sables s'y engage et arrivée là bas, cherche des yeux une sonnette qui manifestement n'existe pas. Elle semble alors hésiter.

[Vent des Sables]

Tout en suivant sa mentor en direction du premier pont, les yeux brillant de curiosité, Ysgarran s'exclamera : un mage, un vrai ? *sur un ton plus secret: Tu crois qu'il vient parfois au caern où qu'il est mort depuis longtemps ?


Après avoir franchit le pont et en arrivant au abord du restaurant, Ysgarran ralentit puis lance : je vais juste jeter un oeil, j'arrive. Sans attendre, le jeune Théurge presse le pas pour approcher de l'établissement prenant sur les derniers mètres l'attitude d'un flaneur venu prospecter le menu. Mais le garou s'attarde surtout à observer les membres du personnel et se faire une première impression de l'un ou l'autre visage. Puis sa curiosité plus ou moins satisfaite, il rattrape Vent des Sables en courant, profitant de l'effort pour se défouler un peu et libérer une partie de la tension qu'il sent monter en lui.

Puis reprenant son souffle, Ysgarran s'engage lui aussi sur le deuxième pont, adoptant une attitude plus sérieuse. Il Jette d'abord un ou deux regards alentours et derrière lui pour déterminer si leur présence isolée sur le pont n'a pas trop attiré l'attention des humains, puis voyant l'hésitation de Vent des Sables, il demande:

On est bien attendu, non ? Tu crois qu'il y a quelqu'un de garde ?

Tout en écoutant la réponse, Ysgarran se met à chercher un eventuel autre moyen de communication puis remarquant le petit animal, il attire l'attention de Vent des Sables.

Hé, je crois que j'ai vu un petit furet la-bas !
Y a peut-être un esprit gardien, je peux essayer de regarder de l'autre coté ?

Si Vent des sables acquiesce, Ysgarran se concentrera, adaptant sa vision à celle du monde spirituel.

[Jet de gnose : 5, 9, 8, 9, 6 Enregistrement N° : 4066]

[Zoorin]

[Pour les règles de l'entraperçu, voir ici :
L'entraperçu ]

[Ysgarran plonge la vue dans l'umbra et en quelques instants (lui semble t il), il voit une île différente se dessiner à la place de la première. Les arbres sont plus hauts, ils débordent et s'avancent bien au delà des rives et des barrières. De plus, dedans, de nombreux esprits animaux s'ébattent. Ysagarran est surpris de voir un grand nombre d'Hermines, la plupart entièrement blanches.Il distingue mal la grille, mais apreçoit un esprit étrange, fait de métal et apparemment très actif au niveau de la serrure. Puis, il revient dans la réalité.]

Là, il voit sa mentor devant lui, l'air pas très contente, et semblant attendre quelque chose. Derrière lui, un homme torse nu et très baraqué à ouvert la grille. Elle lance, voyant qu'il émerge :

Bon, t'a fini ta petite expédition ? Je t'avais dit, juste un coup d'oeil, pas trois minutes d'observation béate. De plus, devant tous les mortels, ça fait pas très sérieux. Allez, viens.

Elle se retourne et salue le portier :

Bonjour Yvan-rhya, heureuse de te rencontrer. J'ai entendu parler de ta meute, et je suis contente de pouvoir parler avec des garous qui fréquentent d'autres forces surnaturelles, que je ne parvient pas à voir.

Yvan à l'air bien mal embouché, et se contente d'un :

Salut à vous deux. Les anciens sont avec les nouveaux, dans la maison, je crois.

Il referme la grille d'un air pressé, regardant d'un air mauvais les touristes et les parisiens les observer de loin. Puis, il se retourne et demandant :

Vous connaissez le chemin ?

Oui

Bon ben alors salut, j'ai a faire.

Et sans attendre, il s'enfonce dans un fourré et disparaît. Vent des sables est un peu déçue par la tournure de la "discussion". Et fait signe à Ysgarran de suivre le sentier. Large pour une petite camionnette, il est fréquemment rejoint par des sentiers piétonniers. Bordé de fourrés épais et d'arbres hauts, il ressemble à une petite vallée verte peuplée de nombreux oiseaux et petits animaux.

[Vent des Sables]

A la remontrance de Vent des Sables, Ysgarran se fige et prend un air contri, enfoncant un peu la tête dans les épaules.
Il murmure: C'tait pas exprès, je..

Il manque d'ajouter quelque chose mais remarquant le grand costaud près de la grille, il se tait et baisse les yeux. Il passe la grille, laisse Vent des sables entamer la discussion puis détaille discretement l'homme de garde lorsque celui-ci s'éloigne. Puis suit sa mentor sur le chemin, presque soulagé par cette première rencontre.

Ysgarran marche calmenent en observant les environs juste assez longtemps pour se sentir de nouveau seul avec Vent des sables. Reprenant alors un air plus détendu, il demande.

Tu sais qui c'est, c'est un des gardiens du caern ? Il a pas l'air de bonne humeur.

C'était quoi les forces surnaturelles dont tu lui a parlé ?

[Zoorin]

Vent des sables répond dans l'ordre :

Yvan, je ne sais pas s'il est un gardien, mais je suppose que dans un caern aussi exposé, tout le monde doit être gardien à tour de rôle. Quand aux forces surnaturelles, je veux parler de sangsues, d'êtres fée et d'humains éveillés. Des choses qui me fascinent et sur lesquelles j'aimeraient savoir davantage.

Soudain, un groupe de corneilles sortent avec grand bruit des frondaisons d'un haut hêtre et s'élancent vers les deux garous. Ils se mettent à tournoyer quelques instants autour d'eux en poussant de hauts cris et se posent enfin devant eux, en groupe serré et coassant furieusement.

Vent des sables est surprise, mais elle semble comprendre leurs cris. Sa mine devient soucieuse et elle ouvre la bouche pour dire :

Voila une triste nouvelle, saluez Corneille Grise de ma part.

Immédiatement, et sans cesser leur tumulte, les corneilles décollent et montent en tournant à la verticale pour partir au dessus des arbres. Tout en les suivant des yeux, Vent des sables dit :

Avant que tu ne me poses la question, il s'agit de servants d'un totem de meute rongeurs d'os : Corneille Grise. Apparemment, l'ancien de leur meute a été grièvement blessé il y a peu, et il serait mutilé. * penche la tête vers le sol, le visage sombre, dans ses pensées * Il se nommait Tête-de-Plumes et était un coureur d'umbra urbaine hors pair. Espérons qu'il puisse encore transmettre son savoir.

Elle reste un moment immobile, méditant sur la nouvelle.

[Vent des Sables]

Ne sachant pas trop quoi dire devant la mauvaise nouvelle apportée par les corneilles, Ysgarran les regarde s'envoler sans rien dire. Repensant à un autre caern qu'il avait visité dans l'est, ou une garoue avait eu la jambe arrachée par une esprit chimérique. ca avait été difficile pour cette philodox mais elle avait pu compter sur sa meute qui l'avait soutenue. Ysgarran se demanda ce qu'il ferait avec un bras ou une jambe en moins. un bras peut-être mais une jambe... ne plus bouger, ne plus courir...Il chassat immédiatement l'idée.

Il regarde vent des sables et demande tout doucement.

Tu.. tu le connait bien Tête-de-Plume ?

[Zoorin]

Vent des sables hausse les épaules :

Oui et non. Comme un arpenteur silencieux connaît les autres garous lorsqu'il bouge tout le temps. J'ai plusieurs fois parlé avec lui et il m'a ouvert les yeux sur certains dangers de l'umbra urbaine comme personne. Il a une empathie fascinante avec la ville. * reprend sa marche * Bon, allons aux nouvelles.

Elle accélère le pas et les deux garous arrivent rapidement à une petite maison de briques et de bois. Nichée dans une trouée, entourée de massifs de fleurs, elle abrite dans son dos un petit potager bien entretenu, avec un cabanon de planches usées. Elle fait deux étages et des voix s'échappent de l'autre côté. Vent des sables fait le tour pour arriver à la façade avant, mignonne comme une fermette de campagne des années 30. Au moment où Ysgarran tourne le coin, il voit une fille entrer sans les remarquer, et les conversations reprennent à l'intérieur. Les voix ont l'air joyeuses et amicales.

Vent des Sables dit :

Bon, tient toi bien, hein ? La première impression est toujours importante. * sourit * il faut que tu leur donne envie de s'ouvrir à toi, comme tout bon arpenteur silencieux.

[Vent des Sables]

Ysgarran sent son coeur se mettre à cogner dans sa poitrine comme un boxeur ayant pris ses poumons pour un sac de frappe. Ayant franchit le coin, la vision de la jeune fille qui rentre, brise son élan. Il rallentit l'allure presque jusqu'à l'arrêt, glissant une main le long du mur de brique comme une ancre jetée pour ralentir un bateau qui dérive.

Il hésite, laissant Vent des sables prendre de l'avance jusqu'à l'entrée, une foule de souvenirs se bousculant dans sa mémoire. Il respire deux ou trois fois profondément, laissant un peu de temps au boxeur pour se fatiguer. Puis il roule ses épaules vers l'arrière, faisant croquer un ou deux vertèbres et adoptant une attitude plus droite. Il frotte ses mains sur son jeans, tire sur son Tshirt gris et ressert le sweetshirt noir autour de ses hanches.

Puis il rattrape Vent des sables d'un pas presque martial, asseyant d'adopter un air à la fois décidé et décontracté. D'un geste un peu nerveux, il passe ses doigts dans ses cheveux blond, repoussant la mèche qui masquait une partie de son front. Mais celle-ci s'empresse de retomber jusqu'à son sourcil droit.

Arrivé près de l'entrée, il achève en plaquant un sourire sur ses traits et en ajoutant d'un hochement de tête : j'suis près.

[Zoorin]

Vent des sables sourit et lui dit d'être décontracté, puis elle entre par la porte grande ouverte.

[va donc ici]